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Étude de la résonance géante du Ca40 par diffusion inélastique d’électrons
J.P. Perez y Jorba, H. Nguyen Ngoc
To cite this version:
J.P. Perez y Jorba, H. Nguyen Ngoc. Étude de la résonance géante du Ca40 par diffusion inélastique d’électrons. J. Phys. Radium, 1961, 22 (10), pp.551-554. �10.1051/jphysrad:019610022010055101�.
�jpa-00236498�
L’étude détaillée des spectres d’électrons diffusés
( fig, 1) nous a permis de mettre en évidence l’exis-
tence d’une résonance double à deux fois l’énergie
de la résonance géante. Cette résonance corres- pondrait à la deuxième composante de Î’o8cillateur harmonique qui prévoit soit une transition mono-
pole électrique soit une transition électrique qua-
drupolaire. Une analyse en facteur de forme iden-
tique à celle que nous avons faite dans le cas de la résonance géante nous a montré que ces deux réso-
nances semblent bien être dues à la superposit,ion prévues par la théorie.
BIBLIOGRAPHIE
[1] DALITZ (R. H.) et YENNIE (D. H.), Phys. Rev., 1957, 107, 1598.
[2] ISABELLE (D.) et BISHOP (G.), C. R. Acad. Sc., 1960, 521, 697.
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[5] FALLIEROS (S.), FERRELL (R. A.) et PAL (M. K.),
Nuclear Physics, 1960, 15, 363.
ÉTUDE DE LA RÉSONANCE GÉANTE DU Ca40 PAR DIFFUSION INÉLASTIQUE D’ÉLECTRONS
Par J. P. PEREZ Y JORBA (*) (**) et H. NGUYEN NGOC (*),
(*) Laboratoire de l’Accélérateur Linéaire, Orsay.
(**) Faculté des Sciences de Bordeaux.
Résumé. 2014 La résonance géante du 40Ca a été étudiée par diffusion inélastique d’électrons.
Une structure de la résonance a été observée, en accord avec des prédictions théoriques. La valeur
de la section efficace pour l’absorption photonucléaire, intégrée sur la région de la résonance géante,
a été déterminée en utilisant la méthode des quanta virtuels.
Abstract. 2014 The giant resonance in Ca40 has been studied by inelastic electron scattering.
Structure in the resonance has been observed in agreement with theoretical predictions. The
value of the cross-section for photonuclear absorption, integrated over the region of the giant
resonance has been determined using the method of virtual quanta.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 22, OCTOBRE 1961, PAGE 551.
Introduction. -- La diffusion d’électrons de haute énergie sur des noyaux s’est révélée un excel- lent moyen d’étude des réactions photonucléaires
et en particulier des résonances géantes [1], [2], [3].
Une structure de la résonance géante a même pu être mise en évidence dans le cas de 160 [3]. Une
étude semblable a été entreprise ici sur le 4°Ca, dans
le but de mettre en évidence la résonance géante,
de déterminer éventuellement une décomposition
en pics de différentes énergies, d’évaluer les sections efficaces correspondantes de photodésintégration et d’appliquer les règles de somme à ces sections effi-
caces.
Description des méthodes expérimentales. - On
a utilisé le faisceau d’électrons produit par l’accélé- rateur linéaire d’Orsay à des énergies de 120, 150 et
180 MeV. La résolution instrumentale obtenue
dépend de 3 paramètres : 1Q la définition du fais-
ceau qui dans cette expérience a toujours été prise égale là 0,2 % ; 2° le « straggling » dans la cible qui
introduit un élargissement fonction de l’épaisseui
de la cible et de l’angle qu’elle fait avec le faisceau, élargissement qui a varié de 100 à 200 keV suivant
les circonstances expérimentales, 3° la largeur de la
fente à la sortie du spectromètre qui correspondait
à une dispersion de 0,2 %.
Le dispositif expérimental est similaire à celui
décrit ailleurs [4]. On a utilisé des cibles de Ca na-
turel où la proportion de 4°Ca est 97 %. Les résul-
tats seront donnés pour le Ca naturel. Lps cibles étaient des plaques de Ca de 1, 2 ou 3 mm. Deux types de cibles étaient utilisés. Elles étaient soit aluminisées en surface avec un dépôt d’aluminium de l’ordre de quelques microns, soit placées dans
une enceinte sous vide, les parois de l’enceinte tra- versées par le faisceau étant constituées par des feuilles d’aluminium de 12 microns d’épaisseur.
Analyse des données. - On a tracé des spectres
d’électrons diffusés à 3 énergies et plusieurs angles.
Pour chaque spectre, on trace d’abord une courbe générale où l’on mesure le taux de comptage en
fonction de l’énergie des électrons diffusés que l’on fait varier de l’énergie maximum (pic élastique) jusqu’à une énergie minimum de 20 MeV. Ensuite
on s’attache à étudier avec précision la région cor-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019610022010055101
respondant à des énergies d’excitation de 14 à 25 MeV.
Pour l’interprétation des données, on doit pro-
-céder à certaines corrections ; on doit soustraire certains effets qu’on peut grouper sous le nom de
« queue radiative ». Ces effets sont de trois types : a) rayonnement pendant la diffusion ; b) rayon- nement avant ou après la diffusion ; c) diffusion
électron-électron avant ou après la diffusion nu-
cléaire.
La diffusion peut laisser le noyau dans le même état (diffusion élastique). On obtient alors la « queue
radiative » du pic élastique. Le noyau peut aussi
être excité durant le processus. On obtient alors la
« queue radiative » du pic inélastique correspondant.
On sait calculer la queue radiative correspondant
au pic élastique [5]. Ces calculs peuvent être éten-
dus aux queues radiatives inélastiques [6], [7].
Une fois obtenues les sections efficaces d’élec-
tro-désintégration, on peut passer aux sections efficaces de photodésintégration par la méthode du spectre de photons virtuels de Weizsàcker et
Williams. La section efficace différentielle d’électro-
désintégration peut s’écrire
où d 2 ae E k 6 l est -la section différentielle
d£2 dE
( o t>>
) est la sectioncorrespondant à la diffusion d’électrons d’énergie
initiale Eo sous l’angle 0 avec une énergie finale
E = Eo - kt dans une bande d’énergie dE et
dans l’angle solide dû.a.,(kt) est la section efficace pour l’absorption nucléaire d’un photon équivalent d’énergie kf. t est l’ordre multipolaire de ce photon.
Dalitz et Yennie [8] décomposent le spectre de photons virtuels en composantes longitudinales et composantes transversales : z
Barber et al. [9] donnent pour des transitions
électriques d’ordre 1.
’
po et p sont les quantités de mouvement initiale et
finale de l’électron. k est le transfert de quantité
de mouvement (tritransfert)
La fonction F représente un facteur de forme correspondant à l’extension finie de la densité de transition nucléaire. On a utilisé pour F des expres- suions différentes de celles de Barber obtenues en
faisant un développement en ordres partielles de l’opérateur de transition [10]. Ceci donne pour des transitions électriques :
où jt est la fonction de Bessel sphérique d’ordre l,
r >2 est le rayon carré moyen :
Résultats. - Le calcul des « queues radiatives »
nécessite la connaissance précise des facteurs de
forme, en particulier du facteur de forme élastique,
la « queue radiative élastique o ayant généralement
la contribution la plus importante.
Le carré du facteur de forme F2 peut être défini comme le rapport de la section efficace différentielle
élastique ou inélastique qu’on considère, à la sec-
tion efficace différentielle élastique pour la même
énergie initiale d’électrons et pour un noyau ponc- tuel. En approximation de Born, le facteur de forme ne dépend que d’un paramètre q transfert d’énergie quantité de mouvement (quadritransfert).
Dans le cas du 4°Ca l’approximation de Born n’est
pas suffisante, on doit utiliser une analyse en dépha-
sage. Crannel et al. [11] ont mesuré la section efI’i-
cace élastique à une énergie de 183 MeV et à
4 angles. Ils ont interprété les résultats expéri-
mentaux à l’aide d’un modèle de Fermi à deux pa- ramètres pour la densité de charge et un r > de
3,64 f. Ce genre de calculs a été étendu à 4 énergies 80,120,150, 180 MeV [12].
Les résultats cités ci-dessus ainsi que les résul- tats expérimentaux obtenus dans cette expérience
ne permettent pas encore de calculer les « queues radiatives » pour toutes les énergies d’électrons émergents. Néanmoins, on peut calculer la « queue radiative élastique » pour des énergies d’excitation de 0 à 25 MeV, c’est-à-dire dans une région cou-
vrant la résonance géante.
Nous avons mis en évidence la résonance géante
du 4°Ca pour tous les spectres étudiés (fig. 1) à une énergie d’excitation du maximum de la résonance
correspondant à celle trouvée en réaction photo-
nucléaire [13]. Sur tous les spectres, on a trouvé un pic correspondant à l’état excité à 3,8 MeV et un
autre pic aux alentours de 6,5 MeV. On observe
aussi vers 40-45 MeV une excitation pouvant corres- pondre à une transition monopolaire.
553
La région de la résonance géante a été étudiée en
détail. Une structure a été mise en évidence (fig. 2
et 3), mais sur la plupart des spectres cette struc- ture est très faible et son étude demande une grande précision statistique.
FIG. 1.
On1trouve ainsi les lignes à 15,2 MeV, 17 MeV,
18 MeV, 19,2 MeV et 20,5 MeV. La structure de la
résonance géante a été prévue théoriquement [14] à
l’aide d’un modèle d’interaction particule-trou. Les énergies et intensités des différents dipôles sont
données pour deux types d’interaction différents.
Pour l’interaction la plus vraisemblable, le mélange
de Soper, on a :
Énergies 10,2 12,9 13,4 15,4 16,8 17,8 19,2 20,6 Intensités 0 0 0 0 - 1 0 55 44
Les deux dernières lignes semblent donc coïncider
avec deux des lignes expérimentales. Il est possible
que toutes les lignes expérimentales ne corres- pondent pas à des dipôles électriques. En parti-
culier en dessous de 17 MeV, on peut s’attendre à l’existence d’octupoles [15]. Des expériences sup-
plémentaires seront réalisées pour tenter une ana-
lyse en facteur de forme de chacun des niveaux.
L’analyse en photons virtuels permet de déter-
miner l’ordre de grandeur de la section efficace
phot,onueléairef a-t
dkr intégrée sur un domained’énergie de 8 MeV dans la région de la résonance géante.
On obtient pour un transfert d’énergie-impulsion
La règle de somme
pour J Gy dk,
intégrée surtoutes les énergies de photons donne :
où x est la contribution de la force d’échange. Si on prend x = 0,3 pour 4°Ca, on trouve’ -
L’accord est raisonnable si l’on tient compte du fait que les résultats expérimentaux corres- pondent à,une intégration sur une région de 8 MeV
seulement.
D’autre part, on peut avoir une contribution
FIG. 2,
FIG. 3.
expérimentale de lignes ne correspondant pas à des
dipôles. Ceci pourrait expliquer le léger accrois-
sement en fonction du transfert. Il est connu en
effet que l’intensité d’un octupole ou d’un quadru- pôle croît, en fonction du transfert, plus vite que
celle d’un dipôle.
Nous remercions M. le Professeur Halban, Di-
recteur du Laboratoire de l’Accélérateur Linéaire, le ,Commissariat à l’Énergie Atomique et tous les
travailleurs du Laboratoire d’Orsay. M. Bishop a suggéré le problème et nous a prodigué de précieux
consails. Qu’il trouve ici l’expression de notre
reconnaissance. M. Round et son service nous ont
grandement aidés dans la préparation des cibles.
. BIBLIOGRAPHIE
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