Avertissement général sur l’évaluation des risques
Les informations sur les bio-agresseurs qui sont données dans ce bulletin correspondent à des observations réalisées dans quelques parcelles seulement. Elles ne peuvent en aucun cas remplacer les observations de chaque producteur dans ses cultures.
Le risque annoncé correspond au risque potentiel connu des rédacteurs, sans tenir compte de la façon dont les problèmes peuvent être gérés par les producteurs dans les abris ou les parcelles.
En culture sous abri plus encore que dans d’autres types de cultures, chaque parcelle est une entité spécifique, plus ou moins isolée de l’extérieur. L’arrivée et l’évolution des problèmes sanitaires dans ces parcelles, même si elles sont influencées par les conditions extérieures (pression des ravageurs, environnement, climat…), dépendent aussi beaucoup du type d’abri, des équipements, des techniques culturales et surtout de la stratégie mise en œuvre par le producteur.
Cultures Tomate sous abri page 2
Aubergine sous abri page 5 Fraise sous abri page 7 Concombre sous abri page 9
Melon sous abri page 10
Melon plein champ page 12 Courgette sous abri page 13
Courge plein champ page 15 Salade plein champ page 16
Carotte page 16
Navet page 18
Autres cultures : oignon, ail page 19 Δ Note nationale Abeilles page 19
Fréquence de parution :
La parution du bulletin a lieu tous les 15 jours, sauf piégeage ou information particulière.
Bulletin n°95
18 mai 2015
TOMATE SOUS ABRI
Culture en hors sol : 4 parcelles en cours
Plantation Nb de parcelles Stade moyen
Début Août 1 Etêtage
Octobre 1 R13
Novembre 1 R9
Décembre 1 R5
Culture en sol : 5 parcelles en cours
Plantation Nb de parcelles Stade moyen
Février 1 R1
Mars 3 F3-F5
Avril 1 F2
Informations sanitaires d’après des observations réalisées du 1 au 17 mai 2015
PunaisesLa présence de Nesidiocoris (Cyrtopeltis) tenuis est maintenant signalée dans toutes les parcelles HS (pression faible à élevée). Des anneaux en tête de plante sont visibles. Les populations peuvent augmenter rapidement jusqu’à devenir concurrentiel pour le Macrolophus selon son niveau d’installation.
Aleurodes HORS-SOLTrialeurodes vaporariorum est présente dans toutes les parcelles sur 60 à 100 % des plantes.
Fumagine et miellat sont observés dans les foyers.
Dans certaines parcelles, après une période critique, les Macrolophus se trouvent maintenant à un bon niveau d’installation et parviennent à contrôler les populations d’aleurodes (voir graphiques ci-dessous). Dans d’autres parcelles, les Macrolophus sont moins nombreux et les aleurodes ont pris le dessus. L’arrivée des Cyrtopletis fragilise les Macrolophus mais aident au contrôle des aleurodes.
Illustration des suivis d’effectifs d’aleurodes sur deux parcelles du réseau utilisant la PBI avec Macrolophus dans des créneaux différents :
Plantation d’été :
Dans cette parcelle conduite en PBI, la pression baisse considérablement : plus que 70% des plantes présentent des aleurodes adultes cette semaine, avec des niveaux d’effectifs réduits.
Même si les larves sont encore nombreuses, les populations de Macrolophus très élevées contrôlent la population et n’ont pas permis au Cyrtopeltis de s’installer. Au stade de l’étêtage, la situation sanitaire de fin de culture promet d’être satisfaisante vis-à-vis de l’aleurode.
Plantation d’automne :
Dans la parcelle d’automne initialement la plus touchée, on constate aussi une belle réduction des effectifs d’adultes et de larves. La pression devient moyenne avec 90%
des plantes présentant des adultes et 60% des larves mais dans des effectifs inférieurs à 10/plante ! L’action des Macrolophus et parasitoïdes larvaires est maintenant évidente et permet de contrôler le ravageur.
La parcelle est confrontée au problème du Cyrtopeltis qui s’installe malgré la présence de Macrolophus et cause des dégâts en tête. Des moyens de régulation sont pris pour éviter son expansion : aspirateur et panneaux jaunes en tête.
En SOL, les aleurodes sont observés sur deux parcelles à un niveau faible.
AcariensCe ravageur est présent sur une parcelle en HS depuis plus d’un mois et a été jusqu’à présent bien contrôlé par les Macrolophus. Avec l’augmentation des températures, on observe une extension de l’attaque (20% des plantes).
Tuta absolutaLes piégeages sont les plus importants dans la parcelle hors-sol précoce avec 14 papillons /jour.
Dans les autres parcelles, les piégeages sont relativement stables, toujours à moins de 5 papillons/jour. Les plantes sont toujours indemnes de galeries : une seule parcelle en sol présente 20% de plantes avec galerie (pression faible).
PuceronsPrésence dans une parcelle en sol avec une intensité moyenne.
OïdiumDeux parcelles HS sont touchées : une à 20%, l’autre à 80%. La pression est jugéemoyenne mais peut devenir plus importante avec les conditions climatiques actuelles. Les interventions doivent être rapides pour le maîtriser.
MildiouLe mildiou est fréquemment signalé cette année. Détecté précédemment sur de très jeunes plants, il est encore observé dans deux parcelles hors du réseau au stade F3 et F5. Dans une parcelle, l’attaque est très importante et représente 80% des plantes. Dans l’autre parcelle, l’attaque est plus modérée et se restreint à une variété particulièrement vigoureuse. Les quelques épisodes de pluie survenus dans un climat déjà chaud peuvent être à l’origine de la maladie lorsque les abris ne sont pas bien aérés. L’intervention doit être rapide pour stopper le problème.
Les symptômes sont des brûlures marron observées sur toutes les parties végétales y compris les fruits (photo).
Symptômes de mildiou sur tomate
VirusToCV : Ce virus est signalé sur deux parcelles suivies en HS. Les symptômes peuvent s’accentuer avec les chaleurs et des plantes plus faibles.
Pepino : Visible sur feuilles et fruits dans deux parcelles HS, l’une avec des symptômes de mosaïque marqués sur fruits, l’autre plus légers. Ce virus de contact est facilement transmissible de plante à plante. Les symptômes sur feuilles peuvent être très différents selon les souches de Pepino présentes.
AdventicesPrésence dans 2 parcelles hors-sol de façon faible
*
SYNTHESE des niveaux de pression observésFAIBLE MOYEN ELEVE
Tuta Acariens Virus TocV Adventices Pucerons
Cyrtopeltis Virus Pepino Mildiou Oïdium
Aleurodes
AUBERGINE SOUS ABRI
Culture en sol : 4 parcelles en cours
Plantation Nb de parcelles Stade moyen
12 Mars 1 Grossissement 1rs fruits
20 Mars 1 Floraison
mi Avril 2 Floraison
Informations sanitaires d’après des observations réalisées du 1 au 17 mai 2015
AleurodesLa présence d’adultes d’aleurodes Trialeurodes vaporariorum est signalée dans deux parcelles avec des effectifs faibles à moyens. Une des parcelles a installé une PBI à base de Macrolophus pour lutter contre ce ravageur.
PuceronsLes pucerons sont observés dans une parcelle avec présence sur 10 % des plantes. La pression est jugée faible. Il est également signalé dans de nombreuses autres cultures maraîchères (poivron, melon, concombre, courgette…) de façon importante cette année pour la période. Sur aubergine, il s’agit en général du puceron Macrosiphum euphorbiae (photo). Outre le développement de fumagine, des dégâts directs peuvent être observés sur fruit correspondant à des piqûres de nutrition qui apparaissent au grossissement du fruit.
La présence d’auxiliaires naturels est fréquemment observée et peut être renforcée par des lâchers d’Aphidius (A. colemani ou A. ervi selon l’espèce de puceron) ou des prédateurs (chrysopes, coccinelles).
PunaisesLes premières punaises Lygus sont déjà signalées dans une parcelle ! Habituellement visibles à partir de juin, elles sont donc présentes très tôt cette année, ce qui va rendre difficile la préservation des auxiliaires de PBI.
Aucun traitement compatible n’est possible.
ThripsCe ravageur est encore présent dans une parcelle avec un niveau faible. Les lâchers d’auxiliaires Amblyseius swirskii permettent de bien contrôler les populations sur le long terme.
Puceron Macrosiphum Euphorbiae
Auxiliaires naturels (larves d’Aphidoletes et momie d’Aphidius)
Dégâts des piqûres de pucerons sur fruits
AcariensLes 1rs acariens sont signalés dans une parcelle du réseau sur 10% des plantes : pression faible pour l’instant. Ce ravageur se développe particulièrement vite dans des conditions chaudes et fait suite aux dernières montées de température.
ChenillesLa présence de chenilles est signalée dans une parcelle sur 20% des plantes. Les dégâts d’abord observés sur feuilles (trous) atteignent rapidement les fruits qui deviennent non commercialisables.
AutresDes forficules (perce-oreilles) sont signalés dans une parcelle.
Ces insectes en faibles quantités ne causent pas de problèmes particuliers et peuvent même participer à la prédation de ravageurs comme le puceron. En grand nombre, ils peuvent dégrader les jeunes plantes au niveau du collet, des feuilles ou de l‘apex. Avec une activité nocturne, ils sont difficiles à voir en journée et se cachent dans les jeunes feuilles.
*
SYNTHESE des niveaux de pression observésFAIBLE MOYEN ELEVE
Aleurodes Lygus Chenilles Punaises Forficule Thrips
Pucerons
FRAISE SOUS ABRI
Le réseau d’observation est réalisé actuellement sur les variétés de printemps sur un total de 12 parcelles :
Drosophila suzukiiLes larves se développent dans le fruit et détruisent la chair. On observe des dégâts de Drosophila suzukii sur fruits dans 2 parcelles fixes, avec de 2 à 5 % de fruits atteints. Par contre, on signale des dégâts dans plusieurs secteurs avec des intensités variables. Le risque est élevé et la vigilance s’impose partout.
Dégâts de Drosophile sur fruit
PuceronsOn observe la présence de pucerons dans 3 parcelles d’observation, avec 7 à 20 % de plantes touchées et des niveaux d’attaque faible à moyen. Hors parcelle d’observation, on observe parfois la présence de pucerons dans plusieurs cultures avec des niveaux élevés.
Pucerons sur fraisier
AcariensOn observe la présence d’acariens dans 3 parcelles d’observation, avec 7 à 90 % de plantes touchées et des niveaux d’attaque faible à élevé.
ThripsOn observe la présence de thrips dans 3 parcelles d’observation, avec 10 à 20 % de plantes touchées des niveaux d’attaque faible.
Type de culture
Nombre de parcelles en cours d’observations
Département Stade
Serre
chauffée 4 13, 84 Fin de récolte du 1er jet, remontée
Serre
froide 8 06, 13, 83, 84 Récolte
OïdiumOn observe la présence d’oïdium dans une parcelle d’observation avec 10 % de plantes touchées et un niveau d’attaque faible. Hors parcelle d’observation, on signale la présence de la maladie sur 20 % des plantes avec un niveau d’attaque moyen.
Dégâts d’oïdium sur fruit
BotrytisHors parcelle d’observation on signale des dégâts de Botrytis sur 30 % des plantes avec un niveau d’attaque élevé.
On signale plusieurs cas récents de Botrytis sur fruits notamment sur Cléry plants frigo.
Dégâts de Botrytis sur fruit
CONCOMBRE SOUS ABRI
Culture en sol : 4 parcelles en cours
Plantation Nb de
parcelles Stade moyen
26 mars 1 Début récolte
1er avril 1 Grossissement
mi Avril 2 Grossissement 1r fruit
Informations sanitaires d’après des observations réalisées du 1 au 17 mai 2015
PuceronsLes pucerons sont observés dans une parcelle avec un niveau faible et restreint à des foyers (20% des plantes concernées). En PBI, des lâchers de parasitoïdes sont possibles pour renforcer l’action des auxiliaires naturels souvent observés (Aphidoletes, Aphidius).
Le développement de foyers peut provoquer des arrêts de croissance des plantes touchées. Par ailleurs, le puceron est aussi vecteur de viroses même à un niveau faible. Ces virus provoquent généralement des mosaïques sur feuilles et sur fruits. Certaines variétés comme Diapason, Bowing et Dreamliner apportent une tolérance génétique au CMV transmis par puceron.
AleurodesDeux parcelles du réseau sont concernées avec une pression faible à moyenne. Dans une parcelle, les ravageurs sont localisés sur un foyer (4 à 10 adultes par plante).
NématodesUn cas grave de nématodes sur concombre est signalé avec affaiblissement important des plantes au stade début récolte. Les nématodes sont virulents même sur cultures greffées (les porte-greffes utilisés en concombre n’ont pas de tolérance nématodes contrairement à ceux utilisés en tomate).
OïdiumPrésence dans une très jeune parcelle sur la variété Diapason avec 10% des plantes touchées.
Cette maladie se développe assez rapidement sur le concombre et doit être surveillée de près.
Il existe des variétés plus ou moins tolérantes à l’oïdium.
*
SYNTHESE des niveaux de pression observésFAIBLE MOYEN ELEVE
Aleurodes Pucerons Oïdium
Nématodes
MELON SOUS ABRI
Culture sous abris : 8 parcelles fixes en cours d’observation Date de
plantation
Nb de
parcelles Stade Zone
25 février 2 Pré-récolte
Bouches-du- Rhône &
Vaucluse 5-10 mars 2 Grossissement des
fruits Vaucluse
15-25 mars 2 Nouaison Bouches-du-
Rhône 1er-10 avril 2 Floraison femelle Vaucluse
PuceronsLa présence de pucerons s’intensifie et se généralise avec un niveau de présence faible à moyen : sur 4 parcelles au stade grossissement des fruits, on
observe 10 à 20% de plantes présentant 1 à 5 pucerons, 0 à 10% de plantes présentant 5 à 20 pucerons et 0 à 10% de plantes présentant plus de 20 pucerons par plante. Sur 2 parcelles, on observe également la présence de parasitoïdes (momies) ou de coccinelles.
Sur 2 parcelles hors parcelles d’observations, on observe également un niveau moyen à élevé de pucerons avec 20 à 30% de plantes présentant plus de 20 pucerons par plante
Pucerons noirs Aphis gossypii
OïdiumHors des parcelles d’observation, une parcelle au stade nouaison présente une attaque élevée d’oïdium, avec 40%
de plantes touchées.
Oïdium sur melon
AcariensSur une parcelle au stade grossissement des fruits, on observe une présence faible d’acariens avec 20%
de plantes touchées.
Sur une parcelle hors parcelles d’observations au stade nouaison, on observe une attaque moyenne d’acariens, avec 20% de plantes touchées.
Symptômes d’acariens sur melon
Nématodes à gallesOn signale encore un cas assez grave de nématodes sur une parcelle de melon plantée début avril : perte de vigueur et flétrissement des plantes.
MineusesSur les 8 parcelles observées, 1 parcelle présente une attaque faible de mineuses avec 20% de
MELON PLEIN CHAMP
Culture en plein champ : 7 parcelles en cours d’observation Date de
plantation
Nb de
parcelles Stade Zone
30 mars -
6 avril 2 Floraison
femelle
Bouches-du- Rhône &
Vaucluse 16 - 20
avril 2 Développement
végétatif Vaucluse 29 avril -
4 mai 3 Reprise
Bouches-du- Rhône &
Vaucluse
PuceronsSur une parcelle, on observe une attaque faible de pucerons, avec 10% de plantes présentant 5 à 20 pucerons par plante.
Mildiou – Niveau de risque Au 11 mai :Niveau de risque Stations météo Exposition
vers le 1er avril
Exposition vers le 15 avril
Exposition vers le 1er mai
Exposition vers le 15 mai
13 St Martin de Crau -8 -8 -12
Tarascon -8 -8 -12
84
Carpentras -8 -8 -12
Piolenc -8 -8 -12
Villelaure -8 -8 -12
Quelle date d’exposition prendre pour vos parcelles ?
Parcelle plein champ non couvert date début d’exposition = date plantation Parcelle plein champ sous chenille date début d’exposition = date débâchage Parcelle plein champ sous bâche date début d’exposition = date plantation
Interprétation Faible
-14 à -9
Pas de franchissement de seuil de tolérance, sauf cas exceptionnel : problèmes liés à des défauts d’irrigation à surveiller (fuites).
Moyen -9 à -4
Surveiller les prévisions météorologiques pour retarder les interventions éventuelles, franchissement du seuil de dégâts possible çà et là au cours de la prochaine pluie.
Elevé -4 à 0
Surveiller les prévisions météorologiques pour retarder les interventions éventuelles, franchissement du seuil de dégâts possible au cours de la
prochaine pluie.
Très élevé
0 à +4 Franchissement généralisé du seuil de risque en toute situation
Simulation issue du modèle melon mildiou Milmel - DGAL/Inoki®
Acquisition des données météo Cirame et CAPL.
COURGETTE SOUS ABRI
Parcelles fixes du réseau : Date de
plantation
Nbre de
parcelles Stade Zone
mi-février 1 récolte Sud 13
mi-mars 1 récolte Sud 13
OïdiumLa présence d’oïdium progresse dans une parcelle. Un grand nombre de plantes sont touchées avec quelques taches par feuille.
Deux espèces de champignons sont responsables de la maladie : Podosphaera xanthi et Golovinomyces cichoracearum. Ils peuvent se développer avec des températures comprises dans une plage assez large et ne nécessitent pas des conditions d’hygrométrie très élevées pour germer (même si les conditions optimales à leur développement restent des conditions d’hygrométrie plutôt élevées surtout pour Podosphaera xanthi).
Golovinomyces cichoracearum peut s’attaquer à une gamme d’hôtes importante, plus de 200 espèces.
Pour limiter le développement de la maladie :
- Assurer une élimination manuelle des premières feuilles atteintes. Sortir des abris dans un sac plastique les feuilles touchées et les détruire (en utilisant un sac plastique, on limite la dispersion des spores du champignon dans la serre).
- Aérer suffisamment les abris pour éviter d’avoir des hygrométries trop élevées.
- Gérer la fertilisation azotée pour éviter tout excès et consommation de luxe des plantes qui les rendent sensibles à la maladie.
- Choisir des variétés plus tolérantes à l’oïdium.
Le champignon se développe généralement d’abord sur les feuilles basses des plantes, soit les plus vieilles feuilles.
Oïdium sur feuille de courgette
PuceronsLes pucerons sont présents dans les deux parcelles du réseau, à un niveau faible pour l’une (quelques individus isolés) et moyen pour l’autre avec quelques plantes présentant un nombre plus important d’individus.
Les pucerons peuvent provoquer d’importants dégâts directs et être vecteurs de virus. Différentes espèces de pucerons peuvent être observées sur courgette, des pucerons noirs Aphis gossypii, les plus fréquents, et des pucerons verts Myzus persicae, Macrosiphum euphorbiae, Aulacorthum solani.
Aphis gossypii sur courgette
En cas de foyer, pour limiter le développement des pucerons, assurer une élimination manuelle des premières feuilles atteintes. Les mettre dans un sac plastique (pour éviter la dispersion des pucerons), les sortir des abris et les détruire.
En protection intégrée, pour lutter contre les pucerons, on introduit dans les abris des parasitoïdes auxiliaires par des apports en vrac et/ou par l’utilisation de plantes relais.
L’auxiliaire à utiliser dépend de l’espèce de puceron présent sur les plantes. Des insectes prédateurs comme les coccinelles et Aphidoletes aphidimyza peuvent être introduits en complément notamment sur les foyers pour limiter leur développement. Dans les cultures en protection intégrée, on observe souvent également des auxiliaires indigènes qui contribuent à la lutte contre les pucerons (syrphes, coccinelles, Aphidoletes, chrysopes...).
Dans une parcelle hors réseau en protection intégrée, on observe actuellement des pucerons répartis dans la culture mais à un niveau faible. Dans cette culture, des apports de parasitoïdes ont été réalisés et on peut voir désormais des momies d’Aphidius colemani, d’Aphidius ervi et de Praon volucre ainsi que des auxiliaires prédateurs de pucerons : larves et adultes de coccinelle et larves d’Aphidoletes.
AleurodesOn observe toujours dans une des parcelles des aleurodes en augmentation suite à l’éclosion des larves qui étaient présentes sur les feuilles. La population reste peu importante mais l’augmentation des températures est favorable à la multiplication des aleurodes, il faut rester vigilant.
ThripsUne parcelle présente des thrips depuis la plantation. Ces quinze derniers jours, la population (larves et adultes) est en augmentation mais reste à un niveau globalement faible. Le ravageur est peu préoccupant sur la culture mais peut être porteur de virus (notamment TSWV) et peut présenter un risque de contamination pour les tomates et poivrons des alentours.
NématodesDes attaques de nématodes se retrouvent sur différentes cultures et les courgettes ne sont pas épargnées. Une parcelle hors réseau de parcelles fixes, au stade récolte, plantation de début mars, est signalée avec des symptômes.
Acariens, noctuellesQuelques acariens et œufs de noctuelles, en très faible nombre, sont observés dans une parcelle.
Cicadelles vertesDes cicadelles vertes sont toujours observées à un niveau faible sur une parcelle, sans dégât associé.
Cochenilles farineusesDes cochenilles farineuses sont observées en faible nombre sur une parcelle.
Ce ravageur se développe le plus souvent sur culture de tomate. Les cochenilles affaiblissent les plantes par des piqûres de nutrition et l’excrétion de miellat sur lequel se développe de la fumagine.
AdventicesDans une parcelle hors réseau, on observe à un niveau faible du chénopode blanc et de l’amarante réfléchie.
COURGE PLEIN CHAMP
Date de plantation ou
semis
Nombre de
parcelles Secteur
Fin avril 1 Vaucluse
Début mai 1 Vaucluse
Mi mai 1 Vaucluse
Trois parcelles de courges musquées sont en cours d’observation dans le Vaucluse. Elles ont été plantée fin avril, début mai et mi mai et sont au stade reprise et début de développement végétatif. Aucun problème phytosanitaire n’est à signaler pour le moment.
SALADE PLEIN CHAMP
Parcelles fixes du réseau : Date de
plantation
Nbre de
parcelles Stade Zone
Mi-mars 1 -- Sud 13
Fin mars 1 16 feuilles Alpes-Maritimes
Mi-avril 1 7-9
feuilles Vaucluse
PuceronsIls sont présents sur une parcelle du réseau en cours d’observation et en légère augmentation, 25% de plantes touchées par 3 à 10 pucerons par plante.
Pucerons sur salade
CAROTTE
Parcelles fixes du réseau :
Date de semis Nombre de
parcelles Secteur
Début mars 1 Bollène
Mi décembre 1 Loriol du
Comtat
Mouche de la carotte (Psilea rosae)La mouche (Psilea rosae) est présente dans notre région essentiellement au printemps et à l’automne dans les cultures de carotte. Elle peut aussi attaquer les cultures de céleri-rave, céleri-branche, persil, fenouil, panais … Psilea rosae pond ses œufs au collet des plantes, le temps d’incubation de l’œuf est de 5 à 15 jours. La larve se développe dans la racine de carotte, elle est de couleur jaune blanchâtre brillant et mesure en fin de développement entre 8 et 10 mm. Il y a trois stades larvaires, la durée de développement est de 4 semaines en moyenne.
Les larves forment des galeries dans les racines et provoquent d’importants dégâts.
Piégeage des mouchesIl y a généralement deux vols de mouches dans notre région, un au printemps et un à l’automne.
Le piégeage des mouches de la carotte s’effectue grâce à des panneaux jaunes englués posés sur des supports. Cinq pièges sont utilisés par parcelle. Les pièges sont disposés le long de la parcelle, si possible proches d’une haie et face au vent. Le piégeage a pour but de cibler la période de présence des mouches adultes sur les parcelles.
Pièges à mouches sur une parcelle de carotte
Sur deux sites de piégeage, un à Loriol du Comtat et un à Bollène dans le Vaucluse, il n’y a pas de mouche capturée depuis la mise en place des pièges.
*
Tableaux récapitulatifs des dates de relevé : Résultats des relevés de piégeage sur une parcelle à Loriol du Comtat :Date de relevé Nombre de mouches piégées
8 avril 0
16 avril 0
22 avril 0
30 avril 0
5 mai 0
12 mai 0
Résultats des relevés de piégeage sur une parcelle à Bollène :
Date de relevé Nombre de mouches piégées
31 mars 0
7 avril 0
14 avril 0
20 avril 0
28 avril 0
6 mai 0
Modèle swatPour le modèle swat de modélisation des vols de mouche de la carotte avec les données météorologiques de Carpentras et de Bollène, la présence des mouches adultes tend à diminuer après un pic de vol atteint autour du 18-19 avril. Il n’y a pas encore eu de piégeage mais les racines seront observées avec attention à la récolte pour vérifier qu’il n’y a pas de dégâts de mouches.
NAVET
Parcelles fixes du réseau : Date de semis Nombre de
parcelles Secteur
Mi avril 1 Loriol du Comtat
Une parcelle de navet est en cours d’observation dans le Vaucluse.
Mouche du chou (Delia radicum) piégeageDes pièges à mouches ont été mis en place une sur parcelle à Loriol du Comtat début mai. Il n’y a pas de piégeage pour le moment. Ces pièges sont des bols de couleur jaune disposés sur un pied à hauteur de la végétation à l’intérieur de la parcelle.
Les œufs de mouche du chou sont pondus au collet des plantes. Les œufs éclosent au bout de 4 à 6 jours. Le développement des larves dure 3 semaines, celles-ci vont creuser des galeries dans les racines pour se nourrir. Les racines touchées ne sont plus commercialisables. Les larves se développent sur plusieurs espèces de plantes : le navet, le radis, les choux, le colza …
Mouche du chou (Delia radicum) dégât sur racineDes larves de mouches sont présentes sur 20% des racines de navet sur une parcelle hors réseau de parcelle fixe. La présence du ravageur est moyenne mais les pertes de récolte sont assez élevées car les dégâts créés par la mouche du chou sont importants.
AltisesElles sont présentes sur la parcelle en cours d’observation sur 16% des plantes observées. Leur présence est plutôt faible sur cette parcelle.
OIGNON
Mouche de l’oignon Delia antiquaDes dégâts de mouches sur une jeune culture d’oignons cébettes sont signalés dans les Alpes- Maritimes. Des attaques de mouches sur culture de poireaux avaient déjà été observées, il y a deux semaines. Les attaques sur culture d’oignons sont difficiles à estimer car on observe le début des symptômes de dépérissement des plantes. Ils sont estimés à 1% pour le moment. La mouche de l’oignon Delia antiqua parasite les oignons, poireaux et échalotes. La larve consomme les feuilles ou le bulbe.
AIL
Mouche mineuse des alliums (Phytomyza gymnostoma)La présence de mouches mineuses des alliums, Phytomiza gymnostoma, est suspectée sur ail dans les Alpes-Maritimes. Des piqûres de nutrition caractéristiques sont observées (taches rondes claires alignées le long de la feuille). Les mouches mineuses créent des galeries inter-
épidermiques dans les feuilles, lorsqu’ils grossissent les poireaux éclatent et les fûts sont déformés. On retrouve des pupes dans les feuilles, qui déprécient la qualité de la récolte notamment pour les poireaux.
Les symptômes dus aux attaques de Phytomyza gymnostoma sont différents de ceux créés par Delia antiqua car pour la première, il n’y a pas de développement de bactérie au niveau des galeries et de liquéfaction des tissus.
Pour lutter contre la mouche des alliums, on peut utiliser des filets s’il n’y a pas de pupes dans le sol et pratiquer des rotations culturales sans alliacées sensibles à ce ravageur.
Piqûres nutritionnelles Phytomyza gymnostoma
--- Crédit photo : APREL, CETA 13 et 84, Terre d’azur, Chambre d’agriculture des Bouches-du- Rhône, Chambre d’agriculture du Vaucluse, GDA du Comtat, SRPV Centre
---
Les abeilles butinent, protégeons les !
Respectez les bonnes pratiques phytosanitaires (voir ci-après)
1. Les traitements insecticides et/ou acaricides sont interdits, sur toutes les cultures visitées par les abeilles et autres insectes pollinisateurs, pendant les périodes de floraison et de production d'exsudats.
2. Par dérogation, certains insecticides et acaricides peuvent être utilisés, en dehors de la présence des abeilles, s'ils ont fait l'objet d'une évaluation adaptée ayant conclu à un risque acceptable. Leur autorisation comporte alors une mention spécifique "emploi autorisé durant la floraison et/ou au cours des périodes de production d'exsudats, en dehors de la présence des abeilles".
3. Il ne faut appliquer un traitement sur les cultures que si nécessaire et veiller à respecter scrupuleusement les conditions d’emploi associées à l’usage du produit, mentionnées sur la brochure technique (ou l’étiquette) livrée avec l’emballage de la spécialité commerciale autorisée.
4. Afin d’assurer la pollinisation des cultures, de nombreuses ruches sont en place dans ou à proximité des parcelles en fleurs. Il faut veiller à informer le voisinage de la présence de ruches. Les traitements fongicides et insecticides qui sont appliqués sur ces parcelles, mais aussi dans les parcelles voisines, peuvent avoir un effet toxique pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Il faut éviter toute dérive lors des traitements phytosanitaires.
Pour en savoir plus : téléchargez la plaquette « Les abeilles butinent » et la note nationale BSV « Les abeilles, des alliées pour nos cultures : protégeons-les ! » sur les sites Internet partenaires du réseau d'épidémiosurveillance des cultures ou sur www.itsap.asso.fr
LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS : Louis Brisson (CETA Saint Anne), Laurent Camoin (Chambre d'Agriculture des Bouches-du-Rhône), Martial Chaix (CETA d’Eyguières), Marcel Caporalino (Terre d’Azur 06), Christine Chiarri (Chambre d’Agriculture de Vaucluse - GDA Sud Luberon), Marion Chauprade (CETA du Soleil), Marianne De Coninck (CETA de Berre), Thierry Corneille (CETA de Châteaurenard), Frédéric Delcassou (CETA d’Eyragues), Jean Luc Delmas (CETA Durance Alpilles), Florian Ducurtil (CETA Saint Anne) ; Henri Ernout (CETA des serristes de Vaucluse), Sara Ferrera (Chambre d’Agriculture de Vaucluse - GDA du Comtat), Emeline Feuvrier (CETA de St-Martin-de-Crau), Isabelle Forest (Chambre d’agriculture du Var), Sylvia Gasq (Chambre d’Agriculture de Vaucluse - GDA du Comtat), Jérôme Lambion (GRAB), Catherine Mazollier (GRAB), Sabine Risso (Chambre d’Agriculture des Alpes Maritimes), François Veyrier (CETA d’Aubagne)
COMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN :
Catherine Taussig, APREL 13210 Saint-Rémy-de-Provence, taussig@aprel.fr Claire Goillon, APREL 13210 Saint-Rémy-de-Provence, goillon@aprel.fr
Daniel Izard, Chambre d’Agriculture de Vaucluse, daniel.izard@vaucluse.chambagri.fr Isabelle Hallouin, Chambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône, i.hallouin@bouches-du- rhone.chambagri.fr
N.B. Ce Bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre régionale d’Agriculture et l’ensemble des partenaires du BSV dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s’appuie, le cas échéant, sur les préconisations issues de bulletins techniques.
Action pilotée par le ministère chargé de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.