FACULTÉ
DEMÉDECINE
ET DEPHARMACIE
DEBORDEAUX
A.IST 3ST ÉE 1902-1903
CONTRIBUTION A L'ETUDE
DE
N° 84
ru n 11 ri
DU NASO-PHA11YNX
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenue publiquement le 28 Janvier 1903
Emile-Gratien-Julien MIGNARD
INTERNE A L'HOPITAL MUNICIPAL DE BORDEAUX Né à Brest(Finistère), le 1erfévrier 1878.
de laTliès
MM. MORACHE, professeur... Président.
LANELONGUE, professeur.
DUBREUILH, agrégé }Juges.
MOURE, ch. decours.
6Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE Y. GADORET
17, RUE POQUELIN-MOLIÈRE, 17 1903
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. de NABIAS Doyen. | M. PITRES Doyen honoraire.
PROFESSEURS
MM. MICÉ )
DUPU Y Professeurshonoraires.
MoUSSOUS )
MM.
r, . , ( PICOT.
Clinique interne < PITRFS
ri. . (DEMONS.
Cliniqueexterne
j
laNELONGUE.Pathologieetthérapeu¬
tiquegénérales VERGEE Y.
Thérapeutique ARNOZAN.
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Anatoniiepathologique COYNE.
Anatornie CANNIEU.
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histologie VIAULT.
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Médecinelégale MORAC1IE.
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maladies des enfants. A.MOUSSOUS
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section du médecine (Pathologie interneetMédecine légale).
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COURS COMPLÉMENTAIRES : Clinique desmaladies cutanéesetsyphilitiques MM
Clinique desmaladiesdesvoies urinaires
Maladies du larynx, desoreilleset du nez.
Maladies mentales Pathologie externe Pathologie interne Accouchements Physiologie Embryologie Ophtalmologie
Hydrologieetminéralogie
Le Secrétaire delaFaculté
Pardélibérationdu 5 août 18"9, laFacultéaarrêtéquelesopinions émisesdans Juf
sont présentées doivent être considéréescomme propres à leursauteurs,et quelle
donner ni approbationni improbation.
dubreuilh.
pousson.
moure.
régis.
denuce.
RONUOT.
ANDERODIAS.
pachon.
princeteau.
lagrange.
carles.
LEMAIRE.
A MA TANTE RIVIÈRE
Vous m'avez servi de mère, j'ai pour vous l'affection d'unfils.
A MON ONCLE Louis GOUFFÉ
Capitaine de frégate enretraite, Chevalierde laLégiond'honneur.
En souvenir de ce qu'il afait, de ce qu'il aurait pu faire pourmoi.
A mes meilleurs Amis, mes Frères,
Emile FRENEE, Lieuten. d'Infant, coloniale, Cheval, de laLégiond'honneur.
Docteur Victor
SÉGALEN,
Médecin de la Marine.Docteur Georges VARENNE, Médecinde la Marine.
L'amours'impose,la famillenousestimposée,
l'amitié seule peutêtrechoisie.
E. M.
A Monsieur le Docteur William
DUBREUILH
Professeuragrégé àlaFaculté deMédecinede
Bordeaux,
Chargé du cours des maladies syphilitiques et
cutanées,
Médecin desHôpitaux, Officier del'Instructionpublique.
A Monsieur le Docteur MOURE
ChargéducoursdeLaryngologie,d'Otologieetde
Rhinologie
àla Faculté deMédecinedeBordeaux.
/I mon Président de thèse,
Monsieur le Docteur G. MORACHE
Professeurde Médecine légaleàla Faculté deMédecine deBordeaux,
Commandeurde laLégion d'honneur,Officierde l'Instructionpublique, elc
Membre associé national del'Académie demédecine.
Les dettes de reconnaissance ne s'acquittentjamais
complète¬
ment etlescirconstances où l'on peutdonnerunléger
acompte
sont toujours beaucouptroprares.
Nous n'aurions garde de lais¬
seréchapper l'occasion que nous
fournit notre thèse inaugurale
pour dire, à tous ceux
qui
nousont comblé de bienfaits,
unaffectueux et sincère merci.
Nous considérons comme un devoir de mettre en tcte de ce
premier travail,lesnomsdes maîtres
qui
parleurs conseils, leurs
leçons,leurs exemples de chaque jour,nous
ont aidé à franchir
leséchelonsqui mènentaudoctorat,
bien mieux,
nousont appris
àsoulager parfois la souffrance
humaine.
Depuis cinq ans que nous
suivons les
coursde M. le profes¬
seur Morache, notre admiration pour le maître
n'a fait
que s'accroître, et ses causeries si pleines d'intérêtresteront
commeun des plus grands charmes de notre
vie d'étudiant. Nous le
remercions ici pour son bienveillant
accueil
etl'empressement
qu'il a mis à accepter la présidence
de
cettethèse.
Notre très vive sympathie, doublée
d'une reconnaissance
sans bornes,vatoutnaturellementàM. leprofesseuragrégéDubreuilh,
dont nous sommes l'interne à l'Hôpital
municipal. En maintes
circonstances nous avons pu voir qu'à côté
du savant il
yavait
aussi l'homme de cœur délicat; nous souhaitons que les
événe¬
mentsnous permettent unjour de
lui
prouvernotre vive grati¬
tude.
Nous assurons aussi de notre entier dévoûment notre autre
chef de service, M. le Dr Lauga, chirurgien en
chef de l'Hôpital
Saint-Jean.
A la clinique
d'oto-rhino-laryngologie,
nous avonstrouvé
1accueil le plus sympathique. La
facilité
aveclaquelle
onpeut
sYinstruire, les leçons autorisées du D1' Moure, nous
ont donné
— 12 —
l'idée d'approfondir aussi longtemps que nous le pourrons,cette intéressante spécialité. Merci au maître, merci à son chef de cli¬
nique le Dr Brindel, aux D's Dupont et Àntin assistants, dont
nous avons pu apprécier l'obligeance.
Que M. le Doyen de la Faculté de médecine, M. de Nabias,
MM. les professeurs Lanelongue, Pitres, Arnozan, Le Dantec, Ferré, Lagrange, Boursier, Pousson, Régis, reçoivent les hom¬
mages de notre reconnaissance pour leurs savantes leçons.
Enterminant, unissons dansunchaleureux souvenir les noms aimés de nos amis intimes, Emile Frenée, Dr Y. Ségalen, Dp G.
Yarenne, Dr H. Piouffle. Le milieu ayant une influence énorme
sur l'homme, neleur dois-je pas beaucoup ce queje suis?
CONTRIBUTION A
L'ÉTUDE
LA SYPHILIS TERTIAIRE
DU
NASO-PHARYNX
INTRODUCTION
Le naso-pharynx étant le carrefour où
débouchent
àla fois le
pharynx buccal et les fosses nasales, deux des organes quallec-
tionne tout particulièrement la syphilis quand elle
vieillit, il est
logique de supposer que ce carrefourlui aussi doit participer
pour sonpropre compte à la prédilection
du tertiarisme
pourles deux conduits voisins. Et nous voyons en effet,
d'après
une statistique de Fischenicli portant sur 235 casde syphilis des
oreilles, du nez etde la gorge observés par lui
dans
cesquinze
dernièresannées, l'auteurconstater48 fois l'existence de
lésions
tertiaires dans le rhino-pharynx. Ces chiffres
cependant
nous paraissent encore être beaucoup trop faibles.Si l'on
penseà la
difficulté du diagnostic de ces ulcères « larvés », comme
les
— 11 —
appelait Fournier, si l'on songe que clans la majorité des cas d'autres manifestations spécifiques concomitantes, et celles-là apparentes, imposent un traitement guérisseur de ces lésions
visibles et de celles qui ne le sont pas, on comprendra combien
souvent passe inaperçue aux yeux du médecin la syphilister¬
tiaire du naso-pharynx.
C'est pour apporter notre contribution à l'étude de cette question, encore assez mal connue, que nous avons entreprisce travail sous les auspices du D1' Moure. Puisse-t-il attirer l'atten¬
tion sur une affection qu'il est de la plus haute importance de diagnostiquer rapidement,sous peine des plusgravesdésordres.
Notre travail comprendra cinq chapitres.
Dans le premier chapitre, nous passerons en revue les diffé¬
rentesformes anatomo-pathologiquesquepeutrevêtir lasyphilis naso-pharyngienne,ses sièges préférés,et lesraisons qui parais¬
senten expliquer l'étiologie.
Le chapitre II seraconsacré à l'étude des symptômesquimet¬
tront sur les traces du diagnostic.
Celui-ci, ainsi que le diagnostic différentiel des affections à symptomalologie parallèle, fera l'objet de notre chapitre
III*.
Les complications seront étudiées au chapitre IV, et nous terminerons par quelques considérations personnelles sur
la
prophylaxie des accidents tardifs de la syphilis, suivies dutrai¬
tement à appliquer; ce sera notre chapitre V.
Enfin viendront les conclusions.
CHAPITRE PREMIER
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. ÉTIOLOGIE
Laquestion de la syphilis
tertiaire localisée
aunaso-pliarynx
n'ajamais fait, à notreconnaissance, l'objet
d'un travail spécial
(c'est du moins ce que nous permettent
de conclure
nos nom¬breuses recherchesbibliographiques), mais cette
atfection, aussi
vieille que la syphilis elle-même, n'avaitpas
échappé
àla
saga¬cité des syphiligraphes.
Au temps où la. rhinoscopie postérieure
était inconnue, il
devenait extrêmementdifficile, pour ne pas
dire impossible, de
constater sur le vivant des lésions dans un organe tel que le
cavum. Ce n'est que quand la maladie
avait progressé, s'était
étendue aux parties avoisinantes, était devenue
visible,
quel'on
pouvait supposer le mauvais état du
rhino-pharynx. Bien
sou¬vent même le diagnostic était encore plus
tardif et l'autopsie
venait seule expliquer des accidents inconnus
dans leur
cause.C'est surtout au moyen du miroir rhinoscopique que,
de
nos jours, on peut réellement se faire une idée de cequ'est la
syphilis tertiaire du naso-pharynx au point
de
vueanatomo- pathologique,
les différents caractères qu'elle peutrevêtir, les
stadesde sonévolution et les endroits exactsde sonsiège.
Les trois formes sous lesquelles se
manifeste le syphilome
sont:1°Lessyphilides ulcéreuses;2° Les
syphilides
gommeuses;3°Lesinfiltrations gommeuses diffuses.
1° Syphilides ulcéreuses. Cegenre de lésions ne
diffère
pasici
dece qu'il est ailleurs. Ce sont simplement
des ulcérations qui
succèdent àungonflementhyperhémique
de la
muqueuse,nen¬tamant que superficiellement la couche dermique,
s'étendant
— 16 —
assez en surface, présentant des bords peu marqués, un fond jaunâtre recouvert de croûtes ou d'enduits pultacés.
Il est très rare de trouver dans lenaso-pharynx des syphilides
ulcéreuses développées primitivement; presque toujours elles accompagnent l'une des deux autres formes que nous allons
maintenant décrire.
2° Syphilidesgommeùses. Ellesse présentent sousdeux formes
très distinctes : La gomme circonscrite et l'infiltration diffuse
en nappe. Cette dernière variété, sur laquelle nous n'insisterons
pas parce qu'elle est identique dans son évolution aux gommes de tous genres, ressemble, à la période ulcérée, aux syphilides
décrites plus haut. Son mode de formation, la profondeur un peu plus grande des lésions serviront à la différencier.
La gomme circonscrite consiste en une tumeur ordinairement
de petit volume, isolée, développée dans la muqueuse et évo-,
luant lentement. Tout d'abord solide, elle finit pars'ulcérer et
aboutit à une perte de substance de la couche muqueuse du
derme.
Il est exceptionnel de pouvoir suivre toutes les phases du
dé¬
veloppement decepetit néoplasme,car dans lamajoritédescas,
le malade; ne s'inquiète guère de cette gêne légère qu'il occa¬
sionne, gêne qui nedevient vraiment douleur qu'après la fonte.
Lagommecirconscrite ulcérée revêtun aspecttrès
caractéristique
qu'il suffit d'avoir vu une fois pour se le rappelerensuite. La.
plaie est généralement de forme circulaire, très creuse dans
le
derme qu'elle entame profondément. Ses bords sont
découpés
dans une espèce d'aréole dure, infiltrée, rouge, saillante, qui
borde complètement l'ulcère. Le fond de cecratère est
jaunâtre,
bourbillonneux, rappelantun peu la cavité d'un
furoncle vide
de son contenu. Souvent aussi un enduit diphtéroïde
tapisse le
fond et les bords.
La gomme circonscrite du naso-pharynx peut se
localiser
surla voûte, la paroi postérieure, et surtout la face
postérieure du
voile du palais. Dans cette dernière région il n'est pasrare
de
voir le processus inflammatoire gagner la partie
antérieure et
amener une communication entre l'arrière-cavité des fosses
— 17 —
nasales et la bouche, occasionnant des troubles graves dans la phonation et
la déglutition.
3°Vinfiltration gommeuse
diffuse,
encoreappelée
parFour-
nier gomme sous-muqueuse, est
de
toutesles formes de la
syphilistertiaire du naso-pharynx
celle
queTon
ale plus
sou¬ventl'occasion de rencontrer au coursde l'examen. Son histoire
se confond dans la plupart des cas avec celle
des
gommescir¬
conscrites. Ordinairement, en effet, l'infiltration gommeuse dif¬
fuse débute par de petites tumeurs évoluant chacune pour son propre compte, mais au lieu de garder le caractère
de circons¬
crites, d'isolées, les lésions continuent às'accroître de proche en
proche, s'entourent de rhagades profondes, et l'on a
alors
l'aspect suivant : un ou deux cratères plus ou moins profonds,d'où partent des ulcérationss'irradiant vers les régions
voisines,
trompes, parois postérieures du pharynx, etc.
L'observation suivante est un cas typique de l'infiltration
gommeuse diffuse.
Observation I (personnelle).
Recueillie à la clinique delaryngologie.
Marcelin L...,37ans,hommed'équipe, vientconsulter, le 3novem¬
bre, parcequ'il lui est presque impossible de respirerpar la narine
gauche.
Lesantécédentshéréditaireset collatéraux n'offrent rien de par¬
ticulier: son père, sa mère, ses deux frères, se sont toujours bien
portés.
^°icicequenousoffrent sesantécédentspersonnels :Toujours en excellentesanté jusqu'en 1899, il aurait ressentiau mois de mai de
cetteannée, à lasuite de violents efforts, une douleur dans le testi¬
culegauche, qui devient rouge, douloureux et surtout très dur. Cet
état detuméfaction rétrocède peu à peu mais dure cependantjusqu'à
1 année dernière. A peine la région testiculaire était-elle guérie qu'à
s°a tour la région carotidienne gauche devint douloureuse, se tuméfia, seramollit ets'ulcéra enfin spontanément,donnant issueà
Mignard 2
— 18 —
un peu de pustrès épais. Duranttoute
l'évolution de
cephénomène,L... était en proie à deviolents maux de tète continuels dont l'in¬
tensitél'empêchait mêmede reposerla nuit.Depuiscetteépoque éga¬
lementson auditionabeaucoupbaissésanscependantqueles oreilles
aientsuppuré et qu'il ait ressenti la moindre douleur dans ces orga¬
nes.Nous devons noterenoutrelaparticularitésuivante.Lasécrétion
nasalea tellement augmenté qu'elle oblige le malade àsemunir de
deuxmouchoirs. Pasdepus,pas de sang. Crachottementsincessants
etraclage del'arrière-gorge. Peudedyspliagie. L...
s'est marié
en1891.
Les premières grossesses de sa femmese sont
terminées respective¬
mentpar des fausses couches de 8 mois, 5 mois et 3
mois; 2
accou¬chements à terme suivent. Il nie cependant tout antécédent syphi¬
litique. Nous avons remarqué, chezl'un de ses
enfants, très cliétif,
n'ayant pas, à 18 mois, de cheveux sur la tête, une
dentition d'Hut-
chinson, très caractéristique.
À l'examen, onconstate, dansle cornetmoyen etdans
l'infundibu-
lum, une dégénérescencepolypoïde. Les deux
narines sont pleines
de pus. La diaphanoscopie et laponction
des deux sinus maxillaires
donnent un résultat négatif.
Le 15 novembre, M. Brindel pratiquel'extirpation des
dégénéres¬
cences du cornet moyen. On peut alors constaterdans
la fosse nasale
gaucheuneulcération fongueusedont
faisait partie la dégénérescence
polypoïde. L'examen du naso-pharynx,
qui n'avait
pasété fait dans
la séance précédente, donne les résultats suivants :
Puen dans le
pharynx buccal; toutefois,enfaisant prononcer
fortement la voyelle
A, on aperçoit,sur laparoi postérieure du pharynx, à
la partie laté¬
rale gauche, l'extrémité inférieured'une
ulcération qu'on suit avec
le miroir surla paroi postérieure gauche du
naso-pharynx jusquà
l'orificechoanal du même côté, en partie obstrué par le
gonflement
dupourtour de l'ulcération. A l'union de la
paroi postérieure avec
lavoûte, ulcération cratériforme.
L'ulcération s'étend également autour du pavillon
de la trompe
d'Eustache, qui lui-même est ulcéré et bourgeonnant.
Lamotilité du voile est normale, pas le moindre
épaississement
de sa paroi.
Lemalade a encore une otite catarrhale à gauche et
la pad'e
— 19 —
supérieuredu tympan tombe en avant parsuite des efforts que
le
malade faitpour se moucher.
En présence de ces lésions, le Dr Moure n'hésite pas à poser le diagnostic de syphilis tertiaire du naso-pharynx et donnele traite¬
ment spécifique que le malade n'avaitjamaisencore suivi :
Biiodure deHg 0 gr. 15
Kl 15
Excipient 300
Deux cuillerées à soupe parjour.
Le 17 novembre : le malade revient h la consultation, où nous l'examinons. Sous l'influence du traitement, l'ulcération a diminué dans de très notables proportions. Quelquescroûtelles et desgrains
de tabacà priser qui se trouvent dansle naso-pharynx sont enlevés
par une douche nasale.
Le 4 décembee : Le malade revient à laconsultation guéri de toute lésion du cavuip. Continuation du traitement.
Cette classification quelque peu théorique dusvphilome naso-
pharyngienne présente pastoujours des caractères aussi nette¬
menttranchés : les trois formes se combinent fréquemment, et
la distinctiondevient pour ainsi dire impossible.
Quoiqu'il en soit, et quelque forme anatomo-pathologique
que revête l'infiltration gommeuse, elle est constituée par une
poussée de globules blancs localisée en un point de la mu¬
queuse qu'elle soulève. Que cette poussée continue à évoluer
et seront alors constituées les trois périodes cXinfiltration, de
l'amollissement et à1ulcération... Dans le chapitre II, nous ver¬
rons pourquoi c'est surtout à la période d'ulcération que vient
consulter le malade.
★
* *
ftien quenous
n'ayons pas ici la prétention de vouloir
établir
les lois d'une diathèse dont la règle est de ne pas en avoir, il
était intéressant de se demander pourquoi la syphilis
tertiaire
— 20 -
aime à se réfugier dans le naso-pharynx, pourquoi unvérole, qui avait de sérieuses raisons de se croire guéri depuisde lon¬
gues années peut-être, faisait un beaujour, sans raisons appa¬
rentes, une gomme du cavum.
Une des premières raisons qui doivent être mises en relief
dans l'étiologie de cette affection, c'est celleque pourla première
fois MM. Moure et Raulin ont signalée en 1891 dans la Revue
hebdomadaire de laryngologie. Voici comment s'exprimentces auteurs :
« Les groupes lymphoïdes de la cavité naso-pharyngienne
» sont aussi mis en cause à la période tertiaire et jouent un
» grand rôle dans la genèse des ulcérations tertiaires de l'espace
» rétro-nasal. C'est dans la glande de Luscka que se dévelop-
» pent en premier lieules ulcératious spécifiques de la voûte
du
» pharynx qui arriventjusqu'à la perforer et à pénétrer
dans la
» cavité crânienne. C'est dans les glandes folliculeusesde laface
» postérieure duvoile du palais que se fait audébut
l'infiltration
» gommeuse qui doit aboutir plus tard à l'ulcération et à
la
per-» foration de cet organe ».
Par ordre d'importance, après cette première raison
d'ordre
anatomique, nous devons signaler comme facteur
étiologique,
l'insuffisance ou même l'absence complète de traitement
spéci¬
fique antérieur. Toutes nos observations sont
là
pourtémoigner
de ce que nous avançons. Nous ne saurions donc trop
insister
sur sa valeur.
Que ce manque de traitement vienne de la
bonne foi da
ma¬lade quise croit guéri ou même chez qui les
accidents initiaux
ont passé complètement inaperçus, comme cela
arrive très fré¬
quemment, tout particulièrement chez la femme,
le résultat est
le même. La vérole est une maladie à cycle
indéterminé
qui ne perd jamais ses droits. Durant de longues années,quarante ans,
cinquante ans et même davantage, elle
tiendra dans
sesgriffes
sa victime; le seul moyen de lui échapper, c'est
de
semettre
sous la garantie, pastoujours efficace d'ailleurs,
d'un traitement
spécifique rigoureux.
Nous ne devons pas oublier non plus que, par sa
position, le
- 21 —
rliino-pharynx esl en bulle aux
Iraumalismes de l'air et des
poussièresqu'il peut contenir. Passant dans les fosses nasales
avecune force pas toujours
proportionnée
àla délicatesse de la
muqueuse
pharyngienne, il peut arriver
quele courant d'air
inspiré aille frapper
la paroi postérieure. Cet air peut être le
véhicule de poussières irritantes
soit
parleur volume, soit
parleur nature. Puis, comme nous le disions plus haut, le naso-
pharynx est le
carrefour où aboutissent et les fosses nasales et
le pharynx buccal, deux
réceptacles naturels et constants de
microbes variés. Tous ces facteurs réunis créent dans l'arrière-
cavité des fosses nasales un locus minons resistentiœ, terrain
éminemmentfavorable à l'éclosion de la vérole.
C'est avec intention que nous avons
omis, dans rémunéré de
ces causes d'irritation,le rôle joué par le tabac. Nous en
parle¬
rons à part, car on nesauraittropinsister surce
rôle. On connaît
l'influence néfaste du tabac sur l'apparition des plaques mu¬
queuses, des leucoplasies, des cancroïdes, nous ne
doutons
pasunseul instant qu'il ne soit un adjuvant des
plus importants
pour la manifestation de lésions tertiaires, surtout
lorsque le
malade a la mauvaise habitude de rendre la fumée par le nez.
Avant de terminer ce chapitre, nous devons dire
quelques
mots de la syphilis héréditaire du pharynx
nasal. Pas
uneseule
foisnous n'avons vu citer une observation de gomme nettement
héréditaire. 11 est bien difficile d'ailleurs de rattacherà l'héré¬
dité, sanscrainte de se tromper, des lésions
constatables seule¬
ment chez des adultes, h un âge ou ils s'étaient
mis plusieurs
foissans doute dans le cas de prendre la vérole.
Un'est pas douteux cependant que la
syphilis héréditaire
puisse provoquer dans le pharynx des accidents
tertiaires; la
constatation, chez des enfants ou des adolescents, de
synechies
cicatricielles, conséquences de gommesguéries, le
prouvetrès
amplement. Ce qui fait qu'elles passent inaperçues,
c'est
que1examen
rhinoscopique postérieur, très
difficile
oumême
impossible dans lejeune âge, est rendu dans
la plupart des
casinutile par la présence, sur d'autres parties
du
corps,des stig¬
mates véroliques : dents d'Hutchinson,
kératite interstitielle,
22 —
affaissement des os propres du nez, lésions ou cicatricescuta¬
nées polvcycliques, etc... Le traitement imposé
guérira
enbloctoutes les manifestations syphilitiques.
L'exposé de ces considérations
anatomo-pathologiques
etéco¬logiques va nous permettre
d'établir
etde comprendre
pluscommodément la symptomatologie des lésions naso-pharyn- giennes.
CHAPITRE II
S Y MP t0 31At0 l0 G i E
La syphilis vient
élire domicile dans le rhino-pharynx sans
apparat et sans
bruit. L'individu
abien ressenti quelque chose
d'anormal, un peu de gêne
dans la déglutition, de cuisson, de
sécheresse à la gorge, de nasonnement, son
haleine est peut-
être devenue fétide, il ne peut dormir
la bouche fermée et
« râcle » à chaque instant,
mais
cen'est
quelorsque les
mauxde tête sontdevenus violents, que sa voix s'est
modifiée, qu'il
aressenti dans le palais et
quelquefois dans l'os hyoïde
unegêne
très sérieuse, lorsque les sens de
l'odorat et du goût
commen¬centà être lésés, qu'il se décide
enfin
à sesoumettre à l'examen
de son médecin. Le diagnostic sera de la
plus haute difficulté,
sile praticien ne connaît pas
les antécédents syphilitiques du
malade, s'il ne songe pas àla
vérole. Peut-être même les signes
négatifs fournis par un premier examen
lui feront
penserqu'il
estenprésence d'unnévropathe.
Voyons plutôt le
casdu malade
suivant, dont l'observation nous a été
bienveillamment procurée
parM. le Dr Moure.
Observation II (inédite).
Communiquéepar le docteurJ. Moure,chargé de cours d'oto-rhino-laryngologie.
M. X., âgé de 61 ans, vient me consulter au mois de
juillet 1896.
Ce malade se plaintdecrachottements àpeuprès
incessants, de gène
de 1arrière-gorge, de quelquesdouleurs vagues à
la
nuqueet même
dans lesoreilles. Il m'affirme être ainsi depuis déjà plusieurs
mois,
malgré les médications les plus régulièrement suivies. Bien plus, ajoute-t-il, j'arrive des eaux sulfureuses et le traitement a plutôt exaspéré malésion qu'il ne l'a calmée.
Le malade paraît trèsexcité, il est dureste trèsnerveux par tem¬
pérament. Rien dans ses antécédents qui puisse me mettresurla voie d'un diagnostic. L'expectoration est muqueuse. Il m'affirme qu'elle estde temps à autre muco-purulenteetmême un peusangui¬
nolente. Ce malade ne mouche pas.
Toutd'abord,avantd'avoir examiné M. X., je crois êtreenprésence d'un simple neurasthénique atteint d'un trouble paresthésique de l'arrière-gorge. Cette affection semble d'autant plus plausible qu'à
l'examen de l'arrière-gorge je ne constate l'existence d'aucunesorte de lésion ni sur le voile du palais, les piliers, pasplusquelesamyg¬
dales ou la paroi pharyngienne. L'examen laryngoscopique est également négatif. Toute la muqueuse qui tapisse ces différentes régions estabsolument saine.
L'examen des fosses nasales révèle également l'intégrité de la
membrane de Schneider. Par contre, àpeine ai-je pratiquéla rhinos- copie postérieure, quej'aperçoisversla partie supérieure du pharynx
nasal une ulcération cratériformé, d'aspect grisâtre, àbords assez saillants et un peu sanieux, deformetout à fait irrégulière,occupant
toute la paroisupérieure du naso-pharynx, àlaquelle elle estcepen¬
dant cantonnée.
Leslèvres dela trompe, quoiqu'un peu rouges, ne sont pourainsi
dire pastuméfiées. Après avoir détergê cette ulcération àl'aidedu
porte-ouate, je puis m'assurer que son fond restegris, légèrement granuleux, qu'il est nettement taillé dans l'épaisseur dutissusur lequel il repose. Interrogeant alors M. X... sur ses antécédents, il
m'apprendque quarante ansauparavant,c'est-à direàl'âgedevingt
ans,ila eu la syphilis, qui aétésoignée de façon convenable, etque, depuis, il n'a paru se produire aucune sorte de manifestation. Il est
très étonnélorsque jelui apprends que la lésion dontil estporteur provient de celte infection ancienne, mais d'autre part rassure, quand je lui affirme qu'il sera bientôt guéri. J'institue dès lors
le
traitement spécifique que j'ai l'habitude de prescrire en pareilcas,
c'est-à-dire la solution biiodurée.
Huitjours plus tard, M. X... me revient enchanté, se croyant complètement guéri; il n'éprouve plus aucun des symptômespour lesquels il était venu réclamer mes soins. Comme il est très hyper¬
bolique,il exagère même son amélioration.
A l'examenobjectif,je constate en effet quel'ulcère s'est détergé,
queles bords se sont affaissés. Je fais un attouchement avec une solution iodo-iodurée légère et une insufflation de poudre d'iodo-
forme. Le malade continue bien entendu son traitement général.
Un mois après, la lésion était complètement cicatrisée, et depuis
cette époque tout est resté en parfait état quoique le traitement spécifique, repris de temps à autre, soit désormais définitivement
abandonné.
Pour faciliter l'étude des symptômes cliniques qui dans la plupart des cas accompagnent lagomme dunaso-pharynx, nous les diviserons en deux groupes : 1° les symptômes
subjectifs
;2°lessymptômes objectifs.
1°Symptômes subjectifs. — Le plus important comme le
plus
connu parce qu'il est le plus fréquent, est aussi le
premier
clans l'ordre chronologique d'apparition : nous voulons
parler
de la céphalée.
Le côtéatteint estgénéralementcelui oùprédomine la
lésion,
etla douleur peut être irradiée, locale, ou revêtir la forme de céphalalgie. Cette céphalalgie a son siège tantôt dans la
région
frontale proprement dite, tantôt dans la région sus-orbitaire,
tantôt à la régionoccipitale (céphalée postérieure du professeur
Vergely).
La céphalalgie dontnous parlons maintenant doit être différenciée avec soin de la céphaléesymptomatique d'un enva¬hissement du cerveau ou des méninges et dont il seraquestion
auchapitre des complications.
Les douleurs de tête avecexacerbation nocturne, surtout cel¬
lesauxquelles on a donné le nomde« douleursencasque»etqui
cessent comme par enchantement dès les premières prises de
mercure alors que les lésions persistentencore,sont pathogno-
moniquesde la syphilis. Il est bien rare qu'ellesmanquent lors-
fiu unmalade estporteur d'une ulcération tertiaire du cavum;
— 26 —
l'intensité seule est plus ou moins grande, et peut
aller
depuisla simple lourdeur de tête
jusqu'aux douleurs intolérables
em¬pêchant tout
sommeil.
Dans l'observation qui suit, ce symptôme céphalée était capi¬
tal c'est son intensité qui obligea le malade à venir consulter le spécialiste.
Observation III (personnelle)
Priseà laclinique particulière duDr Mourc.
X..., 42 ans, employé de commerce, n'a aucune tare dans ses
antécédents soit héréditaires, soit collatéraux. Lui-même estd'une
assez bonne santé; à noter seulement une fièvre typhoïde etune légère bronchite dans sajeunesse. Il y a dix ans
environ, X... vit
apparaître simultanément sur la jambe droite,
l'avant-bras droit et
la partie latérale droite du cou, des grosseurs
(?) qu'un médecin
aurait traitées comme syphilitiques et qui disparurentgrâce à
de
l'iodure de potassium que le malade prit à cetteépoque et
qu'il
amême continué à prendre de tempsen temps.X...nie toutchancre,
toute éruption cutanée et n'a jamais eu d'angine. Il fume
depuis
de longues années.
Rien à noter de particulierjusqu'à il y a un moisenviron.
A cette
époque, il fut pris de violents maux de tète
occupant la portion
frontale del'hémicràne droit; ces douleurs augmentaient
d'intensité
la nuit et troublaient son sommeil. En même temps, douleur dans
les deux oreilles sans que, cependant,l'audition fût modifiée.
Cest
égalementdepuis un mois environ que le malade
mouche beaucoup
des matièresjaune-verdâtre, sentantmauvais; il n'a
jamais
remar¬qué toutefois de débris organisés ni de liquide gommeux
dans ses
sécrétions nasales. Nous devons noter aussi une
dysphagie
trèsmarquée et un léger nasonnement de la voix. Ces
symptômes per¬
sistant et les maux de tête devenant intolérables, X... vient con¬
sulterle Dr Moure àsa clinique particulière, le 18 novembre
1902.
Rien departiculier dansles fosses nasales, qui
semblent normales.
Un peu d'érythème du pilier droit fait penser un
moment a de
l'angine érythémateuse, mais la
rliinoscopie postérieure fait décou--
vrir dans le naso-pharynx, à la partie médiane etsupérieure, une ulcération siégeant dans l'angle formé par laparoi supérieure et
la
paroi postérieure du pharynx.
Cetteulcération, de la dimension d'une pièce d'un franc, estcreu¬
sée dans son centre d'un cratère d'un centimètre de profondeur
environ. Lesbords, rougeâtres, sonttaillés àpics, le fond estgrisâtre
etsanieux.
De cetteulcération part une rhagadejaunâtre quise dirige vers
la
lèvre de la trompe droite, recouverte elle-même, dans sa
partie
postéro-supérieure, par un exsudât blanchâtre. Rien aux
choanes
niauvoile dupalais.
On donne le traitement :
Une cuilleréeaux repas de midi etdu soir.
1ernovembre : Le malade revient à laconsultation; son état sest déjàbeaucoupamélioré, ladysphagieestmoinsgrande etlacéphalée
s'est très atténuée. L'examen de l'ulcération montre qu'elle sest notablementdétergée. On ordonne la continuationdu traitement.
15janvier 1903 .- Le Dr Moure n'apas revu son malade.
Dans le Lyon médical de 1897, le professeur
Garel émettait
la loi suivante à propos de la pharyngite
syphilitique
: «Doit
être considéré comme syphilitique, tout
malade éprouvant de la
dysphagie au niveau de l'a criére-gorge ». En énonçantcette
règle, Garel avait surtout en vue les affections spécifiques
de la
partielaryngienne et buccale du pharynx; plus
tard,
en1898,
sonélève Bernoud consacra sa thèse inaugurale à l'étude
de la
syphilistertiaire des fosses nasales, et prouva, pardeux obser¬
vations que nous allons d'ailleurs rapporter, que
la loi de
Garel pouvait encore s'appliquer à la partie
toute supérieure
du pharynx.
Voici ces deux observations : Biiodure de Hg. . . . Kl
Excipient
0 gr. 15 15 gr.
300 gr.
— 28 —
Observation IV
In llièse de Beiinoud.
X... vient,le 7 mai 1897,consulterM.Garel. Il seplaintd'éprouver
une certaine gêne de la gorge depuis un mois. Le soir, il éprouvait
même de la douleur. Interrogé, il déclare avoir eu la syphilis ily a quatre ans. M. Garel se contente de fairel'examen de la gorge, dans laquelle, du reste, il ne trouverien d'anormal. Il prescrit 2 grammes de Kl par jour.
Le Sjuin, le malade revient. Il accuse de l'enchifrèncmentdunez du côté gauche. Cette fois il y a une dysphagie accusée qui nelaisse plus de doute dans l'esprit de M. Garel.
Interrogé sur la façon dontil asuivi la première prescription, il
déclare qu'après avoir pris de l'iodure de K durant deuxjours, ila
vu survenir des boutons et des troubles gastriques; ilaalorstout
abandonné.
A l'examen, rougeur de la partie droite du pharynx etmêmeun
tout petit point ulcéré, mais cette lésion est de minime importance.
A la rhinoscopie postérieure, on voit que la lésion remonte unpeu
du côté du naso-pharynx à droite. Du côté gauche, il existe une
lésion beaucoup plus importante; il s'agit d'une gommeulcéréequi
siège sur la paroi supérieure du pavillon tubaire etqui rejointmême
un peu lavoûte du naso-pharynx. Cette lésion explique les
troubles
del'ouïe dont il seplaint; ila une sortede bourdonnement,
etquand
ilparle, il luisemble que savoix retentit dans satête. Ilest
probable
qu'il existe un peu d'infiltration vers la partie postérieurede la
fosse
nasale gauche puisque le malade accuse une légère obstruction
de
ce côté. Larhinoscopie antérieure ne donneaucun renseignement.
Traitement : 4 grammes d'iodure de K parjour.
Observation V
Inthèse de Berîsoud.
X..., 45ans, seprésenteàlaconsultation du DrGarel,le 11 mars
189o.
Il vient pour unedysphagie datant de sept semaines et