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1.3.1 La sélection

en

fréquence

Telle que nous l’avons décrite

jusqu’à

maintenant la cavité laser ne

possède

aucun

moyen de forcer l’émission d’un mode

unique

à une

fréquence

bien définie. Pour

cela,

il faut

ajouter

dans la cavité des éléments sélectifs en

fréquence.

Le

produit

de leur transmission

spectrale

par le

gain

du cristal de

saphir dopé

au titane ne doit sélectionner

qu’un

seul mode

(fig. II.1-14).

Nous allons décrire les filtres que nous

utilisons par ordre croissant de

sélectivité.(3)

Le filtre de

Lyot

On sélectionne d’abord une

plage

assez

large

dans le

profil

de fluorescence du cristal. On utilise pour cela un filtre

biréfringent

à trois

lames,

du

type

filtre de

Lyot.

Prenons une lame de

quartz

taillée

parallèlement

à l’axe

optique

et

placée

à l’in-cidence de Brewster pour éviter les

pertes

par réflexion. La

biréfringence

du

quartz

provoque un

déphasage

du

type )e 0 - ne203C0 03BB(n qui dépend

de la

longueur

d’onde

(ne

et

no sont les indices extraordinaire et ordinaire du milieu

biréfringent,

e est

l’épaisseur

de la

lame). Lorsque

cette lame est

placée

à incidence normale entre deux

polariseurs

parallèles,

on obtient un

spectre

de transmission

cannelé,

de contraste 1 si l’axe

op-tique

de la lame est à 45° de l’axe des

polariseurs (c’est

le filtre de

Lyot original).

Si maintenant on incline cette

lame,

le

déphasage

va faire intervenir l’indice

extraor-dinaire

correspondant

à la direction de

propagation

de la lumière dans la lame. Cet

indice va

dépendre

non seulement de

l’angle

d’incidence sur la

lame,

mais aussi de

l’angle

entre l’axe

optique

et la direction de

propagation

de la lumière. On pourra

par

conséquent

faire varier le

déphasage

et donc

déplacer

les

pics

de transmission en

tournant la lame

biréfringente

dans le

plan

des lames.

Dans le

laser,

cette lame

biréfringente

n’est

plus placée

entre

polariseurs

mais

au milieu d’éléments à l’incidence de Brewster dans le

plan horizontal(4), qui

créent

(3)

Nous

appellerons

plus

sélectif un élément dont les pics de transmission en fonction de la

fréquence

sont plus étroits.

(4)

des

pertes

de l’ordre de

15%

sur la

polarisation

verticale. La transmission

spectrale

est alors un peu différente de la formule de A. BLOOM calculée en 1974

[22].

On

peut

montrer

[23]

que la

largeur spectrale

du filtre de

Lyot

est alors

plus

faible et la

modulation moins

importante (fig. II.1-14).

La

largeur spectrale

d’un tel filtre est de l’ordre de 2000 GHz. Les

pertes qu’il

induit

permettent

de sélectionner un

plage

de

longueur

d’onde de l’ordre de 50

GHz,

il

faut donc d’autres filtres

plus

sélectifs pour être bien

monomode, (l’intervalle spectral

libre de la cavité étant d’environ 200

MHz).

L’écart entre mode est lui de 17000

GHz,

ce

qui permet déjà

de sélectionner une

plage spécifique

de la courbe de

gain

du

cristal,

les autres

pics

de transmission de ce

L’étalon

Fabry-Perot

mince

C’est une

simple

lame de silice non traitée

(le

coefficient de réflexion est donc

d’environ

4%) d’épaisseur

e = 0.5 à 1 mm.

L’étalon mince est

beaucoup plus

sélectif que le filtre de

Lyot.

L’écart entre mode

d’environ 200 GHz. Nous allons définir sa

largeur spectrale

en

postulant

que 2

%

de

pertes suffisent

à inhiber un mode dans la cavité. La transmission d’un étalon

Fabry-Perot d’épaisseur

e et de coefficient de réflexion R s’écrit à l’incidence normale

avec

et

où n

représente

l’indice du milieu. On

peut

alors définir une finesse

spécifique

à notre

cas

(5)

:

avec 03B5 tel que

soit

Pour l’étalon

mince,

on trouve une

largeur spectrale

de l’ordre de 40 GHz. Ce

n’est pas encore suffisant pour assurer une stabilité monomode.

Néanmoins,

il est

indispensable

dans la cavité laser pour

empêcher

les sauts du mode du laser vers des modes lointains.

En

effet,

à finesse

égale,

des éléments

plus

sélectifs auront des

pics plus rapprochés.

Il est donc

possible

que

plusieurs

modes de la cavité laser

puissent

êtres filtrés par les différents étalons et non

plus

un seul.

Ainsi,

une sélection

trop

fine

risque

de

dégrader

la stabilité en

fréquence

du laser

qui peut

alors osciller entre

plusieurs

modes. Afin d’éviter ce

problème,

tout en conservant une

grande

finesse

spectrale,

il convient de

conjuguer

l’action de filtres de

plus

en

plus

sélectifs. Les

premiers

élimineront les modes

parasites

alors que le dernier effectuera la sélection fine du bon mode.

L’étalon

Fabry-Perot

à air

Ce filtre se compose de deux

prismes d’angle

au sommet 34° et traité à

30%

sur

l’une des faces. Le faisceau laser entre dans le

Fabry-Perot

à l’incidence de Brewster

(fig. II.1-15),

ce

qui permet

d’éviter des traitements anti-reflet. On a ainsi un

système

(5)

très

large bande,

les traitements

diélectriques

à

30%

étant efficaces de 450 nm à 900

nm.

L’épaisseur

du

Fabry-Pérot

est

réglée

à 6 mm

environ,

soit un intervalle

spectral

libre entre ordres de 25 GHz.

L’épaisseur

de l’étalon est

balayable

avec une cale

piézoélectrique

sur une

plage

de

fréquence

de l’ordre de 400 GHz.

Recapitulatif

des éléments sélectifs

Nous

récapitulons

ici l’ensemble des élements sélectifs introduits dans la cavité

ainsi que leurs

propriétés.

La

largeur spectrale

est définie à

partie

du raisonnement

vu

précédemment.

Il est de

plus indiqué

les

pertes

subies par le

premier

mode

adjacent

au mode sélctionné

(situé

à ~ 200

MHz).