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GEORGES BARBARIN JESUSA DE GUIPUZCOA PARIS CALMANN-LÉV Y, ÉDITEURS 3, RUE AUBER, 3

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JESUSA DE GUIPUZCOA

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G E O R G E S BARBARIN

J E S U S A

DE GUIPUZCOA

P A R I S

CALMANN-LÉV Y, ÉDITEURS 3, RUE AUBER, 3

1936

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Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous les pays.

Copyright 1936, by CALMANN-LÉVY.

Printed in France.

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P R É F A C E

Les derniers événements d'Espagne n'ont été une surprise que pour les esprits mal informés.

La plupart des voyageurs — et, durant ces der- nières années, quantité de Français ont visité l'Espagne — n'ont fait que traverser la péninsule en touristes superficiels.

Ce n'est pas grand'chose ce qu'on emprisonne

dans le viseur d'un kodak et, en tout cas, cela

ne représente qu'une surface. Pour connaître

l'âme espagnole il faut se donner le temps de la

pratiquer. Il est très séduisant pour un écrivain

ou pour un journaliste de promener d'Andalousie

en Aragon et de Murcie en Biscaye une plume

amusée, mais l'exploration psychologique à qua-

rante à l'heure ne saurait remplacer le contact

à cru avec les populations.

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Rien n'est plus trompeur, à ce point de vue, que l'Espagnol, toujours prévenant, cordial et d'apparence facile. On ne connaît son sentiment intime qu'à la longue et davantage en le voyant vivre qu'en regardant le décor.

J'ai eu la bonne fortune de passer dix mois en Guipuzcoa parmi des familles du peuple et j'ai vécu, au jour le jour, près de leur cœur cha- leureux. On y donnait, sans cesse et librement, son opinion sur les hommes et les événements.

E t ne croyez pas que les propos échangés se limi- taient au pays basque et aux seules côtes canta- briques.

La parenté de mes hôtes était considérable et leurs fils, filles, neveux, cousins, amis étaient répandus dans l'Espagne de l'Ouest, du Nord et du Centre, celle de Burgos, de Bilbao et de Madrid.

Tout ce lignage se réunissait périodiquement lors de certains anniversaires et se livrait à des échanges fougueux d'ordre politique et sentimental.

L'attitude de ces gens du peuple et celle de leurs anoiens maîtres expliquent, beaucoup mieux que de longues phrases, le malentendu fondamental espagnol.

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Il n'y a pas de commune mesure entre « citoyens » espagnols et électeurs français d'aujourd'hui.

Y a-t-il même une ressemblance entre les révo- lutionnaires de l'autre côté des monts et nos révo- lutionnaires du milieu du dix-neuvième siècle?

Peut-être certains me reprocheront-ils l'appa- rence d'opérette que mon livre donne à la vie sociale en Guipuzcoa. Sans doute j'ai accusé certains traits, mais j'ai adouci certains autres.

E t c'est une marque spéciale du caractère espa- gnol que ce mélange de noblesse et de comique, de tristesse et de joie, de douceur et de cruauté.

Avant les événements de 1936, nombre d'étran- gers déclaraient le peuple espagnol incapable de passer des mots aux actes tragiques, sous le prétexte que la République s'était faite sans incidents. Mais je savais, pour ma part, que l'abcès grossissait chaque jour et que la révolution san- glante n'était pas faite.

Puissent les événements futurs apporter la paix qu'il mérite au courtois et chevaleresque peuple espagnol !

Chacune des aventures de ce récit a été vécue.

Seule l'intrigue est imaginaire. Tous mes modèles

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existent — du moins j'en garde l'espérance — mais j'ai concentré sur quelques têtes les détails de caractère de beaucoup de gens et les anecdotes relatives à divers lieux. On comprendra que je n'aie voulu désigner personne à une injuste vin- dicte. Chacun des personnages est, dans la réalité, un peu plus ou un peu moins qu'il n'apparaît dans les pages qui suivent. Mais le langage, les gestes, le ton, l'atmosphère y sont restitués aussi fidèlement que je l'ai pu.

Où sont mes héros aujourd'hui, alors qu'ils viennent d'être jetés tout vifs en pleine aventure?

Vivent-ils encore? Sont-ils victimes ou bourreaux d'un camp ou de l'autre ? Au pinacle? Ou fusillés?...

Un proche avenir le dira et j'irai certainement recueillir, là-bas, de ceux qui survivent, la relation dramatique de ce que les communiqués n'ont pas dit.

G. B.

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J E S U S A D E G U I P U Z C O A

I

CHEMINS DE FER BASQUES

J'aurais voulu arriver à Zumarroa par le bord de la mer au moyen de la fameuse route en cor- niche mais comme je suis accompagné de mon b a g a g e j'ai dû prendre le chemin de fer.

Les chemins de fer vascongados sont le chef-

d ' œ u v r e de la circulation électrique, tout au moins sur la petite ligne qui va de Saint-Sébas- ,tien à Bilbao.

Comme le pays est entièrement boursouflé par les dernières convulsions pyrénéennes, la voie s'évertue à suivre le fond des vallées et les zig- zags des rios. Ceux-ci sont de véritables rios espagnols qui rougiraient de se diriger vers la côte en droite ligne et font mille boucles et cent m a l i c e s avant de se jeter dans la mer.

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Les trains se lancent là dedans à corps perdu et tournent si brusquement dans les courbes que les voyageurs de droite sont jetés sur les voya- geurs de gauche et qu'aux virages les wagons demeurent la moitié des roues en l'air.

De temps en temps, la dernière voiture sort des rails et exécute de petits bonds sur les tra- verses sans que les usagers guipuzcoains en parais- sent incommodés. La chose ne se gâte que si le hasard ne remet pas aussitôt les rails sous les roues.

Dans ce cas — dont la fréquence est de l'ordre de un pour mille — le wagon se place en travers de la voie et abat, l'un après l'autre, comme des quilles, les pylônes du trolley.

Le conducteur ne s'arrête pas pour si peu. Il

« emballe » son train dans un fracas de tonnerre jusqu'à ce que les chaînes d'attelage, à bout d'héroïsme, déclarent forfait.

C'est ce qui est précisément arrivé en ce début de juin 1932 entre Eibar et Durango où, au retour de la fiesta, on retrouva deux cents fragments d'Espagnols sur un parcours de deux kilomètres.

Comme les rivières reviennent parfois sur leur chemin, dans le but d'arriver le plus tard possible à l'embouchure, le chemin de fer, plié aux nécessi- tés des horaires, abandonne un instant les rios.

E t comme les montagnes enserrent le train de

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toutes parts, celui-ci se jette, lanternes basses, sur les montagnes, dont le plus grand nombre portent à leur base un trou édenté et noir. C'est par ce cheminement de taupe, que dis-je ! de cour- tilière, que le convoi traverse les grandes pyra- mides de terre que sont les montagnes de Gui- puzcoa. Parfois le train, à peine sorti du sol, y repique tout de suite une tête, tellement les collines s'accumulent, serrées les unes contre les autres comme un troupeau effrayé.

Il n'y a pour ainsi dire pas de car vascongado qui ne contienne trois religieuses, deux prêtres et deux guardias civiles, ces beaux gendarmes vert olive, à buffleteries havane et dont le képi de carton bouilli tombe à angle droit dans le cou.

Cette règle ne comporte guère d'exception. Tou- tefois je me souviens d'avoir quitté Irun, un jour, dans la dernière voiture, d'ailleurs à peu près vide. Mes seules compagnes étaient quatre femmes du peuple qui, s'en revenant du marché, jouaient aux cartes avec de grands signes de croix.

Ici, le régime normal est le tunnel, ce qui est décevant près des plus belles côtes du monde.

D'autant que la voie souterraine est si rectiligne qu'on voit l'orifice d'entrée se rapetisser peu à peu. Si minuscule que devienne ce petit rond de lumière on l'aperçoit encore dans le fond du tube

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quand, remorqué par le train, on pénètre dans le souterrain d'après. E t le bruit, les secousses, l'abrutissement sont tels qu'on perd progressi- vement le sens de l'horizontale, si bien qu'au bout d'un instant, on se croit dans l'express des anti- podes, chu verticalement au fond d'un puits.

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I I ZUMARROA

J e m e suis a r r ê t é à Z u m a r r o a , parce q u e la ville est sur la corniche. J ' a u r a i s p u t o u t aussi b i e n choisir Lequeitio, P a s a j e s ou Zarauz.

E t m e voici, e n juin, sur le q u a i de la s t a t i o n e n d o r m i e où m o n t e sa faction, de long en large, le m i q u e l e t réglementaire de Guipuzcoa.

L ' u n i f o r m e d u miquelet, c o m m e son n o m , est u n miracle a n a c h r o n i q u e . I l c o m m e n c e e n h a u t p a r le b é r e t carliste e t se t e r m i n e e n b a s p a r des brodequins. E n t r e les d e u x il y a u n p a n t a l o n garanoe, e x a c t e m e n t semblable à celui d u fan- tassin français d ' a v a n t - g u e r r e , s u r m o n t é d ' u n e adorable e t c o u r t e p a l a t i n e en d r a p gros bleu.

Les miquelets, qui s o n t les gardes d u d é p a r t e m e n t ,

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chargés de la protection des voies ferrées et des caisses d'épargne, ont des mains énormes pour appréhender les délinquants et des pieds immenses pour courir après les voleurs.

Précisément le miquelet zumarroain tourne autour de moi avec une curiosité bienveillante.

Son flair professionnel lui permet de se rendre compte que je ne suis ni Justo de la fruteria, ni Felipe le marchand de bananes, ni Esteban le propriétaire. Sa curiosité est partagée par la petite marchande de macarons, qui sèchent en quin- conce sur du papier mince et par ce haut person- nage ferroviaire, le chef de station.

Mon bagage d'espagnol est léger. Il se réduit à un manuel de conversation, hélas ! peu feuilleté en route.

De sorte que lorsque je dis au miquelet : « Par- don ! où est la voiture de l'hôtel ? », il ne comprend pas. Et lorsque je réitère ma question en espagnol de vache française : « Por favor, donde esta el coche del hôtel ? », il ne comprend pas non plus.

Ce n'est pas que la petite ville soit très loin. Je la vois, détachée en blanc sur bleu, au bord de l'océan cantabrique, mais j'ai charge de trois valises qui renferment mes papiers et mes e f f e t s .

Visiblement satisfait d'enseigner un étranger, le miquelet prodigue des torrents d'éloquence cas-

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tillane. La petite pâtissière y joint ses exhorta- tions macaroniques, bientôt suivies par les con- seils gutturaux du chef. Deux hommes inoccupés entrent en lice à leur tour, puis la voisine de la station, puis quatre chiquitos allant à l'école et tous, après m'avoir accablé de conseils incom- préhensibles, se contredisent avec des timbres aigus.

Je prends le parti de saluer tout le monde et de cheminer vers la bourgade. Les adultes ne s'in- terrompent pas pour si peu et continuent à pala- brer sur l'événement. Mais les gamins m'emboî- tent le pas, deux à droite et deux à gauche. Leur troupe, à chaque casa, s'enrichit d'une unité.

Nous sommes une vingtaine à peu près quand j'atteins le rio et une trentaine quand j'arrive sur les quais, auprès d'un petit kiosque de police, où trône un gendarme bleu à galons blancs, orné d'une casquette et d'un petit bâton.

Le gendarme ignore le français, lui aussi. Déci- dément c'est la vraie Espagne. A Saint-Sébastien on parle d'abord français, puis anglais et, les jours de corrida seulement, espagnol.

Mais je connais le geste souverain, compris des hommes de toute la terre. J'ouvre la bouche, j'y porte la main. E t toute la troupe, d'une seule voix, s'écrie : « Comer!... restaurant !... comer!!!... »

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Dix bras veulent m'entraîner à la, fonda Corazon, quinze autres m'orientent vers l'hôtel Etsua. Le gendarme élève son bâton et la troupe se dis- perse. Et je suis conduit, « manu militari » peut-on dire, à la casa Arizumariaga.

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I I I LA CASA

La saison est si peu avancée qu'il n'y a per- sonne dans l'hôtel, si ce n'est la patronne, la cui- sinière et une bonne. Les chambres ont leurs volets fermés depuis l'automne et le pudique linge castillan sèche dans le « tea-room ».

Durant que la cuisinière va chercher mes colis et que la bonne introduit l'oxygène guipuzcoain dans ma chambre, je m'assieds dans le restaurant où trois Espagnols de Madrid mangent des œufs dans des verres à pied. Ce procédé, qui perfectionne celui de Christophe Colomb, est la seule façon décente de gober les œufs à la coque, contrairement aux méthodes septentrionales par quoi la coque apporte directement aux lèvres le goût du croupion.

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Je n'insiste pas cependant et je réclame le pre- mier service. La chica m'apporte aussitôt la salade, qui inaugure le déjeuner dans les hôtels castil- lans. Il est quatorze heures à peu près et je me crois terriblement en retard. Il paraît, au contraire, que je suis terriblement en avance. Un véritable Espagnol ne se met à table que lorsque tous les pays de l'Europe ont terminé leur digestion.

Il est un mets contre lequel Georges-Armand Masson, qui a visité la Cantabre avant moi, m'a mis soigneusement en garde. C'est le ragoût de chipirones qu'il qualifie de « plat de souris à l'encre antipathique ». Justement l'hôtelier l'ap- porte avec complaisance et vin d'Aragon.

Cet aliment, d'ailleurs exquis, ressemble éton- namment au ragoût de « mollusque céphalopodien » qui fit, à Paris, sous la présidence d'André Demai- son, les délices du dernier dîner zoologique. Un certain nombre de queues menues sort de petites poches de chair rose dans une sauce au cambouis.

Cela sent l'aventure et le goémon, la curiosité et le sel, la volupté et l'épice. On ne peut que l'adorer ou l'exécrer, comme la mer et l'amour.

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Zumarroa est à califourchon sur la montagne et la mer et ses rios inégaux lui passent entre les jambes.

C'est une station balnéaire où l'aristocratie de Castille se pressait au temps des rois. Naguère encore, on y voyait quelques nobles familles madrilènes, mais l'argent se fait tout petit de peur d'être confisqué.

Il y a deux plages : celle d'Aïquina, où la mer jette sans cesse à l'assaut ses contingents de vagues barbares; celle d'Argorietta, diluée par l'eau des fleuves et blottie contre un beau domaine empli de fleurs.

Décidément je m'arrêterai là. E t j'y chercherai des hôtes. Mais les loueurs à ma convenance sont rares, de sorte qu'après quarante-huit heures de recherches, je désespère de me loger chez l'habitant.

En deux jours mon langage a fait des progrès, grâce à l'amabilité franco-espagnole des servantes, si bien même que, par prudence, celles-ci s'inter- pellent désormais en basque devant moi.

J'ai visité successivement un petit apparte- ment ancien au fond de la cour noire d'une rue, un magnifique piso moderne où tous les meubles sont de bois incrusté, un taudis pour une demi-

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personne, une villa pour familles nombreuses.

Rien de tout cela n'enchante mon rêve d'espace et de liberté.

A la fin du deuxième jour, qui est un samedi, j'ai traversé le marché où les paysans des fermes d'alentour vendent leurs fruits sur une placette.

Puis j'ai remonté la rue en pente où cent petits ânes, le bât sur les hanches, attendent la fin du marché.

Je monte toujours et me voici à l'orée du cime- tière. Un sentier dévale sur une vallée profonde qui va du pueblo à la mer. Là-bas, en face, sur la crête, se trouve une casa blanche et une sorte d'er- mitage. Je dégringole la colline et grimpe à tra- vers pierrailles et chardons. Lorsque je débouche du talus, ruisselant et couvert de poussière, un ouvrier en « bleu » et béret basque et une grosse femme émergent d'un champ de patates et me regardent fixement.

Je crie : « Soy francés ! »

Français! le nom magique opère.

Et j'ajoute aussitôt le mot, le maître mot :

— Parias.

Les deux visages basanés se sont détendus. A l'évocation de Paris ils s'éclairent.

1. J e suis Français!

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Il n'y a pour ainsi dire pas un Espagnol que n'électrise l'idée de Paris.

J'ai entretenu par la suite beaucoup d'entre eux, ou plutôt nombre d'entre eux m'ont mis délibérément sur ce chapitre. J e dois l'avouer à ma honte : leur admiration n'est pas de nature à flatter notre orgueil national. Pariss ! ce n'est pas le Louvre, l'Opéra, le Théâtre-Français, l'Institut, la Bibliothèque. Pariss ! c'est un peu la Tour Eiffel, beaucoup les Folies-Bergère et surtout, la petite femme des boulevards.

Notez que la plupart de ces refoulés sans le savoir n'ont jamais vu de Parisiennes et que nom- bre d'échantillons français féminins qui traversent la péninsule ne sauraient être qualifiés d'articles

de Paris.

C'est justement parce qu'ils ne « savent pas » que leur imagination travaille. J'ai interrogé lon- guement un jeune fonctionnaire. Pour lui, la Pari- sienne est un mythe sensuel.

L'ouvrier hoche la tête en souriant et la femme s'approche en roulant comme une boule. Elle est âgée, borgne à lunettes et les bras d'un homme n'en feraient pas le tour.

— Avez-vous quelque chose à louer ? dis-je.

— ... Hé! Perpetua, fait l'ouvrier.

— Hé! Felipe, répond la vieille.

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— Cela se peut...

— C'est à voir...

La senora Perpetua semble prendre un grand parti. Elle me saisit par la main et m'entraîne vers l'ermitage.

— Venez d'abord regarder la vue. Ensuite peut-être que la casa vous plaira.

En cent mètres nous sommes au muretin qui protège le rebord de la falaise contre l'abîme. A la pointe, une petite chapelle entourée d'un parapet sert d'observatoire et la plus éblouissante vision marine s'offre à moi.

La mer, à droite et à gauche, se convulse au pied des murailles de schiste, brisée vers la France par les écueils mais se prolongeant à perte de vue vers Bilbao.

Un promontoire rocheux partant de l'ermitage plonge ses à-pic dans l'écume retentissante et, après lui, dix pointes de territoire déchiquettent la côte cantabrique jusqu'au cap Machichaco.

Derrière est la vallée profonde et, surplombant la mer, la montagne.

La señora Perpetua, de ses dents ébréchées, guette mon admiration. E t comme j'ai perdu le souffle, elle me dit en hochant la tête :

— Bonito ! señor, muy bonito!..

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L'intérêt de l'Espagnol moyen oscille entre deux termes symboliques : bonito qui veut dire joli et s'applique à la femme, à la fête, au paysage; et barato, avantageux, qui s'applique aux bananes, à la bonne fortune et au loyer de la maison.

Pour ce peuple rien n'est intéressant que bonito ou barato, barato ou bonito et les deux ensemble, si c'est possible. Race marchande d'images et marchande de marchandises, mais à qui l'image suffit le plus souvent.

Felipe a alerté les gens de la casa et leur troupe m'attend sur le seuil, prunelles allumées.

Il y a des petits et des grands, des jeunes et des vieux, des hommes et des femmes. Sans doute le plus clair des habitants du voisinage. Point. C'est l'effectif de la garnison.

Tout de suite je m'aperçois que la famille est sous le gouvernement verbal de trois soeurs : Perpetua, l'aînée, mon introductrice et mon guide; Barbara, la puînée, aux mamelles débor- dantes et qui postillonne avec la voix d'un sergent

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24837. — BRODARD ET TAUPIN, Coulommiers-Paris(France).—10-36.

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