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Détection optique de la résonance magnétique nucléaire
du mercure 201
B. Cagnac
To cite this version:
B. Cagnac. Détection optique de la résonance magnétique nucléaire du mercure 201. J. Phys. Radium,
1958, 19 (11), pp.863-865. �10.1051/jphysrad:019580019011086300�. �jpa-00235956�
863.
DÉTECTION OPTIQUE
DELA
RÉSONANCE
MAGNÉTIQUE
NUCLÉAIRE
DU MERCURE 201Par B.
CAGNAC,
Laboratoire de Physique, E. N. S., Paris.
Résumé. 2014
Les méthodes de pompage optique et de détection
optique
ont étéemployées
précé-demment pour orienter des atomes alcalins à l’état fondamental et pour étudier les résonancesmagnétiques
entre sous-niveaux Zeeman et niveaux hyperfins de cet état.Nous avons appliqué ces méthodes à l’orientation nucléaire de
l’isotope
201 du mercure dont l’état fondamental présente une configuration électronique diamagnétique (état 1S0). Cependant lenoyau de cet isotope, de spin I =
3/2, possède un moment magnétique dont l’orientation dans un
champ extérieur présente quatre sous-niveaux Zeeman entre lesquels on peut induire des
transi-tions de résonance magnétique nucléaire.
Nous obtenons l’alignement nucléaire dans la vapeur saturante pure (échantillon enrichi
à 90 % 201Hg) en irradiant la vapeur parallèlement au champ magnétique avec la lumière non
polarisée
d’une source lumineuse émettant la raie 2 537 Å et contenant soit de l’isotope 198 (quiexcite la composante hyperfine 3/2 de 201Hg) soit de l’isotope 204 (qui excite la composante hyper-fine 5/2 de 201Hg). Sur une fréquence de résonance de 10 kilocycles par seconde, la résonance, détec-tée par changement de l’état de polarisation
de la
lumière de résonance optique, se situeà H0 = 35,6
gauss.
La mesure de la largeur des courbes de résonances (inférieure à 10 cycles par sec.) montre que les collisions entre les atomes de mercure et les parois de quartz de la cellule ne désorientent pas les
noyaux alors que dans le cas des atomes alcalins, de configuration électronique
paramagnétique
(état 2S1/2) une telle désorientation a lieu.Ceci constitue la première mesure directe du moment magnétique du noyau 201Hg.
Abstract. 2014
Optical
pumping and optical detection have been usedextensively
in the study of magnetic resonance of alkali metals (low and high frequency resonances).We have applied these methods to produce nuclear alignment of 201Hg in the 6 1S0
ground state.)
Wed observed nuclear alignment in pure Hg vapour (enriched sample containing 90 % of 201Hg)
we illuminate it with impolarised light coming in the direction of the static magnetic field. The light source was filled with 198Hg (we excite then only the 3/2 component of 201Hg) or
with
204Hg(exciting the 5/2
component
only). At 10 Kc nuclear magneticresonance
is observed at about 35,6 gauss. The width of the observed lines (about 10 cycles) shows that collisions on the wallsdo not destroy orientation of mercury nuclei contrary to what is observed with alkali metals. This is the first time nuclear magnetic resonance of 201Hg has been observed.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 19, NOVEMBRE 1958, 1
La méthode de pompage
optique [1]
a étéuti-lisée
pour
mettre enévidence
la résonancemagné-tique
dans l’état fondamental des atomesalca-lins’ Na, K,
Rb,
Cs[2].
De nombreuses variantes dudispositif
initial de pompage ont étéproposées
et
mises en,ceuvre avec succès
[3].
Rappelons
quel’illumination d’une vapeur alcaline par sa raie de
résonance
polarisée
circulairemcnt provoque « l’ 0 rien...tation » de cette vapeur ; au
contraire,
l’illuminationen lumière
naturelle,
dans la direction duchamp
magnétique,
aboutit à un «alignement» partiel qui
a pu être observé parMargerie
[4].
Les atomes
précédents
sontparamagnétiques ;
enopérant
sur un atomediamagnétique possédant
un
spin nucléaire,
onpeut
espérer
obtenir une orientation(ou
unalignement)
nucléaire en utili-sant le mêmeprocédé.
L’expérience,
tentée’par
Brossel et Bitter[5]
sur199Hg,
avait donné unrésultat
négatif.
La raison de cet échec est sansdoute le manque d’intensité de la lumière orien-tatrice : faible brillance de la source, manque
d’ouveriure
des faisceauxutilisés,
forteabsorption
dupolariseur.
Le but dela.4 présente
note est designaler
que nous avonsrepris
cetteexpérience
sur
201 Hg
despin
nucléaire I =3/2
etque nous avons obtenu un résultat
positif.
L’isotope
utilisé,
séparé
auspectrographe
de masse à double monochromateur du C. E.A.,
parM.
Cassignol,
avait une concentration. de 90% ;
il était contenu dans une cellulecubique
enquartz
fondu de 4 cmd’arête ;
latempérature
du réservoirde mercure était - 20°C de manière à éviter les
effets de la diffusion
multiple.
L’excitation
optique
utilise la lumièrenaturelle,
l’illumination se faisant dans la direction duchamp
magnétique (composantes
0-+ età-)
de manière àobtenir un
alignement partiel
du moment nucléaire. La source est unelampe
sansélectrodes
de 20 mmde diamètre et de 1 mm
d’épaisseur ;
elle a laforme d’un
disque
trèsplat
et est observée perpen-diculairement aux faces. Elle contient soit du mer-cure198Hg
(à
98%),
soit du mercure204Hg (à 98 0/ 0)
et est excitée à l’aide d’unmagnétron
fournissant 100 watts à 3 000mc/s.
La structure de la raie 2 537
A
est telle que lescomposantes
de198Hg et 204Hg
coïncident à peu364
près
avec lescomposantes
hyperfines
de201Hg
con-duisant
respectivement
aux étatshyperfins
F=312
et F =5/2
du niveau excité 63P,
[6].
L’alignement
de2°1Hg
est doncproduit
parFIG. 1.
absorption
d’une seulecomposante
3/2
ou5/2
et les valeurs desprobabilités
de transitionoptiques
dans les deux cas sont telles que les niveaux mI == :t1 /2
de l’état fondamental se videntpar-tiellement au
profit
des niveauxmi = +
3/2.
La détection de la résonancemagnétique
entreLa largeur Av
des raies observées est très faible. Elledépend
du niveau deradiofréquence Hl,
de la « durée de vie » T des niveaux mI de l’étatfonda-mental et des
inhomogénéités AHO
duchamp Ho
sur le volume de la cellule.La mesure de la
largeur
Av en fonction deHl
permet
d’extrapoler
lalargeur A
pourHl
nul.Avo
est de 22cycles
par seconde pour les courbes. de la
figure
1. Celacorrespond
à une « durée de vie »T
= 1 /7t1l Vo qui
est environ 100 foisplus longue
que letemps
de transit d’un atome d’uneparoi
àniveaux ni, sr fait par
procédé optiquc :
elle utilisele
changernent
dodegré
depolarisation
de la. lumière de résonanceoptique
réémise par la vapeurde
201 Hg (en
l’absence de tout gazétranger)
sous l’influence d’unchamp
deradiofréquence.
Hx,
per-pendiculaire
auchamp statique
H°.
. Deux
photomultiplicateurs
mesurentrespec-tivement les intensités
I,,
et10
enpolarisations
et a de la lumière de résonance
optique.
Et leurmontage
enopposition
dans unpont
suivant leprocédé classique
[8] permet
la mesure directe augalvanomètre
d’unsignal
proportionnel
à la diffé-rence des variations relatives de17t
et-10 provoquée
par le
champ
deradiofréquence :
I.. - I(J’.
C’est
Q
cette
quantité qui
estportée
en ordonnée sur lafigure
1représentant
les résonances observées avec lalampe
de198Hg
pour unchamp
oscillantHl
defréquence
10 kHz et de diversesamplitudes.
Les courbes sont bienreprésentées
par les formules deMajorana-Brossel
[8]
etprésentent
aux fortesvaleurs de
H1
le renversementtypique.
Nous avons utilisé les
fréquences
de5,
10,
25 et100 KHz. La résonance a été observée pour les
valeurs
respectives
duchamp
statique Ho
de17,8 ;
35,6 ; 89,0 ;
et 356 gauss(connues
à0,5 % près)
aux
emplacements
prévus.
Les variations
AI,,
etDI6
à la résonance ont lesigne prévu : AI,,
esttoujours
positif ;
,tandis que111 fJ
estpositif
ounégatif
suivantque l’on
utiliserespectivement
lalampe lsaHg
ou lalampe
204Hg.
Lesignal
différence/).j" - /).:°
estIn Ia
toujours
positif.
La
grandeur
dusignal
àsaturation,
pour unegrande
amplitude
deH1
permet
d’évaluer leschan-gements
depopulations
des sous-niveauxfonda-mentaux,
obtenus par le pompageoptique.
L’utili-sation deslampes
204 Hg
etl9sHg
nous a conduità des évaluations voisines et que nous confondons dans le tableau ci-dessous :
l’autre : les collisions contre les
parois
sont donc sans influence sur lespin
nucléaire. Elles ne sont pas une causeimportante
de désorientationcontrai-rement à ce
qui
seproduit
pour leR valeurs alcalines. Aux diversesfréquences
leslargeurs
extra-polées Ovfl
sont les mêmes dans les limites depré-cision
auxquelles
nous pouvonsprétendre
(envi-ron 10
%). L’inhomogénéité
ô.H 0 du
champ
direc-teur
Ho
n’entre donc que pour unepart
négligeable
dans leslargeurs
des résonances.865
l’intensité lumineuse
l,
comme le montre lafigure
2. On voit que11T
est une fonction linéaire de 1 comme on doits’y
attendre : T est en effet auplus
FIG. 2. - En
ordonnées, l’origine correspond à
7 = 15
s-1.égal
autemps
moyenqui
sépare l’absorption
succes-sive de 2photons
par le même atome. Aux inten-sités lumineuses trèsfaibles, avo
est de l’ordrede 8
c/s
cequi
correspond
à une « durée de vie »T =
0,04
seconde. Nous n’avons pas encore iden-tifié avec certitudel’origine
de la relaxation.BIBLIOGRAPHIE
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