Nombre complexes: Aspect trigonométrique
BOUOPDA FRANCIS Sous l’encadrement de
Pr.Christophe MOUAHA (Maitre de Conférences) Dr.Siméon FOTSO (Chargé de Cours)
Mr.ADJABA BIWOLI JEAN PIERRE(IPN/MATHS) Et de Mr.TCHOKONA DONATIEN(PLEG)
Yaoundé, le 1er janvier 2001
Chapitre 2
NOMBRES COMPLEXES : ASPECT TRIGONOMETRIQUE
2.1 Présentation de la ressource
Objectif pédagogique général de la ressource
Cette ressource vise permet à l’élève de résoudre des problèmes faisant appel aux aspects trigonométriques des nombres complexes.
Objectifs pédagogiques spécifiques
A la fin de cette ressource l’élève doit être capable de :
– déterminer l’argument d’un produit et d’un rapport de deux nombres complexes ; – de passer de la forme algébrique d’un nombre complexe à la forme trigonométrique
et vice versa ;
– d’énoncer la formule de Moivre et de l’utiliser pour déterminer les racines nième de l’unité, linéariser dans C...;
– utiliser et exploiter diverses formules trigonométriques pour la résolution des pro- blèmes ;
– déterminer, interpréter et utiliser les racinesnième de l’unité.
Liens avec les autres parties du programme
Les parties du programme ayant un lien avec cette ressource sont :
• la trigonométrie ;
• le calcul des primitives et l’intégration ;
• les isométries et les similitudes du plan.
2.2 Aspect trigonométrique d’un nombre complexe
Les apports de la ressource à ces parties sont :
• la formule de Moivre permet de montrer les formules trigonométriques ;
• la linéarisations permet de calculer les intégrales de la formeR
(acosnx+bsinmx)dx n, m∈N;a, b, x∈R;
• elle permet de calculer le rapport et l’argument d’une similitude (isométrie) et plus encore, elle permet de trouver facilement l’expression analytique d’une application affine.
Pré-requis
Pour mieux aborder cette ressource, il est conseillé à l’élève d’être familiarisé avec, les notions de structures algébriques, les formules usuelles de trigonométrie, et de maitriser parfaitement l’ensemble C des nombres complexes.
Introduction et Historique(voir [6])
Au XVI siècle, les mathématiciens italiens Jérôme Cardan et Raffaele Bombelli ont introduit des nombres "imaginaires" ayant un carré négatif, pour résoudre des équations du troisième degré. Deux siècles plus tard, Leonhard Euler et Jean le Rond d’Alembert ont parachevé la création des nombres complexes et fixé les notations actuelles, en particulier celle du nombre i. Aujourd’hui, les nombres complexes sont utilisés non seulement dans toutes les branches des mathématiques, en particulier en trigonométrie et en géométrie, mais aussi dans d’autres sciences comme la physique.
2.2 Aspect trigonométrique d’un nombre complexe
2.2.1 Argument et forme trigonométrique d’un nombre complexe
Activité 2.1.
Soit z =√
3 +i un nombre complexe, a et b désignent respectivement la partie réelle et la partie imaginaire de z.
1. Déterminer a et b.
2. Calculer le module de z. On le note |z|.
2.2 Aspect trigonométrique d’un nombre complexe
3. Déduire l’existence d’un θ appartenant à R tel que cosθ = |z|a et sinθ = |z|b . Le réel θ est appelé argument de z.
4. Ecrire z en fonction de θ et de |z|. Cette forme est appelée forme trigonométrique de z.
5. Soitz =a+ib un nombre complexe non nul, écrire z sous forme trigonométrique.
Solution.
1. – La partie réelle de z est:a=√ 3 – La partie imaginaire de z est : b=1 2. Calculons la valeur |z| :
|z|=√
a2+b2
= q
(√
3)2+ 12
= 2
3. Cherchons θ∈R /cosθ= ar et sinθ = br. 2 = √
3 + 1 ⇒(2)2 = 3 + 1
⇒1 = 34 +14
⇒1 = (
√3
2 )2+ (12)2
⇒1 = (cosπ6)2+ (sinπ6)2
Prendre θ= π6 et
cosθ=
√3 2
sinθ= 12 4. z =√
3 +i= 2(
√3
2 +12i) = 2(cosπ6 +isinπ6)
5. |z|=√
a2+b2 ⇔a2+b2 =|z|2
⇔ |z|a22 + |z|b22 = 1
⇔(|z|a)2+ (|z|b )2 = 1
Il existe θ∈R/
cosθ = a
|z|
sinθ = b
|z|
⇔ z =|z|(cosθ+isinθ)
Activité 2.2.
Soient M,N les points du plan d’affixes respectives z = √
3 +i, z1 = 1
2.2 Aspect trigonométrique d’un nombre complexe
1. Placer les points O, N et M dans le plan P.
2. Calculer d(O,M) et |z| et Comparer d(O,M) et|z|.
3. Calculercosθ,sinθ où θ=(−→\ i ,−−→
OM) et comparer argz et θ.
4. Exprimer z en fonction de |z| et θ. Cette forme est appelée forme trigonométrique de z.
5. Donner une interprétation géométrique de l’argument d’un nombre complexe non nul z.
Définition 2.1.
Soit z = a+ib un nombre complexe non nul et M un point d’affixe z. On appelle argument de z toute mesure de l’angle orienté (~i,\−−→
OM).
Remarque 2.1.
Soit z =a+ib un nombre complexe non nul, si θ est un argument de z et |z| le module de z alors :
cosθ = |z|a sinθ = |z|b Définition 2.2.
Soit z ∈C∗, z s’écrit en fonction de son module (|z|) et θ, où θ est un argument de z.
z =|z|(cosθ+isinθ) (2.1) On dit alors que z =|z|(cosθ+isinθ) est écrit sous forme trigonométrique.
Notation
Soit z ∈ C, z=|z|(cosθ+isinθ),cosθ+isinθ se note eiθ et est appelée fonction exponentielle. z s’écrit alors
z =|z|eiθ (2.2)
Cette forme est appelée la forme exponentielle de z.
2.2 Aspect trigonométrique d’un nombre complexe
Propriété 2.1.
Soient z =|z|(cosθ+isinθ)et z0 =|z0|(cosθ0+isinθ0) deux nombres complexes non nuls.
1. Si z=r(cosθ+isinθ)avec r>0 alors |z|=r etarg(z) =θ[2π]
2. Si z=z’ alors |z|=|z0| et θ=θ0+ 2kπ(k ∈Z) Exemple 2.1.
Calculer le module, un argument, écrire sous forme trigonométrique et exponentielle les nombres complexes suivants. z1 = 1 +i√
3; z2 = 2 + 2i; z3 =−1−i; z1. a. z1 = 1 +i√
3
|z1|=√
1 + 3 =√ 4 = 2
cos arg(z1) = 12 sin arg(z1) =
√ 3 2
⇐⇒arg(z1) = π3[2π]
z1 = 2(cosπ3 +isinπ3) = 2eiπ3. b. z2 = 2 + 2i
|z2|=√
4 + 4 =√
8 = 2√ 2
cos arg(z2) = 2
2√ 2 =
√ 2 2
sin arg(z2) = 2
2√ 2 =
√2 2
⇐⇒arg(z2) = π4[2π]
z2 = 2√
2(cosπ4 +isinπ4) = 2√ 2eiπ4.
2.2 Aspect trigonométrique d’un nombre complexe
c. z3 =−1 +i
|z3|=√
1 + 1 =√ 2
cos arg(z3) = −1√
2
sin arg(z3) =
√ 1 2
⇐⇒arg(z3) = 3π4 [2π]
z3 =|√
2|(cos3π4 +isin3π4 ) =√ 2ei3π4
2.2.2 Argument des nombres complexes particuliers
Activité 2.3.
Soienta, b, c ∈R∗ etz, z0, g les complexes définis par :z=a+ia, z0 =ib etg =c.
Soient M,N,P les points d’affixes respectives z, z0 et g.
i. Placer les points M,N et P dans le planP.
ii. Déterminer le module et un argument des nombres complexes z, z’ et g.
iii. SoientM0, N0etP0 les points d’affixes respectivesz, z0 et−g.
a. Placer M0, N0etP0 dans le plan P.
b. En déduire le module et l’argument de z, z0 et g.
iv. Quelle relation existe-t-il entre l’argument de z et l’argument de z.
Solution.
i.
ii. a Calculons le module de z, z’ et g.
|z|=√
a2+a2 =|a|√ 2
2.2 Aspect trigonométrique d’un nombre complexe
|z0|=√
b2+ 02 =|b|
|g|=√
c2 =|c|
b Calculons un argument de z, z’ et g.
arg(z) = (−→\ i ,−−→
OM) = π4 +kπ arg(z0) = (−→\
i ,−−→
ON) = π2 +kπ arg(g) = (−→\
i ,−→
OP) = 0 +kπ iii. arg(z) =(−→\
i ,−−→
OM0) =−π4 +kπ arg(z0) = \
(−→ i ,−−→
ON0) =−π2 +kπ arg(−g) =(−→\
i ,−−→
OP0) =π+kπ
iv. Nous constatons que arg(z) =−arg(z)[2π]
Propriété 2.2.
Soit z un nombre complexe ;
1. z est un nombre réel non nul, si et seulement si arg(z) = 0 +kπ(k ∈Z).
2. z est un nombre réel non nul, strictement positif si et seulement si arg(z) = 0 + 2kπ(k ∈Z).
3. z est un nombre réel non nul, strictement négatif si et seulement si arg(z) =π+ 2kπ(k ∈Z).
4. z est un imaginaire pur si et seulement si arg(z) = π2 +kπ(k ∈Z).
5. arg(z) =−arg(z)[2π].
Exercice d’application 2.1.
Soit i le complexe imaginaire pur tel que i2 =−1.
a) Calculer le module et un argument de i.
b) Mettre le complexei sous la forme trigonométrique.
c) Calculerin, ∀n ∈N. d) En déduire la sommeS =
n
P
k=0
ik. e) Simplifier les expressions suivantes :
i I =i100000 ii J =i23000004
iii K =i100000+i23000004
iv L=i5000000 +i7896543+i41236
2.3 Formule de Moivre et applications
2.2.3 Exercices d’entrainement
2.a Déterminer le module et un argument des nombres complexes suivants : a) 3i
b) 2 +√ 3i c) −4 d) √
6 +i√ 2
2.b Écrire sous forme algébrique les nombres complexes suivants : a) (2 + 2i)(1−i)
b) −2+i
√ 3 1+3i
c)
√ 3 1+2i
d) (−1−i)4
2.c Placer dans le plan complexe les points d’affixes suivants : a) z =eiπ3
b) z = 3eiπ4 c) z = 1 +e−iπ6 d) z =e−iπ4 +eiπ4
2.d Soit z1 = 1 +iet z2 = 1 +i√ 3.
a) Déterminer le module et un argument de z1 etz2.
b) Écrire sous forme algébrique et sous forme trigonométrique le produit z1z2. c) En déduire les valeurs de cos7π12 etsin7π12
2.3 Formule de Moivre et applications
2.3.1 Formule de Moivre
Activité 2.4.
Cette activité a pour objectif d’énoncer et de montrer la formule de Moivre.
Considérons la fonction : f :R −→ C
θ 7−→ cosθ+isinθ
2.3 Formule de Moivre et applications
1. Montrer quef(θ+θ0) =f(θ)f(θ0) 2. En déduire que f(2θ) = (f(θ))2 3. Montrer que
cos 2θ= cos2θ−sin2θ sin 2θ = 2 cosθsinθ
4. En utilisant la question 1), montrer que f(nθ) = (f(θ))n ∀n∈N. 5. Montrer quef(nθ) = (f(θ))n ∀n∈N par récurrence sur n.
6. En utilisant la question précédente, déterminer l’expression de cosnθ et sinnθ.
7. En déduire la formule de Moivre c’est-à-dire f(nθ) = f(θ)n ∀n∈Z ∀θ∈R. Solution.
1. f(θ+θ0) = cos(θ+θ0) +isin(θ+θ0)
=cosθcosθ0−sinθsinθ0+i(sinθcosθ0+ cosθsinθ0)
=cosθcosθ0−sinθsinθ0+isinθcosθ0 +icosθsinθ0
=cosθ0(cosθ+isinθ)−sinθ0(sinθ−icosθ)
=cosθ0(cosθ+isinθ) +i2sinθ0(sinθ−icosθ)
=cosθ0(cosθ+isinθ) +isinθ0(isinθ−i2cosθ)
=cosθ0(cosθ+isinθ) +isinθ0(isinθ+ cosθ)
=(cosθ+isinθ)(cosθ0+isinθ0)
=f(θ)f(θ0)
2. f(2θ) =f(θ+θ) d’après la question 1.) avecθ =θ0
=f(θ)f(θ)
=f(θ)2
3. f(2θ) = cos 2θ+isin 2θ
= (cosθ+isinθ)2
= cos2θ+ 2isinθcosθ−sin2θ
= cos2θ−sin2θ+i2 sinθcosθ Donc
cos 2θ = cos2θ−sin2θ sin 2θ = 2 cosθsinθ
2.3 Formule de Moivre et applications
4. f(nθ) =f(θ+ (n−1)θ)
=f(θ)f((n−1)θ)
=f(θ)f(θ)f((n−2)θ)
=f(θ)×...×f(θ)
| {z }
nf ois
=f(θ)n
5. Désignons par P(n) cette propriété.
Pour n=1 (cosθ+isinθ)1 = cos 1θ+isin 1θ D’où P(1) est vraie
Supposons que ∀k < n p(k) est vraie et montrons que P(n) est aussi vraie.
En effet
(cosθ+isinθ)n= (cosθ+isinθ)n−1(cosθ+isinθ)
= (cos(n−1)θ+isin(n−1)θ)(cosθ +isinθ) (hypothèse de récurrence)
= cos(n−1)θcosθ+icos(n−1)θsinθ+isin(n−1)θcosθ−sin(n−1)θsinθ
= cos((n−1)θ+θ) +isin((n−1)θ+θ)
= cosnθ+isinnθ D’où P(n) est aussi vraie
Donc∀n ∈N(cosθ+isinθ)n= cosnθ+isinnθ 6. (cosnθ+isinnθ) = (cosθ+isinθ)n
=Pn
k=0Ckn(cosθ)k(isinθ)n−k (D’après la formule du Binôme de Newton)
Donc
cosnθ=Re(Pn
k=0Ckn(cosθ)k(isinθ)n−k) sinnθ=Im(Pn
k=0Ckn(cosθ)k(isinθ)n−k) 7. Soit n∈Z− , -n∈N
(cosθ+isinθ)n= 1
(cosθ+isinθ)−n
= 1
cos−nθ+isin−nθ
= (cosnθ+isinnθ)
(cos−nθ+isin−nθ)(cosnθ+isinnθ)
= cosnθ+isinnθ
cos2nθ−isinθcosθ+isinθcosθ+ sin2nθ
= cosnθ+isinnθ cos2nθ+ sin2nθ
2.3 Formule de Moivre et applications
= cosnθ+isinnθ
Il en résulte que : (cosθ+isinθ)n = cosnθ+isinnθ ∀n ∈Z. Propriété 2.3. (Formule de Moivre)
Pour toutθ ∈R et pour tout n ∈Z (cosθ+isinθ)n = cosnθ+isinnθ Proposition 2.1.
Pour toutθ ∈R et pour tout n ∈N :
cosnθ= einθ+e2−inθ sinnθ= einθ−e2i−inθ Corollaire 2.1. (Formule d’Euler)
∀θ ∈R cosθ = eiθ+e−iθ
2 et sinθ= eiθ−e−iθ 2i
2.3.2 Module et argument d’un produit (rapport) de nombres complexes
Activité 2.5.
Soitz =reiα =r(cosα+isinα)et z0 =r0eiα0 =r0(cosα0+isinα0) deux nombres complexes non nul.
1. Prouver quezz0 =rr0(cos(α+α0) +isin(α+α0)).
2. En déduire|zz0| et arg(zz0).
3. Écrire 1z; −z; z sous la forme trigonométrique.
4. En déduire le module et un argument de 1z; −z; z.
5. En utilisant la formule de Moivre déterminer le module et un argument dezn. 6. Écrire zz0 sous forme trigonométrique avec z0 ∈C∗.
7. En déduire le module et un argument de zz0. Solution.
1. zz0 =reiαr0eiα0 =rr0ei(α+α0) (d’après l’activité précédente ) 2. zz0 =rr0ei(α+α0) avec rr0 >0
Donc |zz0|=rr0 et arg(zz0) = α+α0
3. 1z = re1iα = 1re−iα = 1r(cos(−α) +isin(−α)) On fait de même pour les autres.
4. |1z|= 1r etarg1z
2.3 Formule de Moivre et applications
5. Nous pouvons déduire d’après la formule de Moivre que |zn|=|rn| et argzn=nα
6. zz0 = reiα
r0eiα0 = rr0eiαe−iα0 = rr0ei(α−α0) 7. |zz0|= rr0 et arg(zz0) = α−α0 Propriété 2.4.
∀z, z0 ∈C∗
1. |zz0|=|z||z0| etarg(zz0) = arg(z) + arg(z0)[2π]
2. ∀n ∈N|zn|=|z|n et arg(zn) =narg(z)[2π]
3. |zz0|= |z|z|0|
4. arg(zz0) = arg(z)−arg(z0)[2π]
5. |1z|= |z|1
6. arg(1z) =−arg(z)[2π]
2.3.3 Racines nième d’un nombre complexe
Etant donné un nombre complexe Z et un entier naturel non nul n, le but de cette partie est de déterminer des nombres complexes z tels que zn=Z
Activité 2.6.
Soit Z un nombre complexe non nul.
1. Vérifier que (1 +i)2 = 2i. On dit que 1+i est une racine carrée de 2i.
2. Trouver une autre racine carrée de 2i.
3. On se donne l’équation (E) :z2 =Z. Nous nous proposons de chercher z ∈C∗ telle que z vérifie (E).
(a) Mettre z et Z sous forme trigonométrique.
(b) En utilisant la formule de Moivre mettre z2 sous forme trigonométrique.
(c) Remplacer z et Z par leurs expressions dans (E).
(d) Résoudre (E).
Solution.
1. (1 +i)2 = 1−2i−1 = 2i).
2.3 Formule de Moivre et applications
2. On remarque que :(−1−i)2 = 1 + 2i−1 = 2i.
Donc l’autre racine de 2i est -1-i.
3. (a) Z=|Z|(cosθ+isinθ) et z=|z|(cosα+isinα) avecα= argz et θ = argZ.
(b) z2 = (|z|(cosα+isinα))2.
=|z|2(cosα+isinα)2.
=|z|2(cos 2α+isin 2α).
=|Z|(cosθ+isinθ).
(c) Comme|z|2,|z|>0Par identification on’a :
|z|2 =|Z|
cos 2α= cosθ sin 2α= sinθ
=⇒
|z|=p
|Z|
α= θ2 +kπ k ∈ {0,1}
Donc S ={p
|Z|(cos θ2 +isinθ)2,p
|Z|(cos(θ2 +π) +isin(θ)2 +π)}
Proposition 2.2.
Soient z et Z deux nombres complexes non nuls, z est une racine carrée de Z si et seulement si z2 =Z.
Activité 2.7.
Soit Z=a+ib un nombre complexe non nul etn ∈N. L’objectif de cet activité est de trouver des nombres complexes z tels que zn =a+ib.
1. Supposons quea+ib = 1 (rechercher les racines nième de l’unité) 2. Supposons quea+ib = 1 +i (rechercher les racinesnième de 1+i)
3. Trouver z tel que zn=a+ib avecn > 1. (rechercher les racines nième de a+ib) Solution.
1. Premier cas zn = 1
Posons z =|z|(cosθ+isinθ) =⇒zn =|z|n(cosnθ+isinnθ) = 1 Par identification :
|z|n= 1
nθ= 2kπ k ∈ {0,1, ..., n−1}
=⇒
|z|= 1
θ = 2kπn k ∈ {0,1, ..., n−1}
Les racines nième de l’unité sont les zk =ei2kπn , k∈ {0,1, ..., n−1}
2. Deuxième cas on fait de même comme dans le premier cas.
2.3 Formule de Moivre et applications
3. Cas général
Nous savons que zn=|z|n(cosnθ+isinnθ)
Or zn =Z d’où zn=|Z|(cos(argZ) +isin(argZ)) Par identification on a :
|z|n=|Z|
cosnθ= cos(argZ) sinnθ= sin(argZ)
=⇒
|z|= pn
|Z|
θ = argnZ + 2kπn k ∈ {0,1, ..., n−1}
Les racinesnième de Z=a+ib sont les complexeszk = pn
|Z|eiargZ+2kπn , k∈ {0,1, ..., n−
1}.
Propriété 2.5.
Soit Z =reiα un nombre complexe non nul et n un entier naturel(n ≥2).
1. Z admet n racines nième telles que :zk= pn
|Z|eiargZ+2kπn , k ∈ {0,1, ..., n−1}.
2. Les images de ces racines sont les sommets d’un polygone régulier à n cotés inscrit dans le cercle de centre O et de rayon √n
r.
3. Si z et g sont les racines nième d’un nombre complexe Z non nul, alors zg et gz sont les racines nième de l’unité.
4. La somme de toutes les racines nièmes de Z est égale à 0.
5. L’ensemble de toutes les racinesnièmes de Z forme un groupe pour la multiplication de C.
Preuve
1. D’après l’activité précédente.
2. SoitMk d’affixe zk,OMk =|zk|=|z0|=|√n
r|=⇒Mk∈C(O;√n r) MkMk+1 =|zk+1−zk|=|zk||ei2πn −1|=|ei2πn −1|√n
r= 2 sin(πn)√n r.
M0M1 =M1M2 =...=Mn−1Mn =MnM0 =⇒ polygone régulier de n cotés inscrit dans le cercle C(O;√n
r).
2.3 Formule de Moivre et applications
3. Montrons que (zg)n= 1 Pour cela (zg)n= zgnn = ZZ = 1.
De même on montre que gz = 1.
4. Posons S=z0+z1+z2+...+zn−1 etq =ei2πn. On remarque que, zk+1=qzk
S =z0+qz0+z0q2+...+qn−1z0
=z0(1 +q+q2+...+qn−1)
=z0(
n−1
P
k=0
qk)
=z0qn−1
q−1 (Or qn= 1)
= 0
2.3.4 Linéarisation
Activité 2.8.
1. En utilisant la formule d’Euler exprimercos2θ en fonction decoskθoùk∈N.Cette écriture est une linéarisation de cos2θ
2. Linéarisercos3θ,sin3θ 3. Linéarisercos2θsinθ Solution.
1. D’après la formule d’Euler on a : cos2θ= (eiθ+e2−iθ)2
= 14(ei2θ+ 2 +e−i2θ)
2.3 Formule de Moivre et applications
= 12(ei2θ+e2−i2θ +22)
= 12(cos 2θ+ 1)
= cos 2θ+12
2. En utilisant toujours la formule d’ Euler nous avons : cos3θ= (eiθ+e
−iθ
2 )3
= 18(ei2θ+ 2 +e−i2θ)(eiθ+e−iθ)
= 18(ei3θ+ 2eiθ+e−iθ+eiθ+ 2e−iθ) +e−i3θ
= 14(ei3θ+e2−i3θ + 3eiθ+e2−iθ)
= 14(cos 3θ+ 3 cosθ)
De même on montre que sin3θ= 14(−sin 3θ+ 3 sinθ) En effet
sin3θ= (eiθ−e
−iθ
2 )3
=−8i1(ei2θ−2 +e−i2θ)(eiθ −e−iθ)
=−8i1(ei3θ−2eiθ +e−iθ −eiθ+ 2e−iθ)−e−i3θ
=−14(ei3θ−e2i−i3θ + 3eiθ−e2i−iθ)
= 14(−sin 3θ+ 3 sinθ) Définition 2.3.
Linéariser c’est transformer un produit en une somme, développer les expressions de la forme cosnx et sinmx en fonction de cosαx ou en fonction de sinβx avec α, β, ...
étant des entiers naturels non nuls.
A. Utilisations des formules trigonométriques pour linéariser a. Forme linéaire de cos2x et sin2x
cos 2x= 2 cos2x−1 ⇐⇒ cos2x= 12(1 + cos 2x) De même
cos 2x= 1−2 sin2x ⇐⇒ sin2x= 12(1−cos 2x) b. Forme linéaire de cosacosb
cos(a+b) = cosacosb−sinasinb (1) cos(a−b) = cosacosb+ sinbsina (2)
(1) + (2) ⇐⇒ cosacosb= 12(cos(a+b) + cos(a−b))