El RE SOUS LE N' eo,:?09 ô
FACULTÉ
DEMÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNEE 1898-1899 !¥• 104
DES
ROSEOLES DE RETOUR
DANS LA SYPHILIS
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN M
Présentée et soutenue
publiquement le
31Juillet 18
François-J ean-Louis MÉROP
Né à Pont-l'Abbé (Finistère), le 23 Septembre 1871
Examinateurs dela Thèse:
'MM. MOUSSOUS professeur Président.
) PICOT professeur....]
) RONDOT agrégé
\
Juges.„ LE DANTEC agrégé....
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les
diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE DU MIDI — PAUL CASSIGNOL
91 — RUE PORTE-DIJEAUX — 91 1899
Faculté de Médecine et de Pliannacie de Bordeaux
M. DENABIAS,doyen —
M.
PITRES, doyen honoraire.ritOl'USSIllJRS
MM. M1GÉ \
pupyy
[ Professeurs honoraires.
MOUSSOUS.
MM.
r,,. . ■ , \ PICOT.
Clinique inteine...^ PITRES
Médecine Physique Chimie
Clinique externe /LANELONGUE. Histoire naturelle ...
Pathologie et théra-
Pharmacie
peutique générales.VERGELY. Matière médicale
Thérapeutique ARNOZAN.
Médecine expérimen-
Médecine opératoire. MASSE.
taie
Clinique d'accouché-
Clinique ophtalmolo-
ments LEFOUR. gique
Anatomie pathologi- Clinique
des maladies
que COYNE.
chirurgicales des
en-Anatomie N. fants
Anatomie générale et Clinique gynécologique histologie V1AULT. Clinique
médicale
des Physiologie JOLYET.maladies des enfants
Hygiène
LAYET. Chimie biologique...
AGIillGÛM UN UXURCICU :
section demédecine(Pathologie interneetMédecine
MM. CASSAET. | MM. Le DANTEC.
AUCHÉ. | HOBBS.
SABRAZÈS.
légale,
MM.
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FERRÉ.
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DENIGÈS.
légale.)
SECTION DECHIRURGIE ETACCOUCHEMENTS (MM
Pathologieexternes
BINAUD.
BRAQUEHAYE CHAYANNAZ.
Accouchements.•
IMM. CHAMBRELENT FI EUX..
Anatomie
SECTION DESSCIENCES ANATOMIQUliS ET PHYSIOI.OGIQUKS
(MM. PR1NCETEAU | Physiologie MM. PACHON,
■•••} CANN1EU. Histoire naturelle BE1LLE.
Physique.
SECTIONDES SCIENCESPHYSIQUES
MM. SIGALAS. I Pharmacie... M. BARTHE.
COURS COHIMJUIHIAT I1 RUS Clinique desmaladies cutanées et
syphilitiques
Clinique desmaladies desvoies urinaires
Maladies dularynx, des oreilles etdunez Maladiesmentales
Pathologie interne Pathologieexterne Accouchements Chimie
Physiologie Embryologie Pathologieoculaire
Conférenced'HydrologieetMinéralogie
Le Secrétairede laFaculté:
MM. DUBREUILH.
POUSSON.
MOURE.
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RONDOT.
DENUCÉ.
CHAMBRELENT.
DUPOUY.
PACHON.
CANN1EU.
LAGRANGE.
CARLES.
LEMA1RE.
Pardélibération du 5 août 1879, la Faculté aarrêté que les opinions émisesdans les Thèsesquiluisontprésentées doivent êtreconsidérées comme propres àleurs auteurs, et qu'elle n'entend leurdonnerniapprobation ni
improbation.
A MES PARENTS
A MES AMIS
Atous ceux qui voulurent bienma porter
de l'intérêt.
A mon Président de Thèse
MONSIEUR LE DOCTEUR ANDRÉ MO US SOUS
PROFESSEUR DE CLINIQUE MÉDICALE INFANTILE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX
OFFICIER D'ACADÉMIE MÉDECIN DES HOPITAUX
INTRODUCTION
Au cours de notre internat dans les asiles, nous avons eu
plusieurs fois l'occasion de constater chez des
syphilitiques
secondo-tertiaires et tertiaires la roséole connue sous le nomde roséole de retour. Aucun travail d'ensemble n'ayant
encore paru sur ce sujet, nous en avons fait l'objetde notre thèse inaugurale.
Définir exactement ce qu'on entend par roséole de retour, la décrire suivant ses diverses modalités, dire les époques
successives de son apparition, indiquer sa
fréquence,
ses causesoccasionnelles, faire lediagnosticdifférentiel de cette manifestation, donner les indicationsthérapeutiques
qu'elle peut comporter et enfinl'utiliseraupointdevuedu pronostic, voilà quel est notre but.En somme, nous avons voulu réunir toutce qui a été fait
sur lesujet qui nous intéresse. Del'ensemble de ce travail, résulterontles conclusions que l'on trouvera à la fin de cette thèse.
En résumé, il
n'y
a de nouveau dans notre travail que ce fait que : c'est la première étude d'ensemble faite sur la question.QueM. le doyen deNabias veuille bien nous permettre, ou début de notre travail inaugural, de lui exprimer notre sincère reconnaissance pour la bienveillance avec laquelle
il nous a toujours accueilli.
En acceptant laprésidence de notre thèse, M. le professeur
Moussous nous fait un honneur auquel nous ne saurions être trop
sensible.
Nous l'en remercions bien vivement et nous leprions de
recevoirl'expression de notre gratitude.
CHAPITRE PREMIER
HISTORIQUE
Lespremiers auteurs qui ont traité de la syphilis n'ont pas mentionné la roséole de retour. Alors que la vérole avait cette malignitédont ladescription terrifiée et terrifiante des premiers auteursnous donneune idée, uneéruption légère indolore, apyrétique, ne pouvait
guère
attirer l'attention desmédecins;
seuls, les accidents tertiaires ulcérants, les accidents secondaires douloureux les avaient intéressés. 11 n'est pas étonnant, parconséquent,
qu'on n'ait pasprêté
attention à une roséole fugitive indolore, et qui n'était pas accompagnée de réaction.
Ricordfut un des premiers à la signaler, Swediaur, Biett, Alibert n'en ont rien dit; Reyer, lui, parla des taches syphi¬
litiques « consécutives ». Dans sa description il n'y a que
quelques caractères qui rappellent ceux de la
roséole
quifait le sujet de notre thèse ; cependant, il est à noter que Reyer n'indiquepas
l'époque
de leur apparition, ce qui faitque l'on nepeut affirmer qu'il s'agissaitpourlui de la
variété
tardive, voire tertiaire, de la roséole.Quoi qu'il en soit, le qualificatif donné à ces taches comme étant consécutivesà d'autres
éruptions,
fait présumerqu'il
s'agit ou d'une roséole de retour ou d'une roséole tardive.Voici, du reste, la description qu'il en donne : « Ce sont des
taches arrondies ovalaires dont les dimensions variententre
celles d'une
pièce
de 1franc et celle d'un écu de 3 francs
; elles ont une teinte jaune cuivrétrès foncée
; nedispa¬
raissantqu'imparfaitementsous
la pression du doigt, sont
quelquefois accompagnéesd'un
peude démangeaison. Le
plus souvent elles sont peunombreuses et
nedeviennent
que rarementle
siège d'une desquamation évidente.
«Leur durée plus longue que
celle
destaches syphilitiques
primitives estdans
tousles
casdifficile à calculer, et varie
de un à plusieurs mois;
elles guérissent de la circonférence
vers le centre en prenant la teinte
jaune pâle des feuilles
mortes. »
Cazenave,
dans
son Traitédes syphilides, 1843, dit
quela
roséole suit ordinairement le chancre à cinqousix semaines d'intervalle, c'estcequ'il
appelle
«syphilides érythémateuses
primitives » ou bien plus ou moins longtemps après l'infec¬tion «syphilides érythémateuses
secondaires».
Malheureu¬sement, comme le fait très bien remarquer Brauman, dans
les observations que cite Cazenave, la plupart des malades
étaient atteints de blennorragies et traités par le copahu.
Ricord, qui a établi la loi de la subordination « hiérar¬
chique » des
périodes
successives de la vérole, a noté l'influence perturbatrice que peut porter le mercure dans l'apparition des diverssymptômes.
« C'est le traitement à coupsûr, dit Ricord, qui jette leplus
de trouble dans le développement de la diathèse et qui
semble le mieux la soustraire à toute division
méthodique.
D'une façon
générale
on peut dire que le mercure retarde les accidents constitutionnels alorsqu'ilneparvientpasà enprévenir
l'explosion.
Je n'ai point à vousparler de l'influence qu'il exerce pour enmodifier
la forme, non plus que pour en diminuer l'intensité; je ne traite ici que de la question d'époque.» Eh bien ! il est certain que les mercuriaux
éloignent
les manifestations de la diathèse. Tel symptôme qui seraitapparu
dès les premiers
mois de l'infection, si le malade avait étéabandonné à lui-même, pourra ne se montrer qu'àune époque
beaucoup plus
reculée, si vous avez fait inter¬venir la médication spécifique : de sorte qu'une lésion secondaire de forme et decaractère se
développera
dans unepériode où vous croiriez le malade à l'abri de cette forme d'accident. Ce sera,comme on dit,unsymptôme déclassé qui compromettrait fortla doctrine de l'évolution
méthodique
et régulièresi l'on ne tenait compte de l'influence exercée par le traitement pour modifier la marche de l'affection.« Mais voici une intervention plus curieuse encore que produit quelquefois la
thérapeutique.
Le môme traitement qui agit surles accidents secondaires de manière à en maî¬triser l'explosion peut être sans effets préventifs contre d'autres formesplus tardives de la syphilis et laisser déve¬
lopper pendant son emploi des symptômes à caractère tertiaire non équivoque. Puis ce traitement venant à être
suspendu d'une façon prématurée, la bride est lâchée en
quelque sorte aux manifestations secondaires, qui éclatent alors après un certain temps, c'est-à-dire consécutivement à des lésions qu'elles auraient dû précéder dans l'ordre de
développement
régulier de la diathèse. Ce n'est là du restequ'un fait trèsrare, exceptionnel. »
On peut remarquer que Ricord, dans ce passage, n'a guère parlé de la roséole qui nous occupe ; mais il ressort nettement de ce que nous venons de citer qu'il admettait les lésions secondaires et superficielles qui surviennent d'une façon tardive et irrégulière. D'après lui, cette apparition
étaitproduite parla suspension prématurée du traitement, qui permettait à la diathèse
jusqu'alors
assoupiedese mani¬fester denouveau sous forme secondo-tertiaire.
Bassereau, dans son Traité des
affections
de la peausymptomaticjues de
laSyphilis,
étudia la roséole de retour, et fit la remarque que les taches habituelles sont larges de5 à 10 millimètres, tandis que des tachesbeaucoup plus lar¬
ges, clairsemées sur le tronc,
indiquent
constamment une éruption en récidive. Il nota l'époque d'apparition de ces formes récidivées, décrivit la roséole très tardive, nota aussi— 12 —
l'influence clu traitement spécifique,
parla du pronostic qui, d'après lui, serait bénin, sauf cette restriction
«quetout phé¬
nomène qui annonce
la persistance de l'état syphilitique de
l'économie est une circonstance fâcheuse, mais la
bénignité
consisteraitdans le fait de l'apparition
d'un des accidents les
moins menaçants pour
l'avenir, et qui indiquent
engénéral
une faible disposition à
la production des symptômes les
plus gravesde la syphilis.
»Contrairement à quelques auteurs,
d'après lesquels le
mercure seraitla cause de ceséruptions, il nevoit
là qu'un
accident dû à la suspension
prématurée du traitement. Pour
lui, l'excès des boissons alcooliques,des fatigues excessives
devraient entrer en ligne de compte,« mais,
dit-il* il
yavait
dans plusieurs cas une
prédisposition pathogénique.
» Dans sa thèse des exanthèmes syphilitiques(Paris 1857),
Pillon cita des roséoles récidivantes à courte et longue échéance. « J'ai vu, dit-il, des maladesqui dans l'espace
d'un
on à dix-huit mois avaient eu trois ou quatre récidives
de
cette nature, lesquelles avaient toujours
recommencé
par l'accident secondaire, qu'on pourrait appelerprimordial, la
roséole. »
En plus de ces
deux modes de récidives, il
encite
untroi¬
sième,
d'après
Cullerier.D'après
ce dernier auteur : « Lesmalades,
en apparence guéris de lavérole,
n'ayantplus
aucunemanifestation,
reve¬naient tous les ans au printemps leretrouver,portantencore
une éruption
roséolique.
» Ce
phénomène
se reproduisit chezeux pendanttrois
ou quatre annéessuccessives
;à
cette occasion, M.Cullerier
leur prescrivit unnouveau traitement de quelques
semaines, persuadé
ques'il restait inactif il verrait reparaître
unesérie de manifestations ultérieures nouvelles; et ce
qu'il
traitait ainsi n'était pas uneroséole
printanière.
»Bazin admit trois variétés de sypliilides érythémateuses,
dont une nous intéresse particulièrement.
« Dans la variété dite annulaire, les taches sont clairse-
— 13 —
méessur la peau et se rencontrent de préférence sur la face externe des avant-bras, quelquefois sur la poitrine et le ventre. Elles sont alors régulièrement arrondies et formées par un anneau de couleur rosée, au centre duquel la peau conservesa coloration normale. Cette variété est un signe de récidive, et indique que les malades ont déjà subi un trai¬
tement mercuriel. »
Langlebert, dans son Traité
théorique
etpratique des
maladies vénériennes
(Paris
1864),prétendit
que l'on peut voir la roséole plus ou moins discrète revenir sous diverses influences comme : le bain, les excès de boissons, la fatigue, les veilles, les émotions vives. Il parla aussi de roséoles tardives : « Chez quelques-uns de nos malades, dit-il, ellene s'est montrée pour la première fois quesix mois, unan, et même dix-huit moisaprès l'invasion de la vérole ». Mais pour lui, ces éruptions tardives seraient excessivement
rares.
Rollet, Lanceraux, Cornil ne parlent pas de la roséole de retour. Besnier n'en parlepas non plus, et il faut arriverau DrFournier pour trouver une étude détaillée de la question.
Il distingue plusieurs sortes de roséole et ilappelle
roséole
deretour cellequi, récidivant, se présente avec une physio¬
nomiequelque peu
différente
de laroséole
primitive,et cette différence consiste dans un triple caractère de ses taches, qui sont à la fois moins nombreuses, plus larges et plus pâles. « La roséole de retour, dit-il, est en général discrète,si discrète même qu'en certains cas on la voit se borner à
une douzaine, à une demi-douzaine de taches disséminées çà etlà.»
Ces taches, ensecond lieu, sontengénéral plus larges, plus
étalées que celles de la roséole
primitive;
elles ontl'étendue
d'uneamande, d'une datte, d'une pièce de 2 francs, parfois d'une
pièce
de 5 francs. « Elles sont enfin moins roses que celles de la roséole commune, leur teinte est d'un rose gris très pâle; elles sont atténuées de ton, comme fondues dans la peau etsans contour bien délimité, si bien que parfois on— 14 —
a de la peine à les voir et qu'il faut chercher avec attention pour les découvrir. »
Puis il décrivit la roséole ortiée,fît le diagnostic différentiel de cette variété lorsqu'elleest précoce ou tardive. « Alors, au lieu d'être
disséminées,
elles se concentrent volontiers surquelques îlots de la surface tégumentaire. Ces taches sont
plus larges, agminées et cohérentes,souvent aussi disposées
sur tel ou tel mode du type circiné », puis il parlé de la roséole circinée.
Hardy donna une
description
exacte de la roséole circinée tardive dansson Traité des maladies de la peau, 1886. 11 admit la roséole en plaques et la roséole annulaire.La
première
n'est autre que la roséole de retour de Fournier, quantà la seconde « ellese manifeste, dit-il, sous la forme de cercles d'un rose un peujaune, d'un diamètre de 3, 10 ou 12 centimètres, circonscrivant régulièrement un espace dont le centre est complètementsain. »Balzer,
Barthélémy
et Toussaint dans le « Jaccoud »,à l'ar¬ticle « syphilides », ne décrivant que des formes tardives de roséoles, mentionnent les
descriptions
de Fournier et les citent souvent.Pour Jullien, la roséole de retour coïncide avec les acci¬
dents tertiaires et, d'après lui, c'est à l'influence atténuante du mercure quecette forme de syphilide doit être rapportée.
Quand la roséole « a fait défautau début ou a été insigni¬
fiante », dit Mauriac, elle peut récidiver et survenir à une
époque fort avancée de la syphilis. Pour lui, les roséoles peuvent se diviser en deux grandes classes : la roséole nor¬
male qui forme « l'immense majorité et qu'on peut regarder
comme constante,et les roséoles tardives qui surviendraient de huit à dix mois, un an, deux ans et même dix ans après
le chancre ». 11 joint à ces deux catégories une troisième classe de roséole dite tardive, qui serait plus rare que les précédentes.
Ilallopeau (.Annales
dedermatologie
de 1887) publia uneobservation d'interversion dansl'époque d'appa¬
rition des syphilides secondaires et tertiaires. Voilà en
quelques mots l'histoire dela roséole de retour. Nousaurions pu joindre encore quelques noms à tous ceux que nous avons déjà cités, mais tous les auteurs dontnousaurions pu parler n'ont fait que publier çà et là quelques observations détachéessoit sur des roséoles de retour excessivement pré¬
coces ou extraordinairement tardives.
Nous citerons cependant la thèse de Brauman qui relate pas mal de faits intéressants sur la question
(Brauman,
DePErythème
circiné tertiaire de laSyphilis).
CHAPITRE II
I. On entend par roséole le premier accident qui suit le chancre, en un mot
l'éruption
cutanée, prélude de la période secondaire. Fournier et, en général, presque tous lessyphi- ligraphes,
ont proposé des classifications des divers typesque la roséole peut présenter.
C'est ainsi que
Diday
en a publié une dans saPratique des
maladies vénériennes. Cette classification nous semble une
des plus
logiques,
car elle est basée sur les formes mêmes que peut présenter la roséole. Cependant, pour nous, nous n'avons pas à nous préoccuper des classifications de la roséole suivant ses diverses formes,* mais suivant sesdiverses dates
d'apparition.
Avec Fournier, nous admettons qu'il existe une première roséole(roséole primitive)
consécu¬tive au chancre; une roséole retardée, qui n'est autreque la
roséole primitive, dont
l'apparition,
par suite de la médica¬tion
spécifique,
n'est pas parvenue à son heure et n'est apparue qu'à une époque plus tardive; une roséolede retour apparaissant à la période secondaire après que la première est déjà apparue. Enfin, une roséole de retour tertiaire sur¬venant au cours de la période tertiaire elle-même.
II. Comme le dit Fournier, «on soit de vieille date que la
roséole syphilitiqueest sujette à récidives..., maisce qui est moins connu, bien moins connu, c'est, d'une part, que la roséole peut récidiver toute une série de fois, à savoir:
3,4, 5, 6 et 7 fois, et, d'autre part, que ces récidives peuvent
entreren scèneà des échéances
singulièrement
éloignées du début de l'infection.Les formes sous
lesquelles
peuvent se présenter les roséoles de retour sont multiples.D'une
façon
générale, comme la roséole vulgaire, ce sont des taches sur la peau neprésentant
aucun reliefet aucune induration.Nullement
prurigineuses,
nullement squameuses, elles sont d'une couleur rose etdisparaissent
sans laisser de traces ou de maculaturés.Elles diffèrent de la roséole vulgaire par trois particula¬
rités signalées par Fournier :
1° Leurs taches sont habituellement plus larges, plus étenduesque celles d'une roséole de premierjet.Enmoyenne, elles représentent la surface d'un ongle de l'index par
exemple. Souvent même plus étendues, elles deviennent comparables à une amande, voire parfois à un pruneau, à une
pièce
d'un franc. Exceptionnellement, on en a rencon¬tré qui mesuraient à peu
près
l'aire d'unepièce
de cinqfrancs.
2° Elles sont certainement d'un rose moins intense que la roséole ordinaire. Souvent même elles n'ont qu'une tonalité d'un rose pâle, d'un rose tendre. A ce point, qu'en raison de cette atténuation de teinte, on ne les voit pas toujours du premier coup d'œil; parfois même, il faut les chercherpour les trouver en s'àidant d'une incidence favorable de lumière.
3° Leur contour est généralement mal déterminé etsemble se confondre insensiblement dans les téguments voisins.
Enfin, dans quelques cas, « elles peuvent prendre le type
annulaireou ovalaire à centre sain». C'est unesorte dezone
rubannée, englobant une zone arrondie ou ovalaire de peau saine. Parfois, le ruban n'est pas complet et estcomposé de plusieurs segments.
Les dimensions de ces zones sont assez variables.
D'après
Fournier, elles ne dépassent guère 3 ou 4 centimètres de diamètre. Nous en avons vu de plus grandes.— 19 -
D'autres fois, au lieu d'affecter ce type annulaire, elles se rapprochent
davantage
de la roséolecommune. Ce sont alors des taches assez grandes, disséminées discrètement sur lethorax, le plus souvent à bords assez
irrégulfbrs,
de teinte plus pale que celle de la roséoleprimaire;
ces bords irré¬guliers se continuentd'une façon pour ainsi dire insensible
avec le tégument sain.
C'est à cette variété de roséole que
s'applique l'expression
de « fleur de pêcher ». A côtéde ce type, nousen placerons
un troisième sur lequel les auteurs ont assez peu insisté.
C'est une variété de roséole
papuleuse,
dont les papules sont très petites et offrent cecaractère spécial d'être localisées endiverseszones bien délimitées.
Au lieu d'être généralisées à tout le corps, elles sont pour ainsi direcantonnées.
Nous en avons vu un exemple fort curieux dans le cas d'une femme qui,
syphilitique
secondaire, enceinte de cinq mois, avorta sous l'influence d'un traumatisme.Quelques
jours,après Pavortement,
nous vîmes apparaître sur les cuisses de cette femme la roséole dont nous parlons. Il est bond'ajouter
que, deux jours après son avortement, on avait supprimé à cette femme le traitementspécifique.Un des endroits où cette roséole
spécifique
selocalise le plus souvent est la région qui s'étend autourde la bouche.D'une
façon
générale et absolue, la première roséole de retour, quelle que soit la forme qu'elle affecte, est plus atté¬nuée que la première, plus
discrète;
comme le dit Foumier fort spirituellement et trèsjustement,
elle n'estqu'un dimi¬nutif, voire le plus souvent un diminutif très amoindri de la roséole
ordinaire,
celleque tout le monde connaît. »11 est exceptionnel qu'une roséole de retour soit aussi confiuenteque lapremière roséole, et confluente non seule¬
ment par le nombre de tachesmais encore par les segments du corps envahi; en outre, une règle constante, signalée aussi parFournier, est l'atténuation progressive et fatale de ces roséoles de retour au fur et à mesure qu'elles semulti¬
plient chez lemême individu.
Cette atténuation passe par tous les degrés possibles, et en définitivearrive à ne plus occuper que des régions de plus
enplus restreintesetà n'avoirplusqu'un nombre d'éléments éruptifs de plus en plus petit.
Fournierajoute : « Elles peuvent se réduire(et ce n'estpas rare, tout au contraire) à un nombre tout à fait minime de taches, par exemple (commeon a pu en voir plusieurs spéci¬
mens dans les observations
précités)
à unevingtaine,
à unequinzaine, à une douzaine, à une demi-douzainede taches rosées. A ce degré elles sont vraiment
méconnaissables,
et, si l'on n'avait comme transition entreelles et le type usuel tous les degrésintermédiaires,
on serait presque autorisé àne plus oser taxer de « roséoles » des types
éruptifs
aussi singulièrement appauvris.Exceptionnellement,
elles en arriventà ne plusse caractériser que par unélément éruptif unique. »Le siège des roséoles de retour, quelles qu'elles soient, est
en général le thorax. A part la roséole circinée que l'on peut observerau cou et à la face, les roséoles de retour s'obser¬
ventengénéral sur les parties latérales du tronc et sur la
poitrine; il est rare de la rencontrer sur les cuisses.
Il faut
quelquefois
un examen très attentif pour recon¬naître la présence decertaines roséoles de retour maculeu- ses, d'autant plusque ces accidentsétant non seulement in¬
dolores mais apyrétiques, il est rare que le malade vienne
vous consulter à leur sujet.
Ce sont les gens des classes aisées qui, prenant soin de leur corps,
s'aperçoivent
de la présence de cet accident et viennent alors vous trouver.Quantaux classes pauvres, comme le faittrès bien remar¬
quer Fournier, jamais elles neviennent vous consulter pour de semblables accidents.
Il est assez difficile, par ce fait seul, de fixer môme d'une façon approximative la
fréquence
des roséoles de retour.Commeon l'a vu dans notre
historique,
quelques auteurs les font très rares, d'autresbeaucoup
plusfréquentes.
— 21 —
La fréquence absolue par
rapport
aunombre de
maladesobser vés n'estindiquée nulle part. Fournier et Mauriac ne donnent aucun détail à ce sujet, et notre expérience n'est pas assez grande pour
émettre
une opinion suffisamment motivée.Fournier dit seulement que la roséole de retour est
plus
fréquente chez la femme que chez l'homme.Quant à la moyenne
de l'ûge
de lasyphilis
auquel appa¬raissent les roséoles de retour, on trouve de tels extrêmes,
des dates si éloignées, qu'il faut considérer les
premières
et les dernières comme tout à faitexceptionnelles.PourBauman, il cite 5cas de trois ans,3 cas de cinq ans, 1 cas de dix, onze, treize, quatorze et quinze ans, 2 cas de seize ans, 2 cas de dix-huit ans, un cas de vingt-neuf ans et
1 casde quarante-six ans.
Ainsi, entre trois et dix ans, la fréquence estplus grande : pourcette période, elle est représentée par 13 cas ; de dix à vingt ans, il n'y a que 9cas; au delà, l'apparition des éry- thèmes
spécifiques
paraît exceptionnelle, et les 2 casde vingt- neufans et dequarante-six ans démontreraient seulement qu'il n'ya pas depoque trop tardive pour les manifestations superficielles et prouveraient aussi la «longévité de la vé¬role » si le fait n'avaitpas été démontré depuis longtemps.
Fournier l'a observée 33 foisau cours de la
première
an¬née, 41 foisau cours de la seconde, 18 fois au cours de la troisième, 9 foisau cours de la quatrième, 5 fois au coursde la cinquième, 3 fois au cours de la sixième et l fois au cours des dixième et onzième années.
Une dernière question se pose encore : combien de fois peut-on observer de roséoles de retour dans le cours d'une syphilis ?
D'aprèsFournier,
l'analyse
de32caslui fournit les résul¬tats suivants : 5 cas où l'exanthème roséolique s'est produit
deux fois ; 7 cas où il s'est produit trois fois ; 4 cas où il s'est produit quatre fois; 8 cas, cinq fois; 5 cas, six fois ; 2 cas, sept fois: 1 cas, huit fois. Dans 2cas que nous avons obser-
vés, nous avons vu des roséoles se
répéter
àdeuxet troisansd'intervalleetapparaître quatre ans après l'infection.
La durée des roséolesde retour est excessivement variable suivant les sujets : elle peut
disparaître
petit à petit et spon¬tanément,
sans l'aide d'aucunemédication,
au bout d'un temps variable mais dont la durée n'excèdejamais,dit
Four- nier, plus de deuxmois. Aucontraire,d'unefaçon générale,
ellecède rapidementà unemédication appropriée.
Fournier dit qu'en douze à quinze jours au plus, le mer¬
cure en a raison, souventplus tôt encore ; en dix et huit jours.
Sur l'un de ses clients, qui avait le droit de se dire expert
en la matière, les multiples roséoles de retour qu'il avait subies s'étaienttoujours
dissipées
enquelques
jours sous l'influence du proto-iodure.La marche de ces
éruptions
de retour a ceci de remarqua¬ble, c'est que les taches de roséole gardent toujours les mê¬
mes dimensions pendant toute la durée de
l'éruption,
maisde nouvellestaches peuvent apparaître à côté despremières.
La
disparition
desroséolesde retour se fait petit à petit, de la partie externe vers la partie interne en diminuant pro¬gressivementde couleur.
Lesplaques de roséolequi sont aux membres inférieurs
■mettentplus detemps à s'effacer que les autres,et souvent,
comme ditBraurnan, « on peut les observer encore quelque temps sous forme de
simples
rougeursaprès
quel'éruption
des bras a
disparu.
»Cependant,
d'après
le même auteur,MM. FournieretHardy
ontsignalé la longue durée des roséoles tardives, c'est-à-dire environ trois mois. Ces
manifestations,
ditHardy,
cèdenttrès rapidement au
traitement,
il est vrai, mais récidiventavec une persistance
singulière,
surtoutlorsqu'on
suspend le traitement, et « il faut un traitement assezprolongé,
dit Fournier, pour en débarrasser complètementle malade. »En résumé, et
d'après
la série d'observations que nousavons étudiées, nous voyons souvent
l'éruption disparaître
sous l'influence du traitement spécifique; et dans d'autres
cas, malgré le traitement, qui en a toujours raison, du reste,
on les voit persister
jusqu'à
deux mois. Si la manifestationn'est pas
influencée
par le traitement, ellepeut persister in¬définiment.
CHAPITRE III
ÉTIOLOGIE
Les cas que nous avons
recueillis dans la littérature médi¬
cale et ceuxquenous avons
observés nous-même sont
pres¬que tous survenus
à
l'âgeadulte entre la vingtième et la
qua¬rantième année, par
conséquent à l'âge où la résistance à la
maladie est le plus grande.
En outre, nousn'avons purelever
rien dans les antécédents
généraux des malades, ni dansles accidents concomitants,
qui puisse influencerla marche de la diathèse.
Quant à l'évolution de la
syphilis elle-même, il semble
que les roséoles de retour s'observeraient plusparticulièrement
sur les individus chez lesquels
les accidents secondaires ont
suivi de très
près l'apparition du chancre.
« Fournier a noté un fait qui ne laisse pas
d'être curieux,
c'est queles roséoles de retour
sont
presquetoujours l'apa¬
nage exclusif des sujets traités, voire
bien traités. On serait
donc tenté de lesconsidérercommedesexpressions
de syphi¬
lis non encore éteintes, maisatténuées par letraitement. » A part cela,on a dit qu'elles
s'observaient plus particulière-
mentchez lesarthritiques, les
séborrhéiques, les herpétiques,
mais sans que rien ne vienne
justifier de semblables
asser¬tions.
Les auteurs qui se sont
occupés des roséoles tardives indi¬
quentl'influence du mercure sur le retard
qu'il
peut appor-— 26 -
ter clans
l'apparition
deséruptions
secondaires. Rioord, Bas- sereau, Pillon prétendent que l'insuffisance du traitement fait apparaître des roséolestardives;
Bazin, lui, prétend que le mercure modifie les manifestations de la vérole.Quant à M. Fournier, il considère la roséole de retour comme «
l'expression
d'une diathèsequelque
peu ancienne etdéjà
atténuée par le traitement dans la forme et la gravité de ses symptômes. »Pour Unna, il s'agit, dit Brauman, dans la roséole de retour (commedans la
lèpre
maculeuseanesthésique)
d'alté¬rations dans les nerfs moteurs, se traduisant par des dilata¬
tions vasculaires dont
l'érythème
serait l'effet direct et pou¬vant devenir maculeux
après
un certaintemps.
L'influence saisonnière neparaît pas jouer, dit Brauman,
un rôle bien considérable. On observe, en effet, la roséole à toutes les époques de
l'année,
à tel point qu'on ne peut pas tirer la conclusion, d'autant plus que l'on n'assiste pas au début del'éruption
et que les malades ne viennent pas tout d'abord consulter leur médecin.CHAPITRE IV
DIAGNOSTIC ET PRONOSTIC
Les roséoles de retour peuventêtre confondues avecquel¬
ques
éruptions
et surtout avecl'érythème polymorphe. Maiscelui-ci s'en distingue d'abord par sa teinte beaucoup plus
rougeet, en outré, par sa localisation du début, qui estpres¬
que toujours à la face dorsale des mains et des pieds, localisa¬
tion qui ne se rencontre pas dans la roséole. En outre, dans
la roséole circinée deFournier, il existe un reliefqui
n'existe
point dansl'érythème
polymorphe. Quelquesformes du
pityriasis de Gihert, connu aussi sous le nom de roséolesquameuse de Fournier, peuvent aussi en imposer pour une roséole de retour, mais la coloration plus intense
du pity¬
riasis et sa desquamation pulvérulente, en mêmetemps que
sa guérison
spontanée,
sont des caractères pathognomoni-ques. Avec les fièvres
éruptives,
il n'est paspossible
defaire
d'erreur, le diagnostic est facile grâceaux symptômes géné¬raux. Les éruptions médicamenteuses pourraient,
à
la rigueur, en imposer. Nousciterons la roséolecopahivique,
mais cette éruption est prurigineuse, sa
durée
esttrès brève
si l'on cesse le traitement, et, en admettant que l'hésitation
soitpermise, le traitement spécifique à lui seul
suffirait à
lever tous les doutes.
Les roséoles de retour ne signifient rien absolument au point de vue pronostic. Ce ne sont que des
symptômes indif-
férents; mais à côté de ces symptômes purement
locaux,
il y a un pronostic d'un autre ordre qui résulte de l'effet moralqu'ils produisentsur le malade. Ce sont des accidents dont les récidives arrivent à
désespérer
lesmalades;
maiscomme le dit Fournier, ces inquiétudes n'ont rien delégitime,
le traitementspécifique
arrive rapidement à les fairedispa¬
raître, au moins momentanément. Rien ne fait
présager
qu'elles puissent être les avant-coureurs d'accidents plusgraves. Mais il reste un point à examiner, ces roséoles réci¬
divantes de retour constituent-elles la preuve que la syphilis
est encore
contagieuse,
et est-il permis de dire qu'un indi¬vidu, porteurd'une roséole de retour à la période tertiaire,
soit*susce.ptible
de contagionnerencore? Laquestion est bien controversée. Jusqu'à ces derniers temps, on admettait qu'à la période tertiaire un individu porteur d'accidents n'est pas dangereux. Dans ces dernières années, avecLandouzy, Barthélémy
a cité des cas de contamination par des individussyphilitiques tertiaires,
même à uneépoque
très avancée de leur syphilis. Pour résoudre la question, il fau¬drait pratiquer des
inoculations,
mais la syphilisation est, àjuste
titre, condamnée.La question du traitement est, à notre avis, très
simple.
On doit faire non seulement un traitement
spécifique
pen¬dantla
roséole,
mais, comme le veut Fournier, un traitement préventif. En somme, il faudrait « une série de cures spécifi¬ques échelonnées avec intermittence au cours de deux ou trois années consécutives à la dernière invasion de l'exan¬
thème pour couper court définitivement à la récidivité sin¬
gulière des accidents en question ». Ce sera, bien entendu, le mercure qui sera le médicament de
choix,
mercure que, dans certains cas particuliers, l'on associera à l'iodure de potassium.OBSERVATIONS
Observation I
(Personnelle).
M. N..., quarante-cinq ans, menuisier, entre à l'asile, le 21 février 1896. 11 est interné pour manie. Safamille, quil'accompagne, a soin de
nous informerquele malade estsyphilitiqueet quecette maladie a été contractée il y a six ans. Le onzième jour après son entrée, le matin, à lavisite, le maladeseplaignant de souffrir de la poitrine,onle découvre
pour l'ausculter et l'on voit surle thorax une série de taches rosées, irrégulières,de la superficie d'une pièce deun franc. Ces taches sontau nombre d'une quarantaine. Elles ne sontpas douloureuses etle malade n'y avait pas fait attention.
La poitrine examinée ne présente absolument rien d'anormal. On donne alors du sirop de Gibert à ce maladeà la dose de3 cuillerées à soupe parjour. Le quatrièmejour les tachescommencent à disparaître;
lesixième iln'y en aplus.
Pendanttout notre séjour à l'asile, nous n'avons plus observé de semblable éruption sur lui. Il est vrai de dire que, à partir de ce moment, on afait subir àce malade un traitement spécifique énergique pendantdeux mois.
Observation II
(Mibelli, Clinica Moderna, 1897, nos24 et25.)
Une femme de vingt-septansprésentesurle visage, le cou, le tronc, les flancs et les cuisses, une éruption de taches érythémateuses, en forme d'anneau complet, largesde 3 à 4 millimètres, ayantde 2 à 3 cen¬
timètres de diamètrèq d'une régularité remarquable et entourant une
zone de peau absolument normale. Cette
éruption
disparutcomplètementàla suite de deux injections de calomel.
La malade avait eutroismois auparavant uneéruption
diagnostiquée
roséole syphilitique et accompagnée de céphalée intense. Elle avait été soumiseau traitementnormal à cetteépoque.
Observation iii
(Fournier)
Z...,âgé de trente-cinq ans. Bonne santé habituelle, tempérament
lympathique.
Pas d'antécédents de dermatose.Syphilis contractée en août 1887. Chancre induréde la rainure avec
double adénopathie inguinale. Roséole de type usuel vers le 24 sep¬
tembre. Traitement par le proto-iodure
(2
pilules de 5 centigrammespar
jour)
continué jusqu'au 15 novembre. Second traitement de 1)5 pilules de décembreà février 1888.Enseptembre, octobreet novembre, syphilides buccales à
fréquentes
récidives
(fumeur).
Le 7 avril 1888, secondeéruption roséolique, moins continente quela première; elle n'estpas, dit le malade,le quartde cequ'était la première
comme nombre de taches. Troisième traitement parle proto-iodure (85
pilules)
et par frictionsmercurielles. Saison àLuchon.Le 21) octobre, troisième poussée roséolique. Elle se réduit à une
vingtainede taches rosées disséminées çà etlàsurle tronc, tacheslarges
comme l'ongle, irrégulièrement rondes, non squameuses, non prurigi¬
neuses. Le traitement estrepris etl'éruption disparaîten huitjours.
Le 2 février 1881), le malade observe deux tachessur son thorax. Le traitement n'est pasprescrit à desseinet,le 8. lestaches sont environ une
douzaine. Contrel'avisdu médecin, le maladereprend letraitement par leproto-iodure, qu'il poursuit jusqu'au 31 mars. ATers le 20 avril, dis¬
parition absolue de cette quatrième poussée.
Le 8juin, cinquième poussée, une dizaine de taches. Pas de traite¬
ment. Le 19, l'éruption est plus abondante
(une trentaine).
Pilules de Dupuytren à la dose de deux, puis de trois parjour. Disparition de l'éruption vers le 10 juillet.Traitement ultérieur par cures intermittentes (frictionsmercurielles, pilules Dupuytren, iodure de
potassium).
Absence de tout nouvel acci¬dentjusqu'à ce
jour (octobre 1896).
Observation IV
(Fournier)
Cinq, peut-êtresixroséoles de la première à la troisième année.
Aucune autre manifestation spécifique.
N..., âgé de quarante-deux ans. Constitution forte,chancre induré de la verge, contracté en août 1803. Pas de traitement interne.
9 octobre. Roséolede confiuence moyenne.Traitementpar le proto-io¬
dure; deux pilules de 5 centigrammes parjour. Le malade absorbe 100 pilules. Second traitement de 80 pilules de janvier à avril 1804.
Le28, quelques taches rosées prisespar Fournier pour de la roséole de retour. Nouveau traitement de 80 pilules.
Le2mai 1805, éruption typique de roséole occupant exclusivement le tronc.Reprise du traitementpar le siropde Gibert.
Le0 novembre, troisième roséoledeforme cir.cinée; elle secompose d'une dizaine d'anneaux d'un rose tendre. Nouveau traitement, les taches commencent à disparaître quand le malade contracte une blen¬
norragie qui force à interromprele traitement.
18décembre. Quatrième roséole, déformé circinée, un peu plus in¬
tense quela précédente. Pilules de proto-iodure.
4juillet 1898. Cinquième roséole datant d'une semaine, de forme mixte; taches discoïdes ou ovalaires, de la grosseur d'une pièce de vingt centimes; ailleurs, anneaux à centre
légèrement
érythémateux.Onproposa au maladedes injections de calomel, ils'y refusa, disant que leproto-iodurel'a délivré de ses taches en quatre ou cinq jours. Non
revu.
Observation V
(Dueàl'obligeance de notre camarade Lestage, interne à l'hôpital Saint-Jean.)
C. 1)... entre à l'hôpital Saint-Jean leG mars1897 pourplaquesmu¬
queuses aux grandes etpetites lèvres et roséole maculeuse. Le traite¬
ment spécifiquejusqu'au24 avril
(onguent
napolitain sur les plaquesetsirop
de Gibert àl'intérieur).
A cette date lamalade estexéatée.Au mois dejuillet, elleestréinternée àl'hôpital Saint-Jean pour une