HAL Id: jpa-00212895
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Submitted on 1 Jan 1962
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Fluctuations neutroniques d’un réacteur nucléaire ayant une structure en cellules
Austin Blaquière, René Castagné, Jean Cazemajou
To cite this version:
Austin Blaquière, René Castagné, Jean Cazemajou. Fluctuations neutroniques d’un réacteur nu- cléaire ayant une structure en cellules. J. Phys. Phys. Appl., 1962, 23 (S12), pp.193-200.
�10.1051/jphysap:019620023012019300�. �jpa-00212895�
193
FLUCTUATIONS NEUTRONIQUES D’UN RÉACTEUR NUCLÉAIRE
AYANT UNE STRUCTURE EN CELLULES
Par AUSTIN
BLAQUIÈRE,
RENÉCASTAGNÉ
et JEANCAZEMAJOU,
Laboratoire
d’Électronique
et de Radioélectricité de l’Université de Paris, Fontenay-aux-Roses (Seine).Résumé. 2014 La méthode de l’excitation aléatoire équivalente (1), (2) met à profit l’analogie
entre le comportement d’un réacteur nucléaire et celui de certains circuits radioélectriques usuels.
Les fluctuations de puissance peuvent alors être calculées par l’introduction d’une source de bruit convenable.
L’objet du présent rapport est de généraliser cette méthode, notamment de l’étendre au cas d’un réacteur ayant une structure en cellule, compte tenu de l’effet des neutrons retardés, et de l’appli-
quer à l’étude des fluctuations dans une cellule. On établit ainsi que les fluctuations dans une cellule sont la résultante de deux termes : un bruit poissonnien à évolution rapide, non corrélé avec les
fluctuations d’ensemble ; un bruit à évolution lente corrélé avec les fluctuations d’ensemble.
Le premier terme provient d’une « mise en ordre » rapide du système, au cours de laquelle les
cellules se mettent en équilibre entr’elles. Le deuxième terme traduit l’évolution coordonnée de l’ensemble des cellules, après extinction de la première phase transitoire.
La méthode peut être aussi appliquée au cas où la source de bruit est une source neutronique
« artificielle » modulée électroniquement.
Abstract. 2014 The method of the " noise-equivalent random excitation " (1), (2) uses the analogy
between the behaviour of a reactor and that of certain common radio electric circuits. The fluc- tuations may then be calculated by introducing into the circuit a suitable noise source.
The object of the present report is to généralise this method and in particular to extend it to
the case of a reactor having a cellular structure, with delayed neutrons, and to apply it to fluc-
tuations within a cell. It is thus shown that the fluctuations in a cell are the resultant of two terms : a rapidly evolving Poissonian noise, not related to the overall fluctuations ; a slowly evol- ving noise, when the reactor is not too far from criticality, which is related to the overall fluc- tuations.
The first term arises from rapid " ordering " of the system, during which time the cells come
mutually into equilibrium. The second term is due to the coordinated evolution of all the cells,
after the end of the first transitory phase.
The method may also be applied to the case of an " artificial " random neutron source, electro-
nicaly modulated.
PHYSIQUE PHYSIQUE APPLIQUÉE
SUPPLÉMENT 12.
.
TOME 23, DÉCEMBRE 1962, PAGE
Les fluctuations de
puissance
des réacteurs nu-cléaires ont attiré
l’attention,
au cours de ces der-nières
années,
desexpérimentateurs
et des théori- ciensspécialistes
des Piles.Dès
1947,
E. D. Courant et P. R.Wallace, puis
F. de Hoffmann en
1949,
ontdéveloppé
une théoriede ce
phénomène. Cependant
c’est surtout au coursdes
cinq
dernières années que de nombreuses études surtout orientées vers lesapplications pratiques,
ont vu le
jour.
Cet intérêt est
justifié principalement
par les considérations suivanteâ :a)
D’unepart
unbruit, quel
que soit lesystème
où il a son
origine,
est une source d’informationparticulièrement riche,
d’où l’onpeut tirer,
à condi-tion de
disposer
de méthodes dedépouillement
con-venables,
desrenseignements
sur les mécanismes internes dont lesystème
est lesiège.
b)
D’autrepart
les méthodesd’analyse
des bruitsnaturels sont
privilégiées
du fait quel’expérimen-
tateur a un rôle « d’observateur
passif »
et ne per- turbe pas lesystème qu’il étudie,
cequi
n’est pas le cas dans les autres méthodes d’étude des réac-teurs. Ainsi les
grandeurs
fondamentales seront mesurées dans les conditions de fonctionnementnaturelles,
cequi
est un sérieuxavantage :
ils’agira
ici d’une
simple
méthode « d’auscultation » dusystème.
c)
Si l’onaccepte
de s’écarterlégèrement
de cesconditions de fonctionnement
naturelles,
Onpeut
avoir recours à une « méthode d’écho » : une
pertur-
bation étant artificiellement
créée,
onanalyse
laréponse
dusystème,
c’est-à-dire son « écho ».Jusqu’ici
lesperturbations périodiques
étaientles
plus utilisées,
parexemple
cellequi
consiste àfaire osciller dans le réacteur une barre de
contrôle,
ou tout autre absorbeur de neutrons. De telles mé-
thodes, qui
se rattachent à la méthode deNyquist,
avaient cours
depuis longtemps
en radioélectricité.En
régime
linéaire lafréquence
d’oscillation appa- rait comme leparamètre
fondamentalauquel
onfait
balayer
une gamme aussi étendue quepossible,
et en
régime
non-linéaire onprend
aussi en consi-dération le
paramètre amplitude.
Cette méthode d’excitation sinusoïdale est par- fois
avantageusement remplacée
par une méthodeArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysap:019620023012019300
194,
d’excitation en
impulsions périodiques.
Mais il estbien clair que, dans tous les cas où l’on
adopte
uneméthode d’excitation
mécanique,
on est étroite-ment limité par l’inertie de l’élément
excitateur,
ce
qui
réduitbeaucoup
la gamme defréquence exploitable.
D’autre
part,
lapériodicité
de l’excitation nousécarte des conditions
naturelles, beaucoup plus qu’une
excitationaléatoire,
même artificielle. Ceci est bien clair si l’onprend
pourexemple
la méthoded’excitation en
impulsions périodiques. Chaque impulsion
introduit dans lesystème
un «pic »
neu-tronique,
et dans l’intervallequi sépare
deuximpulsions,
lesystème
résorbe cet excédent arti- ficiel. Aucontraire,
en excitation aléatoire le niveauneutronique peut
être maintenu constant enmoyenne
pendant
toute la durée de l’excitation[25].
Enfin la méthode de l’excitation aléatoire semble
une voie d’avenir
depuis qu’il
existe des sourcesneutroniques
artificielles dénuéesd’inertie,
que l’onpeut
modulerélectroniquement,
et dont le volumeest assez
petit
pourqu’il
soitpossible
de les intro- duire au sein d’un réacteur.Ainsi,
en l’état actuel de latechnique,
deuxpoints importants
doiventêtre retenus : d’une
part,
la gamme desfréquences
que l’on
peut explorer
de cettefaçon
estprati- quement illimitée ;
d’autrepart,
la méthode d’exci- tation aléatoire est laplus avantageuse
dupoint
devue
pratique,
même si dupoint
de vuepurement théorique
elle estéquivalente
à la méthode- d’exci- tationpériodique.
Cette
équivalence
se manifestant dans le faitqu’un spectre
blanc contient toutes lesfréquences,
à
part égale,
de zéro à l’infini. L’excitation aléatoire revient donc à introduire simultanément toutes lesfréquences
alors que l’excitationpériodique
les faitintervenir individuellement dans une
exploration
par
balayage.
1. Théorie de l’excitation aléatoire
équivalente.
-
L’analyse
détaillée des processusneutroniques
sources du bruit naturel est
compliquée. Cepen- dant, conf ormément
à la référence[1], [2]
ilest
possible
de lesréduire,
dupoint
de vue théo-rique,
à une source excitant unsystème
degrande
inertie.
Chaque impulsion produite
par la source écarte lesystème
de son étatinitial, après quoi
lesystème
évolue avec les constantes de
temps qui
lui sontpropres. Cela revient à
remplacer
l’ensemble des processus discontinus dont le réacteur est lesiège
par une loi d’évolution moyenne, les seules discon- tinuités étant introduites par la source
équivalente,
et ces dernières sont aléatoires.
Cette méthode
simplifie beaucoup
l’étude théo-rique puisqu’elle
conduit à assimiler le réacteur àun
système classique : système radioélectrique, mécanique, etc...,
et à leremplacer
par unsimple quadripôle (fig. 1).
A l’entrée est
placée
la source de bruitéqui- valente,
et à la sortie lesdispositifs
d’étude dubruit. Sous cette forme il est aussi bien clair
qu’il n’y
a pas de différenceprofonde
entre l’étude duFIG. 1.
bruit naturel et celle d’un bruit artificiel
produit
par une source
neutronique
aléatoire modulée par des moyensélectroniques.
Dans lepremier
cas lasource S est définie par les processus
neutroniques
naturels au sein du réacteur. Ces processus sont de différents
types,
ce sont-:a)
les fluctuations naturelles de lapetite
source autonome, enantimoine-béryllium
parexemple,
que l’on introduit
toujours
dans un réacteur(et
que l’on ne confondra pas avec la source aléa- toirement modulée dont il étaitquestion plus haut) ;
b)
les aléas dans lesphénomènes
demultipli-
cation
neutronique, absorption, fission, génération
de
précurseurs, désintégration
desprécurseurs,... ; c)
certainsphénomènes macroscopiques qui
dé-pendent
dutype
de réacteur considéré :phéno-
mènes de convection dans le
liquide modérateur,
formation de
bulles,
etc...Dans le second cas la source S est la source arti- cielle
électroniquement
modulée, .2. Méthodes
expérimentales
d’étude. - Le réac-teur étant ramené au schéma
quadripolaire
ci-dessus
(fig. 1).
les méthodes d’étude du bruit nediffèrent pas
essentiellement
des méthodes radio-électriques classiques. Pratiquement elles se ré-
duisent à trois :
a)
La méthoded’analyse spectrale qui
consiste àutiliser un filtre de sortie à bande
étroite,
et àconstruire
point
parpoint
lespectre
de sortie enfaisant varier la
fréquence
centrale du filtre.Cette méthode est assez peu
précise,
en l’étatactuel de la
technique,
car il est difficile de réaliserun filtre dont la bande
passante
soit suffisamment étroite.b)
La méthode d’autocorrélation. Cette dernière consiste à déterminer la fonction d’autocorrélation(-r)
du bruit de sortie. Parexemple
unprocédé
assez
souple
consiste àenregistrer
le bruit de sortiesur bande
magnétique,
et à introduire ledépha-
sage « au moyen d’un lecteur à deux
têtes,
la dis-tance des têtes
pouvant
êtreréglée
à volonté. Lespectre
de bruit s’en déduit par les formules de N. Wiener :W(v) : spectre
defréquence
du bruit de sortie.La méthode « a » et la méthode « b » sont théori-
quement équivalentes,
mais la méthode « b » con-duit à des résultats
expérimentaux beaucoup plus précis.
c)
La. méthode d’intercorrélation. Elle consiste àprofiter
de la connaissance de la fonction exci- tatriceS(t)
et à intercorréler lesignal
d’entréeS(t)
et le
signal
de sortie1(t).
La fonction d’intercorré- lation de ces deuxsignaux
est définie par :(la
barresupérieure indique
une moyennetempo- relle).
D’autre
part,
si ondésigne
paru(t)
laréponse impulsionnelle
duquadripôle,
on a,d’après
la for-mule de Duhamel :
On en déduit :
en
désignant
ici parss
la fonction d’autocorré- lation dusignal
d’entrée. Si le bruit d’entrée est unbruit
blanc,
cette fonction d’autocorrélation seréduit à une fonction
impulsive :
C : constante de
proportionnalité ; S(r) :
fonctionimpulsive
normalisée de Dirac.Finalement, portant
dansl’intégrale précédente,
il vient :
La détermination de la fonction d’intercorré- lation
permet
de connaitre laréponse impulsion-
nelle du
quadripôle,
donc sa fonction detransfert, et,
parsuite,
les différentsparamètres
neutro-niques
fondamentauxqui
yparticipent.
Ainsi, La
méthode de l’excitation aléatoireéqui-
valente
permet
de ramener l’étude d’un réacteurnucléaire à celle d’un
système quadripolaire usuel,
et de lui
appliquer
les méthodesexpérimentales
courantes en radioélectricité notamment.
La méthode étant
exposée
defaçon
détailléedans les références
[1], [2],
nous nous borneronsici à
préciser
les constantes detemps
d’un réacteurayant
une structure encellule,
et nouscomplè-
terons la
précédente analyse
en introduisant dans leshypothèses
un groupe de neutrons retardés.Nous en déduirons à titre
d’application l’expres-
sion du carré moyen des fluctuations
neutroniques
dans l’une des cellules.
3.
Réponse impulsionnelle
du réacteur. - Nousréférant à la
figure 2,
nousdésignerons
par 1 la cellule considérée et par 2 l’ensemble des autrescellules ;
nous introduirons une troisième cellule(numérotée 3)
affectée à l’ensemble des neutrons retardés dansl’approximation
à un groupe de neu- tronsretardés,
de constante dedésintégration
À.FIG. 2.
Nous admettrons que les .neutrons de fission se
ralentissent et se
répartissent
uniformément dansune
sphère
de ralentissement de Fermi centrée surle
point
où a eu lieu la fission. Cette dernièrehypothèse
est celle de la référence[2].
Comme
précédemment,
nous serons amenés àdistinguer
deuxparties
dans la cellule(2)
lapartie
Acorrespondant
à lasphère
de ralentissement de Fermi centrée en(1)
et lapartie
Bcorrespondant
au reste de la cellule
(2).
Nousdésignerons
paroc le
rapport
du nombre moyen des neutrons dans la cellule(1)
au nombre moyen des neutrons dans la cellule àl’équilibre ;
g
lerapport
du nombre moyen des neutronsdans la
partie
A au nombre moyen des neutrons dans l’ensemble desparties
A +B,
àl’équilibre.
On
négligera
lespertes
en cours de ralentissement et on supposera quechaque
fission donne v neu-trons
groupés,
yprécurseurs
et quechaque pré-
curseur ne donne
qu’un
neutron retardé.On a donc les relations :
dans
lesquelles
pf est la
probabilité
pour que, unecapture ayant
eu
lieu,
elle conduise à unefission ;
pa est la
probabilité
pour que, unecapture
ayanteu
lieu,
elle conduise à uneabsorption.
Ces
hypothèses
étantprécisées
nous allons établir196
le bilan
neutronique
dans les diversescellules,
etnous
appliquerons
la méthodeprécédente,
c’est-à-dire que nous déterminerons la
réponse
des diversescellules à
l’apport
d’un excédentthéorique
de1 neutron dans l’une d’elles.
Comme dans la référence
[2]
nous résumerons cebilan dans le tableau I.
Appliquant
la relation(80)
de la référence[2],
nous écrivons
l’équation
différentiellequi régit
lavariation au cours du
temps
du nombre moyen des neutrons :TABLEAU 1
ce
qui
s’écrit sous forme matricielle :Nous allons considérer de
petits
écarts à unrégime d’équilibre
enposant :
On
porte
alors dans leséquations précédentes :
Pour avoir la solution déterminons les valeurs propres de cette
matrice ; l’équation
caracté-ristique
est donnée par le déterminant :qui
sedéveloppe
suivant :La
première
racine est :Les deux autres sont données par
l’équation
dussecond
degré :
Son discriminant est
positif
pour les valeurs de kqui
.nousintéressent ; l’expression
exactedes
racines est :
Si on admet que
4Àl(1
2013k)
estnégligeable
devant
( Al
-f - 1-k’)2
on obtient pour les racines lesexpressions :
On
peut
remarquer que les valeurs m2 et m$ sontles mêmes que celles de la théorie d’ensemble
[1].
Il est intéressant d’évaluer ces constantes de
temps,
pour des valeursnumériques
données desparamètres.
A titred’exemple
nousprendrons :
1 =10-3 ; ex = 10-3 ; =10-3.
Ces valeurs sont assez
arbitraires,
mais onpeut
remarquer
qu’il parait
vraisemblable que xet P peuvent prendre
des valeursplus faibles ;
dans cecas, les
approximations
ne seraient que meilleures.Nous ferons les calculs dans trois cas : à la criti-
calité, près
de la criticalité enrégime
souscritique
et assez loin de la criticalité en
régime
souscritique également.
On obtient alors :TABLEAU II
1)
On voit que la constante detemps
ms estnulle à la
criticalité ;
elle caractérise donc l’évolu- tion lente. Par contre la constante mlqui
est appro- ximativementéquivalente à - 1 /l
- a12puisque
«et g
sontpetits
caractérisera l’évolutionrapide.
La constante m2, comme le montre le tableau ci-dessus est une constante
intermédiaire,
mais ellecaractérise une évolution
rapide
car sa valeur estplus proche
de ml que de m3. Onpeut
remarquer quelorsque
la réactivité diminue m2 serapproche
de m1
plus
vite que m...2) Lorsque
lapile
estcritique,
c’est-à-dire pour k = k’ -f- c= 1,
la constante m2 = -(c
-f-xl) jl
estla valeur donnée par les courbes de Nordheim à la criticalité.
En
résumé,
laréponse impulsionnelle
du réacteurse
présente
comme la somme de troisexponentielles
de constantes de
temps
trèsdifférentes,
les deuxpremières
caractérisent une évolutionrapide,
latroisième une évolution lente. Leur
signification physique
est la suivante :T1,
constante detemps rapide correspond
à l’éta-blissement d’un «
quasi-équilibre »
entre la cellule 1et le reste du réacteur. Une fois ce «
quasi-équilibre » atteint,
les cellulespoursuivent
leur évolution defaçon
coordonnée et leurcomportement
relève alors198
de la théorie d’ensemble. Ceci
explique
notammentque les constantes
m2 et
M3 soientjustement
lesmêmes que celles de la théorie d’ensemble. De même l’introduction dans la théorie de la cellule no 3 affectée aux neutrons retardés conduit à un
autre
type
derégime transitoire, régi par
la cons-tante de
temps T2.
Cette évolution transitoirerapide (mais
moinsrapide cependant
que laprécé- dente) correspond
à l’établissement d’unquasi- équilibre
entre les neutronsprompts
et lesprécur-
seurs.
FIG. 3.
Il est bien clair en effet que tout excédent fortuit de neutrons
prompts
parrapport
aux valeursd’équilibre
doit entraîner le «stockage » rapide
decertains
d’entr’eux,
par formation deprécurseurs.
Enfin
T3 correspond
à l’évolution coordonnée des cellules1,
2 et 3. Les processus transitoirespeuvent
êtresymbolisés
ici par :Il ne
s’agit
pas en fait de vraiséquilibres
maisde «
quasi-équilibres
» atteints trèsrapidement.
Ilest aussi intéressant de noter que cette étude n’est pas seulement
applicable
au cas des réacteurs nu-cléaires,
mais aussi à toutsystème décomposable
en cellules :
cellules réelles
correspondant
à une distributionspatiales ;
cellulesénergétiques correspondant
à unclassement des
énergies
desparticules ;
cellulescorrespondant
à tout autretype
de classement.Les
équations cinétiques
que nous avons obte-nues traduisent les
échanges
entre les différentescellules,
et leproblème
sesimplifie
considéra-blement
lorsque,
comme c’est le casici,
les cons-tantes de temps des
échanges
sont très inférieures à la constante detemps
d’évolution d’ensemble. Onpeut
alors étudierséparément
les différentsrégimes transitoires,
et l’évolution d’ensemble au cours delaquelle
les cellules évoluent defaçon
coordonnée.De même la
disparité
des constantes detemps des
évolutions transitoires, d’unepart,
et de l’évolu- tiond’ensemble,
d’autrepart, peut expliquer
desdifférences
importantes
decomportement
sous l’effet d’une sollicitation extérieure, selouqu’elle agit rapidement (choc
bref parexemple)
ou queson effet s’étale sur une
longue
durée(déformation lente).
La
rhéologie
fournit desexemples auxquels
cettethéorie
pourrait aussi,
sans doute êtreappliquée.
4. Fluctuations de la cellule 1 corrélées avec les fluctuations d’ensemble. - Une fois établi le
«
quasi-équilibre »
entre la cellule 1 et l’ensemble du réacteur(régi
par la constante detemps T1,
l’évo-lution de cette dernière est « coordonnée », ou ce
qui
revient au même « corrélée », avec l’évolution d’ensemble. C’est dire que si l’évolution d’ensemble obéit à la loiN(t),
l’évolution de la cellule 1 suit elle-même la loi :où E est un facteur de réduction :
rapport
du nombre moyen de neutrons dans la cellule aunombre moyen de neutrons dans le réacteur en
régime permanent.
La distributionneutronique
moyenne dans le
réacteur,
àl’équilibre
n’étant pasuniforme,
Edépend
évidemment de larégion
oùest localisée la cellule.
L’application
de la méthode de l’excitation aléa- toireéquivalente
nous aprécédemment
conduit àl’expression
du carré moyen des fluctuations d’en- semble(1),
ensupposant
l’existence de neutrons retardés. Sa valeur est : ,N est le nombre moyen de neutrons dans le
réacteur
aurégime.
S,
le nombre moyen de neutrons émis par seconde par lapetite
source autonome(antimoine-béryl- lium)
incluse dans le réacteur.Cette
expression peut
être mise sous une formeplus significative
si on tientcompte
de la conditiond’équilibre :
qui
se déduit aisément deséquations cinétiques
ense
plaçant
dans les conditions durégime
pourlequel on a :
’
Il vient alors :
On transformera cette
expression
enremarquant
que
Elle devient :
On remarque que les fluctuations
comportent
unterme
poissonnien
N et un terme nonpoissonnien proportionnel
à(N) 2.
Le dernier termepeut généra-
lement être
négligé.
Le carré moyen des fluctuations« corrélées » de la cellule 1 s’en déduit. On a :
d’où,
avecIl est
parfois
commode d’introduire dans cetteexpression
une sourcepartielle
liée à la cellule1,
lasource
81 qui
est intervenue dans leséquations cinétiques.
Elle est liée à S par :Finalement,
le carré moyen des fluctuations« corrélées » de la cellule 1 se met sous la forme.
5. Fluctuations
rapides
non corrélées avec lesfluctuations d’ensemble. - Il reste à évaluer le carré moyen des fluctuations
rapides
de la cellule1,
celles
qui
sontrégies
par la constante detemps Tl
Comme nous l’avons vu
plus haut,
elles ne sont pas corrélées avec les fluctuations d’ensemble. Pour cecalcul on supposera que les dimensions cie la cel- lule 1 sont suffisamment
petites
pour que les neu- trons nepuissent
ypénétrer (ou
ensortir) qu’indi-
viduellement.
On
appliquera
le deuxième théorème deCampbell
en considérantl’apport
d’un neutrondans la cellule comme une
« perturbation impulsive
unité ». Le nombre moyen de ces
perturbations
par unité detemps
est obtenu enremarquant
que, dans l’étatstationnaire,
la celluleperd
en moyenne autant de neutronsqu’elle
en gagne. Or le nombre de neutronsqui disparaissent
parcapture
dans lacellule
1,
par unité detemps
est :Le nombre de neutrons
qui apparaissent
par seconde dans la cellule1,
en moyenne, est doncégalement
Le carré moyen de la fluctuation
correspondant
aux
apports
de neutrons est donc :et le carré moyen de la fluctuation
correspondant
aux
pertes
parcapture
dans la cellule est de mêmeAinsi,
autotal,
le carré moyen de la fluctuation . du termerapide
non corrélé avec les fluctuations d’ensemble estOn voit que ce terme de bruit est
poissonnien.
6. Fluctuations résultantes de la cellule. - Fina- lement les carrés
moyens
des deuxtypes
de fluc-tuations
précédents s’ajoutent,
et l’on obtient pour carré moyen de la fluctuation résultante :On
voit,
enconclusion,
que le termenon-pois-
sonnien
proportionnel
à(N1)2,
affecté du facteur E,est d’autant
plus
faible que la cellule 1 estplus petite
relativement à l’ensemble du réacteur. Ceci revient à dire que si lerapport
des volumes de la cellule 1 et du réacteur tend verszéro,
les fluc-tuations
neutroniques
de la cellule 1 tendent à devenirpurement poisonniennes.
Or c’est le terme
non-poissonnien qu’il
est inté-ressant de mettre en évidence
expérimentalement,
car il contient en facteur les
paramètres
fonda-mentaux que l’on se propose de mesurer :
k, x, 1
...Il y a donc intérêt à
disposer
d’un facteur E aussigrand
quepossible.
Les différentstypes
de fluc-tuations de la cellule 1 sont
indiqués
sur lafigure
4.Il y a lieu aussi de considérer que, dans la pra-
tique,
les fluctuationsneutroniques
d’une cellulene
peuvent
être observéesexpérimentalement.
Toute mesure est effectuée en introduisant dans la
pile
uncompteur
de neutrons, et ondétermine,
enfait,
le nombre moyen de neutronscapturés
par seconde dans lecompteur
ainsi que ses fluctuations.Les raisonnements
précédents
sont peu modifiés sion
adopte
pour cellule élémentaire le volume du200
FiG. 4.
I. Fluctuations d’ensemble.
Il. Fluctuations lentes corrélées de la cellule.
III. Fluctuations rapide non corrélées de la cellule.
compteur.
Il y a donc intérêt àdisposer
d’un« volume détecteur » aussi
grand
quepossible.
Cependant,
comme les fluctuationsnon-poisson-
niènes sont corrélées avec les fluctuations d’en-
semble,
onpeut
aussiplacer plusieurs compteurs
en différents
points
de lapile,
et faire la sommedes
indications qu’ils
fournissent : les termes non-poissonniens,
corrélés entr’eux et avec les fluc- tuationsd’ensemble,
s’additionnent tandis que les termespoissonniens
non corréléss’ajoutent quadra- tiquement.
Onpeut
ainsiaugmenter l’importance
des
premiers
etréduire,
enconséquence,
l’effet nui-sible du bruit
poissonnien.
Onpeut
aussi mettre àprofit
la corrélationtemporelle, compte
tenu dufait que les fluctuations
non-poissonniennes
sontbeaucoup
moinsrapides
que les fluctuationspois-
sonniennes.
La méthode de l’excitation aléatoire
équivalente,
dont nous venons de donner un
exemple d’appli- cation,
conduit aussi à une déterminationsimple
dela fonction
d’autocorrélation,
et de la fonctiond’intercorrélation,
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