HAL Id: jpa-00207199
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Submitted on 1 Jan 1971
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Mesures de bruit et d’impédance aux bornes d’un condensateur à diélectrique ferroélectrique maintenu en
équilibre en présence de champs électriques continus
M. Jannin
To cite this version:
M. Jannin. Mesures de bruit et d’impédance aux bornes d’un condensateur à diélectrique ferroélec-
trique maintenu en équilibre en présence de champs électriques continus. Journal de Physique, 1971,
32 (11-12), pp.981-991. �10.1051/jphys:019710032011-12098100�. �jpa-00207199�
MESURES DE BRUIT ET D’IMPÉDANCE AUX BORNES
D’UN CONDENSATEUR A DIÉLECTRIQUE FERROÉLECTRIQUE
MAINTENU EN ÉQUILIBRE EN PRÉSENCE DE CHAMPS
ÉLECTRIQUES CONTINUS
M. JANNIN
Laboratoire de
Diélectriques
etFerroélectriques (*)
Faculté des
Sciences, 6, boulevard Gabriel, 21, Dijon (Reçu
le 15février 1971,
révisé le 11 août1971)
Résumé. 2014 Le
premier
but de cette étude est de montrer par des mesures de bruitqu’aucune
tension de bruit anormale
n’apparaît
aux bornes d’un condensateur àdiélectrique ferroélectrique
maintenu en
équilibre lorsqu’il
est soumis à deschamps électriques
continus de diverses valeurs.Grâce aux résultats de mesure des densités
spectrales
des tensions de bruitqui apparaissent
auxbornes de ce
condensateur,
il estpossible
de déterminer pourchaque fréquence,
d’une part la valeur de la source de bruitqui
lui est associée et d’autre part, les valeurs des deux composantes de sonimpédance.
Dans les mêmes conditions
d’équilibre
et aux mêmesfréquences,
des mesuresd’impédance
sonteffectuées aux bornes du condensateur. L’évaluation de la source de bruit
qui
lui est associée estalors effectuée en supposant que sa valeur est celle
qui correspond
au bruitthermique
de la résistancequi représente,
pour les conditions de mesures, lapartie
réelle de sonimpédance.
Lacomparaison
des résultats obtenus à
partir
des mesures de bruit etd’impédance
permet d’une part de vérifierl’hypothèse
formulée ci-dessus et d’autre part de prouver la validité des résultats de mesured’impé-
dance effectués au moyen d’un pont
classique
sur undiélectrique ferroélectrique
dont le comporte-ment n’est pas linéaire.
Le deuxième but de cette étude est
d’essayer
d’évaluer par les deux méthodes de mesure les den- sitésspectrales
de fluctuation de lapolarisation
dudiélectrique.
Abstract. 2014 The first purpose of this
study
is toshow, by
means of noise measurements, that no abnormal noisevoltage
appears between electrodesapplied
to a ferroelectriccrystal
of TGS main-tained in
thermodynamic equilibrium,
when various values of static electric field areapplied
to it.Owing
to the results of measurements ofspectral
densities of the noisevoltage
which appearsacross the electrodes of this ferroelectric
condenser,
one candetermine,
for eachfrequency,
on theone hand the value of its associated noise
voltage
generator, on the other hand the values of the twocomponents of its
impedance.
With the same conditions ofequilibrium
and at the samefrequencies, impedance
measurements across the electrodes of the condenser are made.The associated noise
voltage
generator is thenevaluated,
itssupposed
valuecorresponding
to thethermal noise of the resistor
equivalent
to the real part of itsimpedance,
for each measurement condition.The
comparison
of the results obtained from noise measurements and fromimpedance
measure-ments
allows,
on the one hand to confirm the above namedhypothesis,
on the other hand to prove thevalidity
ofimpedance
measurementsby
means of conventionalimpedance bridge
technic on anon-linear ferroelectric dielectric.
The second purpose of this paper is to evaluate
by
means of the two afore mentioned measurementmethods, the
spectral
densitiesof polarization
fluctuations in the dielectric.Classification
Physics
Abstracts : 05.30,17.20,
17.29Préparation
des échantillons et stabilisation de leurtempérature.
- Les différents étatsd’équilibre qui peuvent
être atteints par un cristalferroélectrique dépendent
de nombreuxparamètres.
Ceuxqui
ontété choisis comme variables au cours de l’étude
qui
aété effectuée sur un monocristal de Sulfate de
Glyco-
colle sont :
- Le
champ électrique
continuauquel
il a étésoumis.
(*) Equipe associée au C. N. R. S.
- Les
températures auxquelles
il a été maintenu.Les valeurs
prises
par cette dernière ont été choisies dans un intervalle de ± 1 OC autour de latempérature
de transition du cristal.
Des condensateurs ont été réalisés pour cette
étude ;
ils ont la forme de
capacités planes
dont lediélectrique
est constitué par une lame très mince taillée dans un
monocristal de TGS.
Cette lame a été sciée de telle
façon
que l’axe ferro-électrique
du cristal soit orienté dans le sens de sonépaisseur.
Cette dernière a été réduite à0,2
mmArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019710032011-12098100
d’épaisseur
parpolissage
à sec sur despapiers
abrasifs.Sur chacune des surfaces
planes
obtenues une arma-ture circulaire de surface S a été
déposée
enévapo-
rant sous vide une couche mince d’or.
La
température
dudiélectrique peut
être évaluée par unthermocouple placé
en unpoint quelconque
del’enceinte stabilisée en
température
car lapuissance dissipée
dans le condensateur au cours des mesures est soit nulle soitnégligeable
et que l’étude se fait defaçon
isotherme.Le
porte-échantillon qui
a été réalisé a étéspéciale-
ment conçu pour éviter les
gradients
detempérature
dans le
diélectrique.
Il est constitué par un bloc de laitonqui présente
unegrande
inertiethermique comparée
à celle du morceau de cristal. Sur ce bloc estprévu
unlogement
pour la soudure « chaude » duthermocouple
de mesure detempérature
et sur uncôté se trouve usiné un
cylindre
de section S defaçon
à
pouvoir coller,
à lalaque d’argent,
le condensateursur toute la surface de l’une de ses armatures. On obtient ainsi un bon contact
thermique
entre le cristalet le bloc de laiton
qui
sert aussi depremière
électrodedu
porte-échantillon.
Dans le
montage électrique (Fig. 4)
cette élec-trode
(C)
est reliée à la masse par un condensateur dedécouplage CD qui présente
uneimpédance négli- geable
vis-à-vis de celle du condensateurCF
pour lesfréquences
alternativesauxquelles
sont effectuéesles mesures. Pour éviter toutes contraintes
mécaniques
sur le
diélectrique, qui
estpiézoélectrique
dans saphase paraélectrique,
la deuxième électrode(H)
duporte-échantillon
est reliée à l’armature du conden- sateurCF qui
est restée libre par un fild’argent
très finet très
souple.
La soudure « chaude » du
thermocouple (cuivre- constantan)
de mesure detempérature
est enrobée de« Silastène », afin d’être isolée
électriquement
dubloc de
laiton, qui
sert d’électrode depolarisation
ducondensateur. Pour réaliser un bon contact ther-
mique
entre ces deuxéléments,
la soudure du thermo-couple
estplacée
dans la cavité usinéespécialement
dans le bloc de laiton et le vide restant est comblé à l’aide d’une
poudre
d’alumine tassée(Plénamix).
La
température
du cristal doit être très bien stabiliséecar au
voisinage
de la transitionferroélectrique
lesvaleurs des
grandeurs qui
le caractérisent varient très fortement en fonction de latempérature.
Le four
qui
assure larégulation
de latempérature
du cristal est d’un modèle
CICE,
il a dû être améliorépour obtenir une bonne stabilité
pendant
lestemps
d’une semaine
qui
sont nécessaires pour étudier lediélectrique
à une valeur de satempérature.
Il a doncété nécessaire de stabiliser les tensions
électriques
d’alimentation de ce four et la
température
de l’eauqui
assure son refroidissement. D’autrepart
le débit de cette eau a dû être contrôlé afin desupprimer
lebruit
acoustique provoqué
par sa circulation dans leserpentin
de refroidissement. Eneffet, puisque
le cristalest
piézoélectrique,
un tel bruit auraitengendré
destensions
parasites qui
se seraientsuperposées
auxtensions de bruit propres que l’on veut étudier.
L’évaluation de la
température
dudiélectrique
estfaite par l’intermédiaire d’un
thermocouple
dont lasoudure « chaude » est en contact
thermique
avecle
porte-échantillon.
La soudure « froide » est main- tenue à unetempérature
constante voisine de 0 °Cgrâce
à unappareil spécialement adapté
à cette mani-pulation.
En effet lebrassage
de la réserve deglace
de ce
dispositif
de référence s’effectue sans bruit par desagitateurs
mus par un moteurasynchrone qui n’engendre
pas deparasites.
La tension issue du
thermocouple
est mise en oppo- sition avec une tension de référence variable fournie par un standard de tension « HP 735 A » associé à une décade de résistances « RV 622 A ESI ». Lesenregistrements
de la tension de sortie du micro- voltmètre détecteur de zéro de la méthoded’opposition
ne
peuvent
être effectués defaçon
continue que pen- dant 36 heures. En effetaprès
cetemps
la réserve deglace
del’appareil
de référence detempérature
estpresque toute fondue. Entre la 6e et la 30e heure de chacun des
enregistrements
on constate que les fluctuations de la tensionenregistrée
restent inférieures à0,2 pV.
D’autrepart
des résultatsidentiques
sontobtenus pour tous les
enregistrements
refaits au coursd’une
semaine,
mais à condition que larecharge
del’appareil
de référence detempérature
soittoujours
effectuée avec de la
glace
faite avec la même eau.Compte
tenu dupouvoir thermoélectrique
du ther-mocouple utilisé,
il estpossible
d’affirmer que les fluctuations de latempérature
du cristal restent infé- rieures à0,01
OCpendant
toute une semaine.Principe
des mesures de bruit. - PRINCIPE. -Plaçons-nous
à unefréquence
donnée FClorsque
lecondensateur
CF
a atteint un étatd’équilibre
définipar la valeur de la
température
àlaquelle
il estmaintenu et par la valeur du
champ électrique
continuauquel
il est soumis.e Il est alors
possible
de substituer pour une bande defréquences
de faiblelargeur Af centrée
autour de lafréquence
FC les deux schémaséquivalents
suivants(Fig. 1).
Fio. 1. - Schémas équivalents au condensateur CF.
Les
capacités CpN
cSN sontparfaites,
les résistancesRpN
rsNfigurent
lespertes
du condensateur. Apriori,
aucune
hypothèse
n’est faitequant
aux valeurs desgénérateurs
de tension de bruitEpN e2sN.
Plaçons
enparallèle
avec le condensateurCp
unerésistance variable p.
Les 3 éléments de chacun des 2 schémas
équivalents pourront
alors être évalués si on mesure les 3 valeursprises
par la tension de bruitqui apparaît
aux bornesde la
capacité CF lorsque
la résistance pprend
3 valeursdistinctes.
2022 Etudions les variations de la tension de bruit mesurée aux bornes du condensateur
CF lorsque
larésistance p
prend
toutes les valeurscomprises
entre 0et
11,5
MQ.Ces variations sont données sur le
graphique
A.A. - Variation de la tension de bruit aux bornes de CF
- La
quantité qui
estmesurée
est la densité spec- trale de tension de bruitV2
à lafréquence
FC. Cettemesure n’est
possible qu’après amplification
sélectivedes faibles tensions de bruit
qui apparaissent
auxbornes du condensateur
CF.
- La
figure
2représente
le schémasynoptique
du
montage
réalisé.FIG. 2. - Schéma synoptique du montage réalisé.
Comme les
amplificateurs
ne sont pasparfaits
latension de bruit
U2 qui
est mesurée estégale
à la sommede la tension de bruit
V2
que l’on veut mesurer et de latension de bruit
E;c, qui représente
le bruit de la chaîned’amplification
à lafréquence
de la mesure.Soit :
En effet pour
chaque fréquence
le bruit de la chaîneamplificatrice qui
a été utiliséepeut
êtrereprésenté
par un
générateur
de tension de bruitE2cc placé
à sonentrée
(voir annexe).
La valeur de cegénérateur dépend
seulement du bruit propre dupréamplificateur,
car les autres
étages
de la chaîned’amplification n’apportent qu’une
contributionnégligeable
à savaleur.
- Les
grandeurs portées
en ordonnée sur le gra-phique A
ne sont pas les valeurseU2
des tensions de bruitqui
sontmesurées,
mais leurrapport ’Ui IE.. 2
avec la
quantité cc.
La,
relationprécédente
s’écrit :Dans le
système
d’unités choisi pourchaque
fré-quence de mesure, la
quantité E,,2,, qui représente
pour cettefréquence
le bruit desamplificateurs
vaut uneunité.
La courbe
qui représente
les variations des tensions de bruitqui apparaissent
aux bornes ducondensateur est donc déduite de la courbe obtenue
expérimentalement
en retirant à l’ordonnée de tous lespoints
de mesure une valeurqui correspond
au bruitapporté
par la chaîneamplificatrice,
c’est-à-dire uneunité : courbe
(CF).
- L’évaluation de la tension de bruit
qui apparaît
aux bornes d’une résistance variable est donc
possible.
La courbe obtenue est une
droite, puisque
les tensions de bruitVo2 qui apparaissent
aux bornes d’une résis-tance po sont
toujours égales
à 4kTpo Af. (Formule
de Nyquist [1].)
Cette droite
(D)
que l’onappelle
droite d’étalon- nage est tracée pour unefréquence FC ;
ellepermet
d’unepart
de mesurer la valeur dugénérateur
et d’autre
part d’évaluer,
dans lesystème
d’unitésarbitraires choisi pour cette
fréquence,
laquantité
4 kT Af = V021po.
EQUATION THÉORIQUE
DE LA COURBE DE BRUITV2 =f(p)
ET CALCUL DES VALEURS DES ÉLÉMENTSDES SCHÉMAS
ÉQUIVALENTS
AU CONDENSATEURCF. -
A)
Casgénéral.
- On ne fait pasd’hypothèse quant
à la valeur desgénérateurs
de tension de bruit des schémaséquivalents.
0 Méthode de calcul.
Il faut tenir
compte
de deux sortes d’élémentsparasites placés
enparallèle
sur le condensateurC,.
- Une
capacité
y.- Une résistance :R.
Comme cette dernière est très
grande,
on en tiendracompte
dans la valeur de la résistance variable p.Les schémas
équivalents
au circuit étudié sont alors les suivants :(Fig. 3).
FIG. 3. - Schémas équivalents au condensateur CF avec para- sites.
Les
équations
des courbesV2 = f(p)
pour lafréquence
de mesure FC =w/2 yr
sontrespectivement :
La résolution de ces
équations
n’est paspossible
de
façon simple,
il estplus
facile d’associer un troi- sième schémaéquivalent
au circuit étudié.Ce dernier est
représenté
sur lafigure
3.Si on pose :
Do
= roN . coN · w.Les formules
qui permettent
de calculer les éléments des schémas série etparallèle équivalents
au conden-sateur
CF
àpartir
des éléments roN coNeôN
sont lessuivantes :
La relation
v2
=f(p)
s’écrit alors :Le calcul des trois inconnues
eôN,
r0N, CON9qui figurent
dans cetteéquation
se fait par une méthode de moindres carrés àpartir
de 30points
de la courbeexpérimentale Y2
=f (p) ;
ceci pour avoir une meil- leureprécision.
Il est alorspossible
d’évaluer tous leséléments des deux schémas
équivalents
associés aucondensateur
grâce
aux formules données ci-dessus.Tous ces calculs sont exécutés sur ordinateur.
e Précision avec
laquelle
il estpossible
de déter-miner les trois inconnues
e ON, 2
roN,coN, à partir
detrois
points
choisis sur une courbeexpérimentale.
- Influence du choix de la
position
des 3points
sur la courbe
y2
=f (p).
Soit une courbethéorique V2
=f (p) qui ayant
été calculée estparfaite.
Choisissons sur celle-ci des ensembles de 3
points
dans des
régions
différentes et effectuons la détermi- nation des 3 inconnues pour chacun des ensembles depoints après
avoir entaché l’ordonnée dupoint
ayant
laplus grande
abscisse d’une erreur de +0,5 %
de sa valeur.
On remarque que la détermination des trois incon-
nues est simultanément la meilleure si les trois
points
sont
répartis régulièrement
dans lapartie
descendante de la courbe.- Influence de la
précision
aveclaquelle
lespoints
de la courbe
expérimentale
sont déterminés.Prenons 3
points régulièrement répartis
dans lapartie
descendante d’une courbeV2
=f (p)
et efl’ec-tuons la détermination des 3 inconnues pour obtenir des valeurs de référence.
Puis,
chacune des coordonnées de chacun de cespoints
est entachée successivement d’une erreur de± 1
%,
± 2%,
± 5%,
± 10%
de sa valeur. Pourchacun des 48 nouveaux ensembles de
points
ainsidéfinis on détermine les valeurs
correspondantes
des3 inconnues.
On remarque que les valeurs des
capacités
et desgénérateurs
de tension de bruit sont déterminéesavec des
précisions
du même ordre degrandeur
que les différentes erreursqui
ont étérespectivement imposées
aux valeurs des coordonnées despoints.
Par contre les valeurs des résistances ont été trouvées aussi bien
négatives
quepositives,
elles ne sont donc pas déterminables.Cela est dû au fait que les
capacités
que l’on étudieprésentent
des facteurs dedissipation
Dqui
sonttoujours
inférieurs à 2%.
Lesparties
réelles desimpédances qui
sonttoujours négligeables
vis-à-visdes
parties imaginaires
ne sont pas déterminables.Dans ces cas il ne sera pas
possible
de déterminer les valeurs des éléments des deux schémaséquivalents
au condensateur
Cp puisque
roN est inconnu.Cepen-
dant
lorsque
la résistance roN nepeut
pas être déter-minée,
laquantité Do ~
D esttoujours
inférieure à 2%
et son carré est
négligeable
parrapport
à l’unité.Cette
approximation
sera d’autantplus
valable que laquantité y/coN
restetoujours
inférieure à0,05.
Il est alors
possible
de déterminer les valeurs des éléments suivants :Mais les valeurs des éléments
RpN’
rSN,E2pN
resterontindéterminables.
B)
Casparticulier.
- On suppose que deux seu- lement des trois éléments de chacun des schémaséquivalents
au condensateurCF
sontindépendants.
Puisqu’il
ne serapratiquement jamais possible
de déterminer les valeurs des résistances des schémas
équivalents,
essayons d’évalueruniquement
les gran- deursqui
caractérisentl’impédance
du condensateur.Il faut alors formuler
l’hypothèse
suivante :La valeur de
chaque générateur
de tension de bruit de chacun des schémaséquivalents correspond
à la tension de bruit
thermique engendrée
par la résis- tancequi
lui est associée etqui
estportée
à latempé-
rature T
(1).
Soit :
La relation
Y2 = f(p)
s’écrit alors :Son étude est faite par une méthode de moindres carrés. Il est alors
toujours possible
de déterminer les valeurs des deux inconnues roN et coN avec desprécisions acceptables.
Ainsi si les condensateurs étudiés ne
présentent
pas de tensions de bruit anormales il sera
toujours possible,
en formulant cettehypothèse,
de déterminer les élémentsqui
caractérisent leurimpédance.
Principe
des mesuresd’impédance.
- Les mesuresd’impédance
fournissent les valeurs des élémentsRpB
et
CpB.
Un
générateur
de tension de bruit est alors associé à ces deux éléments en formulanttoujours
la mêmehypothèse.
Elle consiste à dire que la source de bruit de la
capacité CF
estuniquement
due au bruitthermique
de la
partie
réelle de sonimpédance [1].
Sa valeurest donnée par la formule de
Nyquist :
Il est alors
possible
de calculer tous les autres élémentsdes schémas
équivalents
à l’aide des formules suivantes : PosonsEvaluation des densités
spectrales
de fluctuation depolarisation
dudiélectrique
àpartir
des résultats obtenusgrâce
aux deux sortes de mesures effectuéesaux bornes du condensateur. - Il est alors
possible
de calculer la valeur du
générateur
de courant de bruitde court-circuit
I2cc
du schémaéquivalent
en courantau condensateur
CF,
soit :Comme il est
toujours possible
dedévelopper
ensérie de Fourier les tensions de
bruit,
onpeut
calculer à unefréquence
donnée FC la valeurquadratique
moyenne
Q2
de lacharge
fluctuante àpartir
de lavaleur
correspondante
dugénérateur
de courantI2cc :
Les densités
spectrales
de fluctuation de lapola-
risation du
diélectrique
sont alors :On remarque que les valeurs de ces densités de fluctuation de
polarisation peuvent toujours
êtredéterminées même si au cours des études de bruit effectuées dans le cas
général
laquantité
rsN n’a pas pu êtreévaluée,
dans ces cas on écrira :Dispositif expérimental.
- Schéma :(Fig. 4).
FIG. 4. - Dispositif expérimental.
Le
préamplificateur
de tension de bruitprésente
uneimpédance
d’entrée de1011
Q associée à une capa- cité de2,7 pF.
Le circuit
placé
à l’entrée dupréamplificateur comporte
l’ensemblequi
constitue la résistance variable p, le condensateurCF
et ledispositif
depola-
risation de son
diélectrique.
Le schéma decâblage
adopté
est telqu’il
soitpossible
de brancher indiffé-remment le condensateur étudié sans le
dépolariser
soit au
préamplificateur
de tension de bruit soit aupont
de mesured’impédance.
Dans ce dernier cas ilfaut utiliser un
adaptateur
defaçon
à ne pas court- circuiter le condensateur car lepont
utilisé est unpont
à transformateur de résistance d’entrée très faible.Tous les circuits sont
protégés
pard’épais blindages.
Manipulations préliminaires.
- Les droites d’éta-lonnage
tracées pour les diversesfréquences
demesures ont
permis
de déterminer d’unepart
les valeurscorrespondantes
desgénérateurs
de tensionE2cc
équivalents
au bruit de court-circuit dupréamplifica-
teur et d’autre
part
lesvaleurs,
en unités arbitrairesrespectivement choisies,
de laquantité 4kTA£
Des mesures de bruit et
d’impédance
ont étéréalisées
lorsque
leporte-échantillon
était vide. La courbe de bruit(Co)
obtenue est tracée sur le gra-phique (A) ;
elle apermis
de déterminer les valeurs des éléments y et flqui
interviennent au cours des mesuresde bruit.
De même il a été
possible
dedéterminer, grâce
auxmesures
d’impédance,
les valeurs des éléments para- sitesqui
sontplacés
enparallèle
avec le condensateurau cours de ce
type
de mesure.Un essai de la méthode de mesure a alors été réalisé.
Un condensateur fictif constitué par une
capacité parfaite
mise enparalèlle
avec une résistance pourfigurer
sespertes
a étéplacé
sur leporte-échantillon.
Plusieurs courbes de bruit
V2 = f (p)
ont alors ététracées
grâce
àplusieurs
séries de mesures de bruitqui
ont été faites en desjours
différents pour éliminer l’influence desparasites.
Deplus
des mesuresd’impé-
dance ont été effectuées.
Tous les résultats obtenus ont été
dépouillés
par calcul sur ordinateur.L’examen des différentes valeurs obtenues pour chacune des
grandeurs qui
caractérisent le condensa-teur ou son
diélectrique,
apermis
de déterminer lesprécisions respectives
aveclesquelles
on estime pou- voir les évaluer àpartir
des deux méthodes de mesure.Dans le cas du
dépouillement
des résultats de mesure debruit on a
distingué
le cas où l’onsupposait
que les trois inconnues de chacun des schémaséquivalents
étaient
indépendantes
ou non.Les
précisions
obtenues sont données dans letableau A.
Mesures effectuées sur condensateur à
diélectrique ferroélectrique.
- Des études similaires ontdéjà
été
entreprises
par de nombreux auteurs[2], [3], [4], [5], [6], [7], [8].
CONDITIONS POUR LESQUELLES LES MESURES ONT ÉTÉ EFFECTUÉES. -
Fréquences :
FC.Mesure de bruit 1 000
Hz,
475Hz,
125 Hz.Mesure
d’impédance
1 000Hz,
750Hz,
375Hz,
208Hz,125
Hz.TABLEAU A
Précisions des différentes mesures
(*) Indéterminable.
-
Champs électriques
continus : E.0, 50, 100, 200, 300, 500, 750,1250 V/cm.
-
Température :
T.10 valeurs
prises
dans un intervalle de ± 1 OC autour de latempérature
de transition du cristal ferroélec-trique.
Pour les valeurs extrêmesTa
etTo
seules desmesures
d’impédance
ont été effectuées.CYCLE DE MESURE. - Pour chacune des valeurs de
température
uncycle
de mesure se déroulependant
une semaine avec un enchaînement
imposé
par letemps
nécessaire pour que lediélectrique atteigne
les différents états
d’équilibre qui correspondent
auxdifférentes valeurs du
champ électrique auquel
il estsuccessivement soumis.
On dira que le
diélectrique
est enéquilibre
si lesgrandeurs qui
le caractérisent ne varient pas deplus
de 3
%
de leur valeur en trois heures. Cetemps
est celuiqui
est nécessaire pour effectuer les trois études de bruit aux troisfréquences
choisies. Lecycle
de mesurequ’il
faut réaliser pour étudier lediélectrique
à unetempérature donnée,
en fonction duchamp
continuqui
lui estappliqué
est donné dans le tableau B.TABLEAU B
Variation du temps nécessaire pour atteindre
l’équilibre
enfonction
duchamp
continuappliqué.
Il faut noter
qu’avant
le début desmanipulations plusieurs cycles identiques
à celui décrit ci-dessusont été effectués mais sans
changer
latempérature
dudiélectrique.
Cette dernière était alors maintenue àune
valeur ba Ta.
Au cours des 10
cycles qui
ont étéeffectués,
192 courbes de bruit ont été tracées.
RÉSULTATS. -
Quelques
courbes seulement sontprésentées
à titre indicatif. Leur but est de montrer les variations de certainesgrandeurs
en fonction desparamètres
dont ellesdépendent.
Toutes les courbes
qui
sont tracées sur cesgraphiques
l’ont été à l’aide des
points
déterminés àpartir
desrésultats de mesure
d’impédance ;
ces derniers nefigurent
pas sur les réseaux decourbes,
ceuxqui s’y
trouvent sont les
points
obtenus àpartir
des résultatsde mesure de bruit et
qui
ont été déterminés en sup-posant
que les trois inconnues de chacun des schémaséquivalents
sontindépendantes.
L’examen de ces courbes montre clairement la
dispersion
descouples
de valeurs obtenues àpartir
des deux méthodes de mesure.
-
Graphique
B.La connaissance de la
capacité Cp parallèle équiva-
lente à un condensateur
permet
de déterminer la valeur de la constantediélectrique
relative 8r dudiélectrique
et de ce condensateur soit :8r =
f (T)
pour les 8 valeurs dechamp
continuE ;
lafréquence
de mesure est de FC = 1 000 Hz.On remarque la
dispersion négligeable
despoints
de bruit par
rapport
auxcourbes ;
en effet on a :Sur chacun des réseaux de courbes obtenus pour
B. - Variation
e(T)
à partir des mesures de bruit, sous diffé-rents champs.
une valeur de la
fréquence
de mesure onpeut
vérifier que :1)
La constantediélectrique
évaluée àchamp électrique
nul suit une loi de Curie en fonction de latempérature.
2)
Lesdéplacements
des coordonnées 8rm’Tm
desmaximums des courbes
Er = f(T)
en fonction duchamp électrique
continu E se font suivant des lois établies àpartir
de la théoriethermodynamique
de laferroélectricité donnée par Devonshire
(9).
-
Graphique
C.e2s = f(T)
pour les diversesfréquences
FC demesure ; le
champ électrique appliqué
dans le dié-lectrique
est de 100V/cm.
Le but de ces courbes est
uniquement
de montrerla
dispersion
des résultats obtenus àpartir
des deuxméthodes de mesure soit :
-
Graphique
D.P2
=f (T)
pour les 8 valeurs dechamp continu E ;
la
fréquence
de mesure est FC = 475 Hz.La
dispersion
des résultats est moyennepuisque
l’onconstate que :
C. - Variation
é
avec T pour différentes fréquences.D. - Variation de P2 avec T pour différents champs.
-
Graphique
E.E. - Variation de P2 avec E pour différentes fréquences.
P2
=f (E)
pour 4 valeurs de lafréquence
de mesure ;cette étude est faite à la
température Ts
=49,87°C.
On constate une décroissance des densités
spectrales
de fluctuation de la
polarisation lorsque
lechamp électrique appliqué
dans lediélectrique
croît.DISCUSSION DES RÉSULTATS. - Au cours de la
discussion,
on tiendratoujours compte
des limitations inhérentes aux méthodes de détermination des diffé- rentesgrandeurs
àpartir
des résultats de mesure de bruit etd’impédance.
A)
Casgénéral.
- Les trois inconnues de chacundes schémas
équivalents
sontsupposées
êtreindépen-
dantes.
Puisque
nous venons de montrer que les deux valeurs obtenues pour chacune des évaluations de la sourcede bruit
es
ne différaientjamais
deplus
de 15%,
onpeut
dire que :Car la détermination de la valeur du
générateur
e B
a été faite àpartir
des résultats de mesured’impé-
dance en écrivant
qu’elle correspondait
au bruit ther-mique
de la résistance rSBqui lui
est associée. Nousvérifions donc que la source de bruit d’un conden-
teur à
diélectrique ferroélectrique
de TGS maintenu enéquilibre
est cellequi correspond
aux fluctuations de tensionqui apparaissent
aux bornes de la résistancequi représente
lapartie
réelle de sonimpédance.
L’hypothèse qui
a été formulée est donc vérifiéeexpérimentalement.
Iln’y
a donc pas de bruit anormalau
voisinage
dupoint
de transition duferroélectrique
TGS maintenu en
équilibre lorsqu’il
est soumis àdiverses valeurs de
champ électrique
continu.Puisque
les deux évaluations des densitésspectrales
de fluctuation de la
polarisation
ont fourni des valeursqui
ne différaientjamais
deplus
de 15%,
il est aussipossible
de dire que cettehypothèse
est vérifiée.Cependant
il faut être trèsprudent quant
aux valeurs obtenues. En effet au cours de leurdétermination,
àpartir
des valeurs desgrandeurs qui
caractérisent lecondensateur,
deuxhypothèses
ont été formulées.- La formule
qui
relie les densitésspectrales
defluctuation de
polarisation p2
à la valeur correspon- dante dugénérateur
de courant de bruit de court-circuit
I2cc
associé au condensateur n’est valable que pour unefréquence.
En fait les mesures de bruit ne sont pas effectuées dans des bandes de
fréquences
suffisamment étroites pour quel’emploi
de cette formule soitjustifié.
- La méthode de détermination de la valeur du
générateur
de courant de bruit de court-circuit associéau condensateur n’est valable que dans le cas des réseaux linéaires. Or le milieu
ferroélectrique
ne l’estpas et, de
plus,
les fluctuations de sapolarisation peuvent
être très différentes si les armatures du condensateur sont reliéesélectriquement
entre ellesou non.
Ces deux
hypothèses
n’ont pas pu être vérifiéescar aucune évaluation des fluctuations de la
polarisa-
tion n’a pu être faite à
partir
de calculsthéoriques.
En
effet,
les essais de détermination de ces fluctuations àpartir
de considérationspurement thermodyna- miques
n’ont pas pu être menés à bien.B)
Casparticulier.
- Deux seulement des trois inconnues de chacun des schémaséquivalents
sontsupposées
êtreindépendantes.
Cette étude a un sens, car nous venons de prouver la validité de
l’hypothèse qui
doit être formuléelorsque
l’on seplace
dans ce cas.Les valeurs
qui
sont alors déterminées sont les,composantes
del’impédance
du condensateur.Les résultats sont les suivants :
Ces identités ne sont vérifiées que si les mesures
d’impédance
sont effectuées enappliquant
au diélec-trique
du condensateur deschamps
alternatifs demesure de faible
amplitude (inférieurs
à0,5 V/cm).
D’autre
part, lorsque
les valeurs des élémentsqui
caractérisent
l’impédance
du condensateur ont étédéterminées,
àpartir
des études des tensions de bruitmesurées à ses
bornes,
aucunchamp
de mesure n’a étéappliqué
dans lediélectrique.
Les valeurs ainsi obtenues sont donc vraimentcaractéristiques
du matériau.Conclusion. - Un des résultats fondamentaux de cette étude est que la tension de bruit
qui apparaît
aux bornes d’un
condensateur,
dont lediélectrique
est constitué par un monocristal de TGS maintenu
en
équilibre
et soumis à deschamps
continus de diversesvaleurs, peut
être calculéesimplement
àl’aide de la formule de
Nyquist
àpartir
des résultatsde mesure de son
impédance,
à condition que cettemesure soit faite avec un
champ
alternatif de faibleamplitude.
Le deuxième résultat de cette étude est de vérifier la validité des résultats de mesures
d’impédance
effec-tuées à l’aide d’un
pont
aux bornes d’un condensateur àdiélectrique ferroélectrique.
En effet un tel conden-sateur n’a pas un
comportement
linéairelorsqu’il
estsoumis à des
champs électriques
alternatifsd’ampli-
tudes variables. Ce résultat n’est valable que si les
mesures
d’impédance
sont effectuées àchamp faible,
dans la gamme des
fréquences comprises
entre 100 Hzet 1 000 Hz
lorsque
lediélectrique
du condensateur est constitué par un monocristal de TGS en étatd’équi-
libre.
Ces états
d’équilibre correspondent
à une valeurquelconque
de latempérature
dudiélectrique prise
dans le
voisinage
de satempérature
de transition et àune valeur
quelconque
duchamp électrique
continuauquel
il est soumis à conditionqu’elle
soit inférieureà 1,25 kV/cm.
Bibliographie [1]
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DEVONSHIRE(A. F.),
Phil. Mag. Sup., 1954, 3, 85-130.Annexe. - Il est
possible
dereprésenter
un qua-dripôle amplificateur bruyant
à l’aide demultiples
schémas
équivalents.
Le schémaéquivalent
que nousprendrons
pour étudierl’amplificateur
de mesureutilisé
comporte
deuxquadripôles
montés en cascade.Le deuxième
quadripôle
seracomposé
par unamplificateur parfait
dont legain
en tension estidentique
augain
del’amplificateur réel,
mais il auraune
impédance
d’entrée infinie et il ne sera pas bru-yant.
Lequadripôle placé
devant cetamplificateur parfait représentera
le bruit del’amplificateur réel ;
il
comportera
ungénérateur
de courant de bruitassocié à une admittance et un
générateur
de tensionde bruit associé à une
impédance.
Nous avons donc le schéma
équivalent
suivant :(Fig. A .1 )
Montrons
qu’il
estpossible
dereprésenter
le bruitde
l’amplificateur
réelutilisé, uniquement
par ungénérateur
de tension de bruitplacé
à son entrée.Etudions la courbe
d’étalonnage (Do) expérimentale portée
sur legraphique (A).
Plaçons
à l’entrée del’amplificateur
unecapacité à parfaite
enparallèle
avec la résistance variable p.Cette
capacité
existe dans tous lesmontages utilisés,
ellefigure
au moins lescapacités
des câbles de liaison.Il est alors facile de montrer que la tension CU
qui apparaît
aux bornes d’entrée duquadripôle ampli-
ficateur
parfait
a pourexpression
en
posant
que :1)
Pour les valeurs de p inférieures à 1 MQ onconstate que la courbe
expérimentale (De)
a pour loi de variationl’expression
suivante :Or pour les faibles valeurs
de p
nous savons que :a) mpô «
1.En effet les