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Contribution à la rédaction de la loi-cadre NOTRE AVIS SUR LA DEFINITION DU PAYSAGE

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Academic year: 2022

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Contribution à la rédaction de la loi-cadre

NOTRE AVIS SUR LA DEFINITION DU PAYSAGE

Sauf erreur de ma part, il a été proposé de s'inspirer ou de reporter la définition de la convention européenne du paysage (la convention de florence). La définition est la suivante : « le Paysage désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ». Si cette convention a le privilège de relier la

« nature » à « la culture » (DONADIEU PERIGORD 2007). Je ne pense pas que l'utilisation du mot perception soit pertinent pour la loi-cadre. Bertrand G - l'un des premiers écologues définissant le paysage – a proposé une définition en partie contradictoire : « le paysage est un médiat entre la nature et la société ayant pour base une portion d'espace matériel qui existe en tant que structure et système écologique, donc indépendamment de la perception ». L'écologue démontre que la perception ne peut appréhender les réalités du paysage.

Enfin si l'on se base sur essentiellement sur la perception de la population, il faudrait prendre en compte que « la plupart […] ne sont sensibles qu'à son effet visuel » et que la perception visuelle est influencée par les préoccupations des individus.

(BAUDRY BUREL 1999).

Pour éclaircir cette définition, nous proposons de joindre un schéma synoptique et didactique mettant en évidence les éléments non perceptibles. Nous pourrions, par exemple, nous référer au schéma de Roget BRUNET – géographe français.

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« Dans ce schéma […] le paysage est considéré comme l'apparence, le reflet, d'une structure spatiale (incomplet et déformé comme tout reflet » (ROGER, p.17)

Il nous appelle à nous méfier des perceptions et à prendre en compte les éléments non perceptibles.

Bertrand G. (1975). Pour une histoire écologique de la France rurale. Le Seuil. Paris BAUDRY, BUREL .(1999). L'écologie du paysage. Tec&Doc. Paris

DONADIEU P., PERIGORD M. (2007). Le paysage.

ROGER A. (2009)La théorie des paysages. Ed. Champ Vallon

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POUR UNE PRISE EN COMPTE DE LA LOI ET DES RESULTATS SCIENTIFIQUES

Selon l'avant -projet de la loi-cadre le comité scientifique aurait pour vocation d'éclairer le débat. Mais comment les informations scientifiques pourront être traduites en droit juridique. Comment les pouvoirs publics et les associations pourront-elles faire respecter. Nous proposons que la loi-cadre précise cette relation entre le discours scientifiques et les décision juridiques afin que les résultats scientifiques fassent office d'argument juridique.

Enfin le caractère complexe de la biodiversité semble justifié que la loi soit régulièrement modifiés par les derniers résultats de la communauté scientifique. Le cadre doit avoir un fort caractère évolutif.

POUR UNE CONSULTATION DES ASSOCIATIONS ET UNE VALORISATION DES DEBATS CONSULTATIFS

Lors de la consultation de nombreuses associations ont regretté de ne pas être assez entendu. Nous partageons cet avis mais nous pensons qu'une association doit au préalable complexifier son discours. Elles doivent faire l'effort de se référer à la législation et aux résultats scientifiques et surtout elles devraient se garder de ne pas diffuser des propos populaires infondés. Ce qui discréditent les mouvements associatifs. Cela a été le cas sur les métiers du paysage. Il est dommage que ce niveau de consultation n'ai été plus riche. Des organismes, comme la DREAL par exemple, devraient être formé à animer ce type de réunion ? Ce qui ne semble être le cas.

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PLANTES INVASIVES OU PLANTES VAGABONDES ?

Je souhaiterai apporter un bémol à la liste des plantes exotiques envahissantes.

En effet, elle semble se référer aux travaux du Conservatoire Botanique de Bailleul.

Malgré les travaux remarquables de cet organisme, je ne pense pas que l'on doit rigoureusement s'appuyer sur leurs résultats pour dresser une liste nominative pour la loi-cadre. Le conservatoire avance et semble défendre une thèse fortement similaire à Serge MULLER (d'ailleurs les premiers diagnostiques ont été très inspirés de ce travail). Il ne prenne pas en compte une thèse contradictoire véhiculée par Gilles CLEMENT. Il me semble que la loi-cadre ne peut défendre une seule théorie.

Je propose que les plantes ne soient pas étiquetées du terme « invasif » mais surtout que la liste soit plus modérée. Il serait préférable d'équilibrer le débat en parlant des plantes exotiques envahissantes par exemple ou d'inventer un mot neutre (et non des plantes vagabondes ou des plantes invasives). Enfin, une plante dite invasive n'est pas toujours invasive sur un même territoire. Il y a de nombreux facteurs techniques, climatiques et pédologiques qui induisent ce caractère. La loi-cadre concernant cette problématique ne doit pas être immuable et elle doit impérativement s'adapter aux conditions territoriales.

FAIRE APPLIQUER LA LOI

L'un des derniers ouvrage d'Augustin BERQUE (géographe et philosophe français) publié sous le titre La pensée paysagère démontre que notre société actuelle ne respectent pas le paysage malgré de nombreux discours et de plus en plus de loi. Selon cet auteur « Nous sommes des bavards, des beaux parleurs du paysage, en totale contradiction avec nos discours ; car nos actes, eux, vont dans le sens opposé. Plus on pense le paysage, et plus on le massacre ». Espérons que la loi-cadre puisse faire appliqué nos discours. Ce qui est loin d'être le cas aujourd’hui. Voici quelques exemples provenant de notre territoire :

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– A Genech, une ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique) - une zone dont la faune et la flore constituent un capital biologique - a été remblayé par des terres provenant de Stadium de Villeneuve d'Ascq. Notre association a rapidement réagi et sollicité les pouvoirs publics.

Elle demande le retrait des terres. Mais à ce jour, plusieurs milliers de tonnes de terres sont toujours en place.

– Un autre exemple : le projet de méthanisation dans le centre du village de Wannhehain. Un agriculteur a décidé de créer une station de méthanisation – c'est son droit - mais il ne prendre en compte l'environnement immédiat, les nuisances occasionnées par le projet. La pensée paysagère est loin de faire partie du projet. Cette densification des espaces ne doit pas conduire à une intensification des nuisances environnementales. La préservation de la biodiversité ne peut se faire au détriment de notre environnement immédiat.

Rédigé par Sébastien DENIS – secrétaire – lu et approuvé au dernier conseil d'administration

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