Devoir libre de Sciences Physiques n
◦1 du 10-09-2021
Probl` eme n
o1 – Aspect ´ electrique de la technique du Patch Clamp
Agro - V´eto 2005
Invent´e par E. Neher et B. Sakmann, le patch-clamp (ou l’´electrophysiologie cellulaire) est la technique de r´ef´erence pour l’´etude ´electrophysiologique des canaux ioniques. Chaque canal est travers´e par un flux ionique
´elev´e (de l’ordre de 106 ions par seconde) et g´en`ere un courant ´electrique. Le patch-clamp consiste donc `a enregistrer l’activit´e ´electrique d’une membrane cellulaire.
A. Pr´ eliminaires
Etude de la loi d’Ohm´
On consid`ere un milieu homog`ene conducteur de conductivit´e ´electriqueσ. Une charge, de massemet de charge q, est susceptible de se d´eplacer librement `a l’int´erieur de ce mat´eriau mais subit au cours de son mouvement de nombreux chocs que l’on mod´elise globalement par une force de frottement du typef~f r=−α~v o`u~v est la vitesse de la charge et αune constante positive. On suppose que le mat´eriau ´etudi´e est plac´e dans un champ
´electrique uniforme et constantE~ =E~ex(o`uE=Cte). La charge subit alors une force ´electriquef~=q ~E. On n´egligera les forces de pesanteur.
1.En appliquant la relation fondamentale de la dynamique, d´eterminer l’´equation diff´erentielle v´erifi´ee par la vitesse~v.
2.Pr´eciser la vitesse limite~v∞ atteinte par la charge et le temps caract´eristiqueτ du r´egime transitoire.
3. Sachant que le mat´eriau poss`ede n charges mobiles par unit´e de volume, en d´eduire le vecteur densit´e volumique de courant~jen fonction de n,q,αetE~ lorsque le r´egime permanent est atteint.
4.Rappeler la loi d’Ohm locale. En d´eduire que la conductivit´e du mat´eriau vautσ=nq2τ m .
5.Montrer que la forcef~=q ~Eest une force conservative. Pr´eciser l’expression de l’´energie potentielleEp. On prendraEp(x= 0) = 0. En d´eduire l’expression du potentielV(x) en fonction de E etx.
6.Une portion de ce conducteur de section S et de longueurL est soumise `a une diff´erence de potentiel U. En d´eduire que la r´esistanceR de cette portion vautR= 1
σ L S.
On va maintenant ´etudier successivement trois montages qu’on assemblera par la suite.
Conversion intensit´e-tension et amplification
7.L’amplificateur op´erationnel est suppos´e parfait et fonctionne en r´egime lin´eaire. Le montage est celui de la figure 1 `a gauche. Exprimer la tension de sortieV0 en fonction de l’intensit´e du courantI, de la tension Vr´ef
et deR.
8. L’amplificateur op´erationnel est suppos´e parfait et fonctionne en r´egime lin´eaire. Exprimer la tensionvs
en fonction de ve1 et ve2 ainsi que des diff´erentes r´esistances. Que se passe-t-il si les quatre r´esistances sont identiques ?
bbb bb b
+ -
bbb b b
I
Vr´ef
V0
R
bb b
+ -
b bR2
b b
R1
b b
R′1
bb
R2′
b
ve1
ve2 vs
Figure1 – A gauche : Convertisseur intensit´e-tension – A droite : Amplificateur
9.Dans le montageAN I de la figure 2 (`a gauche), l’amplificateur op´erationnel est suppos´e parfait et fonctionne en r´egime lin´eaire. D´eterminer la tensionv en fonction dev1,R etRvar. Donner un nom `a ce montage.
bb b
R
bb b
+ -
b bRvar
v1
v
b b bbb
R2
bb
C
b bR1 i(t)
bb
ve(t)
b
u(t)
Figure 2 – MontageAN I – ´Etude d’un r´egime transitoire
Etude d’un r´´ egime transitoire
Nous consid´erons le circuit de la figure 2 (`a droite) constitu´e d’un condensateur de capacit´e C, initialement d´echarg´e, de deux r´esistancesR1 et R2, aliment´e par un g´en´erateur d´elivrant un signal variable dans le temps ve(t). Nous allons appliquer `a ce circuit une stimulation d’amplitude ∆V =Vr´ef>0 et de dur´ee ∆t. Pourt <0 et pourt >∆t, la tension appliqu´ee au circuit est nulle.
10.Exprimer i(t= 0+) en fonction deVr´ef etR1.
11.Exprimer i(t = ∆t−) en fonction de Vr´ef, R1 et R2. On supposera ∆t suffisamment grand pour que le circuit ait atteint un r´egime permanent `a l’instant ∆t−.
12.Etablir l’´equation diff´erentielle v´erifi´ee par´ u(t) en fonction deR1,R2,Cetve(t). Pr´eciser la constante de tempsτ′ de ce circuit.
13.Etablir l’expression de´ u(t) sur l’intervalle [0,∆t]. En supposantτ′ ≪∆t, pr´eciser la valeur de u(t). En d´eduirei(t) toujours sur l’intervalle [0,∆t].
14. Etablir l’expression de´ u(t) dans l’intervalle [∆t+,∞[. En d´eduire i(t) sur l’intervalle [∆t+,∞[. Tracer l’allure dei(t) dans l’intervalle [∆t+,∞[.
B. Mod` ele simplifi´ e de l’amplificateur Patch Clamp
Les techniques impos´e `a une membrane ont pur finalit´e le maintien du potentiel membranaire d’une cellule ou d’un groupe de cellules `a une valeur fixe et l’enregistrement simultan´e des courants ioniques li´es aux transferts d’ions `a travers la membrane. Toute mesure n´ecessite une paire d’´electrodes : une ´electrode de mesure reli´ee `a un convertisseur et une ´electrode de r´ef´erence indiff´erente (g´en´eralement une ´electrode au calomel ou au chlorure d’argent), mont´ees en opposition. La pipette d’enregistrement est un simple tube de verre contenant une solution ionique de composition fix´ee par l’exp´erience dans lequel est plac´ee une ´electrode d’argent chlorur´ee. L’ensemble permet la conduction ´electrique entre la membrane cellulaire ou l’int´erieur de la cellule et le premier ´etage de l’amplificateur qui est un convertisseur courant - tension. Nous donnons `a la figure 3 le sch´ema ´electrique
´equivalent en configuration cellule enti`ere qui permet l’enregistrement de courants macroscopiques.
b b b
bb bb b
+ -
bbb b b
i(t)
Vr´ef
V0
Rf
Pipette Electrodes´
bb b
+ -
b bR
b b
R
b b
R
bb
R
b
b bb b
R
bb b
+ -
b bRvar
v
b
v1
b
Figure 3 – Montage Patch Clamp
15.Exprimer V0 en fonction de Vr´ef etRf.
16.Exprimer v1 en onction deVr´efet V0, puis en fonction dei(t) etRf. 17.Exprimer ven fonction de i(t),Rf,R etRvar.
Mesure de la r´esistance de✭✭ seal ✮✮
La pipette est mod´elisable par une r´esistance Rpip de 10 MΩ. La zone de contact (ZC) entre la pipette et la membrane peut ˆetre repr´esent´ee par un cylindre de diam`etred= 1µm et de hauteurh= 2µm, de conductivit´e σ= 10−2Ω−1· cm−1. Voir la figure ci-contre.
h pipette
e d
solution membrane 18.Exprimer la r´esistance d’acc`esRacc`es `a la membrane en fonction de h, det
σ. Calculer num´eriquementRacc`es.
Il se forme de plus une r´esistance de jonction, ou de fuite, appel´ee r´esistance deseal conditionnant la stabilit´e de la liaison pipette - membrane. Cette r´esistance est constitu´ee par une colonne cylindrique entourant la zoneZC, de mˆeme conducti- vit´eσqueZC. Cette colonne a l’´epaisseure= 3×10−10m et la hauteurh= 2µm.
19.Exprimer la r´esistance de jonctionRseal en fonction deh,d,eetσ. Calculer num´eriquementRseal.
20. Quel est alors le montage ´electrique ´equivalent `a l’association de ces trois r´esistances : Rpip, Racc`es et Rseal? Compte tenu des valeurs num´eriques, simplifier le montage.
Mesure en configuration cellule enti`ere
On mod´elise par R1 la r´esistance ´equivalente de la pipette pr´ec´edente et (R2C) repr´esente la r´esistance et la capacit´e de la membrane, voir la figure 4.
b b
bb b
+ -
bbb b b
i(t)
Vr´ef
V0
Rf
bb b
+ -
b bR
b b
R
b b
R
bb
R
b
b bb b
R
bb b
+ -
b bRvar
v
b
v1
b
b
bb
R2
bb
C
b bR1
Figure 4 – Montage Patch Clamp On obtient ainsi l’enregistrement reproduit sur la figure 5.
b b b b b b b b
bbbbb
−0,2
−0,1 0,2 0,1
0
−0,4 −0,2 0,4
0,6 0,8 1,0
0,2
t(s) v(V)
Figure5 – Enregistrement
21.D´eduire de l’enregistrement dev(t) donn´e ci-dessous les valeurs deR1,R2etC. On pr´ecise queVr´ef= 5 mV, Rf = 100 MΩ et Rvar = 0. Sur cet enregistrement, l’abscissetest en seconde et l’ordonn´ee est en volt.
Probl` eme n
o2 – Caract´ erisation de l’effet Zeeman
Agr´egation interne 2006 La lampe `a vapeur d’hydrog`ene ´emet un spectre de raies caract´eristique de cet ´el´ement. On s’int´eresse `a une raie tr`es lumineuse du spectre de fr´equenceν0. Si on soumet la lampe `a hydrog`ene `a un fort champ magn´etique, on constate un d´edoublement de la raie d’origine. Soumise `a un champ magn´etiqueB~ d’intensit´e ´elev´ee, on obtient deux raies de fr´equencesν1=ν0−∆νetν2=ν0+ ∆νavec ∆ν≪ν0. Cet effet porte le nom d’effetZeeman. Un photomultiplicateur plac´e dans un montage interf´erom´etrique deMichelsonva donner une intensit´e ´electrique i(t) proportionnelle `a l’´eclairement lumineux r´esultant des interf´erences entre les ondes lumineuses de fr´equence ν1 et des interf´erences entre les ondes de fr´equenceν2.Pour une onde de fr´equenceνi, l’´eclairement obtenu dans le dispositif d’interf´erences est de la forme : Ei= 2E0(1 + cos4πeνi
c )
o`u E0 est un ´eclairement lumineux caract´erisant la raie de fr´equence νi, c = 3×108m·s−1 la vitesse de la lumi`ere eteune longueur caract´eristique r´eglable de l’interf´erom`etre deMichelson.
1.On indique que les deux raies de fr´equencesν1etν2sont caract´eris´ees par le mˆeme ´eclairementE0. Exprimer l’´eclairement total re¸cu par le photomultiplicateur. On mettra l’´eclairement total sous la forme :
Etot= 4E0(1 +V(e) cos4πeν0
c ) o`uV(e) s’appelle le contraste ou visibilit´e des interf´erences. ExprimerV(e).
2.Repr´esenter la fonctionV(e) en fonction deepuis la fonctionEtot(e) en fonction de e.
3.Indiquer comment on peut acc´eder `a la connaissance de ∆νgrˆace `a un enregistrement de l’intensit´e ´electrique i(t) d´elivr´ee par le photomultiplicateur.
D’un point de vue ´electrique, le photomultiplicateur utilis´e (not´eP M sur la figure 6) se comporte comme une source de couranti(t) en parall`ele avec un condensateur de capacit´eC0= 15 pF. Afin de pr´elever une tension u(t) proportionnelle `a ce courant, on charge le photomultiplicateur par une r´esistancer= 50 Ω.
bb b
+ -
b b
R3
bb
R4
bb b
+ -
b b
R′
bb
R0
b b
R′
bb b
- +
b b
R1
b b
R2
s1(t)
b
B AO1 A
AO2
AO3
bb bb bb
i(t)
S1
E1
E2
u2
u1
[1]
[2]
C0
r u(t)
|{z}PM
Figure6 – Circuit de d´etection
4.On ´etudie la r´eponse de ce syst`eme `a un ´echelon de courant : la source id´eale de courant d´elivre une intensit´e I constante `a partir de l’instantt= 0. ´Etablir l’´equation diff´erentielle d´eterminantu(t).
5.R´esoudre cette ´equation en consid´erant la condition initialeu(0) = 0 et ´evaluertR, le temps de r´eponse `a 5% du photomultiplicateur.
6. Le miroir mobile de l’interf´erom`etre se d´eplace `a une vitesse constante v telle que e = vt. La source de courant d´elivre un couranti(t) proportionnel `a l’´eclairementE(t) que le d´etecteur re¸coit. Montrer que pour des temps d’´evolution tr`es sup´erieurs `a tR, la tensionu(t) reproduit tr`es fid`element les variations de l’´eclairement.
Les signaux d´etect´es par le photomultiplicateur sont faibles, noy´es dans des bruits aussi bien continus qu’al- ternatifs. La transmission de l’information s’accompagne de parasites et nous consid´ererons qu’en pratique, un signal parasite existe identiquement sur les fils de liaison de r´esistance nulle not´es [1] et [2]. Le signal du pho- tomultiplicateur a besoin d’ˆetre conditionn´e. Dans le montage de la figure 6, les amplificateurs op´erationnels
utilis´es sont suppos´es id´eaux. Si un amplificateur fonctionne dans les conditions de saturation, on notera la tension de saturationVsatet on prendraVsat= 15 V.
7.Exprimer la diff´erence de potentiel entre les pointsAetB vA(t)−vB(t) en fonction deu(t) =u1(t)−u2(t).
8.Quelle conditions doivent satisfaire les r´esistancesR1,R2,R3etR4pour que le signals1(t) soit proportionnel
`a u(t) ? Ces conditions seront respect´ees par la suite.
9.Quelles sont les fonctions de chacun des amplificateurs op´erationnels de la figure 6. Quel est l’int´erˆet d’un tel montage ?
Apr`es conditionnement, le signal est trait´e par le montage de la figure 7.
bb b
- +
AO4
b
S1
s1(t)
bb
R5
b b
R6
b b
C
bb
R
bb
R7
bb b
+ -
AO5
b b
R8
bb
R9
bb
R10
bb
s2
s3
b
s4 s(t)
i= 0 C.I.
ε5
Figure 7 – Circuit de comptage 10.Expliquer la fonction de l’amplificateur op´erationnel n◦4.
11.Le signals3(t) est observ´e `a l’oscilloscope et on obtient le trac´e de la figure 8. Quel est l’int´erˆet du dispositif permettant de passer du signals2(t) au signals3(t) ? Comment choisir le produitRC pour obtenir le meilleur r´esultat ?
t(µs) s3( mV)
600 0 -600
-15 0 15
Figure 8 – Enregistrement du signals3(t)
12.Expliquer de mani`ere d´etaill´ee la fonction de l’amplificateur op´erationnel n◦5 qui fonctionne en saturation.
On prendraR8= 100R7.
13.Le compteur d’impulsions (C.I.) plac´e en fin de montage fonctionne avec une tension d’entr´ee voisine de 5V et l’intensit´e de son courant d’entr´ee est nulle. La diode est id´eale, de tension de seuil nulle et de r´esistance nulle dans le sens passant. Elle se comporte donc comme un interrupteur id´eal ferm´e dans le sens passant et ouvert dans le sens bloqu´e. Les r´esistancesR9 etR10 v´erifient la relationR9= 2R10. Expliquer le rˆole jou´e par la diode dans l’´evolution des(t) au cours du temps et tracer sur le mˆeme graphique l’allure des oscillogrammes s4(t) ets(t).
14.Entre deux annulations de la visibilit´eV(e) (ou contraste), le nombre d’impulsions affich´e par le compteur est N = 4464 pour une dur´ee de comptage 2τ = 3×10−5s correspondant `a un d´eplacemente= 0,2721 mm.
calculer la valeur des fr´equencesν0 et ∆ν.