HAL Id: tel-00011900
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Philippe Bouyer
To cite this version:
Philippe Bouyer. Confinement par laser d’atomes froids dans une cavité gravitationnelle et dans un piège à pompage optique. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Paris Sud - Paris XI, 1995. Français. �tel-00011900�
U.F.R.
SCIENTIFIQUE
D’ORSAYDÉPARTEMENT
DE
PHYSIQUE
DE
L’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
THÈSE
présentée
pour obtenirle GRADE de DOCTEUR EN SCIENCES
de l’Université Paris XI ORSAY
par
Philippe
BOUYERSujet
de la thèse :CONFINEMENT
PAR LASERD’ATOMES
FROIDS DANS UNECAVITÉ
GRAVITATIONNELLE ET DANS UN
PIÈGE À
POMPAGEOPTIQUE
Soutenue le 17 février
1995
devant leJury :
M. C. COHEN-TANNOUDJI Président
M. J. BAUDON
Rapporteur
M. J.
VIGUÉ
Rapporteur
M. C. SALOMON Directeur de thèse
M. J. DALIBARD
M. M. DESAINTFUSCIEN
U.F.R.
SCIENTIFIQUE
D’ORSAYDÉPARTEMENT
DE
PHYSIQUE
DE
L’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
THÈSE
présentée
pour obtenir
le GRADE de DOCTEUR EN SCIENCES
de l’Université Paris XI ORSAY
par
Philippe
BOUYERSujet
de la thèse :CONFINEMENT
PAR LASERD’ATOMES
FROIDS DANS UNECAVITÉ
GRAVITATIONNELLE ET DANS UNPIÈGE
À
POMPAGEOPTIQUE
Soutenue le 17 février
1995
devant leJury :
M. C.
COHEN-TANNOUDJI
PrésidentM. J. BAUDON
Rapporteur
M. J.
VIGUÉ
Rapporteur
M. C. SALOMON Directeur de thèse
M. J. DALIBARD
M. M.
DESAINTFUSCIEN
N.
Bohr,
Nature128,
691(1931)
Le travail
qui
a faitl’objet
de ce mémoire a été effectué au Laboratoire Kastler Brosselde
l’École
NormaleSupérieure,
àpartir
deseptembre
1991. Je remercie son ex-directeur,Jacques
Dupont-Roc,
dem’y
avoir accueilli avec bienveillance et fait bénéficier de conditionsde recherches
exceptionnelles.
J’ai eu la chance de travailler dans
l’équipe
de ClaudeCohen-Tannoudji,
queje
remerciede
plus
d’avoiraccepté
deprésider
lejury
de ma soutenance de thèse. Il m’a faitprofiter
de sonapproche
très intuitive et trèsprofonde
de laphysique,
qui
luipermet
de proposer desarguments
simples
etimagés
auxproblèmes
physiques
lesplus complexes.
La clartéde ses
explications,
aussi bien auCollège
de France que lors de nos réunions de groupehebdomadaires, m’a
permis
d’accéder à un domaine aveclequel
je
n’étais initialement pasfamilier.
Christophe
Salomon a assuré la direction de cette thèse avec unedisponibilité
per-manente, ne
ménageant
ni sontemps,
ni sapeine
pour discuter les moindresproblèmes
qui
pouvaient
surgir.
Il aguidé
mespremiers
pas dans lajungle
destiges
et cables quesont les laboratoires
et j
’aibeaucoup
appris del’exceptionnel expérimentateur qu’il
est.Il m’a surtout
communiqué
unepartie
de son enthousiasme débordant pour laphysique
expérimentale.
Une
grande
partie
de ce travail n’auraitput
être réalisée sans l’aide de Jean Dalibard. J’ai puprofiter
tout aulong
de ces trois années de sondynamisme
et de sadisponibilité
pour
répondre
à mesquestions
souvent candides. C’est à lui que revient la"paternité"
duTROOP,
etje
lui suis très reconnaissant de m’avoir faitpartager
ses idées sur lesujet.
Jele remercie tout
particulièrement
pour leregard
attentif etcritique qu’il
aporté
sur lespremières
versions du manuscrit.Je remercie
Jacques Vigué
etJacques
Baudon d’avoiraccepté
la lourde tâche d’êtrerapporteurs.
Merci aussi à Michel Desaintfuscien et à Chris Westbrook de l’intérêtqu’ils
ont voulu
porter
à mes recherches enacceptant
de fairepartie
dujury
de soutenance.J’ai
partagé
mespremières
nuitsd’expériences
avec Carl Aminoff et Pierre Desbiolles. Je conserverai le souvenir deslongs
moments d’excitation etd’angoisse
à la recherche despremiers
signaux
de rebonds d’atomes. J’ai aussi eu leplaisir
de travaillerquelques
temps
avec Andrew Steane, que
je
remercieparticulièrement
pour l’aidequ’il
m’aapportée
dans l’écriture de lapartie
de ce manuscrit concernant la cavitégravitationnelle.
J’ai eu la chance de travailler
quelques
semaines àHeidelberg,
enAllemagne,
avec Rudi Grimm, JohannesSöding,
Andrea Fioretti et Yura Ovchinikov. Ce fut pour moi uneexpérience
a
apportées
au manuscrit.Je ne saurais oublier Yvan Castin,
qui
n’a pas hésité pas àrépondre
à toutes mesquestions
lors de la mise aupoint
du programme de calcul de la force.Je voudrais associer aux remerciements tous les membres de
l’équipe
aveclesquels j’ai
partagé
quelques paroles
ouquelques
instants :François
Bardou, KirstineBerg-Sørensen,
Marc Olivier Brunel, Michael Drewsen, Olivier Emile, John Lawal, Brahim Lounis, David
Meacher,
Olivier Morice, Jacob Reichel, Bruno
Saubaméa,
PascalSchnftgizer,
José
Tabosa,Guiglielmo
Tino,
Philippe
Verkerk.Les
expériences
décrites dans ce mémoire ontlargement
mis à contribution les servicestechniques
et administratifs du laboratoire dephysique
de l’E.N.S. Je tiens à en remercier tous les membres et enparticulier
AndréClouqueur,
ClaudeGuillaume,
JeanLagadec,
Ber-nard Laisné et Marc Antoine
Rey,
à Catherine Emo, Irène Brodschi et Michèle Sanchez àJean
François
Point et Didier Courtiade et à Cécile Combler et Zaire Dissi d’avoirtoujours
su être
disponibles
au bon moment.Merci à Nat pour les ultimes corrections
d’orthographe
Merci à mes
parents
et à Johanna pour m’avoir soutenupendant
ces troisannées,
etspécialement
à Johanna pour m’avoir nourri "à domicile"pendant
les dernières semaines.Introduction
générale
5I
Le
piégeage
des
atomes
neutres
11
Introduction 13
Les forces radiatives résonnantes et le
piégeage
des atomes neutres 151 Les forces radiatives sur un atome initialement au repos ... 15
1.1 Position du
problème ...
151.2 Forces radiatives moyennes
s’excerçant
sur l’atome .. 161.3
Réponse
dudipôle
atomique
à une excitationmonochromatique
18 2Application
des forces radiatives aupiégeage
des atomes neutres . 23 2.1 Utilisation de la forcedipolaire ...
232.2 Utilisation de la
pression
deradiation ;
le théorème de GaussOptique ...
24Conclusion 27
II
Réalisation d’un cavité
gravitationnelle
31
Introduction 33 1 Construction d’un laserTitane-Saphir
35 1.1 La cavité laser ... 361.1.1 Dimensions
approximatives
de la cavité ... 361.1.2
Composants
optiques ...
371.1.3 Géométrie de la cavité ... 37
1.2 Le laser de pompe ... 44
1.3 Fonctionnement monomode de la cavité ... 46
1.3.1 La sélection en
fréquence ...
461.4 Procédure de
réglage
optique
... 491.4.2
Réglage
des focalisations ... 511.4.3
Réglage
de l’étalonépais ...
541.4.4 Autres éléments ... 55
1.4.5
Remarques
concernant la focalisation del’argon ...
551.4.6
Remarques
et conseils ... 551.5 Stabilisation et
Balayage
enfréquence
du laser ... 561.5.1
Principe généraux
des asservissements ... 561.5.2 Asservissement du
Fabry-Perot épais
... 581.5.3 Asservissement de la
fréquence
du laser ... 591.6 Performances du laser ... 60 1.6.1 Puissance du laser ... 60 1.6.2 Accordabilité du laser ... 61 2 La cavité
gravitationnelle
65 2.1 Le miroir à atomes ... 66 2.1.1 L’onde évanescente ... 662.1.2 Calcul du
champ électrique
dans l’onde évanescente ... 672.1.3 Etude de l’interaction entre un atome à deux niveaux et l’onde évanescente ... 69
2.2 La cavité à atomes : étude du mouvement ... 75
2.2.1 Ordre de
grandeur
des différentsparamètres
... 752.2.2 Etude de la
trajectoire
des atomes dans la cavité .... 762.2.3 Profondeur transverse de la cavité
gravitationnelle
.... 812.3 Le
dispositif expérimental
... 822.3.1 Le four ... 84
2.3.2 La zone de ralentissement ... 84
2.3.3 La zone de
piège
et la cavitégravitationnelle
... 862.4 Déroulement de
l’expérience ...
892.5 Résultats et
Analyse ...
922.5.1 Premières
expériences
... 922.5.2
Expériences
à très bassetempérature
... 952.5.3 Efficacité du miroir en fonction du désaccord ... 98
2.5.4 Etude de l’influence de la lumière diffusée ... 108
2.5.5 Etude de l’effet du pompage vers F=3 ... 111
2.5.6 Etude de l’effet de la
pression ...
113Conclusion 117
A
Multiple
reflection of cold cesium atoms on aparabolic
B Cesium Atoms
Bouncing
in a Stable GravitationalCavity
129III
Un
nouveaupiège
à
pression
de radiation
139
Introduction 141
1 Le TROOP : théorie 143
1.1 Etude d’un
piège
à faisceauxdivergents :
cas d’un atome à deux niveaux 1431.1.1 Force exercée par une onde
divergente
sur un atome à deuxniveaux ... 143
1.1.2 Etude du
piégeage
à une dimension ... 1441.1.3 Les
dangers
de la troisième dimension ... 1461.1.4 Le cas d’un
piège
àquatre
faisceaux ... 1471.1.5
Conclusion ...
1491.2 Cas d’un
piège
à faisceaux alternés ... 1491.2.1 Le cas d’une transition 0 ~ 1 ... 149
1.2.2 Etude du
piégeage
sur une transition1/2 ~ 3/2
... 1511.2.3 Etude du
piégeage
sur une transitionatomique
J
g
~J
e
=J
g
+
1 ... 1581.2.4 Etude du mouvement dans le TROOP à faisceaux alternés . 163 1.2.5
Caractéristiques
dupiège
... 1681.3
Approche qualitative
du TROOP ... 1701.3.1 Position du
problème
... 1701.3.2 Cas ou tous les faisceaux ont la même hélicité ... 172
1.3.3
Cas
où les faisceaux ont une hélicité différente ... 1741.4
Calcul
numérique
de la force à vitesse nulle ... 1761.4.1 La
configuration
des faisceaux ... 1761.4.2 Force au
voisinage
du centre dupiège ...
1771.4.3
Importance
de laconfiguration
depolarisation
et de laphase
des faisceaux ... 1781.4.4 Estimation de la constante de raideur pour différentes transi-tions ... 182
1.4.5 Recherche des
paramètres
optimaux
duTROOP ....
1821.4.6
Conclusion ...
1832 Le TROOP :
expérience
185 2.1 Ledispositif
expérimental ...
1852.1.1 La cellule de césium ... 185
2.1.2 Les lasers ... 186
2.1.3 Les outils
d’analyse
dupiège ...
1912.2.1 Méthode
d’alignement
et deréglage
dupiège ...
2032.2.2 Rôle de la
pression
du gaz résiduel ... 2042.2.3 Observation du TROOP ... 204
Conclusion 217 A Polarisation d’une onde
divergente
219 A.1Rappels d’optique géométrique
... 219A.1.1 Dérivation de
l’équation
de l’eikonale ... 219A.1.2 Définition des rayons lumineux ... 220
A.1.3
Propriétés
de lapropagation
desamplitudes
duchamp ...
221A.2
Propriétés
d’une ondesphérique
... 221A.3 Le cas des faisceaux Gaussiens ... 224
B
Programme
de calcul de la force à vitesse nulle 227 C An AtomTrap Relying
onOptical Pumping
243 Conclusiongénérale
255 A L’atome de césium 257 A.1 Etude de la structurehyperfine
... 257A.2
Largeur
naturelle de l’étatexcité,
fréquence
de Rabi et intensité de saturation ... 258A.3 Probabilités d’excitation entre niveaux
hyperfins
... 259A.4
Coefficients
deClebsch-Gordan
... 259A.5 Facteur de Landé ... 260
A.6
Valeursnumériques
pour l’atome deCésium
sur la transition F = 4 ~F’=5
... 261L’idée de l’influence de la lumière sur le mouvement des
particules
matérielles esttrès ancienne
[1, 2].
Elle est basée surl’échange d’impulsion
entre lerayonnement
etla lumière
qui
peut
conduire à un refroidissement(affinement
de la vitesse autourd’une vitesse
moyenne)
ou à unpiégeage
(confinement
dansl’espace).
Lapremière
expérience
mettant en évidence l’action de la lumière sur les atomes fut réalisée parR. Frisch : un
jet
d’atomes de sodium était dévié sous l’effet durayonnement
d’unelampe
àdécharge
de sodium[3].
La vitesse derecul k/M,
c’est à dire vitesse induite parl’absorption
ou l’émission d’unphoton
defréquence
03C9 =k/c
est de l’ordre dequelques
cm/s.
L’observation de telsphénomènes
restait doncdifficile,
les vitesses mises enjeu
étantbeaucoup plus
faibles que les vitessesthermiques
àtempérature
ambiante
(quelques
centaines dem/s).
L’avènement des lasers continusaccordables,
capables
de saturer une transitionatomique permise,
comme une raie derésonance,
et par
conséquent
derépéter
ce processus élémentaire ungrand
nombre de fois parunité de
temps,
apermis
de réaliser desexpériences spectaculaires
enagissant
defaçon appréciable
sur lesdegrés
de liberté externes de l’atome.On sait ainsi
depuis
une dizaine d’années ralentir de nombreusesespèces
ato-miques ; alcalins, alcalino-terreux,
gaz raresportés
dans un niveau métastable.Ce
ralentissement est obtenu en éclairant le
jet atomique
à contre courant par un fais-ceau laser résonnant avec une transitionatomique g
~ e. Il conduit à un ensembled’atomes de vitesse moyenne
ajustable,
éventuellementnulle,
avec unedispersion
autour de cette vitesse moyenne très faible.
Si on utilise deux faisceaux se
propageant
en sens inverse et désaccordés en dessousde la résonance
atomique,
il estpossible
d’obtenir unrefroidissement ;
lerefroidisse-ment
Doppler,
dont leprincipe
a étésuggéré
en 1975[4, 5].
Il est aussipossible
del’appliquer
à trois dimensions dans desmélasses
optiques.
Dix-neuf ansaprès
cetteproposition initiale,
le refroidissementDoppler
reste pour les ions le moyen leplus
utilisé pour obtenir une
agitation
thermique
minimale. Pour lesparticules
neutres,
enrevanche,
il a été découvert en 1988 des processus de refroidissement nettementplus
efficaces.Ce
sont d’abord les processussub-Doppler
qui
ont lieu dans certainesconfigurations
(effet
Sisyphe
etgradients
depolarisation
[6, 7]),
puis
les processuspermettant
d’obtenir des vitesses inférieures à la vitesse de recul(piégeage
cohérent
de
population
sélectif
en vitesse[8]
etrefroidassement
Raman[9])
qui
permettent
maintenant d’obtenir destempératures
inférieures au microKelvin.Dans les mélasses
optiques
présentées
ci-dessus,
le seul effet de confinementproduit
est dû à la force de friction : les atomes effectuent une marche au hasard dans le
volume défini par l’intersection des six faisceaux
laser,
et la densité estpratiquement
nuages
atomiques
plus
compacts
etplus
denses. Il faut donc créer une force derappel.
La
première
expérience
depiégeage
desparticules
neutres à l’aide de la lumière apermis
de réaliser unpiège
utilisant la forcedipolaire
[10],
qui
estproportionnelle
au
gradient
d’intensité
de l’onde laser. Cepiège
consistaitsimplement
en une ondelaser
progressive
fortement focalisée. Si lafréquence
de l’onde laser est inférieure à lafréquence
atomique,
l’atome est attiré vers les zones de hauteintensité,
donc versle
foyer
de l’onde.Malheureusement,
lesfluctuations
de cetype
de force entrainent unchauffage,
il est donc nécessaire d’avoir un refroidissement additionnel. Onpeut
aussi diminuer ce
chauffage
enaugmentant
le désaccord de l’ondelaser,
mais seul lesatomes
d’énergie
très basse sont alorscapturés
(on
parle
d’unpiège
peuprofond).
Deplus,
du fait de la nécessité de focaliser fortement l’ondelaser,
le volume decapture
caractéristique
d’un telpiège
est trèspetit.
Il semblait alors fort intéressant de
pouvoir piéger
les atomes en utilisant nonplus
la force
dipolaire,
mais lapression
de radiationrésonnante,
qui
peut
se relier augra-dient de
phase
de l’onde laser. Il est en effetpossible
d’obtenir une forceimportante
sur unegrande
échelle delongueur,
cequi
permet
d’augmenter
sensiblement le volumede
capture.
Unepremière proposition
a été faite en 1982 dans cette direction pour unatome à deux niveaux. Elle visait à utiliser six ondes
progressives
divergentes
pour créer une force derappel.
Malheureusement,
dès l’annéesuivante,
cetteproposition
était infirmée par le théorème de Gauss
optique
[11]
qui
segénéralisait
d’ailleurs àl’impossibilité
d’utiliser seulement lapression
de radiation pour confinerspatialement
les atomes.
Néanmoins,
dès l’annéesuivante,
plusieurs
méthodes furentproposées
pour contourner ce
problème
[12]
et en1986,
l’idée duPiège Magnéto-Optique
émer-gea
[13, 14].
L’ajout
d’unchamp
magnétique
à uneconfiguration
statique
d’ondeslaser
monochromatiques
(une
mélasseoptique)
permet
de s’affranchir du théorème deGauss car la force n’est alors
plus proportionnelle
au vecteur dePoynting.
Lepoint
fort d’un tel
piège
est que pour un laser désaccordé en dessous derésonance,
ilcon-jugue
à la fois les effets depiégeage
induit par legradient
dechamp magnétique
etde refroidissement
performant
qui
permet
d’obtenir destempératures
de l’ordre dequelques
microKelvins[15, 16].
Au cours du travailprésenté
dans cemémoire,
nous avons mis en évidence un nouveaupiège
àpression
de radiationqui
n’utilise aucunchamp magnétique.
Il est basé sur l’effetconjugué
du pompageoptique
et d’ondes laserdivergentes.
Parmis les
applications
de tels nuagesatomiques
denses etfroids,
lapremière
en-visagée
concerne lamétrologie
dutemps
et desfréquences
[17].
On sait en effetpiéger
et refroidir l’atome de
césium, qui
est l’étalonprimaire
detemps.
Lalargeur
de larésonance
atomique,
et donc la résolution dusystème,
étant inversementproportion-nelle au
temps
d’interaction,
les atomes froids sont donc d’excellents candidats pour réaliser deshorloges beaucoup plus performantes
que leshorloges
actuelles.Les atomes froids forment aussi un milieu extrêmement intéressant pour
l’optique
non linéaire : les atomes ou les molécules d’un milieu gazeux onttoujours
été de bons candidats pour de tellesétudes,
car ilsprésentent
de fortes non linéarités auvoisinage
de leur transition de résonance.Néanmoins,
àtempérature ambiante,
lessusceptibilités
non linéaires sont limitées parl’élargissement Doppler
desrésonances,
il faut donc travailler àgrand
désaccord.
Les atomes froidspermettent
de travailler à des désaccordsbeaucoup plus faibles,
et donc avec dessusceptibilités
beaucoup plus
importantes.
Notons pour finir cette revue un
sujet
qui
a été l’un des thèmesmarquants
de cesdernières années :
l’optique
et l’interférométrieatomique
[18,
19,
20, 21, 22,
23].
Lere-froidissement des
particules
permet
d’augmenter
considérablement lalongueur
d’ondede de
Broglie
(03BB
dB
=h/Mv)
qui,
pour des vitesses de l’ordre du
cm/s
sera d’unefrac-tion de micromètre. Il est alors
possible
defabriquer
des microstructures comme desfentes
d’Young,
des zones de Fresnel ou des réseaux pour ondesatomiques
[24,
23]
avec une facilité accrue parrapport
aux structures utilisables sur unjet
atomique
[19].
Onpeut
aussi réaliser des lamesséparatrices
par différentes méthodes et ainsifaire interférer les ondes de matières
[22].
Ces interféromètresatomiques
sont trèsprometteurs,
car leur sensibilitépeut
être à termebeaucoup plus grande
que celle desinterféromètres
optiques.
On sait aussi
depuis quelques
années utiliser la lumière pour former des miroirsà atomes
[25, 26].
On utilise pour cela une onde évanescente à l’interface entre undiélectrique
et le vide. Cette onde est désaccordée au dessus de la résonanceatomique
de telle sorte
qu’un
atomes’approchant
de laparoi
voit unpotentiel répulsif.
Seulsles atomes
ayant
des vitesses normales à la surface suffisamment faiblespourront
rebondir au lieu de se coller sur lediélectrique.
Nousprésentons
dans ce mémoire uneutilisation d’un tel miroir pour réaliser une cavité
gravitationnelle.
Ce mémoire est consacré à la
présentation
de deux nouveauxtypes
depiège
àatomes neutres.
2022 Le
premier
utilise un miroir à onde évanescente pour former une cavité pouratomes. Grâce à la
gravité,
une telle cavitépeut
necomporter
qu’un
seulmiroir,
qui
sera courbé pour assurer la stabilité du mouvementparaxial
[27].
Ce travailconstitue la
première
démonstration du confinementparaxial
des atomes dansce
type
depiège,
lesexpériences
antérieuresn’ayant
permis
d’observer que deuxrebonds
[28, 29].
Maintenant,
cettegénération
depiège prend
un essorimpor-tant,
enparticulier
en connexion avec l’interférométrieatomique.
Notons deplus
que les
propriétés
d’un telpiège
sontremarquables
pour mener desexpériences
où l’on
pourrait
atteindre unrégime
où la naturequantique
de l’atome(Boson
ou
Fermion)
jouerait
un rôle fondamental. Eneffet,
cette cavitégravitation-nelle est très
proche
d’une cavitéFabry-Perot
pour les atomes. Les modes pourondes de matières
qui
existent dans celle-ci ont été calculés récemment[27]
etl’obtention de très
longs
temps
destockage
des atomes devrait enpermettre
l’étude.
2022 Le second est un nouveau
piège
àpression
de radiation basé sur l’actioncon-juguée
du pompageoptique
et d’ondes laserdivergentes ;
leTROOP
(Trap
Relying
OnOptical
Pumping).
Pour toutes lesexpériences
despectroscopie
à hauterésolution,
demétrologie
ou d’interférométrieatomique,
il estfondamen-tal d’obtenir une source d’atomes la
plus
froide et laplus
densepossible.
Lepiège
le
plus simple
actuellementcapable
deremplir
ces deux conditions est lePiège
Magnéto-Optique
(PMO).
Malheureusement,
il utilise unchamp magnétique,
cequi risque
deperturber
lesapplications
nécessitant un environnementma-gnétique
très bien contrôlé.Ainsi,
dans lesexpériences
actuelles visant à réaliserune
horloge
à atomes froids enfontaine,
la source utilisée est unesimple
mélasseoptique.
Nousprésentons
ici unpiège
àpression
de radiation sanschamp
magné-tique.
Il consiste en six ondesdivergentes
polarisées
circulairement. La structureinterne de l’atome est
importante
car c’est le pompageoptique
sur les différents sous niveaux Zeemanqui
permet
de contourner le théorème de Gaussappliqué
à
l’optique.
Ce
piège
peut
constituer une excellente source pour desexpériences
de
piégeage
cohérent depopulation
sélectif envitesse,
processuségalement
trèssensible aux
inhomogénéités magnétiques ;
onpourrait
alors combiner un trèsbon confinement
spatial
avec un refroidissement trèsperformant,
permettant
ainsi d’accroître encore la densité dans
l’espace
desphases
[30].
Dans la
première
partie
de cemanuscrit,
nousrappellerons
leprincipe
des forcesradiatives et nous introduirons les différents
types
depiège
à atomes. Nousrappel-lerons enfin le théorème de Gauss
appliqué
àl’optique
[11]
tout enprésentant
lesdifférents moyens de le contourner.
La deuxième
partie
du manuscrit est consacrée à l’étude de la cavitégravitation-nelle. Nous commencerons par
présenter
le laser àsaphir
dopé
au titanequi
a étéconstruit pour réaliser l’onde évanescente
produisant
le miroir à atomes. Nousex-pliquerons
ensuite le fonctionnement d’un telmiroir,
et les différentsparamètres
àconsidérer pour que le rebond se fasse dans les meilleures conditions de
spécularité.
Nous
présenterons
alors la cavitégravitationnelle
par une étudesimple
dumouve-ment
paraxial.
Nous décrirons ensuite ledispositif expérimental
utilisé pour l’étudede ce mouvement
paraxial
sur le césium.Finalement,
nous donnerons les résultatsobtenus ainsi
qu’un
étude détaillée despertes
qui
seproduisent pendant
l’évolutiondes atomes dans la cavité.
La troisième
partie
du manuscrit concerne le TROOP(Trap
Relying
OnOptical
Pumping),
un nouveaupiège
àpression
de radiation fondé sur la combinaison del’effet des ondes
divergentes
et du pompageoptique
entre les différents sous niveauxZeeman du niveau fondamental d’une transition
J
g
> 0 ~J
g
+1.
Nous commenceronspar une
description théorique
de cepiège,
d’abord dans le cas d’unpiège
alterné sur une transitionJ
g
=1/2 ~
J
e
=3/2.
Ceci nouspermettra
d’établir des formulesanalytiques
qui
souligneront l’importance
du pompageoptique
pour créer la force derappel.
Cette étude nouspermettra
aussi deprévoir
lestempératures
à l’intérieurd’un tel
piège
et de mettre en évidence les différentsparamètres
importants
pour saréalisation. Nous finirons la
présentation théorique
par uneapproche qualitative
duTROOP à six faisceaux. Nous décrirons ensuite le
dispositif expérimental
utilisé pourétudier ce
piège
et nousprésenterons
les résultatsqui
démontrent le fonctionnement[1]
Keppler
a observé en 1619 que la queue des comètespointait
toujours
dans unedirection
opposée
au soleil.[2]
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1
Le
piégeage
des
Nous décrivons dans cette
partie
lescaractéristiques
des forcess’exerçant
sur desatomes éclairés par un faisceau laser résonnant ou
quasi-résonnant.
Nous nousintéres-serons
plus
particulièrement
à leursapplications
aupiégeage
desparticules
neutres.Nous commencerons par
rappeler
la valeur de la force moyenneagissant
sur unatome au repos. Cette force
peut
sedécomposer
en deuxparties :
lapartie
réactive ou forcedipolaire
et lapartie dissipative
ou force depression
de radiation.Nous
indiquerons
lespropriétés
de ces deuxtypes
de force :2022 La force
dipolaire
dérive d’unpotentiel
etpeut
s’interprêter
comme uneredis-tribution de
photons
entre ondesplanes.
2022 La force de
pression
de radiationcorrespond
àl’impulsion échangée
entre l’atomeet les
photons
de l’onde laser lors descycles
de fluorescence. Ellepeut
s’expri-mer, sous certaines
conditions,
directement en fonction du vecteur dePoynting
duchamp
lumineux.Nous étudierons ensuite la
possibilité
depiéger
cesparticules
neutres à l’aidedes forces radiatives. Nous nous intéresserons dans un
premier
temps
à l’utilisationdes forces
dipolaires
liées augradient
d’intensité lumineuse pour confiner les atomes neutres[1].
Lapremière
réalisation d’un telpiège
date de 1986[2].
Lepiège dipolaire
présente
deux difficultés : d’unepart,
il necomporte
pas de mécanisme derefroidis-sement et le
chauffage
induit par les fluctuations de la force limite la durée de vie dupiège ;
d’autrepart,
lespuits
depotentiel
que l’onpeut
réaliser sont peuprofonds
(quelques milliKelvins)
et seuls des atomes très lentspeuvent
s’y
trouver confinés. Nousindiquerons
ensuite que la forcedipolaire,
ouplus
précisément
lesdéplacements
lumineux,
peut
être àl’origine
d’effets divers comme l’existence de réseaux ordonnésd’atomes,
ou la création de boîtes à atomes. Nous finirons en introduisant le miroirélectromagnétique
qui
seraplus amplement
discuté dans lapartie
II de ce mémoire.Nous nous intéresserons enfin à la
possibilité
d’utiliser lapression
de radiationpour
piéger
les atomes. Nous verronsqu’il s’agit
d’unproblème
délicat limité par lespropriétés
deproportionnalité
de lapression
de radiation au vecteur dePoynting.
Nous énoncerons ces limitations à travers le théorème de Gauss
appliqué
àl’optique
[3].
Nous verronsqu’il
est néanmoinspossible
de contourner cette restriction[4]
enutilisant,
parexemple,
l’effet d’ungradient
dechamp magnétique, qui
est àl’origine
du
piège
magnéto-optique
[5, 6].
Nous finirons en introduisant un autre moyen decontourner le théorème de Gauss en tirant
parti
du pompageoptique
créé par desondes laser de
polarisations
différentes. Cetype
depiège
seraprésenté
dans lapartie
le
piégeage
des
atomes neutres
Dans ce
chapitre,
nous allons décrire lescaractéristiques
des forcess’exerçant
sur un atome éclairé par un faisceau laser résonnant ouquasi-résonnant.
Nous utiliseronsl’approche semi-classique
danslaquelle
l’état interne de l’atome est traitéquantique-ment et sa
position
classiquement.
Nous nous intéresseronsplus
particulièrement
àla valeur moyenne
F(r)
de la forceagissant
sur un atome au repos. Cette force estdécomposée
en deuxparties,
unepartie
réactive ou forcedipolaire
et unepartie
dissipative
oupression
de radiation.1
Les
forces
radiatives
sur unatome
initialement
au
repos
1.1
Position du
problème
On considère un
champ
classique
03B5(r, t)
monochromatique :
avec 03C9L =
203C0(c/03BB)
où 03BB est lalongueur
d’onde du laser. Lecouplage atome-champ
laser, responsable
des processusd’absorption
et d’émissionstimulée,
s’écrit :où R
représente l’opérateur
position
du centre de masse et Dl’opérateur
dipôle
élec-trique.
D
+
et D- sontrespectivement
lesparties
montantes(transition
vers desétats
d’énergie
supérieure)
et descendantes(transition
vers des étatsd’énergie
inférieure)
de ce
dipôle.
En l’absence dechamp
laser et d’émissionspontanée,
D
+
précesse
ene
i03C90t
et D- ene
-i03C90t
où 03C90représente
lafréquence
de résonance de la transitionato-mique.
Nous allons supposer|03C9
L
-
03C9
0
|
« , 03C90 cequi
revient à dire que lechamp
termes en
D
+
.03B5
(-)
et -D03B5
(+)
qui
oscillent àgrande
vitesse ;
c’estl’approximation
du
champ
tournant. Lecouplage
atome-laser(eq. I.-2)
s’écrit alors :Nous pouvons maintenant écrire le hamiltonien du
système atome+champ :
où
H
A
est le hamiltonienatomique
interne del’atome,
H
R
celui duchamp
électroma-gnétique
quantifié :
où
a
~
03BB
et
a03BBreprésentent
lesopérateurs
destruction et création d’unphoton
du mode03BB(k, 03B5),
ondeplane
de vecteur d’onde k et depolarisation
03B5.Initialement,
ces modes03BB sont les modes vides du
champ,
paropposition
aux modes laser.V
AR
décrit lecou-plage
entre l’atome et lechamp
électromagnétique quantifié
(eq. I.-5),
responsable
enparticulier
de l’instabilité radiative du niveauatomique
excité. Nous pouvons l’écrireavec les mêmes
approximations
que I.-3 :où
E
+
et E- sont lesparties
defréquence
positive
etnégative
del’opérateur champ
électrique :
1.2
Forces
radiatives
moyennes
s’excerçant
surl’atome
Pour calculer la force
agissant
sur unatome,
nous allons utiliser une méthodesemi-classique
qui
sera utilisée par la suite pour l’étude dupiège
à pompageoptique
(Partie
III).
Dans cetteméthode,
seul l’état interne de l’atome est traitéquantiquement,
onaboutit alors à une
description
classique
du mouvementatomique.
Nous allons d’abord établir les
équations
du mouvement desopérateurs
position
R etimpulsion
P de l’atomepris
dupoint
de vue deHeisenberg :
avec
appelé
opérateur
force radiative etliée au
couplage
atome-modes autres que les modes laser.Nous avons donc défini
l’opérateur
vitesseatomique
(eq. I.-8)
etl’expression
desforces
agissant
sur l’atome(eq. I.-9).
Nous allons maintenant étudier les valeursmoyennes des
opérateurs
force F etF’
en réécrivantl’équation
du mouvement del’opérateur impulsion
Pprise
en valeur moyenne sur la fonction d’ondeatomique
(équation d’Ehrenfest) :
On note rG le centre du
paquet
d’ondesatomique
(R).
Il convient alors de considérerle mouvement du centre du
paquet
d’ondes(eq. I.-12)
dans la limite despaquets
d’ondes
atomiques petits
devant lalongueur
d’onde lumineuse :De cette condition nous pouvons déduire que l’atome ressent sur l’étendue de son
paquet
d’ondes unchamp
laserqui
varie très peuspatialement.
De
plus,
nous ne considérons ici que les atomesayant
des vitessesfaibles,
c’est àdire telles que l’évolution de leur état interne diffère peu de celle d’un atome au repos.
Il faut pour cela que l’effet
Doppler
résiduelk03B4p/M
soitpetit
devant tous les taux derelaxation
caractéristiques
de l’évolutionatomique
1/T
int
:
Nous pouvons remarquer
qu’il
estpossible
de réécrire(eq. I.-14)
àpartir
del’iné-galité
deHeisenberg
03B4r~03B4p~ ~
/2,
puis
d’éliminer 03B4r àpartir
de(eq. I.-13).
Onobtient alors :
où 0393 =
1/T
int
représente
lalargeur
naturelle des étatsatomiques
excités.Dans cette
relation,
le terme degauche représente l’énergie
de reculE
rec
de l’atomelors de
l’absorption
d’unphoton
d’impulsion
k. Cette condition est presquetoujours
réalisée pour les transitions
atomiques permises.
Onpeut
deplus
montrer que sousl’effet des forces
radiatives,
la vitesse évolue sur une échelle detemps
de l’ordre deT
ext
=/E
rec
[7],
la condition de validité del’inégalité
deHeisenberg
(eq. 1.-15)
entraîne alors une trèsgrande
différence entre lestemps
d’évolution desdegrés
deliberté internes et externes de
l’atome
(1)
qui
nouspermet
de considérer que ledipôle
atomique
a letemps
d’atteindre l’état stationnaire avant que rG et pG n’aient étémodifiés
appréciablement
sous l’effet des forces radiatives.Lorsque
les conditions(eq. I.-13)
et(eq. I.-14)
sontremplies,
il estpossible
deremplacer
l’opérateur
R par sa valeur moyenne rG dans le second membre de I.-12.Nous pouvons donc
simplement
évaluer la force radiativeclassique, produit
de la valeur moyenne dudipôle
quantique
par legradient
duchamp
évalué au centre dupaquet
d’ondes.Enfin,
onpeut
négliger
F’
liée aucouplage atome-champ
quantifié.
Pour montrer cerésultat,
décomposons
lechamp
quantifié
en deuxparties
[8] :
où
E
0
(R, t)
représente
lechamp qu’il
y aurait en l’absence d’atome. Comme l’étatinitial du
rayonnement
estsupposé
être le vide dephotons,
E
0
ne contribue pas à(F’).
Quand
àE
s
(R,
t),
ilreprésente
lechamp rayonné
par l’atome. Onpeut
montrer[9]
que legradient
deE
s
est nul àl’emplacement
del’atome,
cequi
revient à dire quela force exercée sur l’atome par son propre
champ
est nulle.Finalement,
nous pouvons écrirel’expression
des forcess’exerçant
sur l’atome àpartir
de la valeur moyenne deF(R, t) (eq. I.-10) :
où
<D
+
j
>|
st(rG)
désigne
la valeur stationnaire dudipole
atomique
aupoint
rG. Cettevaleur stationnaire est obtenue par résolution des
équations
de Blochoptiques
[10]
1.3
Réponse
du
dipôle atomique
à
uneexcitation
mono-chromatique
Pour calculer la force
F(r
G
)
définie dans la sectionprécédente
(eq. I.-17),
il fautévaluer la valeur moyenne stationnaire du
dipôle
atomique
pour un atome au repos aupoint
rG.Nous
négligeons
ici tout effet de pompageoptique,
cequi
n’estplus possible
pourdes transitions
J
g
~J
e
avecg
J
> 0. Onpeut
toujours
écrire la valeur stationnaire dudipôle atomique
sous la forme :Les
grandeurs conjuguées ~
et~*
représentent
lasusceptibilité
dusystème
atomique
àla
fréquence
03C9L. Ce sont desquantités
scalaires si nous supposons lesystème atomique
(1)
Ceci
ne resteplus
valable si l’on considère des atomes à la structure interneplus compliquée
qui peut entraîner des temps de pompage optique
beaucoup plus longs
que la durée de vie de l’étatisotrope,
maisqui
peuvent
éventuellementdépendre
de l’intensité duchamp
laser aupoint
rG:Ces
quantités
étantscalaires,
nous pouvonstoujours
lesséparer
en unepartie
réelle~’
et une
partie imaginaire
~". ~’
correspond
à lapartie
réactive de lasusceptibilité
[11],
responsable
parexemple
desdéplacements
de lafréquence
atomique.
~"
correspond
elle à la
partie dissipative
et estresponsable
deséchanges d’énergie
(seule
partie
reliéeau travail fourni par le
champ
laser) :
On
peut
alors écrire la force F sous la forme d’unepartie
réactive et d’unepartie
dissipative
[12, 13].
Lapartie
réactivecorrespond
à la forcedipolaire
et s’écrit :La
partie
dissipative
de la forces’appelle
lapression
deradiation, qui
s’écritmain-tenant :
2022
Propriétés
de la forcedipolaire
Nous pouvons transformer
l’expression
de la forcedipolaire
(eq. I.-21)
en utilisantl’expression
de l’intensité(eq. I.-19).
On constate queF
dip
s’écritsimplement :
C’est une force
proportionnelle
augradient
de l’intensité lumineuse. Nous pouvonsde
plus
constater que cette forcepeut
aussi bien attirer l’atome vers lesrégions
dehaute intensité
(dans
le cas où lafréquence
du laser 03C9L est inférieure à lafréquence
atomique ;
c’est le cas d’undésaccord
négatif,
onparle
d’onde désaccordée vers le rougede la transition
atomique)
que vers les zones de basse intensité(cas
d’un désaccordbleu).
Nous pouvons remarquer
qu’il
estpossible
de rendre ~I aussigrand
que l’onveut,
ce
qui signifie
que la forcedipolaire
ne sature pas.Il est intéressant de noter que la force
dipolaire
dérive d’unpotentiel :
avec
Nous verrons par la suite une
interprétation
simple
de cepotentiel dipolaire
en terme2022
Propriétés
de lapression
de radiationNous allons ici introduire le nombre de
photons
qui
disparait
de l’onde laser par unité detemps :
A
partir
del’expression
de W donnéeprécédement
nous pouvonsexprimer
ce nombrede
photons
en fonction de lapartie
dissipative
de lasusceptibilité
et ainsi trouver uneformule
simplifiée
pour lapression
de radiation :avec
D’après
(eq. I.-27),
Kapparait
commel’impulsion
transférée à l’atome lors del’absorption
d’unphoton laser,
cet atome se trouvant en rG.Remarques :
(i)
Nous pouvonsexprimer
K dans le cas d’une ondeplane
progressive
03B5(r, t)
=03B5
0
cos(03C9
L
t -
k
L
r) :
On vérifie dans ce cas
particulier
quel’impulsion
transférée par unphoton
laserà l’atome est bien 03BA.
(ii)
Plusgénéralement,
onpeut
montrer[14]
que 03BA estaligné
avec le vecteurde
Poynting
moyen :auquel
on arajouté
lerotationnel
(2)
:
On
peut
donc écrire une relation deproportionnalité
entre lapression
dera-diation et le nouveau vecteur de
Poynting :
(2)
On
saitd’après l’équation
de continuité ~.03A0+ ~03C1 ~t
= 0que le vecteur de
Poynting
est défini àLe cas d’un atome à deux niveaux
Nous allons maintenant
appliquer
les résultats obtenusprécédemment
au cas d’unatome à deux niveaux .
Pour obtenir
l’expression
de la forceagissant
surl’atome,
il faut d’abord calculerla
susceptibilité
~(03C9, I)
de cet atome(eq. I.-18).
Ledipôle
atomique
D s’écrit enfonction de son élément de matrice réduit d :
où g
et ereprésentent
respectivement
les états fondamentaux et excités del’atome,
séparés
parl’énergie
03C9
0
avec 03C90 lafréquence
atomique
de la transition. La valeurmoyenne du
dipôle
s’obtient alors àpartir
de la matrice densitéatomique
station-naire p :cette matrice densité est obtenue à
partir
deséquations
de Blochoptiques
[15, 16].
On obtient
alors
(3)
:
où 03B4 = 03C9L - 03C90
représente
le désaccord du laser ets(r
G
)
leparamètre
de saturationqui
vaut :Nous pouvons introduire ici la
fréquence
de Rabi :Le
paramètre
de saturation s’écrit alorssimplement :
Nous trouvons finalement la
susceptibilité
de l’atome :(3)
Nous
n’explicitons pas ici les calculs pour obtenir l’état stationnaire du système, ceux ci seront2022 Force
dipolaire
La force
dipolaire
s’écrit :et
peut
prendre
des valeurs arbitrairement élevées. Elle dérive dupotentiel dipolaire :
A faible saturation
(s
«1),
cepotentiel
s’écrit U =03B4s/2
et pour 03B4 »0393,
on obtientqui
n’est autre que ledéplacement
lumineux du niveau fondamental. Eneffet,
les niveauxfondamental g
et excité e vont se repousser enprésence
ducouplage
induit parV
AL
.
Il en résulte une correction du second ordre surl’énergie
du niveau fondamental :2022 Pression de radiation
La force de
pression
de radiation s’écrira pour l’atome :Elle sature à la valeur de
03BA0393/2
quand
s tend vers l’infini.Pour vérifier la condition de linéarité énoncée
précédemment,
il faut ques(r
G
)
«1. La
pression
de radiation est alorsproportionnelle
au vecteur dePoynting
local del’onde lumineuse.
Reprenons
maintenantl’expression
du vecteur dePoynting
(eq. I.-30) (eq.
I.-31)
et calculons sa
divergence
V(03A0
+R).
La deuxièmepartie
(~.R)
est nulle car Rest défini comme étant un rotationnel. Il reste donc à évaluer :
Or ceci est la forme
explicite
du vecteur dePoynting
[17]
qui
dans levide,
est dedivergence
nulle. Nous en déduisons donc :Cette relation aura des