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LE FOYER
-L'ÉCOLE
-LA CASERNE
Conférence de fin de Cours faiteauxÉlèves-Maîtresses del'École normale
des Institutrices des Basses-Pyrénées, le 26 Mai 1904,à Pau
Par le Dr Philippe TISSIÉ
Président-Fondateurde laLigueGirondinedel'Éducationphysique.
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LE FOYER
-L'ÉCOLE
-LA CASERNE
Conférence de fin de Cours faiteauxÉlèves-Maîtresses del'École normale
des Institutrices desBasses-Pyrénées, le 26 Mai 1904,à Pau Par le Dr Philippe TISSIÉ
Président-Fondateur de laLigueGirondinedel'Éducationphysique,
Mesdemoiselles, —
^S/1/n
i Nous allons nous quitter. Je termineaujourd'hui
mon cours~-.m
d'Education physique. Jeveuxvous dire toute ma
reconnaissance
pourl'intérêttoujours soutenu
dont
vousm'avez donné le témoignage,
pendantplusieurs moiset vous
remercier du bienveillant
concoursque vous m'avez prêté ainsi en
faisant vôtre, l'idée nouvelle
enEducationphysique pédagogique. Vous vous êtes
instruites
pourla
mieuxdéfendre dans les diversmilieux où vous serez appeléespro¬
chainement à exercer votre noble, délicate et pénible mission
d'éducatricesdu
peuple.^
Ilestdesheuresprivilégiées danslesquellesla
joie de vivre dans
l'actionutile exalte etamplifielapuissanced'effort; cesheures,
je les
ai connues auprès devous, Mesdemoiselles, car vous êtes
l'expres¬
sionvivante et objective d'une idée que je poursuis
depuis de
longues années. Vous voyant si
attentives à
ceschoses nouvelles,
si peucomprises encore dans notre pays,
j'ai
eu par vousla joie
rare de voirunrêve se transformer en réalité. Vous savez aujour¬
d'hui ce qu'est vraiment l'éducation
physique
: unescience très
élevée quisoulève de graves problèmesen
physiologie,
enpsycho¬
logie, en hygiène, en pédagogie et surtout en
sociologie
car, sousune l'orme ignorée encore, l'éducation
physique n'est
autrechose
que delaMutualitépar la santé etpar
la beauté. La santé est le
premier des capitaux.
L'éducation physique
estdonc
unebranche
de lamutualitépréventive, elle serattache àl'hygiène,
à la socio¬
logie età l'art.Vous avezcompris ces
choses, je
vous enremercie.
Avec lesens pédagogiqueetle dond'elle-même
qu'elle possède à
un si haut degré, Mme Dollé, votre
directrice si distinguée,
a pensé qu'ily avaitainsi àfaire quelque chose d'utile
pour vouset
surtoutpourles enfants du peuplequevousaurezun
jour à éduquer
physiquement autant
qu'intellectuellement
etmoralement.
Avecles pédagoguesclairvoyants
de l'heure présente, elle
apensé
quelaguenille tenait une
place sociale
assezimportante
pournepas lanégliger, aussi
m'a-t-elle demandé de
vousparler de cette
guenille, guenille superbe
d'ailleurs qui s'appelle la
«Machine
humaine », dansses fonctionsmécanique,
physiologique, pédagogi¬
que et sociale.J'ai accepté avec
d'autant plus de joie
quej'allais
parler àlafemme de ses
devoirs d'éducatrice. Ici, Mesdemoiselles,
dansnosécolesnormales d'institutrices setrouveunedes solutions,
etnonlamoins importante, de la question
sociale. Mon rôle était
délicat, je devais parler devant des jeunes
tilles instruites, intelli¬
gentes, aux sentiments
élevés. Je constatai bien vite
quej'avais en
vous, Mesdemoiselles, des
auditrices
rares, car vousreprésentez
deux des trois grandes forces, base de toute
société
:le foyer et
l'école—latroisièmeestlacaserne.
Ilsemblevraiment quele sort aitvoulu
combler
tous mesvœux ici-même, à Pau, dans ce magnifiquedépartement des Basses-
Pyrénées,oùj'aipu les réaliser
pleinement
enpénétrant
aufoyer et
à l'école, grâce à MmeDollé; et
à la
caserne,grâce
aucolonel
Rochet, commandantle 18e régiment
d'infanterie. A la
caserneBer-
nadotte, j'aiparlé devantdes officiers,
des choses de la
guerre;ici
j'ai parlédes chosesde lapaix.
A
la caserneBernadotte, j'ai trouvé
uncorps d'officiers distinguésformantun
faisceau familial entr'eux
etleurs soldats, sibien quelacaserne Bernadotteest la maison où
le soldatest aimé par ses chefs, ses amis, oulecolonel est unpère
pour sonrégiment1. Et voilà qu'à
quelques centaines de mètres de
distance, entre la caserne et l'école, s'est établipour
moi
unlien
communpar l'éducation physique et
qu'en quelques mois j'ai
pu m'entretenir des choses de la vie utile, pratique, indépendante etforte aveclajeunefille etavecle soldat,avec
les deux plus grandes
valeurs économiques quifont les Patries plus
nobles
etplus puis¬
santes.
L'antithèse n'est que superficielle, un même
lien relie le foyer,
l'école etlacaserne. Vous représentez lefoyerparce que vous êtes femmes, etl'école parcequevous êtes
institutrices. Votre fonction
est double, double est votre devoir.Vous aurez non
seulement à
meubler des cerveaux, à éveiller des^intelligences, à orienter
des
âmes, àmarteler des caractères; vous aurez
aussi à développer
des corps d'enfants, àles rendre
plus beaux, plus souples, plus forts,
c'est-à-diremeilleurs. Vous exercerezàla campagne où le souci de
la beautéplastique ducorps est
rudimentaire. Je
mehâte d'ajouter
qu'enpays de Béarn eten pays
Basque la
raceest belle
parata¬
visme etque lesexercices ducorps ysonten
honneur. Vous
aurezdonc à guider les famillesdans la
voie nouvelle.
Jeme suis appliqué, dans mes conférences, à tracer
devant
vouslesgrandeslignes que vous
devrez suivre
età jalonner ainsi votre
route aumoyen de formules
psycho-physiologiques
etsocio-pédago¬
giques que j'ai essayé de
rendre
sousforme d'aphorismes
ou d'images aussi « visuelles» quepossible. J'ai largement usé de
comparaisons afinde vous
faire mieux comprendre les phénomènes
de la viephysiologique et
psychique dans leurs relations
avecl'indi¬
viduetlemilieu cosmique etsocial danslequel il
évolue.
J'aiconstatéavecunegrande satisfaction que vos
connaissances
généralesmepermettaientde
passerrapidement
surdes principes
scientifiques de mécanique et de
physiologie
que vousconnaissiez
déjàparvosétudes.
Vousm'avez toujourssuivi avecun
vif intérêt. C'est
avecle
cœur qu'onentreprend lesgrandes choses, c'est
avecle
cerveauqu'on les
mène àbien. S'ilm'étaitpermis deformuler cette
proposition arith-
métiquement, jedirais quela direction des hommes s'impose
avecdeuxtiersde cœuretuntiers decerveau.
Vouspossédez le cœur et le cerveau, vous serez
donc utiles à
la Société, vous enserezaussile charme.
Le « Décliillrage musculaire ».
Notrecours d'Éducationphysiquea été divisé en
trois parties
:Une partiede miseentrain ou
de
«déchiffrage musculaire
», une partiethéorique, unepartie pratique.
Quand, pourlapremière
fois, je
vousvis,
vousétiez revêtues du
costumede gymnastique, lataille
fortement serrée dans
unelarge
ceintureentoiledesangle,avecun solideanneau,comme
il convient
auxpompiers en manœuvre
d'incendie. C'est la fameuse ceinture
imposéepar la
gymnastique ancienne,
que noustrouvons dans le
Manuel de gymnastiqueet
des exercices militaires publié
en1880
1.—Depuisquecetteconférenceaétédonnée,M. lecolonel Rochet est mort,
frappépar unmalcontre lequel il avait longuementluttéen soldatcourageux.
L'arméefaitunegrande perte.LaLigueGirondinedel'Educationphysique trouva
danslecolonelRochetunami et un soutien.Ayantcomprisl'importancesociale
de l'union de la caserne et de l'école il lui avait accordé toutson concours.
Le colonelRochetalargementcontribué danslesBasses-Pyrénéesaudéveloppe¬
mentdesidéesnouvellesenEducationphysiquerationnelle.
par le Ministère de l'Instruction publique mais quiest supprimée depuistreize ans par le Manuel d'exercices physiques et de jeux scolaires, publiéen1891, parle même ministère. Ce petit incident
en ditplus long quetoutesles critiques. En 1904vousétiez équipées
commeen 1880. Ne soyez pas surprises, il en est ainsi partout, ou presque partout, dans les écoles de France, dans l'enseignement primaire et dans l'enseignement secondaire où le Manuelde 1891
est généralement ignoréetoùle Manuel degymnastique de 1880 est
àpeuprèsseul appliqué. Pourquoi ? Laraison en est bien simple.
Les professeurs de gymnastique aujourd'hui encore enfonction
ontétéinstruits avec le Manuel militaire sur lequel le Manuel uni¬
versitaire de 1880 a été copié, à peu prèstextuellement, ils conti¬
nuent donc à appliqueren1904unRèglement universitaire supprimé depuis 1891. LeMannel de gymnastique militaire de 1893 n'est pas meilleur, ilestaussimauvais.
Quant à celui de 1902, c'est un hybride appelé à disparaître,
comme tousles hybrides.
Nevous récriez pas. Je comprends votre étonnement. Voici le Rapport général fait au nom de l'Enseignement comme suite à l'Enquête sur l'Enseignement secondaire ouverte par la Chambre
des Députés, en 1899.
« Endehors del'enquêteparlementaire, dit M. Gervais, rappor-
» teur1, la Direction de l'Enseignementsecondaireapportant, avec
» unetrès aimable bonnevolontésapart de collaboration dans les
» investigations sur cepoint particulier, aadresséun questionnaire
» où on appelait sur les points spéciaux intéressant l'éducation
» physique les observations des chefs.
» Ledépouillement des réponses fournit des indicationstrèsutiles
que nous exposons en résumé
» i°
» 20 Caractèrede l'enseignement.—D'une façongénérale c'est la
» gymnastique qui forme la base de
l'éducation
physique, lagym-» nastique sommaire des exercices aux agrès sur laquelle suivant
» l'esprit d'initiative des chefs d'établissement viennent se grelfer
» des distractions ingénieuses ou des enseignements techniques
» variés
» 3° Diversespartiesde l'enseignement. —Surcetteinterrogation
» duquestionnaire la grande majorité répond: Gymnastique aux
» agrès : Trapèze, anneaux, barres fixes, barres parallèles, etc.,
» mouvements d'ensembleavec ou sans l'aide d'haltères, demas-
» sues, bâtons, etc., exercices d'assouplissements... »
Les exercices au trapèze, aux anneaux et à la barre fixe sont supprimés depuis 1891. Huit ans après, ces agrès non seulement
existaient dans les gymnases des lycées et des collèges, maisils
étaientutilisés parla grandemajorité.
Gela établit qu'en 1899le Manuel d'exercices de gymnastique et
dejeuxscolaires étaitignoréde la majorité des maîtres.
Il
enestde
mêmeen 1904, ainsiquej'ai pupersonnellement le constater, ily a quelquesjoursencore.
Tout cela prouve qu'uneréforme profonde et
radicale
de l'éduca¬tion physique est urgente,les manuels les meilleurs ne valent que parles maîtres chargés de les interpréter et de les appliquer, ces maîtresnousfont défaut.
Si pourfaireunbon civet il faut un bonlièvre, il est nécessaire
aussi de posséder un bon cuisinier. Une direction spéciale des
exercices physiques ou mieux du Service de Santé scolaire s'irn-
1.—Enquêtesurl'Enseignement secondaire.—Rapportgénéralfait au nom de la Commission de l'Enseignement avec une Introduction .généralepar M. Ribot, président de la Commission de l'Enseignement. — IV. Education physique, par AI. A. Gervais,député, rapporteur. Paqes 4 et 5.—Paris, iSqg.
N»1196.—Quatre.—Chambre desDéputés (session extraordinaire de 1899).
- 4 -
pose, car
il existe aujourd'hui
unequestion physique nationale h
Unlégerdésarroise
produit
en cemoment dans les choses de l'édu¬
cationphysique; entrele
passé,
avec sesméthodes empiriques, et le
présent, avecses
méthodes scientifiques. L'éducation physique sera
pédagogique oune serapas.La formule des Sociétés de gymnasti¬
que actuelle nous
vient de l'Allemagne,
nousla devons Jahn, ainsi
que laméthode; cette
formule est combative, elle doit avoir son
correctif dansune formule nouvelle basée sur
l'hygiène, la péda¬
gogie,la
psychologie
etla mutualité physique. Elle doit constituer
comme enSuèdeunedes branches les plusimportantes
de l'hygiène
publique etdel'enseignement scolaire, à tous les degrés. Ainsi nous
verronsl'erreurdisparaître.
Sous la forteetfermeimpulsion impriméepar un
homme dont le
nom, Mesdemoiselles, doit se graver
dans votre mémoire et que
vousdevrez graverdansla
mémoire des enfants,
parce que,grâce à
lui laréforme de l'éducationphysique vabientôt
aboutir,
grâceà
cehautesprit,j'ainommé
M. le général André, ministre de la guerre
et à M. Chaumié, ministre de l'Instruction
publique, esprit
nonmoins élevéetréformateur, unevoienouvelle s'ouvre
devant
nous.Par leFoyer et par l'Ecole
le service militaire de deux
anssera
assuré. Les contingents posséderont une
valeur plus grande ayant
été rendusplus aptes, dès
l'enfance môme,
auxchoses de l'entraî¬
nement physique.
Voyez notre département
des Basses-Pyrénées, où cependant
n'existe aucune Société de gymnastique, mais
où les sports sont
pratiqués, leshommes
ysont souples et hardis, résistants et forts,
ayantacquis ces
qualités dans les exercices physiques de plein air.
Laraceyest belleparceque
la femme elle-même s'assouplit par la
danse nationale, au caractère noble.
Donc, mon premier acte fut
de
vousfaire déposer la ceinture
tortionnairequivous
sanglait la taille
etvousempêchait de respirer
librement. Premièreconditionessentielle de tout
exercice physique
:lagymnastique
doit
êtrerespiratoire. Je pénétrai dans votre gym¬
naseouplutôtsousvotre
préau de gymnastique aux murs recou¬
verts des poussières du tan
répandu
surle sol comme dans la
généralitédesgymnases
de France, les poussières nous prirent à la
gorge dèsles
premiers exercices.
Voyant celocal si
mal aménagé, il est cependant fort honorable
pouruneécole
française, et si
peuconforme aux règles de l'hygiène
laplusélémentaire,
je
vousparlai des magnifiques salles parque¬
tées etcirées, comme des salons
de réception, spacieuses et large¬
mentaéréesquej'avais
visitées
enSuède, de Lund à Lulea, c'est-à-
diredu SudauNord; de laScanie à
laLaponie, à quelques kilomè¬
tresduCerclepolaire.
Vous avezcompris ainsi
la différence profonde qui existe entre
les deuxéducationsparla
comparaison des deux types de salles de
gymnastique; et
mieux
encorele principe de psycho-physiologie
i.—UnmiflionsixcentmilieFrançais environ pratiquentles
exercices phy¬
siques;cemillion estainsiréparti:
Vélocipédistesau3idécembre1903
1.310.228
Tireurs auieravril1903—
121.589
TouringClub
85.000
Joueursdefoot-ball etbarette (environ)
3o.ooo
Marcheurs,coureurs, canotiers,escrimeursetligueurs
divers. 36.000
Chauffeursd'automobiles
19.886
Motocyclistes
xg.816
GymnastesactifsdesSociétés de
gymnastique (environ) 3o.ooo
Soituntotalapproximatif 1.662.519
LaLigueGirondinedel'Educationphysique a,par
l'organisation de ses lendits
régionauxetlocaux,donnél'Education
physique à plus de 35.ooo jeunes gens, plus
de6.5oodeces jeunes gens,lauréats deslendits, sont
devenus des chefs dans la
Société. LaLiguedesMédecinsetdes Familles pour
l'Hygiène scolaire
aaccepté
l'institutiondeslenditsparcequ'elle est«unmoyend'interesserun
nombre plus
grandde personnesàl'éducation
physique de la jeunesse ».
— 5 —
moderne surl'actionintime de l'acteetde lapensée.Le mouvement étantde lapenséeenactionetla pensée
du
mouvement enpuis¬
sance, nous établissions ainsi comme
premier corollaire
: que plus le lieu où lemouvement seproduit
estbien aménagé, plus
lapenséequiaprésidé à son
établissement
estadéquate à
cemou¬vementlui-même; et commesecondcorolaire : que,plus ce mou¬
vement est goûté, aimé etappliqué,
plus la pensée qu'il représente
est activeetpuissante.
Pour tous ceux qui dans leur vie, n'ont
jamais
à un momentdonné subi la tyrannie impérieuse
du muscle, les
motsentraîne¬
ment, jeux, sports, éducation
physique, caractère, volonté, endu¬
rance, courage physique, etc.,n'ont pas
de
sensprécis
;le fameux
Menssemain corpore sanon'est qu'une
formule
vague,n'évoquant
aucune sensationde vieprofonde, activeetcomplète.
Si onjugede lavaleur
commerciale d'un peuple
parl'importance
des monuments élevés à ses transactions d'affaires : Entrepôts,
Bourses, etc.; de sareligiositéparla richesse
de
seséglises
;de
son espritde conquêtepar lenombre
etla nature de
sescasernes ;il est
permis de jugerde sa
valeur éducative
parl'ampleur et la bonne
tenuedesesEcoles et de sesGymnases. En Suède, à Umea età Lulea, pourneciter que deux
petites villes situées
auNord, dans
lesforêts de sapins, les gymnases sont de
véritables
monuments.EnSuède,' les écoles sont des palais et lescasernes
des maisons de
famille, aussi coquettes quedes
pensionnats de jeunes filles.
Le préaude gymnastique étant
incommode
nouschoisîmes
pournotrepremière leçonune des
allées de
votrejoli
parc.Puis, quand
letempss'y opposa nous nous
rendîmes
auréfectoire, dans
unesalled'étude ou bien sous une galerie de votre école.
Je dis
ces choses pour établir qu'on peutfaire de la bonne gymnastique
entout lieu, à condition toutefoisque celieu
soit aéré
et nonconta¬
miné parlapoussière.
Nospremières séances ont été
consacrées
audéchiffrage de vos
muscles, partant de ce principe
de psycho-dynamie
quela valeur
d'un mouvementmusculaireestenraisonde la valeur
de
salocali¬
sationdansles centres nerveux psycho-moteursrécepteurs.
Je commençai par vous faire exécuter
des
mouvements—base
que je
divisai
enfamille. Je m'appliquai surtout, par certains
mouvementsrespiratoires, à provoquer
dans les muscles inspira¬
teurs mis en fonction, une légère douleur par la tenue et par
la
répétitiondu mouvement
afin de localiser ainsi dans votre cerveau
cetteimpressionpénible et, par cettegêne
même passagère, de fixer
dansvotremémoirelavaleurphysiologique etpédagogique
de l'acte
musculaire quejevousfaisais
accomplir.
Vous constatiez ainsi que la gymnastique
rationnelle,
sousdes
apparences bénignes,
pouvait
provoquer unefatigue fort doulou¬
reuse.Vous appreniezparvous-même avec
quelle science du
mou¬vement vous deviezappliquer cette nouvelh
méthode
auxenfants
quevous auriezun
jour à éduquer physiquement. Je vous fis com¬
prendreladifférence
qui existe
entreles mouvements respiratoires
etles mouvements congestil's et
décongestifs d'où la nécessité de
bienconnaîtrelavaleur deces mouvementscar
certains d'entr'eux
de décongestifs qu'ils sont peuvent
devenir congestil's, selon la
valeurde la positionfondamentale
prise, c'est-à-dire du point d'ap¬
pui donné sur
le sol
au corps ouà
undes segments du corps.
Je vous fis exécuter quelques mouvements «
digestifs
»,appelant
votreattentionsur leurs effets dans lanutrition
générale, surtout
chez lesenfants ainsi que chezlespersonnes que
leurs occupations
professionnellesobligent à
resterlongtemps assises, ou dont les
travauxintellectuels modifientlesactes dela
digestion.
Jeconstataique vous exécutiez très
facilement tous les mouve¬
ments queje vous imposais,
plusieurs d'entre
vous serappelant les
cours que je leur
avais fait l'année précédente dans
masalle de
(*)
— 6 —
gymnastique médico-pédagogique. Jeconstatai égalementque pour si peu que nous nous yappliquions, en France,nousn'aurions rien
àenvier àla Suède enéducation physiqueféminine, carvous évo¬
quiez, parvotre élégance native,des souvenirsquej'avais rapportés
de Scandinavie.
La Pensée et le Mouvement.
Après avoir logé des empreintes musculaires dans vos localisa¬
tionscérébrales psycho-motrices, par unesuited'exercices spéciale¬
ment voulus etavoirainsi «déchiffré » vosmusclesqui s'ignoraient,
nous avons abordé la seconde partie du programme : la partie théorique.
Votreinstructiongénérale me permitdepasserrapidement surla mécanique, l'anatomie et la physiologie élémentaires du corps humain que vousconnaissiez suffisamment. Je m'appliquai à déga¬
ger les grandes lignes de contact qui existent entre les diverses
fonctions; àtraiterde quelquesquestions de philosophie biologique; àindiquer les rapportsmutuels des organes entr'eux; à bienfixer
dans votre pensée que l'équilibre est la loi fondamentale de la
nature et que cet équilibre est basé, non sur un principe de vie
établisurle repos, maisau contraire sur la lutte pour l'existence,
de même que chaque individu, cellule humaine de la société, lutte
poursemettreen équilibre dansle milieu cosmique et social où il
évolue. L'étude de lamécanique et de physiologie, dans les diverses
fonctions du corpshumainvis-à-vis de la pesanteur, de la circula¬
tion, de la respiration, de la digestion, de la musculation et du système nerveux, nous permit de mieux comprendre ces choses.
Les questions de psycho-dynamie, nouvellespour vous,vous capti¬
vèrent extrêmement. Nous n'avionsétudié jusqu'àce moment que lemécanisme matériel de la fonction humaine, nous avions vu le corps semaintenirenéquilibreparl'action des muscles s'opposant
leurs actions récipropres; la respiration s'établir d'après le jeu rythmé de lacage thoracique; lacirculation fonctionner d'après la poussée sanguine du cœur et par les modifications des pressions
aériennesetliquides de l'économie; la digestion se poursuivre le long du tube digestif où le bol alimentaire, tel un contribua¬
bletaillable etcorvéable, est saisi dès sonentrée,tourné, retourné,
malaxéettraité de tellesorte ques'étantprésentéfort riche ilensort très pauvre, après avoir été dépouillé par les leveurs d'impôts, agents du fisc, logés, sous forme de villosités, dans le petit etdans
le grosintestin. Nous avions comparéle système nerveux à l'état- major d'une armée en campagne, et dit l'importance primordiale qu'il jouedans lanutritiongénérale ainsi que dans tous les actes
de la viehumaine.
Nousarrivionsainsià l'étudecomparéede la«cérébration»etde
la« musculation». Nous avons exploré à grandspas la lisièredu
domaine sivaste etsi peu connu encore du«pourquoi »dumouve¬
mentphysique, sousl'influence de l'énergie nerveuse. Nous avons constaté quelepotentiel des centres nerveux est fixe, vis-à-vis
de
lui-même etqu'ilserépartit, par acte volontaire, aux centres psy¬
chiques,pour letravailintellectuel; etaux centrespsycho-moteurs,
pourletravailmusculaire.
Nous avons ainsi établi queles fatigues s'additionnent au lieu
de
se soustraire, puisque le potentiel est fixe. En ouvrantles deux
vannesd'une écluse onla vide plus rapidement qu'en les faisant jouer alternativement, d'après la capacité de l'eau
emmagasinée.
Ainsi, sur la cérébration etsurlamusculation,s'ouvrent desvannes qu'ilfaut savoirfaire jouerméthodiquementet cecinousa
amené à
parler de la fatigue danssesdiversesorigines et dans sesdiverses
manifestations.
Le critérium delafatiguephysique est l'inappétence,
l'insomnie,
le besoin de boire.
«Dis-moi commenttu tefatigues etje te dirai ce que tuvaux. » Tel estl'aphorismedont nous avons
développé les raisons et les
conséquencespédagogiques.J'aiété
ainsi amené à
vousparler de
la volonté,éclusierqui activelesvannes et
dont le rôle est capital
dans tout acte humain. Nous avons donc abordé l'étude dela
volonté qui fixe lescaractères.J'ai
divisé ceux-ci
entrois grandes
classes d'après la manifestation même
de la volonté, c'est-à-dire
d'après le passage du jugementà
l'acte.
Les Passifs,lesAffectifsetlesAffirmatifs.
Les Passifs qui réagis¬
sent,à la suggestion impérative du «
je
veux » ;les Affectifs qui
réagissent à la suggestion
persuasive du
«tu
peux » ;les Affirma¬
tifsquiréagissent àla suggestion
dubitative du
«tu
nepeuxpas »; puis viennentles sousdivisions : lesPassifs-Affectifs qui réagissent
tour à tour et sans fixité au je veux et autupeux, ce sont
des
hybrides, c'est-à-diredes vaincusd'avance, des
«pasde chance
», généralement des paresseux;les Rétifs qui sont des affirmatifs
« en dedans »; lesImpulsifs quisontdes
affirmatifs
« endehors
».DanslesImpulsifs nous avonsdégagé
les impulsifs à
peuprès
nor¬maux, les «tartarins» ; les impulsifs légèrement anormaux,
les
« ludomanes», affolés des sports, les alcooliques,
les morphino¬
manes, etc., affolés d'exito-moteurs; les
impulsifs
anormauxatteints
d'affections des centrespsycho-moteurs,
dégénérés, captivés, épilep-
tiques, etc. Au sujet des «
captivés
»je
vousai cité le
casde
mon malade Albert quiavaitservi à
aiguiller
mestravaux surles
questions depsycho-dynamie.
Cet aliéné voyageur partait de chez
lui dans
unétat de rêve
éveilléetfranchissait ainsi, àpied, endédoublement
de
sa person¬nalité, des distances trèsgrandes,sans fatigue
du moins apparente.
Il avaitainsi parcouru toutel'Europe, se
réveillant
auhasard des
circonstances etdeslieux,sur une granderoute, ou
le plus
souventenprison, comme vagabond.
Sa
viepouvait être comparée à
unpays accidenté decoteaux dontles sommets,
de l'état prime, c'est-
à-diredeveille, étaient éclairéspar lesmémoires
de la vie normale,
tandis que les vallées profondes,
dans lesquelles il descendait, à
l'étatsecond de rêveéveillé, étaientobscurciespar
l'oubli. Une telle
alternativedemémoiresetd'amnésies établissait des solutions
de
continuité dans lavie psychiquedecejuif-errant,
solutions de conti¬
nuité quelerappelprovoquédes
souvenirs dans l'état de sommeil
hypnotiqueimposécombla, cequime
permit de révéler à
cemalade
unegrande partiede saviepropre qu'il
ignorait,
caril oubliait
enarrivant surle sommet des « coteaux» les actes accomplis dans
«les vallées obscures» de son rêve. Intéressées, vous
m'avez
demandédevous renseigner sur la valeur
pédagogique de. la
sug¬gestion. Nous n'avons fait qu'une très courte
incursion dans ce
domaine,assez sérieuse cependantpour attirervotre
attention
surlesréactions psycho-motricesquevousrencontrez
le plus fréquem¬
mentchez vosélèves. Ceschoses-là, l'expériencevousles
apprendra
empiriquement,il m'aparubonde vous en
parler scientifiquement
afin de vous permettre d'aborder plus facilement ce
domaine si
intéressant à fouiller, je veux parler du cerveau
de l'enfant. La
pédagogie estl'artd'appliquerla bonne
suggestion à l'état de veille
etsurtout de créerdespouvoirs d'arrêt, contreles
impulsions, c'est-
à-dire des inhibitions protectrices contre les
tendances nuisibles
àl'individuet à la société. Lesinhibitions ne peuvent exister sans le concoursde bonnesimpressionsopposées aux
mauvaises impul¬
sions. Nous avons donc étudié ces impressions,
c'est-à-dire la
mémoireaveclejugement,la volontéetl'acte,
ceux-ci dépendant des
dépositions des témoins mémoriaux.
Tout cela dans la gymnas¬
tique, dira-t-on? Mais certainement,
puisque le mouvement et la
pensée ne sont qu'une seule et même
manifestation de l'activité
psychique, de même que lumière,
chaleur
etforce
nesont qu'une
seule etmêmemanifestationde lamatière agissante.Que de choses
dansunmouvementpour
qui sait l'analyser ! Combien nous nous
laissons bernerpar les
parades claironnées, les pyramides humai¬
nes, etc., de
la gymnastique actuelle qui sont à l'Education physique
cequ'est la
physique amusante des prestigitateurs aux travaux
des savants sur la
matière radiante. Il est temps d'en finir pour
l'honneur scientifiquede
la France.
Vousn'oublierezpasque
l'humanité traîne après elle une queue
aveclaquelle ont
à compter tous les conducteurs d'hommes. Les
pédagogues
sont des conducteurs, ils ont la lourde et délicate
mission deguider
l'enfant dès
sespremiers pas dans la vie. Cette
queue reste
toujours proportionnelle à la moyenne, laquelle est
également
proportionnelle à l'élite de tête. Je m'explique. Si prenant
cent hommes aupointA, vous
les faites partir en môme temps,
pour
atteindre, à la course, le point B, vous constaterez aussitôt
que le
bloc
sedissocie rapidement; une moyenne se dégage en
peloton
serré,
etde
cepeloton s'élance bientôt une élite qui prend
la tèteet quila
garde. Quant à la queue, elle s'étend à l'infini,
parce que, pourune
raison ou pour une autre, il se peut que quel¬
ques
individualités soient restées au point A et n'aient pu ou voulu
fournir la course. Cette
formule,
queje tiens du colonel Journée,
commandant le 34e
régiment d'infanterie, à Mont-de-Marsan, est
exacte, illatrouvapar
le tir, chez ses soldats. Sans la connaître, je
l'avaisétablie par mes
passifs qui constituent la queue de l'huma¬
nitéetparmes
affirmatifs qui se dégagent en tête. La proportion
dela queue est
d'environ de 70 pour cent ; de la moyenne, de 20
pourcent ; et
de la tête, de 5 pour cent. Vous retrouverez cette pro¬
portiondans
toutes les manifestations intellectuelles ou physiques
desenfants quevous aurez
à éduquer. Vous vous rappellerez ainsi
quela
bêtise humaine s'étend à l'infini et vous serez compatissantes.
Vous vousrappellerez surtoutque
si la proportion reste la même,
comme valeur
numérique, l'éducation et l'instruction élèvent le
niveaudel'humanité et quevotre
rôle consiste précisément à élever
ceniveau. Vous
n'oublierez
pas quel'émotivité reste fixe, elle est le
premier facteur
du progrès, en même temps qu'une des faiblesses
del'humanité. Elleforme
le substratum du « moi ». Vous aurez donc
àcompter avec
elle
enéducation physique, intellectuelle et surtout
morale.
Jevous ai entretenues
d'une réaction psycho-motrice peu connue
encoredespédagogues :
de l'opposition qui existe entre l'attention
etla respiration
forcées. Les poumons, replis du feuillet externe de
lavésicule
embryonnaire sont fonction du cerveau, leur point de
départ est commun.
Le feuillet externe s'est accommodé au milieu
extérieur pour
constituer les poumons et les organes des sens : peau,
ouïe, vue, goût,
odorat
;et au milieu intérieur, pour constituer le
cerveauetlamoelle
épinière. Le cerveau et les poumons ne peuvent
fonctionner profondément
ensemble, un antagonisme absolu existe
entrel'attention etla
respiration forcées. Vous aurez donc à connaî¬
trelavaleur des
réactions psycho-pneumatiques de vos enfants au
coursdesleçons
intellectuelles et physiques, afin de permettre à vos
élèves demieux
travailler
etde mieux se délasser. Dans l'attention
forcée la respiration est
courte, superficielle et légère, on respire
avecle sommetdes poumons, on
respire mal.
Sila salledeclasseest
étroite et mal aérée, la respiration est non
seulement compromisecomme
quantité mais surtout comme qualité,
lesenfants respirentdu «
tout à l'égout » aérien. Vous avez égale¬
mentconstatéqu'aprèsune
récréation tant soit peu active et animée,
parles
exercices des jambes : courses, sauts, et par les cris qui font
jouer le
diaphragme et les poumons, la mise en train du travail
intellectuel est plus
pénible qu'après une récréation plus courte
mais surtout moins active,
quelques minutes sont nécessaires à
cettemiseentrain,minutes
qui constituent le temps indispensable
audéclanchementdela
respiration
enfaveur de l'attention. Si donc
- 9 -
vous voulez gagner du temps et
faire
quele cerveau de l'enfant
emmagasine leplus
possible
avecle minimum de fatigue, vous pro¬
voquerez, aucours
même de votre leçon, quand vous constaterez
quel'attention
n'est plus soutenue, quelques mouvements du dia¬
phragmeque jevous
ai fait exécuter, mouvements que nous avons
pris dans la
famille des exercices respiratoires de notre gymnastique
rationnelle. Le bâillementdel'enfant dont
l'attention est trop solli¬
citéeestune défensedu cerveaupar les poumons, ou
mieux par le
diaphragme; de même
les rires subits, les cris, les gestes brusques
sont des détentes quelanature impose, vous
devez les considérer
le plus souvent commme une
réaction psycho-motrice bienfaisante.
Vous distinguerez doncce
qui revient dans
cesmanifestations, à la
physiologie et à
l'hygièné mentale de l'enfant, de ce qui revient à
l'insubordination. Vous réprimez
celle-ci, mais
vousrespecterez et
vous faciliterezcelles-là. Punirdans de
tels
casc'est commettre une
doublefaute de physiologie et de
psychologie. Souvenez-vous que
les natures vives, àrespiration
active doivent être traitées différem¬
mentdes naturesmolles, àrespiration
plus lente. Vous n'oublierez
pas que l'enfant est un «
tube digestif » ; que l'adolescent est un
«vésicule pulmonaire»,etque
l'adulte seul est et a le devoir d'être
un « cerveau».
Jusqu'àl'âge de sept
à dix
ans,votre attention sera surtout portée
surlafonction nutritive, solide et
liquide
;de sept à dix
ans,jus¬
qu'àvingt et
vingt-deux
ans,les poumons jouent un rôle important,
la nutrition gazeuseestplus
profonde
;le cerveau ne se développant
complètementqu'entre trente
et quarante ans, vous vous direz que
l'enfantnepeutle faire
fonctionner trop durement sous peine de
l'useravant le moment physiologique de son
complet développe¬
ment. Unejusteapplication
de l'attention et de la respiration vous
permettrad'obtenir
des résultats pédagogiques certains. Vous n'ou¬
blierez pas que si on
marche
avecsesmuscles, si on court avec ses
poumons, si on
galope
avecson cœur,si on résiste avec son esto¬
mac « onarrive avecsoncerveau ».
Savoir bien jouer du cerveau
de l'enfant c'est savoir rendre une
nation plus forte. Ces choses I
sont d'application courante
dans les écoles suédoises où l'enfant
travaille autant et plus que dans
les écoles françaises. Au cours
d'une leçon un peu
difficile
oulongue le professeur s'arrête, fait
exécuterquelques mouvements
de gymnastique respiratoire pen¬
dantdeuxoutroisminutes, puisil
reprend
son cours.Ce procédé
pédagogique a
fait
ses preuvespratiques, il donne satisfaction à la
psycho-physiologie. Je
vousle recommande, vous l'emploierez. Vous
devezéviter lafatiguechez
l'enfant, je parle de la fatigue qui irrite.
Je vous aientretenues de ses trois
grandes manifestations, de ses
origines diverses et
des
moyensde l'éviter ; de la petite fatigue ou
lassitude qu'ilfaut
savoir
provoquerphysiquement autant qu'intel¬
lectuellement parce qu'elle
tonifie après le repos ; de la grande
fatigue qui irrite,
énerve, supprime le sommeil, etc il faut
l'éviter; du surmenage qui
dissocie le
«moi
»,qui provoque des
phénomènes
pathologiques, souvent graves, cette fatigue il faut a
redouter commelepiredesmalheurs
qui puisse arriver au cerveau
de l'enfant.
Jevous aiditquela
machine humaine s'échauffe et s'use comme
lesmachinesindustrielles;je vous
ai cité des observations récentes
queje
venais de faire
surdes soldats qui s'entraînaient pour une
marche de 5okilomètres, dontona
quelque
peuparlé ces derniers
temps. La température
du
corpsde ces soldats, à l'arrivée de
5okilomètres d'essai àl'entraînement,
s'élevait à 38° 5
—39° et 39°9,
température delièvre
violente qui indiquait une combustion orga¬
niqueintense.
Cette température constituait une blessure physiolo¬
gique.Les
réflexes rotuliens étaient abolis, le cœur était fatigué,
lepouls faible.
Vous
savezainsi que l'entraînement intensif peut
provoquerdes
désordres organiques graves. Par vos conseils vous
pourrezplus