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Texte intégral

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Juin 2018

Université Paris 1

Ecole nationale d’administration

Master Etudes européennes et relations internationales Spécialité Relations internationales et Actions à l’Etranger

Parcours "Action internationale"

soutenu par Master Etudes européennes et relations internationales

Spécialité Relations internationales et Actions à l’Etranger Parcours "Action internationale"

soutenu par Chie OHKAWA

CIP Promotion Louis Pasteur (2017-2018)

soutenu par Master Etudes européennes et relations internationales

Spécialité Relations internationales et Actions à l’Etranger Parcours "Action internationale"

soutenu par Chie OHKAWA

CIP Promotion Louis Pasteur (2017-2018)

soutenu par Chie OHKAWA

Sous la direction de Dr. Benoît DE TREGLODE

Directeur de recherche,

Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire

Le Japon et l’Afrique après la TICAD V (2013)

Pourquoi une coopération franco-japonaise en Afrique ?

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Table des matières

Remerciements ... 3

Introduction ... 4

Partie I. Le bilan de la politique japonaise en Afrique 1. L’essentiel de la politique japonaise en Afrique ... 6

2. Quelques stratégies qui en découlent pour le Japon ... 20

3. L’importance de la coopération triangulaire en Afrique pour le Japon ... 23

Partie II. La coopération franco-japonaise en Afrique 1. Pourquoi ? ... 28

2. Nature des coopérations entre Tokyo et Paris en Afrique ... 30

3. Quels sont les freins pour la coopération actuelle ... 32

4. Quelles sont les pistes d'amélioration de la coopération franco-japonaise en Afrique? ... 34

Partie III. La coopération future franco-japonaise en Afrique -en matière sécuritaire dans la région de l'Océan Indien 1. Analyse de la politique française en matière de sécurité dans la Région indopacifique ... 35

2. Analyse de la politique japonaise en matière de sécurité dans la Région indopacifique ... 42

3. Analyse : quels types de projets sont envisageables ? ... 46

Conclusion ... 49

Bibliographie ... 51

Annexes ... 60

※ Les analyses avancées dans l’article sont présentées à titre personnel.

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Remerciements

Au Dr. Benoît DE TREGLODE, Directeur de recherche de l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire, qui dirige mon mémoire et a contribué à la partie scientifique.

A toutes celles et tous ceux grâce auxquels mon stage dans la préfecture de La Réunion a été rendu possible. J’aurai une pensée particulière pour :

Monsieur Amaury DE SAINT-QUENTIN, Préfet de La Réunion, Monsieur Sébastien AUDEBERT, Directeur de Cabinet,

Monsieur Patrick COHEN, Conseiller diplomatique auprès du Préfet de La Réunion, Madame Natalie KUBICEK, Conseillère diplomatique adjointe,

Monsieur Stéphane PHARISIEN, Chargé de mission auprès du Conseiller diplomatique.

A toutes celles et tous ceux qui ont accepté un entretien. J’aurai une pensée particulière pour : Madame Cécile POZZO DI BORGO, Préfète aux TAAF,

Monsieur le Général Xavier DUCEPT, Commandant de la gendarmerie de La Réunion, Monsieur François VUILLEMIN, Directeur auprès du Secrétariat général de la COI,

Monsieur le Capitaine Laurent SERVOTTE-AMOUROUX, Capitaine de frégate, Attaché de défense non-résident Seychelles-Maurice,

Monsieur Dominique PERSONE, Directeur de CROSS Réunion.

Et à mes supérieurs et à mes collèges du Ministère des Affaires étrangères du Japon, qui ont permis d’enrichir mes connaissances et mes expériences.

Qu’il me soit permis ensuite d’exprimer mes vifs remerciements à ma chère camarade Madame Marie-Josée MIRANDA pour la relecture qu'elle a bien voulu effectuer.

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Introduction

Les liens entre l’Afrique et le Japon ne semblent pas forts aux niveaux géographique et historique par rapport à ceux de l’Europe. Cependant, tous les Japonais connaissent l’histoire du Dr. Hideyo NOGUCHI, qui a découvert l'agent pathogène de la syphilis et qui a consacré sa vie à faire de la recherche sur la fièvre jaune en Afrique. Ils savent aussi que les relations du Japon avec l’Afrique datent de longtemps.

Aujourd’hui, l’Afrique s’impose sur la scène internationale. Ce n’est pas un continent

« obscur ». Alors que des liens forts au niveau historique existent entre la France et l’Afrique, le Gouvernement japonais considère sérieusement ce continent depuis 1993 à la suite de la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement en Afrique (TICAD). L’Afrique demande à ne plus être considéré comme un ensemble de pays assistés, mais souhaite devenir un partenaire économique du Japon. En raison de ce contexte de développement économique, les entreprises japonaises se soucient des intérêts des ouvriers travaillant dans des succursales basées en Afrique.

En revanche, les séries d’attentats et les pertes d’otages japonais ont imposé au Japon de réfléchir à ses délocalisations et aussi de réviser la gestion d’une situation de crise. La limite de la Constitution japonaise entrave les activités des Forces d’auto-défense japonaises, notamment lors de l’évacuation de Côte d’Ivoire, en avril 2011, où l’Ambassadeur du Japon et les employés ont été sauvés par l’armée française.1

En vue de contribuer à la paix et à la stabilité mondiale, le Gouvernement japonais essaie

1 Kyodo news à Nairobi, « Les affrontements et des vandales armés ont attaqué la Résidence de l’ambassadeur du Japon en Côte d’Ivoire ; L’armée Française a secouru les employés »,

Journal Nikkei, le 7 avril 2011: [コートジボワール武装勢力、日本大使公邸を襲撃 大使ら仏軍が救

出(日本経済新聞2011/4/7付)] Disponible sur :

https://www.nikkei.com/article/DGXNASFK07003_X00C11A4000000/, consulté le 2 juin 2018

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d’étendre les missions des Forces d’auto-défense japonaises même s’il existe toujours une polémique sur la Constitution japonaise dont on n’a pas encore modifié l’article neuf qui pose problème quant à l’existence légitime des Forces militaires.

Afin de remédier à cette situation, le Gouvernement japonais collabore avec les pays alliés, non seulement avec les Etats-Unis mais aussi avec l’Australie et la France, depuis ces dernières années. Cela n’empêche pas que l’équilibre des Forces armées est rompu et que les sphères d’influence sont déséquilibrées surtout au niveau de la carte maritime de l’Asie et de l’Océan Indien.

Dès l’Antiquité, le commerce maritime contribuait à l’enrichissement et faisait connaître des cultures lointaines même si, parfois les visiteurs inopportuns apportaient des épidémies et se comportaient comme des envahisseurs. Cela induit que la mer doit être bien surveillée par les Gouvernements pour garder les richesses de cette région et pour éviter toute occupation par des forces malveillantes.

Grâce à leurs richesses issues de l’espace maritime, la France et le Japon ont des Forces maritimes bien équipées et entraînées. Ayant commencé leur coopération dans divers domaines, y compris militaire et pour le développement en Afrique, ces pays partagent la même conception, à savoir une politique stratégique qui unit l’océan Pacifique et l’océan Indien en vue de développer des relations Régionales indopacifiques. La coopération franco-japonaise progresse constamment, mais les peuples ne s’habituent pas à cette coopération trop habituée à des collaborations avec des pays voisins comme l’Allemagne ou les États-Unis. Pourtant, cette collaboration dans cette Région indopacifique ne peut être que bénéfique pour les peuples et le monde entier.

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Partie 1 Le bilan de la politique japonaise en Afrique 1. L’essentiel de la politique japonaise en Afrique

Qu’est l’Afrique pour le Japon ? D’abord, il faut souligner que le Japon est situé à l’Extrême Orient et qu’il géographiquement éloigné de l’Afrique ce qui est nécessairement un frein à l’amélioration du commerce avec l’Afrique. Les échanges culturels sont aussi secondaires.

Alors, pourquoi le Gouvernement japonais renforce-t-il les liens avec les pays d’Afrique ?

D’abord, c’est l’influence de l’Afrique dans le monde qui attire l’attention du Gouvernement japonais. Celui-ci semble considérer que l’Afrique est un continent important, étant donné que son influence sur la scène internationale devient de plus en plus importante ces dernières décennies. Plus précisément, la diplomatie japonaise s’intéresse à l’Afrique en tant que marché prometteur, en raison de sa population croissante, et de ses ressources naturelles. En effet, selon

« Le livre bleu diplomatique 2017 », qui a pour but de présenter la politique extérieure japonaise :

L’Afrique représente plus d’un billion d’habitants dans 54 différents pays, « cela attire les intérêts de la Communauté internationale, à cause de ressources naturelles riches et en vue du marché à haut potentiel. C’est l’une des raisons pour laquelle l’influence de l’Afrique augmente sur la scène internationale dans le processus de la formation des accords. ».2

En revanche, le Gouvernement japonais semble considérer que les potentiels économiques de l’Afrique qui viennent d’être décrits sont à relativise :

« Des défis restent à mettre en œuvre sur le long terme, à savoir des situations politiques délicates, de graves disparités dont la pauvreté et aujourd’hui, d’autres défis

2 Ministry of Foreign Affairs, Diplomatic Bluebook 2017 Chapter 2 Japan's Foreign Policy that Takes a Panoramic Perspective of the World Map, Section 7 Sub-Saharan Africa, pp.171.

Disponible sur : https://www.mofa.go.jp/files/000290287.pdf, consulté le 16 mai 2018

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sont apparus comme la vulnérabilité du système sanitaire et l’émergence des violences extrémistes. En outre, la croissance économique diminue par rapport aux dernières années sous l’influence de la stagnation de l’économie d’un pays émergent et de la chute des prix des ressources de manière globale. Puisque ces problèmes influencent d’autres pays en dépassant les frontières, il est crucial que l’Afrique surmonte ces difficultés et finalise un développement stable, en vue de promouvoir la paix et la stabilité non seulement en Afrique, mais aussi pour la Communauté internationale, y compris le Japon. »3

Pour cerner la politique diplomatique japonaise en Afrique, il faut lire « le livre bleu diplomatique », c’est la meilleure façon de la découvrir. Ce « livre bleu diplomatique » est un livre officiel qui est rédigé par le Ministère des Affaires étrangères et validé par le Conseil du Cabinet. Parfois, le contenu s’adresse aux autres pays, donc il est plus ou moins implicite, il n’empêche qu’il est important quand même.

C’est ainsi que deux facteurs sont indiqués dans la rubrique de l’Afrique4:

(1) le marché attrayant : L’Afrique est devenue l’un des champs importants pour la diplomatie économique du Japon. Il est possible que ce marché devienne important.

(2) les risques cachés : pour garantir la stabilité, il faut s’appuyer sur le développement.

C’est pourquoi le Japon tend à développer sa coopération avec l’Afrique. De plus, dans la rubrique de la coopération internationale, il explique qu’en tant que pays développé, le Japon souhaite consolider sa coopération internationale.

Tenant compte de cela, l’objectif de la diplomatie japonaise en Afrique peut être résumé ainsi : (1) Soutenir le développement de l’Afrique, (2) Ouvrir des succursales d’entreprises japonaises

3 Ibid.

4 Ibid.

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en Afrique et (3) Tenir les engagements internationaux du Japon en tant que pays riche.

En effet, si on considère concrètement la coopération japonaise en Afrique, on peut identifier une coopération de trois niveaux différents :

(1) La coopération bilatérale et habituelle de la JICA, qui est la base de la considération positive des Africains pour le Japon.

(2) Le cadre politique d’une Conférence régulière, la TICAD, où le Japon et l’Afrique se rencontrent régulièrement pour créer des projets, les réaliser et en faire le bilan.

(3) La coopération ad hoc dans le domaine de la sécurité, que le Japon aborde depuis peu de temps.

(a) La JICA : la coopération traditionnelle à la manière japonaise

La JICA n’est pas un acteur principal au sein de ce mémoire, mais on ne peut pas passer sous silence l’histoire de la politique japonaise en Afrique sans la JICA, car quand on parle de la présence japonaise en Afrique, il est aisé d’imaginer que la plupart des Africains se réjouissent des missions de l’Agence japonaise de Coopération Internationale, la JICA.

Autrefois, c’était une organisation semi-gouvernementale placée sous l’autorité du Ministère des Affaires étrangères. Aujourd’hui, c’est une Agence gouvernementale indépendante qui coordonne l’aide publique au développement (APD) de l’État japonais. Elle se donne pour mission d’aider au développement économique et social des pays en développement et de promouvoir la coopération internationale.

Selon le rapport annuel 2016, la JICA a financé en Afrique autour de 130 000 millions yens5 (référence : 1 euro = 130 yens, le 16 mai 2018). En 2008, la JICA, a donné un montant APD

5 JICA, JICA Rapport annuel 2016, Activités et initiatives par région, Afrique, pp.1. Disponible sur : https://www.jica.go.jp/french/publications/annual/2016/c8h0vm0000beb6qc-att/2016_22.pdf , consulté le 16 mai 2018

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pour 181 pays à savoir 15.5% pour l’Asie, 34.2% pour le Moyen-Orient, 20.1% pour l’Afrique, 3.9% pour l’Afrique latine, 1.1% pour le Pacifique, 2.2% pour l’Europe et 23.1% pour une région combinée.6

L’activité de la JICA ne résume pas à un apport de fonds, mais c’est aussi l’envoi de ressources humaines, comme le programme JOCV (Japan Overseas Cooperation Volunteers). Chaque année, de jeunes Japonais, ainsi que des retraités depuis les années 1990, sont envoyés dans tous les continents pour s’engager dans des activités très variées dans le domaine de la coopération internationale. Malgré la distance géographique considérable entre le Continent africain et le Japon, la JICA consacre beaucoup d’énergie à la coopération avec des pays africains. Le nombre des volontaires envoyés en Afrique dans le cadre de l’activité de la JICA en serait un indice. En regardant le diagramme circulaire ci-dessous7 portant sur le bilan de l’envoi de volontaires, on comprend que le Japon contribue en Afrique autant qu’en Asie et qu’en Amérique du Sud, où les liens économiques avec le Japon sont plus forts.

(Le bilan d’envois des volontaires JICA, en date du 28 février 2018)

6 JICA, Les caractéristiques de l’aide japonaise classées par l’Etat, la région et le domaine : [JICAHP, 国や地域・分野別の特徴について] Disponible sur :

https://www.jica.go.jp/aboutoda/basic/02.html, consulté le 16 mai 2018

7 JICA, Le bilan d’envois des volontaires JICA, en date du 28 février 2018 : [JICAHPJICAボラ ンティア事業実績/派遣実績2018228日現在] Disponible sur :

https://www.jica.go.jp/volunteer/outline/publication/results/, consulté le 12 mai 2018

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Ces missions œuvrent et passent du temps avec les locaux, même dans les villages géographiquement éloignés et inaccessibles en voiture. Pendant la mission, les Japonais séjournent dans le village et partagent la vie quotidienne des résidents locaux. C’est pourquoi l’activité de la JICA est assez visible, reconnue et admirée par les habitants.

En collaborant avec la JICA, selon quelle vision le Gouvernement japonais considère-t-il l’Afrique ? D’abord, c’est la TICAD qui apporte des solutions.

(b) La coopération multilatérale dans le cadre du processus de la TICAD :

Il est indispensable de s’attarder à la TICAD afin de comprendre la politique étrangère du Japon en Afrique. La TICAD8 est la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement en Afrique, qui a été fondée en 1993, coorganisée avec l’ONU, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la banque mondiale et la Commission de l’Union Africaine, à savoir l’Union Africaine actuelle.

En 1993, quand la TICAD a été créée, l’intérêt de la Communauté internationale pour l’Afrique était faible. Conscient du potentiel de ce continent en matière de croissance future, le Japon a lancé le processus de la TICAD pour soutenir son développement. Après six Sommets internationaux, la TICAD est devenue l’un des principaux forums internationaux dédiés au développement de l’Afrique. Elle est un espace ouvert à tous qui rassemble un grand nombre d’acteurs - gouvernements africains, organisations régionales et sous-régionales, organisations internationales, pays partenaires, secteur privé et société civile – pour proposer des solutions innovantes et mener des discussions de haut niveau sur le développement de l’Afrique.

8 Ministry of Foreign Affairs, Diplomatic Bluebook 2017 Chapter 2 Japan's Foreign Policy that Takes a Panoramic Perspective of the World Map, Section 7 Sub-Saharan Africa, pp.172.

Disponible sur : https://www.mofa.go.jp/files/000290287.pdf, consulté le 16 mai 2018

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Pourquoi la TICAD est-elle si importante pour le Gouvernement japonais ? Depuis son lancement, il y a certaines valeurs en commun :

(1) C’est un évènement précieux pour la politique en faveur de l’Afrique que le Premier ministre japonais engage, il ne visite pas chaque pays africain, mais il vérifie le projet en cours et en promet de nouveaux.

(2) C’est l’occasion de présenter la coopération internationale du Japon avec l’Afrique en annonçant un projet dynamique tous les 5 ans, et maintenant tous les 3 ans.

En effet, ce n’est pas seulement le Japon, mais c’est aussi quelques autres pays qui organisent une Conférence ministérielle avec l’Afrique. Quelle est la raison pour laquelle la TICAD peut être distinguée des autres forums ? C’est une position qui soutient les efforts pour l’autonomie de l’Afrique et qui respecte ses opinions. En écoutant les idées des Africains, le Japon apporte le soutien à travers la JICA, sans imposer des projets qu’il élabore à Tokyo. L’avancée des projets et du financement est régulièrement suivie au cours du processus de la TICAD.

Celui-ci s’est toujours construit autour de deux principes-clés9: l’appropriation africaine et le partenariat international. La TICAD VI en 2016 a soutenu les initiatives africaines en faveur du développement du continent, dont l’Agenda 2063 adopté en 2015 par l’Union Africaine. Elle a conçu un mécanisme de suivi à trois niveaux et celui-ci permet d’examiner régulièrement les avancées des engagements pris lors des rencontres au Sommet de la TICAD.

De plus, reflétant cette conception japonaise de la coopération pour le développement, la TICAD porte un intérêt tout particulier à garantir une « croissance de qualité » comme la

« sécurité humaine ».10 Cette croissance de qualité évoque une croissance économique stable

9 Ministère des Affaires étrangères, Les caractéristiques de la TICAD : [外務省HP, TICADの特 徴] Disponible sur : www.mofa.go.jp/mofaj/af/af1/page22_002577.html, consulté le 12 mai 2018

10Ministère des Affaires étrangères, les idées japonaises derrière la TICAD : [外務省HP, TICAD

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et équilibrée dont les effets bénéficient à l’ensemble de la société, y compris pour les populations les plus pauvres. La sécurité humaine repose sur la protection et l’autonomie des individus, afin que chacun puisse se libérer de la peur et qu’il puisse vivre avec dignité.

Le processus de la TICAD décrit ci-dessus est devenu un tournant depuis les dernières conférences. En ajoutant l’appui d’efforts pour l’autonomie, le Japon a développé l’aide des hautes technologies japonaises et cette croissance de qualité en est l’un des exemples.

En outre, après la TICAD V en 2013, le Japon a décidé d’accélérer le rythme des conférences en les programmant tous les trois ans au lieu de cinq, tantôt au Japon tantôt en Afrique, pour respecter une demande de l’Afrique d’évolution plus rapide des projets.

C’était cette situation jusqu’à la TICAD V, que s’est-il passé après 2013 ? En 2014, à la suite de la crise sanitaire en Afrique comme l’épidémie d’Ebola, la chute des prix des ressources naturelles a confronté le continent africain à d’énormes difficultés du fait que l’économie africaine a stagné. Pour remplir ses engagements en vue de résoudre tant de problèmes, le Japon a décidé de collaborer avec l’Afrique lors de la TICAD en répondant aux demandes de l’Afrique.

En août 2016, la TICAD VI a eu lieu au Kenya sous la co-présidence du Japon et du Kenya. À la suite de cette conférence, les pays africains et la Communauté internationale ont acté ensemble11 : (1) la diversification de l’économie et l’industrialisation (2) la promotion de systèmes de santé résilients (3) la promotion de la stabilité sociale pour une prospérité partagée.

Le Japon investira à l'avenir en Afrique un montant global d’environ 30 milliards de dollars

背景にある日本の考え]Disponible sur : http://www.mofa.go.jp/mofaj/af/af1/page22_002578.html, consulté le 12 mai 2018

11 Ministère des Affaires étrangères, Déclaration de Nairobi, Faire progresser l’agenda du développement durable de l’Afrique - TICAD partenariat pour la prospérité-. Disponible sur : www.mofa.go.jp/mofaj/files/000183757.pdf, consulté le 12 mai 2018

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issus des secteurs public et privé pour l’aménagement des infrastructures, le renforcement du système de santé résiliente et pour la constitution des fondements du maintien de la paix et de la stabilité. Ces mesures incluent la formation (autonomie) d’environ 10 millions de personnes selon un haut standard de qualité qui est l’un des points forts du Japon. En outre, le plus remarquable, c’est que l’équipe des entreprises japonaises a été accompagnée du Premier ministre. Le Japon a affirmé les valeurs des entreprises japonaises et expliqué ses motivations quant à la résolution des problèmes en Afrique. La TICAD, à ses débuts, était l’occasion de montrer le rôle du Japon sur la scène internationale, mais elle a été réformée depuis, et c’est aujourd’hui l’occasion de promouvoir des entreprises japonaises afin d’ouvrir des succursales en Afrique.

De plus, dans le domaine du commerce, le Premier ministre Shinzo ABE a déclaré la création en tant qu’institution permanente du « Forum économique public-privé nippo-africain ».12 Des Ministres japonais ainsi que des chefs d’organisations économiques et d’entreprises viennent en Afrique tous les trois ans. C’est un forum où la rencontre avec des homologues africains permet d’identifier, du point de vue du monde des affaires, les défis et de les dépasser par une coopération publique-privée, afin que les entreprises japonaises et africaines puissent davantage travailler ensemble.

Depuis la TICAD IV en 2008, les entreprises japonaises ont engagé le processus de la TICAD, et leurs engagements ont augmenté à chaque conférence. En vue d’accélérer la collaboration entre le Gouvernement japonais et des entreprises privées, le Gouvernement a organisé quatre fois des tables rondes « publiques-privées » avant la TICAD VI.13 De plus, la Mission

12 Ministère des Affaires étrangères, Discours du Premier ministre S.E.M. Shinzo ABE

Cérémonie d'ouverture de la sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD VI). Disponible sur : http://www.mofa.go.jp/mofaj/files/000183626.pdf, consulté le 12 mai 2018

13 Ministère des Affaires étrangères,La proposition suite aux tables rondes public-privé TICAD VI : [外務省HP,TICAD VI 官民円卓会議提言] Disponible sur :

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publique-privée pour promouvoir le commerce extérieur et les investissements en Afrique, dont le chef est le ministre d’État des Affaires étrangères KIHARA, s’est rendue en Côte d’Ivoire en mars 2016.14 En outre, lors d’une réunion stratégique sur l’économie de l’Afrique, organisée par le Directeur adjoint de Cabinet, le Gouvernement a examiné les politiques spécifiques à trois principales régions pour un développement bien adapté15: l’Anneau du développement en Afrique de l’Ouest, le Corridor de l’Afrique de l’Est et du Nord et le Corridor de Nacala.

En ajoutant le phénomène de l’augmentation de l’influence économique, la TICAD VI a réfléchi du cadre de l’Afrique, y compris l’Océan Indien dans la stratégie.

Le Premier ministre Shinzo ABE à la Cérémonie d'ouverture de la TICAD VI,16 a annoncé dans son discours que les initiatives japonaises se fondaient sur les piliers prioritaires de la TICAD VI et il a proposé une « stratégie pour un océan Indopacifique libre et ouvert », qui vise à promouvoir la stabilité et la prospérité globale en améliorant la connexion entre l’Asie et l’Afrique en passant par les deux mers indopacifiques. Il a aussi expliqué les objectifs principaux de la politique japonaise en Afrique, à savoir prévoir des appuis pour la construction d’un État dans le domaine non seulement du développement, mais aussi de la politique et de la gouvernance, en respectant la volonté des pays africains, sans s’imposer, ni intervenir.

Enfin, le Japon s’engage à renforcer sa relation de partenaire avec les divers acteurs en essayant

www.mofa.go.jp/mofaj/files/000171716.pdf, consulté le 12 mai 2018

14 Ministère des Affaires étrangères, La Mission public-privé pour la promotion de commerce extérieur et des investissements en Afrique : [外務省HP, アフリカ貿易・投資促進官民合同ミッシ ョン] Disponible sur : www.mofa.go.jp/mofaj/files/000140098.pdf, consulté le 12 mai 2018

15 Ministry of Foreign Affairs, International cooperation bureau, Priority policy for Development cooperation FY2017, Regional Key Areas: Africa, pp.12. Disponible sur :

http://www.mofa.go.jp/files/000259285.pdf, consulté le 12 mai 2018

16 Ministère des Affaires étrangères, Discours du Premier ministre S.E.M. Shinzo ABE

Cérémonie d'ouverture de la sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD VI). Disponible sur : http://www.mofa.go.jp/mofaj/files/000183626.pdf, consulté le 12 mai 2018

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de trouver les canaux diplomatiques pour soutenir le développement en Afrique, notamment avec l’Union africaine (UA) et les Communautés économiques régionales (CER). De plus, la collaboration du Japon et de l’Afrique avec l’appui des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France17 et de l’Inde a été renforcée lors de la TICAD VI, mais aussi lors d’un Forum bilatéral entre l’Afrique et le Japon.

Ainsi, la TICAD, qui avait pour objectif le développement en Afrique, a ajouté après la TICAD VI, un nouveau rôle : la diplomatie économique. Par conséquent, une nouvelle stratégie avec les technologies japonaises est née, afin de lutter contre les nouveaux problèmes en Afrique.

Pour parvenir à réaliser ce développement, la TICAD a tenu compte de la situation pour que les entreprises japonaises trouvent de nouveaux marchés. De plus, le monde de l’Océan Indien a été intégré dans la nouvelle stratégie de cette TICAD. Désormais, les pays de l’Océan Indien trouveront la clef de la réussite de la politique japonaise en Afrique.

(C) Les Forces d’auto-défense (les FAD) dans le cadre bilatéral

D’ailleurs, le Japon développe une coopération sécuritaire à Djibouti et au Soudan du Sud. Ces forces ont certains liens avec l’activité de la JICA et le processus de la TICAD. Nous allons les exposer ci-dessous.

(i) Djibouti : la base de la lutte contre la piraterie

Selon le Bureau de la Division de la sécurité maritime du ministère des Affaires étrangères,18 les eaux qui bordent la Somalie dans le golfe d’Aden, où le transit annuel est estimé à quelque

17Ministère des Affaires étrangères, Evénement conjoint sur le « Partenariat franco-japonais pour l’Afrique » organisé dans le cadre de la TICAD VI Communiqué de presse conjoint. Disponible sur : http://www.mofa.go.jp/mofaj/files/000183525.pdf, consulté le 12 mai 2018

18 Ministère des Affaires étrangères, La situation de piraterie au large de la Somalie et dans le golfe d’Aden et les mesures prises par le Japon en la matière:[外務省HPソマリア沖・アデン湾に おける海賊問題の現状と取組] Disponible sur : www.mofa.go.jp/mofaj/gaiko/pirate/africa.html, consulté le 13 mai 2018

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17 000 navires, constituent un goulet d’étranglement naturel pour le transport maritime entre l’Asie de l’Est et l’Europe. Mais depuis 2008, on enregistre sur cette importante voie navigable une forte augmentation du nombre des attaques contre les navires marchands par des pirates en quête de rançon. Parmi les causes de la piraterie qui figurent la contestation politique et la pauvreté qui règne en Somalie. Alors, quelle politique le Japon mène-t-il dans cette zone ?

La sécurité du transport maritime, qui joue un rôle primordial dans les échanges internationaux, est cruciale pour le Japon. C’est pour cette raison, et dans le cadre de ses responsabilités internationales que le Japon déploie depuis 2009 des destroyers et des avions de patrouille (P- 3C) des Forces japonaises d’auto-défense (les FAD) chargées d’escorter les navires et d’assurer une surveillance dans le golfe d’Aden. Ces activités sont menées sans tenir compte de la nationalité des navires et, pendant les huit années qui se sont écoulées depuis leur déploiement, les forces japonaises ont escorté quelque 3 900 navires marchands pendant la traversée de ces eaux.19 Cet engagement fait de notre pays un maillon essentiel du dispositif de coopération internationale de lutte contre la piraterie. Pour renforcer encore cette coordination internationale, le Japon participe en outre depuis 2013 à la Combined Task Force 151 (CTF-151), une force d’intervention interarmes regroupant plusieurs nations chargées de mener des opérations de défense dans la zone qui leur est attribuée.20

Grâce à cette campagne internationale, le nombre des incidents de piraterie en mer, qui dépassait les 200 cas par an, a fortement diminué à partir de 2012, pour atteindre récemment un niveau extrêmement bas. Le dispositif de coordination internationale reste toutefois essentiel au maintien de la sécurité maritime dans ces eaux. La présence militaire de vaisseaux de guerre

19 Secrétariat Général du Cabinet du Japon, Pour nos Tomodachi, vol. Été 2017, pp.18. Disponible sur : file:///C:/Users/Owner/Documents/18_19.pdf, consulté le 13 mai 2018

20 Ministère des Affaires étrangères, La situation de piraterie au large de la Somalie et dans le golfe d’Aden et les mesures prises par le Japon en la matière :[外務省HPソマリア沖・アデン湾に おける海賊問題の現状と取組] Disponible sur : www.mofa.go.jp/mofaj/gaiko/pirate/africa.html, consulté le 13 mai 2018

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battant différents pavillons contribue à dissuader les pirates. La protection de cette importante voie de navigation qui longe le littoral de la Somalie est une mission cruciale pour la stabilité de l’économie de l’Asie de l’Est.21

Nombre des incidents de piraterie et des détournements de navires au large de la Somalie et dans le golfe d’Aden.

(Source : Chambre de commerce international, Bureau maritime international)

De plus, pour poursuivre ce soutien à l’amélioration de la capacité de la sécurité maritime autour des pays situés dans la Corne de la Somalie, le Japon consacre US$14.6 millions au Djibouti Code Trust Fund du Bureau maritime international, qui a créé une école de partage des informations et une école d’entraînement chargée d’organiser des stages auprès des forces navales.22 En outre, en s’appuyant sur l’Information Sharing Centre (ISC) du Regional Cooperation Agreement on Combating Piracy and Armed Robbery against Ships in Asia (ReCAAP), le Japon partage ses savoir-faire et ses expériences non seulement avec l’Asie, mais aussi avec l’Afrique pour renforcer la sécurité maritime.23

21 Secrétariat Général du Cabinet du Japon, Pour nos Tomodachi, vol. Été 2017, pp.18. Disponible sur : file:///C:/Users/Owner/Documents/18_19.pdf, consulté le 13 mai 2018

22 Ministry of Foreign Affairs, Japan's Actions against Piracy off the Coast of Somalia. Disponible sur : http://www.mofa.go.jp/policy/piracy/ja_somalia_1210.html, consulté le 13 mai 2018

23 Ibid.

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18

(ii) Soudan du Sud : Contribution à la mission du maintien de la paix de l’ONU

En outre, en ce qui concerne la paix et la stabilité, le Japon continue à soutenir les écoles de Maintien de la Paix en vue de la formation des Casques bleus et de leur entraînement organisés par l’ONU afin de renforcer leurs capacités. Les FAD étaient aussi engagées dans la Force de maintien de la paix des Nations Unies au Soudan du Sud jusqu’en mai 2017 et quatre officiers sont encore déployés auprès de cette mission. Cette mission japonaise pour le Soudan du Sud est déjà terminée, mais je remarque qu’elle était la seule mission de l’ONU à ce moment-là.

Le Japon apporte un soutien à la Communauté internationale dans divers secteurs, dont celui de la sécurité. C’est ainsi, par exemple qu’il envoie des contingents de FAD participer aux Opérations de maintien de la paix des Nations Unies. À partir de 2011, les FAD se sont en outre impliquées dans la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) jusqu’en mai 2017.

La MINUSS, composée d’environ 17 000 militaires et policiers de toute nationalité,24 mène des activités relevant, notamment, de la protection des civils, de la surveillance du respect des Droits de l’homme et de l’instauration de conditions propices à l’assistance humanitaire.

Pendant cinq ans, le Japon a déployé une unité du génie d’environ 350 hommes et quatre officiers d’état-major japonais.25 Après le retrait de FAD, quatre officiers poursuivent cette mission.

Avant la détérioration de la situation enregistrée en 2013, l’unité a contribué à la construction

24 Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (UNMISS), Faits et chiffres : Autorisation actuelle jusqu'au 15 décembre 2017. Disponible sur :

http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unmiss/facts.shtml, consulté le 13 mai 2018

25 Ministère de la Défense, La présentation de la mission de FAD dans le cadre de UNMISS, avril 2017 : [防衛省HP,UNMISSにおける自衛隊の活動について, 平成294月] Disponible sur : http://www.mod.go.jp/j/approach/kokusai_heiwa/s_sudan_pko/pdf/gaiyou.pdf, consulté le 13 mai 2018

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de la Nation sud-soudanaise, à travers des activités d’amélioration des infrastructures allant de la construction et de la réparation d’axes routiers dans la région de Juba au travail de préparation des sites à l’intérieur et à l’extérieur des installations de l’ONU. En 2013, quand la sécurité s’est dégradée, quelque 30 000 résidents ont trouvé un refuge provisoire dans les installations de l’ONU. À cette occasion, le contingent japonais s’est aussi occupé de l’alimentation en eau, de l’installation de sanitaires comme de la fourniture de soins médicaux aux réfugiés.26 Depuis mai 2014, date de la révision de son mandat, l’unité est principalement engagée dans des activités contribuant à la protection des civils, telle que des travaux de renforcement des équipements de l’ONU, ainsi qu’à des réparations de routes et à des travaux d’amélioration et de préparation de sites à l’intérieur comme à l’extérieur des installations de l’ONU. Le contingent japonais mène également des activités en association avec d’autres pourvoyeurs d’assistance internationale.

Après la détérioration de la situation intérieure lors de 5ème Fête de l’Indépendance de Soudan du Sud, les FAD ont consacré des missions en vue de la construction de rues et du renforcement de la maison de l’ONU, malgré l’opinion publique qui demandait son retrait immédiat. En outre, au lieu de soutenir le projet de résolution de l’ONU imposant un embargo sur les armes au Soudan du Sud, pendant le mandat du Conseil de sécurité, le Japon a appuyé la proposition du Soudan du Sud, en soutenant le dialogue national en vue de promouvoir la coopération entre le Gouvernement sud-soudanais et la scène internationale.27

En tant que membre responsable de la Communauté internationale, le Japon désire apporter sa

26 Ibid.

27 Nobuhiko KIYA, Conseilleur de division Afrique de Ministère des Affaires étrangères, ex- ambassadeur du Japon au Soudan du Sud, « Consolidation de la paix au Soudan du Sud et le rôle du Japon », le 15 février 2018, Document NON-official, Kakan-kai : [中東アフリカ局アフリカ部・

国際協力局参事官 前駐南スーダン大使 紀谷 昌彦, 「南スーダンの平和構築と日本の役割」, 霞関 会HP寄稿文2018.02.15,] Disponible sur : https://www.kasumigasekikai.or.jp/2018-02-15-2/, consulté le 13 mai 2018

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20

contribution à la paix et à la stabilité du monde. Son activité au sein de l’UNMISS a été approuvée par les États membres de l’ONU et le Gouvernement du Soudan du Sud.

Les missions à Djibouti et au Soudan du Sud sont de catégories différentes par rapport à la coopération civile de la JICA et au processus politique de la TICAD. Le Gouvernement japonais déploie ses missions au nom de la stratégie sécuritaire qui s’appelle « un pacifisme proactif » selon le Gouvernement d’ABE, cette stratégie n’est pas vraiment intégrée dans la TICAD.

2. Quelques stratégies japonaises qui en découlent

Après avoir exposé la politique japonaise en Afrique, il importe d’en exposer les points forts et ses faiblesses.

a) Les points forts :

D’abord, le Japon exécute ce qu’il a promis, et ce qu’il considère comme positif pour l’Afrique.

C’est la raison pour laquelle les activités dynamiques du Japon en Afrique sont bien considérées et que de nombreux Chefs d’État africains participent à la TICAD.

Ensuite, le Japon fait appel aux Organisations internationales et aux pays eux-mêmes pour remédier aux problèmes globaux de l’Afrique. On trouve surtout le processus de la TICAD, qui apporte un intérêt tout particulier à assurer une « croissance de qualité » à garantir la « sécurité humaine » et à envisager la protection et l’autonomie des individus, afin que chacun puisse se libérer de la peur et vivre avec dignité. Le but de la collaboration, c’est d’attirer plus de finances et d’évoluer de façon pérenne grâce à ces missions dynamiques.

De plus, la formation des Africains contribuera à instaurer leur indépendance. Le Japon, lui, achève surtout ce qu’il a promis et assume ses engagements, avec droiture, rigueur et respect.

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21

L’appui de la technologie japonaise est apprécié, et permet d’excellents résultats. Par exemple, le programme humain de la JICA dans le cadre de la Japan Overseas Cooperation Volunteers (JOCV) traite plus de 120 métiers, dans neuf domaines : l’administration, l’agriculture, l’industrie minière, les ressources humaines, la santé, le commerce, les travaux publics et l’énergie.28

b) Les points faibles

Les échanges de ressortissants africains restent limités par le budget en raison de l’éloignement entre l’Afrique et le Japon. D’ailleurs, la TICAD est considérée comme l’occasion de se rencontrer régulièrement. Jusqu’à maintenant, il y a seulement trois Premiers ministres japonais qui se sont rendus en Afrique ; MORI en 2001, KOIZUMI en 2006,29 ABE en 2013, en 2014, en 2016.30 En outre, le Japon dispose d’une représentation diplomatique dans 36 pays sur 54 au total.31 Cela signifie que la collaboration avec l’Afrique a augmenté rapidement ces derniers temps même si la TICAD a été créée en 1993. Par rapport à la situation de la France qui est présente dans 49 pays sur 54 (sauf Gambie, Lesotho, Malawi, Sierra Leone et Swaziland32), le Japon est en retard. Avec un budget limité et trop peu de ressortissants japonais, il est difficile d’élargir plus rapidement la représentation diplomatique japonaise en Afrique.

Chaque année, le Japon accueille des stagiaires africains dans le cadre de la JICA y compris de

28 JICA, La présentation de JOCV : [JICAHP, ボランティア シゴトを探す] Disponible sur : https://www.jica.go.jp/volunteer/application/seinen/job_info/, consulté le 16 mai 2018

29Ministère des Affaires étrangères, Le bilan de la visite en Afrique du Premier ministre KOIZUMI : [外務省HP, 小泉総理のアフリカ訪問(概要と成果)] Disponible sur :

http://www.mofa.go.jp/mofaj/kaidan/s_koi/egs_06/africa_gs.html, consulté le 13 mai 2018

30 Ministère des Affaires étrangères, Liste de visites officielles du Premier ministre du mois d’octobre 2006 au mois de mai 2018 : [外務省,総理大臣の外国訪問一覧(2006(平成18)年10月 から2018(平成30)年5月まで)] Disponible sur :

http://www.mofa.go.jp/mofaj/kaidan/page24_000037.html, consulté le 13 mai 2018

31 Ministère des Affaires étrangères, Liste d’ambassades du Japon : [外務省HP, 在外公館]

Disponible sur :http://www.mofa.go.jp/mofaj/link/zaigai/index.html, consulté le 13 mai 2018

32 Ministère de l’Europe et des Affaires, liste des Ambassades de France en Afrique. Disponible sur : https://lannuaire.service-public.fr/ambassades/afrique, consulté le 13 mai 2018

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22

l’African Business Education Initiative for Youth (ABE initiative).33 Comparées à celles proposées par, la Chine et la Corée du Sud, les conditions d’accueil proposées par le Japon ne sont pas extraordinaires : ni le nombre, ni la durée, ni les frais de séjour semblent équivalents aux actions de ces pays. Malgré cela, les stages de la JICA ont bonne réputation, mais ils doivent être améliorés. De plus, pour les francophones, si leur niveau d’anglais est faible, il est plus compliqué de réaliser des stages au Japon dans la mesure où il n’y existe que peu d’établissements où l’on parle français.

Même si on souhaite la consolidation des entreprises japonaises, la présence japonaise en Afrique reste limitée malgré son troisième rang au niveau économique. Or, les entreprises japonaises hésitent à trouver de nouveaux marchés dans une zone instable. Elles ont plutôt tendance à se développer dans une région stable, sens de leur installation surtout dans le sud et l’est de l’Afrique.

(source: List of Japanese Enterprises Doing Business with African Continent and Countries34)

33 JICA, Master’s Degree and Internship Program of the African Business education Initiative for Youth. Disponible sur : http://education-japan.org/africa/index.html, consulté le 13 mai 2018

34: AFRICAN DEVELOPMENT BANK External Representation Office for Asia Africa Business Partner, List of Japanese Enterprises Doing Business with African Continent and

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C’est la raison pour laquelle la TICAD VI est l’occasion d’attirer l’intérêt des entreprises japonaises, en même temps que d’essayer de diminuer les obstacles du commerce avec les entreprises japonaises.

Dernièrement, les soutiens en matière de sécurité sont limités. Certes, la mission à Djibouti se poursuit, mais les Forces d’auto-défense (FAD) se sont retirées du Soudan du Sud. Bien que le Japon aborde la stratégie « du pacifisme proactif », les FAD agissent seulement à Djibouti, parce que la Constitution japonaise s’y oppose et que l’opinion publique aussi conteste de telles missions à l’étranger. Néanmoins, la scène internationale, sauf la Chine et la Corée du Sud qui sont contre l’élargissement des missions des FAD, entend contribuer à la sécurité en Afrique ce qui permettrait le développement des entreprises japonaises et consoliderait la stabilité sur la scène internationale. Cela est un handicap pour la coopération japonaise. Il faudrait renforcer la coopération triangulaire pour que le Japon puisse avoir une politique d’envergure en Afrique.

3. L’importance d’une coopération triangulaire en Afrique pour le Japon a) Pourquoi la coopération triangulaire est-elle nécessaire ?

On dit que deux avis valent mieux qu’un. Dans la Communauté internationale d'aujourd'hui, il n’est plus possible pour une nation, quelle qu’elle soit, d'assurer la paix et la prospérité toute seule. Dans de telles circonstances, le chemin que le Japon devrait prendre pour continuer à développer une société prospère et paisible est celui d’efforts sérieux pour s’attaquer à divers défis mondiaux en coopération avec la Communauté internationale, y compris les pays en développement, dans l’objectif d’unecommunauté internationale pacifique, stable et prospère, et, dans le cadre de ce processus, pour établir des relations solides et constructives avec divers acteurs de la Communauté internationale. La coopération au développement constitue l'un des

Countries, January 2016. Disponible sur : http://ab-network.jp/wp-

content/uploads/2013/11/ListOfJapaneseCompaniesDoingBusinessInAfrica_EN_1601.pdf, consulté le 13 mai 2018

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24

moyens les plus importants pour le Japon dans la mise en œuvre en souplesse de sa diplomatie, qui revêt la signification d’un « investissement pour l'avenir ».

Dans la Communauté internationale actuelle, divers acteurs, notamment les entreprises privées, les collectivités locales et les organisations non gouvernementales (ONG) jouent un rôle de plus en plus important face aux défis de développement et en termes de soutien pour une croissance durable des pays en développement. Selon la Charte de la coopération au développement - pour la paix, la prospérité, et un meilleur futur pour chacun,35 il est donc important de mobiliser un plus large éventail de ressources qui ne soient pas limitées à l'APD. Dans ce contexte, l'APD, en tant que noyau de diverses activités contribuant au développement, servira de catalyseur pour la mobilisation d'un large éventail de ressources en coopération avec divers financements et acteurs et, par extension, en tant que moteur pour diverses activités visant à assurer la paix, la stabilité et la prospérité de la Communauté internationale.

Les piliers de la politique de base du Japon pour une coopération au développement sont36 : - La contribution à la paix et à la prospérité par une coopération à des fins non militaires - La promotion de la sécurité humaine

- Une coopération dirigée vers un développement autonome à travers un soutien apporté aux efforts d’auto-assistance, un dialogue et une collaboration basés sur l'expérience et l'expertise du Japon

De plus, le renforcement des partenariats est nécessaire37 :

(i) Partenariats public-privé et partenariats avec les collectivités locales

35 Ministère des Affaires étrangères, Charte de la coopération au développement - Pour la paix, la prospérité, et un meilleur futur pour chacun-. Disponible sur :

www.mofa.go.jp/mofaj/gaiko/oda/files/000084880.pdf, consulté le 13 mai 2018

36 Ibid.

37 Ibid.

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25

(ii) Coordination de l'assistance humanitaire d'urgence et de la coopération pour la paix internationale

(ii) Partenariats avec les organisations internationales, régionales et sous-régionales

(iv) Partenariats avec les bailleurs de fonds, les pays émergents et les autres acteurs ; la coopération triangulaire du Japon impliquant notamment des pays émergents tire avantage de ces acquis. Compte tenu de la haute estime dont il jouit au sein de la Communauté internationale, le Japon continuera à promouvoir cette coopération triangulaire.

(v) Partenariats avec la société civile

De plus, dans le domaine du commerce, les entreprises japonaises souhaitent une coopération triangulaire en Afrique. Selon l’enquête de JETRO en 2017,38 elles souhaitent surtout une coopération avec l’Inde, l’Afrique du Sud et plus spécialement avec la France dans la mesure où le Japon souhaite prendre appui sur l’Afrique francophone.

b) Les freins à la politique japonaise en Afrique

Selon Alain ANTIL, Directeur du Programme Afrique subsaharienne de l'IFRI, les freins à la politique japonaise en Afrique sont la question de la sécurité qui freine l’envoi d’expatriés japonais. Ce problème s’analyse selon deux approches : d’une part, les institutions et les entreprises doivent prendre des mesures de sécurité drastiques pour s’assurer que leurs employés puissent être déployés. D’autre part, l’Afrique jouit hélas d’une représentation peu flatteuse dans l’imaginaire japonais, et l’avènement d’un salafisme-djihadisme sur le continent n’a fait que renforcer cette perception d’un continent de tous les dangers.39

38 JETRO Division Moyen-Orient et Afrique, L’enquête sur l’état des activités des entreprises japonaises en Afrique en 2017, publié en janvier 2018, Coopérations avec l’Inde et avec la France sont préférables, pp.22. : [JETROHP, アフリカ進出日系企業実態調査 (2017年度調査)20181 月 日本貿易振興機構(ジェトロ) 海外調査部 中東アフリカ課, 第三国企業との競合と連携: フラ ンス、インドとの連携が有望, pp.22] Disponible sur :

https://www.jetro.go.jp/ext_images/_Reports/01/26b8d0e8484278c5/20170090.pdf, consulté le 13 mai 2018

39 Alain ANTIL, « Le renouveau de la politique africaine du Japon », Afrique Décryptages, le blog

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Selon lui, il a souligné le traumatisme de l’attaque d’In Amenas (Algérie) en janvier 2013, au cours de laquelle 10 ressortissants japonais ont perdu la vie :

« Cette peur excessive de la mise en danger de leurs employés se double d’une gêne extrême à l’idée qu’une prise d’otage ou qu’un assassinat puisse mettre en difficulté ou incommoder politiquement les autorités japonaises. Cette tension sécuritaire nuit à la capacité d’envoyer des expatriés et, lorsque ceux-ci sont in situ, nuit à leur possibilité de découvrir les pays ou de mener une vie sociale avec les locaux, ce qui réduit leur connaissance du pays. »

Concernant les médias japonais, il indique ci-dessous40:

« La quasi-totalité de nos interlocuteurs ont déploré la faiblesse du traitement de l’actualité africaine par les médias japonais. À la différence d’autres puissances présentes en Afrique disposant d’un important maillage de journalistes ou d’agences de presse (AFP, Reuters, AP, Xinhua…), le Japon est très dépendant d’une information produite ailleurs. »

Il spécifie la structure japonaise dispersée qui suscite des problèmes africains surtout entre la JICA et une majorité d’universitaires, et le JETRO et des entreprises.41 Enfin, il analyse deux incapacités japonaises42:

« La première est la méconnaissance du contexte politique de nombreux pays africains, ce qui grève les capacités à comprendre les grandes tendances ou à anticiper des revirements de politiques fiscales ou commerciales par exemple. Ceci peut

du centre Afrique subsaharienne de l’IFRI, le 6 juin 2017. Disponible sur :

https://afriquedecryptages.wordpress.com/2017/06/06/le-renouveau-de-la-politique-africaine-du- japon/#_ftn16, consulté le 13 mai 2018

40 Ibid.

41 Ibid.

42 Ibid.

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27

occasionner une plus grande difficulté à emporter des marchés publics. La seconde est la faible capacité de l’expertise japonaise à proposer des lectures pertinentes des grandes évolutions sociales ou sociétales, au niveau national comme continental. »

C) Le bilan actuel

Afin d’améliorer cette situation, la France et le Japon accélèrent leur coopération depuis 2013, surtout en Afrique. Les deux dirigeants de ces pays ont constaté avec satisfaction les progrès accomplis dans la mise en œuvre du « Communiqué conjoint entre la France et le Japon (Annexe), Feuille de route pour la coopération franco-japonaise 2013-2018 »43 publié en juin 2013, qui témoigne du nouvel élan donné à la relation bilatérale dans tous les domaines.

En 2015, « le Plan franco-japonais pour le développement durable, la santé et la sécurité en Afrique »44 est adopté par les Premiers ministres de la France et du Japon à l’occasion de la visite de M. Manuel VALLS. Avec le processus des réunions annuelles politico-militaires ministérielles (« 2+2 ») franco-japonaises, la coopération franco-japonaise s’amplifie.

43 Ministère des Affaires étrangères, Communiqué conjoint entre la France et le Japon (Annexe) Feuille de route pour la coopération franco-japonaise 2013-2018, objectif no7 Renforcer la

coopération dans le Pacifique. Disponible sur : www.mofa.go.jp/files/000006210.pdf, consulté le 13 mai 2018

44 Ministère des Affaires étrangères, Plan franco-japonais pour le développement durable, la santé et la sécurité en Afrique. Disponible sur : www.mofa.go.jp/mofaj/files/000103135.pdf, consulté le 13 mai 2018

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28

Partie 2 La coopération franco-japonaise en Afrique 1. Pourquoi ?

La France et le Japon sont des pays développés qui contribuent en commun à la coopération pour le développement. Alors que la coopération japonaise agit par le biais des activités de la JICA depuis 1974 et de la TICAD depuis 1993, la France le fait, elle, du fait de l’Afrique francophone par le contexte de l’histoire. Récemment, la France se lance aussi en Afrique anglophone, alors que le Japon commence à accorder de l’importance à l’Océan Indien en vue de la « stratégie pour un Océan Indopacifique libre et ouvert ». Le plus important, c’est que les deux pays soient gagnant-gagnant. Ce constat reflète les liens d’amitié entre la France et le Japon.

En effet, en 2013, le Président François HOLLANDE, qui s’intéressait au marché asiatique et souhaitait une plus grande visibilité de la France dans cette région, s’est rendu officiellement au Japon. Les deux Chefs d’État ont présenté un communiqué conjoint ventant un « partenariat d’exception » pour promouvoir la sécurité, la croissance, l’innovation et la culture.45

Les deux pays portent sur la scène internationale les mêmes valeurs de liberté, de démocratie, de Droits de l’Homme et de respect de l’État de droit. Dans le communiqué conjoint précité, il a été souligné que « Les deux pays se reconnaissent l'un et l'autre comme des partenaires privilégiés au sein des institutions internationales et des acteurs déterminants tant dans leur région respective qu’au sein de la Communauté internationale. »46

Une journaliste du Monde diplomatique, Emilie GUYONNET, analyse l’intérêt du Japon pour

45 Ministères des Affaires étrangères, Communiqué conjoint entre la France et le Japon Un

« partenariat d’exception » pour promouvoir la sécurité, la croissance, l’innovation et la culture. Disponible sur : http://www.mofa.go.jp/mofaj/files/000006209.pdf, consulté le 14 mai 2018

46 Ibid.

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le marché africain et explique que l’indécision du Japon est liée à l’instabilité du marché africain :

« La France apportera dans ce domaine son expertise et ses moyens en matière de lutte contre le terrorisme. La récente prise d’otages d’In Amenas, dans laquelle ont péri des ressortissants japonais, est en effet venue rappeler aux entreprises nippones les raisons de leurs réticences à s’implanter sur le continent. »47

Ensuite, en citant Monsieur Sadaharu KATAOKA, l’un des experts de l’Afrique au Japon, elle relève l’importance de la coopération franco-japonaise.

« La France et le Japon ont des intérêts communs en Afrique : que le continent soit stable et devienne un partenaire économique fiable, doté d’une bonne gouvernance, analyse M. Sadaharu KATAOKA, Président de l’Institut de stratégie internationale à l’université Waseda. Les Français ont des connaissances de terrain et sont bien intégrés dans les sociétés africaines dans certains pays francophones. La France est une puissance dominante dans cette région, elle a des troupes sur place et des bases militaires. Le Japon en revanche a peu d’informations sur les groupes comme AQMI [Al-Qaida au Maghreb islamique]. »48

Enfin, elle conclut : « C’est pourquoi le Japon « soutient entièrement les efforts de la France » en matière de lutte contre le terrorisme. Sans oublier pour autant le rôle préventif et stabilisateur de l’aide au développement : le partenariat franco-japonais en la matière devrait lui aussi prendre de l’ampleur. Accès aux marchés asiatiques pour les uns, aux marchés africains pour les autres : l’échange est « gagnant-gagnant ». »49

47 Emilie GUYONNET, « Coopération franco-japonaise en Afrique », le monde diplomatique, le juin 2013 supplément TICAD page IV. Disponible sur : https://www.monde-

diplomatique.fr/2013/06/GUYONNET/49208, consulté le 14 mai 2018

48 Ibid.

49 Ibid.

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2. Nature des coopérations en Afrique entre Tokyo et Paris

Lors de la visite officielle du Premier ministre M. Manuel VALLS en 2015, la France et le Japon ont adopté un « Plan pour le développement durable, la santé et la sécurité en Afrique ».50 Ce Plan doit poursuivre les trois objectifs suivants : coopérer pour le développement durable de l’Afrique, renforcer la coopération dans le domaine de la santé en Afrique et travailler ensemble au renforcement de la sécurité sur le continent africain. Des exemples concrets sont cités dans l’Annexe quant à la mise en œuvre de ce Plan franco-japonais.51

En outre, à l’occasion de la TICAD VI en 2016, la France et le Japon ont organisé un événement conjoint consacré à l’action franco-japonaise sur le continent africain.52 Cet événement conjoint a été l’occasion de vérifier l’état d’avancement de la mise en œuvre depuis 2015.

Concernant la menace terroriste en Afrique, une coopération a été lancée au profit des attachés japonais de la défense en poste en Afrique. Le premier Séminaire franco-japonais de la défense s’est tenu avec l’ensemble des attachés de la défense concernés à Paris, le 27 janvier dernier.

De plus, en ce qui concerne la sécurité, grâce aux réunions politico-militaires ministérielles (« 2+2 ») franco-japonaises, les deux pays ont confirmé leur coopération en Afrique.

Précisément, les quatre ministres ont exprimé le souhait d’intensifier cette coopération en Afrique. Ils sont résolus à soutenir ensemble, conjointement avec l’Union européenne, les efforts des pays africains, de l’Union africaine et des organisations régionales africaines, en

50 Ministère des Affaires étrangères, Plan franco-japonais, Plan pour le développement durable, la santé et la sécurité en Afrique. Disponible sur : www.mofa.go.jp/mofaj/files/000103135.pdf, consulté le 14 mai 2018

51 Ministère des Affaires étrangères, Annexe sur la mise en œuvre du Plan franco-japonais pour le développement durable, la santé et la sécurité en Afrique. Disponible sur :

http://www.mofa.go.jp/mofaj/files/000103136.pdf, consulté le 14 mai 2018

52 Ministère des Affaires étrangères, Evénement conjoint sur le « Partenariat franco-japonais pour l’Afrique » organisé dans le cadre de la TICAD VI Communiqué de presse conjoint.

Disponible sur : www.mofa.go.jp/mofaj/files/000183525.pdf, consulté le 14 mai 2018

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particulier leurs initiatives visant à maintenir la paix et la stabilité du continent. Partant du constat que la lutte contre le terrorisme dans la région sahélo-saharienne, la prévention des conflits et le renforcement des capacités africaines dans le domaine de la sécurité et de la réaction aux crises impliquent une large gamme d’actions, en soutien des capacités africaines nationales et des architectures régionales de sécurité, ils ont réaffirmé la nécessité d’améliorer la gestion intégrée des frontières dans la région sahélo-saharienne. Ils ont rappelé leur engagement commun pour le soutien des activités de formation au maintien de la paix dispensées par les centres d’excellence régionaux.53

Après la TICAD VI, la coopération de la sécurité maritime semble s’amplifier non seulement à Djibouti, mais aussi dans d’autres zones maritimes :

Les quatre ministres ont confirmé leur volonté de poursuivre davantage la coordination relative à l’aide au renforcement des capacités des pays d’Afrique et d’Asie en matière de sécurité et de défense, notamment dans les domaines de la sécurité maritime, de la lutte contre le terrorisme, de l’assistance humanitaire et du secours aux populations victimes de catastrophes naturelles.

Concernant l’Afrique, les quatre Ministres ont convenu de développer la coopération franco- japonaise en matière de sécurité en Afrique, au service de la paix et de la prospérité du continent africain. Les deux pays ont confirmé leur souhait de mettre en œuvre une coopération en matière de formation dans le domaine de la sécurité maritime à Djibouti en 2017. Les quatre ministres se sont félicités du succès du Sommet Extraordinaire de l'Union Africaine sur la Sécurité et la Sûreté maritime qui s’est tenu à Lomé en octobre 2016. Soutenu par la France et le Japon, ce Sommet s’est inscrit en appui des initiatives régionales existantes, en particulier dans l’océan Indien et dans le Golfe de Guinée.54

53 Ministère des Affaires étrangères, Communiqué conjoint de la 2ème réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la France et du Japon. Disponible sur :

http://www.mofa.go.jp/mofaj/files/000070552.pdf, consulté le 14 mai 2018

54 Ministère des Affaires étrangères, Communiqué conjoint des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la République française et du Japon (Paris, 6 janvier 2017). Disponible sur : http://www.mofa.go.jp/mofaj/files/000216549.pdf, consulté le 14 mai 2018

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