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Soust , A. Filiette , A. Blanchard , X. Biardeau I. multiple sclerosis Non continent urinary diversion and other bladder managements in patientswith atteints de sclérose en plaques mictionnels alternatifs chez lespatients Dérivation urinaire continente no

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ARTICLE ORIGINAL

Dérivation urinaire non continente et modes mictionnels alternatifs chez les patients atteints de sclérose en plaques

Non continent urinary diversion and other bladder managements in patients with multiple sclerosis

I. Soust

a,∗

, A. Filiette

a

, A. Blanchard

a

, X. Biardeau

b

aServiceaffectionsneurologiqueschroniques,CHUdeLille,universitéLille,hôpital Pierre-Swynghedauw,59000Lille,France

bServiced’urologie,andrologieettransplantationrénale,CHUdeLille,universitéLille, hôpitalClaude-Huriez,59000Lille,France

Rec¸ule31mai2019 ;acceptéle12aoˆut2019 DisponiblesurInternetle5septembre2019

MOTSCLÉS Dérivationurinaire noncontinente; Scléroseenplaques; Satisfaction; Qualitédevie; Chargeensoin

Résumé

Introduction.—L’objectifestdecomparerlesrésultatsdelachirurgiededérivationurinaire noncontinente(DUNC)auxmodesmictionnelsalternatifschezlespatientsatteintsdesclérose enplaques(SEP),entermesdesatisfactionetdechargeensoins.

Matérieletméthodes.—TouslespatientsprésentantuneSEPetàquiétaitproposéuneDUNC entrejanvier2005etmars2018étaientéligibles.Lespatientsétaientséparésendeuxgroupes distincts:groupe«DUNC»etgroupe«Autresmodesmictionnels».L’objectifprincipalétaitla satisfactionenlienaveclemodemictionnelrapportéeparlepatientaumoyend’uneéchelle verbalesimple(EVS)cotéede0à10.Lesobjectifs secondairescomprenaient,entreautres, l’évaluationdelachargeensoinliéeauxdifférentsmodesmictionnels.

Résultats.—Vingt-troispatientsétaientinclusdanslegroupe«DUNC»et11danslegroupe

« Autres modesmictionnels»,parmi lesquels4urinaientparmiction spontanée,3 avaient recoursauxhétéro-sondages,2avaienteuungestedesphinctérotomie,1avaittoujoursrecours auxautosondageset1étaitporteurd’uncathétersus-pubien.Legroupe«DUNC»rapportait uneEVSsignificativementplusélevéequelegroupe«Autresmodesmictionnels»(8,22±1,78vs 6,27±2,45;p=0,0056).Laduréemoyennequotidiennedessoinsétaitde16,42minutesdansle groupe«DUNC»contre35,60minutesdanslegroupe«Autresmodesmictionnels»(p=0,1111).

Auteurcorrespondant.Serviceaffectionsneurologiqueschroniques,CHUdeLille,hôpitalPierre-Swynghedauw,59037Lillecedex,France.

Adressee-mail:ingridsoust@gmail.com(I.Soust).

https://doi.org/10.1016/j.purol.2019.08.271 1166-7087/©2019Publi´eparElsevierMassonSAS.

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Conclusion.—Cetteétudeexploratoire,siellenepermetpasdeconclure,metàdisposition lesrésultatspréliminairesindispensablesàl’élaborationdeprotocoledeplushautniveaude preuvesurlasatisfactionetlachargeensoindanslecadredelaDUNCchezlespatientsatteints d’uneSEP.

Niveaudepreuve.— 4.

©2019Publi´eparElsevierMassonSAS.

KEYWORDS Non-continent urinarydiversion;

Multiplesclerosis;

Satisfaction;

Qualityoflife;

Burdenofcare

Summary

Introduction.—Tocomparenon-continenturinarydiversion(NCUD)andotherbladdermana- gementsinpatientswithmultiplesclerosis(MS),intermsofsatisfactionandburdenofcare.

Material andmethods.—Allpatients withMSthatwere proposedaNCUDinourcenter for refractorylowerurinarytractdisordersbetweenJanuary2005andMarch2018wereeligible.

Patientswereattributedtotwodistinctgroups:‘‘NCUD’’and‘‘Otherbladdermanagement’’.

Theprimary endpointwas thesatisfactionrelatedtothebladdermanagementquotedbya numericalratingscale(NRS)from 0to10.The secondaryendpointsincluded, amongother things,theevaluationoftheburdenofcareassociatedwiththebladdermanagement.

Results.—Twenty-threepatients wereincludedinthe‘‘NCUD’’ groupand11 inthe‘‘Other bladder management’’ group, with 4 patients pursuing with spontaneous voiding, 3 with intermittent catheterization, 2 that have undergone a sphincterotomy, 1 still performing self-intermittent catheterization and 1 with a supra-pubic catheter. The ‘‘NCUD’’ group hadasignificant higherNRSthan the‘‘Otherbladdermanagement’’ group(8.22±1.78vs.

6.27±2.45;P=0.0056).Thedailyaveragedurationofcarewas16.42minutesinthe‘‘NCUD’’

groupand35.6minutesinthe‘‘Otherbladdermanagement’’group(P=0.1111)

Conclusion.—Thisexploratorystudy, evenif notconclusive,brings tolightthe preliminary resultsneededtoelaborateahighlevelofevidenceprotocolregardingthesatisfactionandthe burdenofcareassociatedwithNCUDinMSpatients.

Levelofevidence.— 4.

©2019PublishedbyElsevierMassonSAS.

Introduction

Lestroubles vésico-sphinctériens sont une des manifesta- tionscliniqueslesplusfréquentesdelascléroseenplaques (SEP) (90 % après 6 ansd’évolution) et apparaissent sou- ventauxstadesprécocesdelamaladie[1,2].Ilsconstituent une des principales plaintes des patients et même par- fois le mode de révélation de la maladie (10 %) [3]. En outre, ces troubles vésico-sphinctériens imposentun suivi neuro-urologiquerégulierainsiqu’unepriseenchargeadé- quate afin de prévenir un retentissement éventuel sur le baset lehaut appareil urinaire telquelesinfections uri- nairesrécidivantes,lalithiaserénale,lalithiasevésicale,et l’insuffisance rénale[3]. Cestroubles vésico-sphinctériens peuventseprésentersousdifférentesformes:comprenant destroublesdelaphasederemplissagevésical—–hyperac- tivitévésicale,hyperactivitédétrusorienne(44à80%),et destroublesdelaphasedelavidangevésicale—–dyssinergie vésico-sphinctérienne, trouble de la relaxation sphincté- rienne, hypocontractilité vésicale —– pouvant atteindre jusqu’à93%despatients[3].

La prise en charge thérapeutique doit prendre en compte,enplusdestroublesvésico-sphinctériens,lepoten- tiel évolutif dela maladie, l’étatgénéral du patient,ses

capacitésfonctionnellesainsiquesestroublescognitifs.Elle apour objectifde rétablir unremplissagevésical àbasse pressionsansimpériositémictionnelleouincontinenceuri- naireassociée àunevidange vésicale complète, régulière età basse pression, afin de maintenir une qualité devie satisfaisante et limiterle retentissement sur le bas et le hautappareilurinaire.Cettepriseenchargecomprendini- tialement l’initiation de traitements médicamenteux tels quelesalpha-bloquantsoulesanticholinergiques.Enparal- lèle,lamodificationdumodemictionnelavecl’introduction desautosondagespropres intermittents(ASPI)est souvent nécessairepour permettreune vidange vésicale complète [3].Lorsquelestraitementsmédicamenteuxsontinefficaces oumal tolérés, des traitementsparfois plus invasifs, tels quelesinjectionsintradétrusoriennesdetoxinebotulinique A [4,5], la neurostimulation tibiale postérieure [6] ou la neuro-modulationsacrée[7],peuventêtreinitiés.

Lorsque ces techniques sont oudeviennent inefficaces ou lorsque la réalisation des ASPI devient impossible (troublesdeladextérité,troubles cognitifs,difficultéaux transferts...),destechniqueschirurgicalesinvasives,telles quelaréalisationd’unecystectomietotaleassociéeàune dérivation urinaire noncontinente (DUNC) de type urété- rostomiescutanéestrans-iléales(Bricker)ouplusrarement

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desurétérostomiescutanéesbilatérales,peuventêtrepro- posées.Lescomplicationsper-etpost-opératoiresprécoces et tardives, ainsi que l’amélioration de la qualité de vie associées à cette chirurgie ont déjà fait l’objet de plu- sieurs publications [8—12]. Cependant, aucune étude n’a encoredirectement comparécette chirurgieetlesmodes mictionnels alternatifs en termes de qualité de vie, de charge en soin pour l’entourage et le patient. L’objectif estdoncdecomparerlesrésultatsdelachirurgiedeDUNC auxautresmodesmictionnelschezlespatientsatteintsde SEPentermesdequalitédevie,dechargeensoinsetde complications.

Matériel et méthodes Schéma de l’étude

Ils’agitd’uneétudetransversaleobservationnellemonocen- trique.Touslespatientssuivisdansleservicepourtroubles vésico-sphinctériens s’intégrant dans le cadre d’une SEP et à qui était proposé un geste de DUNC entre janvier 2005etmars2018—–pourtroubledelaphasederemplis- sageréfractaireauxthérapiesdepremièreetdedeuxième lignesoud’un trouble dela phasede vidange nonacces- sibleauxASPI—–étaientéligibles.Lespatientsayantchangé de mode mictionnel dans l’année précédant le recueil de données et ceux pour lesquels les données étaient manquantes (patient perdu de vue, patients décédés...) étaient exclus. Les patients étaient ensuite séparés en deuxgroupes distinctsenfonction de leurmode miction- nelauxdernièresnouvelles:le groupeayant euungeste deDUNC (groupe « DUNC ») et le groupe n’ayant pas eu degeste deDUNCetayant poursuivi versd’autres modes mictionnels(groupe«Autresmodesmictionnels»).Lesdon- nées étaient recueillies rétrospectivement à la date des dernières nouvelles à partir du dossier médical informa- tisé.

Objectif principal et critère de jugement principal

L’objectifprincipalétaitlasatisfactionenlienaveclemode mictionnelrapportéeparlepatientaumoyend’uneéchelle verbalesimple(EVS)cotéede0à10auxdernièresnouvelles.

Objectifs secondaires et critères de jugement secondaires

Lesobjectifs secondairescomprenaient lesautrescritères desatisfactionetdequalitédevie,l’évaluationdelacharge ensoinquotidienneliésaumodemictionnelauxdernières nouvellesainsiquelasurvenuedecomplicationsurologiques ouenrapportaveclesdifférentsmodesmictionnelsaucours dusuivi.

La satisfaction liée au mode mictionnel était évaluée selon un mode de réponse binaire (oui/non). En outre, il était demandé au patient, aux dernières nouvelles, d’exprimer le regret ou non, dans le groupe « DUNC » d’avoireurecoursàlachirurgie,etdanslegroupe«Autres modesmictionnels»denepasyavoireurecours.L’échelle PatientGlobalImpressionofImprovement(PGI-I)étaitaussi

évaluée dans le groupe «DUNC». Laqualité de vieétait quantàelleévaluéeetcomparéeentrelesdeuxgroupesau moyen de l’autoquestionnaire SF-Qualiveen aux dernières nouvelles.

Lacharge ensoin étaitévaluée etcomparée entreles deux groupes grâceà l’évaluation du tempsmoyen passé quotidiennement à gérer le mode mictionnel au cours de l’annéeprécédantlesdernièresnouvelles,parlepatientlui- même,l’entouragefamilialoulesaides àdomicile.Cette évaluation étaitdéclarativeet réaliséeparle patientlui- même.

Lescomplicationssurvenuesdansl’annéeprécédantles dernièresnouvelles,communesetpropresàtouslesmodes mictionnels, étaientrapportées et comparées quand cela étaitpossible.Pourlegroupe «DUNC»,lescomplications précoces liées à l’intervention chirurgicale, étaient aussi rapportées,enutilisantnotammentlaclassificationDindo- Clavien.

Analyse statistique

Les données qualitatives sont présentées en effectif et en pourcentage. Les données quantitatives sont expri- mées par la moyenne et l’écart-type et/ou la médiane et l’intervalle interquartile.La normalité des paramètres numériquesaétévérifiée graphiquementetparletestdu Shapiro-Wilk.

Lesdeuxgroupes(«DUNC»ou«Autresmodesmiction- nels»)étaientcomparésparlestestsduChi2ouduFisher exactsurlesparamètresqualitatifsetparletestduUde Mann-Whitneysurlesparamètresquantitatifs.

Leseuildesignificativitéretenuestfixéà5%.L’analyse statistiqueestréaliséeàl’aidedulogicielSAS,version9.4 (SASInstitute,Cary,NC,États-Unis)parl’unitédebiostatis- tiquesduCHUdeLille.

Résultats

Caractéristiques de la population

Entre janvier 2005 et mars 2018, 80 patients suivis dans notrecentrepourtroublesvésico-sphinctérienss’intégrant dans le cadre d’une SEP se sont vu proposésun geste de DUNCpour troubles vésico-sphinctériensréfractaires. Aux dernièresnouvelles,52patientsontfinalementétéopérés, parmilesquels29ontétéexclus.Vingt-huitautrespatients sesontorientésversunautremodemictionnel,parmiles- quels17ontétéexclus. Aufinal,lesgroupes«DUNC»et

«Autresmodesmictionnels»comprenaientrespectivement 23 et 11 patients. Le diagramme de flux est présenté en Fig.1. Lescaractéristiquesdela populationsont décrites dansleTableau1.

Dans le groupe « DUNC », 22 patients se sont vus confectionner des urétérostomies cutanées trans-iléale detype Bricker,et1patientdes urétérostomiescutanées bilatérales. Dansle groupe «Autresmodesmictionnels », 8 patients ont refusé l’intervention proposée, 2 n’ont pas été opérés du fait d’une contre-indication chirurgi- cale et/ou anesthésique, et 1 patient était encore en réflexion au moment du recueil. Concernant le mode mictionnel, 4 patients urinaient par miction spontanée,

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Figure1. Diagrammedeflux.

3patientsavaientrecoursauxhétéro-sondages,2patients avaient eu une sphinctérotomie, 1 patient avait tou- jours recours aux autosondages et 1 patient avait un cathéter sus-pubien. Cinq d’entre eux étaient sous anti- cholinergiques, dont 3 en association avec des injections intradétrusoriennedetoxinebotuliqueA,et1patientétait porteur d’un neuromodulateur sacré. Les 5 patients restants n’avaient recours à aucune thérapeutique particulière.

Objectif principal : satisfaction en lien avec le mode mictionnel

Legroupe«DUNC»rapportaitauxdernièresnouvelles,une EVSenlienaveclasatisfactionsignificativementplusélevée quelegroupe«Autresmodesmictionnels»(8,22±1,78vs 6,27±2,45;p=0,0056).

Objectifs secondaires

Autres critères de satisfaction et qualité de vie

Danslegroupe«DUNC»22/23patientss’estimaientsatis- faits du mode mictionnel, contre 7/11 dans le groupe

«Autresmodesmictionnels »(p=0,0289).Dans le groupe

« DUNC» 1/23 patient verbalisait un regret quant à son modemictionnel,contre2/11danslegroupe«Autresmodes mictionnels»(p=0,239).

Dans le groupe « DUNC », selon l’échelle PGI-I, 4/23 patients étaient « considérablement amélioré », 8/23étaient«beaucoup amélioré»,4/23 étaient«légè- rement amélioré », et 1/23 était « beaucoup aggravé ».

Le score SF-Qualiveen n’était pas significativement diffé- rententrelegroupe«DUNC»etlegroupe«Autresmodes mictionnels»(0,71±0,86 vs0,92±0,94 ;p=0,7123). Les

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Tableau1 Caractéristiquesdelapopulation.

«DUNC» «Autresmodesmictionnels»

Sexeféminin,n(%) 18(78,26%) 6(54,55%)

ScoreEDSSa 7,63±0,61[6,50;8,50] 7,45±1,23[4,50;9,0]

Duréed’évolutiondelaSEP(mois)a 19,7±9,47[3;43] 21,64±10,77[5;39]

FormedelaSEP

Progressiveprimaire,n(%) 1(4,55%) 1(9,09%)

Progressivesecondaire,n(%) 18(82,82%) 7(63,64%)

Rémittente-récurrente,n(%) 3(13,64%) 3(27,27%)

Âgeàl’indicationchirurgicale(années) 52,48±11,84[30;73] 55,36±8,20[43;71]

Traitement

Anticholinergique,n(%) 2(8,70%) 4(36,56%)

Alpha-bloquant,n(%) 4(17,39%) 3(27,27%)

ToxinebotuliniqueA,n(%) 4(17,39%) 2(18,18%)

NTSP,n(%) — —

NMS,n(%) 1(4,35%) 1(9,09%)

Modemictionnelàl’indication

Mictionsspontanées,n(%) 4(18,18%) 4(36,56%)

Autosondages,n(%) 5(22,73%) 2(18,18%)

Hétéro-sondages,n(%) 4(18,18%) 3(27,27%)

Sondevésicaleàdemeure,n(%) 7(31,82%) 1(9,09%)

Cathétersus-pubien,n(%) 2(9,09%) 1(9,09%)

Duréemoyennedesuivienmoisdepuis l’indicationchirurgicalea

60,52±36,27[12;123] 35,8±28,89[9;89]

DUNC:dérivationurinairenoncontinente;SEP:scléroseenplaques;EDSS:ExpandableDisabilityStatusScale;NSTP:neurostimulation tibialepostérieure;NMS:neuro-modulationsacrée.

aLesrésultatssontexpriméscommeci-décrits:moyenne±écart-type[valeurminimale;valeurminimum].

Tableau2 Complicationscommunesauxdeuxgroupes.

«DUNC» «Autresmodes

mictionnels»

p

Lithiaserénale,n(%) 8(36,36%) 2(18%) 0,4300

Lithiaserénale—–priseenchargechirurgicale,n(%) 3(37,5%) 0(0%)a

IUfébriles,n(%) 5(22,7%) 1(9,1%)a

IUayantnécessitéunehospitalisation,n(%) 2(40%) 0(0%)a

FréquencedesIUfébriles(nombreparan) 3,80±4,66[1;12] 1a

DUNC:dérivationurinairenoncontinente;IU:infectionurinaire.

aAnalysestatistiquenonréalisable.

sous-scores étaient comparables entre les deux groupes, aveccependantdessous-scores«gêne»et«craintes»qui avaienttendanceàêtreplusélevésdanslegroupe«Autres modesmictionnels».Lesdonnéesrelativesàlasatisfaction etàlaqualitédeviesontdécritesdansleTableau2.

Charge en soin

Danslegroupe«DUNC»,lessoinsdestomieétaientréalisés parlepatientlui-mêmepour2patients,parl’aidantfami- lialpour3patients, etparune infirmièreàdomicile pour 18patients.Danslegroupe«Autresmodesmictionnels»,la gestiondessoinsàviséeurinaireétaitgéréeparlepatient lui-même pour 3 d’entre eux, par l’aidant familial pour 2patientsetparuneinfirmièrepour 4patients.La durée quotidiennedessoinsétaitde16,4minutesenmoyennedans

legroupe«DUNC»contre35,6minutesenmoyennedansle groupe«Autresmodesmictionnels»(p=0,1111).

Complications communes à tous les modes mictionnels

Au cours de l’année précédant le recueil, les patients du groupe « DUNC», avaient présenté des complications lithiasiques plus fréquentes, en comparaison avec le groupe « Autres modes mictionnels », sans que cela n’apparaisse pour autant statistiquement significatif. Les autres complications urologiques survenant au cours de l’année précédant le recueil, plus rares, n’ont pu être comparées.Lescomplicationsurologiquescommunesàtous lesmodesmictionnelssontdécritesdansleTableau3.

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Tableau3 Satisfactionliéeaumodemictionneletqualitédevie.

«DUNC» «Autresmodesmictionnels» p

EVS 8,22±1,78[2;10] 6,27±2,45[0;9] 0,0056

ScoretotalSF-Qualiveen 0,71±0,86[0;3] 0,92±0,94[0;2,5] 0,7123

Sous-score«Gêne» 0,45±0,94[0;4] 0,83±0,9[0;2,5] 0,1141

Sous-score«Crainte» 0,86±1,09[0;4] 1,06±1,31[0;4] 0,7256

Sous-score«Vécu» 0,61±1,18[0;4] 0,44±0,58[0;1,5] 0,7024

Sous-score«Contrainte» 1,20±1,35[0;4] 1,28±1,46[0;4] 0,9822

DUNC:dérivationurinairenoncontinente;EVS:échelleverbalesimple.Les résultatssontexpriméscommeci-décrits:moyenne, écart-type[valeurminimale;valeurmaximale].

Complications propres au groupe « Autres modes mictionnels »

Danslegroupe«Autresmodesmictionnels»,9/11patients rapportaientuneincontinenceurinaire,dont3présentaient uneincontinenceurinairepermanente,3uneincontinence urinaire survenant plus de deux fois par semaine, 2 une incontinence urinaire survenant au moins une fois par semaine, et 1 patient une incontinence urinaire surve- nant moins d’une fois par semaine. Sur le plan cutané, 2 patients rapportaientla présence de macération, etun patientdeslésionsgénitales.Lepatientayantuncathéter sus-pubienrapportaitlasurvenued’obstructionsitératives desoncathéter.

Complications propres au groupe « DUNC »

Danslegroupe«DUNC»,12/23patientsontprésentéune complication précoce, parmi lesquelles 14 complications mineures (toutes Grade II selon Clavien-Dindo) et 2complicationsmajeures(uneGradeIIIaetuneGradeIIIb selonClavien-Dindo).Troispatientsontainsiététransfusés, 1 patientaprésenté unhématomepelvien sans nécessité dedrainagechirurgical,10patientsontprésentéunsepsis urinaire, 1 patient a dû être ré-opéré pour occlusion intestinale, et 1 patient a rec¸u des soins locaux dans le cadred’unabcèsdeparoi.

Au total,6/23 patientsont présentédescomplications tardives,parmilesquelles1patientaprésentéunesténose urétéro-iléale,2patientsunesténosedel’orificestomiale, 1 patient une éventration péri-stomiale et 2 patients un syndromeocclusifsurbride.

Au cours de la dernière année, 8 patients déclaraient présenterdes fuitesurinairesau niveaudel’appareillage, dont3patientsleconstatantmoinsd’unefoisparsemaine, 2patientsaumoinsunefoisparsemaine,1patientplusde deuxfoisparsemaine,et2patientss’enplaignantenperma- nence.Deuxpatientsrapportaientégalementuneirritation cutanéeautourdelastomie.

Discussion

Plusieursétudesontdéjàrapportél’améliorationdelaqua- lité devieaprèsréalisationd’une DUNCdans le cadrede troublesvésico-sphinctériensréfractaireschezlespatients atteintsdeSEP[8—12].Danslaprésenteétudenousavons en outre rapporté pour la première fois au sein de cette

populationspécifiqueunbénéficedelaDUNC,quecelasoit entermesdesatisfactionoudequalitédevie,parrapport auxautresmodesmictionnels.Ainsi,lasatisfactionliéeau modemictionnel étaitsignificativement plusélevée après laréalisationd’uneDUNCencomparaisonauxautresmodes mictionnels.Demême,lescoreSF-Qualiveen,étaitinférieur pourlesous-score«gêne»etlesous-score«crainte»après laréalisationd’uneDUNC.

Enoutre, nous avonsexploré ici pour la première fois ànotre connaissance,lacharge ensoinrelativeauxdiffé- rentsmodes mictionnels. Ilsemblerait ainsique la DUNC soitassociéeàunechargeensoinmoindreparrapportaux autresmodesmictionnels,avecuneduréequotidiennedeux foismoinsimportante.Enrevanche,ladépendanceenune tiercepersonnenesemblaitpasdiminuéechezlespatients ayantuneDUNCparrapportauxautresmodesmictionnels, avecunemajorité de patientsnécessitant uneaide exté- rieure ouunaidant familial, etce quel quesoit le mode mictionnel.

Les résultats relatifs aux complications, notamment aprèsDUNCétaitconcordantavecceuxissusdelalittéra- tures,avecuntauxdecomplicationspostopératoiresvariant de20%à50%auseindecettepopulationspécifique[8—12].

Il doit en outre être noté qu’un unique patientparmi les11patients inclusdans le groupe «Autresmodesmic- tionnels»étaitporteurd’uncathétersus-pubien,pourtant reconnue comme la principale alternative à la réalisa- tion d’un geste de DUNC lorsque les autosondages ne sontpasréalisables. Ilestdoncimportant pourle lecteur d’appréhendercesrésultatscommeunecomparaisondela DUNCaux autres modes mictionnels —– aussi hétérogènes soient-ils,etnonuniquementaucathétersus-pubien.

On apportait par ailleurs une fréquence plus élevée de la lithiase rénale et des infections urinaires fébriles dans le groupe « DUNC » en comparaison au groupe

« Autres modes mictionnels ». Ce point ne devrait pas pour autant nous pousser d’emblée à remettre en ques- tion la DUNC dans cette indication. En effet, un certain nombredelimitesméthodologiquesontpubiaiserlesrésul- tats, avec notamment un taux plus élevé de patients perdus de vue dans le groupe « Autres modes miction- nels»(60,7%vs55,8%),uneduréedesuivipresquedeux fois plus longue dans le groupe « DUNC » (60,5 mois vs 35,8mois),desprotocolesdesurveillancehétérogènes,avec desexamens d’imagerieetdes consultationssouventplus rapprochésdanslegroupe«DUNC»,etdesinfectionsuri- nairessouventdiagnostiquéesàposterioriàl’interrogatoire.

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De plus, l’hétérogénéité des modes mictionnels au sein du groupe « Autres modes mictionnels », dont certains comme la sphinctérotomie sont considérés comme des modesmictionnelsadaptés,complexifiel’interprétationdes résultats, etdevrait prévenir delecteur de touteconclu- sion hâtive. Enfin, la préservation de la fonction rénale, souventprésentéecommeunargumentfortpour laréali- sationd’uneDUNCauseindecettepopulation spécifique, n’a pas été comparée entre les deux groupes, faute de donnée précise disponible au sein des dossiers médicaux informatisés.

Malgré son caractère innovant, la présente étude est limitéeparlesbiaisinhérentsàtouteétuderétrospective.

Enoutre, lenombrerestreint depatientsinclus,quecela soitdans legroupe«DUNC»oulegroupe «Autresmodes mictionnels»,prohibe touteconclusion définitive.Elle ne peutdoncseconcevoirquecommeuneétudeexploratoire, mettantainsi à disposition des informations préliminaires pourla conduited’étudesultérieuresdeplus haut niveau depreuve.

Conclusion

Laprésenteétude,exploratoire,rapportepourlapremière foisunbénéficedelaDUNCentermesdesatisfactionpar rapport aux autres modes mictionnels dans le cadre de troublesvésico-sphinctériensréfractaireschezlespatients atteintsdeSEP.Elleapporte,enoutre,desdonnéesprélimi- nairesrelativesàlachargeensoinassociéeauxdifférents modesmictionnels dans cettepopulation spécifique, avec une durée deux fois moins élevée des soins après DUNC, comparéeauxautresmodesmictionnels.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

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