Christophe Texier 5 mai 2017 Examen du 12 mai 2017 — Solutions
1 Fluctuations de l’´ energie dans un gaz parfait classique
1/ Ensemble microcanonique.– l’´ energie est fix´ ee ⇒ ∆E
∗= 0.
2/ Ensemble canonique.
a & b) cf. cours
c) La fonction de partition du gaz parfait classique est reli´ ee ` a celle ` a une particule z = V
h
3Z
d
3~ p e
−β~p2/(2m)∝ β
−3/2d’o` u Z = z
NN ! ∝ β
−3N/2On d´ eduit E
C= −
∂β∂ln Z = 3N/(2β) = 3N k
BT /2.
d ) Variance var(E) = −
∂E∂βC= 3N/(2β
2) = 3N (k
BT )
2/2, d’o` u
∆E
CE
C=
r 2
3N (5)
Les fluctuations relatives deviennent n´ egligeables ` a la limite thermo.
3/ Ensemble grand canonique.
a & b) Pas de difficult´ e. Cf. cours
c) Pour le gaz parfait classique ln Ξ = z e
βµ, d’o` u N
G= 1
β
∂
∂µ z e
βµ= z e
βµde mˆ eme
E
G=
− ∂
∂β + µ β
∂
∂µ
z e
βµ= − ∂z
∂β e
βµ− µ z e
βµ+ µ z e
βµ= 3z 2β e
βµd ) On r´ e´ ecrit
E
G= 3
2 N
Gk
BT . Variance :
var(E) = − ∂
∂β + µ β
∂
∂µ
E
G= 15z
4β
2e
βµ= 15N
G4β
2Les fluctuations relatives sont cette fois
∆E
GE
G=
r 5
3N
G(6)
4/ Conclusion.– On a donc
0 = ∆E
∗E < ∆E
CE
C< ∆E
GE
GLa derni` ere in´ egalit´ e s’interpr` ete comme suit : dans l’ensemble canonique, les fluctuations de l’´ energie se font par ´ echange d’´ energie avec le thermostat. Dans l’ensemble grand canonique, les fluctuations du nombre de particules apportent une contribution suppl´ ementaire aux fluctua- tions.
4
Soyons plus pr´ ecis :
• ` a N fix´ e (canonique) on a trouv´ e que les fluctuations de l’´ energie par particule ε
def= E/N sont var(ε) = (k
BT)
2× 3/(2N ) = ε
2× 2/(3N).
• Les fluctuations du nombre de particules (grand canonique) sont var(N ) =
β1∂µ∂N
G= N
G≡ N , qui contribuent aux fluctuations de l’´ energie totale E = N ε comme suit :
var(N ε) = var(N)ε
2+ N
2var(ε) = N ε
2+ N
22
3N ε
2= 5
3 N ε
2= 5 3N E
2Qed. (pour l’argument, on a admis que N et ε ne sont pas corr´ el´ es).
2 Gaz de photons
1/ La densit´ e d’´ etats individuels (les ondes planes) est ρ(ε) = g
sX
~k
δ(ε− ε
~k) = g
sV (2π)
3Z
d
3~ k δ(ε− ~ || ~ k||c) = g
sV (2π)
34π
Z
∞0
dk k
2δ(ε− ~ kc) = V π
2( ~ c)
3ε
2. Seconde m´ ethode : on calcule Φ(ε) = g
sVh3
R d
3~ p θ
H(ε − ||~ p ||c) = ... puis on d´ eduit ρ(ε) = Φ
0(ε).
A. Gaz classique de particules ultrarelativistes 2/ la fonction de partition d’une particule est z = P
λ
e
−βελ. On ins` ere ρ(ε) = P
λ
δ(ε − ε
λ) pour ´ ecrire z = R
dε ρ(ε) e
−βε.
Puisque ρ(ε) ∝ ε
2, l’int´ egrale est simplement reli´ ee ` a la fonction Γ : z = V
π
2( ~ c)
3Z
∞0
dε ε
2e
−βε= V π
2( ~ c)
3Γ(3) β
3= 2
π
2V
λ
3To` u λ
Tdef
= ~ c k
BT est la longueur thermique ultrarelativiste.
D´emonstration alternative : L’int´egration dans l’espace des phases donne facilement la fonction de partition d’une particule
z=gs
V h3
Z
d3~pe−β||~p||c=gs
V h34π
Z ∞
0
dp p2e−βpc= gs
π2 V λ3T il faut seulement prendre garde `a ne pas oublier la d´eg´en´erescence de spings= 2.
3/ A l’approximation de Maxwell-Boltzmann, on a ` Z
NMB= (1/N !)z
N. On obtient l’´ energie libre F
MB(T, V, N ) = −N k
BT
1 + ln
2/π
2n λ
3T. (7)
4/ On a Z
NMB∝ β
−3Nd’o` u E
C= −
∂β∂ln Z
N= 3N k
BT. D’autre part Z
NMB∝ V
N, ce qui nous permet de retrouver l’´ equation du gaz parfait classique p = nk
BT . Le potentiel chimique est
µ
def= ∂F
∂N
−→
MBµ = k
BT ln(N/z) = k
BT ln
(π
2/2) n λ
3T. (8)
5/ Photons.– Si µ = 0, alors n = (2/π
2) λ
−3T. On d´ eduit F
MB= −N k
BT = −V k
BT n =
−
π22V (k
BT)
4/( ~ c)
3.
B. Traitement grand canonique.
6/ La fonction de partition grand canonique pour un ´ etat individuel est d´ efinie comme ξ
λ= P
n
e
−nβ(ελ−µ). Pour les bosons, n ∈ N, d’o` u ξ
Bλ= 1/(1 − e
−β(ελ−µ)) ` a condition que µ < ε
0, le fondamental individuel.
5
7/ Expressions g´ en´ erales (pour des particules sans interaction) : N
G= X
λ
n
B(ε
λ) = Z
dε ρ(ε) 1
e
β(ε−µ)− 1 et E
G= X
λ
n
B(ε
λ) ε
λ= Z
dε ρ(ε) ε e
β(ε−µ)− 1
(9) 8/ Pour les photons, on fixe µ = 0. Les deux int´ egrales se calculent alors facilement : un changement de variable x = βε permet de ramener ces deux int´ egrales ` a celles donn´ ees en annexe :
N
G= V
π
2(~c)
3(k
BT )
3Γ(3)ζ(3) et N
G= V
π
2(~c)
3(k
BT )
4Γ(4)ζ(4) . (10) 9/ La pression canonique est p = −
∂F∂V. Ici on a donc simplement p = −F/V . On utilise F = J = −(1/3)E
G= −
π2(V~c)3
(k
BT)
42ζ(4), d’o` u F = − π
245 V (k
BT )
4( ~ c)
3et p = π
245
(k
BT )
4( ~ c)
3. (11)
10/ A la question ` 5, on avait obtenu F
MB= −
π22V
(k(BT)4~c)3
, ce qui est assez proche du r´ esultat exact. En utilisant l’expression de N
G, on d´ eduit finalement F = −η N
Gk
BT et donc p = η nk
BT avec η = ζ(4)/ζ(3) ' 0.901. Il est maintenant ais´ e de v´ erifier que E
G= 3η N
Gk
BT . Nous n’avons donc rat´ e qu’un facteur η ' 0.9 dans la partie A.
Le facteur est η < 1 ce qui traduit l’effet du postulat de sym´ etrisation pour les bosons : corr´ elations positives qui favorisent le regroupement des bosons et diminuent la pression par rapport au cas classique.
3 M´ etal bidimensionnel
0/ Densit´ e d’´ etats : on calcule Φ(ε) = g
sA h2R d
2~ p θ
H(ε − ~ p
2/(2m
∗)) = g
sAh2
π 2m
∗ε donc ρ
0= Φ
0(ε) = A m
∗/(π ~
2) est constante.
1/ cf. cours.
2/ Le nombre moyen de fermions est N
G(T, A, µ) = ρ
0Z
∞0
dε n
F(ε) = ρ
0− 1 β ln
1 + e
−β(ε−µ)ε=∞
ε=0
= ρ
0β ln
1 + e
βµ.
3/ A la limite thermodynamique, ` N
G→ N , et on inverse la relation pr´ ec´ edente : µ
C(T, n) = 1
β ln
e
N β/ρ0− 1
L’´ energie de Fermi est d´ efinie comme ε
F def= lim
T→0
µ
C(T, n) = N
ρ
0⇒ ε
F= π ~
2n m
∗On peut donc ´ ecrire µ
C(T, n) = k
BT ln e
εF/kBT− 1
ou encore µ
C(T, n) = ε
F+ k
BT ln
1 − e
−TF/T6
qui montre plus explicitement que µ
C(T, n) = ε
F+ O(e
−TF/T) pour T T
F.
La correction au r´ esultat de T = 0 est beaucoup plus petite qu’une loi de puissance (∝ (T /T
F)
2habituellement). On pourra la n´ egliger.
4/ A.N. : on consid` ere un gaz ` a une interface GaAs/GaAlAs. On obtient T
F≈ 150 K. Contrai- rement ` a un m´ etal usuel (cuivre,...) le m´ etal 2D semble plutˆ ot dans le r´ egime classique ` a temp´ erature ambiante T = 300 K (en pratique le confinement transverse est moins efficace et le gaz n’est plus parfaitement 2D dans ce cas). En revanche, le gaz est d´ eg´ en´ er´ e si T = 1 K.
5/ En utilisant la formule de l’annexe avec ϕ(ε) = ε, on d´ eduit E(T, N ) = ρ
0Z
∞0