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Submitted on 1 Jan 1966
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Fonctions propres et valeurs propres de l’opérateur de Liouville du rotateur linéaire rigide
Louis Galatry, Jean-François Le Men
To cite this version:
Louis Galatry, Jean-François Le Men. Fonctions propres et valeurs propres de l’opérateur de Liouville du rotateur linéaire rigide. Journal de Physique, 1966, 27 (3-4), pp.241-245.
�10.1051/jphys:01966002703-4024100�. �jpa-00206395�
FONCTIONS PROPRES ET VALEURS PROPRES
DE
L’OPÉRATEUR
DE LIOUVILLE DU ROTATEURLINÉAIRE
RIGIDEPar LOUIS GALATRY et
JEAN-FRANÇOIS
LEMEN,
Faculté des Sciences de Rennes.
Résumé. 2014
Après
avoir déduit une relationgénérale
relative àl’orthogonalité
des fonctions propres del’opérateur
deLiouville,
on calcule les valeurs propres et fonctions propres del’opérateur
de Liouville relatif à un rotateur linéairerigide.
Les fonctions propres sont obtenues dansl’espace
deconfiguration (03B8, ~)
du rotateur, pour une orientation et unelongueur
données du vecteur moment
angulaire.
On étudiel’orthogonalité
de ces fonctions propres qui constitue un casparticulier
de la relation obtenue auparavant etqui
permet detraiter,
comme cas
particulier,
le cas du rotateurplan.
Abstract. 2014 A
general
relation on theorthogonality
ofeigenfunctions
of the Liouvilleoperator is first deduced. Then one obtains the
eigenvalues
andeigenfunctions
of the Liou- ville operator for arigid
linear rotator. Theeigenfunctions
are obtained in theconfiguration
space
(03B8, ~)
for agiven angular
momentum. Theorthogonality
of theeigenfunctions,
whichis a
special
case of thegeneral
relation obtainedabove,
is then studied and this allows the connexion of these wave functions with those of aplane
rotator to bepointed
out.PHYSIQUE
1. Introduction. - La
mécanique statistique classique
des processus denon-équilibre peut
être formulée àpartir
dudéveloppement
de la fonctionde distribution dans
l’espace
dephase (p(q,
... qrr, Pl ... prr,t))
dans une base constituée par les fonc- tions propres d’unopérateur
de Liouville défini dans ce même espace dephase.
Cette formulation a étésystématiquement développée
parPrigogine [1] ;
elle a été
plus particulièrement appliquée
par cetauteur et ses collaborateurs aux cas où le
système
étudié est un ensemble d’oscillateurs
harmoniques couplés [2]
ou un ensemble departicules
dontl’évolution des
degrés
de liberté de translation est soumise à l’influence de forcesinterparticulaires ~3~.
Les
opérateurs
de Liouville attachés auxsystèmes
non
perturbés correspondants (et
dont les fonctions propres sont choisies comme base dereprésentation
de
p( t))
serapportent ainsi,
soit à un ensembled’oscillateurs
harmoniques indépendants,
soit à unensemble de
particules ponctuelles
en mouvementrectiligne
et uniforme. La résolution deséquations
aux valeurs propres de ces
opérateurs
de Liouville fournit desexpressions analytiques particulièrement simples
pour les fonctions propres et les valeurs propres[1].
Si l’on veut étudier à l’aide du formalisme
évoqué plus
haut la relaxation attachée auxdegrés
de libertéde rotation d’une molécule
diatomique
en contactavec un
thermostat,
on est naturellement conduit àprendre
comme base dereprésentation
leproduit
d’une fonction propre de
l’opérateur
de Liouville dubain par une fonction propre cpm de
l’opérateur
deLiouville attaché à un rotateur linéaire
rigide.
Cettenote est consacrée à l’étude de ces fonctions pro-
pres et des valeurs propres
correspondantes.
Onprécisera
d’abord(paragraphe II) quelques
pro-priétés générales
des fonctions propres et valeurs propres en vue de leur utilisation au casparticulier
du rotateur
qui
sera abordé auparagraphe
III.Il. Généralités. - A un
système physique
dontl’état est
repéré,
enmécanique classique,
par Ncoordonnées q1
.. , qN et par N momentsconjugués,
est attaché
l’opérateur
de Liouville(hermitique) :
où ... qN, p1 ...
pN)
est la fonction d’Hamil-ton du
système.
L’équation
aux valeurs propres de L s’écrit :Des solutions de
(2)
on ne doit retenir que les solutionsuniformes,
cette restrictionprovenant
ducaractère nécessairement uniforme de la fonction de distribution p que l’on
développe
en série des pk.On
peut
alors montrer[1]
que si l’on pose :où
Ak
et xk sontréels,
le module et laphase
ainsidéfinis satisfont aux
équations :
Puisque
L estégal (au
facteur iprès)
àl’opéra-
teur
dldt agissant
sur une fonction des p etdes q
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01966002703-4024100
242
explicitement indépente
dutemps,
on déduit de(4)
que
Ak
est une fonction(arbitraire)
desintégrales premières
du mouvement[1J.
Si l’on exclut les
intégrales premières
à trans-formée de Fourier
singulière [4],
il n’existed’après
le théorème de
Poincaré,
quesept intégrales
pre- mièresdéveloppables
en série de l’intensité des interactions entreparticules
dusystème.
Soient...
P N)
...(X7( ql
...py)
cesintégrales
pre- mières(énergie
etprojections
des moments ciné-tique
etangulaire
totaux sur trois axes fixes etrectangulaires).
AinsiAm peut prendre
les formes suivantes :~= Cte), Am(OCl, oc,),
...,-A m (%
’,- o- 2...rf..7)’
Soit,
parailleurs, Xk(ql
...pN),
une solution de(5).
Si l’on introduit p
( 7) intégrales premières
dans on
peut
alors choisir cesintégrales
pre- mières comme variablesindépendantes
etexprimer
ainsi p des variables initiales
(soit
parexemple,
pour
simplifier
lesnotations,
q1 ...qp)
en fonctionde ... xp, qp+l ...
pN).
La fonction propre cpkpeut
ainsiprésenter
les formes suivantes :Ces diverses formes de la kème fonction propre de L
correspondent
aux différentsdegrés
d’infor-mation que l’observateur
possède
sur l’étatdyna- mique global
dusystème physique (indétermination totale,
déterminationpartielle
due à la connaissance de la valeurnumérique
de1, 2,
..., 7intégrales premières).
Lespossibilités
de choix des cpkqui apparaissent
dans(6) permettent
donc de déve-lopper p(t)
sur diversesprojections
del’espace
dephase
où cesintégrales premières gardent
unevaleur
numérique
constante ; ces différents cpk sontdonc attachés aux diverses
probabilités
condition-nelles que l’on
peut
introduire enimposant
desvaleurs fixes à ces
intégrales premières.
ORTHOGONALITÉ DES FACTEURS DE PHASE. -
L’opérateur
L étanthermitique,
on adonc,
pourAk # A :
Cette
orthogonalité peut
se mettre sous la formesuivante, compte
tenu deséquations (6)
etaprès
lechangement
de variablesPuisque
les fonctionsAk
etAi
sontarbitraires,
il en résulte que l’on a nécessairement les relations suivantesd’orthogonalité
des facteurs dephase :
Enfin,
dans le cas où une ouplusieurs
variables(ou moments) J
nefigurent
pas dansH,
la dérivéepartielle
parrapport
aux moments(ou variables) conjugués
nefigure
pas dansl’équation (2)
et cesmoments
(ou variables) apparaissent
donc commedes
paramètres,
à la fois dans la fonction propre cpket dans la valeur propre Dans ce cas les condi- tions
d’orthogonalité (6)
ou(7) s’appliquent toujours
mais seulement dans le sous-espace déduit de l’es- pace de
phase
parsuppression
des moments(ou variables) jouant
le rôle deparamètres.
111.
Éléments
propres de L pour le rotateurlinéaire
rigide.-
Pour un rotateur linéaire(moment
d’inertie
I) repéré
par lesangles polaires 0,
cp(moments conjugués
po,p,), (fig. 1~,
on a :L = - ip0 d - i pq d
I
d0 I sin 2 0 dq
- i 1
-0 ¿(Jo (8)
I sin2 0 tg 6 bpe’ ’ ’ )
Puisque
L n’est pas unopérateur
différentielFIG. ~..
en p~, les valeurs propres
dépendent
de peu.L’équa-
tion aux valeurs propres relatives à L n’étant pas
séparable,
il estpréférable
deremplacer
sa résolutionpar celle des deux
équations (4)
et(5)
déterminant le module et laphase
de~s solutions propres.a)
MODULEAk.
- Dans le casqui
nous intéresseici,
il n’existe que troisintégrales premières.
Onpeut choisir,
parexemple, l’énergie
F, = laprojection
p, du momentangulaire
P sur l’axe ver-tical et
l’angle polaire
yrepérant
l’orientation parrapport
aux axes fixes(oxyz)
duplan
vertical conte-nant P. Pour
chaque
solution cpk, il existe doncquatre possibilités
pour le module :où oc2
...)
est une fonction arbitraire.(On
peut,
pour des raisons de convenance attachées auproblème particulier étudié,
choisir pour lesAk
unjeu
de fonctionsorthogonales.)
b)
PHASE Xk. -L’équation (5)
n’est pas, contrai-rement à
(2),
uneéquation
aux valeurs propres, mais uneéquation
aux dérivéespartielles,
linéaireet du
premier
ordre.Néanmoins, parmi
sessolutions,
seules devront être retenues celles
qui
sont uniformes.Dans
l’équation (5),
la variable y estséparable
de l’ensemble des variables
6,
po, cequi conduit,
enposant :
à l’ensemble des deux
équations :
où 1~ est une constante.
De
l’équation (11),
on tire :(la
constanted’intégration
a étéprise égale
à zérocar elle ne
pourrait
influer que sur le processus de normalisation deL’équation (12) conduit, après
lechangement
devariables u = -
(2
sin20)-1, v
- au sys- tèmecaractéristique :
du = d v
La
première
deséquations (14) s’intègre
pour donner :Or, d’après
la définition de ii et v, cette constante n’est autre quel’intégrale première oc
=introduite
plus
haut :Compte
tenu de(15),
la secondeéquation s’intègre
pour donner : -.(~
est une constantearbitraire).
La solution
générale
del’équation (12)
est de laforme
F(a, ~)
= 0 où F est une fonction arbitraire.On choisira
ici,
pourF,
la fonction linéaire :qui permet
de satisfaire à la conditiond’uniformité,
comme on va le voir 4-dessous.
Puisque
la rela-tion
(17) exprime
en fonction del’intégrale première
oc, cetteintégrale première
sera choisiecomme variable et le module
Ak
sera donné par(9c).
On a ainsi :
244
Ces fonctions propres s’introduisent donc dans le
développement
de laprobabilité
conditionnelle d’observer le rotateur dans laconfiguration (0, cp),
sachant que son
énergie
et laprojection
sur Oz deson moment
angulaire
sontrespectivement
p, ocllet po.
c)
CONDITIONS D’UNIFOR’MITÉ. - Introduisonssur la
sphère S,
de rayonunité,
lepoint
Prepéré
par les
angles polaires
0 et (p.Puisque 1 ell
etdoivent être
1,
la fonctioncpt,_(18),
n’est pas définie sur les deux calottessphériques
0 08~,
7t -
8m
8 1t, avec a =1/2 sin2 0m (fig. 2).
FIG. 2.
La condition
d’uniformitéimpose
alors que laquantité
reprenne la même valeur
(à 2Krprès) après
toutparcours fermé r du
point représentatif P(O, cp)
surla
région permise
de lasphère
Sfig. 2).
Cette condi- tion est évidemment réalisée pour tous les parcoursoù E1
et E2 nepassent
pas par lesvaleurs + 1,
àcondition toutefois que
(Cette
«quantification
» du nombre 1~ estimposée
par la condition d’uniformité pour le parcours r
identique
à unparallèle
de lasphère
Spassant
par lepoint P,
surlequel
cp varie de 2n et 0 reste cons-tant.)
Dans le cas
où el
et E2passent
par lesvaleurs + 1,
les fonctions Arc ~1 et Arc E2 ne sont
plus
ellesmêmes uniformes et la détermination finale de pk peut différer de sa détermination initiale. Cette éventualité se
produit chaque
fois que le parcours r coupel’équateur,
ou esttangent
à l’un des cercles0 =
8m,
0 == 7~ 2013-8m qui
limitent les zones inter- dites de S.Considérons,
parexemple,
le parcours de lafigure
2. Il est facile de se rendrecompte
qu’après
un tel parcours, laphase
a varié de :Puisque k
est un entier(équation 20~,
et quedoit être
égal
à2Kr (,~ entier)
ceciimpose que 1
soitlui-même un nombre
entier,
d’où :Cette «
quantification »
du nombre limpose
doncque l’on
repère
les fonctions propres avec deux nombres «quantiques
», soitLa valeur propre Xi est
indépendante
de n. Elleest donc caractérisée par une
dégénérescence
d’ordreinfini.
d)
ORTHOGONALITÉ DES FONCTIONS PROPRES. -Cette
propriété
découleautomatiquement
du faitque L est
hermitique ;
néanmoins il estpossible
dela démontrer à
partir
del’expression (18), après
unchangement
de variablequi exprime
la fonctionpropre à l’aide des trois
intégrales premières
dumouvement
(soit,
parexemple :
le moment angu- laire total delongueur
po =iP!
et les deuxangles Z
et 7) repérant
la direction de ce vecteurP).
Laseule variable
qui
n’est pasintégrale première
estalors
l’angle 0
de rotation dans leplan
normal à ladirection de P
(fig. 1).
La fonction propre
(18)
devient alors :Le calcul des
expressions
Arc s. et Arc s~ utili-sant les relations
géométriques
existant entre0., 0,
pet ~,
~,1>,
conduit à :D’où
l’expression
des fonctions propres :On a de
plus, d’après (21) :
Ainsi le nombre k
perd
son utilité et on obtientdes fonctions propres
proportionnelles
aux f onc-tions propres de
l’opérateur
de Liouville du rota-teur
plan (H
=p~ j2I ; §n = (i l§/2)
exp(ino),
n
entier).
C’est un résultatauquel
onpouvait
s’attendre
puisque
le fait de sefixer Z et -1
revientà considérer un rotateur en mouvement dans un
plan
connu.L’orthogonalité
des fonctions propres,exprimées
selon(22),
résulte alors directement de ceque le Jacobien de la transf ormation
ne
dépend
pas del’angle
(D.En effets
l’équation (7)
s’écritalors,
dans le casparticulier
du rotateur, en utilisant la nouvelleforme
(22) prise
par les fonctionsexprimées
à l’aidedes variables
(0,
po,~, q) :
Cette relation constitue un
exemple particuliè-
rement
simple
de lapropriété d’orthogonalité
desfacteurs de
phase
des fonctions propres, sur la variété del’espace
dephase
où sont constantes lesintégrales premières
du mouvement naturel dusystème.
Manuscrit reçu le 15
juin
1965.BIBLIOGRAPHIE