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CHAPITRE III - REALISATION D’UN PIEGE MAGNETO-OPTIQUE

3) Les lasers

On travaille sur la transition

6S1/2

F = 4 ~

6P3/2

F’ = 5 du césium

qui

correspond

à une

longueur

d’onde 03BB =

852,11

nm. Il existe

plusieurs types

de lasers dans cette gamme de

longueur

d’onde avec des

puissances

variables : lasers à solide

(Titane-Saphir),

lasers à colorant et diodes lasers. Si les deux

premiers types

de lasers nécessitent une

grande

stabilité

mécanique

pour les différents éléments constituant leur

cavité,

les diodes lasers ont par contre une

petite

cavité

intégrée

contenant un seul

élé-ment de

quelques

centaines de 03BCm et par

conséquent supportent

mieux les vibrations et les accélérations dans l’avion.

Pour

l’expérience

en

microgravité,

nous avons utilisé trois

types

différents de diodes lasers. Le schéma du

dispositif expérimental

est donné sur la

figure

III-1.

Figure III-1 :

Montage expérimental.

Les trois lasers

DL1,2,3

sont des diodes laser monomodes à 852 nm. OI : isolateur

optique.

AO : modulateur

acousto-optique.

La

fluorescence des atomes du

piège

est mesurée par une caméra CCD et un volume de 1

cm3 autour

du

piège

est

imagé

sur une

photodiode

au silicium.

a)

Le laser

principal

Pour un bon fonctionnement du

piège,

on a besoin d’une

fréquence

laser définie à mieux que la

largeur

naturelle du niveau excité

qui

vaut dans le cas du césium

5,3

MHz. L’inconvénient des diodes lasers est que leur raie d’émission

possède généralement

une

largeur spectrale

élevée :

supérieure

à 20 MHz. On utilise souvent, pour les affiner

spec-tralement,

des méthodes de stabilisation par

couplage optique

avec une cavité extérieure.

Malheureusement,

ces

techniques requièrent

une stabilité

mécanique exceptionnelle

(ca-vité avec

plusieurs éléments)

et ne sont pas utilisables dans un environnement hostile tel que celui de l’avion. On est donc amené à utiliser une diode

intrinsèquement

fine

spectralement (<

5

MHz).

Nous avons choisi une diode OMTEC comme laser

princi-pal.

C’est une diode à D.B.R.

(Distributed Bragg Reflector) qui

a une

largeur spectrale

en fonctionnement libre de l’ordre de 4 MHz. Cette

largeur

a été mesurée en faisant le battement avec une diode laser affinée par

auto-injection optique [35,36]

de

largeur

~ 100 kHz. La diode OMTEC fonctionne sur le même

principe qu’une

diode à cavité étendue

[37]

à la différence

qu’ici

tout est

optiquement intégré :

les dimensions de la

diode sont inférieures au millimètre. Sa

longueur

d’onde d’émission

dépend

de

quatre

paramètres :

sa

température,

son courant d’émission

Ia,

le courant du réseau d’indice

intégré IDBR

et le courant de la section de contrôle de la

phase

entre la zone d’émission et le réseau.

Décrivons maintenant le

trajet

du faisceau fourni par ce laser. A la sortie du boitier où est faite la

collimation,

le faisceau est

elliptique

et

possède

des tailles de cols wx = 3 mm et wy = 8 mm. Il passe par une

première

lentille de

grande

focale

f

1

= 800 mm

qui,

en le

focalisant,

lui

permet

de traverser sans

pertes

le cube d’entrée d’un isolateur

optique.

Ce

dernier,

comme son nom

l’indique,

sert à isoler le laser de toute lumière

parasite

et de tout faisceau retour

qui pertuberaient

son bon

fonctionne-ment. On met ensuite sur son

trajet

un

système

de lame

03BB/2

et cube

polariseur

afin

de le diviser en deux

parties (réflexion

et transmission du

cube)

d’intensité contrôlable.

Le faisceau réfléchi est focalisé au niveau d’un modulateur

acousto-optique qui

sert à décaler sa

fréquence

pour

l’injection

du laser de

puissance.

Le faisceau transmis est utilisé dans un

montage d’absorption

saturée. Ce faisceau est ensuite focalisé sur une

Figure III-2 :

(a)

Absorption d’un faisceau transmis à travets une cellule de césium

en montage

d’absorption

saturée, en fonction de sa

fréquence ; (b)

Schéma des

autour de la raie

D2

du césium

(rampe

sur

IDBR) comporte

une raie

large (largeur

Doppler ~

1

GHz)

sur

laquelle

sont

superposées

des raies

plus

fines

correspondant

aux

transitions entre niveaux

hyperfins

de

largeur égale

à l’inverse de la durée de vie de l’état excité. Nous verrouillons la

fréquence

du laser sur une de ces raies par un asservissement

électronique.

Pour

cela,

on utilise une

technique

de modulation à haute

fréquence

pour

avoir une

large

bande

passante

d’asservissement

[38-40].

Cette méthode consiste à :

- Moduler le courant de la diode à une

fréquence

relativement élevée

(~

5 - 10

MHz).

- Détecter le

signal d’absorption

saturée par une

photodiode rapide (FND100

avec un

étage d’amplification

de bande

passante

0-50

MHz).

-

Amplifier

le

signal

à la sortie de la

photodiode

en utilisant un

amplificateur large

bande

qui

coupe le DC.

-

Envoyer

le

signal

sur une des entrées d’un

mélangeur

de

fréquence

pour faire la démo-dulation. Sur la deuxième entrée du

mélangeur,

on envoie une

partie

du

signal

de

mo-dulation. Le

mélangeur,

suivant la

phase

relative entre les deux

signaux, génère

le

signal

d’erreur.

- Faire passer le

signal

d’erreur par un

intégrateur (gain

élevé aux basses

fréquences)

avant de

l’envoyer

sur l’alimentation en courant de la diode.

Dans notre cas le courant

IDBR

est modulé à une

fréquence

de

4,5

MHz. Une bande

passante

d’asservissement de l’ordre de 300 kHz a été

obtenue,

résultat tout à fait

satisfaisant,

car l’on montre

généralement

que cette bande

passante

ne

peut

excéder

environ

1/5

de la

fréquence

de modulation. Grâce au

gain

très

important

aux basses

fréquences,

la

fréquence

du laser est rendue insensible aux vibrations de l’avion.

Parmi les différentes raies

hyperfines

de la transition

D2 (figure III-2),

nous avons choisi de verrouiller la

fréquence

du laser sur le croisement de niveaux

[F

= 4 ~ F’ =

5,

F = 4 ~ F’ =

4] qui

est situé à 125 MHz sur le rouge de la transition du

piège

et

qui

a

l’avantage

de donner le

signal

d’erreur le

plus important.

Le choix de cette raie est

également

motivé par le fait

qu’on dispose

de modulateurs

acousto-optiques ayant

un maximum d’efficacité autour de vrf ~ 80

MHz,

et

qu’on

veut en utiliser un pour atténuer les faisceaux

pièges

avec un

temps

de coupure très court

(~

10

03BCs).

b)

Diode de

puissance - Injection

La diode OMTEC asservie nous fournit un faisceau laser de bonne

pureté

spec-trale

(largeur ~

3

MHz)

à la

fréquence

03C91 = 03C9at 2014 125 MHz. Les faisceaux

pièges

ne

proviennent

pas de cette diode car elle n’est pas assez

puissante (puissance

de sortie

~ 3

mW),

pour faire fonctionner le

piège

de

façon

satisfaisante. La solution retenue

est

d’"amplifier"

ce faisceau tout en

gardant

sa

pureté spectrale

en

injectant

une autre diode

plus puissante.

Avant

l’injection,

le faisceau passe deux fois par un modulateur

acousto-optique

(MAO)

monté en "0153il de chat" où sa

fréquence

est translatée deux fois vers le bleu

de vrf ~ 95

MHz,

vrf étant la

fréquence

de l’onde

acoustique

du MAO. L’intérêt d’un tel

montage

est d’éviter les déviations

angulaires

du faisceau

qui accompagnent chaque

changement

de la

fréquence

vrf. Le laser de

puissance

utilisé est une diode S.D.L.

ca-pable

de fournir une

puissance

de 150 mW. Une

propriété remarquable

de cette diode est sa facilité

d’injection :

en

effet,

on

peut l’injecter

sur une

plage

de

fréquence

très

large (~

10

GHz)

sans

qu’elle

ne saute de mode. Une manière astucieuse de réaliser

l’injection

de la diode de

puissance

est

d’envoyer

le faisceau

injectant

par la deuxième

voie du second cube de l’isolateur

optique

du faisceau intense. Ceci

permet

d’utiliser toute la

puissance disponible

pour

l’injection

avec, de

plus,

une

adaptation automatique

de la

polarisation.

On

dispose

alors d’un faisceau de forte

puissance

à la

fréquence

03C9at + 65 MHz et

ayant

la même

pureté spectrale

que la diode asservie. Il reste maintenant à translater

sa

fréquence.

Pour

cela,

on le focalise avec une lentille

f

= 1 m, à travers l’isolateur

optique,

sur un MAO

qui

le défléchit et décale sa

fréquence

de -80 MHz. Ce

MAO,

outre sa fonction de mettre le faisceau à la bonne

fréquence

03C9at - 30393 pour le fonction-nement du

piège,

sert

également d’interrupteur rapide permettant

de couper le faisceau défléchi en un

temps

de l’ordre de la dizaine de 03BCs. Le faisceau passe ensuite par un

télescope (système

de deux

lentilles) qui

lui confère une taille de 14 mm avant d’être

séparé

en trois faisceaux

polarisés

linéairement par deux cubes

polariseurs.

Une lame demi-onde est

placée

avant

chaque

cube afin

d’équilibrer

les intensités de ces trois

fais-ceaux. Sur le

trajet

de chacun des trois faisceaux et

juste

avant l’enceinte du

piège,

une

passage à travers l’enceinte du

piège, chaque

faisceau est rétroréfléchi pour former les trois faisceaux retour de la mélasse

optique.

L’introduction d’une lame quart d’onde

entre le miroir de rétroréflexion et l’enceinte

permet

d’inverser la

polarisation

circulaire

du faisceau réfléchi. Les trois

paires

de faisceaux sont ensuite

soigneusement alignées

de telle manière

qu’elles

se

coupent

toutes au centre du

piège

c’est-à-dire à l’endroit où le

champ magnétique

est nul.

c)

Le laser repompeur

Comme nous l’avons

déjà mentionné,

les lasers sont accordés sur la transition

F = 4 ~ F’ = 5 de la raie

2D

du césium. Le niveau excité F’ = 4 est

séparé

du niveau F’ = 5 par une

énergie

d’environ 500393. Il

peut

donc être faiblement excité par le laser. Un atome excité sur le niveau F’ = 4 a une chance sur deux de se désexciter

vers le niveau

6S1/2F

=

3,

distant de 9 GHz de l’état

6S1/2F

= 4. Si ce

phénomène

se

produit,

l’atome n’est

plus

résonnant avec le laser. Il ne voit

plus

de force

optique

et

s’échappe

ainsi du

piège.

Nous avons donc besoin d’un deuxième laser accordé sur la transition F = 3 ~ F’ = 4

qui

maintient les atomes sur la transition où le mécanisme de

piégeage

fonctionne. Pour

cela,

on utilise une troisième diode laser STC asservie en

fréquence grâce

à une référence de tension très stable sur un flanc

Doppler

du

spectre

d’absorption (non saturée).

Le faisceau issu de cette diode passe par un isolateur

op-tique

avant de traverser un

télescope qui

lui donne sa taille finale

(18

mm de

diamètre).

Il est enfin

mélangé

avec les trois bras des faisceaux

pièges

au niveau du

premier

cube

polariseur.

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