A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
P. D UHEM
Sur un point du calcul des variations
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 2, n
o1 (1900), p. 115-136
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1900_2_2_1_115_0>
© Université Paul Sabatier, 1900, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
SUR
UN POINT DU CALCUL DES VARIATIONS,
PAR M. P. DUHEM.
INTRODUCTION.
La
plupart
desproblèmes
deStatique
ou deDynamique
relatifs aux milieuxcontinus se ramènent, par
remploi
duprincipe
des vitessesvirtuelles,
ducipe
de d’Alembert ou duprincipe
deHamilton,
à unequestion
de la forme suivante :Exprimer
que la variation d’une certaine fonction ou d’une certaineintégrale
est
nulle,
toutes les fois que les variationsimposées
ausystème
annulent la varia- tionpremière
de certaines autres fonctions ou de certaines autresintégrales.
On sait de
quelle
manière on ramène une tellequestion
à une autre du mêmegenre dans
laquelle
les variationsimposées
ausystème
ne sontplus assujetties
àaucune condition. Des inconnues
auxiliaires,
constantes onvariables,
dont onadmet
a priori l’existence,
sont introduites et l’on montre ensuite que la mise enéquations
duproblème
fournit le nombre voulu de conditions(équations, équa-
tions
différentielles, équations
aux dérivéespartielles)
pour déterminer ces incon-nues auxiliaires.
Bien que cette méthode soit d’un
emploi
continuel et que salégitimité
ne soitrévoquée
en doute par aucungéomètre,
il semble que les raisonnementsqui
l’au-torisent n’aient pas la sûreté et la
rigueur aujourd’hui requises
enMathématiques.
Il est toutefois un
problème particulier
ou la méthode enquestion
est exempte de toutreproche :
c’est le cas où l’on se proposed’exprimer
que toutes les varia- tionsqui
rendentégale
à o la variationpremière
d’une certaineintégrale
rendentaussi
égale
à o la variationpremière
d’une autreintégrale;
l’existence de la con- stante auxiliaire et indéterminée que l’on introduit dans la solution de ceproblème
est
justifiée
par unraisonnement,
aussirigoureux qu’élégant, qui
se trouveexposé
dans divers Traités(’ ).
( 1 ) V"oir, en particulier, C. JORDAN, Cours d’Analyse de l’École Polytechnique, Ire édi.
tion, t. JII, p. 482, fin du n° 364.
II6
C’est ce mode de raisonnement que nous nous proposons d’étendre et
d’appliquer
au
problème pris
dans son entièregénéralité.
Nous aborderons d’emblée le
problème
telqu’on
le rencontre dans l’étude des milieux continus à troisdimensions,
où l’on a à considérer à la fois desintégrales triples
étendues à tout lesystème
et desintégrales
doubles étendues aux surfacesqui
le limitent ou aux surfaces de discontinuitéqui
ledivisent;
il va sans direqne la méthode
s’applique
sanspeine
aux casplus simples
des milieux continus àune ou à deux dimensions.
I. - Préliminaires.
1. Prenons un
système
continu à trois dimensions etimposons-lui
une varia-tion;
aupoint
dont les coordonnées étaient x, y, z avant variationcorrespond, après variation,
unpoin t
dont les coordonnées sontE est une
quantité
infinimentpetite indépendante dex,y, z
et u, p, trois fonc- tions continues de x, y, z que nousdésignerons
désormais parôy,
~~.En
chaque point,
cesystème présente
certainespropriétés
dont on veut tenircompte dans la théorie de
Mécanique
ou dePhysique mathématique
que l’on dé-veloppe :
telles sont la.densité,
latempérature,
la densitéélectrique,
l’intensitéd’aimantation,
etc. Chacune de cespropriétés correspond
à une ouplusieurs grandeurs.
Si nous prenons un état bien déterminé dusystème,
chacune de cesgrandeurs
a, enchaque point,
une valeur biendéterminée,
et cette valeur varie d’une manière continue d’unpoint
aupoint voisin,
saufpeut-être
lelong
de cer-taines surfaces de discontinuité.
Ainsi,
la densité a, enchaque point,
une valeurbien
déterminée,
et cette valeur varie d’une manière continue d’unpoint
aupoint voisin,
sauf lelong
des surfaces parlesquelles
confinent deux corps de nature dif- férente. Pour ne pascompliquer
les raisonnements sans avantagesérieux,
noussupposerons désormais que le
système
neprésente
pas de surfaces de disconti-nuité,
hors les surfacesqui
le limitent.En même temps que le
système
subit la variationgéométrique ox, Sy, Ss,
sespropriétés
subissent engénéral
certainschangements;
unepropriété qui,
dans lesystème
nondéformé,
étaitreprésentée
aupoint
x, y, z par le nombreo ~ x,
y,z),
variable d’une manière continue avec x, y, z, est
représentée,
dans lesystème déformé,
aupoint
x + eox,
y + E~y, z
-~- ~oz,
par un nombre différentla fonction
p’
variant d’une manière continue d’unpoint
à l’autre dusystème
dé-formé.
Il peut arriver que la
propriété
considérée soit variable d’une manière absolu-ment
indépendante :
telle est latempérature,
telles sont les trois composantes de l’intensité d’aimantation sur un corpsparfaitement
doux. Dans ce cas, nous con- viendrons deprendre
r(x,
y,z)
étant une fonctionarbitraire,
variable d’une manière continue d’unpoint
à l’autre dusystème
non déformé.Il peut arriver que la variation de la
quantité
considérée ne soit pas entièrementindépendante ;
ainsi la variation de la densitéélectrique
aux diverspoints
d’unsystème
conducteur est soumise à cette restriction que lacharge
totale du sys- tème reste invariable. Dans ce cas, nous conviendrons encore deprendre
Mais la fonction
r( x,
y,,~)
ne seraplus complètement
arbitraire. Elle devra être choisie de manière à annuler une certaineintégrale
étendue ausystème
entier.Il se peut,
enfin,
que lechangement éprouvé
par une certainepropriété
soitdéterminé en
chaque point
dusystème lorsque
l’on connaît, pour tous lespoints
du
système,
leschangements éprouvés
par certaines autrespropriétés. Si,
parexemple,
on connaît la déformationgéométrique éprouvée
par unsystème,
lechangement éprouvé par la
densité matérielle enchaque point
de cesystème
estdéterminé;
il en est de même duchangement éprouvé
par la densitéélectrique,
sile
système
estprivé
de conductibilité.Considérons une de ces deux densités.
Soit
p (x,
y,z)
savaleur,
aupoint
x, y, z, avant la variation dusystème;
soitsa valeur au’
point (,y -E- E ~y), (.~-E- ~ lz), après
la variation dusystème;
on démontre le théorèmesuivant,
connu sous le nom
d’équation
de continuité :Lorsque s
tend vers o, le rapporta pour limite
Cette
quantité
est une fonctionr(x, ~~, â~,
variable d’une manière continue avecx, y? z.
D’une manière
générale,
si y,z) représente
une certainepropriété,
aupoint z),
dusystème pris
avant variation et sio’(x
+ ~ + ~ly,
â + s~~~
représente
la mêmepropriété,
aupoint correspondant
(.:.
+ s03B4z)
dusystème pris après variation,
nous admettrons que, e tendant vers o, le rapporttend vers une limite
r(x, z),
fonction continue de x, y, z, et c’est cette limite que nousdésignerons
par~~~.
2.
Indépendamment
despropriétés qu’un système présente
enchaque point intérieur,
il peut aussiprésenter
certainespropriétés
relatives àchaque point de
lasurface qui
le limite. Cespropriétés
peuvent être despropriétés
purementgéo- métriques :
tels sont, parexemple,
les cosinus directeurs de la normale enchaque pointa
la surfaceterminale ;
elles peuvent être despropriétés physiques :
telle est la densité
électrique superficielle
enchaque point
de la surface termi-nale d’un corps électrisé.
Au
sujet
de cespropriétés
et de leursvariations,
nous pouvonsrépéter
presque textuellement ce que nous avons dit au numéroprécédent.
Enparticulier,
dési-gnons par
x, un
point
de la surfacequi
limite lesystème
avant lavariation ;
(.r
+ e(y
+ xcy), (.J
+ E lepoint correspondant
de la surfacequi
limitele
système après
lavariation;
y,
z),
le nombrequi représente,
aupoint
x, y, z, unepropriété superfi-
’ cielle du
système
avant lavariation;
fj’ (x
+ s + E + le nombrequi représente,
aupoint (.r
+ E(y
+ E~~~~~, (.~
+ E la mêmepropriété superficielle
dusystème après
varia-tion ;
nous admettrons que,
lorsque E
tend vers o, le rapport t .tend vers une limite y,
z),
variable d’une manière continue sur la surfacequi
borne lesystème,
et c’est cettequantité
que nousdésignerons
par ~,.3.
Supposons qu’en chaque point
x, y, z intérieur ausystème étudié,
il y ait lieu de considérer certainespropriétés représentées
par les nombres p,p’,
... ;qu’en chaque point
de la surfacequi
borne cesystème,
il y ait lieu de considérer certainespropriétés superficielles
ce,0-’,
....Imaginons
que lesystème éprouve
une déformation définie par des variationsôx, ~y,
àz des coordonnées dechaque point; qu’en
même temps lespropriétés
de ce
système,
enchaque point,
intérieur ousuperficiel, éprouvent
des variationsd?’,
...,03B403C3, 07’,
..., les unes entièrementindépendantes,
les autres soumisesà certaines
conditions,
d’autres encore entièrement déterminéeslorsqu’on
con-naît,
en toutpoint,
les valeurs dequelques-unes
desprécédentes,
selon cequ’exige
la définition des
quantités
p,p’,
..., o-, ce’ .... Nous dirons que valeursprises
pur lesquantités
aux
points qui
se trouvent à l’intérieur dusystème
orc à sasurface,
constitue une variation drc
système.
Soit
une
première
variation dusystème ;
soitune seconde variation du même
système.
Nous admettrons que les
propriétés
dusystème
étudié sont telles quesoit encore une variation du
système.
Ainsi se trouvent fixées les
hypothèses
moyennantlesquelles
on peut assurer l’exactitude du théorème que nous allons énoncer.De la dernière
hypothèse
découle un corollairequi
nous sera d’unfréquent
usage.
Soient
n variations du
système.
Les
expressions
où
K,, K~,
..., Kn sont n constantesarbitraires,
constituent une nouvelle variation dusystème.
II. -
Énoncé
du théorème à démontrer.~. La mise en
équation
des diversproblèmes
deMécanique
des milieux continuson de
Physique mathématique
est, engénéral, impliquée
en laquestion
suivante :Exprimer
que toutes les variations dusystème qui vérifient:
1 ° Les n
égalités
2° En tout
point
intérieur ausystème,
les pégalités
3° En tout
point
de lasurface qui
limite lesystème,
les qégalités
vérifient
aussil’égalité
Dans ces
égalités,
on adésigné
pardu un élément du volume
occupé
par lesystème ;
â~ un élément de la surface
qui
le limite;des
quantités qui
ont une valeur déterminée enchaque point
intérieur ausystème,
avant lavariation,
et varient d’une manière continue d’unpoint
aupoint voisin ;
.. ,des
quantités qui
ont une valeur déterminée en toutpoint
de la surface duavant la
variation,
etqui
varient d’une manière continue d’unpoint
àl’autre de cette surface.
Pour
qu’il
en soitainsi,
ilfaut
et ilsuffit qu’il
existe :1 ° n constantes
dont les valeurs sont déterminées par l’état du
système
avant lavariation;
2° p
quantités
qui
ont des valeurs déterminés enchaque point
intérieur ausystème
avantla
variation,
etqui
varient d’une manière continue d’icnpoint
aupoint voisin;
3° q
quantités
qui
ont des valeurs déterminées ertchaque point
de lasurface
dusystème
avant la variation et
qui
varient d’urze manière continue d’unpoint
àl’autre de cette
surface,
telles que l’on
ait,
POUR TOUTE VARIATION DU SYSTÈME,l’égalité
La
suffisance
des conditions énoncées estévidente ;
leur nécessité seuleexige
une démonstration.
III. - Première
partie
de la démonstration.5. Toute variation
du
système qui
vérifie les conditions( 2)
et(3),
sans être d’ailleursassujettie
àvérifier les conditions
y),
sera dite une variation. 0.Si .
est une certaine variation
â,
nousdésignerons
parles valeurs
respectives qu’elle
faitprendre
auxexpressions
Nous supposerons que les conditions
(1)
sontindépendantes
les unes clesautres et
indépendantes
des conditions( 2 )
et( 3 ).
Nous entendons par là :
I°
Qu’aucune
des conditions(i)
n’estidentiduement vérifiée, quelle
que soit la variation 3 que l’on substitue à2°
Qu’aucune
des conditions(i)
n’est vérifiée par toutes les variations Aqui
vérifient
quelques
autres conditions(i)
ou toutes les autres conditions(1).
Cela
posé,
nous allons montrerque.l’on
peuttoujours
choisir n variations 8 :de telle sorte que l’on ait
l’inégalité
D’abord,
il est évident que l’on peut choisir les n variations 3qui
forment letableau
(7)
de telle sorte que les éléments du déterminant D ne soient pas tousnuls;
sansquoi,
les conditions(i)
seraient vérifiées par toutsystème d,
ce quenous savons ne pas être.
Ce
premier point acquis,
supposons que le déterminant D soitégal
à zéro,quelles
que soient les variations Aprises
pour former le tableau(7),
etqu’il
ensoit de même de ses mineurs d’ordre
~r2
-i), ..., ~ l
+i), q
étant au moinségal
à i. Il existera au moins un mineur
d’ordre q qui
sera différent de zéro pour un certainsystème
de variations A :Soit,
pour fixer les idées,ce mineur.
Soit
une variation â
quelconque. Quelle
que soit cettevariation,
on aural’égalité
car le
premier
membre de cetteégalité
est un mineur d’ordre~~
+1)
du déter-minant D.
En
développant
le déterminant par rapport aux éléments de la dernièreligne,
nous obtenons une relation linéaire et
homogène
enLes coefficients de cette relation
dépendent
des variations dutableau ( 9),
maisnullement de la variation
(i i);
enfin le coefficient de est le déterminant(10), qui
est différent dezéro;
si nous observons que la variation~I I~
est unequelconque
des variations4,
nous parvenons à la conclusion suivante :Toute variation A
qui
vérifie les conditionsvérifie aussi la condition
Or,
cette conclusion contredit notrehypothèse.
Le théorème énoncé est donc démontré.6. Prenons n variations
0394,
formant letableau (7),
et telles quel’inégalité (8)
soit vérifiée,
Désignons
ensuite parune variation A
quelconque.’
°Les
équations
1 .jointes
àl’inégalité (8),
déterminent les nquantités
c~, cz, ...,indépen-
dantes
de x, y,
z.Considérons les
expressions
D’après
ce que nous avons vu au n°3,
elles constituent une variation dusystème.
Les variations
(7)
et(12)
vérifiant les conditions(a)et (3),
il en est visible-ment de même de la variation
(14), qui
est ainsi une variation A.Enfin,
leségalités (13) expriment
que cette variation vérifie les conditions(i).
La variation
(14)
vérifiant les conditions(1), (2), (3),
doit vérifierl’égalité (4),
ce
qui donne,
on le voit sanspeine, l’égalité
qui
est ainsi uneconséquence
deségalités y 3~,
Considérons les
équations
A cause de
l’inégalité (8),
ceséquations
déterminentC,, C2,
..., C,l. Ces quan- tités ont des valeursindépendantes
non seulement de a, mais encore de lavariation
(12).
Multiplions
les deux membres de lapremière égalité (13)
parC,,
les deuxmembres de la seconde par
C2J
etc., les deux membres de la dernière parC,t,
etajoutons
membre à membre les résultats obtenus etl’égalité ( 15);
nous obtenonsune
égalité qui doit,
commel’égalité (15),
être vérifiée toutes les fois que c,, c~~, ..., c,t vérifient leséquations (13);
or, en vertu deségalités (1 6),
cetteégalité prend
la formeoù ne
figurent plus
lesquantités
c,, ..., c,l.Si l’on observe alors :
1 °
Que G,,
..., C,1 nedépendent
pas de la variation(m) ;
2°
Que
cette variation(12)
est une variation Aquelconque,
nous pouvons énoncer la
proposition
suivante :Il existe n
quantités C,,
...,indépendantes de x,
,y, â et de la variationimposée
ausystème,
telles que toute variation A vérifiel’égalité
Cette
proposition
peut s’énoncerplus explicitement
de la manière suivante : :Il existe n
quantités C,
,Cz,
, ..., ,C",
,indépendantes
de x, y, z, et déter- minéeslorsqu’on
connaît l’état dccsystènze
avant lavariation,
telles quel’égalité
ait lieu pour toutes les variations du
système qui vérifient
leségalités (2)
~t
(3).
,IV. -- Deuxième
partie
de la démonstration.7. Prenons, en
chaque point
de la sarface Squi
limite lesystème,
un ensemble~ bien déterminé de valeurs de
vérifiant, d’ailleurs,
les conditions~,3~,
Toute variation
qui,
enchaque point
de la surfaceS,
se réduit ausystème
~, sera nommée une variation 03A3; une variation 03A3 vérifie donc les conditions(3),
maispoint,
engénéral,
les conditions(2).
Nous supposerons que, pour chacun des ensembles 03A3 que l’on peut envi-
et en chacun des
points (x,
y,z)
intérieurs ausystème,
les condi-tions
(2)
demeurent non illusoires et distinctes les unes des autres,que,
parmi
toutes les variations 03A3qui vérifient
toutes les conditions(2) sauf
une d’entre
elles,
il s’en trouvetoujours
acc moins unequi
nevérifie,
enaucun
point
intérieur aicsystème,
cette dernière condition(2),
et cela dequelque
manièrequ’on
ait choisi cette dernière.Si
est une certaine variation E, nous
désignerons
parles valeurs
qu’elle
faitprendre
auxpremiers
membres des conditions(2).
Cela
posé,
nuus allons montrer que,quel
que soitl’ensemble 03A3,
on peuttoujours
choisir p variations 03A3de telle sorte que l’on ait
l’inégalité
en tout
point
intérieur ausystème.
D’abord,
il est clair que l’on peut choisir les variations(i g)
de telle sorte que les éléments du déterminant d ne soient nuls simultanément en aucunpoint
intérieur au
système ; sinon,
il existerait unpoint
intérieur ausystème
où toutesles conditions
(2)
seraientidentiquement
vérifiées par toutes les variations S.Supposons
maintenantqu’en
un certainpoint
intérieur ausystème,
le détermi-nant d soit
égal
à zéro,quelles
que soient les variations Sprises
pour former le tableau(ig),
etqu’il
en soit de même de ses mineurs d’ordre(p - i),
...,(j -~- y,
q étant au moins
égal
à i. Il existera au moins un mineurd’ordre q qui
ne seraégal
à zéro en aucunpoint
intérieur dusystème lorsqu’un
fera choixdes q
varia-tions 03A3 :
Soit,
pour fixer lesidées,
ce mineur.
Soit
une variation 1
quelconque.
Parhypothèse,
nous auronsl’égalité
au
point,
intérieur ausystème,
où le déterminant det sesmineurs, jusque
l’ordre(~ -~- y inclusivement,
sont nulsquelles
que soient les variations Squi
formentle tableau
(19).
Cette
égalité
est une relation linéaire ethomogène
entreLes coefficients des
quantités précédentes
en cette relationdépendent
des varia-tions du tableau
( 2 y,
maispoint
de la variation(28);
le coefficient deest assurément différent de o, car il n’est autre que le déterminant
(22); enfin,
cette relation est vérifiée
quelle
que soit la variation Sprise
pour variation(23).
J)onc,
toutevariation 03A3 qui,
aupoint considéré,
vérifie les conditionsy vérifie aussi la condition
Cela étant
faux,
parhypothèse,
notre théorème est démontre.8.
Représentons
abréviativement lepremier
membre deInégalité (18)
parPrenons,
enchaque point
de la surfaceS,
l’ensemble ~suivant
que nous dési- gnerons par Eo :Visiblement
il vérine les conditions(3).
Formons un tableau(19) de p
varia-tions ~o choisies de telle sorte que
l’inégalité (20)
soit vérifiée.Visiblement,
cesvariations font
prendre
à r des valeursqui
se réduisent àPrenons ensuite une variation
quelconque
assujettie
seulement à vérifier les conditions(3).
Elle transforme r entandis
qu’elle
faitprendre
auxpremiers
membres des conditions(2)
des valeurs..., ~~,o.
Déterminons,
cequi
se peut en vertu del’inégalité (20),
lesquantités K,, K2,
...,Kp
par leségalités
et considérons la variation
Il est clair que cette variation vérifie les conditions
(2)
en toutpoint
intérieurau
système
et les conditions(3)
en toutpoint
de la surfacequi
limite lesystème;
elle doit donc vérifier
l’égalité (t8),
en sorte que leségalités (a5)
auront pourconséquence l’égalité
car,
visiblement,
la variation enquestion
faitprendre
à 4 la valeur U~ et à P la valeurOn peut
également
dire que,quels
que soient),~, ?,~, ..., hp,
leségalités (25)
auront pour
conséquence l’égalité
En
particulier, assujettissons Àt, ~,~~, .. , , î,p
auxéquations suivantes,
cequi
est
permis
en vertu del’inégalité (20),
Par ces
équations,
les valeurs de),i, ~,2,
...,Àp
sont déterminées enchaque point
intérieur au
système;
elles varient d’nne manière continue d’unpoint
aupoint voisin ;
leurs valeurs nedépendent
en aucunefaçon
de lavariation ( 2£ ).
Les
équations (27 )
transformentl’équation (26)
enSi l’on observe maintenant que la variation
~24~
est unequelconque
des variationsqui
vérifient les conditions(3)
en toutpoint
de la surface Squi
limite lesystème,
on
parvient
au théorème suivant :Il existe p
quantités 03BB1
,03BB2,
..., ,qui
ont des valeurs déterminées enchaque point
intérieur ausystème, avant
lavariation,
etqui
sont variablesd’une manière continue
d’un point
aupoint voisin,
telles que l’on aitpour toute variation
qui vérifie
les conditions(3)
en toutpoint
de lasurface
Squi
limite lesystè/ne.
.V. - Troisième
partie
de la démonstration. 9. Nous admettons évidemmentl’hypothèse
suivante: :En aucun
point
de lasurface S, qui
limite lesystème,
aucune des condi-tions
(3)
n’est uneidentité,
ni uneconséquence
dequelques-unes
des autresconditions
(3).
Dès
lors,
nous pouvons étahlir le lemme suivant: :On peut
toujours choisir,
erzchaque point
de lcLsurface S,
q de valeursde telle sorte que l’on
ait,
en toutpoint
de lasurface S, l’inégalité
Tout
d’abord,
il est clair que l’on peut choisir lessystèmes (29)
de telle sortequ’en
aucunpoint
de la surface S les termes du déterminant & ne soient tousnuls,
sansquoi,
en cepoint,
les conditions(3)
seraient toutes desimples
identités.Supposons
maintenantqu’en
unpoint
de la surfaceS, quels
que soientles q systèmes (29),
le déterminant Q~ soitégal
à o, etqu’il
en soit de même de tousses mineurs d’ordre
(q - 1),
...,y’ -~- i), ~’
étant au moinségal
à i, tandis que l’on peut choisir les rsystèmes
de telle sorte
qu’un
des mineurs de C~, le mineurpar
exemple,
soit différent de o-aupoint
considère.De
quelque
manière que l’onchoisisse,
enchaque point
de la surfaceS,
lesystème
on aura, au
point considéré, l’égalité
car le
premier
membre de cetteégalité
est un mineur d’ordre(n -f- y
du déter-mi nant (D.
Cette relation est une relation linéaire et
homogène
entreLes coefficients de cette relation ne
dépendent
pas dusystème ~33~;
enfin lecoefficient de
~’r+, ~
r+, n’est pasnul,
car il n’est autre que le déterminant(32).
Si l’on observe que le
système (33)
estquelconque,
on arrive à la conclusion suivante :Tout
système
de valeurs dequi vérifie,
aupoint considéré,
les conditionsy vérifie aussi la condition
qui
estainsi,
en cepoint, conséquence
des rpremières.
Cette conclusion étant contraire à
l’hypothèse faite,
le théorème énoncé estdémontre.
10. Nous
désignerons
abréviativement lepremier
membre deInégalité (28)
parPrenons q
variationschoisies de telle sorte que
l’inégalité (3b)
soit vérifiée eu toutpoint
de la sur-face S. A la
quantité
II, elles donnentrespectivement
les valeurset à la
quantité 0,
les valeurs,
Prenons ensuite une variation entièrement indéterminée
Aux
quantités II, 0,
elle faitprendre
les valeursIIo,
Oo.Considérons
ensuite q quantités
h,,K2, ...., Kq, assujetties
seulell1ent à varier d’une manière continue d’unpoint
à l’autre dusystème
et àprendre,
enchaque
point
de la surfaceS,
les valeurs quedéterminent, grâce
àl’i néga lilé (3o),
leségalités
Considérons la variation
D’après
leségalités (36),
il est visiblequ’elle
vérifie les conditions(3)
en tousles
points
de la surfaceS;
elle doit donc vérifierl’égalité (28). Or, visiblement,
elle donne à la
quantité
fi la valeuret à la
quantité
e la valeurLes
égalités (36)
ont donc pourconséquence l’égalité
Évidemment,
on peut dire encore que leségalités (36) entraînent, quelle
quesoit,
sur la surfaceS,
la loi de variation desquantités
u,, ...,l’égalité
Déterminons,
enchaque point
de la surfaceS, les quantités
u,, ~,~, .. ,, uq par leséquations
ce
qui
estpossible, d’après l’inégalité (3n).
Ceséquations
donneront pour u,,~.~~, ..., ~.y des valeurs variables d’une manière continue d’un
point
à l’autre dela surface S et absolument
indépendantes
de la variation(35).
Moyennant
ce choix desquantités
~,~, ..., p.q,l’égalité (3~~
devientJe dis que cette
égalité exige,
enpremier
lieu, que l’onait,
en toutpoint
inté-rieur au
système
,Supposons qu’une
de cesquantités,
II, parexemple,
soit différente de o en unpoint
dusystème,
et, pour fixer les idées,imaginons qu’elle
y soitpositive.
Comme elle varie d’une manière continue d’un
point
à l’autre dusystème,
onpourra entourer le
point
~T d’un domaine d’étendue finieA,
intérieur ausystème,
et tel que I1, i
admette,
dans le domaineA,
une limite inférieurepositive
a.Soit £ la surface
qui
limiteA,
et B cequi
reste dusystème
entier Clorsqu’on
retranche le domaine A.
Les
quantités K,,
K~, ...,Kq
sontassujetties
seulement aux conditions sui-vantes:
I° Elles varient d’une manière continue d’un
point
à l’autre dusystème C ;
2" Leurs valeurs vérifient les conditions
(36)
en toutpoint
de la surface S.Pour les
déterminer,
il nous est loisibled’opérer
de la manière suivante : PourK~,
...,Kq,
nous choisissons(q
-i) quantités,
prenant sur S lesvaleurs ’ indiquées
et variant d’une manière continue à l’intérieur deC ;
pourKI,
nouschoisissons une
quantité,
prenant enchaque point
de S la valeurindiquée,
variantd’une manière continue dans
B,
et prenant, enchaque point
de lasurface S,
unevaleur
positive
arbitrairement choisie oc.Ce choix laisse encore indéterminée la valeur de Kten
chaque point
intérieurau domaine
A;
il fixe seulement cette valcur à la limite de ce domaine, Le choixindiqué
fixe la valeur de laquantité
Soit h la valeur absolue de cette
quantité.
Nous pouvons
maintenant, dans 1~., assujettir
K, aux conditions suivantes : Enchaque point
de lasurface £,
K,prend
la valeurpositive
a; enA,
K, estconstamment
positif
etprend
des valeurs assezgrandes
pour que l’on ait l’iné-~alité
.Alors on aura sûrement
ce
qui
est en contradiction avecl’égalité (3g).
l.fts
égalités
sont donc démontrées.L’égalité (39)
se réduit àSi l’on remarque maintenant que la variation
(35)
est une variation absolumentquelconque,
on arrive au théorème suivant: :Il existe q
quantités
1, 2, ..., , q,qui
ont des valeurs déterminées enchaque point
de lasurface
Squi
limite lesystème
avant la variation etqcci
sont
variables,
d’une manièrecontinue, d’un point à
l’autre de cettesurface,
telles que pour toute variation
I36
on ait
l’égalité
Il
suinta
dans cetteégalité,
deremplacer
les lettres il,0,
.... par lesexpressions quelles représentent abréviativement,
pour retrouverl’égalité (5).
Le théorème énoncé est donc démontré.