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Submitted on 1 Jan 1962
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Fluctuations neutroniques d’un réacteur nucléaire ayant
une structure en cellules
Austin Blaquière, René Castagné, Jean Cazemajou
To cite this version:
193
FLUCTUATIONS
NEUTRONIQUES
D’UNRÉACTEUR NUCLÉAIRE
AYANT UNE STRUCTURE EN CELLULES
Par AUSTIN
BLAQUIÈRE,
RENÉCASTAGNÉ
et JEANCAZEMAJOU,
Laboratoire
d’Électronique
et de Radioélectricité de l’Université de Paris, Fontenay-aux-Roses(Seine).
Résumé. 2014 La méthode de l’excitation aléatoire
équivalente (1), (2) met à profit l’analogie entre le comportement d’un réacteur nucléaire et celui de certains circuits radioélectriques usuels. Les fluctuations de puissance peuvent alors être calculées par l’introduction d’une source de bruit convenable.
L’objet du présent rapport est de généraliser cette méthode, notamment de l’étendre au cas d’un réacteur ayant une structure en cellule, compte tenu de l’effet des neutrons retardés, et de
l’appli-quer à l’étude des fluctuations dans une cellule. On établit ainsi que les fluctuations dans une cellule sont la résultante de deux termes : un bruit poissonnien à évolution rapide, non corrélé avec les fluctuations d’ensemble ; un bruit à évolution lente corrélé avec les fluctuations d’ensemble.
Le premier terme provient d’une « mise en ordre » rapide du système, au cours de laquelle les cellules se mettent en équilibre entr’elles. Le deuxième terme traduit l’évolution coordonnée de l’ensemble des cellules, après extinction de la première phase transitoire.
La méthode peut être aussi appliquée au cas où la source de bruit est une source neutronique « artificielle » modulée électroniquement.
Abstract. 2014 The method of the "
noise-equivalent random excitation " (1), (2) uses the analogy between the behaviour of a reactor and that of certain common radio electric circuits. The fluc-tuations may then be calculated by introducing into the circuit a suitable noise source.
The object of the present report is to généralise this method and in particular to extend it to the case of a reactor having a cellular structure, with delayed neutrons, and to apply it to fluc-tuations within a cell. It is thus shown that the fluctuations in a cell are the resultant of two terms : a rapidly evolving Poissonian noise, not related to the overall fluctuations ; a slowly
evol-ving noise, when the reactor is not too far from criticality, which is related to the overall fluc-tuations.
The first term arises from rapid "
ordering "
of the system, during which time the cells come
mutually into equilibrium. The second term is due to the coordinated evolution of all the cells,
after the end of the first transitory phase.
The method may also be applied to the case of an " artificial "
random neutron source,
electro-nicaly modulated.
PHYSIQUE PHYSIQUE APPLIQUÉE
SUPPLÉMENT 12.
.
TOME 23, DÉCEMBRE 1962, PAGE
Les fluctuations de
puissance
des réacteurs nu-cléaires ont attirél’attention,
au cours de cesder-nières
années,
desexpérimentateurs
et des théori-ciensspécialistes
des Piles.Dès
1947,
E. D. Courant et P. R.Wallace,
puis
F. de Hoffmann en1949,
ontdéveloppé
une théoriede ce
phénomène.
Cependant
c’est surtout au coursdes
cinq
dernières années que de nombreuses études surtout orientées vers lesapplications pratiques,
ont vu le
jour.
Cet intérêt est
justifié principalement
par les considérations suivanteâ :a)
D’unepart
unbruit, quel
que soit lesystème
où il a son
origine,
est une source d’informationparticulièrement
riche,
d’où l’onpeut
tirer,
à condi-tion dedisposer
de méthodes dedépouillement
con-venables,
desrenseignements
sur les mécanismesinternes dont le
système
est lesiège.
b)
D’autrepart
les méthodesd’analyse
des bruits naturels sontprivilégiées du fait que
l’expérimen-tateur a un rôle « d’observateurpassif »
et ne per-turbe pas lesystème
qu’il
étudie,
cequi
n’est pas le cas dans les autres méthodes d’étude desréac-teurs. Ainsi les
grandeurs
fondamentales seront mesurées dans les conditions de fonctionnementnaturelles,
cequi
est un sérieuxavantage :
ils’agira
ici d’une
simple
méthode « d’auscultation » dusystème.
c)
Si l’onaccepte
de s’écarterlégèrement
de cesconditions de fonctionnement
naturelles,
Onpeut
avoir recours à une « méthode d’écho » : une
pertur-bation étant
artificiellement
créée,
onanalyse
laréponse
dusystème,
c’est-à-dire son « écho ».Jusqu’ici
lesperturbations périodiques
étaient lesplus utilisées,
parexemple
cellequi
consiste à faire osciller dans le réacteur une barre decontrôle,
ou tout autre absorbeur de neutrons. De tellesmé-thodes, qui
se rattachent à la méthode deNyquist,
avaient cours
depuis longtemps
en radioélectricité.En
régime
linéaire lafréquence d’oscillation
appa-rait comme leparamètre
fondamentalauquel
onfait
balayer
une gamme aussi étendue quepossible,
et en
régime
non-linéaire onprend
aussi enconsi-dération le
paramètre
amplitude.
Cette méthode d’excitation sinusoïdale est par-fois
avantageusement
remplacée
par uneméthode
194,
d’excitation en
impulsions périodiques.
Mais il estbien clair que, dans tous les cas où l’on
adopte
uneméthode d’excitation
mécanique,
on est étroite-ment limité par l’inertie de l’élémentexcitateur,
ce
qui
réduitbeaucoup
la gamme defréquence
exploitable.
D’autre
part,
lapériodicité
de l’excitation nousécarte des conditions
naturelles,
beaucoup
plus
qu’une
excitationaléatoire,
même artificielle. Ceci est bien clair si l’onprend
pourexemple
la méthoded’excitation en
impulsions périodiques.
Chaque
impulsion
introduit dans lesystème
un «pic »
neu-tronique,
et dans l’intervallequi
sépare
deuximpulsions,
lesystème
résorbe cet excédentarti-ficiel. Au
contraire,
en excitation aléatoire le niveauneutronique
peut
être maintenu constant enmoyenne
pendant
toute la durée de l’excitation[25].
Enfin la méthode de l’excitation aléatoire semble une voie d’avenir
depuis qu’il
existe des sourcesneutroniques
artificielles dénuéesd’inertie,
que l’onpeut
modulerélectroniquement,
et dont le volumeest assez
petit
pourqu’il
soitpossible
de lesintro-duire au sein d’un réacteur.
Ainsi,
en l’état actuelde la
technique,
deuxpoints importants
doivent être retenus : d’unepart,
la gamme desfréquences
que l’onpeut
explorer
de cettefaçon
estprati-quement
illimitée ;
d’autrepart,
la méthode d’exci-tation aléatoire est laplus
avantageuse
dupoint
devue
pratique,
même si dupoint
de vuepurement
théorique
elle estéquivalente
à la méthode- d’exci-tationpériodique.
Cette
équivalence
se manifestant dans le faitqu’un
spectre
blanc contient toutes lesfréquences,
àpart
égale,
de zéro à l’infini. L’excitation aléatoire revient donc à introduire simultanément toutes lesfréquences
alors que l’excitation périodique les faitintervenir individuellement dans une
exploration
par
balayage.
1. Théorie de l’excitation aléatoire
équivalente.
-
L’analyse
détaillée des processus neutroniques sources du bruit naturel estcompliquée.
Cepen-dant,
conf ormément
à la référence[1], [2]
ilest
possible
de lesréduire,
dupoint
de vuethéo-rique,
à une source excitant unsystème
degrande
inertie.Chaque impulsion produite par
la source écarte lesystème
de son étatinitial, après
quoi
lesystème
évolue avec les constantes de
temps
qui
lui sont propres. Cela revient à remplacer l’ensemble desprocessus discontinus dont le réacteur est le
siège
par une loi d’évolution moyenne, les seulesdiscon-tinuités étant introduites par la source
équivalente,
et ces dernières sont aléatoires.
Cette méthode
simplifie
beaucoup
l’étudethéo-rique
puisqu’elle
conduit à assimiler le réacteur àun
système
classique :
système
radioélectrique,
mécanique,
etc...,
et à leremplacer
par unsimple
quadripôle (fig.
1).
A l’entrée est
placée
la source de bruitéqui-valente,
et à la sortie lesdispositifs
d’étude du bruit. Sous cette forme il est aussi bien clairqu’il
n’y
a pas de différenceprofonde
entre l’étude duFIG. 1.
bruit naturel et celle d’un bruit artificiel
produit
par une sourceneutronique aléatoire modulée par
des moyens
électroniques.
Dans lepremier
cas la source S est définie par les processus neutroniques naturels au sein du réacteur. Ces processus sont de différentstypes,
ce sont-:a)
les fluctuations naturelles de lapetite
sourceautonome,
enantimoine-béryllium
parexemple,
que l’on introduit
toujours
dans un réacteur(et
que l’on ne confondra pas avec la sourcealéa-toirement modulée dont il était
question
plus
haut) ;
b)
les aléas dans lesphénomènes
demultipli-cation
neutronique,
absorption,
fission,
génération
deprécurseurs,
désintégration
desprécurseurs,... ;
c)
certainsphénomènes
macroscopiques
qui
dé-pendent
dutype
de réacteur considéré :phéno-mènes de convection dans le
liquide modérateur,
formation debulles,
etc...Dans le second cas la source S est la source
arti-cielle
électroniquement
modulée, .2. Méthodes
expérimentales
d’étude. - Leréac-teur étant ramené au schéma
quadripolaire
ci-dessus(fig.
1).
les méthodes d’étude du bruit ne diffèrent pasessentiellement
des méthodesradio-électriques
classiques.
Pratiquement
elles seré-duisent à trois :
a)
La méthoded’analyse spectrale
qui
consiste à utiliser un filtre de sortie à bandeétroite,
et àconstruire
point
parpoint
lespectre
de sortie enfaisant varier la
fréquence
centrale du filtre.Cette méthode est assez peu précise, en l’état
actuel de la
technique,
car il est difficile de réaliser un filtre dont la bandepassante
soit suffisammentétroite.
b)
La méthode d’autocorrélation. Cette dernière consiste à déterminer la fonction d’autocorrélation(-r)
du bruit de sortie. Parexemple
unprocédé
assezsouple
consiste àenregistrer
le bruit de sortie sur bandemagnétique,
et à introduire ledépha-sage « au moyen d’un lecteur à deux
têtes,
laspectre
de bruit s’en déduit par les formules de N. Wiener :W(v) : spectre
defréquence
du bruit de sortie. La méthode « a » et la méthode « b » sontthéori-quement
équivalentes,
mais la méthode « b »con-duit à des résultats
expérimentaux
beaucoup
plus
précis.
c)
La. méthode d’intercorrélation. Elle consiste àprofiter
de la connaissance de la fonction exci-tatriceS(t)
et à intercorréler lesignal
d’entréeS(t)
et lesignal
de sortie1(t).
La fonctiond’intercorré-lation de ces deux
signaux
est définie par :(la
barresupérieure indique
une moyennetempo-relle).
D’autre
part,
si ondésigne par
u(t)
laréponse
impulsionnelle
duquadripôle,
on a,d’après
lafor-mule de Duhamel :
On en déduit :
en
désignant
ici parss
la fonctiond’autocorré-lation du
signal
d’entrée. Si le bruit d’entrée est unbruit
blanc,
cette fonction d’autocorrélation seréduit à une fonction
impulsive :
C : constante de
proportionnalité ;
S(r) :
fonctionimpulsive
normalisée de Dirac.Finalement, portant
dansl’intégrale précédente,
il vient :
La détermination de la fonction
d’intercorré-lation
permet
de connaitre laréponse
impulsion-nelle du
quadripôle,
donc sa fonction detransfert,
et,
parsuite,
les différentsparamètres
neutro-niques
fondamentauxqui
yparticipent.
Ainsi, La
méthode de l’excitation aléatoireéqui-valente
permet
de ramener l’étude d’un réacteur nucléaire à celle d’unsystème quadripolaire usuel,
et de lui
appliquer
les méthodesexpérimentales
courantes en radioélectricité notamment.La méthode étant
exposée
defaçon
détailléedans les références
[1], [2],
nous nous borneronsici à
préciser
les constantes detemps
d’un réacteurayant
une structure encellule,
et nouscomplè-terons la
précédente
analyse
en introduisant dansles
hypothèses
un groupe de neutrons retardés.Nous en déduirons à titre
d’application
l’expres-sion du carré moyen des fluctuations
neutroniques
dans l’une des cellules.
3.
Réponse impulsionnelle
du réacteur. - Nousréférant à la
figure 2,
nousdésignerons
par 1 la cellule considérée et par 2 l’ensemble des autrescellules ;
nous introduirons une troisième cellule(numérotée
3)
affectée à l’ensemble des neutronsretardés dans
l’approximation
à un groupe deneu-trons
retardés,
de constante dedésintégration
À.FIG. 2.
Nous admettrons que les .neutrons de fission se
ralentissent et se
répartissent
uniformément dans unesphère
de ralentissement de Fermi centrée surle
point
où a eu lieu la fission. Cette dernièrehypothèse
est celle de la référence[2].
Comme
précédemment,
nous serons amenés àdistinguer
deuxparties
dans la cellule(2)
lapartie
Acorrespondant
à lasphère
de ralentissement de Fermi centrée en(1)
et lapartie
Bcorrespondant
au reste de la cellule
(2).
Nousdésignerons
paroc le
rapport
du nombre moyen des neutronsdans la cellule
(1)
au nombre moyen des neutronsdans la cellule à
l’équilibre ;
g
lerapport
du nombre moyen des neutronsdans la
partie
A au nombre moyen des neutronsdans l’ensemble des
parties
A+
B,
àl’équilibre.
On
négligera
lespertes
en cours de ralentissementet on supposera que chaque fission donne v
neu-trons
groupés,
yprécurseurs
et que chaquepré-curseur ne donne
qu’un
neutron retardé. On a donc les relations :dans
lesquelles
pf est la
probabilité
pour que, unecapture ayant
eulieu,
elle conduise à unefission ;
pa est la
probabilité
pour que, unecapture
ayant
eulieu,
elle conduise à uneabsorption.
196
le bilan
neutronique
dans les diversescellules,
etnous
appliquerons
la méthodeprécédente,
c’est-à-dire que nous déterminerons laréponse
des diverses cellules àl’apport
d’un excédentthéorique
de 1 neutron dans l’une d’elles.Comme dans la référence
[2]
nous résumerons ce bilan dans le tableau I.Appliquant
la relation(80)
de la référence[2],
nous écrivons
l’équation
différentiellequi régit
la variation au cours dutemps
du nombre moyen desneutrons :
TABLEAU 1
ce
qui
s’écrit sous forme matricielle :Nous allons considérer de
petits
écarts à unrégime d’équilibre
enposant :
Pour avoir la solution déterminons les valeurs propres de cette
matrice ;
l’équation
caracté-ristique
est donnée par le déterminant :qui
sedéveloppe
suivant :La
première
racine est :Les deux autres sont données par
l’équation
dus seconddegré :
Son discriminant est
positif
pour les valeurs de kqui
.nousintéressent ;
l’expression
exactedes
racines est :
Si on admet que
4Àl(1
2013k)
estnégligeable
devant
( Al
-f -
1-k’)2
on obtient pour les racines lesexpressions :
On
peut
remarquer que les valeurs m2 et m$ sontles mêmes que celles de la théorie d’ensemble
[1].
Il est intéressant d’évaluer ces constantes de
temps,
pour des valeursnumériques
données desparamètres.
A titred’exemple
nousprendrons :
1 =10-3 ; ex = 10-3 ; =10-3.Ces valeurs sont assez
arbitraires,
mais onpeut
remarquer qu’il
parait
vraisemblable que xet P
peuvent
prendre
des valeursplus
faibles ;
dans cecas, les
approximations
ne seraient que meilleures.Nous ferons les calculs dans trois cas : à la
criti-calité, près
de la criticalité enrégime
souscritique
et assez loin de la criticalité en
régime
souscritique
également.
On obtient alors :TABLEAU II
1)
On voit que la constante detemps
ms est nulle à lacriticalité ;
elle caractérise doncl’évolu-tion lente. Par contre la constante ml
qui
estappro-ximativement
équivalente
à - 1 /l
-a12
puisque
«et g
sontpetits
caractérisera l’évolutionrapide.
La constante m2, comme le montre le tableau ci-dessus est une constante
intermédiaire,
mais elle caractérise une évolutionrapide
car sa valeur estplus
proche
de ml que de m3. Onpeut
remarquer quelorsque
la réactivité diminue m2 serapproche
de m1plus
vite que m...2) Lorsque
lapile
estcritique,
c’est-à-dire pourk = k’ -f- c
= 1,
la constante m2 = -(c
-f-xl) jl
estla valeur donnée par les courbes de Nordheim à la
criticalité.
En
résumé,
laréponse
impulsionnelle
du réacteurse
présente
comme la somme de troisexponentielles
de constantes detemps
trèsdifférentes,
les deuxpremières
caractérisent une évolutionrapide,
la troisième une évolution lente. Leursignification
physique
est la suivante :T1,
constante detemps
rapide correspond
à l’éta-blissement d’un «quasi-équilibre »
entre la cellule 1et le reste du réacteur. Une fois ce «
quasi-équilibre »
atteint,
les cellulespoursuivent
leur évolution de198
de la théorie d’ensemble. Ceci
explique
notamment que les constantesm2 et
M3 soientjustement
les mêmes que celles de la théorie d’ensemble. De même l’introduction dans la théorie de la celluleno 3 affectée aux neutrons retardés conduit à un
autre
type
derégime transitoire,
régi
par
lacons-tante de
temps
T2.
Cette évolution transitoirerapide
(mais
moinsrapide
cependant
que laprécé-dente)
correspond
à l’établissement d’unquasi-équilibre
entre les neutronsprompts
et lesprécur-seurs.
FIG. 3.
Il est bien clair en effet que tout excédent fortuit de neutrons
prompts
parrapport
aux valeursd’équilibre
doit entraîner le «stockage »
rapide
decertains
d’entr’eux,
par formation deprécurseurs.
EnfinT3 correspond
à l’évolution coordonnée des cellules1,
2 et 3. Les processus transitoirespeuvent
êtresymbolisés
ici par :Il ne
s’agit
pas en fait de vraiséquilibres
mais de «quasi-équilibres
» atteints trèsrapidement.
Ilest aussi intéressant de noter que cette étude n’est pas seulement
applicable
au cas des réacteursnu-cléaires,
mais aussi à toutsystème décomposable
en cellules :
cellules réelles
correspondant
à une distributionspatiales ;
cellulesénergétiques correspondant
à unclassement des
énergies
desparticules ;
cellulescorrespondant
à tout autretype
de classement.Les
équations cinétiques
que nous avonsobte-nues traduisent les
échanges
entre les différentescellules,
et leproblème
sesimplifie
considéra-blement
lorsque,
comme c’est le casici,
lescons-tantes de
temps
deséchanges
sont très inférieuresà la constante de
temps
d’évolution d’ensemble. Onpeut
alors étudierséparément
les différentsrégimes
transitoires,
et l’évolution d’ensemble au cours delaquelle
les cellules évoluent defaçon
coordonnée. De même ladisparité
des constantes detemps
des
évolutionstransitoires,
d’unepart,
et de l’évolu-tiond’ensemble,
d’autrepart,
peut
expliquer
des différencesimportantes
decomportement
sous l’effet d’une sollicitationextérieure,
selouqu’elle
agit
rapidement
(choc
bref parexemple)
ou que son effet s’étale sur unelongue
durée(déformation
lente).
La
rhéologie
fournit desexemples auxquels
cette théoriepourrait
aussi,
sans doute êtreappliquée.
4. Fluctuations de la cellule 1 corrélées avec les fluctuations d’ensemble. - Une fois établi le
«
quasi-équilibre »
entre la cellule 1 et l’ensemble du réacteur(régi par la
constante detemps
T1,
l’évo-lution de cette dernière est « coordonnée », ou cequi
revient au même « corrélée », avec l’évolution d’ensemble. C’est dire que si l’évolution d’ensemble obéit à la loiN(t),
l’évolution de la cellule 1 suitelle-même la loi :
où E est un facteur de réduction :
rapport
du nombre moyen de neutrons dans la cellule aunombre moyen de neutrons dans le réacteur en
régime
permanent.
La distributionneutronique
moyenne dans leréacteur,
àl’équilibre n’étant pas
uniforme,
Edépend
évidemment de larégion
oùest localisée la cellule.
L’application
de la méthode de l’excitationaléa-toire
équivalente
nous aprécédemment
conduit àl’expression du carré moyen
des fluctuations d’en-semble(1),
ensupposant
l’existence de neutronsretardés. Sa valeur est : ,
N est le nombre moyen de neutrons dans le
réacteur
aurégime.
S,
le nombre moyen de neutrons émis par seconde par lapetite
source autonome(antimoine-béryl-lium)
incluse dans le réacteur.Cette
expression
peut
être mise sous une formeplus
significative
si on tientcompte
de la conditiond’équilibre :
qui
se déduit aisément deséquations cinétiques
en seplaçant
dans les conditions durégime
pourlequel on a :
’
On transformera cette
expression
enremarquant
que
Elle devient :
On remarque que les fluctuations
comportent
unterme
poissonnien
N et un terme nonpoissonnien
proportionnel
à(N) 2.
Le dernier termepeut
généra-lement être
négligé.
Le carré moyen des fluctuations« corrélées » de la cellule 1 s’en déduit. On a :
d’où,
avecIl est
parfois
commode d’introduire dans cetteexpression
une sourcepartielle
liée à la cellule1,
lasource
81 qui
est intervenue dans leséquations
cinétiques.
Elle est liée à S par :Finalement,
le carré moyen des fluctuations« corrélées » de la cellule 1 se met sous la forme.
5. Fluctuations
rapides
non corrélées avec lesfluctuations d’ensemble. - Il reste à évaluer le
carré moyen des fluctuations
rapides
de la cellule1,
celles
qui
sontrégies
par la constante detemps
Tl
Comme nous l’avons vuplus
haut,
elles ne sont pascorrélées avec les fluctuations d’ensemble. Pour ce
calcul on supposera que les dimensions cie la
cel-lule 1 sont suffisamment
petites
pour que lesneu-trons ne
puissent
ypénétrer
(ou
ensortir)
qu’indi-viduellement.
On
appliquera
le deuxième théorème deCampbell
en considérantl’apport
d’un neutrondans la cellule comme une
« perturbation impulsive
unité ». Le nombre moyen de ces
perturbations
parunité de
temps
est obtenu enremarquant
que, dansl’état
stationnaire,
la celluleperd
en moyenneautant de neutrons
qu’elle
en gagne. Or le nombrede neutrons
qui
disparaissent par
capture
dans la cellule1,
par unité detemps
est :Le nombre de neutrons
qui apparaissent
par seconde dans la cellule1,
en moyenne, est doncégalement
Le carré moyen de la fluctuation
correspondant
auxapports
de neutrons est donc :et le carré moyen de la fluctuation
correspondant
aux
pertes
parcapture
dans la cellule est de mêmeAinsi,
autotal,
le carré moyen de la fluctuation .du terme
rapide
non corrélé avec les fluctuations d’ensemble estOn voit que ce terme de bruit est
poissonnien.
6. Fluctuations résultantes de la cellule. -Fina-lement les carrés
moyens
des deuxtypes
de fluc-tuationsprécédents
s’ajoutent,
et l’on obtient pourcarré moyen de la fluctuation résultante :
On
voit,
enconclusion,
que le termenon-pois-sonnien
proportionnel
à(N1)2,
affecté du facteur E, est d’autantplus
faible que la cellule 1 estplus
petite
relativement à l’ensemble du réacteur. Ceci revient à dire que si lerapport
des volumes de la cellule 1 et du réacteur tend verszéro,
lesfluc-tuations
neutroniques
de la cellule 1 tendent à devenirpurement
poisonniennes.
Or c’est le terme
non-poissonnien qu’il
estinté-ressant de mettre en évidence
expérimentalement,
car il contient en facteur lesparamètres
fonda-mentaux que l’on se propose de mesurer :
k, x, 1
...Il y a donc intérêt à
disposer
d’un facteur E aussigrand
que possible. Les différentstypes
de fluc-tuations de la cellule 1 sontindiqués
sur lafigure
4. Il y a lieu aussi de considérer que, dans lapra-tique,
les fluctuationsneutroniques
d’une cellulene
peuvent
être observéesexpérimentalement.
Toute mesure est effectuée en introduisant dans lapile
uncompteur
deneutrons,
et ondétermine,
enfait,
le nombre moyen de neutronscapturés
parseconde dans le
compteur
ainsi que ses fluctuations.Les raisonnements
précédents
sont peu modifiés si200
FiG. 4.
I. Fluctuations d’ensemble.
Il.
Fluctuations
lentes corrélées de la cellule. III. Fluctuations rapide non corrélées de la cellule.compteur.
Il y a donc intérêt àdisposer
d’un« volume détecteur » aussi
grand
quepossible.
Cependant,
comme les fluctuationsnon-poisson-niènes sont corrélées avec les fluctuations
d’en-semble,
onpeut
aussiplacer plusieurs
compteurs
en différents
points
de lapile,
et faire la sommedes
indications
qu’ils
fournissent : les termesnon-poissonniens,
corrélés entr’eux et avec les fluc-tuationsd’ensemble,
s’additionnent tandis que lestermes
poissonniens
non corréléss’ajoutent
quadra-tiquement.
Onpeut
ainsiaugmenter
l’importance
despremiers
etréduire,
enconséquence,
l’effetnui-sible du bruit
poissonnien.
Onpeut
aussi mettre àprofit
la corrélationtemporelle,
compte
tenu du fait que les fluctuationsnon-poissonniennes
sontbeaucoup
moinsrapides
que les fluctuationspois-sonniennes.
La méthode de l’excitation aléatoire
équivalente,
dont nous venons de donner unexemple
d’appli-cation,
conduit aussi à une déterminationsimple
de la fonctiond’autocorrélation,
et de la fonctiond’intercorrélation,
du bruit du réacteur nucléaire.BIBLIOGRAPHIE
[1] BLAQUIÈRE
(A.)
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