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Direction de la faune et des habitats Service de la faune aquatique

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Academic year: 2022

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Direction de la faune et des habitats Service de la faune aquatique

Rapport d'étape:

Chalutage expérimental dans l'estuaire moyen du fleuve Saint-Laurent de 1990 à 1993

par

Denis Foumier Nathalie Gélinas

et Fay Cotton

Ministère de l'Environnement et de la Faune Québec, septembre 1995

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Référence à citer:

FOURNIER, D., N. GÉLINAS et F. COTTON. 1995. Rapport d'étape: Chalutage expérimental dans l'estuaire moyen du fleuve Saint-Laurent de 1990 à 1993.

Ministère de l'Environnement et de la Faune, Direction de la faune et des habitats, Service de la faune aquatique. 61 p.

Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 1995 ISBN: 2-550-25033-8

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RÉSUMÉ

Afin d'évaluer et de caractériser la population d'éperlan arc-en-ciel, la faune ichtyenne de l'estuaire moyen du Saint-Laurent a été échantillonnée entre les mois d'avril et d'octobre durant quatre années consécutives, à l'aide d'un chalut pélagique. Les résultats des années 1991 à 1993 sont présentés ici sous forme de rapport d'étape.

Sans comparaison statistique à l'appui, il appert que la densité d'éperlans arc-en-ciel est plus élevée dans le chenal nord que dans le chenal sud. Enfin, des relations longueur (mm)-poids(g) ont été déterminées pour les jeunes (LogW=-5,4876+3,0885LogL), les adultes (LogW=-5,9819+3,3463LogL), les mâles adultes (LogW=-5,4130 + 3,0752LogL) et les femelles adultes (LogW=-5,2515+2,9928LogL).

Parallèlement à l'étude de l'éperlan arc-en-ciel, la population de poulamon atlantique a aussi été caractérisée. De plus, puisque la congélation des spécimens entraîne une réduction de la taille de ceux-ci, une relation longueur fraîche(mm)-longueur décongelée(mm) a été calculée (LogLF=0,0807+0,9703LogLD). Par la suite, une relation longueur(mm)-poids(g) a été évaluée pour les années d'échantillonnage 1991 et 1992.

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TABLE DES MATIÈRES

Page

RÉSUMÉ . . . : iii TABLE DES MATIÈRES v LISTE DES TABLEAUX . . . . vii LISTE DES FIGURES . . ix LISTE DES ANNEXES xi

1. INTRODUCTION 1 2. NOTES BIOLOGIQUES 3 2.1 Éperlan arc-en-ciel 3 2.2 Poulamon atlantique 4 3. MATÉRIEL ET MÉTHODES 6 3.1 Milieu à l'étude 6 3.2 Périodes d'échantillonnage 6 3.3 Caractéristiques physico-chimiques 8 3.4 Chalutage 8 3.5 Travaux en laboratoire 10 3.5.1 Laboratoire de 1991 10 3.5.2 Laboratoire de 1992 10 3.5.3 Laboratoire de 1993 10 3.6 Traitement des données 11 4. RÉSULTATS . 1 2 4.1 Physico-chimie 12 4.2 Captures 12 4.3 Éperlan arc-en-ciel 12 4.3.1 Densité 12 4.3.2 Distribution de fréquence des tailles 15 4.3.3 Relations longueur-poids 15 4.4 Poulamon atlantique 23 4.4.1 Densité 23 4.4.2 Relation longueur fraîche-longueur décongelée 23 4.4.3 Distribution de fréquence des longueurs 27 4.4.4 Relation longueur-poids 27

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VI

TABLE DES MATIÈRES (suite)

Page

5. DISCUSSION 32 5.1 Éperlan arc-en-ciel 32 5.2 Poulamon atlantique 33 6. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 34 6.1 Compléments à cette étude 34 6.2 Études subséquentes 35

REMERCIEMENTS 36 LISTE DES RÉFÉRENCES 37 ANNEXES 39

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VII

LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau 1. Liste des diverses espèces de poisson et d'invertébrés récoltées au chalut dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990, 1991 et 1992 13 Tableau 2. Ratios du nombre d'éperlans arc-en-ciel par rapport au nombre de

poulamons atlantiques récoltés au chalut dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent de 1990 à 1993 14 Tableau 3. Densités moyennes mensuelles (écart-type) des éperlans arc-en-

ciel de l'estuaire moyen du Saint-Laurent de 1990 à 1993. Le n représente le nombre de traits effectués 16 Tableau 4. Densités moyennes (écart-type) des éperlans arc-en-ciel, selon la

période d'échantillonnage, aux mois d'avril et de mai 1991, dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent 17 Tableau 5. Relations longueur (mm) - poids (g) des éperlans arc-en-ciel

capturés au chalut dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990, 1991 et 1992, ainsi que des relations tirées de la littérature 22 Tableau 6. Densités moyennes mensuelles (écart-type) des poulamons

atlantiques de l'estuaire moyen du Saint-Laurent de 1990 à 1993.

Le n représente le nombre de traits effectués 24 Tableau 7. Densités moyennes (écart-type) des poulamons atlantiques, selon

la période d'échantillonnage, aux mois d'avril et de mai 1991, dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent 25 Tableau 8. Relations longueur (mm) - poids (g) des poulamons atlantiques

capturés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990 et 1992, ainsi que des relations tirées de la littérature 31

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IX

LISTE DES FIGURES

Page

Figure 1 Localisation de l'aire d'étude 7 Figure 2. Fréquence relative des tailles des éperlans arc-en-ciel échantillon-

nés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990 18 Figure 3. Fréquence relative des tailles des éperlans arc-en-ciel échantillon-

nés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1991 19 Figure 4. Fréquence relative des tailles des éperlans arc-en-ciel échantillon-

nés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1992 20 Figure 5. Fréquence relative des tailles des éperlans arc-en-ciel échantillon-

nés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1993 21 Figure 6. Relation entre la longueur des poulamons atlantiques décongelés

et frais, échantillonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1992. 26 Figure 7. Fréquence relative des tailles des poulamons atlantiques échantil-

lonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990 28 Figure 8. Fréquence relative des tailles des poulamons atlantiques échantil-

lonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1991 29 Figure 9. Fréquence relative des tailles des poulamons atlantiques échantil-

lonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1992 30

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XI

LISTE DES ANNEXES

Page

Annexe 1. Feuilles de terrain pour la prise des données 41 Annexe 2. Caractéristiques des stations de chalutage dans l'estuaire moyen

du Saint-Laurent de 1990 à 1993 43 Annexe 3. Captures et densités d'éperlans arc-en-ciel et de poulamons

atlantiques échantillonnés au chalut, dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent de 1990 à 1993. ...'. 49 Annexe 4. Relations longueur-poids des éperlans arc-en-ciel capturés dans

l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990 57 Annexe 5. Relations longueur-poids des éperlans arc-en-ciel capturés dans

l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1992 59 Annexe 6. Relation entre la longueur fraîche (mm) et le poids (g) des poula-

mons atlantiques échantillonnés dans l'estuaire moyen du Saint- Laurent en 1990 et en 1992 61

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1. INTRODUCTION

Les captures d'éperlans arc-en-ciel (Osmerus mordax) de l'estuaire du fleuve Saint- Laurent ont subi une baisse importante depuis une vingtaine d'années. En effet, Trencia et al. (1989) rapportent que les captures annuelles à la pêche fixe de l'Aquarium du Québec ont décliné considérablement entre 1963 et 1989, malgré un effort de pêche constant. La détérioration des frayères de la rivière Boyer apparaît comme étant la principale cause de la réduction de l'abondance de cette espèce (Robitaille et Vigneault 1990).

Dans le cadre d'un programme de restauration, Pêches et Océans Canada et le ministère de l'Environnement et de la Faune s'intéressent tout particulièrement aux problèmes de cette espèce. Puisque le succès de ce programme pourrait être mesuré par l'augmentation de la densité de jeunes éperlans arc-en-ciel, il s'avère essentiel de se doter d'une base de données de référence sur cette espèce dans le fleuve.

L'objectif principal de cette étude est donc d'évaluer et de caractériser la ou les populations d'éperlans arc-en-ciel dans l'estuaire moyen du fleuve Saint-Laurent tout en développant la technique de chalutage expérimental dans ce milieu estuarien.

Parallèlement à cet objectif, les populations d'autres espèces présentes seront aussi évaluées.

Le chalutage est une technique qui se prête particulièrement bien à la capture de jeunes de l'année des espèces dont les juvéniles fréquentent la zone de turbidité maximale de l'estuaire moyen. Cette dernière sert de zone de rétention larvaire. La technique de chalutage employée depuis quatre ans procure non seulement une grande quantité de larves de poissons, mais aussi une mesure de la quantité d'eau filtrée, donc une estimation de densité, potentiellement utile comme indice d'abondan- ce.

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2

Ce rapport d'étape présente les méthodes employées et les, résultats obtenus lors de chalutages expérimentaux effectués par le MEF pendant trois années. Les résultats de 1991, 1992 et 1993 sont présentés pour la première fois et sont mis en rapport avec les résultats obtenus en 1990 par le MEF et présentés par Jacquaz et al. (1991).

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2. NOTES BIOLOGIQUES

2.1 Éperlan arc-en-ciel

L'éperlan arc-en-ciel, de la famille des Osmeridés, est une espèce dont le statut taxonomique a fait l'objet de plusieurs discussions. Le statut est encore incertain puisqu'on ne s'entend pas à savoir si ceux rencontrés dans l'est de l'Amérique du nord {Osmerus mordax mordax) constituent une espèce distincte de l'éperlan d'Europe (Osmerus eperlanus) (Trencia et al. 1989). Cependant, l'aire originelle de l'éperlan arc-en-ciel dans l'est de l'Amérique du Nord semble avoir été limitée au bassin côtier dé l'Atlantique, depuis le New-Jersey jusqu'au Labrador (Scott et Crossman 1974). Au Québec, cette espèce se retrouve dans le fleuve Saint-Laurent, de l'aval du lac Saint-Pierre jusqu'au golfe du Saint-Laurent, ainsi que dans plusieurs lacs et cours d'eau (Magnin et Beaulieu 1965; Scott et Crossman 1974; Auer 1982).

Elle a été introduite à un bon nombre de plans d'eau.

Le plus souvent anadrome, l'éperlan arc-en-ciel remonte les cours d'eau peu après la débâcle, ordinairement en mars, avril ou mai selon la localité et le climat, pour aller frayer (Magnin et Beaulieu 1965; Scott et Crossman 1974; Auer 1982). Les oeufs, transparents et adhésifs se fixent, peu après l'expulsion (15 à 30 secondes), sur le substrat, généralement du gravier ou du sable, ou sur la végétation aquatique (Scott et Crossman 1974; Auer 1982). L'incubation des oeufs dure entre 8 et 29 jours, selon la température de l'eau, après quoi, les jeunes dévalent avec le courant vers le lac ou l'estuaire (McKenzie 1964; Scott et Crossman 1974; Auer 1982). La croissance, bien qu'affectée par les conditions locales, est relativement rapide (Scott et Crossman 1974). Dans le fleuve Saint-Laurent, la population de l'estuaire se reproduit encore dans plusieurs tributaires comme le ruisseau de l'Église, durant les deux premières semaines de mai. Vers la fin de juillet, les larves se concentrent surtout entre l'île d'Orléans et l'île aux Coudres (Courtois et al. 1982).

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L'alimentation de l'éperlan arc-en-ciel, bien que variant avec la taille du poisson, le sexe et la saison (MacCrimmon and Pugsley 1979), est principalement composée de crustacés, notamment du genre Mysis (Scott et Crossman 1974). Enfin, selon Robitaille et Vigneault (1990), les larves se nourrissent principalement de zooplancton.

L'abondance des éperlans arc-en-ciel semble être liée à celle de Mysis stenolepis.

Selon Dutil et Fortin (1983), les Mysidacés seraient des proies importantes pour ces poissons. Jacquaz et al. (1991) ont corroboré ce phénomène dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990.

2.2 Poulamon atlantique

Le poulamon atlantique, de la famille des Gadidés, est une espèce anadrome qui envahit saisonnièrement les eaux douces de la côte est. En Nouvelle-Ecosse, au Nouveau-Brunswick et dans PÎle-du-Prince-Édouard, il pénètre dans les estuaires et remonte souvent les cours d'eau et rivières bien au-delà de la zone des marées, en eau douce. Jadis, au Québec on retrouvait abondamment cette espèce dans le Saint- Laurent au voisinage de Trois-Rivières (Scott et Crossman 1974). Cependant, elle croît maintenant dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent dans un secteur qui s'étend de l'île d'Orléans jusqu'au niveau de Baie-Saint-Paul et de Rivière-Ouelle (Robitaille et Mailhot 1989).

Au Québec, pour compléter son cycle vital, le poulamon atlantique doit remonter le Saint-Laurent jusqu'à ses sites de fraie, dont les mieux connus se trouvent dans les tributaires de la rive nord (Robitaille et Mailhot 1989). La fraie, dans ces milieux, a lieu de la fin de décembre à la fin de janvier et l'eclosion se produit une trentaine de jours plus tard, selon la température de l'eau (Scott et Crossman 1974). La croissance du poulamon atlantique est rapide, la maturité sexuelle étant atteinte en général à deux ans chez les mâles, et à trois ans chez les femelles (Laramée et Fortin 1981).

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L'alimentation de cette espèce est composée principalement de petits crustacés, notamment crevettes et amphipodes (particulièrement la première année), ainsi que d'une grande variété d'autres animaux tels vers marins, petits mollusques, encornets et d'autres poissons (Scott et Crossman 1974; Robitaille et Mailhot 1989).

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3. MATÉRIEL ET MÉTHODES

Le protocole expérimental employé est inspiré de celui utilisé par Laprise et al. (1988).

Ce protocole a été utilisé en 1990 (Jacquaz et al. 1991).

3.1 Milieu à l'étude

Puisque certaines études tendent à démontrer qu'il existe deux populations distinctes d'éperlans arc-en-ciel dans l'estuaire moyen du fleuve Saint-Laurent, deux secteurs de cette zone, entre l'île d'Orléans et l'île aux Coudres, furent retenus pour réaliser cette étude (figure 1). Le chenal sud, entre Cap Saint-Ignace et L'Islet-sur-mer, ainsi que le chenal nord, aux abords de Cap Tourmente et de Cap Brûlé, ont été visités tour à tour. Les stations ont été déterminées selon la salinité recherchée, soit une zone où le profil de salinité de la surface vers le fond s'approchait de 0 - 5 %o.

3.2 Périodes d'échantillonnage

Les secteurs à l'étude furent échantillonnés durant trois années consécutives, soit en 1991 (avril, mai, août, septembre et octobre), 1992 (mai, juillet, août, septembre et octobre) et 1993 (juillet, août, septembre et octobre). Des chalutages de jour et de nuit ont été réalisés en 1991 seulement, étant donné qu'il n'y avait aucune différence apparente entre les densités observées le jour et la nuit.

La période d'échantillonnage et le sens des traits étaient déterminés d'après l'heure de la marée haute, afin de profiter du courant induit par celle-ci. Le chalutage était toujours effectué à contre-courant.

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y Jacques-Cartier

Cap-aux-Oles Les Éboulements.

Sainte-Anne- de-la-Pocatlère

Salnt-TIte-

#des-Ca

* Cap Saint-Ignace

Montmagny

• Berthier

1 Saint-Vallier

SECTEUR D'ÉTUDE

Figure 1. Localisation de l'aire d'étude.

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3.3 Caractéristiques physico-chimiques

Dans chacun des chenaux, les stations d'échantillonnage ont été déterminées en recherchant une salinité moyenne de la colonne d'eau variant entre 0 et 5 %o (valeur approximative de 1 %<> à la surface) à l'aide d'un appareil de type Hydrolab Scout 2.

Ver. 2.0. À chacune des stations retenues, la salinité de l'eau a été déterminée à différents niveaux de la colonne d'eau (0, 5, 10 et 15 mètres). Des mesures de température, pH, oxygène dissous et conductivité ont aussi été enregistrées à la première station de la journée. La latitude et la longitude ont été prises à l'aide d'un GPS. Enfin, les conditions météorologiques ont été notées. On retrouve une copie de feuille de terrain complétée à l'annexe 1.

Au cours de l'échantillonnage de 1992, le bris de l'Hydrolab a empêché la prise de certaines de ces données. Seule la salinité était alors enregistrée à l'aide d'un salinimètre Y.S.I, modèle 33.

3.4 Chalutage

Tous les échantillonnages ont été réalisés à l'aide d'un bateau de neuf mètres de long muni de deux moteurs de 125 forces, le « Marie-Claire ». C'est un homardier modifié pour les besoins du travail dans l'estuaire moyen.

La récolte d'échantillons de la communauté de ces milieux a été effectuée à l'aide d'un chalut semi-pélagique à cadre fixé (1.5 m par 1.5 m) muni d'un filet d'une longueur de 4.5 m (mailles de 2.50 cm). Dans le but de capturer les larves de poissons et les invertébrés, le fond du chalut fut doublé d'un filet de mailles plus fines (0.25 cm). Une potence pivotable installée sur le pont permettait, soit d'orienter le chalut à l'arrière du bateau pour permettre la pêche, soit de le placer sur le côté du bateau pour faciliter la levée.

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Les stations d'échantillonnage variaient en fonction du déplacement de la zone de salinité 0 - 5 %o avec les marées et le débit du fleuve. À chaque jour, une seule station était échantillonnée. À chacune des stations retenues pour la physico-chimie, 3 à 7 traits de 15 minutes étaient effectués en trois paliers, soit cinq minutes à 15 mètres, cinq minutes à dix mètres et cinq minutes à 5 mètres. La profondeur du chalut fut maintenue constante grâce à la vitesse du bateau et à un système de marques sur la corde indiquant la longueur nécessaire pour obtenir la profondeur voulue selon l'angle de la corde avec la surface de l'eau. Puisque la vitesse du bateau variait en fonction de divers paramètres (courant, vent, profondeur du chalut souhaitée), le volume d'eau filtré par le chalut était déterminé à l'aide d'un débitmètre General Oceanic installé au centre du filet et des formules suivantes:

Volume d'eau filtrée (m3) =

Hauteur du filet (m) X largeur du filet (m) X Distance (m)

Distance (m) =

Différence de compte X Constante du rotor 999999

où: Différence de compte = Chiffre du débitmètre à la fin moins Chiffre du débitmètre au début

Constante du rotor = 26 873

À bord du bateau, les captures étaient séparées en trois catégories (éperlan arc-en- ciel, poulamon atlantique et autres), emballées dans des sacs et déposées sur de la glace. Aussitôt de retour au laboratoire, tous les sacs étaient remisés au congélateur.

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3.5 Travaux en laboratoire

3.5.1 Laboratoire de 1991

En laboratoire, tous les spécimens étaient identifiés et les poissons mesurés (longueur totale ± 0,1 mm). Lorsque, pour une espèce, le nombre d'individus inférieurs à 65 mm était trop important, la longueur était prise pour un sous-échantillon. Tous les autres spécimens étaient alors classés dans trois catégories, soit: moins de 45 mm, 46 à 55 mm et 56 à 65 mm.

Par la suite, le sexe des éperlans arc-en-ciel et des poulamons atlantiques était déterminé.

3.5.2 Laboratoire de 1992

La même procédure qu'en 1991 a été utilisée. Cependant, deux variantes ont été apportées. Premièrement, étant donné leur grand nombre, tous les spécimens inférieurs à 65 mm n'ont pas été mesurés, mais plutôt classés dans six catégories, soit: 6 à 15 mm, 16 à 25 mm, 26 à 35 mm, 36 à 45 mm, 46 à 55 mm et 56 à 65 mm.

Deuxièmement, tous les spécimens décongelés ont été pesés (± 1 g) individuellement ou en groupe (Crangon septemspinosa et Mysis stenolepis) à l'exception de Neomysis americana pour laquelle seule la présence ou l'absence fut déterminée à cause de sa très petite taille.

La longueur fraîche de 34 poulamons atlantiques adultes a aussi été déterminée en vue d'établir une relation entre la longueur fraîche et la longueur décongelée.

3.5.3 Laboratoire de 1993

En 1993, seuls les éperlans et les poulamons ont été comptés, mesurés et pesés selon la méthode utilisée en 1992.

(23)

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3.6 Traitement des données

Les données brutes furent saisies dans des bases de données à l'aide du logiciel DBase IV. Par la suite, certaines données furent transférées sur Excel 4.0 pour effectuer des calculs et des graphiques.

Les densités moyennes quotidiennes, mensuelles et annuelles ont été calculées en effectuant la moyenne arithmétique des densités évaluées à chaque trait de filet.

L'écart-type relié à ces moyennes, est donc une indication de la variabilité de la densité entre les traits.

Les classes de longueurs servant aux distributions de fréquences de taille ont été établies au 5 cm ou au 10 cm selon les années.

Ceci étant un rapport d'étape, les comparaisons à l'aide de tests statistiques ont été laissés pour une étape ultérieure.

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4. RÉSULTATS

4.1 Physico-chimie

Les données de physico-chimie mesurées sont présentées à l'annexe 2.

4.2 Captures

La liste des espèces de poissons échantillonnées de 1990 à 1992 est présentée au tableau 1. Au total, onze espèces ichtyennes ont été récoltées en 1991 et 1992 comparativement à 6 en 1990 (Jacquaz et al. 1991). Dans la catégorie des invertébrés, seules les crevettes ont été identifiées en 1991 et 1992 (tableau 1) puisque, selon Jacquaz et al. (1991), ces Mysidacés étaient les espèces les plus abondantes dans les échantillons. En 1993, les captures d'espèces autres que l'éperlan arc-en-ciel et le poulamon atlantique n'ont pas été identifiées. Les principales espèces de poisson retrouvées sont l'éperlan arc-en-ciel et le poulamon atlantique, la première étant entre 3 et 500 fois plus abondante que la seconde en 1990 et 1993 (tableau 2).

Le nombre et la densité des captures sont présentés à l'annexe 3.

4.3 Éperlan arc-en-ciel

4.3.1 Densité

Les densités sont calculées sur une base mensuelle pour tenter de dégager une tendance malgré la grande variation journalière.

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Tableau 1 : Liste des diverses espèces de poisson et d'invertébrés récoltées au chalut dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990,1991 et 1992.

Nom scientifique POISSONS:

Alosa pseudoharengus Alosa sapidissima Cottus sp.

Gasterosteus aculeatus Gasterosteus wheatlandi Ictalurus punctatus Pleuronectes putnami Microgadus tomcod Osmerus mordax Petromyson marinus Stizostedion canadense Stizostedion vitreum

INVERTÉBRÉS:

Cirripeda

Crangon septemspinosus Gammarus oceanicus Gastropoda

Hirudinae (ectoparasite) Mysis stenolepis Neomysis americana Crevettes sp.

Nom commun

Gaspareau Alose savoureuse Chabot sp.

Épinoche à 3 épines Épinoche tachetée Barbue de rivière Plie lisse

Poulamon atlantique Éperlan arc-en-ciel Lamproie marine Doré noir

Doré jaune

Crevette de sable

Code

ALPS ALSA CORI GAAC GAWH

ICPU LIPU MITO OSMO

PEMA STCA STVI

CRSE GAOC

MYST NEAM CREV

1990*

X

X X

X X X

X X X X X X X

Année 1991

X X X X X X X X X X X

X

1992

X X X X X X X X X X X

X

X X

* Tiré de Jacquaz et al. (1991 ).

En 1993, les espèces autres que l'éperlan arc-en-ciel et le poulamon atlantique n'ont pas été identifiées.

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Tableau 2. Ratios du nombre d'éperlans arc-en-ciel par rapport au nombre de poulamons atlantiques récoltés au chalut dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent de 1990 à 1993.

Mois

Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Total

Nombre d'éperlans

73**

1469 1542

1990*

Nombre de poulamons

161**

216 377

ratio

0 , 4 "

6,8 4,1

Nombre d'éperlans

692 638

3859 4768 8992 18949

1991 Nombre de poulamons

44 90

429 33 75 671

ratio

15,7 7,1

9,0 144,5 119,9 28,2

Nombre d'éperlans

278

1758 5975 2949 2741 13701

1992 Nombre de poulamons

2

157 50 6 17 232

ratio

139,0

11,2 119,5 491,5 161,2 59,1

Nombre d'éperlans

3157 5333 1031 9521

1993 Nombre de poulamons

854 330 75 1259

ratio

3,7 16,2 13,7 7,6

* Valeurs tirées de Jacquaz et al. (1991 ).

** Sous-évalué en raison de l'échantillonneur non adéquat.

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Les densités mensuelles moyennes des éperlans arc-en-ciel échantillonnés dans les chenaux nord et sud sont colligées au tableau 3. De façon générale, les densités des deux milieux semblent augmenter du mois d'avril au mois d'août pour diminuer par la suite. De plus, la densité d'éperlans arc-en-ciel apparaît plus élevée dans le chenal nord que dans le chenal sud. Cependant, des tests statistiques seraient nécessaires pour confirmer ces observations.

Les densités moyennes de 1991, obtenues le jour et la nuit, sont présentées au tableau 4. Il ne semble pas y avoir de différence entre les deux périodes.

4.3.2 Distribution de fréquence des tailles

Les figures 2 à 5 illustrent la distribution de fréquence des longueurs pour chaque mois et à chacun des chenaux, pour chaque année d'échantillonnage. Des fortes proportions de poissons adultes en avril et mai sont apparentes.

La distribution de longueur de cette espèce semble, en général, permettre l'identifica- tion de trois modes. Une première se situe entre 10 et 80 mm, une seconde entre 80 et 140 mm, alors qu'une dernière est localisée entre 140 et 200 mm. Ces valeurs varient cependant en fonction des mois, des années et des chenaux.

4.3.3 Relations longueur-poids

Les données de longueur et de poids mesurées sur les spécimens échantillonnés ont permis de déterminer la relation qui existe entre ces deux variables. Une équation a été calculée en 1990 pour les jeunes (< 80 mm) et les adultes (> 80 mm) et en 1992 pour chaque sexe pour être ensuite comparée à celles retrouvées dans la littérature (tableau 5). Les figures des annexes 4 et 5 illustrent les relations qui existent entre les deux paramètres.

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Tableau 3. Densités moyennes mensuelles (écart-type) des éperlans arc-en-ciel de l'estuaire moyen du Saint-Laurent de 1990 à1993.

Le n représente le nombre de traits effectués.

Mois Avril

Mai

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Moyenne générale

Chenal nord densités moyennes (nb/1000 1990*

2 , 8 "

(2,6) n=8 56,3 (58,7)

n=15 37,7 (53,6)

n=23

1991 28,2 (19,4) n=12

29,1 (22,5)

n=6

45,9 (38,9) n=17

59,0 (59,4) n=18 181,3 (84,3) n=18

79,1 (82,1) n=71

1992

22,4 (8,2) n=6

51,6 (44,0) n=18 172,4 (86,1) n=12 158,5 (104,5)

n=6 105,8

(73,0) n=12

99,1 (85,8) n=54

m3 d'eau 1993

111,3 (78,9) n=12 134,1 (71,4) n=12

87,9 (32,8)

n=6 115,7

(69,2) n=30

filtrée) Moyenne

28,2 (19,4) n=12

25,7 (16,5) n=12

51,6 (44,0) n=18 102,1 (84,9) n=41

82,8 (83,2) n=44 115,8 (85,9) n=51

86,0 (80,8) n=178

Chenal sud densités moyennes (nb/1000 1990*

2,4**

(0,6) n=3 7,2 (6,5)

n=9 6,0 (6,0)

n=12

1991

16,8 (8,2) n=6

99,5 (73,0)

n=12 74,5 (51,6)

n=18 68,5 (28,8)

n=18 71,6 (52,5)

n=54

1992

264,4 (58,1)

n=4 63,4 (49,3)

n=6

143,8 (115,1)

n=10

m3 d'eau 1993

59,5 (103,0)

n=6 103,8

(61,6) n=12

89,0 (77,7) n=18

filtrée) Moyenne

16,8 (8,2) n=6

118,6 (105,1)

n=22 76,3 (57,5) n=39

48,1 (37,7) n=27

74,3 (71,6) n=94

Moyenne générale 28,2 (19,4) n=12

22,7 (14,7) n=18

51,6 (44,0) n=18 107,8

(92,0) n=63

79,7 (71,9) n=83

92,3 (79,5) n=78

82,0 (77,8) n=272

* : Données adaptées de Jacquaz et al. 1991.

** : Valeurs sous-évaluées en raison de l'échantillonneur non adéquat.

(29)

17

Tableau 4. Densités moyennes (écart-type) des éperlans arc-en-ciel, selon la période d'échantillonnage, aux mois d'avril et de mai 1991, dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent.

Densités moyennes (nb,/1000 m3 d'eau filtrée) Chenal

Nord

Sud

Date 91-04-24

91-04-25

91-04-26

91-04-29

91-05-01

. 91-05-08

Moyenne

91-05-09

91-05-10

Moyenne

Jour 26,8 (14,9).

8,6 (1.9) 51,8 (18,9)

49,3 (4,9).

8,8 . . 0,8)

29,1 (21,6)

13,3 (4,9)

13,3 (4,9)

Nuit

25,6 (8,1)

25,6 (8,1)

20,3 (10,4)

20,3 (10,4)

Moyenne générale 26,4

(20,6)

22,9 (8,8)

(30)

18

Chenal nord

o o o o o o o o o o Longueur (mm)

8

CM

0,16 T

0 . 1 4 -

<D

| 0 . 1 2 -

gj 0,1 ••

8.0.08-

§ 0,06 ••

$ 0,04

"" 0,02-

Chenal sud

MM

O OCM

Septembre

n= 14

M M I ' M I M M I

O » o

CM

o o o o

O CO O CM

•— i— CM CM

Longueur (mm)

0,25 T

1 0,2 f

o

2 0,15-

S

S o,i f 0,05 I

0 I I p'l

Octobre

n = 645

. , M

,l)IJMlll>L.K , i ,

O C M T O O

i— r - r- r- r- CM

Longueur (mm)

O

OO CM ^ O CO O CM p - i— i— •— CM 'CM

Longueur (mm)

Figure 2, Fréquence relative des tailles des éperlans arc-en-ciel échantillonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990 (adaptés de Jacquaz et al. 1991).

(31)

19

Chenal nord Chenal sud

. 0,08 g g! 0,06

§ 1 0,04

¥ S 0,02

Longueur (mm)

o o o o o o o

N t O « O N

o o o o

O OO O CM

•— <— CM CM

Longueur (mm)

Septembre L o n g. m o y e n n e =

51 mm n = 2068

CM

Longueur (mm)

a, 0,6

Si 0,4

1 1 0,2

* . 0

Octobre

L

n = 6303

o o o o o o

CM ^ î O OO O CM -— i— •— •— CM CM

Longueur (mm)

u

0)

Fréc

0,4 0,3 0,2 0,1

n

J

°o o c II..

Août

n

o Q o g Q Longueur (mm)

= 2252

O Q

Septembre

n = 2705

Longueur (mm)

0.6 0,4

Octobre

i

q> =

1 1 0,2

0

n = 2519

o o o o o o o g o o o o

C M ^ O O O O C M V O O O O C M

r - • - r- r - r - CM CM

Longueur (mm)

Figure 3. Fréquence relative des tailles des éperlans arc-en-ciel échantillonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1991.

(32)

20

Chenal nord

O O O Q O O Q O

O O O C M V O O O O C M - — • — • — • — • — CM CM Longueur (mm)

o o o O O O Q C

Longueur (mm)

O CM CM

Septembre

I

O

ï 0,2

n = 2164

o o

CM O OO o g o o

CM V O <X>

CO

Longueur (mm)

CM

Octobre 0,3

0.2 0,1

0

A

n = 2731

CM ^ -O 00 O CM- ^T O 00 O CM

i— ^ - i— •— ^ ÇM CM

Longueur (mm)

°' 4

ë g! 0,3

= 0 0,2 2 s 0,1

Chenal sud

Longueur (mm)

Figure 4. Fréquence relative des tailles des éperlans arc-en-ciel échantillonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1992.

(33)

21

Chenal nord Chenal sud

1

£

u a>

Fréqi

0,50 i 0,40 0,30 0,20 0,10

r\ r\f\

U,UU H

o

I

o o

CM TT

Août

n

o o o o o o

tD 00 O CM Tf CO

Longueur (mm)

= 2771

o o 00

?,

oCM

,2

£

o

= q

0,60 y 0,50 0,40 0,30 0,20 0,10 0,00

o

1 1

II

Août

o o o o o o o o

C M ^ t t O C O O C M ^ J - C O

Longueur (mm) n =

CO O

685

o

CM

lativi

<o oc

Ci

réqi

LL

0,50 i 0,40 0,30 0,20 0,10 n nn

Septembre

n =

Ml 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 L.

2930

-H—1—1—1—1—1

O O O O O O O CM Tj- CD CO O CM §

f- T - T - T - T - CM

O O O O tO 00 p CM

Longueur (mm)

lati

i

o

Fréqi

0,40 i 0,35 0,30 0,25 0,20 0,15 0,10 0,05

n nn

J

Septembre

n = 2403

"l"l"l—H-1—1—\—(—1—(—1—<—\—\—1—H—1—1—1—1

Longueur (mm)

ivee relat

Ëa>

Fréqu

0,35 y 0,30 0,25 0,20 0,15 0,10 0,05 0,00 o

I

Octobre

n =

o o o o o o o o o

C M - ^ - C D C O O C M ^ f C O O O

T - 1— 1— T - T—

Longueur (mm)

1016

o oO CM CM CM

Figure 5. Fréquence relative des tailles des eperlans arc-en-ciel échantillonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1993.

(34)

22

Tableau 5: Relations longueur (mm) - poids (g) des éperlans arc-en-ciel capturés au chalut dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990,1991 et 1992, ainsi que des relations tirées de la littérature.

Référence Équation R2

Estuaire moyen du Saint-Laurent 1990

adultes * jeunes * total 1992

mâles (adultes) femelles

(adultes) total

(jeunes et adultes)

Log W=-5,4876+3,0885 Log L LogW=-5,9819+3,3463 Log L LogW+-5,7408+3,2061 Log L

LogW=-5,4130+3,0752 Log L LogW=-5,2515+2,9928 Log L LogW=-5,3640+3,0492 Log L

0,972 0,945 0,995

0,955 0,983 0,954

208 605 813

94 47 894

" Murawski& Cole (1978) (Massachusetts)

LogW=-6,0315+3,3592 Log L 0,96

Bailey (1964) (Lac Supérieur)

LogW=-5,276+2,952 Log L

'* Burbidge(1969) (Michigan)

LogW=-5,0925+2,9539 Log L 0,991

** Beckman (1942) (Michigan)

LogW=-4,5992+2,8095 Log L

* On considère qu'un jeune éperlan arc-en-ciel mesure moins de 80 mm et qu'un adulte mesure 80 mm ou plus.

** Équations calculées pour les jeunes et les adultes.

(35)

23

4.4 Poulamon atlantique

4.4.1 Densité

Les données de captures par trait, par jour et par année sont présentées à l'annexe 3. Les densités mensuelles moyennes des poulamons atlantiques échantillonnés, en 1991 et 1992, dans les chenaux nord et sud sont réunies au tableau 6. De façon générale, les densités de cette espèce semblent suivre le même patron que celles des éperlans arc-en-ciel. On observe une tendance à l'augmentation du mois d'avril au mois de juillet pour diminuer par la suite.

De plus, en général, il apparaît que la densité de poulamon atlantique est plus élevée dans le chenal nord que dans le chenal sud, peu importe la période de l'année. Les données de Jacquaz et al. (1991) suivent cette même tendance.

Les densités moyennes le jour et la nuit sont présentées au tableau 7. Tout comme pour l'éperlan arc-en-ciel, il ne semble pas y avoir de différence entre les deux périodes. Cependant des analyses statistiques seraient nécessaires pour confirmer ces dires.

4.4.2 Relation longueur fraîche-longueur décongelée

Afin de déterminer si la congélation entraîne une réduction de la taille des poulamons atlantiques, tel que constaté sur d'autres espèces ichtyennes, des mesures de longueur fraîche et décongelée ont été prises en 1992, sur un sous-échantillon des captures, choisi en fonction de la gamme de tailles des prises. La relation entre ces deux paramètres, illustrée à la figure 6, est décrite par l'équation suivante:

Log Lf = 0,0807 + 0,9703 Log Ld (R2 = 0,997 et n = 34)

(36)

Tableau 6.

Mois Avril

Mai

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Total

Densités moyennes mensuelles (écart-type) des poulamons atlantiques de Le n représente le nombre de traits effectués.

Chenal nord densités moyennes (nb/1000 1990*

6,6**

0,1) n=8 14,1 (30,9)

n=15 11,5 (25,4)

n=23

1991 2,0 (1.6) n=12 7,2 (7,2) n=6

13,8 (38,6)

n=17 0,5 (0,9) n=18 1,7 (2,6) n=18 4,8 (19,4)

n=71

1992

0,2 (0,3)

n=6 4,6 (7,5) n=18

1,9 (1.3) n=12

0,3 (0,6)

n=6 0,7 (1.2) n=12

2,2 (4,7) n=54

m3 d'eau 1993

75,6 (64,5)

n=12 33,4 (50,4)

n=12 11,7 (18,5)

n=12 6,5 (6,3) n=6 35,4 (51,5)

n=42

filtrée) Moyenne

2,0 (1.6) n=12 3,7 (6,1) n=12 33,0 (53,5)

n=30 16,1 (38,0)

n=41 4,6 (11,2)

n=44 5,7 (17,5)

n=51 11,6 (31,1) n=190

l'estuaire moyen du Saint-Laurent de 1990 à1993.

Chenal sud

densités moyennes (nb/1000 m3 d'eau 1990*

4,6**

(2,0) n=3 1,6 (3,0)

n=9 2,3 (3,1)

n=12

1991

0,0 (0,0)

n=6

0,7 (0,7) n=12 0,5 (0,7) n=18 0,5 (0,5) n=18 0,5 (0,6) n=54

1992

0,4 (0,5)

n=4 0,2 (0,4)

n=6

0,3 (0,4) n=10

1993

35,9 (19,8)

n=12 1,9 (4,7) n=6

3,5 (2,7) n=12

16,1 (20,6)

n=30

filtrée) Moyenne

0,0 (0,0) n=6 35,9 (19,8)

n=12 1,0 (2,4) n=22

1,7 (2,3) n=39

0,9 (1.8) n=27 5,1 (12,9) n=106

Moyenne générale

2,0 (1,6)

2,5 (5,2) n=18

33,8 (46,2)

n=42 10,8 (31,4)

n=63 3,2 (8,4) n=83 4,0 (14,3)

n=78 9,3 (26,2) n=296

* : Données adaptées de Jacquaz et al. 1991.

** : Valeurs sous-évaluées en raison de l'échantillonneur non adéquat.

(37)

25

Tableau 7. Densités moyennes (écart-type) des poulamons atlantiques, selon la période d'échantillonnage, aux mois d'avril et de mai 1991, dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent.

Chenal Date Nord 91-04-24

91-04-25

91-04-26

91-04-29

91-05-01

91-05-08

Moyenne

Sud 91-05-09

91-05-10

Moyenne

Moyenne générale

Densités moyennes (nb./1000 m3 d'eau filtrée) Jour

1,6 (1.7)

3,1 (1.3)

0,4 (0,4)

1.2 (0,7) 13,2

(4,5) 3,9 (5,3)

0,0 (0,0)

0,0 (0,0)

3,3 (5,0)

Nuit

3,0 (1.5)

3,0 (1.5)

0,0 (0,0)

0,0 (0,0)

1,5 (1.9)

(38)

26

100 200 300 Longueur décongelée (mm)

Figure 6. Relation entre la longueur des poulamons atlantiques décongelés et frais, échantillonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1992.

(39)

27

où: Lf représente la longueur fraîche (mm) Ld représente la longueur décongelée (mm)

Puisque malgré un échantillon restreint le coefficient de détermination était élevé, toutes les mesures de taille décongelées ont été transformées en longueurs fraîches calculées. Ces dernières ont par la suite servi dans les analyses subséquentes.

4.4.3 Distribution de fréquence des longueurs

Les figures 7 à 9 illustrent la distribution de longueur pour chaque mois d'échantillon- nage, à chacun des chenaux.

La distribution de longueur de cette espèce semble, en général, permettre l'identifica- tion de deux modes. Une première se situe entre 60 et 120 mm, alors qu'une seconde semble localisée entre 140 et 180 mm.

4.4.4 Relation longueur-poids

Tout comme pour l'éperlan arc-en-ciel, les données de longueur et de poids mesurées sur le poulamon atlantique ont permis de déterminer la relation qui existe entre la longueur fraîche et le poids de cette espèce. De la même façon, une équation a été calculée pour chaque sexe et pour chacune des années de l'étude et fut comparée à la littérature (tableau 8). Les annexes 6 et 7 présentent ces relations.

(40)

28

0,25 T

Chenal nord

Septembre

n = 111

F I' I f f I I I

Longueur (mm)

Chenal sud

Septembre

n = 37

o ^ c o c \ i

CM CM CM CO

Longueur (mm)

0,25 T Octobre

= 14c

•f-H-

^f 00 CM CO O

T - T - CM CM

Longueur (mm)

CO

Octobre

CM CM

Longueur (mm)

n = 29

M I I I I I I I I I

° § 8 8 8 8 S § É M -CO

Figure 7. Fréquence relative des tailles des poulamons atlantiques échantillonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990 (adaptés de Jacquaz et al. 1991 ).

(41)

29

I

0-

4

T

§ o

I 0,4 j 8 0 , 2 - -

Chenal nord

Août n = 428

I I •+ I I - l - l I I I I

L o n g u e u r ( m m )

Septembre

n = 15

I I I I I I1 I P

Longueur (mm)

Octobre

= 225

i i i - i r i i i • i i i

Longueur (mm)

Chenal sud

1 0,4 T

S 0,2 +

Août

- i i i \W I i i I1

n = 17

i r i i i i i

Longueur (mm)

I 0,4 T

I 0,2 +

i o

Septembre

n = 18

-H+4- I I I1 I I I I I Longueur (mm)

Octobre

3 0

f

n = 18

- H - I I I I I I

f

u. Longueur (mm)

Figure 8. Fréquence relative des tailles des poulamons atlantiques échantillonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1991.

(42)

30

Chenal nord

1

>

o

%

Fréqi

0,25 i 0,2 0,15 0,1 0,05 nu s

o

1

1

1 II

1

IL...

Q o

^ OO

Juillet

CM S Longueur

8 ?

CM CM

(mm)

n= 157

o o

0 0 CM CM CO

<D 0,2 0,15

8

0,1

8

a>

0,05

o

Octobre

n = 32

II I M i l l

Longueur (mm)

^ oo

CM CM O CM CO

Figure 9. Fréquence relative des tailles des poulamons atlantiques échantillonnés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1992.

(43)

31

Tableau 8: Relations longueur (mm) - poids (g) des pouiamons atlantiques capturés dans l'estuaire moyen du Saint-Laurent en 1990 et 1992, ainsi que des relations tirées de la littérature.

Référence Équation

Estuaire moyen du Saint-Laurent

1990 LogW=-5,7080+3,2552 Log L (jeunes et adultes)

0,973 322

1992 LogW=-5,4881+3,1580 Log L (jeunes et adultes)

0,928 226

Robitaille et Mailhot (1989) (Rivière Sainte-Anne, La Pérade)

mâle femelle

LogW=-4,6977+2,781 Log L LogW=-5,6647+3,224 Log L

(44)

32

5. DISCUSSION

Quoiqu'en l'absence de tests statistiques il est difficile d'affirmer des tendances, quelques hypothèses semblent se dégager.

5.1 Éperlan arc-en-ciel

Aucune différence de densité moyenne ne semble être observée entre le jour et la nuit. Laprise et Dodson (1989) ont obtenu des résultats similaires dans une étude des larves de cette espèce dans le même milieu. Ceci est contraire à des résultats obtenus dans les Grands Lacs où il y avait plus de captures la nuit.

La taille moyenne mensuelle des éperlans arc-en-ciel semble être plus petite dans le chenal sud que dans le chenal nord, et ce à chacune des années d'expérimentation.

Cependant, des analyses plus approfondies devraient être effectuées afin de déterminer la croissance dans chacun des chenaux et afin de comparer la taille pour chacune des âges dans ces deux mêmes chenaux. De même, il serait utile de voir si la salinité est un facteur explicatif.

La distribution de longueur de cette espèce semble, en général, permettre l'identifica- tion de trois modes, correspondant à trois âges (0, 1 et 2). Un premier (âge 0) se situe entre 10 et 80 mm, un second (âge 1) entre 80 et 140 mm, alors qu'un dernier (âge 3) est localisé entre 140 et 200 mm. Ces valeurs varient cependant en fonction des mois, des années et des chenaux.

Les relations longueur-poids calculées à partir des données de 1992, pour l'éperlan arc-en-ciel, paraissent similaires à celles décrites par Beckman (1942), Bailey (1964), Burbidge (1969), Murawski and Cole (1978) et celles calculées d'après les données de Jacquaz et al. (1991). Cependant, la condition (pente de la relation log-log) des populations d'éperlan anadrome semble être plus forte que celle des populations des Grands Lacs.

(45)

33

5.2 Poulamon atlantique

Les densités moyennes du poulamon paraissent suivre le même patron que celles de Péperlan arc-en-ciel. De plus, il semble que cette densité soit plus importante dans le chenal nord que dans le chenal sud, peu importe la période de l'année. Il serait utile d'examiner si la salinité est un facteur explicatif.

La distribution de longueur de cette espèce semble, en général, permettre l'identifica- tion de deux modes, correspondant à deux âges (0 et 1). Une première (âge 0) se situe entre 60 et 120 mm, alors qu'une seconde (âge 1) semble localisée entre 140 et 180 mm. Ces valeurs varient cependant en fonction des mois, des années et des chenaux.

Enfin, les relations longueur-poids calculées pour cette espèce se rapprochent de celles de Robitaille et Mailhot (1989) et celles calculées à partir des données de Jacquaz étal. (1991).

(46)

34

6. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

En conclusion, il ressort que cette étude a permis d'évaluer quelques caractéristiques de la population d'éperlan arc-en-ciel et, par le fait même, celle du poulamon atlantique. Cependant des analyses plus élaborées pourraient permettre de raffiner encore plus cette caractérisation et de donner de meilleures bases pour la détermination d'un indice d'abondance des juvéniles et donc de succès de la restauration des frayères. Pour ce faire, il faudra surtout s'assurer d'identifier quelle population est échantillonnée.

Les résultats obtenus au cours de cette étude permettent donc de formuler certaines recommandations.

6.1 Compléments à cette étude

Afin de mieux caractériser les populations ichtyennes étudiées, il appert d'effectuer certains tests statistiques complémentaires.

Pour obtenir un indice d'abondance des juvéniles d'âge 0, des analyses de variances pourraient permettre de juger de la signification des différences apparentes entre les chenaux nord et sud, les années et même les périodes d'échantillonnage. Le nombre de traits par jour pourrait être optimisé. Des analyses de distributions de fréquence des longueurs des poissons d'âge 0 pourraient être effectuées afin de déterminer s'il arrive de nouveaux poissons en cours de saison (frayes multiples ou tardives) et s'il est possible de calculer un taux de croissance en cours de saison. Les longueurs et les poids des poissons d'un an et plus seraient examinés pour savoir s'il est possible d'établir une clé d'âge/longueur et d'âge/poids, s'ils ont des caractéristiques de croissance (ou autre) semblables aux géniteurs échantillonnés dans les sites de fraye, etc. On pourrait aussi tenir compte du sexe des captures pour ces dernières analyses.

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35

II serait aussi intéressant d'analyser les relations entre les paramètres physio- chimiques et les résultats de capture.

6.2 Études subséquentes

Dans les collectes de spécimens subséquentes, il serait intéressant d'analyser des contenus stomacaux d'éperlan arc-en-ciel et de poulamon atlantique, afin de déterminer la relation qui existe entre ces deux espèces et les Mysidaces, ainsi que le cannibalisme chez ces deux espèces. Des observations visuelles, à ce sujet, par les techniciens de la faune devraient être notées.

Des analyses devraient être effectuées afin de déterminer si la période de la journée influence les densités d'éperlans arc-en-ciel. Dans l'affirmative, les échantillonnages devraient toujours être réalisés à la même période, si les conditions de marée et de salinité le permettent.

Enfin, la présence de parasites et de pathogènes devrait être notée sur place selon une technique standardisée.

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REMERCIEMENTS

Cette étude a été réalisée grâce à la participation de plusieurs personnes que nous tenons à remercier.

Travaux de terrain et de laboratoire:

Bruno Baillargeon Technicien de la faune, Service de la faune aquatique Gilles Mercier Technicien de la faune, Service de la faune aquatique Roger Picard Technicien de la faune, Service de la faune aquatique

Raymond Bossé Technicien de la faune, Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune, Direction régionale de Québec

Responsable du projet:

Gilles Ouellette Biologiste, Service de la faune aquatique (1990 et 1991)

Fay Cotton Biologiste, Service de la faune aquatique (1992)

Serge Tremblay Biologiste, Service de la faune aquatique (1993)

Collaboration:

Guy Trencia Biologiste, Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune, Direction régionale de Québec

Réviseur:

Guy Trencia

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LISTE DES RÉFÉRENCES

AUER, N.A. (ed). 1982. Identification of larval fishes of the Great Lakes basin with emphasis on the Lake Michigan drainage. Great Lakes Fishery Commission, Ann Arbor, M1 48105. Special Pub. 82-3: 744 pp.

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BURBIDGE, R.G. 1969. Age, growth, length-weight relationship, sex ratio, and food habits of American smelt, Osmerus mordax (Mitchill), from Gull Lake, Michigan.

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COURTOIS, R., M. SIMONEAU et J.J DODSON. 1982. Interactions multispécifiques:

répartition spatio-temporelle des larves de capelan {Mallotus villosus), d'éperlan (Osmerus mordax) et de hareng de l'Atlantique (Clupea harengus harengus) au sein de la communauté planctonique de l'estuaire moyen du Saint-Laurent. Can.

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DUTIL, J.D. et M. FORTIN. 1983. La communauté de poissons d'un marécage interdidal de l'estuaire du Saint-Laurent. Naturaliste can. (Rev. Écol. Syst.) 110:397-410.

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Références

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