G ERGONNE
Analyse algébrique. Démonstration de la règle de Descartes, d’après M. Gauss
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 18 (1827-1828), p. 352-359
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352 HEGLE DES SIGNES
c est- i’t-dire
que pour avoir lagravité ~~ ,
il fauten1plo,yer
la va-leur
de C
y et non cellede g.
8.
Lorsque ,
par lesphénomènes astronomiques ,
on détermineles musses des
planètes ,
ou , pour mieuxdire ,-
les rapports que cesmasses ont entre
elles
oncomprend
nécessairement dans ces nias-ses celles des
atmosphères
dont cesplanètes peuveiit
êtreenvelop- pées. Or,
il résulte de cequi précède
que la connaissance de cesmasses totales ne suffit pas pour déterminer l’Intensité de la gra-
vité,
à lasu?-face
de cesplanètes;
car, cette intensité nedépend point
des masses desatmosphères.
Ilfaut,
pour ladéterminer ,
connaître
séparément
les masses desplanètes
et celles de leurs at-rnosp~~ères ,
ou du moins leurrapport qui peut
être fort diiîerent d’uneplanète
àl’autre ,
etbeaucoup plus
considérableque
celuiqui
existe entre la masse du
sphéroïde
terrestre et celle de son atmos-phère.
.
Turin,
le 13 avril 1828.ANALYSE ALGÉBRIQUE.
Démonstration de la Règle de Descartes, d’après
M. Gauss ;
GERGONNE.
LA .
démonstrationde
laré~le de D~~~~~ ,
sur lessignes
des ra-cines des
~quadon3 ,
donnée parSegner,
etadoptée
par laplu-
"
part des auteurs de traités
élémentaires
ne laisse sans doute rien a désirer du coté de larigueur ,
mais elle est d’uneexposition
L~ 147, E !cP C Z"~;, ’B- T 7ti~ S.
353assel,
pénible ,
de 60riequ’on
neparvient
p~~ ~ sansquelque peine
yà la faire bien
comprendre
ans commençant En outre ~ la manière dont on enbrusque
laconclusion
dans les traitesd’analyse ~
sein-blerait la rendre inexacte ou du moins
incomplète.
A la vérité lesprofesseurs
habiles savent fort biensuppléer
en’ cet endroit au la-, conisme des auteurs ;
mais,
malheureusement lesprofesseurs
ne sontpas tous
habiles ,
et d’ailleurs les personnesqui
s’instruisent dans leslivres,
sans le secours d’aucunmaître ,
ne sauraientguère
sup-pléer
d’elles-mêmes aux omissionsqu’elles
yrencontrent,
Dans la dernière livraison du Journal allemand de M. Crelle
( tom. III,
pag.i.re ) ,
M. Gauss a donné une démonstration nou-velle du théorème de
Descartes, qui
n’estsujette
à aucun de cesInconvéniens ; c’est ,
pour lefond,
cette démonstration que nousnous proposons de
reproduire ici,
enn’y
faisant quequelques
chan-gemens
légers qui
nous ont paru propres à rendrel’exposition plus
claire et
plus
briève encore. Nous croyons faire en cela une chose d’autantplus agréable
à MM. les Professeurs de nosécoles ,
que ladémonstration
dela, règle
de Descartes fait actuellementpartie
duprogramme des connaissances
exigées
desaspirans à
l’Ecolepoly- technique.
Soit une
équation
en x d’undegré quelconque
dont toutes lesracines soient
supposées
connues. Soit fait leproduit
des facteurs binômesqui répondent
tant aux racinesimaginaires
de cetteéqua-
tion
qu’à
ses racinesnégatives ,
et soitreprésenté
ceproduit
par X. Soient en outre ocj3~
y, .... les racinespositives
de cetteéqua- tion ; l’équation
seraconséquemment
Soit ordonné le
produit -,Ï
suivant lespuissances
descendantes dex. Soit alors 1l~x’~ son
premier
terme que nous pouvonstoujours
supposer
positif.
Soit -Nxn sonpremier
termenrgalif;
soit-~-,Px~
354
REGLE DESSIGNES
le
premier
termepositif qui
seprésente
à la suite decelui-là ;
soit2013~~
lepremier
termenégatif qui
lesuit ,
et ainsi du reste. Soit:t [[.2"’’’
lepremier
des termes consécutifsqui
ont tous le mêmesigne jusqu’au
dernierinclusivement ;
et soit~~ ce
dernier terme ,on aura ainsi
.t~, N, P, Q,
.... U, V étant des nombrespositifs quelconques,
et~ a t~ , p, ~ 9 ..~, r~ des nombres entiers continuellenlent décroissans.
Si l’on
lutiltiplie
lepo!ynome
X par .r2013o: ~ etqu’on
ordonnele
produit
parrapport
à x , lepremier
terme duproduit
seraM.x1Tl+x. Il est
n1anifeste ,
en outre, que le terllle en x’--’-’ sera né-gatif,
que le terme en xl’~’a serapositif,
que le terme en x~7-~l,sera
négatjf,
et ainsi de suite.Quant
ati terme enx’t~‘I ,
sonsigne
sera le même que celui du terme en xu
dans .~ ,
et le dernierterme sera
I~(x~;
de sortequ’on
aura~? ~? ~ ?
""" Il/ étant des nombrespositifs quelconques.
Quant
aux termesintermédiaires,
3 sousentendus,
leurssignes dépendront,
danschaque
casparticulier,-
de la valeurnumérique
des
coefficiens ; mais , quels qu’ils soient,
on voit que, y tandis que parvenu au terme 2013A~" de(2),
on avait rencontré une seule va-riation ;
on en aura rencontré une aumoins, quand
on sera par-venu au cerrne 2013A~~ de
(3) ;
que, tandis que parvenu au terme+PxP
de(2) ~
on avait rencontré deuxvariations ;
on en aurarencontré deux au
moins, quand
on sera parvenu au terme +PlzP -,- -
de(,3) ;
qne , tandis que parvenu au terme2013(?~
de(.2) ,
onavait rencontré trois
variations ;
on en aura rencontré trois aumoins quand
on sera parvenu au terme2013~~~’
de(3),
et ainsi desuite ;
de sorte que, parvenus au terme~6~r~’
de(3),
on aurarencontré autant de variations au moins
qu’on
en avait rencontréDE DESCARTES.
-- 355dans (~)~ lorsqu’on
était parvenu au terme~- ~i~~u ;
; mais commele
signe
du dernier terme1~~
de(3)
est contraire à celui duterme
~~7~"’+’’ ~
tandis que lesigne
du dernier terme-~-Y
de(2)
est semblable à celui du terme~~7~",
il s’ensuit que . fina-lement,
parvenu au dernier terme de(3) ,
on aura rencontré toutau moins une variation de
plus qu’on
n’en avait rencontré dans(2) lorsqu’on
étaitparvenu à
son dernier terme ,c’est-à-dire,
end’autres termes 3 que dans
~(.r2013(x)
il y a tout au moins une va-riation de
plus qu’il
ne s’en trouve dans X.Par une raison tout à fait
semblable ,
il y aura tout au moins dans.X(jr2013oc)(~2013j3)
une variation deplus qu’on
n’enrencontre
dans.X(.r2013x)~
et par suite deux cl-plus
que n’en offreJ~;
il y aura de ll1êlne dans~(.r2013(x)(.r2013j3)(~2013~)
tout au moins une variationde
plus qu’il
ne s’en trouve dans~‘x-~a)~x--~~ ,
et , parsuite
tout au moins trois de
plus
que n’en renfermeX,
et ainsi de.
suite ;
de sorte que yfinalement,
lepremier
membre de laproposée (t)
devra offrir au moins autant de variations que cetteéquation.
a de racines
positives.
Si la
proposée
n’avait ni racinesnégatives
ni racinesImaginai-
res, cela reviendrait à supposer
.X~ i ,
y et laproposition
àlaquelle
nous venons de
parvenir
subsisterait dans toute sa force.Soit
présentement
uneéquation
en .17,de degré quelconque, 3J-ant
aussi ou du moinspouvant
avoir des racinesnégatives
et des ra-cines
Imaginaires. Supposons ’cette équadon complète
ou du moinsrendue
telle,
si elle ne l’est pas , par la restitution des termesqui manquent y aûectés
du coeflicleatzéro, auquel
on pourra donner d’ailleursquel signe
on voudra.Soit ensuite
changé ,
dans cetteéquation ,
lessignes
de tousles termes de rangs
pairs ,
il en résultera une transforméequi d après
cequi précède ,
aura au moins autant de variations que de racinespo~iti v’es ;
mais les racines de cetteéquation
transforméene sont autre chose que celle de la
proposée prise
ensignes
con-traires ;
donc on pourra dire aussi que cette transformée aura au356 REGLE DES SIGNES
moins autant de variations que la
proposée
aura de racinesnéga-
tives.
D’un autrecôté,
il est visiblequ’à chaque
variation de la trans-formée , répondra
une permanence dans laproposée ,
et v/ce~~e~sd;
de telle sorte que le nombre’ des permanences de la
proposée
seraprécisément égal
au nombre des variations de latraiisfortiil~e ,
d’oùil suit que la
proposée
devra offrir ait moins autant de perma-nences de
signes qu’elle
aura de racinesnégatives.
En
rapprochant
cetteproposition
de cellequi
a été démontréeen
premier lieu ,
on aura donc ce théorème :.~ ~~.~~~~’1~~.~.
Uneéqualion
ne saurait avoirplus
de racinespositi ~.~es qu’elle ~2’o~’re
devariations ,
niplus
de raci.,îesnéga-
tives
~u’et’le n’offre
de permanences designes.
Supposons présentement
que les racines de laproposée
soienttoutes
réelles,
et soient r le nombre de ses racinespositives
et r~le nombre de ses racines
négatives ;
soient deplus s
le nombrede ses variations et s’ le nombre de ses permanences de
signes ;
onaura
et,
d’après
cequi
vient d’êtredémontré ,
on ne pourra adrnettre ni r > s nir’ ) s’ ;
i les seuleshypothèses
admissibles seront doncor, il
n’y
a que les deux de laprentière ligne
dont la combinai-son
puisse
vérifierl’équation (4-);
d’où il suitqu’elles
seront seu-les cùnforn1es à la vérité. On a donc cet autre théol ènle :
~.~LO~i~~’~.~.~. Lorsque
les racines d’unePriaatlo,~
sont toutes réel-les,
le nombre de ses racinespositives
estpr~cisé~nent égal
au nom-bre de ses
t,ariati*otîs ,
J et le nombre de ses raciraesnégatives égal
au nombre de ses permanences de
signes.
Supposons présenteuleut
quel’équation
ne soit pascomplète;
destermes consécutifs
pourront
manquer enplusieurs endroits,
et cesDE DES CARTE S. 357
termes consécutifs
pourront
être en nombrepair
enquêter:~
en-droits,
et nombreimpair
end’autres ;
en outre , 3 les séries de ter- mes consécutifsmanquant
y pourront manquer tantôt entre des ter-mes effectifs de mêmes
signes
et tantôt entre des termes effectifsd,e signes
contraires.Cela
posé,
sott oc le nombre des séries de termes consécutifs man-quant
en nombrepair ,
entre deux termes effectifs de mêmesigne,
et soient Ei’1 , C~a ~ CI3 , ... ~7~ ~ les nombres de termes dont se com-
posent
t ces diversesséries ;
Soit ~
le nombre des séries de termes consécutifsmanquant,
en nombreImpair ,
entre deux termes effectifs de mêmesigne ,
et soientb l , b’2 , ~3 ?
1 .. UIb,s,
3 les nombres de termes dont secomposent
ces diversesséries ; ,/
Soit ~
le nombre des séries de termes consécutifsmanquant,
ennombre
pair,
9 entre deux termes effectifs designes contraires,
etsoient CI ,
y c2 , c~ , ... c~" les nombres de termes dont se compo-sent ces diverses séries.
Soit
enfu~ ~
le nombre des séries de termes consécutifs man-qoa~~f ~
en nombreiyair a
entre deux termes électifs designes coi-itt.iires ,
et soient~~ d~ , d3 ,
...d~ ,
les nombres de termesdont se
composent
ces diverses séries.Soient en ontre 17 et P les nombres de variations et de per-
manences
qu’eurent
les diverses séries de termes effectifs et consé- cutifs del’équation
que nous supposons du 77?.~’degré.
En considérant
qu’en général k
termesmanquant cor~s~cr~tiven~ezlt ~
font manquer
k+ 1
tant variations que permanences on aura .~’ar~. ~:Y~II.
50358 REGLF,- DES SIGNES DE DESCARTES.
~ ~}:aOl1S restituons les termes
qui nlanquent,
affectés du coeffi-’
cicnt
z;ro ,
y en donnant à cecoefficient,
dans chacund’eux,
lesigne qui peut
rendre le nombre des variations le moindreposai-
hie t
il e~t visible que le nombre total de ces variations sera seu- lementet telle sera aussi
cous é q 11 e Dl Dl e n lIa
limite que le nombre des ra-cines rcciïes
positives
ne pourradépasser.
Si
aucontraire,
nous restituons les fermesqui manquent affectés
du
coefîicieu!.xcro~
en donnant à cecoei~icier~t ,
dans chacund’eux,
le
signe qui peu
t rendre le nombre despermanences le
moindreposbibte ,
il est visible que le nombre total de ces permanences sera seu!emcntet t~l1e sera aussi
consrquernrncn t
la limite qtle le nombre des racines réel1es1 ~ ives
iie pourradépasser.
l,e ~~~;~E1~~~ lotJl des racines
réelles,
tantpositives
quenl~gali-
ves de ia
proposée
seradoue,
anplus,
le nombre de ses racines
Imaginaires
sera donc au moinson
1)*1(111 ,
en tiiett,,,tiit pour m- y=--~’ sa valeur donnée parl~équa-
111,.1
(5) ,
et’,~.’ fIni I ce ~~it ~f ~ t3iC :
.
NOUVELLE METHODE DE
RECHEUCÎIE. 359 359 T~’~’~~~~_~~~.
Le 72~~2~r~ des racinesirna~ i~~arres
d’uneéqua-
~ion
incorn~létc
est au /7ï?//2~ë~~a~
ar~ norrhre des /?r~72~J’ dont ealeest
c~cyor~r~we ,
ya~tb~~rcnté
de l’e4~~~s du no~n~~ e ~~s sehleS ~v /2~/?2-~reS
dln pClrS
de termescor?sLcutr~’s 772~/2yz/~/2/
3 ~~ar~e ~~a~~’ tc~’~eSC~~°C~I~S
de mcrr~e~Jg7~ ~
Shlt’ Ï~’ /Z~/72~r~ f~;.’S ~iCt’i~L’S C~C nD~~~rCS ~/72-’pairs a’e
t~~r,~esccnsëcut~~s /7~/2y~f?/2~ ~
~2/~~ ~~~«~~~ ~~~rr~~es~~~~ct~~s,
~~e
J/~/2~~
~~/2//"~/y~J.On trouvera, à la pag. 383 du X’lI. e Toi. du
présent
recueilet à la pag. 68 de
celi,u-ci ~ quelques
autresconséquences
de la rè-gle
de Descartes.PHILOSOPHIE MATHÉMATIQUE.
Démonstration nouvelle de quelques propriétés
des lignes du second ordre ;
Par M. BOBILLIER , professeur à l’Ecole des
arts etmétiers de Châlons-sur-Marne.
N-lus
i~iors nous proposons ~ nous proposons) dans s dans ce cequ’on qu’on
va valire , lire ~ d’appliquer d~appliquer
la !a mé-mé-thode de recherche dont nous avons
déjà
fait l’essai dans unprécé-
dent
article (
pag.3~0 ) ~
à la déinonstration dequelques propriétés
connues des
1 i g n es
du second ordre. C’est enexaminant ,
enef.’l’et
comment cette méthode conduit à -la découverte des vérités
déjà
connues,
qu’on
pourrajuger
de cequ’on peut
enespérer
dans larecherche des vérités bien
plus
nombreuses etplus importances qui
restent encore à découvrir.
1. Soient
A, B, ~lf,
BIquatre
fonctions linéairesquelconques
eti x et