http://alexandre.boisseau.free.fr/Prive/WWW/MathsPCet/dm2.pdf
DM 2 pour le Vendredi 8 octobre 2021 PC
*Pensez à laisser une marge sur les copies, au minimum 5 cm.
Problème : Règle de Gauss pour les séries numériques
Partie 1 Un premier exemple
On considère la suite(un)nÊ1définie en posant :
∀nÊ1,un= 1 pn
n
Y
k=1
2k−1 2k
1. Programmation PYTHON.
(a) Définir une fonctionu(n)qui calcule et renvoie la valeur deun.
(b) Représenter graphiquement les 20 premiers termes des suites (un) et (nun).
(c) Que peut-on conjecturer sur le comportement de la suite (un) ? Sur la nature de la sérieX un? On définit une suite(vn)nÊ1en posant pour n∈N∗: vn=nun.
2. Simplifiervn+1
vn
et déterminer un équivalent de vn+1
vn −1 lorsquen→ +∞. 3. Démontrer que la série X
nÊ1
lnvn+1
vn
converge.
4. SoitnÊ1. SimplifierSn=
n
X
k=1
lnvk+1 vk
et en déduire que la suite (lnvn)nÊ1est convergente.
5. Démontrer que la suite (vn)nÊ1converge vers une limite`>0 et en déduire la nature de la série Pun.
Partie 2 Cas général
On considère une suite(un)nÊ1telle que un>0pour tout nÊ1et on suppose qu’il existeα∈Retβ>1 tels que :
un+1
un =1−α n+ o
n→+∞
µ 1 nβ
¶
On veut étudier la nature de la sérieX
nÊ1
un.
6. On définit une suite (vn)nÊ1en posant :
∀nÊ1,vn=nαun
et on considère un réelγtel que 1<γ<2 etγ<β. Démontrer que : vn+1
vn =1+ o
n→+∞
µ 1 nγ
¶
7. Démontrer que la série X
nÊ1
lnvn+1
vn
converge.
8. Démontrer que la suite (lnvn)nÊ1converge.
9. Démontrer qu’il existe un réelk>0 tel queunn ∼
→+∞
k nα. 10. Démontrer que la sérieP
nÊ1unconverge si, et seulement si,α>1.
11. Démontrer le résultat plus général suivant : si (un)nÊ1est une suite telle queun>0 pour tout nÊ1 et s’il existeα∈Retβ>1 tels que :
un+1
un =1−α n+ O
n→+∞
µ 1 nβ
¶
alorsPunconverge si, et seulement si,α>1 (ce résultat constitue la règle de Gauss).
Partie 3 Une autre application
On considère la suite(un)nÊ1définie en posant :
∀nÊ1,un= 1 3nn!
Yn k=1
(3k−2)
12. Déterminer des réelsaetbtels que : un+1
un =a+b n+ O
n→+∞
µ 1 n2
¶
13. Déterminer la nature de la sérieX un.
Correction DM 2
Problème : Règle de Gauss pour les séries numériques
Partie 1 Un premier exemple
1. Pour le calcul deun, on calcule tout d’abord le produit à l’aide d’une boucleforqui donne à une variablektoutes les valeurs de 1 àn(compris).
import numpy as np
import matplotlib.pyplot as plt
def u(n):
p = 1
for k in range(1,n+1):
p = p*(2*k-1)/(2*k) return p/n**0.5
Représentation graphique :
plt.plot(range(1,21),[u(n) for n in range(1,21)],'b+') plt.plot(range(1,21),[n*u(n) for n in range(1,21)],'bo') plt.xlabel("$n$")
plt.legend(["$u_n$","$nu_n$"])
2.5 5.0 7.5 10.0 12.5 15.0 17.5 20.0
n 0.1
0.2 0.3 0.4 0.5
u n
nun
On peut conjecturer les résultats suivants :
• La suite (un) converge vers 0 ;
• La suite (nun) converge vers une limite`>0 ; En supposant que ceci soit vrai, on en déduit queunn ∼
→+∞`/net on sait que la série de Riemann P1/ndiverge donc par comparaison de séries à termes positifs, la sériePundiverge.
2. PournÊ1, on a tout d’abord :
un+1
un = pn pn+1·
n+1
Y
k=1
2k−1 2k
n
Y
k=1
2k−1 2k
= pn
pn+1·2(n+1)−1 2(n+1) =
pn
pn+1·2n+1 2n+2 Ensuite :
vn+1
vn =n+1 n ·un+1
un =n+1 n ·
pn
pn+1·2n+1
2n+2= n+12 pn(n+1) vn+1
vn −1= n+12
pn(n+1)−1=n+12−p
n(n+1) pn(n+1)
On metnen facteur au numérateur et au dénominateur pour pouvoir faire intervenir les développe- ments limités usuels :
vn+1
vn −1=1+2n1 −» 1+n1
»1+n1 On rappelle :
(1+x)α=1+αx+α(α−1) 2 x2+ o
x→0(x2) On applique en 1
n ce qui est légitime puisque 1
n −−−−−→n
→+∞ 0 etα=1/2 :
… 1+1
n =1+ 1 2n− 1
8n2+ o
n→+∞
µ 1 n2
¶
1+ 1 2n−
… 1+1
n =1+ 1
2n−1− 1 2n+ 1
8n2+ o
n→+∞
µ 1 n2
¶
= 1 8n2+ o
n→+∞
µ 1 n2
¶
n→+∞∼ 1 8n2 De plus,
… 1+1
n ∼
n→+∞1 de sorte que vn+1
vn −1n ∼
→+∞
1 8n2 . 3. On utilisevn+1
vn −−−−−→
n→+∞ 1 et l’équivalent usuel ln(1+x) ∼
x→0x: lnvn+1
vn =ln µ
1+vn+1 vn −1
¶
n→+∞∼ vn+1
vn −1n ∼
→+∞
1 8n2 Ceci implique que ln(vn+1/vn) est positif à partir d’un certain rang. La sérieP
1/n2est une série de Riemann convergente donc par comparaison de séries à termes positifs la sérieP
ln(vn+1/vn) converge.
4. SoitnÊ1. On peut décomposerSn=
+∞X
k=1
(lnvk+1−lnvk) et ainsi par télescopage : Sn=lnvn+1−lnv1
La sériePln(vn+1/vn) est convergente donc ses sommes partiellesSn convergent vers une limite finieS. On a ainsi :
lnvn=Sn−1+lnv1−−−−−→
n→+∞ S+lnv1
Ceci montre que la suite (lnvn) converge.
5. Par composition des limites :
vn=eSn−1+lnv1−−−−−→
n→+∞ eS+lnv1
La suite (vn) est donc convergente et sa limite est`=eS+lnv1de sorte que`>0. On a ainsinvn−−−−−→n
`avec`6=0 donc : →+∞
un ∼
n→+∞
` n
Par définition deun,unest strictement positif à partir d’un certain rang. La série de RiemannP1/n diverge donc par comparaison de séries à termes positifs, la sériePundiverge.
Rq. Dans cet exemple, on a :
un+1
un −−−−−→n→+∞ 1
et l’application de la règle de d’Alembert n’aurait pas permis de conclure sur la nature de la sérieP
nÊ1un.
Partie 2 Cas général 6. PournÊ1 :
vn+1
vn =(n+1)α nα
un+1 un =
µ 1+1
n
¶αµ 1−α
n + o
n→+∞
µ 1 nβ
¶¶
Avec les développements limités usuels : µ
1+1 n
¶α
=1+α
n+α(α−1) 2n2 + o
n→+∞
µ 1 n2
¶
On effectue le produit : vn+1
vn = µ
1+α
n+α(α−1) 2n2 + o
n→+∞
µ 1 n2
¶¶ µ 1−α
n+ o
n→+∞
µ 1 nβ
¶¶
=1+
µα(α−1) 2 −α2
¶ 1 n2+ o
n→+∞
µ 1 n2
¶ + o
n→+∞
µ 1 nβ
¶
Comme on a par hypothèseγ<2 etγ<β, les termes en o(1/n2) et o(1/n2) sont tous deux o(1/nγ. Le terme en 1/n2est également o(1/nγ). Ainsi :
vn+1
vn =1+ o
n→+∞
µ 1 nγ
¶
7. Lorsquen→ +∞, vn+1
vn −1−−−−−→
n→+∞ 0 donc : lnvn+1
vn =ln µ
1+ µvn+1
vn −1
¶¶
n→+∞∼ vn+1
vn −1
= o
n→+∞
µ 1 nγ
¶
¯
¯
¯
¯lnvn+1 vn
¯
¯
¯
¯= o
n→+∞
µ 1 nγ
¶
La sérieP
nÊ1n−γest une série de Riemann convergente, donc par comparaison de séries à termes positifs, la sériePln(vn+1/vn) converge absolument, donc converge.
8. SoitNÊ2, par télescopage : SN=
N−1X
n=1
lnvn+1
vn =ln(vN)−ln(v1) La sérieP
nÊ1ln(vn+1/vn) étant convergente, la suite (SN)NÊ2possède une limite finie et il en est donc de même de la suite (ln(vN))NÊ2. La suite (lnvn)nÊ1est par conséquent convergente.
9. Notons`= lim
n→+∞lnvn, alors :
nαun=vn=elnvn−−−−−→n
→+∞ e` Posonsk=e`, alorskest strictement positif et un ∼
n→+∞
k nα . 10. Par comparaison de séries à termes positifs, les sériesP
nÊ1unetP
nÊ1n−αsont de même nature.
Or, la série de RiemannP
nÊ1n−αconverge si, et seulement si,α>1. Par conséquent, la sérieP
nÊ1un
converge si, et seulement si,α>1.
11. Pour mieux expliciter la situation, on écrit le terme en O(1/nβ) sous la forme : rn
nβ où (rn) représente une suite bornée. On a ainsi :
un+1
un =1−α n+rn
nβ Considérons maintenant un réelbtel que 1<b<β, alors :
un+1
un =1−α n+ rn
nβ−b· 1 nb Comme (rn) est bornée etβ−b>0, on a rn
nβ−b −−−−−→n
→+∞ 0 de sorte que : un+1
un =1−α n+ o
n→+∞
µ 1 nb
¶
Sachant queb>1, on est ramené à l’hypothèse faite au début de la partie 2. Le résultat de la question 10 s’applique de sorte quePunconverge si, et seulement si,α>1.
Partie 3 Une autre application
12. PournÊ1, on a tout d’abord après simplification : un+1
un =3(n+1)−2
3(n+1) =1− 2
3(n+1)=1− 2 3n· 1
1+n1 On peut ainsi utiliser le développement limité en 0 de 1
1+x : un+1
un =1− 2 3n
µ 1−1
n+ o
n→+∞
µ1 n
¶¶
=1− 2 3n+ 2
3n2+ o
n→+∞
µ 1 n2
¶
=1− 2 3n+ O
n→+∞
µ 1 n2
¶
On a donc le résultat demandé aveca=1 etb= −2/3.
13. On applique la régle de Gauss (question 11) : comme 2/3É1, la sériePundiverge.
Rq. On note que, dans ce cas également, la règle de d’Alembert ne permet pas de conclure.