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Atomes refroidis par laser : de la mélasse au cristal
optique
Brahim Lounis
To cite this version:
Brahim Lounis. Atomes refroidis par laser : de la mélasse au cristal optique. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Paris Sud - Paris XI, 1993. Français. �tel-00011889�
DEPARTEMENT
DE
PHYSIQUE
DE
L’ECOLE NORMALE
SUPERIEURE
THESE DE DOCTORAT DE L’UNIVERSITE PARIS XI
Spécialité :
Physique Quantique
présentée
parBrahim LOUNIS
pour obtenir le titre de
Docteur de l’Université Paris XI
Sujet
de la thèse :ATOMES REFROIDIS PAR LASER :
DE LA MELASSE AU CRISTAL
OPTIQUE
Soutenue le 5 mars 1993 devant le
Jury :
MM. Claude COHEN-TANNOUDJI Président
Martial DUCLOY
Rapporteur
Daniel RICARD
Rapporteur
Jacques
BAUCHE ExaminateurPierre CEREZ Examinateur
André DUCASSE Examinateur
Philippe
VERKERK ExaminateurDEPARTEMENT
DE
PHYSIQUE
DE L’ECOLE NORMALE
SUPERIEURE
THESE DE DOCTORAT DE L’UNIVERSITE PARIS XI
Spécialité : Physique Quantique
présentée
parBrahim LOUNIS
pour obtenir le titre de
Docteur de l’Université Paris XI
Sujet
de la thèse :ATOMES REFROIDIS PAR LASER :
DE LA MELASSE AU CRISTAL
OPTIQUE
Soutenue le 5 mars 1993 devant le
Jury :
MM. Claude COHEN-TANNOUDJI Président
Martial DUCLOY
Rapporteur
Daniel RICARD
Rapporteur
Jacques
BAUCHE ExaminateurPierre CEREZ Examinateur
André DUCASSE Examinateur
Philippe
VERKERK ExaminateurRemerciements
Ce travail a été effectué au Laboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne de l’Ecole NormaleSupérieure,
àpartir
deseptembre
1990. Je remercie sonDirecteur, Jacques
Dupont-Roc,
dem’y
avoir accueilli avec bienveillance et fait bénéficier de conditions de rechercheexception-nelles.
J’ai eu la chance
d’appartenir
àl’équipe
de ClaudeCohen-Tannoudji.
C’estgrâce
auclimat
particulièrement
favorablequ’il
a su créer dans son groupe quej’ai
puentreprendre
ce travail. Je veux luitémoigner
ici maprofonde
reconnaissance pour la richesse del’ensei-gnement
et des conseilsqu’il
m’aprodigués.
Christophe
Salomon adirigé
cette thèse avec un enthousiasmepermanent.
Je voudraislui
exprimer
magratitude
pour lapatience
et le dévouement aveclesquels
il m’aguidé
tout aulong
de ce travail et l’aide inestimablequ’il
m’aapportée.
Je suis très reconnaissant à Gilbert
Grynberg
de l’étroite et fructueuse collaboration quenous avons eue
pendant
ce travail. Le foisonnement de ses idées et sescompétences
scienti-fiques
ont été àl’origine
desexpériences
d’optique
non-linéaire décrites dans ce mémoire.Je ne remercierai
jamais
assezPhilippe
Verkerkqui
alargement
contribué à cetravail,
et dont
l’imagination
m’abeaucoup appris
autant au cours desexpériences
que lors desdiscussions enthousiastes que nous avons eues. Sa
perpétuelle
bonne humeur et sonoptimisme
permanent
ontrapidement
transformé des relations de travail enrapports
d’amitié.Je remercie Jean Dalibard pour tout l’intérêt
qu’il
aporté
auxproblèmes
queje
lui aiposés
et enqui j’ai
beaucoup
apprécié
lacapacité
àtoujours
proposer de nouvelles idées. Jeremercie aussi André Clairon et Carl Aminoff à
qui je
doisbeaucoup
detemps
gagné
grâce
à leurs conseils et à tout le matérielqu’ils
m’ontprêté.
La
partie théorique
de cette thèse doit son existence à Jean-Yves Courtois et Yvan Castin. Je leur suis très reconnaissant pour l’aide chaleureuse et efficacequ’ils
m’ontprocurée
àchaque
fois queje
les ai sollicités.Je remercie Jacob Reichel pour sa contribution à la
phase
finale del’expérience
enmicro-gravité
et les autresthésards,
FrancoisBardou, Philippe Bouyer,
PierreDesbiolles,
KirstineBerg-Sørensen,
OlivierMorice,
Bruno Saubaméa et ceuxqui
ontdéjà
soutenu leurthèse,
Olivier Emile etDelphine
Grison,
dont l’aide a souventpermis
de résoudre desproblèmes
quotidiens.
Je veux que chacun sache queje
garderai
le souvenirprécis
de son amitié.La
majeure partie
de ce travail étant de natureexpérimentale,
il n’aurait pu aboutir sansla contribution des services
techniques
du Laboratoire. Je tiens donc à en remercier tous les membres et enparticulier
A.Clouqueur,
J.Lagadec
et C. Guillaumequi
ont souvent dû faireface à mes urgences.
Merci
également
à MessieursJacques Bauche,
PierreCerez,
AndréDucasse,
MartialDu-cloy
et Daniel Ricard de l’intérêtqu’ils
ont vouluporter
à ces recherches enacceptant
defaire
partie
dujury
de soutenance.Je ne saurais terminer sans remercier Mmes Michèle
Sanchez,
Patricia Celton et CatherineEmo
qui
ont assuré lafrappe
de ce mémoire avecgentillesse
et efficacité. Ma reconnaissanceTABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I - LES MELASSES
OPTIQUES
A - Introduction ... 21
B -
Configuration
Lin|Lin : effetSisyphe
... 231)
Modèlesemi-classique
... 23a)
Atome au repos ... 24b)
Atome en mouvement - EffetSisyphe ...
26c)
Température d’équilibre ...
282)
Traitementquantique
... 29a)
Insuffisance del’approche semi-classique
... 29b)
Potentiels lumineux - Niveaux vibrationnels ... 30c)
Processus de relaxation -Populations
des niveaux ... 34C -
Configuration
03C3
+
-03C3
-
dite en "tire-bouchon" ... 341)
Lechamp
laser ... 342)
Lecouplage
atome-laser ... 363)
Atome au repos ... 384)
Atome en mouvement ... 385)
Force subiepar l’atome ...
40CHAPITRE II - LE PIEGE
MAGNETO-OPTIQUE
A - Modèle
Doppler ...
451)
Principe ...
452)
Quelques
prédictions
du modèle ... 473)
Confrontationavec les expériences ...
53B -
Approche semi-classique
pour un atomeJ
g
~
1 ... 541)
Traitementsemi-classique
du mouvement d’un atome dans lepiège ..
542)
Linéarisation de la force pour la transitionJ
g
= 1 ~J
e
= 2 .... 573)
Température
et taille minimales d’unpiège
magnéto-optique
.... 58CHAPITRE III - REALISATION D’UN PIEGE
MAGNETO-OPTIQUE
EN MICROGRAVITEA - Dispositif expérimental ...
631)
La source de césium ... 632)
Lechamp
magnétique
... 643)
Les lasers ... 65a)
Laserprincipal ...
67b)
Diode depuissance-Injection ...
70c)
Lelaser repompeur
... 714)
Stabilité du montage ...
71 B -Technique
de détection ... 721)
Méthode d’observation ... 722)
Méthode de mesure : relâche etrecapture
... 73C - Résultats ... 74
CHAPITRE IV -
OPTIQUE
NON-LINEAIRE AVEC DES ATOMESFROIDS
A - Introduction ... 83
B -
Spectroscopie
Raman d’atomes froids dans unpiège
magnéto-optique
85 C -Technique expérimentale adoptée
... 961)
Principe ...
962)
Montage expérimental ...
963)
Estimation duchauffage
transverse ... 994)
Balayage
de la sonde ... 101CHAPITRE V - ETUDE D’UNE MELASSE
03C3
+
-03C3
-
A UNE DIMENSION - MESURE DIRECTE DU COEFFICIENT DE FRICTION A - Cas de lapolarisation parallele
(~)
... 1061)
Résonances Raman ... 1082)
RésonancesRayleigh -
Mesure du coefficient de friction ... 113B - Cas de la
polarisation orthogonale
... 1181)
Résonances Raman ... 1182)
Résonance induitepar le
recul ... 120CHAPITRE VI - MISE EN EVIDENCE DE LA
QUANTIFICATION
DU MOUVEMENTATOMIQUE
DANS LES MELASSES SISYPHE A UNE DIMENSION A - Introduction ... 125B - Mise en évidence de la
quantification
du mouvement parspectroscopie
Raman ... 125C - Résonances Raman ... 130
1)
Temps
d’évolution des cohérences et despopulations
pour les niveaux lo-calisés ... 130a)
Transitions avecchangement
de sous-niveau interne ... 130b)
Transitions sanschangement
de sous-niveau interne ... 1322)
Spectre
de transmission ... 1343)
Variations de lafréquence
d’oscillation en fonction desparamètres
de la mélasse ... 139D - Résonances
Rayleigh
... 1391)
Modifications despopulations
enprésence
de la sonde ... 1392)
Signal
détecté ... 142a)
Cas de lapolarisation parallèle ...
143b) Cas
de lapolarisation
orthogonale
... 144E - Etude d’une mélasse
Sisyphe
assistée parchamp
magnétique ....
145CHAPITRE VII - CRISTALLISATION D’ATOMES DANS DES RE-SEAUX INDUITS PAR LA LUMIERE A DEUX ET TROIS DIMENSIONS A - Introduction - Choix de la
géométrie
des faisceaux ... 153B - Mise en évidence de la cristallisation des atomes sur des réseaux induits par la lumière ... 154
C - Résultats
complémentaires
à deux dimensions ... 1591)
Diffraction deBragg ...
1592)
Cas où lapolarisation
de la sonde estorthogonale
auplan
xOy
... 163D - Mesures
préliminaires
de diffusionspatiale
et de taux de collision dans les cristauxoptiques
à trois dimensions ... 167CHAPITRE VIII - CONJUGAISON DE PHASE PAR DES ATOMES
FROIDS
A -
Conjugaison
dephase
dans unpiège magnéto-optique
... 175B -
Conjugaison
dephase
dans les mélassesoptiques ...
182CONCLUSION ... 203
APPENDICE A - HAMILTONIEN DES DEPLACEMENTS LUMINEUX
EN PRESENCE DE LA SONDE ... 207
APPENDICE B - MODIFICATION DE LA FORCE INDUITE PAR LA
SONDE DANS LE CAS
~
... 213APPENDICE C - EXPRESSION DU SIGNAL DE TRANSMISSION DE
LA SONDE ... 217
INTRODUCTION
Le domaine du refroidissement et du
piégeage
d’atomes neutres par laser a connudes
développements spectaculaires
ces dernières années[1-3].
On estcapable aujourd’hui
de
produire simplement
un gaz dense d’atomes refroidis à destempératures
de l’ordre dumicroKelvin
[4,5].
Desperspectives
considérables sont maintenant ouvertes à la fois enrecherche fondamentale et dans le domaine des
applications.
Devant de telsprogrès,
unepremière
attitude consiste àdévelopper
lesapplications
où ces atomes froidsapportent
un
progrès significatif.
Une deuxième attitudepossible
consiste àdévelopper
des outils nouveauxpermettant
d’étudier enprofondeur
les mécanismes de refroidissement et depiégeage
en eux-même dans le butd’augmenter
les densités obtenues et de diminuerencore les
températures expérimentalement
accessibles.Parmi les
applications
envisagées,
une desplus importantes
concerne lamétrologie
du
temps
et desfréquences
[6-9].
L’on sait en effet que l’étalonprimaire
detemps
est un étalonatomique :
l’horloge
à césium. Cet atome estjustement
celuiqui
apermis
d’obtenir les
plus
basses vitesses dans le refroidissementlaser,
vitesses de l’ordre ducm/s [4,5].
Dans unehorloge
à césiumconventionnelle,
on utilise unjet atomique
danslequel
les atomes ont des vitesses de l’ordre de la centaine dem/s.
Ces vitesses élevéeslimitent le
temps
d’interaction entre l’atome et lechamp
micro-onde à une dizaine demillisecondes pour les
dispositifs
lesplus
longs.
Lalargeur
de la résonanceatomique,
et donc la résolution dusystème,
est inversementproportionnelle
autemps
d’interac-tion. Les atomes froids sont donc d’excellents candidats pour réaliser des
horloges
dont lesperformances,
àterme,
pourraient
surpasser de deux ordres degrandeur
celles deshorloges
existant à cejour. Récemment,
ungain
d’un facteur 100 sur lalargeur
dela résonance
atomique
a été observé dans unegéométrie
de fontaineatomique
où les atomes lancés vers le hautinteragissent
deux fois avec lechamp micro-onde,
une fois àla
montée,
l’autre à la descente. Letemps
effectif d’observation est alors de~0,5
s pourles
expériences
réalisées à cejour.
Il est clair que, dans une fontaine
atomique,
lagravité
terrestre devient un facteurlimitant : on ne gagne en résolution que comme la racine carrée de la hauteur.
Dépasser
la demi-seconde de
temps
de fontaine sera coûteux en encombrement et se ferasur des dimensions de l’ordre du mètre est difficile à mettre en oeuvre. En
microgravité,
des temps de mesure de
plusieurs
secondes sontenvisageables
dans un volume réduit.On attend ainsi une amélioration d’un facteur 10
supplémentaire
en résolution et uneexcellente exactitude. Nous
présenterons
dans ce mémoire unepremière
expérience
dans ce sens[10]
où nous avons montréqu’une
durée d’interaction de0,3 seconde,
comparable
à celle obtenue en
fontaine,
pouvait
être réalisée dans un volume réduit de 1cm
3
,
faisantainsi l’économie d’une méthode
sophistiquée
de lancement des atomes. Cetteexpérience
ouvre la voie à la réalisation à terme
d’horloges
ultra-stables en satellite.D’autre
part,
les atomes froids forment pourl’optique
non-linéaire un milieu nou-veau dont lespropriétés
sont tout à faitremarquables.
La faible valeur de lalargeur
Doppler
permet
d’exploiter
dans les meilleures conditions les fortes non-linéarités dessystèmes atomiques
en utilisant des désaccords à résonances dequelques
largeurs
na-turelles. En
effet,
dans les vapeursatomiques
àtempérature ambiante,
l’effetDoppler
sélectionne dans la distributionthermique
la seule classe de vitesse pourlaquelle
les lasers sont à résonance. Parconséquent,
seule unepetite
fraction des atomescontri-bue à la non-linéarité.
L’apport
des atomes froids est donc évident : en dessous dumilliKelvin,
l’élargissement
Doppler
devientnégligeable
devant lalargeur
naturelle desniveaux excités. Les
atomes,
presque"immobiles",
doivent tous contribuer defaçon
identique
aux processus non-linéaires. L’absence d’effetDoppler
offre aussi lapossibilité
d’accroître les ouvertures
angulaires
dans lesexpériences.
Prenons pourexemple
le casde la
conjugaison
dephase qui s’interprète
en termesd’holographie
en temps réel. Lamodulation
d’intensité,
due à l’interférence entre deuxondes,
induit dans le milieu unréseau de
population
ou d’orientation. Une onde vient se diffracter sur ce réseau pourdonner naissance au faisceau
conjugué.
Lapériode spatiale
du réseau est de l’ordre de lalongueur
d’ondeoptique.
Un atome en mouvementgarde
une certaine mémoire de sonexcitation,
pendant
untemps
de l’ordre de la durée de vie de l’état excité. Pourqu’il
n’y
ait pasbrouillage
du réseau par le mouvement, il faut que la distance parcourue par l’atomependant
letemps
de "mémoire" soit très faible devant le pas du réseau. Cettecondition n’est
généralement
pasremplie
pour les vapeursatomiques
usuelles et l’on est conduit à utiliser unegéométrie
de faisceauxquasi-unidirectionnelle.
Enrevanche,
dansle cas des atomes froids cette condition est
largement
vérifiée : nous avons montré quede
grandes
ouverturesangulaires
sontpossibles.
réso-nances étroites de
largeur
inférieure à lalargeur
naturelle du niveau excité. L’existencede ces résonances et leur
interprétation
étaient une confirmation indirecte des nouveauxmécanismes de refroidissement. Ce résultat nous a donné l’idée d’utiliser
l’optique
non-linéaire comme un nouvel outil pour tester les différents modèles de refroidissement
laser. Les
signaux d’optique
non-linéaire nous donneront ainsi accès à des informationsnouvelles sur le
comportement
des atomes dans les mélassesoptiques.
L’image
de mélasseoptique
dans le refroidissement laser estinspirée
du fait que lesphotons
des lasers créent pour les atomes un milieuvisqueux qui
permet
de dimi-nuer leuragitation thermique
et de lesgarder
dans unerégion
del’espace pendant
destemps
relativementlongs.
Dans cemilieu,
les atomes subissent une force aléatoire dontla moyenne est une force de friction et dont les
fluctuations,
dues au caractère aléatoirede l’émission
spontanée,
sontresponsables
d’une diffusion enimpulsion
(chauffage).
Latempérature
de la mélasse est déterminée par lerapport
des coefficients de friction et de diffusion associés à cette force.L’optique
non-linéaire nous apermis
d’avoir accès pourla
première
fois au coefficient de friction dans un tel milieu. Cette mesure directe est deplus
non-destructive paropposition
aux mesures detempérature
partemps
de vol danslesquelles
la mélasse est détruite.Toutefois,
dans certainesconfigurations
laser(mélasses Sisyphe)
nous avons mis en évidence l’insuffisance d’unedescription
en termes de friction et de diffusion. Eneffet,
dans ces cas, la lumière crée despotentiels
lumineux modulés dansl’espace.
Nous montrons que les atomes refroidis sont localisés au fond despuits
où ils effectuent un mouvement d’oscillation. Nous avons pu mettre enévidence,
parspectroscopie Raman,
l’existence de niveaux vibrationnels discrets liés à la
quantification
du mouvementato-mique
dans cespotentiels.
Nous avons ensuitegénéralisé
la situation à unedimension,
bien décrite
théoriquement,
aux cas de 2 et 3 dimensions où nous avons montré lalocalisation des atomes sur des réseaux cristallins induits par la lumière.
Dans l’ensemble de ce
mémoire,
nous avonsessayé
dedégager
les idéesphysiques
importantes
mises en évidence par lesexpériences.
Les calculsjugés
indispensables
ont été mis enappendice
pour ne pas entraver la lecture.L’organisation
de ce mémoire est la suivante :Au
chapitre I,
nous effectuons unedescription
générale
des différents mécanismesen
1975,
qui
est fondé sur l’effetDoppler.
Nous étudierons par la suite les nouveauxmécanismes de
refroidissement,
enadoptant
uneapproche
semi-classique,
pour deuxconfigurations
laser : laconfiguration
àpolarisations
linéairesorthogonales
(Lin|lin)
au
§B
(refroidissement
par effetSisyphe),
et àpolarisations
circulaires03C3
+
-
03C3- au§C.
Dans le cas de la
configuration
Lin|Lin du§B,
le refroidissementSisyphe
conduit à uneaccumulation des atomes au fond des
puits
depotentiel
créés par la lumière. Il faut alorstraiter d’une manière exacte
(quantique)
le mouvement des atomes. Nous exposerons les résultats d’un tel traitement dans le cas où lespuits
sontprofonds
et oùl’approximation
harmonique
est valable.Le deuxième
chapitre
est consacré à l’étudethéorique
dupiège magnéto-optique
encellule. C’est la source d’atomes froids que nous avons utilisée dans toutes les
expériences
décrites dans ce mémoire. Nous nous limiterons dans un
premier
paragraphe
auxmé-canismes
Doppler qui
décrivent correctement leremplissage
dupiège.
Nous montrerons ensuite que les nouveaux mécanismes nous donnent une nouvelleimage
du fonctionne-ment dupiège
et nous obtiendrons desprédictions
sur sa taille et satempérature.
Le troisième
chapitre
est consacré àl’expérience
effectuée enmicrogravité.
Nousdécrivons d’abord le
montage
expérimental
utilisé(un
piège
magnéto-optique).
Nous exposerons les résultats obtenus où nous montrons unallongement
considérable dutemps
de rétention des atomes dans un volume réduit de 1cm
3
.
Dans le
quatrième chapitre,
nous décrivons brièvement lapremière expérience
d’optique
non-linéaire réalisée sur des atomespiégés.
L’observation des transitionsRa-man entre les sous-niveaux Zeeman du fondamental est une confirmation indirecte du
modèle des nouveaux mécanismes. Cette observation nous a amenés à mettre au
point
unetechnique expérimentale
qui
nouspermet
d’étudier par des méthodes despectro-scopie
non-linéaire lecomportement
des atomes dans les mélasses à une dimension. Descomparaisons
quantitatives
entre la théorie etl’expérience
seront alorspossibles.
La
première
configuration
laser étudiée dans lechapitre
V est celle de la mélasse03C3
+
-
03C3-. Dans cetteconfiguration,
les sous-niveaux Zeeman du fondamental sont dif-féremmentdéplacés
etpeuplés
par la lumière. Le spectre de transmission de la sondeprésente
alors des résonances dues à des transitions Raman entre ces sous-niveaux. Nous montrons que, suivant lapolarisation
de lasonde,
ces résonances Ramanprésentent
(ou
déduire la
température
de la mélasse.D’autre
part,
pour une certainepolarisation
de lasonde,
on voitapparaître
unestruc-ture étroite en
dispersion.
Lalargeur
de cette résonance nous donne un accès direct aucoefficient de friction de la mélasse. Les mesures obtenues sont en accord
quantitatif
avec la théorie.Nous
présentons
dans lechapitre
VI lapremière
expérience qui
apermis
de mettre en évidence laquantification
du mouvementatomique
dans les mélassesSisyphe
à 1di-mension. Nous déterminons les
fréquences
d’oscillation des atomes dans lespuits
depo-tentiel à
partir
de laposition
des résonances Raman. L’existence de résonances étroites dans certains cas depolarisation
est la preuve de l’existence d’un ordrespatial
àgrande
échelle dans cette
configuration
laser.Nous serons conduits dans le
chapitre
VII à chercher unegénéralisation
de cettesituation à deux et à trois dimensions. Nous
dégagerons
aupréalable
lespoints
clés pour que les atomes soient localisés et nousprésenterons
lesconfigurations
laser choisies ainsi que les résultats obtenus. Nous aboutirons ainsi à une nouvelleimage
de la mélasseop-tique.
L’image
du milieuvisqueux
cède laplace
à uneimage
où les atomes sont localisésdans des sites bien ordonnés où ils sont
piégés
pendant
destemps
longs.
On s’attendalors à une réduction
importante
de la diffusionspatiale
dans ces mélassesoptiques
et nos mesurespréliminaires
semblent confirmer cetteprédiction.
Nous
présentons
dans le dernierchapitre,
lesexpériences
demélange
àquatre
ondes où nous montrons que laconjugaison
dephase
est aussi une méthoded’investigation
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J.Opt.
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Special
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andtrapping
of atoms, editedby
S. Chu and C. Wieman(1989)
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editedby
E. Arimondo and W.D.Phillips,
Varenna Summer
School,
1991(North-Holland,
Amsterdam1992)
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and W.D.Phillips, Phys. Today
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N°10,
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J.Dalibard,
W.D.Phillips,
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683(1990)
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C.Monroe,
W.Swann,
H. Robinson and C.Wieman,
Phys.
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1571(1990)
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103(1982)
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M.Kasevich,
E.Riis,
S. Chu and R. DeVoe,
Phys.
Rev. Lett.63,
612(1989)
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A.Clairon,
Ch.Salomon,
S. Guellati and W.D.Phillips, Europhys.
lett.16,
1571(1990)
CHAPITRE 1
LES MELASSES
OPTIQUES
A - Introduction
Le
premier
mécanisme derefroidissement, proposé
en 1975indépendement
par T.Hänsch et A. Schawlow
[1]
pour les atomes neutres et D. Wineland et H. Dehmelt[2]
pour les ionspiégés,
est fondé sur l’effetDoppler. Considérons,
à unedimension,
un atome à deux niveaux éclairé par deux ondes sepropageant
en sens contraire(figure
I-1).
Ces ondes ont la même intensité faible et la mêmefréquence
03C9L désaccordée sur lerouge de la
fréquence
de la transitionatomique
03C9A(03C9
L
<03C9
A
).
Si on
néglige
les effets de cohérence entre les deux ondes[3],
la force totale subie par l’atome est alors la somme des deux forces depression
de radiation exercées par lesondes lumineuses.
Pour un atome au repos, les deux
pressions
de radiation secompensent :
F = 0.Ce-pendant,
un atome en mouvement avec une vitesse v > 0 absorberapréférentiellement
desphotons
laserd’impulsion
-kopposée
à sa vitesse. Eneffet,
cesphotons
ont pourl’atome une
fréquence
apparente
(03C9
L
+kv)
décalée par effetDoppler, plus proche
de résonance que celle(03C9
L
-
kv)
desphotons d’impulsion
+k.
Dans ce cas, lapression
deradiation de l’onde -k est
plus grande
que celle de l’onde+k :
Si maintenant v <
0,
la même discussion montre que :Donc
quelle
que soit savitesse,
l’atome subit une forceopposée
à la direction de son mouvement. Pour les vitessesfaibles,
onpeut
se limiter à l’ordre leplus
bas et mettre03B1
D est un coefficient de friction
qui
s’écrit :où 0393 est la
largeur
naturelle du niveauexcité,
03B4
L
est le désaccord du laser par rapport à lafréquence atomique
(03B4
L
= 03C9L - 03C9A <0) ,
03A9 est lafréquence
de Rabi caractérisantle
couplage
atome-laser et s0 est leparamètre
de saturation de la transitionatomique
par une des deux ondes :Figure I-1 : Dans le refroidissement
Doppler,
les ondes laser dans le référentiel dulaboratoire
(a)
et tellesqu’elles
sont vues dans son référentiel propre par un atomede vitesse v
(b).
Le refroidissement causé par la force F = -03B1Dv est contrebalancé par le
chauffage
lié au caractère aléatoire des processus d’émission
spontanée.
Cechauffage
estcaracté-risé par un coefficient de diffusion en
impulsion
D donné par[3,5] :
Elle est atteinte pour un désaccord
03B4
L
égal
à -0393 2.
Des mesures
précises
detempératures,
effectuées d’abord àWashington
[6],
puis
à Paris
[7]
et à Stanford[8],
indiquent
desénergies cinétiques atomiques
beaucoup
plus
basses que la limite0393/2.
Cesexpériences
portent
sur des transitionsatomiques
J ~ J + 1 où l’état
fondamental,
de momentcinétique
J,
a unedégénérescence
2J +
1(J
= 2 pour lesodium,
J = 4 pour lecésium).
Cette structure
atomique, plus complexe
que l’atome à deux niveauxqui
nous a servipour le modèle
précédent,
donne naissance à des effets très sensibles à la variationspa-tiale de la
polarisation
duchamp
dans les différentesconfigurations
laser utilisées. Ceciest à
l’origine
de nouvellesforces,
absentes du refroidissementDoppler
usuel et respon-sables d’une friction très efficace à faiblepuissance
[9,10].
Eneffet,
J. Dalibard et C.Cohen-Tannoudji
ont montréqu’il
existait deux classes de refroidissement àgradient
depolarisation
fondées sur des mécanismesphysiques
différents etappelés respectivement
"effetSisyphe"
et mélasse en "tire-bouchon"[9].
B -
Configuration
Lin|Lin : effetSisyphe
1)
Modèlesemi-classique
Dans un
premier
temps,
nousdévelopperons
un modèlesemi-classique
[9].
Le centrede masse de l’atome est
repéré
par la variableclassique
z reliée à la vitesse par z = vt. On seplace
dans le cas des faibles saturations et des faibles vitesses de telle manièrequ’on puisse
élimineradiabatiquement
l’état excité etnégliger
le refroidissementDop-pler.
Considérons un atomeJ
g
=1/2
~J
e
=3/2
de masseM,
éclairépar deux ondes
laser,
de mêmeamplitude 03B5
0
,
de mêmefréquence
03C9L, sepropageant
en sensopposés
le
long
de Oz et depolarisations
linéaires croisées(respectivement
selon Ox etOy)
(figure 1-2).
La
polarisation,
ê(z)
= cos kz ê- - isin kz,
+
ê
change
à l’échelle 03BB lelong
de Oz. Decirculaire
gauche
03C3- en z =0,
elle devient linéaire en z =03BB/8,
circulaire droite03C3
+
en z =
03BB/4,
linéaire en z =303BB/8
puis
à nouveau 03C3- en z =03BB/2...
On a donc un fortchangement
de lapolarisation
ougradient d’ellipticité.
SoientI
+
et I- les intensitésrespectives
descomposantes 03C3
+
et 03C3- duchamp électrique :
avec
I
0
=203B5
2
0
.
a)
Atome au reposLes
déplacements
lumineux des deux sous-niveaux Zeeman g+ et g- de l’étatfon-damental sont donnés par :
où
est la
profondeur
despuits
depotentiel
associés à chacun de ces deux niveaux(figure
1-2c).
Les variationsspatiales
desdéplacements
lumineux ne sont pas dues à unemodula-tion
spatiale
de l’intensité lumineuse totale(celle-ci
étant la même en toutpoint)
maisbien à une variation
spatiale
de lapolarisation
duchamp électrique
laser et à lagrande
sensibilité de l’atome vis à vis de la
polarisation.
Lesénergies
des deux sous-niveaux g±varient donc sinusoïdalement dans
l’espace
et enopposition
dephase.
Le taux de pompage
optique
0393’
+~-
qui
caractérise le transfert de l’atome dude pompage
optique
0393’
-~+
de|g
-
>
vers>
|g
+
estproportionnel
àI
+
.
Ces taux de pompage
optique
d’un sous-niveau vers l’autre varient donc dansl’espace,
avec la mêmepériode spatiale
que lesdéplacements
lumineux(I.B.4).
Le
point important
est alors le suivant :quand
on sedéplace
lelong
de Oz sur l’unedes deux courbes
E
±1/2
(z),
le taux de pompageoptique
vers l’autre sous-niveau estmaximum aux sommets des courbes de
potentiel
et nul aux fonds.Les
équations
de pompageoptique
dans le cas des faibles saturations(s
0
«1)
sont données par :On
peut
donc déduire facilement de(I.B.8)
la vitesse de variation de la différence depopulation
m(z)
=03A0
g+
-
03A0
g-
:
T
p
est letemps
de pompageoptique
caractérisant le taux d’amortissement de ladiffé-rence de
population
entre les deux sous-niveaux. Leséquations
(I.B.8)
et(I.B.9)
mon-trentqu’en
régime
stationnaire nous avons une forte modulationspatiale
despopulations
03A0
g+
et03A0
g-
ainsi que de lamagnétisation m(z)
(figure I-2c) :
b)
Atome en mouvement. EffetSisyphe
La vitesse
atomique
estgouvernée
par la force radiative subie par l’atome : cette forcedépend
de l’étatatomique
interne et est la somme de deux contributions[11].
La
première
contributionprovient
deschangements
moyensd’impulsion
liés auxcycles
où un
photon
laser est absorbé et unphoton spontané
est émis. Ellecorrespond
à lapression
de radiation exercée par la lumière. C’est une forcedissipative
qui
est nulle dans notre caspuisque
les contributions des deux ondes secompensent
exactement.La deuxième contribution est donnée par
l’opposé
dugradient spatial
dupotentiel
décri-vant lapartie
réactive ducouplage
atome-champ.
Elle estégale
à -dE
+
dz
(ou -
dE
-
dz)
pour un atome dans l’état
interne |+
1/2) (ou | - 1/2)).
La force réactive moyenne est donnée par la moyenne des deux forces
précédentes
pon-dérées par lespopulations
des deux sous-niveaux.Après
résolution dusystème
(I.B.8)
enposant
(z
=vt)
etaprès
moyenne sur le
temps,
on trouve :Nous remarquons que le coefficient de friction
Sisyphe
03B1S estindépendant
de l’intensitéet que la vitesse de
capture
de la nouvelle force estproportionnelle
à l’intensité.L’origine
physique
de l’effetSisyphe
est la corrélation très fortequi
existe entre les variationsspatiales
desdéplacements
lumineux dechaque
sous-niveau et le taux de pompageoptique
àpartir
de ce sous-niveau. Par suite dutemps
finiT
p
requis
par lepompage
optique,
l’atome en mouvement a letemps
degravir
la colline depotentiel
correspondant
à un sous-niveau Zeeman donné et d’atteindre le sommet de cette colline où il a uneprobabilité
maximum d’être transféré par pompageoptique
au fond de lavallée de
potentiel correspondant
à l’autre sous-niveau Zeeman. Apartir
de cepoint,
ildoit à nouveau
gravir
une colline depotentiel
avant depouvoir
subir un nouveaucycle
diminuée au
profit
de sonénergie potentielle,
l’acroissementd’énergie potentielle
étantensuite
dissipé
lors ducycle
de pompageoptique
par lephoton
de fluorescence émisspontanément qui
emporte
uneénergie supérieure
à celle duphoton
laser absorbé.Figure I-3 : Mouvement
typique
d’un atome dans laconfiguration Sisyphe.
c)
Température d’équilibre
D’après
l’image
précédente,
l’énergie
cinétique
décroît par des valeurs discrètes de l’ordre deUo
= 2 303B4s,
jusqu’à
ce que l’atome soitpiégé
dans unpuits
depotentiel
oùil commence à effectuer des mouvements d’oscillation à la
fréquence
03A9
osc
.
L’étatsta-tionnaire résulte de la
compétition
entre le refroidissementSisyphe
et lechauffage
dû à la diffusion enimpulsion qui provient
des fluctuations du nombre dephotons absorbés,
réactive dans l’état fondamental.
Le coefficient de diffusion est dû essentiellement aux fluctuations de la force réactive
qui
oscille
entre d dzE
+1/2
et d dzE
-1/2
quand
l’atomesubit,
à des tempsaléatoires,
uncycle
de pompage
optique.
En utilisant cette
approche semi-classique,
où le mouvement du centre de masse est traitéclassiquement
et où l’état interne estquantifié,
onpeut
écrire uneéquation
du
type
Fokker-Planckqui
donne unetempérature d’équilibre
proportionnelle
à undé-placement
lumineux :Des mesures de
température
faites à trois dimensions[12]
ontpermis
de vérifier cette loi de linéaritéjusqu’à
des valeurs de saturation raisonnablementpetites.
Par
ailleurs,
ces résultatsexpérimentaux
mettent enévidence,
à très faiblesatu-ration,
uncomportement
de latempérature
très différent de(I.B.16).
On observeainsi,
lorsqu’on
abaissel’intensité,
unetempérature qui
diminuejusqu’à
unoptimum
avant de se mettre àaugmenter.
Lestempératures optimales
obtenuescorrespondent
à desénergies
cinétiques
de l’ordre dequelques
énergies
de recul(k)
2
2M.
Le modèleprécédent
ne
permet
pasd’expliquer
l’existence de ce minimum.2)
Traitementquantique
a)
Insuffisance del’approche semi-classique
L’approche précédente
traiteclassiquement
le mouvement du centre de masseato-mique
etquantifie uniquement
l’étatatomique
interne. Elle suppose que lors de soninteraction avec la
lumière,
le centre de masse de l’atomepeut
être considéré commelo-calisé. Ceci est
légitime
tant que l’extensionspatiale
0394x de la fonction d’ondeatomique
associée à ladescription quantique
du mouvement du centre de masse est suffisamment faible devant lalongueur
d’ondeoptique.
Cette condition
conduit,
via la relation d’incertituded’Heisenberg,
à la conditionsui-vante sur la
largeur 0394p
de la distributiond’impulsion
atomique
totale :D’autre
part,
l’approche semi-classique
nepermet
d’étudier que les situations où l’étatatomique
interne atteint unrégime
forcé avant que la vitesseatomique
n’ait letemps
dechanger significativement
sous l’effet des forces radiatives : cecis’exprime
parl’inégalité :
Le
temps
interne est donné par la duréetypique
d’évolution des variables internesT
int
=T
p
,
oùT
p
est letemps
de pompageoptique.
Pour caractériser letemps
ex-terne, il faut remarquer que le refroidissement
Sisyphe
conduit à l’accumulation desatomes au fond des
potentiels
lumineux(E
C
<U
0
)
où les atomes vont subir desos-cillations aléatoirement
interrompues
par descycles
d’émissionspontanée.
Letemps
externetypique
est donc lapériode
d’oscillation des atomes dans lapartie
harmonique
despotentiels
E
±1/2
(z)
àlaquelle
on associe lapulsation 03A9
osc
[13] :
où
U
0
est laprofondeur
dupuits
depotentiel
(I.B.5).
La condition
(I.B.19)
revient donc à considérer le cas où l’atome effectueplusieurs cycles
de pompage
optique pendant
unepériode
d’oscillation :Le domaine
qui échappe à l’approche
semi-classique
(03A9
osc
T
p
»
1),
contient
lesdistribu-tions de vitesses les
plus
froides. Il est doncimpératif
de faire un traitementplus
élaboré[15]
(traitement
quantique
du mouvement del’atome)
pourcomprendre
les mécanismesphysiques
dans cetteconfiguration.
b)
Potentiels lumineux. Niveaux vibrationnelshamiltonien
qui
décrit lapartie
réactive ducouplage
atome-rayonnement
dans l’état fondamental est donné par :où Z et P sont maintenant des
opérateurs.
Lespotentiels
U
(0)
m
(Z)
sont lesdéplacements
lumineux des sous-niveaux
|gm>
z
,
que nous avons introduits en(I.B.4)
et(I.B.5) :
Rappelons
que la transitionJ
g
=1/2
~J
e
=3/2
estparticulièrement simple puisque
les deux sous-niveaux Zeeman m =
±1/2
du niveau fondamental ne sont pascouplés
parle laser. On
peut
donc se ramener à l’étudequantique
du mouvement d’uneparticule
sans structure interne évoluant dans un
potentiel
U
(0)
m
(Z).
Il suffit de résoudre lepro-blème pour m
= -1/2
seulement,
les états de l’autrepotentiel
U
(0)
+1/2
(Z)
s’en déduisent par translationspatiale
de 03BB 4 :
Le
potentiel
U
(0)
-1/2
(Z)
a une structurepériodique :
il est formé depuits
deprofondeur
U
0
régulièrement espacés
de 03BB 2.
Considérons un atome dans l’état interne
|g, -1/2>
qui
effectue des mouvementsd’os-cillation au fond d’un des
puits
deU
(0)
-1/2
(z)
(celui
en z = 0 parexemple) (figure I-4).
Siles
puits
sontprofonds,
laprobabilité
pourqu’il
y ait un passage par effet tunnel versles
puits
voisins(à
travers la barrière depotentiel
formée parU
-1/2
(z))
devient très faible. Tout se passe comme si nous avions un atome localisé dans unpuits
depotentiel
unique,
que nous considérons commeharmonique
enpremière approximation :
Les niveaux
d’énergie
ont unelargeur
tunnelnégligeable
et leursénergies
propres sont celles de l’oscillateurharmonique
[16] :
Figure I-4 :
Atome localisé au fond d’unpuits
U- en z = 0.Semi-classiquement,
l’atome effectue des mouvements d’oscillation de
fréquence
03A9osc enignorant
lespuits
voisins.Quantiquement,
le mouvement du centre de masse de l’atomepos-sède un spectre
d’énergie
discret ;
deux niveaux vibrationnels successifs sontséparés
par 03A9osc. Au fond du
puits
ces niveaux ont unelargeur
tunnelnégligeable
car laprobabilité
de transition par effet tunnel est faible. Les cerclespleins
représentent
les
populations
des différents niveaux vibrationnels dans l’état stationnaire.où
E
R
estl’énergie
de recul à unphoton
E
R
=2
k
2
2M.
De
même,
les fonctions propres ~n au fond d’unpuits
sont celles de l’oscillateurharmo-nique.
Elles ont des extensionsspatiales proportionnelles
àm03A9
osc
qui
vérifient pourn petit :
Remarque
Le traitement
général,
fait dans la référence[17],
est similaire à celui du mou-vement de l’électron dans lepotentiel
cristallin,
largement
développé
enphysique
dessous la forme
|n,
q,e)
où n est un entierpositif qui désigne
la banded’énergie
n et 03B5 = ±indique
l’état atomique interne(m
=±1/2).
q est l’indice de Bloch ayant des valeurs
comprises
dans lapremière
zone de Brillouin(2014k
< q ~k).
Les bandesd’énergie
d’in-dice n localisées au fond d’unpuits donné,
peuvent être décrites par les fonctions deWannier
qui
sont des combinaisons linéaires des états de Bloch|n,q> (figure 1-5).
Pourles
puits profonds
ces états ne sont autres que les fonctions propres du hamiltonien d’un atome dans unpuits
depotentiel unique puisque
laprobabilité
de passer par effet tunnel vers les sites voisins est faible.Figure I-5 : Structure de bandes liée au mouvement de l’atome dans le
potentiel
périodique
créé par la lumière. Au fond despuits
lalargeur
des bandesd’énergie
est
petite
devantl’espacement
entre niveaux vibrationnels. Les bandes d’indicesélevés sont
larges.
Elles forment un continuum d’étatsquasi-libres quand
l’énergie
c)
Processus de relaxation.Populations
des niveauxLes processus de relaxation induisent des transitions entre les différents niveaux vibrationnels. Ils déterminent l’état stationnaire du
système
et leslargeurs
des niveaux.Dans le cas où ces dernières sont inférieures aux distances entre
niveaux,
lespopulations
stationnaires03A0
n,~
sont déterminées àpartir
deséquations
aux taux[15]
qui
s’écrivent :où les
0393
i
sont les différents taux de transition surlesquels
nous reviendronsplus
lon-guement
dans le 6èmechapitre.
L’équation
(I.B.29)
exprime
unéquilibre
entre un terme dedépart
(1er
terme)
et un terme d’alimentation(2ème terme).
Le calcul montrequ’on
attend despopulations
03A0
n,03B5
différentes sur les divers sous-niveaux vibrationnels : les niveaux les
plus
bas sont lesniveaux les
plus peuplés
(figure I-4).
A
partir
des03A0
n,03B5
, on
détermine la distribution stationnaire des vitesses et donc latempérature
de la mélasse. Lesrésultats, exposés
dans[17],
montrent l’existence d’unoptimum
de refroidissement(à
faiblesaturation)
en accord avec les observationsexpé-rimentales
[12].
Nous décrivons dans lechapitre
VI lapremière expérience qui
apermis
de mettre en évidence ces niveaux vibrationnels par
spectroscopie
Raman stimulée.C -
Configuration
03C3
+
-03C3
-
dite en "tire-bouchon"1)
Le
champ
laserConsidérons deux ondes
laser,
de mêmefréquence
03C9L, de mêmeamplitude 03B5
0
sepropageant
en sensopposés
lelong
de Oz etpolarisées respectivement
03C3
+
et 03C3-. Lechamp
laser résultant a uneamplitude indépendante
de z, et unepolarisation
linéairequi
tournelorqu’on
sedéplace
lelong
deOz,
pour former une hélice de paségal
à laFigure I-6 :
(a)
Configuration
laser 03C3+ - 03C3-. Lechamp
total a unepolarisation
linéaire
qui
tournequand
on sedéplace
lelong
de Oz pour former une hélice depas 03BB. Il a une intensité constante
qui
nedépend
pas de laposition.
(b)
Coefficientsoù
ê
+
et ê- sont lespolarisations
circulaires droite etgauche respectivement
définiesen (I.B.2b).
Dans le
repère
cartésien lié enlaboratoire,
l’amplitude
duchamp
defréquence positive
a pourexpression :
Considérons une transition J = 1 ~ J’ = 2
(figure I-6b).
C’est la transitionatomique
J ~ J + 1 laplus simple
pourlaquelle
ladégénérescence
des sous-niveaux Zeemande l’état fondamental est levée par le
déplacement
lumineux. Ellepeut
conduire à desnouveaux mécanismes de refroidissement
[9].
2)
Couplage
atome-laserLe
couplage
atome-laser est caractérisé par le désaccord entre lafréquence
laser et lafréquence atomique 03B4
L
= 03C9L - 03C9A, et par leparamètre
de saturation de la transitionatomique
s définie par :où 03A9 est la
fréquence
de Rabi par onde 03A9 =-2d03B5
0
,
d étant le module dudipôle
atomique.
Nous
envisageons
le cas des faibles saturations s « 1 où l’atome passe en moyennetrès peu de
temps
dans l’état excité. Nous supposons deplus
que les distributions de vitesse ne sont pastrop
larges
k0394v « 0393. Dans ce cas, ladynamique
dusystème
estcomplètement
décrite par l’évolution des observables dans l’état fondamental. Les effets ducouplage
atome-champ
se divisent alors en deuxparties
[11].
(i)
Unepartie
réactive décrite par le hamiltonien desdéplacements
lumineuxH
(0)
stark
agissant
sur les sous-niveaux fondamentaux :|03C8
03B1
(z)>
sont les vecteurs propres deH
(0)
stark
et
s’expriment
comme des combinaisonslinéaires des sous-niveaux Zeeman
|g, m> :
Figure I-7 : Etats propres du hamiltonien des
déplacements
lumineux.Puisque
l’el-lipticité
de lapolarisation
duchamp
total est constante, lesdéplacements
lumineuxsont
indépendants
de laposition.
Lespopulations
stationnaires(ronds
noirs)
et leslargeurs
des niveaux sont déterminées par les processus d’émissionspontanée.
Les
énergies
propresE
03B1
sont lesdéplacements lumineux, indépendants
de laposition
(ii)
Lapartie
dissipative
ducouplage
décrit les processus non hamiltoniens oùl’absorp-tion d’un
photon
laser est suivie par l’émission d’unphoton
spontané.
Ellecorrespond
aux transitions réelles entre les niveaux|03C8
03B1
(z)>
par pompageoptique qui
limitent ladurée de vie de ces niveaux. Ces derniers
acquièrent
donc unelargeur
de l’ordre du tauxpompage
optique
(0393’
=0393
S
).
3)
Atome au reposSi l’atome est au repos, l’état stationnaire résulte de la
compétition
entre les tauxde
départ
et d’arrivée dus au pompageoptique.
Lespopulations
stationnaires sont alors :Un atome au repos a donc des sous-niveaux fondamentaux différemment
peuplés
etdéplacés
par la lumière.4)
Atome en mouvementConsidérons maintenant un atome en mouvement
ayant
une vitesse v telle quez(t)
= vt. L’atome voit à tout instant unepolarisation
linéaire selonê(z(t))
=ê(vt)
qui
tourne autour de l’axe Oz avec lapulsation -kdz dt
= -kv. Il est donc natureld’in-troduire un référentiel tournant autour de Oz avec la même
pulsation
-kv. Dans ceréférentiel l’atome voit un