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Prise en compte des contre-réactions dans un modèle axial du réacteur

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Academic year: 2021

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(1)

Modèle axial du réacteur.

Prise en compte de l'effet Doppler.

1. Modèle physique

On suppose que le cœur d'un réacteur homogène occupe le domaine Ω ∁ ℝ , supposé borné.

Le modèle de diffusion à un groupe est le plus simple qu'on puisse imaginer.

Dans ce modèle, le flux thermique est solution de l'équation de diffusion : peut s'écrire :

(1) − . ∇ Φ + Σ Φ = ν Σ Φ , ∈

où Φ est le flux neutronique en ⁄ ⁄ , la longueur de diffusion (en ), Σ est la section efficace macroscopique de fission (en ), Σ la section efficace macroscopique d'absorption (en

), et ν est le nombre moyens de neutrons thermiques produit par la fission d'un noyau d'U235.

Remarque 1:

Chaque fission produit en moyenne ν = 2,5 neutrons rapides mais il n'y en a que ν < ν qui

survivent à la phase de ralentissement, de sorte que ν est seulement de l'ordre de 2. La formule des 4 facteurs d'Enrico Fermi (qui s'écrit ! " = #. $. %. η ) montre que ν = ν . #. $ où $ est le facteur anti-trappe. ∎

2. Modèle mathématique

L'équation (1) est un cas particulier de l'équation de diffusion

(2) − . ∇' + ( ' = % , ' , ∈ Ω

où l'on rajoute des CL appropriées sur la frontière Γ du domaine Ω . Cas Dirichlet

(2a) ' = 0 sur Γ Cas Fourier

(2b) *+ *, + -' = 0 sur Γ

où = ./ désigne le vecteur unitaire de la normale extérieure à Ω en ∈ Γ et - > 0 un paramètre appelé longueur d'extrapolation.

Les conditions aux limites (2a) ou (2b) permettent d'obtenir un problème mathématiquement bien posé.

On notera que le coefficient de diffusion = peut avoir un saut à l'interface entre deux sous- domaines Ω et Ω , la continuité du courant neutronique

1/ = . ∇../'

à l'interface entre Ω et Ω fait que l'équation (2)est vraie au sens des distributions.

Dans cette note nous allons supposer que (3) % , ' = 2 3 − 4 ' '

ce qui fait que l'équation (2) est non-linéaire.

Cette équation est connue des mathématiciens sous le nom d'équation de réaction-diffusion.

Dans le cas 4 = 0 on obtiendrait

(4) − . ∇' + ( ' = 3 2 ', ∈ Ω

ce qui est équivalent à chercher 3 valeur propre du problème variationnel

(2)

(5) 5 ', = λ ', ∀ ∈ 7 où ', = 8 2 '

7 = 9 Ω avec

5 ', = 8 ∇' ∇ dans le cas Dirichlet et 7 = 9 Ω avec

5 ', = 8 ∇' ∇ + - 8 ' Γ Γ dans le cas Fourier.

Nous allons supposer qu'il existe 2 et 2 tels que : (6) 0 < 2 ≤ 2 ≤ 2 < +∞

(ce qui fait que . , . est bien un produit scalaire sur < Ω ) et qu'il existe et et ( et ( tels que :

(7) 0 < ( ≤ ( ≤ ( < +∞

(8) 0 < ≤ ≤ < +∞

Les résultats classiques de théorie spectrale (cf e.g. Dautray-Lions) montrent que, dans ces conditions, le problème (5) admet un ensemble dénombrable de valeurs propres positives.

De plus le théorème de Krein-Rutman montre qu'à la plus petite valeur propre λ > 0 est associé un mode propre ' ≥ 0 .

Remarque 2 : Dans l'application envisagée à la neutronique, il se peut que les fonctions Σ ou Σ soient nulles dans certaines parties du domaine Ω ; dans ces conditions, en choisissant ( = ( + Σ et 2 = ( + ν Σ on obtiendrait l'existence de λ > 0 et d'un

mode propre fondamental ' ∈ 7 vérifiant

− . ∇' + ( ' = λ 2 '

c'est à dire

(9) − . ∇' + ( + Σ ' = λ >( + ν Σ ? '

Si λ = 1 alors le problème (1) (complémenté par les conditions aux limites de Dirichlet ou de Fourier) admet une solution Φ proportionnelle à ' et donc définie à une constante multiplicative près.

Réciproquement, si le problème (1) (complémenté par les conditions aux limites de Dirichlet ou de Fourier) admet une solution Φ alors λ = 1 . ∎

Nous supposerons dorénavant que la valeur propre fondamentale du problème (5) est λ = 1 . On en déduit que le quotient de Rayleigh

A ∈ 7 B C,C C,C

est égal à 1, autrement dit que (10) 5 , ≥ , ∀ ∈ 7

Formulation sous forme de problème de minimisation.

Soit maintenant ψ ∶ ℝ → ℝ la fonction définie par : ψ F = |F|F

Cette fonction est dérivable, et sa dérivée vaut

(3)

ψ H F = IF F > 0 −F F < 0J

On vérifie que ψ H est croissante et donc que ψ est convexe.

Nous traiterons dans la suite le cas des conditions aux limites de Dirichlet, mais le cas Fourier se traiterait de la même façon.

Dans le cas non linéaire où % , ' est donné par (3), on supposera, pour que le problème ait un intérêt que 3 > 1 . En effet, de cette façon, si l'on pouvait négliger 4 (cas des très faibles puissances et donc des flux neutroniques très faibles) le problème (2) serait surcrituqe.

Nous allons définir :

K = 5 , − L , .

L'inégalité (10) entraîne que K: 7 → ℝ est convexe si 3 ≤ 1 , mais ce n'est pas le cas ici puisque nous avons supposé que 3 > 1 . Il se peut même que

N % ∈ 7 K soit égal à −∞ .

En effet si on prend = ' où ' est le mode propre fondamental du problème (5) associé à λ = 1 on a 5 ' , ' = ' , '

K ' = L ' , '

qui est négatif. D'où le résultat en remplaçant ' par O' avec O ∈ ℝ et en faisant O → ∞ . Soit maintenant P: 7 → ℝ la fonction convexe définie par

P = 8 2 4 ψ '

Ω ,

(Noter que l'injection de Sobolev 9 ∁ < fait que P est défini sur tout V) ; on vérifie que P est différentiable et que son gradient vérifie

P H ' , = Q R → 0 S P ' + R − P ' = 8 2 4 ψ H T' U.

pour tout ∈ 7 .

On va chercher à résoudre

(11) N %

∈ 7 VK + P W

Comme K + P n'est pas convexe , on ne sait pas si la solution de ce problème est unique et encore moins si elle existe.

Quoiqu'il en soit, un point stationnaire ' ∈ 7 de cette fonctionnelle K + P vérifiera 8 ∇'. ∇ + 8 ( ' − 3 8 2 ' + 8 2 4 ψ H T' U. = 0 , ∀ ∈ 7 On en déduit de façon classique que

− . ∇' + (' = 32' − 24 ψ H ' dans Ω (au sens des distributions, et donc si ' ≥ 0 :

− . ∇' + (' = 32' − 24' = 2 3 − 4' ' = % , ' .

NB. Si on prend = ' X où ' X est le mode propre n° du problème (5) associé à λ

X

> 1 on a 5 ' X , ' X = λ ' X , ' X

K ' X = λ L ' X , ' X

qui est positif si 1 < 3 < λ .

Conjecture:

(4)

On a l'intuition que, si 1 < 3 < λ la solution de (10) est nécessairement de la forme = O' . En effet les modes propres ' X constituent une base Hilbertienne de 7 et on constate que si

K O' X ≥ 0 ∀ ≥ 1

la valeur nulle étant obtenue pour O = 0 . Analysons ce qui se passe pour = 0

Si c'est bien le cas, on a (en remarquant que 5 ' , ' = ' , ' ) K O' = Y

Z

5 ' , ' − LY

Z

8 2 |' |

= L Y

Z

8 2 |' | et donc

[ O = K O' + P O' = L O 8 2 |' | + |O| 8 2 4 |' |

= B |O| − \ O

avec les définitions suivantes pour 5 et ( : 5 = 8 2 4 |' |

( = 3 − 1 8 2 |' | Autrement dit

[ O = 5 ψ O − \ O et

[ H O = 5 ψ H O − (O = I5O − (O O > 0 −5O − (O O < 0J Les valeurs \

B , 0 et − \ B permettent d'annuler la dérivée de [ , mais seules deux valeurs O = ± \ B conviennent. Elles donnent lieu au même minimum B ^ \ B ^ − \ ^ \ B ^

On a ainsi montré que si 1 < 3 < λ alors

(6) ' = O' avec O = \ B = 3 − 1 8 _ ` |+

a

|

Z

b`

8 _ ` c ` |+

a

|

d

b` . ∎

Remarque 3 :

Dans un REP, la puissance neutronique est significative de sorte que la température du combustible est beaucoup plus élevée à la puissance nominale (en moyenne 750 °C) qu'à l'arrêt à chaud (en moyenne 300 °C). L'écart en pcm (pcm=pour cent mille) de la réactivité du cœur entre ces deux situations est de l'ordre de 1400 pcm, voire 3000 pcm si l'on tient également compte de l'effet modérateur, qui est d'autant plus élevé en fin de cycle car il y a moins de Bore soluble dans l'eau.

Les calculs de physique des réacteurs montrent que les coefficients , Σ et Σ dépendent assez peu de la température, et donc de ' . La quantité qui dépend le plus de la température est le facteur anti- trappe $ .

Autrement dit soit ν la valeur de ν qui rend le problème (2) critique, on va se placer dans le cas où ν = ν ' = ν 3 − 4'

il est donc logique de choisir ( = Σ

2 = ν Σ

4 = 4

(5)

Remarque 4 : Evaluation des paramètre 3 et 4

Si on avait affaire à un cœur homogène, on pourrait raisonner sur le paramètre

! " ' = ν ' Σ ⁄ Σ

En physique des réacteurs, on sait que si la réactivité du coeur baisse de F $ , c'est parce que ! " a baissé de F $ . Dans un réacteur homogène, on aurait donc

% ' = Σ ! " ' ' = ν ' Σ ' = ν 3 − 4' Σ ' Donc Σ ! " ' = ν 3 − 4' Σ

et donc, en posant ! "g = ν Σ ⁄ Σ on obtient : 3 − 4' = ! " ' ! ⁄ "g

Donc si ' h désigne le flux neutronique à la puissance nominale, 3 = ! " 0 /! "g

3 − 4' h = ! " ' h ⁄ ! "g

et donc

4 = j

k

j j

k

+

l

km

+

l

Admettons que

! " ' h = ! " 0 1 − 0.02), on a donc

4 = + .

l

j

k

j

km

Dans le cas non homogène, nous évaluerons 3 et 4 (qui seront indépendants de ) par la même formule.

Démonstration numérique de la conjecture.

On se place en 1D.

On discrétise le problème par la méthode des différences finies : soient X Xn ,h les points de discrétisation. On appelle o X une approximation de ' X et on souhaite résoudre

(12) po X = % X o X

où p est une matrice tridiagonale bien connue d'ordre N x N et

% X o X = % X , o X .

Nous avons introduit le système différentiel non linéaire (13) b

bq o X + po X = % X o X

en faisant r → ∞ .

Il est clair que si la solution o r du système (13) tend vers o " lorsque r → ∞ , alors o " est une solution de (12).

Pour résoudre le système différentiel (13) nous avons eu recours au schéma semi-implicite : (14) o ,s − o , ⁄ + p − u o ∆r ,s = % o , − uo ,

en prenant pour u est une matrice diagonale u = v. N où v > 0 est un paramètre à notre disposition.

Vérification dans le cas homogène.

Voici les résultats obtenus en 1D sur un intervalle N =W0,400 V que l'on discrétise en 20 intervalles équidistants, avec = 300 et les conditions aux limites de Dirichlet.

On choisit 3 = 1 + F .

(6)

y pcm u

5 0.005836

50 0.0296

500 0.29356 1000 0.58481

1500 0.874

1800 1.04656 2000 1.16121

Le tableau ci-dessous donne la valeur de o " au point milieu ( = 200 ) en fonction de F exprimé en pcm (pcm= pour cent mille)

on observe que la relation entre o " et F est bien linéaire, comme c'est prédit par la conjecture.

Voici la forme de la solution discrète o " pour F = 2000 $ ; nous la comparons à la fonction sinus de même amplitude.

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4

0 500 1000 1500 2000 2500

u

u

(7)

la conjecture est donc "presque" vérifiée.

De façon plus précise voici le tableau des valeurs numériques qui montre qu'il y a un léger écart entre la solution et la sinusoïde la plus proche.

x u sin

0 0 0

20 0.20231 0.18165

40 0.39533 0.35883

60 0.57224 0.52718

80 0.72853 0.68254

100 0.86161 0.8211

120 0.97029 0.93944

140 1.0543 1.03465

160 1.11388 1.10438

180 1.14941 1.14692

200 1.16121 1.16121

220 1.14941 1.14692

240 1.11388 1.10438

260 1.0543 1.03465

280 0.97029 0.93944

300 0.86161 0.8211

320 0.72853 0.68254

340 0.57224 0.52718

360 0.39533 0.35883

380 0.20231 0.18165

400 0 0

Vérification dans le cas non homogène.

Divisons le cœur Ω en deux parties Ω et Ω . (plus généralement on pourrait le diviser en p sous- domaines).

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4

0 50 100 150 200 250 300 350 400 450

u

sin

(8)

On suppose que

( = I( ∈ Ω ( ∈ Ω J

On suppose que % , ' est toujours de la forme (3) mais avec 2 = I2 ∈ Ω

2 ∈ Ω J

Voici les résultats obtenus lorsque Ω =W0,200V , Ω =W200,400V .

On choisit ( = 0.09 ( = 0.09 , A = 300 = ( A = 27

= ( A = 21 .

Le système est juste critique avec 2 = 2 = ν Σ = 0,0746 On choisit 3 = 1 + F et 4 = 0.02 on trouve

Voici les valeurs de flux obtenus en fonction de F

On constate que cette courbe est quasiment une droite (il y a une imprécision à l'origine car l'algorithme converge plus lentement).

Voici maintenant une comparaison des formes de flux obtenue pour F = 900, 1400 |r 1900 $ :

En conclusion, la conjecture est à peu près vérifiée dans le cas hétérogène ! 0

0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2

0 500 1000 1500 2000

flux

flux

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2

0 100 200 300 400 500

U1900

19/9*U900

19/14*U1400

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