Les affaires en 1913

Vingt-hujtième Année. — N8 101 P r i x du n u m é r o : 10 centimes

Dimanche 21 Décembre 1913 Bureaux : R u e de la S e r r e , 5 8

LUMHMK MERE

S U I S S E

ABONNEMENTS

Un an Siamois Suisse . . . . Fr. 6.— Fr."3.—

Union postale » 12.— > ^6.—

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Paraissant le Mercredi et le Samedi a La Itax-de-Fonds

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ANNONßES

suisses 20 ct., offres et demandes de places 10 et. la ligne, étrangères 25 centimes la ligne

Les annonces se paient d'avancé Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commercé, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l

f f H ? * Bureau des Annonces : HAASENSTEIN & VOGLER, 51, rue Leopold Robert, LA CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger

Convocation

Les fournisseurs et créanciers de la maison

W h e e l d o n & C o , L o n d r e s et La C h a u x - d e - F o n d s sont priés de se rencontrer Mardi, 23 courant à 3 heures après midi, au Foyer du Casino- Théâtre (Leopold Robert 29), à La Chaux- de-Fonds.

£'Information horlogere suisse.

L'Information horlogère suisse Le Comité de direction rappelle aux in- téressés que les nouveaux sociétaires reçus jusqu'au 31 décembre courant seront exo- nérés de la mise d'entrée.

A propos de la grève de Waldenbourg La grève générale des ouvriers de la fabrique d'horlogerie Thommen, à Walden- bourg, a été décrétée le 10 décembre courant et a commencé le vendredi 12. Le motif en est que, usant de son droit strict, la fabrique avait congédié trois ouvriers pour avoir contrevenu au règlement de fabrique. Seulement, parmi ces trois ou- vriers se trouvaient deux membres du comité de l'organisation ouvrière.

Tel est le fait très simple, qui, par la volonté des dirigeants ouvriers, a jeté sur le pavé 200 ouvriers et ouvrières et inter- rompu brusquement l'activité d'un impor- tant établissement industriel.

D'un côté, le droit du patron de se séparer d'ouvriers qui contreviennent au règlement de fabrique. De l'autre, une violation de la loi des fabriques, consacrée par les comités ouvriers qui ont admis la cessation du travail sans l'avertissement légal.

Le patron donne la quinzaine à trois ouvriers.

Tout le personnel réplique, par une cessation abrupte de travail.

Voici, en traduction, le texte de la décision pris« par les ouvriers de la fabrique :

FEDERATION DES OUVRIERS L'INDUSTRIE HORLOGÈRE de

Engagemement vis-à-vis de la F. O. I. H.

Siège central à La Chaux-de-Fonds Engagement.'

Article premier. — Les soussignés s'en- gagent à cesser le travail dahs les fabriques d'horlogerie Thommen, S. A., à Walden- bourg, sans avertissement préalable, le 12 décembre 1913.

Art. 2. — Durant la cessation de travail, aucun des ouvriers et ouvrières soussignés n'ose reprendre le travail dans les fabriques d'horlogerie Thommen, S. A., sans l'assen- timent du Bureau central de la F. O. I. H., à La Chaux-de-Fonds. En outre, le travail n'ose être repris que si les deux tiers des soussignés le demandent.

Aussi, durant la cessation de travail, aucun des soussignés n'ose travailler à domicile, pour le compte des fabriques d'horlogerie Thommen, S. A., ou contrac- ter avec celles-ci un engagement ou accep- ter d'aucune manière, du travail pour le compte de celles-ci.

Art. 3. — Chacun des soussignés s'en- gage, en cas de violation des art. 1er et 2, à verser à Georges Heymann, à La Chaux-de-Fonds, la somme de dix francs (10 fr.) pour chaque jour où il aurait contrevenu au présent engagement et res- tituer en outre tous les subsides de grève retirés dès le premier jour de grève.

Chacun des membres soussignés, ainsi que la Fédération dans son ensemble, peuvent porter plainte contre le contre- venant.

Observations. — Chacun des membres soussignés a signé le présent engagement, en toute liberté et sans qu'aucune pression ait été exercée, et seulement après en avoir pris exactement connaissance.

Waldenbourg, le 10 décembre 1913.

Suivent les signatures.

* »

L'avis dont le texte suit, fut répandu dans Waldenbourg.

— AVIS —

Puisque la Direction des Fabriques d'horlogerie Thommen, S. A., ne veut pas retirer les congés donnés et suspendre les restrictions au travail, le travail cessera dès vendredi 12 décembre 1913, suivant décision de l'assemblée du 10 décembre 1913.

Demain vendredi, a 9 heures du matin, assemblée générale dans le Bâtiment d'école de Waldenbourg. -•; 'v -\

Waldenbourg, le 11 décembre 1913.

Le Comité de Waldenbourg.

Le Comité Central.

Ces deux documents sont la preuve évi- dente qu'il ne s'agit pas seulement d'un coup de tète des ouvriers le plus directe- ment intéressés, mais bien d'une décision mûrement réfléchie de violer la loi des fa- briques dans l'une de ses dispositions essentielles et que cette violation de la loi a été approuvée sinon inspirée par le comité de la F. O. I. H, qui a son siège à La Chaux-de-Fonds.

Dans ces conditions, la fabrique devait considérer que ses ouvriers avaient cessé de faire partie du personnel de la fabrique et que la non observation des délais légaux rendait ceux qui l'avaient commise, justi- ciables du tribunal compétent devant lequel elle a introduit une action contre les délin- quants.

Dans notre dernier numéro, nous avons rappelé qu'en 1912, le Comité central 'de la F. O. I. H. avait reconnu que la loi des fabriques était violée quand une grève éclatait sans l'avertissement de quinzaine.

Et nous avons reproduit les deux pre- miers alinéas de cette circulaire, qu'on ne saurait trop rappeler à l'attention du monde horloger.

« La loi est formelle, elle ne reconnaît ni suspension de travail momentanée, ni grè- ve de longue durée pour justifier une ces- sation de travail sans l'avertissement préa- lable de quatorze jours ».

« A teneur de cette disposition, nous sommes certainement condamnables et responsables d'une rupture abrupte du

726 L A F É D É R A T I O N H O R L O G È R E S U I S S E travail. Aucune discussion n'est possible à

cet égard ».

Voilà donc l'acte récent d u comité cen- tral de la F . O . I. H. s'associant à la rup- ture abrupte du travail, condamné par le comité central de la F . O. I. H., auteur de la circulaire dont nous r e p r o d u i s o n s deux passages. Mieux encore et ce n'est pas le moindre intérêt de la situation, le comité auteur de la circulaire rendait à l'avance responsable et sans discussion possible, le comité actuel, p o u r l'acte qu'il vient de commettre, ou auquel il s'est associé.

Il y a donc quelque chose de changé dans la F . O . 1. H. et il est permis de se d e m a n d e r si l'élément modéré qui enten- dait défendre les intérêts ouvriers en res- tant sur le terrain de la loi et en respec- tant la légalité, n'a pas été éliminé à des- sein et dans le but de faire place à un élé- ment révolutionnaire ne connaissant d'autre loi q u e la sienne.

Et q u e dirait le comité de la F . O. I. H., si un chef de fabrique s'avisait de fermer les portes de son établissement industriel un beau malin, sans d o n n e r à ses ouvriers l'avertissement légal de quatorze j o u r s ?

Le Comité central de la F . O. I. H., pu- blie dans le dernier n u m é r o de son organe officiel, un long document dont la première partie donne sa version sur l'origine d u conflit, nous citons :

« Nous considérons comme notre devoir de donner aux membres de la fédération les rensei- gnements suivants sur cette grève afin de com- battre les nouvelles erronées que la presse bour- geoise répand.

« Dans le numéro du 6 décembre de la Solida- rité Borlogère a paru un avis de la section de Waldenbourg, par lequel les parents et tuteurs qui avaient l'intention de faire apprendre à leurs enfants ou pupilles l'une ou l'autre branche de l'industrie horlogére étaient invités à en faire au préalable la déclaration auprès du comité de la section. En outre, les ouvriers et ouvrières qui voulaient accepter du travail à Waldenbourg, devaient prendre d'abord des renseignements auprès de ce même comité.

« Qu'arriva-t-il alors? Par lettre recommandée du 8 décembre, la direction des fabriques d'hor- logerie Thommen communiqua au comité de notre section de Waldenbourg ce qui suit:

« Nous déférant à cotre publication dans la Solidarité Horlogére du 0 de ce mois, nous portons à votre connaissance que nous annulons la convention qui existe entre nous et votre sec- tion, ensuite de la rupture de contrat que vous avez commise. Nous considérons donc cette con- vention comme ayant cessé d'exister ».

« Dans une affiche apposée dans la fabrique, la direction dit entre autres : « Ce sont justement les points du contrat concernant l'admission des ouvriers dans la fabrique, etc., qui sont renver- sés par la publication de cet article».

«Nous remarquons seulement ici que nous pouvons communiquer à nos membres par l'or- gane de notre journal ce que bon nous semble et qu'en outre l'article en question ne disait nulle- ment que la direction n'était plus libre d'embau- cher ceux qui lui plaisaient».

Celte version est contredite par l'Avis signé du Comité de W a l d e n b o u r g et du Comité central de la F . O. I. H.

Les affaires en 1913

La statistique du commerce de la Suisse p o u r le troisième trimestre 1913, vient de paraître :

Glanons-y les quelques détails suivants:

Le total de nos exportations du 1e r jan- vier au 30 septembre 1913, s'est élevé à

fr. 1,010,819,952 pour la période corres-

p o n d a n t e de 1912, il

était de .. . . . » 99(3,520,493 Augmentation 1 , 4 3 % • fr., 14,299,459

Aux importations les chiures sont : pour 1913 fr. 1,420,039,910

» 1912 . . . » 1,426.358,417 fr. 6.318.507 Diminution 0 , 4 4 % .

P o u r le commerce total, qui passe de fr. 2,422,878,910 en 1912, à » 2,430,859,862 11 y a augmentation de 0.33 % fr. 7.980.952

Il y a dans l'ensemble progrès encore, mais très léger ; nous sommes sortis de l'ère des fortes avances de notre commerce extérieur, et il est permis de redouter q u e n o u s allions au devant d'une crise.

Celte situation se traduit comme suit, en ce qui concerne nos principales industries:

1912 1913 Différence % Coton :

202,103,984 195,847,047 — 6,256,937 — 3,09 Soie :

209,959,475 202,370,546 — 7,588,929 — 3,61 Machines :

68,137,861 73,356,289 - f 5,218,428 -f 7,66 Horlogerie :

120,189,452 126,406,052 -f- 6,216,600 -|- 5,17 L'industrie des machines et l'horlogerie sont privilégiées par rapport à n o s deux grandes industries textiles. E n valeur absolue, l'avance est la plus forte pour l'horlogerie ; proportionnellement au total, le résultat est plus favorable pour les machines.

Voici quelques autres chiffres relatif aux exportations :

Cacao et chocolat :

38,875,595 40,581,295 - f 1,705,700 Lait condensé :

35,873,133 33,104,390 — 2,768,743 Fromage :

47,533,718 51,726,025 -|- 4,192,307 Automobiles :

9,801,541 10,326,823 - f 525,282 L'industrie chocolatière est en avance sur le total de son exportation de l'année dernière ; le 30 % du total est toujours absorbé par l'Angleterre. L'exportation des fromages a repris, favorisée sans doute par une baisse de 1 0 % en moyenne sur les prix. P o u r le lait condensé, ce facteur m a n q u e ; est-ce peut-être à ce fait qu'il faut attribuer le recul de notre exportation?

L'industrie automobile à fort à lutter môme e n Suisse avec la concurrence étran- gère ; en regard des chiffres ci-dessus, nous trouvons u n e importation de francs 6,097,286 en 1912 contre fr. 7,394,344 en 1913, augmentation fr. 1,297,058 représen- tant plus du double du progrès réalisé aux exportations.

En ce qui concerne spécialement l'horlo- gerie, les chiffres indiqués plus haut, sont les totaux généraux, y compris les pendules et réveils. E n faisant abstraction de cette rubrique, le total des montres et parties de montres atteint fr. 126,154,800, contre fr. 119,911,313 en 1912, augmentation fr. 6,243,487 ou 5 , 2 0 % , si l'on admet que le montant de notre exportation pour le quatrième trimestre égale celui de l'année dernière, nous arriverons pour 1913 au total jamais atteint de fr. 180,000,000. Le chiffre de 200 millions sera bientôt décro- ché.

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Comme nombre, les mouvements finis

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les montres métal pas- sent de

les montres argent pas- sent de

les montres or passent de

les autres montres pas- sent de

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575,997 à 729,972 5,179,672 à 5,715,192 2,376,652 à 2,443,083 715,268 à 748,109

98,683 à 162,949 Les U. S. et le Canada absorbent à eux seuls plus de la moitié des m o u v e m e n l s finis, expédiés p o u r la plupart sans boites, quelques-uns déboités p o u r le Canada.

L'Angleterre nous achète le plus grand n o m b r e de montres or (236,399) et surtout de montres métal (2,083,322), tandis que l'Allemagne arrive en tête pour les montres argent (517,363). Les chiffres de la position 936, autres montres, qui comprend prin- cipaiejiient les montres bracelets, per- mettent de constater que cet article ne perd pas encore de sa vogue.

A l'importation, les chiffres présentent en général peu de variation. Il faut faire exception pour les boites or brutes, qui passent, en n o m b r e , de 14,195 à 30,365, et en valeur de fr. 310,596 à fr. 438,276.

Provenance :

France 4,251 boites, valeur fr. 199,845 Allemagne 26,084 » » » 236,015

Les boites finies en,métal, passent, de 119,827, valant fr. 600,188 à 176,689, » » 792,047 Provenance principale :

Allemagne 79,086 boites, valeur fr. 301,335 France 55,189 » » » 146,523 U. S. A. 40,351 » » » 323,323 Voici le tableau de, nos principaux dé- bouchés :

1912 1913

22,791,395 23,329,834 17,691,298 22,746,089 11,598,263 12,012,840 13,173.155 9,859,881

9,279,075 9,481,518 5,055,090 6,249,670 4,598,575 4,677,787 4,295,433 4,125,449 L'Angleterre n'a pas su garder la pre- mière place éprise parcelle pendant le 2"ie

1. Allemagne 2. Grande Bretagne 3. Russie

4. Autriche 5. Italie 6. U . S. A.

7. Argentine 8. France

L A E É D É R A T I O N H O R L O G È R E S U I S S E 727 trimestre. L'avance prise par ce pays d'une,

a n n é e à l'antre n'en est pas moins très considérable. Certains cas récents font craindre cependant que les affaires y soient forcées^ La Russie enlève brillamment le S.«»0-rang à l'Autriche, qui paie les consé- quences des troubles balkaniques, et qui est p r e s q u e rejointe par l'Italie. Il est agréable de constater que, malgré de nom- breux pronostics bien pessimistes, notre exportation est en légère avance en Argen- tine ; a u x U. S. A. le bond en avant de plus de 1 million a été sans doute provoqué, au moins en partie, par la perspective d'adoption du nouveau tarif, douanier ; on peut espérer que les réductions de droits introduites par ce dernier exercent une influence favorable sur notre exportation à destination de ce pays.

Comme conclusion, à côté de craintes exprimées sur certaines exportations, on en rencontre d'autres aussi qui envisagent l'avenir prochain avec confiance. La note d o m i n a n t e parait être qu'il y a lieu d'éviter l'emballement. L'expérience nous enseigne en effet que ces périodes où la réserve est de saison, sont aussi propices aux exploits des chevaliers d'industrie et autres aigre- fins de tous genres, et les maisons dou- teuses sont légion, qui de tous pays, ont cherché cette année — et malheureusement souvent avec trop de succès — à obtenir chez nous du crédit. Il y a donc lieu plus que jamais d'observer la plus grande prudence.

G. S.-M.

Le congrès ouvrier allemand lie congrès qui s'est tenu à Berlin au com- mencement de ce mois comprenait des délégués de toutes les associations ouvrières d'Allemagne se recommandant de principes chrétiens; les associations professionnelles catholiques (siège Bqrlin) y étaient représentées au même titre que lés syndicats chrétiens. Les syndicats jaunes, par contre, qui ne sont pas considérés, dans le monde des travailleurs, comme des organisations

ouvrières, élaient exclus.

Malgré l'éclectisme apparent de ce congrès, il a eu un caractère très exclusif et n'a représenté d'une façon unilatérale que les syndicats chré- tiens.

La séance d'ouverture du congrès a été ho- norée de la présence d'un grand nombre de dé- putés au Reichstag; neuf conservateurs, deux antisémites, seize membres du centre et même cinq nationaux-libéraux. Le comte de Posa- dowski, ancien ministre de l'intérieur, prit une part active aux travaux du congrès, ce qui est d'autant plus naturel qu'il est l'élu des ouvriers chrétiens de Bielefeld.

Cependant la présence de certains députés à ce congrès ne manque pas d'ironie. Le parti conservateur a demandé au Reichstag l'interdic- tion des «postes de grève», une protection plus efficace des travailleurs libres et une restriction du droit de coalition. Le congrès a discuté ces questions à fond dans une séance orageuse et a voté, à la suite d'un rapport du député catholique Giesberts, un ordre du jour qui contient une condamnation générale et catégorique des exi- gences conservatrices. Dans cette résolution, il y a plus qu'une différence d'opinion; le jugement du congres est exprimé en des termes qui en font une véritable attaque: le mot «Scharfmacher», que les feuilles libérales appliquent sans cesse aux agitateurs de droite, s'y trouve répété à plu- sieurs reprises et il suffirait, à lui seul, à enlever

toute objectivité à ce document, qui a été voté à la presque unanimité. Les députés conservateurs, en écoutant la lecture de cet ordre du jour, ont dû faire la grimace. Mais ils n'étaient que des hôtes et n'avaient qu'à se taire.

L'importance de cet incident n'est pas très grande ; si nous le signalons, c'est qu'il caracté- rise toute la tendance du congrès et le malentendu fondamental qui nuit aux syndicats chrétiens auprès des ouvriers. D'une part, on accentue,

dans un but tactique, son opposition avec les socialistes ; à cette tendance appartiennent le télégramme à l'empereur, et surtout le discours du comte Posadowski, qui a été, à l'égard de Tètrème-gauche d'une grande violence. Mais d'autre part, et dans presque toutes les questions pratiques, le congrès s'est placé résolument aux côtés des «rouges ». Il a réclamé le droit des postes.de grève et d'une façon générale une uti- lisation étendue du droit de grève.

On ne saurait s'étonner.que ces principes aient donné lieu à quelques conflits et à de vives dis- cussions. .

Les associations catholiques, nous l'avons dit, élaient représentées; or, elles sont plu.s consé- quentes dans leurs principes, et ces principes sont plus conservateurs et aussi plus cléricaux.

Gomme ce dernier caractère forme la raison d'être essentielle des associations catholiques, c'est lui qu'elles mettent en avant; plusieurs fois leurs représentants ont tenté d'insister sur les instructions pontificales, en se recommandant particulièrement de l'encyclique «Singulari qua- dam » du 24 septembre 1912.

. Chaque fois, le président leur a fait remarquer que le congrès n'était pas exclusivement catho- lique, mais mixte, et que ces discussions théolo- giques n'étaient pas à leur place.

Les uns et les autres avaient raison et cela prouve seulement combien l'action sociale est difficile sur une base inlerconfessionnelle. Ce que nous appelons la logique dans les principes s'est traduit par une proposition tendant à com- battre les doctrines du libéralisme économique.

Cette direction de pensée était celle de presque tous les délégués présents, comme le prouve la résolution en faveur de la protection ouvrière et des assurances sociales. Sur ce point, il n'y avait certainement dans le congrès qu'une seule pensée;

cependant, les délégués catholiques se heurtèrent à une opposition qu'ils prirent, non sans quelque raison, pour du parti pris. L'aigreur des discus- sions en fut accrue, et, au moment de se séparer, le congrès tira de ces disputes une conséquence extrême en ne réélisant pas le représentant des associations chrétiennes au sein du comité exé- cutif.

C'est une véritable déclaration de guerre entre les deux organisations: c'est la rupture de la trêve annoncée au congrès de Melz, le 18 août dernier, par le prince de Lœwenstein.

Le paiement des mandats, chèques, comptes-courants, etc., en France La commission du commerce et de l'industrie a adopté une proposition portant qu'aucun paie- ment d'aucune sorte sur effets, mandats, chèques, comptes-courants, bons, etc., ne pourra être exigé ni aucun protêt établi le lendemain du 1er janvier lorsque ce jour tombera un lundi ou un mercredi ou jeudi.

27me concours

du «Journal suisse d'horlogerie»

Le 27me concours ouvert parle Journal suisse d'horlogerie porte, comme les précédents, sur un sujet indéterminé ; toutefois le Comité du journal serait heureux de voir traiter en particu- lier les sujets suivants :

Mécanismes de mise à l'heure, fabrication des poinçons et matrices, des fraises de formes et à arrondir, développement de l'émaillerie appliquée aux bijoux et montres-bijoux, emploi des sels de radium pour l'horlogerie et la bijouterie, et tou- jours, cela va sans dire, des nouveautés en montres-bracelets et montres-bijoux.

Chaque mémoire devra porter une devise ou un chiffre répété sur un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur.

Une somme de 300 francs en espèces sera ap- pliquée, s'il y a lieu, à un ou plusieurs prix. Elle pourra être augmentée ou diminuée suivant le nombre et la valeur des mémoires représentés.

Un diplôme spécial sera remis aux concurrents qui auront obtenu un prix ou une mention.

Les travaux,récompensés restent la propriété du Journal suisse d'horlogerie, qui se réserve le droit de les publier en tout ou en partie. Les autres, ainsi que les objets en nature, seront renvoyés à ceux de leurs auteurs qui les récla- meront.

Le programme détaillé sera envoyé aux per- sonnes qui en feront la demande.

Bibliographie

A n n u a i r e i n t e r n a t i o n a l A r g u s , 1913-1914.

— Livre d'or de l'horlogerie, de ia bijouterie et des industries s'y rattachant. — Recueil des Adresses des fabriques d'horlogerie françaises et suisses, des principales maisons de bijouterie et industries connexes de Paris et de différents pays. — Renseignements généraux en vue du commerce d'exportation. — Editeurs : J. Millot

& Co, 20, Rue Gambetta, Besançon. • • La diffusion toujours plus grande de cet An- nuaire, en France et à l'étranger, a amené ses éditeurs à établir dans l'édition de 1913 1914, une nouvelle classification qui sera appréciée de ses nombreux lecteurs.

L'annuaire «Argus» sera à l'avenir divisé par nations. On trouvera pour chaque pays tous les renseignements généraux s'y rapportant et de*

listes d'adresses avec le plus d'exactitude possible.

Pour l'étranger, les éditeurs se sont attachés à ne fournir que les adresses les plus utiles aux fabricants et grossistes français qui s'occupent d'exportation.

Nouvelles diverses

L'état é l e c t r i c i e n . — Le peuple argovien a adopté un nouvel article Constitutionnel et une loi par lesquels le canton a désormais le droit d'acheter ou de construire des entreprises élec- triques ou encore de s'y intéresser financièrement.

Il y a eu 14,762 voix pour et 3278 contre.

F a u x é c u s . — On signale l'apparition de fausses pièces de 5 francs, portant l'effigie de la troisième république avec les mots : Liberté, égalité, fraternité, l'année 1873 et 74 et les trois figures connues. Ces fausses pièces sont très bien faites et ne sont reconnaissables qu'à leur légè- reté et au bord effacé de certaines pièces. La dif- férence de poids va jusqu'à 8 grammes.

La crise à l'exposition nationale. — Le grand comilé de publicité de l'Exposilion natio- nale a pris connaissance d'une proposition du président du comité de presse de demander à la direction et au comité central de revenir sur sa décision relative à la concession accordée à un chemin de fer de montagnes russes pour le cas où le central avec l'entrepreneur n'aurait pas encore élé définitivement conclu. Celte proposition a été renvoyée au comité directeur.

D r o i t s d ' a u t e u r s . — La légation britannique communique au Conseil fédéral que l'Australie et Terre-Neuve annoncent leur adhésion à la convention de Berne relative à la protection des droits d'auteurs.

L ' é m i g r a t i o n s u i s s e a été pendant le mois dernier, inférieure à celle de novembre 1912.

Du 1er janvier au 30 novembre, il y a eu au total 5.955 emigrants contre 5.547 dans la même pé- riode de l'an dernier.

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C a i s s e d ' é p a r g n e p o s t a l e . — Le Conseil fédéral a discuté le message et le projet de loi sur la création d'une caisse d'épargne postale. Il a décidé de soumettre le projet de loi à l'adminis- tration de la Banque nationale suisse et de lui demander son avis sur quelques questions de nature financière.

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Dans l'article récent sur la grève de Waiden*

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