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Contribution à l'étude des anomalies artérielles considérées dans leurs rapports avec le système veineux normal

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Contribution à l'étude des anomalies artérielles considérées dans leurs rapports avec le système veineux normal

VINCENT, Alfred

VINCENT, Alfred. Contribution à l'étude des anomalies artérielles considérées dans leurs rapports avec le système veineux normal. Thèse de doctrat : Univ. Genève, 1878

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:21607

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:21607

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CONTRIBUTION A L'ÉTUDE

DES

ANOMALIES ARTÉRIELLES

CONSIDÉRÉES

DANS LEURS RAPPORTS AVEC LE

SYSTÈ~IE

VEINEUX NORMAL

Thèse présentée à la Fac~ûté de Médecine de Genève pour obtenir le grade de Docteur en Médecine

PAR

ALFRED VINCENT

INTERNE DE L'HOPITAL CANTONAL DE GENÈVE

GENÈVE

IMPRIMERIE COOPÉRATIVE, RUE DU CONSElL-~·ÉNÉRAL, 8 1878

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A MONSIEUR LE DOCTEUR CH.

~BY Professeur d'anatomie

à l a Faculté de Médecine de BePne .

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INTRODUCTION

L'étude raisonnée des an01nalies de l'organisation de l'homme et des aniniaux est de date récente. Si, dès la plus haute antiquité, les phénomènes de la rnonstruosité ont at- tiré l'attention et exercé la sagacité des médecins, l'interpré- tation de ces faits se ressent à un tel point des superstitions ignorantes, dénote une absence si con1plète d'esprit scien- tifique, que leur observation et" leur discussion restent ab- solument stériles. Objet d'horreur pour ses. concitoyens qui parfois le condamnaient à 1nort, le << monstre )) reste aux yeux du savant un problème insoluble, œuvre des esprits in- fernaux ou signe de la colère divine.

Telles sont les doctrines qui règnent encore en plein dix- septième siècle et c'est à grand peine que le dix-huitièn1e essaie de les rejeter. Si l'on excepte les efforts tentés par quelques savants (Winslow, Lemery, Duverney), il faut at- tendre la venue de Haller et l'Ct:pparition de son traité De Monstris, pour saluer la naissance d'une nouvelle science.

Encore Haller s'attacha-t-il, en premier lieu, à déblayer le terrain; bannir les erreurs, les exagérations de ses prédéces- seurs, donner un recueil de faits authentiques scrupuleuse- ment observés et rnéthodiquement classés, qui pussent servir de base aux recherches ultérieures, voilà le but que s'est

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proposé et qu'a pleinement atteint cet illustre naturaliste.

« La Tératologie, dit Geoffroy St-Hilaire, est née après toutes

« les autres branch~s de la grande science de l'organisation,

« parce qu'elle devait emi)runter à chacune d'elles l'une de (( ses bases.)) C'est ce qui explique son tardif avènement sur la scène scientifique et les rapides progrès qu'elle a accom- plis depuis le commencement de ce siècle. Il ne nous ap- partient pas de faire l'histoire générale de son développe- ment; nous nous bornerons à indiquer sommairement ce qui a trait à notre sujet.

Les anomalies du système artériel forment, sans contredit, un chapitre important dans l'étude des variations que peut présenter l'organisme humain. Aucun des appareils de notre économie n'est sujet à des anomalies aussi nombreuses et aussi diverses; les vaisseaux, en effet, concourant tous à un but commun, l'apport des matériaux nécessaires à la nutri- tion de nos organes, peuvent se suppléer mutuellement et leur individualité s'efface devant l'unité de fonction; de là, le peu d'importance au point de vue physiologique du plus grand nombre de ces variétés, de là aussi leur fréquence.

On ne saurait donc s' étonnee que tous les anatomistes aient rencontré ou décrit dans leurs ouvrages un n01nbre considérabla de déviations du type normal ; cependant, la plupart se· sont contentés de recueillir les faits, de les citer quand l'occasion s'en présentait, tout au plus de répéter à leur sujet quelques hypothèses émises par d'autres sur les lois qui pourraient les régir, sans chercher par leur compa- raison à prouver le bien-fondé de ces hypothèses.

En France, après la mort de Bichat, l'anatomie devient l'apanage presque exclusif des chirurgiens qui cherchent, avant tout, à en tirer des enseignements utiles à la pratique de leur art; cette tendance, si naturelle et si justifiable, non contente de régner en souveraine absolue dans les traités

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d'ailatomie topographique, se retrouve dans la plupart des ouvrages purement scientifiques.

C'est ainsi que nous voyons le Dr Rendu, dans son Mé- moire pour servir à l'histoire des anomalies artérielles 1, après s'être plaint de l'oubli dans lequel leur étude est tombée, se borner à compiler les faits que lui fournissent les auteurs : il n'essaie de résoudre aucun problème et semble même craindre toute discussion qui ne serait pas exclusivement pratique. << Constatons les faits, dit-il, mais sachons nous abstenir de toute discussion. ))

Peu d'années après ce travail paraît celui ·de Dubreuil 2; même préoccupation, plus accentuée encore chez le profes- seur de Montpellier que chez l'aide d'anatomie de Paris; il faut avant tout signaler aux chirurgiens la fréquence des va- riétés artérielles; il faut prouver à chaque opérateur la né- cessité absolue de les connaître à fond, afin d'éviter des er- reurs fatales; tel est le but de ce livre, si riche de faits, mais écrit, comme l'indique du reste son titre, à peu près exclu- sivement pour les praticiens.

Outre ces deux 1némoires, traitant d'une n1anière spéciale l'une des faces de notre sujet, nous devons mentionne1' le chapitre que lui consacre Geoffroy St-Hilaire dans son grand Traité de Tératologie 3, les Traités d'Anatomie Chirurgicale de Blandin 4, Malgaigne 5, Pétrequin 6, Velpeau 7, et Riehet 8,

" Mémoire pour $e?·vir à l'histoire des Anomalies artérielles, par Alph. Rendu - Gazette médicale, de Paris, 2e sél'ie, IXe an. 184-2, page 129.

1 Des Anomalies artérielles considérées dans leurs 1·apports avec la Pathologie et les Opémtions Chir~trgicales, par J.-M. Dubreuil. (Avec atlas.)

s Histoire des Anomalies de l'Organisation, par J.-Geoffroy St-Hilaire. Voy. T.1er part. Il. Liv. IV. Chap. Il, page 4-4-7,

"' Traité d'Anatomie Topog1·aphique, par Ph.-F. Blandin.

5 Traité d'Anatomie Chirurgicale et de Chirurgie. par Malgaigne,

o Traité d'Anatomie Medico-Chirurgicale et Tùpographique, par Pélrequin.

7 Traité com11let d'Anatomie Chirurgicale, générale et topographique du corps humain, par Velpeau.

8 T1·aité d'anatomie médico-chirurgicale, par Richet.

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ceux d'Anatomie descriptive de Bourgery et Jacob 1, de Sap- pey 2, et surtout l'ouvrage de Cruveilhier 3A ces noms, déjà si n01nbreux, nous pourrions en ajouter bien d'autres : ceux que nous avons cités suffisent à prouver la riche moisson de faits due aux observateurs ft·ançais.

L'Allemagne, de son côté, fournit un contingent noin- breux; nous· n'énumérerons pas ici les auteurs qui ne se sont qu'accidentellement, pour ainsi dire, occupés de notre sujet; leurs noms seront mieux placés dans le courant de ce travail quand nous aurons l'occasion de reproduire le résul- tat de leurs observations. Remarquons, cependant, que les anatomistes allemands accordent aux variétés artérielles une place relativement large. Tiedmann 4, Sœmtnering 5, Theile 6, Hollstein 7, Hyrt'l 8, ne craignent pas de faire suivre la description des vaisseaux de celle de leurs princi- pales déviations. Meckel 9, dans son Anatomie Pathologique et dans son Anatomie comparée, Henle 10, dans son grand Traité d'Anatomie descripti·ve, y consacrent des chapitres . spéciaux; en particulier, l'étendue de ce dernier article, dù à la plume de W. Krause, en fait une véritable Inono- graphie.

Tant d'observations et de travaux devaient nécessairement porter des fruits; dès que, au lieu de regarder les anon1alies des artères comme de simples jeux de la nature, et comme

1 Traité d'Anatomie descriptive, par Bourg·ery et Jacob.

2 TraUé d'Anatomie desc·riptive, par Ph. Sappey, Tome II.

a Traité d'Anatomie clescriptive, pa!'J. Cruveilhier, Tome III.

~ Tiedmann. Tabulœ m·teriarum corporis hunwni.

5 Sœmmering. Vom Ba-ue des men'ichlichen K6rpe1·s.

6 Theile. Angiotogia in Vom Baue des Menschlichen K6rpers, de Sœmmering.

7 Dr L. Hollstein. Lehrbuch cler Anatomie de,.; Menil chen.

8 Hyrt'l. Lehrbuch der Anatomie des Mensc!te1~.

9 J.-F. Meckel. System der vergteichenden Anatomie. - Handbuch de1· patho- logischen Anatomie.

tc Henle. Handb-uch cler Anatomie des Menschen. III. Band.

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tels, de les reléguer à un rang par trop inférieur dans l'étude de notre organisation, on se mit à les réunir, à les classer, à les comparer, on fut frappé des rapprochements qu'on pou- vait faire avec d'autres formations, soit normales, soit anor- males.

Meckel fait déjà observer que, dans des cas fréquents, les variétés chez l'homn1e reproduisent un type qui se retrouve comme normal dans la série anünale; pour n'en donner qu'un exemple, citons les cas où l'aorte se divise imnlédia- tement après sa naissance, cas dont Malacarne 1 a rapporté un exemple si frappant et qui reproduit exacten1ent la dis- position de cette artère chez les amphibies, les lézards, les tortues, etc.

Le n1ême anatomiste remarquait encore que certaines dispositions anormales du systè1ne artériel offrent une ana- logie frappante avec ce qu'on observe dans le système veineux normal; ainsi quand la crosse aortique manque et qu'il existe deux troncs brachio-céphaliques.

Ces réflexions du savant professeur de Halle ont été reproduites sans que ses successeurs aient cherché leur raison d'être et leur signification.

Monsieur le professeur Aeby s'est attaché à la solution de ce problè1ne; ayant développé clans son Traité d'Anatomie 2 ses idées sur la fonne essentielle (à savoir le réseau) et sur l'identité primitive de tout le système vasculaire (idées que nous exposerons dans le prochain chapitre), il s'est demandé si, en fixant les lois qui régissent, en précisant leur caractère et leur origine, on ne fournirait pas une preuve nouvelle à l'appui de son assertion. Déjà, dans une dissertation écrite sous cette inspiration, Baader arrivait, en exarninant à ce

• Observ. in Chirurg. Torino, 1784.

1 Der Bau des rnenschfichen f{6rpm·s, von J)r Ch. Aeby.

a A. Baader. Uebe1· die Varietiiten del' Arrnarte1'ien des Mensèhen w~d ihTe morphologische Bedeutung. Inaugural dissertation zu Bern.

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point de vue les anomalies des vaisseaux du membre supé- rieur, à des conclusions affirmatives. Dès lors, il s'agissait de rechercher si ces conclusions appartiennent exclusivement aux artères du bras. Quand trouve-t-on des anomalies repro- duisant le type veineux normal? Quelles sont les régions qui les présentent de préférence? Quelle interprétation peut-on leur donner? Ce sont là les questions qui seront le principal sujet du présent travail.

Monsieur le professeur Aeby a bien voulu nous aider dans cette étude de ses précieux conseils; qu'il nous per- mette de lui en témoigner ici toute notre reconnaissance.

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CHAPITRE PREMIER

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

L'appareil vasculaire, centre du systè1ne de la nutrition,. a pour fonction de porter à nos organes les matériaux néces- saires à leur existence et d'en retirer les éléments inutiles ou nuisibles. Cet échange continuel a pour théâtre le sang,

« véritable terrain neutre où l'opposition des différentes parties du système de la nutrition disparaît pour en laisser voir l'unité 1 )) • Le sang doit, par conséquent, être dans le contact le plus intime avec la trame même des tissus; ce but est atteint par la disposition en un réseau, formé d'une multitude de mailles, qu'affectent les différents canaux con- tenant ce -liqui~e. Les recherches de différents auteurs (Meyer, Aeby) ne laissent à ce sujet aucun doute 2

Le réseau est donc la forme fondamentale, typique du système vasculaire; il apparaît en même temps que le sang et n'est le résultat ni d'un développement centrifuge dû aux contractions du cœur, ni d'un développement centripète.

t Aeby loc. cit. page 666.

9 Ibid. loc. cit. pages 668 et suivantes.

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<< Le sang se forme, les vaisseaux s'organisent en même temps sur tous les points de l'appareil circulatoire : à la périphérie de l'aire vasculaire, où se développe le sinus ter- minal : au centre, où se produit le cœur, dans l'intervalle, où se forment les vaisseaux capillaires, les troncs artériels et les troncs veineux. L'observation démontre qu'il en est ainsi, et elle suffit pour renverser toutes les théories inver- ses 1 >). ·

Par la suite de l'évolution de l'organisme, cette disposi- tion se trouve 1nodifiée; des lois physiologiques dans le détail desquelles nous ne saurions entrer ici, nécessitent une transformation; un grand nombre de mailles disparais- sent, d'autant plus nombreuses qu'on s'élève des capillaires aux veines et des veines aux artères. Chez les dernières sur- tout s'affirme cette tendance à la simplification, à la dimi- nution des voies que doit· parcourir le liquide nourricier, fàit qu'on peut expliquer aisément quand on réfléchit au mécanis1ne de la progression du sang dans les artères : il obéit à l'impulsion du cœur; de quelle puissance devrait être donc ce dernier si au lieu de projeter le liquide dans un canal unique et de grande dimension il devait le lancer dans une multitude de petits canaux.

Toutefois, cette tendance n'empêche pas qu'en certaines régions le réseau n'ait subsisté, par exemple au niveau de la plupart des· grandes articulations et l'embryogénie, cornme les variétés artérielles viennent confirmer cette proposition.

Il nous paraît superflu de nous exposer à d'inutiles redites . en répétant ici, à propos des caractères communs et distinc- tifs des artères et des veines, ce que chacun peut trouver dans tout manuel d'anatomie, nous nous bornerons à rap- peler quelques faits généraux concernant les anomalies des vaisseaux. Que sont les anomalies artérielles ; quelle est leur

c Longet. Tmité de Physiologie, Tome III, page 924.

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signification morphologique; comment peut-on les classer et les expliquer?

Nous entendons par anomalie artérielle toute déviation du, type considéré comme normal, lorsque cette déviation existe dès l'origine et n'entraîne a~tcune pert~trbation physiolo-

gique. ·

Cette définition écarte de notre étude les modifications ultérieures que peut subir un vaisseau soumis à l'influence de causes morbides : ces altérations sont du domaine de l'anatomie pathologique. Elle laisse aussi de côté les vices de conformation incompatibles avec le jeu régulier d'un organe et qui sont du ressort de la tératologie.

Toutes ces infractions à la règle rentrent dans les anoma- lies simples ou hémitéries de Geoffroy St-Hilaire; peut-être serait-il préférable de les désigner à l'exemple de Krause sous le terme de« Variétés)).

On peut dire avec Sappey que dans une artère tout est variable, depuis son origine jusqu'à sa terminaison. Il se1nble donc, au premier abord, impossible d'établir des règles et.

des classifications dans ce chaos; cependant, .un examen 1noins superficiel prouve que ee désordre n'est qu'apparent;

sous cette diversité règnent des lois fixes et il est facile de ramener toutes les variétés à quelques types fondamentaux.

A vouons, toutefois, que leur classification a varié suivant les auteurs.

Geoffroy St-Hilaire, écrivant sous l'influence des idées de Serres et de sa théorie du développement excentrique ou centripète, les regardait à peu près toutes comme des ern- branchements anormaux des rameaux sur leurs branches, des branches sur leurs troncs, des troncs sur les organes centraux. Se fondant sur le fait que « l'extrémité périphé- rique d'un nerf ou d'un vaisseau est toujours celle qui con- serve les conditions régulières, et l'extrémité la plus centrale improprement appelée origine par les anciens auteurs, celle

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dont la disposition se trouve frappée d'anomalies 1 )), il y voyait un argument nouveau en faveur de la théorie de Serres contre celle de Haller. En admettant même que Serres ait érriis autre chose qu'une hypothèse, est-il exact de soutenir que l'extrémité périphérique soit invariable? Ne pourrait-on, au contraire, prétendre que beaucoup rentrent dans ce

« très-grand nombre de vaisseaux et de nerfs pour lesquels il n'y a, pour ainsi dire, point d'ordre normal 2? )) Sappey 3,

reprenant en quelque sorte cette manière de voir, distingue deux grandes classes de variétés : Anomalies par défaut ou excès de convergence, Anomalies par renversement de vo- lume.

Voici cette classification sous forme de tableau : Convergence anormale

(Anomalies d'origine, de nombre, de distribution)

) par excès.

( par défaut.

Volu1ne anormal (Anomalies de volume)

\ par renversement sünple.

? par renverse1nent multiple.

Cette classification a, comme ·la précédente, le tort de s'étayer sur une doctrine préconçue et non complètement démontrée.

Si, délaissant les spéculations théoriques, nous nous en tenons à la sünple observation des faits, nous trouvons que toute variété artérielle rentre dans l'une des catégories sui- vantes :

Premier cas. Une artère, qui n'existe pas à l'état norn1al, vient s'ajouter aux vaisseaux d'une région.

1 Geoffroy Saint-Hilaire. toc. cit. Tome I, page .{4.4.

2 Ibid. page 445.

3 Sappey, loc. cit. Tome II, page 516.

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Deuxième cas. Une artère, qui existe à l'état normal, fait défaut et se trouve rempla~ée dans son champ de distribu- tion par une ou plusieurs branches voisines.

Troisième cas. Une artère présente des variations soit dans son origine, soit dans le n01nbre de branches qu'elle fournit, soit dans son volume, soit enfin dans son parcours.

C'est ee qui se présente le plus fréquemment.

De mên1e, sans quitter le terrain des faits, nous pourrons expliquer la genèse de chaque anomalie, lors 1nême que sa signification n1orphologique variera sans doute suivant les cas. Ainsi, la thyroïdienne supplémentaire sera pour nous une maille plus développée qu'à l'état normal du réseau thyroïdien, ses voisines n'éprouvent qu'une diminution de calibre proportionne1le à son volume.

« Les variétés sont le résultat du développement anormal d'anastomoses normales. ))

Ces phénomènes s'effectuent déjà chez l'embryon.

Krause admet deux ordres de causes occasionnelles : va- riations dans la pression du sang; - variations dans la ré- sistance des éléments du tissu. Quant à la cause primordiale, elle est encore à trouver.

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CHAPITRE DEUXIÈME

DES ANOMALIES EN PARTICULIER

ARTICLE PREMIER

Anomalies du Tronc même de l'aorte

1 o ANOMALIES DE NOMBRE. - Il n'existe dans les auteurs que peu de cas de bifidité de l'aorte : Cruveilhier 1 en a décrit dans son Trctité d'Anatomie descriptive, un exemple remar- quable ; nous le transcrivons ici : « il existait deux aortes, l'une antérieure, l'autre postérieure naissant par deux qrifices disctincts auxquels répondaient trois énorrnes valvules; à leur origine, ces deux artères étaient aceolées et séparées par une cloison commune constituée par deux parois d'ar- tères. Ces deux aortes avaient le même calibre depuis leur origine jusqu'au niveau de la portion horizontale de la crosse·

de l'aorte. Là, le tronc brachio céphalique et les artères ca- rotide primitive et sous-clavière gauches étaient exclusive-

t Cruveilhier. Loc. cit. Tome III, page 52.

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ment fournies par l'aorte postérieure qui diminuait considé- rablement de volume. Ainsi réduite, l'aorte postérieure restait accolée à l'aorte antérieure, continuait son trajet le long de la colonne vertébrale et venait constituer l'artère iliaque primitive droite. Les branches fournies par les deux aortes dans le thorax et dans l'abdomen n'ont pas été déterminées. ))

Quelques observations dans lesquelles on a constaté un nombre .plus élevé de valvules marquent un pas vers cette anomalie.

Ainsi Graves 1 cite un exernple d'aorte avec quatre valvules et Malacarne 2 en rapporte un autre dans lequel ce vaisseau en présentait cinq.

Entre ces traces de bifidité et l'état normal, nous avons la disposition dans laquelle l'aorte, peu apr€s sa naissance, se bifurque e~ deux troncs dont l'un passe devant la trachée et l'autre derrière (Blandin, Meckel, Tiedinann). Un des cas les 1nieux caractérisés a été rapporté par Malacarne 3 : l'aorte se divisait en deux troncs dont chacun fournissait trois bran- ches, à savoir, la carotide externe, la carotide interne, la sous-davière du même côté qui formaient l'aorte thoracique.

Un fait tout-à-fait analogue a été observé et rapporté par le Docteur Curnou, à la Pathological Society de Londres 4; en voici les traits principaux : chez une femrne âgée de quatre- vingt-sept ans, le cercle vasculaire est formé en avant de la trachée t.t de l'œsophage par le tronc brachio-céphalique gauche, en arrière par un arc plus considérable sur lequel naissent la carotide et la sous-davière droites : les deux parties sont réunies d'une part, par le ductus arteriosus obli- téré, de l'autre, par l'intermédiaire de la partie supérieure de la carotide et de la sous-clavière gauches. Aucune trans-

' Graves. Leçons de Cliniq-ue médicale (trad. Jaccol'd), Tome li, page 280.

2 et 3 Cité par Rendu, Graves, etc. loc. r:it.

' The B1"itish Medical Journal . .._ 26 décembre 1874, page 8·18.

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position de viscères, pas trace de dysphagia lusoria ou de dyspnée.

L'aorte affecte aussi un autre mode de division : une branche se porte en haut et donne naissance aux vaisseaux de la tête et du membre supérieur, tandis qu'une autre se porte en bas pour former l'aorte descendante. Cette disposi- tion est rare (Klinz, Tiedmann, Harrison).

2o ANOMALIES n'oRIGINE 1-Elles ne rentrent pas entière- nlent dans notre étude, car en général elles sont incompa- tibles avec la ·vie ; citons toutefois, pour mémoire, les trois cas qui se sont présentés à l'observation :

a) L'aorte naît du ventricule droit (Dugès, Farre, Baillie).

b) Elle naît des deux venteicules par deux racines ou bien elle reçoit le sang des deux ventricules perforés à leur partie su périe ure (Hévin, Burns, Meckel, Sandifort, Duncan, Ribes, Louis, Marey et Luton). La vie dans ces conditions peut quelquefois se prolonger assez longtemps. c) L'aorte descen- dante naît du ventricule gauche, ]a descendante naît du droit (Gibert).

3o ANOMALIES DE DIRECTION. - Il faut entendre par là les changernents de position dont le premier degré est l'in- curvatio'n prématurée de la crosse aortique en arrière et qui peuvent aller jusqu'à l'inversion complète de l'aorte à droite avec transposition des viscères. Plusieurs observateurs ont rapporté des exemples de ces diverses dispositions (Meckel2, Panas 3, Cruveilhier 4, Bérard 5).

1 Voyez :Luton. Article« Anomalies de l'Aorte"" in Ncuveau Dictionnaire de Méde- decine et de Chil'lt1'gie praiiques. Tome II, page 720.

t Meckel. Loc. cit.

3 Panas. Bulletin de la Société Anatomique. 1857.

-' Cruveilhier. Loc. dt.

ü Bérard. Dictionnaire de Médecine en 30 vol. Article «Aorte », I, III.

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4o ANOMALIES DE DISTRIBUTION. - Elles seront étudiées en détail à propos de chacun des rmneaux qui tirent leur origine de l'aorte.

5o ANOMALIES DE TERMINAISON. - L'aorte arrivée à la

quatrième vertèbre lombaire se termine en se bifurquant : les deux branches de cette bifurcation sont les deux artères iliaques primitives; un troisième rameau sur la ligne mé- diane, l'artère sacrée moyenne, fonne la véritable terminai- son du tronc aortique. Cette disposition est sujette à d'assez nombreuses variations sous Je rapport de la hauteur à la- quelle se fait cette bifurcation; de plus la sacrée moyenne ne naît pas toujours directe~nent de l'aorte.

ARTICLE DEUXIÈME

Anomalies des branches de l'aorte

§ 1er. Artères coronaires

Ces artères qui sont au cœur ce que les vasa-vasorum sont aux vaisseaux, émergent de l'aorte immédiatement après sa naissance; eBes sont normalement au nombre de deux, mais cette disposition n'est pas constante et le chiffre deux peut varier soit en plus soit en moins. Ainsi l'une d'elles présente un développement extraordinaire, tandis que l'autre est ré- duite à un mince filet; ou encore elles naissent toutes deux d'un même tronc, puis se distribuent comme de coutume ; enfin, il arrive qu'on n'en trouve qu'une; ce cas est même assez fréquent pour que Bartholin ait pu dire : « coronaria modo simplex, modo gemina. >)

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2 1 -

Des observations en sens inverse ont aussi été recueillies;

on a compté jusqu'à trois et quatre coronaires; Cruveilhier rapporte un cas dans lequel l'artère coronaire droite naissait par trois racines dont une considérable ; on peut regarder ce fait comnw un acheminement à une augmentation de nombre.

L'origine présente de même quelques val'iations; elle a lieu quelquefois si près de la naissance de l'aorte, qu'elle est masquée par les valvules semi-lunaires; les artères coronaires offrent donc quelques différences de hauteur quant à leur émergence. Sœmmering assure avoir vu les artères coronaires prendre leur implantation sur la sous-clavière 1•

§ 2. Crosse aortique et ses branches

Nous avons déjà vu que la crosse de l'aorte peut n1anquer ou présenter des anomalies de direction et de position; les variations que nous avons signalées à propos de l'aorte ne sont ni les seules, ni les plus fréquentes. Les branches qui en naissent commettent, en effet, de nombreuses infractions à la règle; normalement au nombre de trois, qui sont de droite à gauche le tronc innominé, la carotide et la sous- davière gauches, elles varient quant à leur nombre et quant à leur point d'émergence. Nous classerons toutes les varia- tions sous trois chefs :

Augmentation de n61nbre;

Diminution de nombre;

Changement dans la position respective des branches.

• S. Tb. Sœmmering. Vom Baue des menschlichen.Kth·pers. Angiologia. lUmgear- beitet von F.-W. Theile). Tome III, Ue partie, page 50.

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A. L'AUGMENTATION DE NOMBRE s'observe soit à ]a suite de la division de vaisseaux normalement réunis, soit en raison de la naissance sur la crosse de vaisseaux émergeant dans la règle d'autres troncs.

1 o Quatre troncs :

a) Il y a quatre troncs parce que le t1·mw brac!tio-céplw- lique n'existe pas : la transition entre cette disposition et la normale est représentée par les cas où l'on observe un raccourcissement du tronc anonyme. Le point d'émergence des différentes branches est loin d'être constant; voici les dispositions observées :

a) Sous-clavière droite. Cat·otide droite. Carotide gauche. Sous-clavièregauche.

b) Carotide droite. Sous-davière droite. Carotide gaur.he. Sous-clavière gauche.

c) Carotide droite. Carotide gauche. Sous-clavière droite. Sous-clavière gauche.

d) Carotide droite. Carotide gauche. Sous-clavièt·egauche. Sous-clavière droite.

e) Carotide gauche. Carotide droite. Sous-clavière droite. Sous-clavièregauche.

~) Il y a quatre troncs parce qu'une vertébrale naît sur la crosse. C'est la gauche qui présente Je plus fréquemment cette anomalie; sur les trente-sept cas qu'il ·a réunis, Meckel1 n'a jamais observé cette origine pour la vertébrale droite; ce fait s'explique par les rapports normaux. On peut, cependant, voir cette dernière émerger de la crosse et cela dans deux cas : les deux ver-tébrales naissent de l'arc aorti- que; - celui-ci est dévié à droite.

c) Il y a quatre troncs pa-rce qtte la thyroïdienne inférieure prend naissance sur la crosse. Cette anomalie est assez fréquente; elle se complique encore ici d'une grande varia- bilité dans le point~ d'émergence; Neubauer l'a observée entre le tronc anonyme et la carotide gauche; dans d'autres cas elle sortait entre la carotide gauche et la sous-clavière (Nicolaï) et enfin on l'a vue provenir de la carotide gauche (Huber) et de la droite (Huber, Neubauer) 2•

• Meckel. Pathol. Anatom. 1816. Tome II p. 109.

2 Neubauer. Descript. anatom. arteriœ iunom. et thyroïd. imœ Tenae, 1772.

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d) Il y a q1tatre troncs parce qu'ww thyroïdienne supplé- mentaire prend naissance s1w la crosse. Cette thyroïdienne a été signalée par N eubauer dont elle porte le nom ; cette variabilité ne peut pas ètre assin1ilée aux autres; il ne s'agit pas d'une anomalie d'origine mais bien d'un canal surnumé- raire dans le canal thyroïdien. E1le naît tantôt de la crosse même, tantôt sur le tronc brachio-céphalique (cas de Hill ai ret t).

e) Il y a q·uatre troncs parce que la mammaire interne prend naissance S'Ur la crosse . . Jusqu'à présent cette origine n'a été observée que pour la n1ammaire droite. (Cassebohm,

Mec~Œl, Hyrt'l).

O

Il y a q~tatre troncs parce q~te la coronaire gauche naît sur la crosse 2

Les détails dans lesquels nous venons d'entrer nous permettront de passer rapidement sur les cas où l'on a observé un nombre supérieur à quatre; ce sont toujours les n1êmes rameaux : vertébrale, thyroïdiennes, mammaire, tronc brachio-céphalique divisé, qui élèvent à cinq et à six les branches que fournit la crosse; même variabilité aussi dans leur lieu d'origine et dans leurs rapports respectifs. On nous dispensera donc de nous y arrêter pour arriver à :

B. DIMINUTION DE NOMBRE.

1 o Il n'y a que deux vaisseaux.

a) La carotide gauche naît du tronc innominé; cette disposition est si fréquente qu'elle avait été donnée par les anciens anatomistes comme la règle (Quain vingt-cinq fois sur deux cent dix-neuf cas 3).

t Voy. Cruveilhier, loc. cit Tome III. page 73.

s Le cas rapporté par Hyrt'l dans son Lehrhuch der Anatomie, neuvième édition, page 891 , a été publié dans la nat. hist. Review. Juillet 1862.

s R. Qml.in. Anatomie of the Arteries including the surgical onatomy of the human body. Plates by J. Maclisr., London, 1844, 2 vol. fol. with Jetterpresse in-8.

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- 2 4 -

b) La carotide et la sous-clavière gauches forment un second tronc brachio-céphalique.

c) La sous-clavière gaztche naît seule et les trois autres branches d'un seul tronc.

d) L'une des branches naît de l'aorte thoracique, ainsi la sous-clevière droite (Meckel, Quain); le groupement des autres branches peut varier en même temps.

2o Il n'y a qu'un seul vaisseau.

Cette anomalie, fort rare, se rencontre soit quand il n'y a pas de crosse, soit quand les branches sont si rapprochées les unes des autres qu'elles n'en for1nent qu'une (Klinz, Garnier, Spon, Troussières, Meckel, Hyrt'l, Vernon, Dubreuil).

Cruveilhier a observé un cas qui sert de transition; les bran- ches n'étaient séparées à leur base que par une 80rte d'éperon.

C. CHANGEMENTS DANS LA POSITION RESPECTIVE DES TRONCS DE LA CROSSE. - Pour se convaincre de la fréquence et de la variété de ces changements, le lecteur n'a qu'à consulter le tableau que nous avons donné plus haut.

§. 3. Artères de la tête et du cou (Carotides et leurs. branches)

·Outre les variétés d'origine qui ont été étudiées avec celles de la crosse, la CAROTIDE ·coMMUNE présente des anomalies de volu1ne, de position ~t de Ddistribution 1 Dans la règle,

1 On pourrait à la rigueur citer, à l'exemple de Dubreuil, le fait de Malacarne et ses ana- logues, comme des cas d'absence de la carotide primitive; toutefois, l'anomalie de la crosse prime celle de la carotidE.. Je n'ai pas trouvé dans les auteurs d'exemples d'absence totale, c'est-à-dire dans lesquels les deux rameaux terminaux naîtraient de la crosse par des ol'i- gines séparées : la division prématurée du tronc carotidien est évidemment un pas dans ce sens.

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\,

- 2o-

elle se divise en rameau externe et interne au niveau du bord supérieur du cartilage thyroïde : cette limite est exces- sivement variable suivant les sujets. On peut conclure a priori que si cette limite est dépassée, la carotide commune donnera naissance à des rameaux fournis d'ordinaire par ses branches de bifurcation, et vice-versà, quand elle se divise plus rapidement. Ainsi on a vu la carotide commune produire la thyroïdienne supérieure et la faciale (Otwin, Burns, Du- breuil); - ]a pharyngienne supérieure (Dubreuil, Sœmme- ring); - la thyroïdienne n1oyenne ou la surnuméraire (Cru- veilhier, Dubreuil); - une thymique; - la mammaire in- terne du côté droit (Neubauer); - la vertébrale droite (Murray, Green, Quain, Marcatney, Dubreuil)'; - la thyroï- dienne infé~·ieure ; - la vertébrale gauche; une coronaire · du cœur.

LA CAROTIDE EXTERNE. L'une des branches terminales peut faire défaut; dans ce cas, son champ de distribution est ali- menté soit par la carotide externe de l'autre côté, soit par les branches qu'elle fournit d'ordinaire et qui, dans ce cas, prennent naissance sur la ~arotide commune; on a vu aussi tous ses rameaux sortir comtne en touffe de celle-ci. - On l'a vue donner une thyroïdienne supérieure, la dorsale de la langue, une ou deux pharyngiennes infét·ieures, etc.

Thyroïdienne supérieure. Elle manque et sa correspon- dal_lte la remplace. - Elle est beaucoup 1noins volumineuse que dans la règle. - Elle est double, mais quelques-unes de ses branches secondaires naissent de la carotide (ainsi, la laryngée supérieure) ou de la thyroïdienne inférieure (la cri co-thyroïdien ne).

Pharyngienne inférimtre. C'est un des rameaux les 1noins constants de la carotide externe; HaBer le premier l'a rangée parmi eux. On l'a vue naître de la n1axillaire externe, de

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- 26-

l'occipitale, de la cervicale postérieure, de la thyroïdienne supérieure (Tiedemann), dt la carotide comn1une, de la caro- tide interne. - On l'a vue double. - Elle peut fournir la laryngée supérieure, un rameau musculaire prévertébral, des branches à la cavüé crânienne (Cruveilhier), un rameau amygdalien (dans un cas d'absence de la branche palatine de la faciale, Cruveilhier).

Linguale. Cette branche destinée à la nutrition de la lan- gue présente quelques variétés dans la manière dont elle se rend et dont elle se distribue à cet organe. Quelques faits prouvent qu'elle peut se terminer à la racine de la langue dont les autres~ parties sont alors nourries par une ·branche de la maxillaire interne (Lauth). On a vu aussi les deux dor- sales linguales se réunir en un tronc impair, médian, pour fonner l'artère mrdiane de la langue. Son origine souffre aussi quelques exceptions; e1le naît parfois d'un tronc con1- mun avec la maxillaire externe; -ou bien de cette dernière;

- ou, plus rarement, de la thyroïdienne supérieure. Enfin, elle fournit des branches anormales (la palatine ascendante, la laryngée); ou quelques-uns de ses rameaux naissent sur d'autres troncs (dorsale de la langue sur thyroïdienne supé- rieure, etc.).

Faciale. Peu variable dans son origine, cette artère offre, par contre de grandes variations dans son volume, consé- quence inévitable de sa tendance à varier clans le nombre et la distribution de ses branches : ce volume est surtout considérable quand la linguale y prend naissance; parrrii les artères chez les-Juelles a été observé cette origine on doit cit.er : la pharyngienne inférieure et une surnuméraire du même nom, une n1axillaire interne,)a sublinguale. Par contre, quelques-unes de ses branches normales peuvent manquer ou être très-petites; les correspondantes du côté opposé les suppléent; enfin, on les voit aussi naître d'autres troncs.

(28)

- 2i --

Occipitale. Son origine est sujette à de nombreuses va- riati_ons; la carotide interne, la sous-clavière (Weber), la ver- tébrale, lui ont donné naissance. Schlemm 1 a vu l'occipitale émerger par une double racine de la vertébrale et de la ca- rotide externe. Parmi les branches surnuméraires qu'elle peut fournir, on a observé la pharyngienne inférieure et quelques rameaux musculaires, méningés et diploïques.

(Mayer, Cruveilhier, Janckc, Sœmmering, Barkow.)

A~triculaire postérieure. L'occipitale donne quelquefois naissance à ce vaisseau ; plus souvent encore elle fournit son rameau le plus important, la stylo-mastoïdienne qui, outre cette anomalie d'origine, a un cours quelque peu variable. -Elle peut fournir l'artère transverse de la face. Cruveilhier a ob- servé un cas où la branche postérieure de la temporale su- perficielle en émergeait.

Maxillaire interne. La seule anomalie d'origine qui ait été observée consiste en une variation dans la hauteur à laquelle elle se détache de la carotide externe. Quelquefois cette sé- paration est si tardive qu'on a pu regarder cette artère comme une branche de la temporale (Münz). On l'a vue donner naissance (mais rarement) à quelques branches surnumé- raires : par exemple, un rameau lingual, une méningée ac- cessoire, etc. - Ses rameaux varient aussi un peu dans la 1nanière dont ils se divü:ent et s'anastomosent.- Signalons, enfin, la possibilité d'un changement dans sa situation; on la trouve tantôt entre le ptérygoïdien interne et le ptérygoïdien externe, tantôt au-devant du ptérygoïdien externe.

Temporale. Cette artère est assez peu variable par elle- même, ses anomalies, notamment celles de volume, sont subordonnées aux variétés d'origine que présente la trahci- verse de la face ; si celle-ci vient directement de la carotide

i Voy. Meckel et Sœmmering loc. cit.

(29)

- 28-

externe, le volume est parfois très-réduit. Elle se bifurque normalement à 11/ 2 centimètre environ de l'ascade zygoina- tique; cette limite n'est pas constante (Dubreuil, Malgaigne), pas plus que la division en deux branches. Dans quelques cas rares, on l'a vue fournir des labiales et des nasales, plus fréquemment elle cède quelques rameaux musculaires et anastomotiques avec l'occipitale et la méningée moyenne. La transverse de la face sort très-sou vent sans intermédiaire de la carotide, par conséquent plus bas que de coutume; son volun1e est subordonné à la hauteur de ce lieu d'én1ergence, parce que, suivant cette hauteur, elle fournit plus ou moins de branches; il existe, sous se rapport, une sorte d'antago- nisme entre el1 e et la faciale.

LA CAROTIDE INTERNE est sujette à d'assez fréquentes mais légères modifications de volume et de parcours; quelques faits prouvent qu'elle peut manquer d'un côté, ainsi à droite;

dans ce cas, la gauche la supplée. Dans un exemple où elle rnanquait à gauche, les branches de la maxillaire interne la remplaçaient, tandis que la carotide droite était notablement plus volumineuse que de coutume. On l'a vue fournir tous les rameaux si variables de cette région et que donne tantôt l'un, tantôt l'~utre des troncs principaux; telles sont la pha- ryngienne inférieure, la linguale, la laryngée, etc. De plus, elle envoie quelques rameaux surnuméraires aux méninges et au cerveau. Lauth rapporte un cas observé par son père, cas dans lequel la c.arotide interne fournissait la centrale de la rétine. Enfin, quelques-unes des artères de l'hexagone de Willis ont pu en émerger.

L'Ophthalmique peut naître déjà au cou; mais elle ne tire pas nécessairement son origirie de la carotide interne; deux faits recueillis et étudiés par Dubreuil (loc. cit. page 95), la montrent naissant sur l'artère méningée moyenne. Un cas rap-

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- 29-

porté par Cruveilhier la fait naître par un tronc commun de la maxillaire interne. Elle peut aussi varier dans son cours et dans ses rapports avec la veine correspondante et le nerf optique.

La Choro:idienne subit des modifications de volume qui peuvent aller jusqu'à sa disparition complète.

La Cérébrale antérimtre manque parfois d'un côté, parti- culièrement à gauche. Une rernarquable anomalie, signalée par Meckel, représente comme une répétition du tronc ba- silaire : les deux cérébrales antérieures se réunissent en un tronc unique qui donne naissance aux artères du corps cal- leux. - Elle offre quelques variétés d'origine. Ainsi Meckel cite un cas dans lequel les deux cérébrales venaient de la carotide droite, tandis que les deux artères du corps calleux venaient de la gauche. - Elle fournit des branches supplé- mentaires.

La Communicante postérieure, extrêtnement grêle d'ordi- naire, peut devenir la branche la plus volumineuse de la ca- rotide interne. Un cas de Barclay 1 prouve qu'elle peut man- quer et être remplacée par une branche de la cérébrale rnoyenne; elle provient aussi de cette dernière.

La Cérébrale 1noyenne, comme la plupart de ses vmsmes, fait assez fréque1nment défaut; cette anomalie est préparée par des fortes irrégularités dans le volume. Quand elle manque, une branche de l'artère cérébrale profonde la rem- place. - On l'a vue donner, outre la communicante posté- rieure normale, une. communicante accessoire.

i Description of the ateries of the hwnan body, 1812, page 47.

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§ 4. Artères du membre supérieur (sous-clavière et ses branches)

L'artère sous-CLAVIÈRE uait presque, consta1nment de la crosse aortique ou des branches qui la suppléent; nous avons vu, en parlant de cette dernière, combien sont nombreux les points qui peuvent lui donner naissance, combien sont ; di- verses ses relations avec les artèi·es voisines. La science ne possède que peu d'exemples authentiques d'émergence de la sous-clavière sur un autre tronc que la crosse; l'un des plus remarquables est dû à Hildebrand, de Berlin; toutefois, pour quelques-uns est-il plutôt un exemple d'absence du vaisseau qu'une naissance anormale. Vu la rareté du fait, je le re- produis in extenso, d'après Duhreuil1 :

. <c Une petite fi He de sept ans n'en avait que cinq, quand on reconnut chez elle le caractère de la cyanose;· ce fut dans une attaque d'orthopnée qu'elle succomba. La né- cropsie fit voir une communication entre les ventricules;

l'aorte et l'artère puln1onaire naissaient du ventricule droit;

sur la crosse aortique s'inséraient trois troncs artériels, la sous-clavière droite et les carotides prünitives. La sous- davière gauch'e manquait entièrement et néanmoins le bras était. pourvu d'une artère; tirant son origine de la verté- brale, très-volu1nineuse; l'artère du mmnbre supérieur offrait la direction normale, après avoir décrit une cour- bure à convexité gauche. De l'artère pulmonaire, réduite à un petit calibre, provenait une branche artérielle longue de cinq centimètres et demi, dirigée en haut et à gauche, pour venir, sous un angle presque droit, s'aboucher dans le tronc brachial. ))

Deux préparations du Musée anatomique de Berne, rap-

t Dubreuil. Loc. cit. page 100.

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- 3 1 -

portées en détail dans la thèse de Baader I, n1ontrent la sous- davière gauche naissant du conduit de Botal dont elle aurait été la continuation dans la vie fœtale.

Enfin, quelques auteurs ont publié des observations qui la font provenir de l'aorte thoracique. (Hunauld2, V\Talter3, Blandin 4).

On comprend que l'émergence influe sur la longueur ainsi que sur les rapports de l'artère avec les organes qu'elle tra- verse; par ~ontre, elle n'exerce à peu près aucune action sur le lieu de sortie de ses branches; celles-ci ne naissent que très-exceptionnellement avant que l'artère ait atteint le niveau des côtes. Outre ces anomalies d'origine et de trajet, elle prése~te quelques variétés dans la distribution de ses rameaux : tantôt elle laisse· soit à la carotide, soit à la crosse aortique, le soin de fournir la vertébrale, tantôt, au contraire, elle donne naissance à quelques-unes de leurs branches (thyroïdienne inférieurè, cervicale ascendante, transverse de l'omoplate, pt·emière intercoscale), tantôt enfin elle donne naissance à des branches surnuméraires : par exe1nple, une deuxième racine pour la vertébrale qui naît en même temps de l'aorte; - une vertébrale accessoire (Luschka); -une artère alternant qui représente la racine droite de l'aorte des- cendante; - des intercostales; - des thyroïdiennes; des m;uninaires internes; - des bronchiques; - des péricardi- ques; - ]a dorsale de l'o1noplate.

La Vertébrale, la première et la plus volumineuse des branches de la sous-davière, en est aussi la plus inconstante, tant sous le rapport de l'origine que sous celui du volume et de la distribution; c'est principalement la vertébrale gauche qui fournit un contingent considérable à la liste des anoma-

• Baader. Loc. cit. page 7.

2 Hunauld. Mémoires de f Académie des Sciences. 1735, page 28, n° 7.

3 Walter. Jlférnoires de l'Ar:adérnie des Sciences de .Bm·Un. 1785, III, 62.

4 Blandin. V. Gazette médicale de Paris, 1848, page 714.

,

(33)

-Q

32

lies. Nous avons déjà constaté qu'elle peut naître de la crosse aortique et sur des points divers de cette crosse: nous l'avons vue naissant de la carotide; elle peut aussi provenir par deux racines, l'une émergeant de la sous-davière, l'autre 'de la crosse aortique; on cite des faits qui prouvent que la thyroï- dienne inférieure lui en fournirait une troisième : ces deux derniers genres de variétés nous conduisent à une vertébrale double. Est-il nécessaire de dire que son champ de distri- bution est tantôt augmenté pm~ l'adjonction de ~ertains ra- meaux voisins (intercostale, cervicale profonde, etc.), tantôt réduit quand elle abandonne quelques-unes de ses branches (spinale antérieure, cérébelleuse inférieure).

~

Le Tronc basilaire, résultat de· l'anastomose par conver- gence des· deux vertébrales, offre une tendance toute parti- culière à conserver la disposition qu'il affectait dans les états antérieurs ; on a observé trois variétés ou degrés dans cette disposition : 1 o les deux vertébrales ne se réunissent pas et comrnuniquent par deux ou trois canaux anastmnotiques;

2o les deux vertébrales réunies forment un tronc unique qui se bifide pour redevenir simple après un court trajet, cir- conscrivant ainsi une sorte d'île; 3o on trouve dans l'inté- rieur du vaisseau des bandelettes qui disparaissent dans les artères cérébrales postérieures et qu'on ne peut consta~er

dans les vertébrales ( 17 fois sur 98 cas). La basilaire donne parfois à la carotide interne un vas abersans. Ses branches offrent de légères variétés dans leur parcours; ainsi, la cévé- belleuse inférieure, de volume très-variable, peut provenir de la vertébrale et passe tantôt en avant, tantôt en arrière du nerf oculo-moteur externe. ·

Thyroïdienne inférimtre. Nous avons déjà souvent eu l'oc- casion de la citer comme branche surnuméraire des artères du cou; e' est en effet un vaisseau éminemment variable

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- 3 3 -

dans son origine, son volume, sa distribution. Comme points d'émergence, on a observé : la crosse aortique (surtout du côté droit); la carotide commune; le tronc brachio-céphalique, la mammaire interne (Luschka); on l'a vue aussi naître par un tronc co1nmun avec la scapulaire inférieure (fréquent), la cervicale transverse, la 1nammaire interne (rare). Ont été citées comme branches surnuméraires : une thyroïdienne moyenne,· une crico-thyroïdienne, des péricardiques, une phrénique supérieure, une bronchique supérieure. Le volume est en raison directement inverse du non1bre des thyroï- diennes : il peut arriver que celle dont nous nous occupons n1anque. Quant à ses rameaux, bornons-nous à constater que les scapulaires, la cervicale profonde, l'intercostale supé- rieure sont tour-à-tour troncs et branches; de là, diverses variétés peu importantes dont nous avons déjà signalé quel- ques exemples.

La Mammaire interne affecte des variétés d'origine; parmi les plus fréquentes, nous indiquerons le cas où elle vient du tronc anonyme, de la crosse de l'aorte, ou d'un tronc com- mun avec la thyroïdienne inférieure; on l'a vue aussi sortir de la cervicale ascendante. Des branches surnuméraires com1ne une mammaire accessoire, une transverse de l'omo- plate, etc., peuvent y prendre naissance.

L'AxiLLAIRE présente une disposition assez constante : on ne l'a jamais vue faire défaut, sauf artificiellement dans le cas d'une ligature (Baader); par contre, dans les exemples dits de dualité, il est toujours facile de reconnaître que l'une des artères affecte les rapports et le cours de l'àxillaire normale;

son volume seul est düninué. Son champ de distribution peut être augmenté quand elle donne des branches voisines d'autres artères (abwœrtsgerückte et aufwœrtsgerückte Aeste,

3

i '

(35)

de Kra use) ou des vaisseaux accessoires, n01nmons la thyroï~

dienne inférieure, leR cervicales, la transverse du cou, les tnammaires, la radiale,.la .cubitale, l'humérale profonde, \]e tronc commun des interosseuses. Nous reviendrons sur ces principaux faits. Ainsi, une variété importante au point de vue de l'homologie des membres inférieurs et supérieurs est celle dans laquelle l'axillaire donne naissance à un tronc con- sidérable qui se divise bientôt en sous-scapulaire, circonflexe postérieure, humP.rale profonde. Il est assez fréquent de voir les branches fournies par l'axillaire s'unir en troncs com- muns; voici le résultat de recherches faites à ce sujet par Quain sur 50'1 bras :

Artère circonflexe postérieure et humérale profonde . 2 Artères circonflexes et hu1nérale profonde . . . . 7 Artère circonflexe postérieure, hun1érale profonde, col-

latérale cubitale supérieure . . . 1 Artères circonflexes, hutnérale profonde, collatérale cu-

bitale supérieure . . · . . . 1 Artères circonflexes, humérales (antérieure et artère

postérieure) . . . .. . . 29 Artères circonflexes, humérale profonde, collatérale cu-

bitale supérieure, collatérale cubitale inférieure . . 2 Artères circonflexes hri1néi·ales (antérieure et artère

postérieure) avec le rameau thoracico-dorsal de la sous-scapulaire . . . 2 Les mêmes et l'artère humérale profonde. . . 2 Les mêmes sans le rameau thoracico-dorsal . . . . 5 Les mêmes avec la colJatérale cubitale supérieure . . 2 Artère circonflexe postérieure, rameau thoracico-dorsal,

hutnérale profond,e, collatérale cubitale supérieure . 1 Artères circonflexes postérieures hurnérales profondes,

collatérale cubitale supérieure. . . 1 Artèt'e circonflexe postérieure avec humérale profonde 14 Artère circonflexe postérieure, rameau thoracico-dorsal 1

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- 3o-

Les Branches de l'axillaire varient non-seulement dans la n1anière dont elles sortent du tronc principaJ, elles fournis- sent quelquefois des branches supplémentaires ou donnent naissance à des rameaux appartenant dans la règle à des artères voisines.

L'HuMÉRALE est sujette à de nombreuses déviations de la norme. Si, laissant de côté les irrégularités de rapports qui intéressent surtout le chirurgien, en lui rendant parfois diffi- cile la ligature de ce vaisseau, nom~ arrivons aux anomalies de nombre, tout d'abord s'impose à nous la question de savoir comtnent · il faut interpréter l'existence de deux branches naissant de l'axillaire. Cette anomalie si fréquente, est-elle un exemple de dualité ou d'absence de la brachiale? A cette question, Keause répond qu'il y a simplement une division et que l'on peut indifféremment conclure à une dualité ou

à

une absence. Il est à remarquer que toujours un des vaisseaux représente l'humérale nortnale par ses rapports;

Broca t, dans son mémoire su1~ les artères du membre tho- racique, s'est attaché à démontrer le bien-fondé de cette as- sertion. Il est clair que la détermination exacte des rapports peut seule trancher la q.uestion; or, ces rapports variant suivant les cas, il s'en suit que le problètne comporte plu- sieurs solutions. Tantôt, en effet, c'est la radiale qui prend son origine plus haut que de coutume, tantôt la cubitale sort directement de l'axillaire, etc.

La brachiale offre fréquemment à étudier des Vaisseaux · aberrants, qui, eux aussi, peu vent donner matière à discus- sion par la création de nouvelles voies circulatoires : ces ca- naux naissent de l'axillaire et se jettent dans la brachiale, ou (ce qui est encore plus fréquent) viennent de l'humérale pour

1 Voyez Bulletin de la Société anatomique, 24e année.

(37)

renforcer la radiale, la cubitale ou une interosseuse. Quel- quefois ils réunissent deux points plus ou moins éloignés de l'humérale, for1nant ainsi urie sorte d'île.

La sphère de distribution s'augmente de deux façons : l'humérale donne des branches empruntées à d'autres ar- tères, - elle se divise au-dessous du pli du coude. Le con- traire arrive, comme nous l'avons vu, inutile donc de nous arrêter davantage sur ce point.

Outre ces variétés de nombre et de distribution, l'humé- rale présente des variétés de parcours; elle peut devenir su- perficielle.

La RADIALE présente des variations d'origine, de volume, de distribution, de parcours. Nous l'avons vue sortant de l'axillaire, de l'hurnéra]e à diverses hauteurs, au-dessus et au-dessous de l'articulation du coude. Ce premier genre de variétés entraine des irrégularités de distribution.: qu'elle vienne, par exemple, à naître de l'axillaire, on la voit fournir des rameaux au bras et à l'épaule; sous ce même rapport, Baader, d'après Gruber, eeconnaît trois degrés dans ces va- riations de calibre : -1 o Volume faible mais assez considérable pour qu'on puisse la suivre jusqu'à ses anastomodes avec les artères de la rnain; 2o volume très-faible, la radiale se perd dans les muscles de l'avant-bras; 3o volume nul. Dans quel- ques cas opposés, la radiale est assez volurnineuse pour pouvoir, sans grande diminution de volume, donner préma- turément une partie de ses branches : il arrive également qu'elle donne la sous-scapulaire, la circonflexe de l'épaule, la collatérale cubitale, l'interosseuse commune.

Son parcours est loin d'être absolument constant; comme pour la brachiale, on a constaté sa présence dans le fascia su perficialis.

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- 3 7 -

La CuBITALE naît plus haut que de coutume de la bra- chiale et 1nême de l'axillaire, ou plus bas (très-rarement), quand l'hun1érale ne se bifurque qu'au-dessous de l'articu- lation du coude, ou enfin, c.e qui est le plus rare, de la ra- diale. - Sa sphère est augmentée : en haut, la récurrente radiale; en bas, les artères du pouce et de l'index. Sa sphère de distribution est diminuée quand l'interosseuse vient de la brachiale. Son volume est parfois tellement réduit qu'elle sen1ble avoir disparu. Enfin, elle peut être superficielle.

La Réc1trrente radiale présente des ano1nalies d'origine et de nombre; elle peut être double, elle peut naître de l'in- terosseuse.

L'Interosseuse est la plus importante des branches de la cubitale dont elle se1nble presque une bifurcation : elle par- tage, nous l'avons vu, avec les autres artères de l'avant-bras, 1nais à un n1oindre degré, ]a· tendance à émerger au-dessus du pli du coude; elle peut provenir de la brachiale et de l'axillaire, beaucoup· plus rarement de la radiale. Ses bran- ches (interosseuses antérieure et postérieure, - artère du nerf médian, - récurrente radiale postérieure), subissent des irrégularités importantes .. Les deux premières peuvent naître, l'une de la radiale, l'autre de la cubitale (Harrisson) ou séparément. Elles sont appelées parfois à remplacer l'un des tro"ncs: :principaux de J'avant-bras; ainsi, dans un cas de Cruveilhier (loc, cit., page 139), où la radiale était rudimen- taire, l'interosseuse très-volumineuse la remplaçait; cette même interosseuse a pu donner un rameau anastomotique avec l'arçade superficielle. Münz (V. Sœmmering) décrit co mine une :anomalie la branche du nerf médian; cette ar-

' Pour les anomalies des artèt·es de l'avant-bras, voyez, outre des auteurs déjà cités : J.-N. Demarquay dans Nouveau Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie pratiques, Tome 1\', p. 231 (art. avant-bras). - Parmentiee, Anomalies artét•ielles. (Bull. de la So- ciété anatomique.)

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-- 38 -

Lère doit être regardée comme constante. Dans un autre cas de Sœmmering, l'artère du nerf nlédiàn suppléait la radiale rHdimentaire à laquelle elle peut même donner naissance.

ARTÈRES DE LA MAIN. Le système artériel de la main offre une disposition remarquable, c'est un exemple frappant de la parité des deux ordres de vaisseaux ("eines et artères);

nous retrouvons là un vestige de ce qui se passe au début de la vie : deux systèmes d'artères, l'un superficiel, l'autre pro- fond, y existent destinés à prévenir toute gêne de la circula- tion, ce qui arriverait facilement dans une disposition in- verse avec un système unique. La cubitale, tronc profond à l'avant- bras, devient superficiel à 'la main; l'inverse a lieu pour la radiale; ces deux troncs forment par leur. incurva- tion deux arcades qui s'anastomosent et d'où partent les diverses branches qui président à la circulation de la main.

Ces deux ares sont sujets à de n01nbreuses variétés; en pre- mier lieu l'un ou tous les deux peuvent manquer et les ar- tères pénètrent dans la main sous 1a forme de canaux, s'anastomosant peu ou point entr' eux; ou bien, d'autres ar- tères concourent à leur formation (principalement l'artère du nerf médian). Leur calibre est aussi éminemrnent varia- ble, mais toujours en raison inverse 'l'un de l'autre (Cruveil- hier). Leur terminaison et leurs anast01noses sont très irré- gulières.

Nous avons dit que les anomalies. ·artérielles du membre thpracique étaient des plus fréquentes : Meckel avançait même que sur trois cadavres on trouva;it ·une extrérnité sU:- périeure avec des vaisseaux anormaux; cette proposition est évidemment exagérée. Voici quelques chiffres que nous em- pruntons à Gruber'.

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