Article
Reference
Sur l'application des phénomènes de réflexion totale à la mesure des indices de réfraction des cristaux à deux axes
SORET, Charles
SORET, Charles. Sur l'application des phénomènes de réflexion totale à la mesure des indices de réfraction des cristaux à deux axes. Archives des sciences physiques et naturelles, 1888, vol. 3e période, t. 20, p. 263-286,pl.III
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:154334
Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.
1 / 1
SUR L'APPLICATION DES PHÉNOMÈNES
REFLEXION
DETOTALE
A LA MESURE DES
INDICES DE RÉFRACTION
DES
CRISTAUX
ADEUX AXES
PAS
M. Charles SOKET
i.
La méthode de la réflexion totale offre,pour
la me- sure des indices de réfraction, des ressources bien connues de tous les physiciens;très
commode déjàpour
les corps monoréfringents, elleintroduit surtout
des simplifications notablesdans l'étude
des cristaux doués dela
doubleré-
fraction.
Dans ]e cas des cristaux
à un
axe optique, iln'est
plus besoin
d'un
prisme limpideayant
ou bien son angleréfringent
bisséquépar
la sectionprincipale,
ou bienune de ses faces parallèle à
l'axe'.
Une seule face, orientéed'une
manière quelconque,suffitpour
la mesure des deux indices principaux.La question se présente sous
un
aspect moins simple lorsqu'on aborde les cristaux à deux axes. A la surfacede l'onde de Huygens, formée
d'une
sphère etd'un
ellip-soïde, on doit substituer la surface de l'onde de Fresnel,
avec ses deux nappes qui ne sont
ni
sphériquesni
ellip- soïdales, symétriquespar rapport
à trois axes rectangu-laires
d'élasticité, dont l'orientation
peut varier avec la longueurd'onde
dela
lumière employée; etpar rapport
à trois plans principaux, qu'elles coupent toujours
l'une
suivantun
cercle,l'autre
suivant une ellipse, et dontl'un
contient les quatre points singuliers seuls communs aux deux nappes. Au lieu de deux indices
principaux,
il y en a trois à mesurerpour
chaque couleur.Par
la méthode de la déviation minimum, cette mesure exige l'emploide
trois prismes ayant leurs arêtes réfringentes respective-
ment parallèles aux tro~s axes
d'élasticité;
ou bien de deux prismes,dont
l'angle réfringent soit bisséquépar
une dessections principales. Au lieu de chercher la déviation mi-
nimum
on peut opérer sous l'incidence normale; il suffit alors de deux prismes ayant chacun une face parallèle àune section principale.
Ici encore on simplifie
l'opération
enayant
recours à la réflexion totale.Je
me propose de démontrer dans ce travail que,contrairement
à ce quel'on
paraît avoir cruOn peut, il est vrai, employer des prismes orientés d'une ma- nière quelconque pour la détermination des indices principauxdes cristaux à un axe ou à deux axes.Mais il faut alors en général renoncer aux avantages de la déviation minimum ou de l'incidence normale, et le calcul est beaucoup plus long. Voyez T. Liebisch, Neues JftM'tfe~ fur Mineralogie, etc., 188G, I, p. 14. Konigl. Ge- selischaft der Wissenschaften Gottingen. Mai 1888.
jusqu'ici, la simplification
peut
être poussée aussi loin quedans
le cas des cristaux àun
axe.2.
Onadmet
généralement que,pour déterminer par
la méthode de la réflexion totale les indicesprincipaux
d'un
cristal à deux axes optiques, il fautopérer sur
uneface taillée
parallèlement
àJ'un
des axesd'élasticité. Sur
les
quatre
valeursmaxima
etminima
del'angle
limite 1,il y en
a trois
quidonnent directement
lestrois
indicesprincipaux par
la formuleM =
sin
1où représente l'indice du
milieuextérieur
au cristal.On
reconnaît aisément
cestrois
valeurs, soit enrépétant l'opération sur une
seconde face, soiten tenant
compte desconditions
depolarisation
des deuxrayons.
Si la face
contient
deux des axesd'élasticité,
alors deux desquatre
valeursdeviennent
égales,et toute indétermi- nation disparaît.
On
ne
semble pas avoirremarqué'
quela
mêmemé-
thode
peut être
appliquée àune
face tailléed'une manière
quelconque dansle cristal;
ladémonstration n'est
soumise àaucune
difficulté nirestriction,pourvu
quel'intersection
de cette face et de
la
surface del'onde
deFresnel
soitune courbe
convexe en tous ses points. Les faces quine
satisfont pas à cettecondition,
et quipassent
assez prèsVoyez en particulier T. Liebisch, Neues J~M~c~fur Mine-
ralogie, etc., 1886,1, p. 31. Groth, Physikalische Krystallogra- phie, 1885, p. 102. C.
Pu!frich,t~MM.,1887,
XXXI, p. 732.D'après quelques lignes du mémoire de M. W. Kohlrausch, Wied. Ann. 1879, VII, p. 428, on peut cependant conclure que le principe dont il s'agit ici n'avait pas échappé à cet auteur. Mais il ne l'a pas développé, et les déductions théoriques auxquelles il le rattachait renfermaientune erreur assez grave.
d'un point
ombilical pourentamer
le cercle de contactdu plan tangent
singulier,exigent
des précautions spéciales lorsqu'elles nesont
pas parallèles àl'un
des axes de plusgrande ou de plus petite élasticité. Nous les examinerons
séparément.
Les faces parallèles àl'axe
de moyenne élas- ticité, et voisinesd'un
axe optique,n'échappent
pas à cetterestriction,
que lestraités
de cristallographiene si-
gnalent pas. Leserreurs
qui peuvent en résulterne sont
d'ailleurs appréciables que pour les cristaux fortement biréfringents.Pour
les autres faces, la seule différence avec le cas habituellement considéré, consiste en ce que lesmaxima
et lesminima
des angles limites de réflexion totale ne s'observent plus en général dans des plansd'incidence
rectangulairesentre
eux.Cette généralisation, qui supprime de sérieuses diffi- cultés expérimentales, repose sur trois propositions très simples que je
démontrerai
successivement.Faces éloignées des ombilics.
3. PREMIÈRE PROPOSITION.
Sur
toute section diamé- trale dela
surface de l'onde, ne passant paspar
un pointombilical, trois des quatre rayons vecteurs maxima et minima sont c~aMa: respectivementaux trois vitessesprincipales.
4.
H est facile de serendre
compteintuitivement
de l'exactitude de cette proposition.Soient,
en effetOX,
OY, OZ les axes de plus grande, de moyenne, et de plus
petite élasticité,
a,
b et c lestrois
vitesses principales, maximum, moyenne et minimum.La surface de
l'onde étant
formée de deux nappes, sonintersection
avecun
plandiamétral
quelconque se com-pose de deux courbes dont
l'une
enveloppel'autre.
Lanappe extérieure
de la surface coupe le plan YZsui- vant un
cercle derayon
a,la nappe intérieure
coupe le plan XY suivantun
cercle derayon
c; enfin le plan XZest coupé
suivant un
cercle de rayon b, quiappartient
enpartie
à la nappe extérieure et enpartie
à la nappeintérieure. Un
plan diamétra! quelconquecoupant
forcé-ment
les trois plans coordonnés, il est clair que soninter-
section avec la surface de
l'onde rencontrera
ces troiscercles
et aura
un rayon vecteur égatà a
enun point appartenant
à la courbe extérieure,un rayon
vecteurégal à c
en un point appartenant
à la courbeintérieure, et un rayon
vecteur égal à b enun point appartenant
àl'une
ou àl'autre
des deux courbes suivant la position du plan diamétral.On sait
d'ailleurs
que les rayons vecteurs de lanappe extérieure
de la surface, etnaturellement
aussi de la courbe extérieure del'intersection, sont
comprisentre
a et b, et que ceux de la nappeintérieure,
et aussi de la courbeintérieure, sont
comprisentre
b et c.On en conclut que le
rayon
vecteur a estun
maximumpour
la courbe extérieure, lerayon
vecteur c,un mini- mum pour
la courbeintérieure,
et lerayon
vecteur bun minimum
ouun
maximumsuivant qu'il appartient
à la courbe extérieure ou à la courbeintérieure.
Si le plan diamétral passe
par
unpoint
ombilical, lepoint
de rayon vecteur b est communaux
deux courbeset
pour
chacune il estun point
anguleux. Ces deux pointsanguleux opposés
par
le sommet se confondant enun
point double, lerayon
vecteur btout
enétant
le plus petit de la courbe extérieure, et le plus grand de la courbeintérieure, cesse
d'être un
maximum ouun
minimum de la courbe complète.5. La démonstration analytique
n'est
pas moins aisée.En
conservantles mêmes notations,l'équation
bien connuede la surface de
l'onde rapportée
aux axes d'éiasticité estConsidérons une section quelconque
passant
parl'ori-
gine des coordonnées, et rapportons la surface à
un nou-
veau système d'axes rectangulaires, dont deux,
OX'
etOY soient
contenus dans cette section, et dont letroi-
sième
j3y, OZ'
lui soit perpendiculaire. Soient o~,a,
e~;j3~; les cosinus des angles formés
par
les nouveaux axes avec les anciens, entre lesquels sub- sistent les relations connues
et leurs analogues. Dans
l'équation
(1) transformée enx', j/
nous ferons=
o, etnous aurons l'équation
de l'intersection de
la
surfacedel'onde
et du plan diamé-tral
considéré. Cette équation peuts'écrire
en
posant pour abrégertions
(4)
et(2)
les valeurs des cosinusa,
et desvitesses principales a, b, c,
en
fonction des coefficients A, B, C, D,E,
F del'équation (3)
del'intersection.
On trouve en effetet des valeurs analogues
pour
jSy, tandis que lescarrés
des vitesses principalesa, b, c sont trois des
quatre
racinesde
l'équation
Cherchons
maintenant à
déterminer les valeursma-
xima etminima
durayon
vecteur del'intersection
donnéepar l'équation (5);
nousaurons à
éliminer <pentre
cetteéquation
et la suivante, quis'en déduit par
dérivation en
exprimant qu'aux
points cherchéssp =
o.ebenen Centralschnittederselben. Sitzungsb. der jUba~. der Wis- sensch. München, 1883, XIII, p. 423.
En
développant ceséquations(5) et (9),
conformémentaux
relations(6),
nousaurons
Pour faire
F élimination de fpnous
remplacerons 2co~<?par
1 -j- co~2<p; 2s!'?~<ppar i
co~2<p et 2~<pc<M<ppar
s!M2<p; nous poserons
pour
abrégerCette équation, du
4'
degré en p', qui donne les qua- tre valeurs maxima et minima du rayon vecteur de l'intersection, est identique àl'équation (8)
de M. Brill qui compte les carrés destrois
vitesses principales parmises
racines;
doncparmi
les quatre rayons vecteurs ma- xima et minimad'une
section diamétrale quelconque de la surface del'onde,
il y en a toujours trois qui sont égaux aux vitesses principales a, b et c.6. DEUXIÈME PROPOSITION.-Le cristal étant en contact avec :<a milieu plus réfringent d'indice
–
quantité 7~déduite
par
la formulede l'angle limite
I
de réflexion totale sur une face plane quel- conque, est le rayonvecteur, comprisdansle
plan d'incidence, dela
podaire de l'intersection de la surface de l'onde avecla face considérée.
7. Je reproduirai ici la démonstration géométrique très simple que
j'ai
déjà donnée de ce théorème, dans unenote communiquée en
1885,
à proposd'un
mémoirede M.
Liebisch',
à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève.On sait que
lorsqu'un
corps monoréfringent est plongé dansun
liquide d'indice plus étevé, la vitesse V de laC. Soret, Sur la réflexion totale à la surface des corps biré-
fringents. Archives, 1885, XIV, p. 96.
T. Liebisch, Ueber die Totalreflexion an optisch einaxigen KlystaUen. Neues Jahrbuch/'Mf Mineralogie, 1885, 1, p. 246.
lumière
dans
ce corpspeut
sedéduire
dela
vitesse vdans
le liquide et de
l'angle
limite de réflexion totale I,par
larelation
V,
dans
ce cas, est àla
fois la vitesse durayon lumineux
et la vitesse de
propagation normale
del'onde plane ré-
fractée.
Quelle est
maintenant
la signification physique de laquantité
V,déduite
del'équation (13),
lorsque le corps àla
surface duquel s'effectue la réflexion totale estun
cristal
biréfringent.
Soit
MM leplan
deséparation
de deux milieux homo- gènes,l'un
Amonoréfringent, l'autre
B quelconqueet
moinsréfringent
que A.Soit
SOun rayon incident
quel- conque, SOP leplan d'incidence,sur
lequel la fig.i
(PI. 111)est supposée projetée.
Pour obtenir, par la construction
d'Huygens,
lerayon réfracté
etl'onde plane réfractée,
nous
devonsd'abord tracer autour
de0
commecentre,
une
sphère F derayon
v; prolonger SO jusqu'à saren-
contre
enS'
avec F,et mener
enS'
unplan tangent à
F.
Ce plansera
évidemmentnormal
au pland'incidence,
et coupera leplan réfringent
MMsuivant un~
droite L, égalementnormale
au pland'incidence.
Ona
alorsA la limite de réflexion totale l'angle d'incidence
prend
la valeur
particulière
1 onaura
doncsin
l= v
~=UT
relation qui, comparée à l'équation
(13), montre
que OLreprésentera
à ce moment laquantité
V, dontnous
cher-chons
l'interprétation.
Reprenons la construction générale. Nous devons
main- tenant tracer, autour
de0
comme centre,la
surface del'onde
(surface de Fresnel, Strahlenflâche) relative au milieuB;
soit G cette surface que nous laissonsindéter-
minée comme lastructure
du milieu B elle-même. Par la droite Lnous
devrons mener à G un plantangent,
qui sera encore
normal
au plan d'incidence, et représen-tera l'onde
plane réfractée le point de contact R sera généralement en dehors du plan d'incidence, et OR serale rayon réfracté.
Augmentons progressivement l'angle d'incidence
i;
la constructionsera
possible, et la réfractionaura
lieu régu-lièrement,
tant
que la droite L sera extérieure à lasur-
face G. Dès que L coupera G, on ne
pourra
plusmener
le plan
tangent
qui représente l'onde réfractée, et il yaura
réflexion totale. A la limite de réflexion totale, Lsera
tangente à G, donc la dernière onde plane réfractéequ'il
sera possible deconstruire aura
son point de contact R avec G sur la droite L elle-même,c'est-à-dire
sur le plan réfringent. Il est clair d'ailleurs que l'inclinaison de cette onde planesur
le plan réfringent dépendra de la forme dela surface de
l'onde,
et que le point de contact R ne sera généralement pas dans le plan d'incidence.Donc à la limite de réflexion totale: le rayon
tv/rac~
-est compris dans
le
plan réfringent, mais s'ceor~ générale- ment du plan d'incidence; 2° la normale à l'onde plane ré- fractée est, comme <ot<OMrs, comprise dansle
pland'inci-
dence, mais s'écarte généralementdu
plan
réfringent.Prenons maintenant
MMpour plan
de la figure2.
SoitNN la
trace
duplan d'incidence,
etH l'intersection
de MM avecla
surface del'onde
G. A la limite de réflexion totale, ladroite
L,perpendiculaire au plan d'incidence,
est, comme nous venons de le voir,
tangente
à la courbeH;
OR est le
rayon
réfractéOL=V, dont nous
cherchionsl'interprétation,
est donc la projection sur leplan d'inci-
dence de
la
vitesse du rayon réfracté. Sil'on
faittourner
le plan
d'incidence autour
de lanormale
en0 à
lasur-
face de
séparation
des deux milieux, la courbe, lieu despo<H< L, que ~'OM
pourra
déduire de la détermination dps angles limites, sera la podairepar rapport
SMpoint
0 de laa~e~'oM faitepar
le plan
réfringent dans la surface de l'onde décrite autour de0
comme centre.Ces
résultats étant indépendants
de la forme dela sur-
face de
l'onde, s'appliquent à un
milieu homogèneani-
sotrope quelconque; toutefoisleur
applicationdemande
quelquesprécautions lorsque la
possibilité demener par
ladroite
Lun
plantangent
à la surface del'onde ne
cesse pasau moment où
L commence àentamer
la surface, etlorsque
le plantangent mené par
L a avec la surface despoints de contact
autres
que R. C'est ce quia
lieupour
les
cristaux
à deux axes, si la faceréfringente
passe assez près des points ombilicauxpour entamer
le cercle decontact du
plantangent
singulier.8.
TROISIÈME PROPOSITION.– Sur toute section coupantla
surface de l'onde suivant «Me courbe eoKM.re, les maximaet
les minima de
la
podaire se confondent avec ceux del'inter-
se'c<'MMc~-M!~me.
9.
Je
dois à l'obligeance de M. C. Cellérierune démons- tration
de cette proposition, plus simple et plus complète*que celle que je
m'étais d'abord
donnée àmoi-même.
Soient~=(.r")~
le rayon vecteurd'un point
del'intersection,
a celui dupoint correspondant
de lapo-
daire en Dosant
Ainsi a devient maximum ou
minimum,
soitquand
p!r'=o,
auquel cas p est aussimaximum
oumini-
mum,
soit quandq=o.
Si q était
nul
sans que lepoint
(a;!)
fûtun point d'in-
Oexion, et sans que la courbe cessât d'être convexe, on devrait avoir en même temps
–==o.
Maison ne
pour- rait
avoir en outre.==0) puisqu'une
droite nepeut
avoir cinq points communs avec
une
courbedu qua-
trième degré.
Or, en posant
Si
Sétait maximum
ouminimum,
ilfaudrait
quel'on
(~38
<eut
,y-~=o,
tl enrésulterait ~=o,
etpar
conséquentpy'-{-.r'=o;
p setrouverait
être aussi maximumou
mi-nimum, et
3 coïnciderait avec p.III
10. En résumé,
et àcondition d'opérer sur
une facedu
cristal quin'entame
pas le cône deréfraction
coniqueintérieure,
lesquantités
V,obtenues
ensubstituant
dansla
formule(13)
ci-dessus lesquatre
valeursmaxima
etminima
des angles limites de réflexion totale, sont, envertu
de la secondeproposition,
lesrayons
vecteursmaxima
etminima
de lapodaire
del'intersection
de la surface del'onde
et du planréfringent;
lesquelssont
~gaux,
en vertu de la troisième proposition, auxrayons
vecteursmaxima
etminima
del'intersection
elle-même;et trois de ceux-ci, en
vertu
de la première proposition, sont égaux aux trois vitesses principales, ou aux inversesdes trois indices de réfraction
principaux.
I! résulte des considérations développées plus
haut
(§
4),
que le plus grand et le plus petit angle limite don-neront
toujours le plusgrand
et le pluspetit
indice, tandis que l'indice moyencorrespondra à l'un
des deux angles limitesintermédiaires.
Pour
fairedisparaître
cetteindétermination,
il suffira derépéter
les mesuressur une
seconde face différem- ment orientée onretrouvera
sur cette nouvelle face les trois mêmes valeurs utiles de l'angle limite, tandis quela
quatrième, qui est sans emploi, sera d)fîérente et facilea
reconnaître.il.
Sil'on détermine
expérimentalement,non seu-
lement les angles limites maxima etminima, d'où l'on
déduit lesrayons
vecteurs p correspondants,mais
encore les angles (p
formés
par leurs plansd'incidence
avec la droite fixe choisie comme axe OX' on obtiendra quatre couples de valeurs de p et !p,
dont
chacun devrasa-
tisfaire aux deux équations
(tO).
Leur substitution dans(10) fournira
donchuit
équations, plus que suffisantes pourdéterminer
les coefficients A, B, C, D, E, F. Cescoefficients
étant une
fois connus, ainsi que les vitesses principales, les formules(7)
de M. Brill fixeront lapo-
sition de la surface del'onde
parrapport à
la faceréfrin-
gente. Cette méthode,
intéressante
en théorie, estassuré-
ment peupratique
etne
comporte pas grandepré-
cision.
IV
Faces qui
entament les
ombilics.12. Il nous reste
maintenant
à voir comment onpeut
utiliser, pour la détermination des indices principaux, les faces qui passentdans
le voisinage des points ombili- caux.Nous remarquerons
d'abord
que si la face réfringente passe dans le voisinaged'un
ombilic,l'incertitude
qui enrésulte
ne porte jamais quesur
la mesure del'indice
moyen–. Les
restrictions auxquelles sont soumis, dansce cas, les trois théorèmes démontrés plus haut, ne con-
cernent,
en effet, que les environs immédiats des pointsombilicaux;
ladétermination
des vitesses principales maximum etminimum, a
et c, qui s'observent toujours dans le plan des yz et dans celui des xy,n'en
sera pasaffectée.
Nous voyons de plus que,
sur une
face parallèle àl'un
des axes OX ou OZ, de plus grande ou de plus petite élas- ticité, et
passant
prèsd'un point
ombilica), la détermi-nation
des trois indices peut se faire à lamanière
ordi-naire, attendu
que daws ce cas leminimum ou
le maximum, qui donnel'indice
moyen, s'observe précisé-ment
sur l'axe des x ousur l'axe
des z, à distance suffi-sante
des ombilics.Sur
une face oblique quelconque ousur
une face parallèle àl'axe
de moyenne élasticité OY,il
n'en
sera pas demême;
le rayon vecteur 6étant tou-
jours dans le plan des le maximum ou le
minimum
correspondant tombera précisément dans la région ombi- licale, si la face traverse cette région.
13. Les particularités qu'offrent, dans ce cas, les phé- nomènes de la réflexion totale
ont
été signalées par deSénarmont et plus récemment
par
M. Liebisch. M. W.Kohlrausch les a observées
sur
des cristaux d'acidetar-
trique, et M. Mallard ena
fait l'objetd'une
étude géomé-trique
basée sur laconsidération
de la surface dite des indices. Cette surface, quin'a
pas de signification physique, estrarement
employéeet, partant,
peuconnue;
iln'est
pas inutile, je crois, demontrer
que l'on peut arriver aux mêmes résultats en se servant simplement, comme nousl'avons
fait jusqu'ici, de la surface d'onde de Fresnel et de la constructiond'Huygens, familières à tous les physiciens'.Soit (ng.
3,
Pl. 11~l'intersection
de la surface del'onde
etd'un
plan réfringent qui traverse un ombilic.La co.urbe intérieure
Il' n'offrira
rien de spécial, si cen'est,
en face de la région ombilicale, un accroissementde courbure et un point m de rayon vecteur maximum qui se transformera en
un
point saillant anguleux si la section passe exactementpar
le sommet de l'ombilic. Lacourbe extérieure
EE' présentera
dans la même régionune
partie rentrante avec deux points d'inflexionAet
A",De Sénarmont, Sur la réflexion totale de la lumière extérieu- rement à la surface des cristaux Mréfrmgents.Journalde Liouville, 1856,1, p. 305. T. Liebisch, Ueber die Totalreflexion an dop- peltbrechenden KrystaIIen. Neues JaMtK~fur .MÏMer~o~ etc., 1886, II, p. 47. W. Kohlrausch, Ueber die experimentelle Be- stimmung von Lichtgeschwindigkeitenin Krysta.IIen. Wied. Ann.,
1879, YI, p. 86. Voy. aussi J. Norrenberg. Thèse, Bonn, Georgi, 1888; A. Mülheims, Thèse, Leipzig,Engelmann,1888. Mallard, Sur la théorie de la réflexion totale cristalline. Journ. de phys.,
1886, V, p. 389.
entre
lesquels setrouvera un point
k derayon
vecteurminimum. Et
sila
section considérée passepar
le sommet de l'ombilic,h"
et k se confondent enun point angu-
leuxrentrant,
coïncidant avec lepoint saillant
de la courbeintérieure.
D'après
ce qui a été ditau
§7,
il yaura réfraction régulière
ou réflexion totale pour chacun des deuxrayons, suivant
quepar
la droite L, menéedans
le planréfringent perpendiculairement
au pland'incidence,
àune distance du centre V==~–
onpourra,
ounon,
sin t
construire un
plantangent
à lanappe correspondante
dela
surface del'onde, ayant
sonpoint
de contactau-des-
sous duplan réfringent.
Soient L' et L"
les tangentes à ['intersection aux pointsd'inflexion h'
et A"; ON' et ON" les traces des plansd'incidences
qui leur sontperpendiculaires. Tant
que leplan d'mcidence
ON ne sera pas comprisentre
ON' etON",
les choses se passeront à lamanière ordinaire;
sil'on augmente
progressivement l'angle d'incidence, la réflexion totale seproduira,
comme nous l'avonsdémon- tré, d'abord pour l'un
desrayons,
puispour l'autre,
lors-que
la droite
Latteindra
successivement les deux posi-tions
L, etL,, où
elle seratangente
aux deux courbes del'intersection.
'14. Mais si (fig.
4)
le pland'incidence
ON est com-pris entre ON' et ON",
les phénomènes secompliquent;
au lieu de deux positions de tangence de la
droite
L,l'une
avec la courbeintérieure, l'autre
avec la courbe ex-térieure, nous
en avonsgénéralement quatre, dont
trois,L,, L,,
L,, avec la courbe extérieure, etune
L~ avec lacourbe intérieure,
et cesquatre
lignespartagent
ON encinq régions de propriétés différentes. On trouve, en
par-
ticulier, que par toute position de Lintermédiaireentre L,
etL,, traversant
par conséquent depart
enpart
le creuxde l'ombilic, il est possible de
mener
deux plans tangents à la surface de l'onde, tels que leurs points de contact soient au-dessous du plan réfringent.Pour
les valeurscorrespondantes
de l'angle d'incidence, les deux rayonssont
donc réfractés régulièrement, et la réflexion totalen'a
pas lieu.Projetons, en effet, la figure 5 sur le plan d'incidence, soient
IAI'
la nappe intérieure,EAE'
la nappe exté-rieure, PAP'
le cône tangent enA;
MM'un
planréfrin-
gent quelconque. Ce plan coupe la nappe extérieure sui- vant une courbe analogue à celle de la figure 3.Imaginons
d'autre
part un plan mobile menépar
L.Si L traverse l'ombilic de
part
en part, on pourra évidem-ment donner
à ce plan une positionM,M/
telle que son intersection avec la nappe extérieure se compose de deux courbes fermées, enveloppéesl'une
dansl'autre.
Nouspourrons
ensuite amener le plan mobile de la positionM,M.' à
la position MM' enle
faisanttourner autour
de L dans
un
sens ou dansl'autre,
et dans les deux casl'intersection
devra passercontinûment
del'une
desformes à
l'autre;
il yaura
donc forcément deux positions du plan mobile,l'une
dans l'angle M.LM,l'autre
dansl'angle
M' ,LM, pour lesquelles les deux courbesd'abord
enveloppéesl'une
dansl'autre arriveront
à se toucheravant
que la boucle ainsi formée s'ouvre en sens inverse.Dans ces deux positions le plan mobile sera
tangent
àla nappe
extérieure, les deux points de contact seront situés dans les régions AE etAE'
du creux de l'ombilic,l'un
au-dessus,
l'autre
au-dessous du planréfringent
M.Tant
que ladroite
L coupe le cônePAP' on peut
évidemment
mener
encore deux plans, tangents à lanappe intérieure,
lesquelsauront
leurpoint
de contact,l'un
dans
la région AI au-dessus de MM,l'autre
dans la régionAI'
au-dessous du plan réfringent.Si L
ne
coupe pas le cônePAP', l'un
de ces deuxplans'
disparaît sipar
exemple L passe dans l'espace PAE, on ne peut plusmener
le plantangent
à la régionAI'
de la nappeintérieure.
Mais dans ce cas (fig.6),
on voit facilement endonnant
successivement au plan mobile les positions MM',M,M\,
M,M~. M.M',et
MM',et en
suivant
comme ci-dessus les modifications de la courbed'intersection,
quel'on peut mener par
L trois plans tangents à lanappe
extérieure lepremier
comprisdans
l'angle M,LM~ a sonpoint
de contact dans )arégion
AL de l'ombilic, au-dessous
du
plan réfringent le second compris dans l'angle M~LM, touche la surface au-dessus du planréfringent dans
la régionLE;
le troisième est comprisdans l'angle
M',LMet
a sonpoint
de contact dans la régionAE'
au-dessous du plan réfringent.On voit donc que, pourvu que la droite L traverse l'ombilic de
part
en part, on peuttoujours mener par
cette droite
quatre
plans tangents à la surface del'onde dont
deuxont
leurspoints
de contact au-dessous du planréfringent.
15. Il
résulte
de ces considérations,qu'il serait
aisé de compléter en lesétendant
à toutes les positions que Lpeut prendre sur
ladroite
ON, que si l'on augmenteprogres-
sivement l'angled'incidence
(fig.4),
les deuxrayons sont d'abord
réfractésrégulièrement tant
quel'expression
V
= ––
estsupérieure
àOL,.
Lorsque V est comprissmt
entre OL, et OL,
l'un
des deux rayons est réfléchi totale-ment mais il est de nouveau réfracté régutiërement
quand V,
diminuant
toujours, se trouve comprisentre
OL, et OL3 puis de nouveau réfléchi totalement quandV passe de la vateur OL, à la valeur OL~. A ce moment
le second rayon
atteint
à sontour
son angle limite, etpour
toutes les valeurs plus grandes de l'angled'inci-
dence les deux rayons subissent la réflexion totale.
Si nous faisons
tourner
le plan d'incidenceautour
de0,
le point L~ décrira la podaire
F,
(ug,7)
à la courbeinté- rieure
del'intersection;
les pointsL,, L,,
L~décriront
la podaire F, à la courbe extérieure. Cette podaire
F,
forme une sorte de boucle qui présente deux points
de rebroussement
l'
et <"correspondant
aux pointsd'in-
flexion /t' et A", et qui est tangente à la courbe au point A de rayon vecteur
minimum.
Si l'extrémitéd</ rayonTc~w
V ~o;H~ en dehors dela
podaire à la courbe exté-rMMt'f. 0!< bien dans
la
&0!<f~ deux rayons sont)'C~;
elle /OM~ en (f~nM! de la ~o~a/?v à la courbe
M/Mr~,
~'s Jp!<.r rayons sont réfléchis
Ma/t'me~;
si elle tombe entreles deux podaires, /'MM des rayons est réfracté et l'autre
~ee/H
totalement.Les limites de réflexion totale que
l'on
observera dansun réfractometre quelconque
auront l'apparence repré-
sentée par la figure
8;
c'est presque exactement ce queMM. Kohlrausch a observé
sur
l'acidetartrique'.
16. D'après le premier théorème, qui est encore appli- cable
tant
que la face ne passe pas exactementpar
lesommet de l'ombilic,
la
vitesse principale b est égaleau
Loc. cit. La fig. 10
<
1 de M. Kohlrausch me semble se rap-porter à ce cas, bien que la portion M de la limite Fi n'y soit pas
indiquée.
rayon
vecteurmaximum
de la courbe 1 ouau rayon
vec-teur minimum
dela
courbeE.
Orun maximum
dela podaire F,
coïncide avec lemaximum
ln de la courbe I, etun maximum
de labranche l'kl"
de lapodaire F,
coïn- cide avec le minimumk
de la courbe E. On devra doncdéterminer l'angle limite minimum
sur
la linzileF,
(Hg.8)
et sur
le
bord concave du croissant<f/ l'un
de ces d~M.yangles donnera
la t'Me
principale 6par
la formule ordi-HaM'e.
17.
Si la faceréfringente
serapproche
dubord
del'ombilic,
les deux courbesF,
etF, s'écartent
davantage,et
lecroissant
se confond de plus en plus avecF,.
Si la
faceréfringente
passepar
le sommet de l'ombilic,la construction
se modifieun
peu (fig.9). L'intersection
se réduit à deux courbes IAE' EAF qui se
coupent
en Aau point
ombilical. Les deux podairesforment
deuxbranches F,F', et F,F',
qui se coupent égatement, maisen
dehors dela
surface del'onde; l'espace
singulierdans
lequel iln'y
a réflexion totalepour aucun rayon,
est com-pris entre
les branches F~et F', de
ces podaireset un arc
de cercledécrit sur
OA commediamètre.
On voit eneffet en
reprenant pour
ce cas lesraisonnements
ci-des- sus, que la ligneL,
de la figure 4 doittoujours
passerpar
le
point
ombilicaltandis
que les plans L, et L~ se confon-dent
enun
seul. La figure 9représente
cet espace singulierpour une
face parallèle à l'axe demoyenne
élasticité, et la figure10 pour une
face parallèleau plan
des axesopti-
ques.La
figure '11indique l'apparence
générale qu'offri-ront
les limites de réflexion totale. La vitesseprincipale
b est égale
à
OA, et OA est évidemment lerayon
vecteurmaximum du bord
concave de l'espace singulier.On devra donc mMHrer, non pas l'angle limite qui corres-