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REVUE DE LA LITTÉRATURE
Troubles du bas appareil urinaire chez des patients atteints de la sclérose en plaques et kinésithérapie pelvi-périnéale : revue systématique
Pelvic floor muscles training, electrical stimulation, bladder training and lifestyle interventions to manage lower urinary tract dysfunction in multiple sclerosis: A systematic review
L. Gaspard
a,∗,b, B. Tombal
c, Y. Castille
b, R.-J. Opsomer
c, C. Detrembleur
aaInstituteofNeuroScience,universitéCatholiquedeLouvain,Bruxelles,Belgique
bServicedemédecinephysiqueetréadaptation,cliniquesuniversitairesSt-Luc,université CatholiquedeLouvain,10,avenueHippocrate,1200Bruxelles,Belgique
cServiced’urologie,universitéCatholiquedeLouvain,cliniquesuniversitairesSaint-Luc, Bruxelles,Belgique
Rec¸ule30aoˆut2013;acceptéle5novembre2013 DisponiblesurInternetle11d´ecembre2013
MOTSCLÉS
Scléroseenplaques; Troublesdubas appareilurinaire; Kinésithérapie; Traitement comportemental; Exerciceduplancher pelvien;
Nerftibial postérieur; Entraînement vésical;
Résumé
But.—Notrebutétaitd’objectiverl’efficacitédelakinésithérapiepelvi-périnéalepourlaprise enchargedestroublesdubasappareilurinairedespatientsatteintsdescléroseenplaques.
Matériel.—LarevuedelalittératureaétéeffectuéeviaPubMed,PEDro,ScopusetCochrane Library.Lestermesutilisésétaientmultiplesclerosis,bladderdysfunction,overactivebladder, detrusorhyperreflexia,urgeincontinence,urgency,stressincontinence,pelvicfloormuscle, biofeedback,PTNS,tibialnerve,bladdertraining,physicaltherapy,physiotherapy,conserva- tivetreatmentetbehavioraltherapy.
Résultats.—Six articles randomisés incluant 289patients ont été sélectionnés. Quatre présentaientdebonnesqualitésméthodologiques.Lesparamètresquiétaienttoujourssignifi- cativementaméliorésconcernaient:lenombred’épisodesd’incontinenceurinaire(diminuéde 64%à86%aprèsletraitementparrapportaudébutdutraitement),laqualitédevie(p≤0,001), lasévéritédessymptômesirritatifs(diminuéedeplusde50%aprèsletraitementparrapport
∗Auteurcorrespondant.
Adressee-mail:Laurent.gaspard@uclouvain.be(L.Gaspard).
1166-7087/$—seefrontmatter©2013ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2013.11.004
Modificationdes habitudesdevie
audébutdutraitement)etlanycturie(p=0,035àp<0,001).Lalimitationd’activité,lares- trictiondeparticipation,ledébitmaximumetlevolumeurinéainsiquelapollakiurien’étaient significativementaméliorésquedanscertainesétudes.
Conclusions.—Lakinésithérapiepelvi-périnéalesemblaitefficacepourlapriseenchargedes problèmesdubasappareilurinairedespatientsatteintsmodérémentdelascléroseenplaques.
Cependant,lesrésultatsn’étaientbasésquesursixétudesdontquatredequalitésméthodo- logiquessatisfaisantes.Desrecommandationssontdifficilesàétablir.
©2013ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
KEYWORDS Multiplesclerosis;
Lowerurinarytract symptoms;
Physicaltherapy;
Behavioral treatment;
Pelvicfloormuscle training;
Posteriortibialnerve;
Bladdertraining;
Lifestyle interventions
Summary
Aim.—Toassesstheeffectivenessofconservativetherapeuticapproachesinamultiplesclerosis population.
Material.—ReviewwasperformedinPubMed,PEDro,ScopusandCochraneLibraryusingcombi- nationsofthefollowingkeywords:multiplesclerosis;bladderdysfunction;overactivebladder;
detrusorhyperreflexia;urgeincontinence;urgency;stressincontinence;pelvicfloormuscle;
biofeedback;PTNS;tibialnerve;bladdertraining;physicaltherapy;physiotherapy;conserva- tivetreatmentandbehavioraltherapy.
Results.—Sixrandomizedarticlesincluding289patientswereselected.Fourpapersexhibited strong scores for themethodological quality assessment. The parametersalwayssignifican- tlyimprovedconcerned:number ofincontinenceepisodes(decreasedfrom64%to86%after treatmentversusbeforetreatment),qualityoflife(P≤0.001),severityofirritativesymptoms (decreasedbymorethan50%aftertreatmentversusbeforetreatment),andnocturia(P=0.035 toP<0.001).Activitiesandparticipation,maximumflowrate,meanvoidedvolumeanddaytime frequencywerenotsignificantlyimprovedinalltrials.
Conclusions.—Thephysicaltherapytechniquescouldbe effectivefor thetreatmentofuri- narydisordersinmultiplesclerosispopulationswithmilddisability.However,theanalysesare basedonsixstudieswithinonlyfourshowedgoodmethodologicalquality.Nostrongconclusions regardingtreatmentapproachescanbedrawnfromthisreview.
©2013ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
Introduction
Lascléroseenplaques(SEP)estunemaladieneurologique inflammatoireetdégénérative quiengendre fréquemment desdysfonctionsurinairestelsqueurgenturie,incontinence urinaire,dyssynergievésico-sphinctérienneourétentionuri- naire[1,2].L’impactdecessymptômessurlaqualitédevie estimportantenlimitantparexemplelesactivitéssociales ouprofessionnelles[3].
Les symptômes du bas appareil urinaire concernent la phase de remplissage (pollakiurie diurne, nycturie, urgenturie...),laphasemictionnelle(faiblessedujet,jet hésitant...)et/oulaphasepost-mictionnelle(sensationde vidange incomplète...) [4]. Ces symptômes peuvent être améliorésparuntraitementconservateur[5].
Différentestechniques peuventêtreutilisées:lesexer- cices du plancher pelvien (EPP), la modification des habitudesdevie,l’entraînementvésical(EV)ainsiqueles stimulationsélectriques(SE).
Lacontractionduplancherpelvienaméliorelefonction- nementpérinéal[6—10].
Lamodificationdecertaineshabitudesdeviepeutdimi- nuerlessymptômesdusyndromed’hyperactivitévésicale.
Améliorer lagestiondes boissons, arrêterdefumer,dimi- nuer la consommation de caféine et d’alcool, perdre du
poidsainsique la priseen chargedes difficultés dedéfé- cationensontdesexemples[11].
L’EVconsisteàencouragerle patientàaugmenterpro- gressivement l’intervalle entre les mictions jusqu’à ce qu’unehabitudemictionnellesoitrestaurée[12].
Lessyndromes d’hyperactivité vésicale sont également prisenchargepardesSEdebassefréquenceviadessondes endo-vaginales ou endo-anales [13]. Ce type de stimula- tionpermet,parlavoienerveusepudendale,d’inhiberles contractionsdétrusoriennesanarchiques.Lastimulationdu nerftibialpostérieur(SNTP)estunealternativedestimula- tionnettementmoinsinvasive[14].
Selon l’«International Consultation on Incontinence» (ICI), le grade de recommandation pour l’utilisation des techniques de kinésithérapie pour la prise en charge des incontinences urinairesneurogènes est faible: C pour les techniquescomportementales;DpourlaSNTPetC/Dpour lesstimulationsélectriquesduplancherpelvien[15].Ànotre connaissance,aucunerevuedelittératuren’étudiel’utilité decestechniquesdansunepopulationdepatientsatteints delaSEP.
L’objectifdecetterevueestd’analyserl’efficacitédes EPP,delamodificationdeshabitudesdevie,del’EVetdes SEpourlapriseenchargedestroublesdubasappareiluri- nairechezdespatientsatteintsdelaSEPentenantcompte
delaclassificationinternationaledufonctionnementetdu handicaptellequedéfinieparl’OMS.
Méthode
Une recherche sur PubMed, PEDro, Scopus et Cochrane Library a été réaliséeenutilisant lesmots clés suivants: multiple sclerosis, bladder dysfunction, overactive blad- der, detrusor hyperreflexia, urge incontinence, urgency, stressincontinence,pelvicfloormuscle,biofeedback,PTNS, tibialnerve,bladdertraining,physicaltherapy,physiothe- rapy,conservativetreatmentetbehavioraltherapy.Après une première recherche, les articles publiés de janvier 1992à mars2013ont étésélectionnésen fonctiondeleur titreetdeleurrésuméenutilisantlescritèresd’inclusion etd’exclusiondécrits ci-après.Une analysecritiquedela qualitéméthodologiquedesétudesapermis unesélection finale. Les deux auteurs indépendants (L.G. et C.D.) ont suiviunconsensusbienétablipourinclurelesétudesdansla revue.Encasdedésaccord,untroisièmelecteuradécidéde l’inclusionounondel’article.Ci-aprèssontdécritslescri- tèresquiontétéutiliséspourinclureetanalyserlesétudes.
Design des études
Les études contrôlées randomisées ont été incluses. Les qualitésméthodologiques desétudes ont étéévaluées via l’utilisation du système Physiotherapy Evidence Database (PEDro)(http://www.pedro.org.au).Cettebasededonnées regroupedes essaiscliniques contrôlés randomisés(ECR), desrevuessystématiquesainsiquedesrecommandationsde pratiquecliniqueenphysiothérapie.Elle évaluelaqualité desECR etest produite parle Centre for Evidence-Based Physiotherapydel’institutTheGeorgeInstituteforGlobal Health.
Patients
Lesarticlesétudiant des hommes etdes femmes âgésde minimum18ans,atteintsdeSEPavecdes troublesdubas appareilurinaireontétéinclus.
Intervention
Les études qui utilisent des techniques de kinésithérapie telles que EPP avec ou sans biofeedback (BFB), EV, SNTP oumodificationdeshabitudesdevieontétéretenues.
Comparaison des groupes
Lesgroupestémoinsquicomprenaientd’autrestechniques de rééducation, un traitement placebo ou pas de traite- ment.
Résultats
LaClassificationInternationaleduFonctionnement,duhan- dicapetdelasanté(CIF)del’Organisationmondialedela santé(OMS)[16]aétéutiliséepouranalyserlesdifférents articles.Cetteclassificationmontrelelienentrelesstruc- turesanatomiques, les fonctions organiques, les activités
etlaparticipationdupatientdanslaviedetouslesjours.
Les fonctions organiques «désignent lesfonctions physio- logiques des systèmes organiques(ycompris lesfonctions psychologiques)». Les structures anatomiques «désignent les parties anatomiquesdu corps, telles que lesorganes, les membres et leurs composantes». L’activité «désigne l’exécutiond’unetâcheparunepersonne».Laparticipation
«désignel’implicationd’unepersonnedansunesituationde lavieréelle».Lesactivitésetlaparticipationcomportent des signes visibles etobjectifs. L’évaluation de laqualité de vie, représentant un bien-être subjectif, a été ajou- tée à notre classification car fréquemment utilisé pour l’évaluationdel’efficacitéd’untraitementdecetype.
Les résultats principaux concernaient les activités, la participationainsiquelacontinenceurinaire(fréquencedes fuitesurinaire,sévéritédel’incontinence,sévéritésubjec- tivedel’incontinence,nombredeprotections).Lesrésultats secondaires incluaient la qualité de vie, les sensations associéesauxfonctionsurinaires(sévéritédessymptômes, fréquencedesurgencesmictionnelles,premièressensations d’urgence mictionnelle), la fréquence mictionnelle (fré- quencemictionnelle,nycturie)ainsiqueladysurie(dysurie, jet hésitant, débit maximum, volume uriné, résidu post- mictionnel).
Résultats
Design des études
Douze articles ont été sélectionnés via les différentes bases de données. Parmi ces articles, six concernaient des études contrôlées randomisées [17—22]. Les caracté- ristiques méthodologiques de ces études sont présentées dansleMatérielcomplémentaire,TableauS1.Ensebasant surl’échelledescoredequalitéméthodologique«PEDRo» (Matérielcomplémentaire,TableauS2),quatreétudesobte- naient un score «excellent» ou «bon» [19—22]. Cinq études prospectives ont été exclues [23—27]. Leurs qua- lités méthodologiques sont présentées dans le Matériel complémentaire, Tableau S3. Unarticle dupliqué aégale- ment été exclu [28] (Matériel complémentaire, Fig. S1).
Quatre des six études assuraient un suivi qui était en moyenne de 27semaines. Étant donné le faible nombre d’étudesanalysables,uneméta-analyseétaitimpossible.
Patients
Deuxcents quatre-vingt-neuf patients ont étéinclusdans cette revue (223femmes et 66hommes), soit 3,4femmes pour un homme. Étant donné que selon la littérature, les femmes sont 3,2fois plus atteintes que les hommes, l’échantillon de ce relevé de littérature était représen- tatif d’une population de patients atteints de SEP [29].
Deuxétudesneconcernaientquedesfemmes[19,22].L’âge moyendessujetsétaitcomprisentre35et51ans.Lescore EDSSindiqueleniveaudehandicapdespatientsatteintsde SEP. Ils’étendde0(pasd’atteinte)à10(mortsecondaire à la SEP) [30]. Les scores EDSS moyen des sujets étudiés étaient compris entre 3,3et 5,7, ce qui correspondait à uneatteinte modérée.Soixante-cinqpourcentà 70% des patients se plaignaient d’urgenturie, 19% de dyssynergie
vésico-sphinctérienne ou rétention et 15% de symptômes mixtes.
Intervention
Les EPP étaient utilisés dans toutes les études, avec ou sansBFB.LesEPPétaientassociésàdescourantsdebasse fréquence dans trois études [18—20]. Klarskov et al. [17]
associaientmédicamentsetEPP.Unseulessain’utilisaitpas d’approche comportementale[18]. Lenombre deséances de traitement variait de six à 24, à raison d’une à trois fois par semaine. De plus, les patients devaient réaliser desEPPet/oudesSEàdomicile.L’intensité,laduréeetle nombrederépétitiondescontractionsmusculairesn’étaient pastoujoursprécisés[17,21]etvariaientselonlesétudes.
L’ESétaitappliquéeàl’aided’électrodesendo-vaginales ou endo-anales. La SNTP n’était jamais utilisée dans les étudessélectionnées.
Comparaison des groupes
L’apprentissage vocal des EPP était comparé aux EPP apprisà l’aided’un BFB [17]. Vahtera etal. comparaient l’association de l’ES et des EPP appris avec BFB à une approche sans traitement [18]. McClurget al. opposaient lesEPPavecousansBFB,àlacombinaisonEPPavecBFBet ES[19].Finalement,l’associationEPPavecBFBetESétait comparéeàl’associationEPPetESplacebo[20].
Résultats
Lesparamètresévaluésdifféraientfortementd’une étude àl’autre(Tableau1).Ilsn’étaientquerarementspécifiques auxtroublesurinairesetsouventn’étaientpasvalidésdans unepopulationdepatientsneurologiques.Aucuneétudene s’intéressaitauxstructurescorporelles.Ensebasantsurla classificationdelaCIF,leMatérielcomplémentaire,Tableau S5rapporte l’efficacité des techniques utilisées pour les fonctionscorporelles.LeMatérielcomplémentaire,Tableau S6concerneles activités, laparticipation etla qualité de vie.Seulstroisauteursévaluaientlaqualitédevie.
En ce qui concerne les résultats principaux, parmi les quatreétudesévaluantlesactivitésetlaparticipation,seuls McClurgetal.[20]nerapportaientpasd’améliorationsigni- ficative.Khanetal.notaientuneaméliorationsignificative chez59,1% des patients.Dans leurgroupe témoin,39,3% despatientssesontdétérioréspouraucundanslegroupedes sujetstraités[21].Quantàl’incontinenceurinaire,lamajo- ritédesmesuresétaientaméliorées.Lenombred’épisodes d’incontinenceurinaireétaitdiminuéde64%à86%selonles études. Lesauteursrapportaientune améliorationduPad Testcomprise entre70%et94,3%.SeulKlarskovetal.ne rapportaientpasd’améliorationsignificativeàcetest[17].
78,3%des patientsdeKhanetal.amélioraientsignificati- vementleurcontinence.
Pourlesrésultatssecondaires,laqualitédevieétaittou- joursstatistiquementaméliorée(p≤0,001)[19—21].Toutes les études rapportaientune amélioration significativedes sensationsassociéesauxfonctions urinaires.Lessujetsde l’étudedeVahteraetal.[18]déclaraientuneamélioration delasensation devidange vésicaledel’ordre de33%. La sévérité des symptômes était diminuée d’un peu plus de
50%.Lesrésultats semaintenaient àlong terme[18—21].
Deuxétudes sur trois ne rapportaient pas d’amélioration significativedelapollakiurie[19,22].Quandévaluée,lanyc- turie étaittoujours significativement améliorée (p=0,035 [19]et p<0,0001 [22]).La miction n’était améliorée que danstroisétudes[17,18,20].En2008,McClurgetal.rappor- taientunediminutionsignificativedurésidupost-mictionnel de74mLà38mLlorsdel’évaluationpost-traitementainsi que 15semaines plus tard [20]. Le débit maximum et le volumeurinéétaientsignificativementaméliorésdansune seuleétudesurquatre[20].SelonVahteraetal.,leshommes répondaientmieuxautraitementquelesfemmes[18].
En utilisant une électrode de surface, Klarskov et al.
[17]nemontraientpasdedifférenceentrel’apprentissage des EPP avec ou sans BFB. Par contre, selon McClurg et al. [19], l’utilisation du BFB avec une sonde vaginale électro-myographique (EMG) permettait une amélioration plussignificative que sans BFB dela fréquence des fuites urinaires(p=0,007), de la sévérité des symptômes irrita- tifs(p=0,008), du Pad Test (p=0,020) et de l’endurance musculaire (p=0,004). Les résultats obtenus se mainte- naientlorsdel’évaluationdesuivi.
Discussion
Auvu de ces sixarticles, ilest montréque les EPP amé- liorent la continence urinaire ainsi que la sévérité des symptômesirritatifs des patients[17,21,22]. Lesrésultats nonsignificatifsobtenusparMcClurgetal.en2006peuvent êtreexpliquésentreautresparunnombredesujetsfaible (n=10) et/ou par un score EDSS moyen élevé [19]. Les auteurssemblents’accordersurunepriseenchargecompor- tantuneàdeuxséancesdekinésithérapieparsemaine.Les améliorationsobtenuessemaintiennentlorsdel’évaluation desuivi[18—21].Vahteraetal.obtiennentdebonsrésultats endemandantquelespatientsréalisentdesEPPtroisàcinq foisparsemaineàdomicile[18].Dèslors,ilsemblepeuutile deréaliserlesexercicesàlamaisonplusd’unefoisparjour.
L’utilisationduBFBestessentiellecarpermetl’amélioration des symptômes liésau syndrome d’hyperactivité vésicale etdelacontinence urinaire[19]. Ilpermetégalementau patientderesterplusactifetmieuxintégrédanslasociété.
Seul, Klarskov et al. ne démontrent pas l’utilité du BFB [17].Cetteabsenced’effetpeutêtreexpliquéeentreautre parl’utilisationd’électrodesdesurface.Effectivement,ces électrodessontgrandesetnonsélectives.Deplus,d’autres musclescontribuentàl’activationdusignalEMG[31].
Lamodificationdes habitudesdevieetl’entraînement vésical sont toujours associés aux EPP [17,19—22]. Il est impossibled’estimerlapartd’améliorationpermiseparces techniques.
Leseffetsdel’ESdisparaissentavecl’arrêtdutraitement [18]. La SNTP, nettement moins invasive que les stimula- tions endo-cavitaires, n’a pas été testée dans les études sélectionnées.
L’association de différentes techniques de traitement estplus efficace que chaquetechnique utilisée isolément [18—20]. En kinésithérapie pelvi-périnéale, la combinai- son EPP avec BFB, modification des habitudes de vie, entraînementvésicaletSNTPdevraitêtrel’associationdes techniquesla plus efficace.Cependant,àce jour,aucune
Tableau1 Paramètresévaluésdanslesétudescontrôléesrandomiséesanalysantl’efficacitédetechniquedekinésithé- rapiepourlapriseenchargedestroublesdubasappareilurinairechezdespatientsatteintsdelaSEP.
Auteurs Paramètresévalués
Klarskovetal.,[17] Débitmétrie
Mesuredurésidupost-mictionnelparultrason Cystomanométrie
PadTestde60min Calendriermictionnel
Sévéritédessymptômes(ÉchelleVisuelleAnalogique) Vahteraetal.,[18] Questionnairessurlessymptômessubjectifsouhandicap
EMGdesurface(enregistrementdel’activitémusculaireduplancherpelvien) Électrodesintravaginalesouintra-anales
McClurgetal.,[19] Calendriermictionnelde3jours PadTestde24h
Débitmétrie
Évaluationdigitalevaginaldesmusclesduplancherspelviens(PERFECTscheme) BFBEMGcontraction/relaxation
King’sHealthQuestionnaire(KHQ) IncontinenceImpactQuestionnaire(IIQ) UrinaryDistressInventory(UDI)
MultipleSclerosisQualityofLife(MSQoL-54) McClurgetal.,[20] Calendriermictionnel
PadTestde24h Débitmétrie
Échographievésicaleavecappareilportable
Évaluationdigitalevaginaledesmusclesduplancherspelviens(PERFECTscheme) ÉvaluationavecBFBEMGbiofeedbackdesmusclesduplancherspelviens
IncontinenceImpactQuestionnaire(IIQ) UrinaryDistressInventory(UDI)
TheInternationalProstateSymptomScore
ÉvaluationdelagêneavecÉchelleVisuelleAnalogique MultipleSclerosisImpactScale29
TheBartelIndex
Khanetal.,[21] UrogenitalDistressInventory(UDI6) TheUKNeurologicalDisabilityScale(NDS)
TheAmericanUrologicalAssociationSymptomIndex(AUA) IncontinenceImpactQuestionnaire(IIQ7)
Lucioetal.,[22] OveractiveBladderQuestionnaire(OAB-V8) Cystométrie
PadTestde24h
Calendriermictionnelde3jours
Évaluationdigitalevaginaledesmusclesduplancherspelviens(PERFECTscheme) SEP:scléroseenplaques;EMG:électro-myographique;BFB:biofeedback;min:minute;h:heure.
étuden’atestécetteconjugaisondetechniques dansune population de patients atteints de SEP. La diversité des techniques utiliséesrendent lacomparaison deces essais difficiles.
Au vude ces articles,ilparaît que lessymptômes uri- nairestels quela fréquencedes épisodesd’urgenturie, la fréquence et la sévérité des incontinences urinaires, la pollakiurie et la nycturie des patients avec une atteinte modéréedelaSEPsontaméliorésparunepriseencharge kinésithérapeutique[17,21,22]. Lalimitation d’activité et larestrictiondeparticipation[19—22]ainsique laqualité
de vie [20—22] des patients se voient également signi- ficativement améliorées. Quant aux paramètres liés à la vidange vésicale tel que le résidu post-mictionnel, ils ne sont que rarement significativement améliorés [19,21].
L’amélioration concerne plusles hommesque lesfemmes [18]. Les capacités cognitives des patients doivent per- mettredecomprendreetdes’impliquerdansletraitement.
En bref, une prise en charge en kinésithérapie pelvi-périnéale adaptée en fonction des caractéristiques mictionnelles de chaque individu peut être proposée aux patients avec urgenturie. Ce traitement a comme
objectifde diminuerl’activitédétrusorienne touten pré- servantlescapacitéscontractilesdelavessie.Unesélection despatientsdoitêtreeffectuée.Différentsauteursrecom- mandentqueces patientsnedoiventpas avoirdefacteur favorisant(infectionurinaire,escarre...)niderésidupost- mictionnel ou de pathologie du haut appareil urinaire [32—34].
Les qualités méthodologiques des six études incluses étaient rarement suffisantes. Seules trois études incluent plus de 50sujets. Le choix des paramètres évalués n’est pastoujourspertinent.Cesparamètresnesontpastoujours adaptésàlapopulationétudiéeet/ounesontpasvalidés.
Conclusion
L’associationdestechniquesderééducationdekinésithéra- piepelvi-périnéalesembleefficacepourlapriseencharge destroublesurinairesdubasappareilchezdespatientsavec une atteinte modérée de la SEP. L’amélioration concerne essentiellement les symptômes liés à l’urgenturie, et ce, plus spécifiquement chez les hommes. Étant donné que ces constatations sont basées sur six études contrôlées etrandomisées, dont quatrede qualitésméthodologiques satisfaisantes,ilestdifficiled’établirdesrecommandations.
D’autresétudesutilisantdesquestionnairesspécifiquesdes troublesurinairesetvalidésdansunepopulationdepatients atteintsdescléroseenplaquessontnécessairespourconfir- merlesrésultatsobtenusjusqu’àprésent.
Déclaration d’intérêts
Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsen relationaveccetarticle.
Remerciements
L.Gaspardeffectue une thèsede Doctorat. Ce travail est soutenuparla«FondationClaire-Fauconnier»,géréparla
«FondationRoi-Baudouin».
Annexe. Matériels complémentaires
Les matériels complémentaires (Tableaux 1, 2, 3, 5et 6) accompagnant la version en ligne de cet article sont disponibles sur http://www.sciencedirect.com et doi:10.1016/j.purol.2013.11.004.
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