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Submitted on 1 Jan 1961
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Étude d’excitation de l’oxygène 16 par diffusion inélastique d’électrons
D.B. Isabelle, G.R. Bishop
To cite this version:
D.B. Isabelle, G.R. Bishop. Étude d’excitation de l’oxygène 16 par diffusion inélastique d’électrons.
J. Phys. Radium, 1961, 22 (10), pp.548-551. �10.1051/jphysrad:019610022010054800�. �jpa-00236497�
548.
ÉTUDE D’EXCITATION DE L’OXYGÈNE 16 PAR DIFFUSION INÉLASTIQUE D’ÉLECTRONS
Par D. B. ISABELLE (*) et G. R. BISHOP,
École Normale Supérieure, Laboratoire de l’Accélérateur Linéaire, Orsay.
Résumé.
2014L’étude du spectre des électrons diffusés inélastiquement par une cible d’eau nous a permis de vérifier l’existence d’une structure fine dans la résonance géante de l’oxygène 16.
D’autre part, nous avons mis en évidence une résonance double se produisant pour une énergie égale à deux fois celle de la résonance géante. Une analyse de la variation de la section efficace de ces diverses résonances en fonction du transfert de quantité de mouvement doit nous permettre d’assigner une multipolarité à chacune des transitions excitées.
Abstract.
2014We have examined the spectrum of electrons inelastically scattered from water
targets with emphasis in the région of excitation known as the giant resonance in oxygen. The result shows that the giant resonance is formed by two principal electric dipole transitions with excitation énergies and relative intensities in good agreement with theoretical estimates. We have also observed two bands of excitation at energies equal to twice the energies of the giant
resonance transitions. The results are analysed to give an expérimental form factor for these transitions which permits a multipole assignment.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 22, OCTOBRE 1961,
Les électrons et les photons interagissent avec
les noyaux de façon sensiblement identique et il est possible d’associer à chaque électron un spectre de photons virtuels [1].
Il est donc possible de provoquer des réactions électronucléaires équivalentes aux réactions photo-
nucléaires classiques (y, n) et (y, p). Or pour étudier
les réactions photonucléaires nous ne disposons que
F’m. 1. - Spectre des électrons diffusés sous un angle de 700 et ayant une énergie incidente de 150 MeV. La courbe
en bruit plein représente le spectre élastique calculé.
de faisceaux intenses de photons ayant un spectre continu d’énergie, tandis que l’accélérateur linéaire met à notre disposition un faisceau d’électrons
* Boursier de thèse du C. E. A.
ayant une énergie bien déterminée dans une bande étroite. De plus l’étude du spectre des électrons diffusés inélastiquement se fait avec précision à
l’aide d’un spectromètre ( fig.1).
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019610022010054800
549 Nous avons appliqué ,cette méthode à l’étude de
l’excitation de l’oxygène 16 et plus particuliè-
rement à celle de la résonance géante de ce noyau.
Dans- un précédent article (2) nous avons indiqué le dispositif expérimental et le déroulement des expé-
riences.
Nous avons maintenant un ensemble de résultats
expérimentaux dans la région de la résonance
géante (fig. 2). Ils montrent qu’il existe bien une structure fine présentant trois maxima respecti-
Frc. 2.
-Spectres montrant la structure fine de la réso-
nance géante pour quatre valeurs différentes du transfert de quantité de mouvement, pour 180.
1. Ei = 100 MeV, 0
=60°, q
=0,443 /-1.
2. Ei
=90 MeV, 0
=100°, q
=0,600 f-1.
3. Ei= 150 MeV, 0
=70°, q
=0,803 f-1.
4. Ei = .215 MeV, 0
=80°, q
=1,325 f-i.
vement à 22,6 MeV, 24,1 MeV et 25,7 MeV. Pour pouvoir déduire des résultats expérimentaux les
sections efficaces correspondantes à ces excitations il nous faut éliminer toutes les contributions corres-
pondantes au pic élastique et aux états excités ayant une énergie d’excitation inférieure à 22 MeV.
Nous avons déjà indiqué [2] quels étaient les
phénomènes physiques dont il faut tenir compte
pour calculer l’extension du pic élastique [3], les
calculs ont été faits avec un ordinateur IBM 650 et nous avons tenu compte du fait que notre cible
était constituée d’un mélange d’oxygène et d’hydro- gène. De plus, dans leg cas où les états excités de
basse énergie ont une section efficace importante,
nous avons tenu compte de l’extension vers les basses énergies des pics inélastiques correspondants.
Dans ces conditions les spectres calculés sont en
bon accord avec les spectres mesurés près des pics élastiques, tandis que pour les énergies finales basses, il peut y avoir des désaccords de l’ordre de 15 % au maximum. Il semblerait que ce désaccord
provienne d’erreurs. dues au dispositif expérimental (électrons de basse énergie diffusés par les parois
de la chambre de diffusion ou les abberrations du spectromètre), mais ce désaccord influence très peu
- ( 5 %) - la forme du spectre calculé dans le
.domaine d’énergie qui nous intéresse.
La décomposition des spectres dans la région de
la résonance géante a été faite de façon empirique
en tenant compte de la forme du pic élastique (fige 3). C’est de cette décomposition que provient
FIG. 3.
-Exemple de décomposition d’un spectre détaillé.
180. Décomposition de la résonance géante.
Eo = 90 MeV e==100o.
la principale source d’erreurs dans nos mesures,
erreurs que nous estimons être au total de 25 %.
Les sections efficaces inélastiques ainsi mesurées
sont corrigées pour tenir compte des phénomènes
d’émission de photons virtuels (correction de Schwinger) ainsi que des émissions de- photons
réels et de la dispersion d’énergie (Landau strag- gling) à la traversée de la cible. Pour analyser nos
résultats nous définissons, pour chaque niveau et
pour chaque valeur du transfert de quantité de mouvement, q un facteur de forme F(q) [4] donné
par
6egp représentant la section efficace expérimentale
.
et am la section efficace théorique pour un noyau
1
point sans spin. Nous donnons sur la figure 4 la
variation de F2(q) en fonction de q, nous voyons
que les deux niveaux à 22,6 et 25,7 MeV varie de façon sensiblement équivalente, tandis que le ni-
veau intermédiaire à 24,1 MeV varie différemment.
Pour déterminer le caractère électrique ou magné- tique de cette transition nous avons utilisé le fait que :
..
-
pour une transition électrique
-
pour une transition magnétique
Cette différence apparaît quand on fait la som-
mation de l’élément de, matrice correspondant sur
les spins des états initiaux et finaux [4]. Nous
FIG. 4.
-Variation du carré du facteur de forme en fonc- tion du transfert de quantité de mouvement, pour ieO.
Courbes :
1) 1,65 X 10-2 Jj[1,05:Alj3 q] + 1,5 X 10-3 J2 [j 05-4 1/3 q]
2) 1,38 X 10-2 J2 [1,05 Ai/3 q]
3)
5,17 10-3 J2 0 [1,05 A 1/3 q] 2 01 X 10-2’Jf[1,06 Al/3 q].
5 , x 7 x x 0-3 Jg [x , 05 A 1/3 q] + 2 , 0 1 x x 0- 2 Jf [x , 0 6 A 1/3 q] .
avons donc mesuré la section efficace pour la même valeur de q obtenue à des angles différents (800 et 1200) par variation de l’énergie incidente. Ceci nous a montré que l’état à 24,1 MeV était de même
caractère que les deux autres qui sont des transi- tions électriques.
Pour assigner un ordre de multipolarité à ces
transitions nous avons admis avec Schiff [4] que le facteur de forme d’une transition d’ordre 1 est pro-
portionnel à la fonction sphérique de Bcssel de
même ordre. Le résultat de cette comparaison
montre que : le niveau à 22,6 MeV correspondrait
à la superposition d’une transition électrique dipo-
laire et d’une transition électrique monopolaire ;
le niveau à 24,1 MeV semble être la superposition
d’une transition électrique monopolaire et d’une
transition électrique quàdrupolaire ; le niveau à
25,7 MeV serait électrique dipolaire uniquement.
D’autre part, Fallieros et coll. [5] ont démontré
que pour la résonance géante dipolaire excitée par
Fic. 5.
-Comparaison des résultats expérimentaux avec
les calculs théoriques de Fallieros et aL, pour 160.
Pour q donné, IFin 12
_1Flel crine]/OEel-
FIG. 6.
-Spectres montrant l’existence de deux réso-
nances entre 40 et 50 MeV, pour 160.
Courbes : 1) Eo = 150 MeV, 0 = 15°, q
=x,00 f-1.
2) Eo = 150 MeV, 0
=900, q = 0,83 f-1.
3) Eo = 150 MeV, 0
=70°, q = 0,68 fw.
4) Eo = 100 MeV, 0
=60-, q = 0,44 f-1.
les électrons le facteur de forme inélastique était égal à q fois le facteur de forme élastique pour le même transfert de quantité de mouvement. Nous
avons porté sur la figure 5 la courbe donnant la
variation de ce facteur de forme théorique ainsi
que les points expérimentaux que nous avons obte- nus.
°