HAL Id: jpa-00206616
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Submitted on 1 Jan 1968
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Contribution à l’étude de l’ionisation et du chauffage des gaz par le rayonnement d’un laser déclenché. Résultats
expérimentaux
P. Veyrié
To cite this version:
P. Veyrié. Contribution à l’étude de l’ionisation et du chauffage des gaz par le rayonnement d’un laser déclenché. Résultats expérimentaux. Journal de Physique, 1968, 29 (1), pp.33-41.
�10.1051/jphys:0196800290103300�. �jpa-00206616�
CONTRIBUTION A
L’ÉTUDE
DE L’IONISATION ET DU CHAUFFAGE DES GAZPAR LE
RAYONNEMENT
D’UN LASERDÉCLENCHÉ
RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX
Par P.
VEYRI É,
C.E.A., B.P. 27, 94-Villeneuve-Saint-Georges.
(Reçu le 31 mai 1967.)
Résumé. 2014 Nous décrivons certains résultats
expérimentaux
concernant leclaquage
des gaz sous l’action d’un faisceau laser. Le transfert du rayonnement et l’évolution
hydro- dynamique
duplasma
créé retiennentparticulièrement
l’attention.L’augmentation rapide
du volume de la zone ionisée conduit à limiter fortement la densité de flux lumineux incidente.
On détermine enfin les seuils de
préionisation
et d’ionisation.Abstract. 2014 Some
expérimental
results on laser-induced breakdown of gases are considered.Radiation transfer and
hydrodynamics
of theplasma
areemphasized.
Therapid
increase of thespark
volumestrongly
limits theinteracting light
fluxdensity.
Preionization and ionization threshold aredistinguished
and measured.1. INTRODUCTION
Généralités. - La réalisation en 1960 du
premier
laser à rubis par T. Maiman
[1]
fournissait auphysicien
ungénérateur
dephotons
degrande
inten-sité. Les
champs électriques
intensesdéveloppés
parces
premiers
lasers avaientpermis
deprévoir
et demettre en évidence des effets non linéaires sur certains
diélectriques [2].
Ces effets ne
pouvaient
êtrequ’accrus
par lechamp électrique plus
intense du laser depuissance
conçuen 1962 par Hellwarth et Mac
Clung [3] ( 10~ V/CM
pour une intensité focalisée de 5 X 1011
W/CM2).
C’est au cours de telles recherches que
Maker,
Terhune et
Savage [4]
mirent en évidence pour lapremière
fois leclaquage
de l’air. En concentrant le faisceau d’un laser déclenché deperformances
suffi-santes avec une lentille de courte distance
focale,
onvoit
apparaître
auvoisinage
dufoyer
unepetite
boulelumineuse. La formation
s’accompagne
d’unclaque-
ment sec, sa couleur est d’un blanc vif et sa durée est
fugitive. L’analyse spectrographique
de cettelumière trahit la
présence
de raies de l’azote etl’oxygène
ionisés. Il y a incontestablement dissociationet ionisation au moins
partielles
de la zone considérée.L’ionisation des gaz sous l’action des rayonnements
électromagnétiques
n’est pas unphénomène
nouveau.On en connaît au moins deux aspects :
- L’ionisation par
radiofréquence;
- L’effet
photoélectrique
des rayonnements X et y.L’application
despropriétés
de l’ionisation hautefréquence
auclaquage
des gaz par faisceau laser a étésoigneusement
étudiée par R. G. Tomlinson[5] .
La résolution des
équations
d’évolution du nombre d’électrons montre avec certitude que, s’ilpréexiste quelques électrons,
ils vont semultiplier.
Malheureu-sement, dans le volume de la boule de
claquage
etpendant
le tempsd’interaction,
il n’existequ’une
pro- babilité très faible d’électrons libres. Tomlinson amême montré que d’éventuels
photoélectrons
arrachésà la lentille ne
pouvaient jouer
un rôle. Même une source d’électronsplacée
àproximité
dupoint
declaquage
ne provoque aucun effetsupplémentaire.
D’autre part, Tomlinson a tenté de comparer le taux d’ionisation mesuré à celui déduit du calcul. Il y a
plusieurs
ordres degrandeur
de différence enfaveur du
claquage
laser.Les résultats
indiquent
sansambiguïté
que les effets dechamp
H.F. ne peuvent être que secondaires dans l’ionisation par laser.L’ionisation des gaz par
absorption
de lumière peutse faire soit par ionisation
directe,
soit par excitations successives àpartir
du niveau fondamental.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0196800290103300
34
Dans le tableau suivant extrait de « Ionized gases » de von
Engel [6],
nous donnons leslongueurs
d’ondesmaximum pour
l’ionisation À¡
et l’excitationÀg
pour différents gaz :Ces~valeurs
sont à comparer aux 10 600Á
du rayon-nement du laser au
néodyme
et aux 6 943Á
de celuidu laser à rubis.
Nous venons de voir que ni la théorie de l’ionisation des gaz par
radiofréquence
ni l’effetphotoélectrique
ne
pouvaient
rendre compte desphénomènes qui
nousconcernent. Une étude
complète s’impose
donc. Ils’agit
d’établir les loisrégissant
lephénomène
ens’appuyant
sur les faitsexpérimentaux,
defaçon
àdégager
les mécanismes de base.Cette démarche s’effectuera en deux
étapes. Après
avoir
rappelé rapidement
les travaux, asseznombreux,
effectués
depuis
trois ans dans un certain nombre delaboratoires,
dont lenôtre,
nousprésenterons
les résul-tats
expérimentaux qui
nous ontpermis
dedégager
les
caractéristiques principales
de l’ionisation et duchauffage
des gaz par laser.Nous considérerons successivement
l’aspect
micro-scopique
de l’interactionpuis l’aspect macroscopique
de l’évolution du
plasma
créé.Les
principaux
modèlesthéoriques
seront ensuiteenvisagés
et l’un d’entre euxconfronté,
endétail,
avec les
expériences (1) .
On en déduira une séried’équations permettant
depréciser
la création etl’évolution du
plasma.
Ceséquations
seront résoluesau moyen d’un certain nombre
d’approximations.
Onmontrera en
conséquence
dansquelle
mesure lemodèle choisi reflète la réalité
physique.
II.
RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX
1.
Historique.
- L’ionisation des gaz sous l’action du faisceau focalisé d’un laser depuissance
futsigna-
lée pour la
première
fois parMaker,
Terhune etSavage [4]
en février 1963.En mai de la même
année,
Damon et Tomlinson[7]
opérant
à bassepression
observaient un effet d’ioni- sation mais pas declaquage.
La
première
étudeapprofondie
futprésentée
parMeyerand
etHaught [8]
à la VIe Conférence surles
phénomènes
d’ionisation dans les gaz.La
cinématographie ultrarapide,
la mesure dunombre de
charges
collectées et l’étudephotométrique
du
claquage apportaient
la certitude de l’ionisation du gaz. Des considérationsthéoriques
leur faisaient écarter un modèle d’ionisation parhyperfréquence.
Les auteurs
penchaient plutôt
en faveur d’un processus (1) Dans un deuxième article enpréparation.
par
Bremsstrahlung
inverse sanspréciser
d’ailleurs les ordres degrandeurs.
En
janvier 1964,
R. W. Minck[9] proposait
uneexplication
fondéeuniquement
sur l’ionisation parhyperfréquences.
En octobre1964,
M.Berry,
P.Nelson,
Y.
Durand,
P.Veyrié [10], [11]
s’orientaient vers unmécanisme d’ionisation et de
chauffage
par processusmultiphotoniques.
Ilsexpliquaient
enparticulier
lesseuils observés et la très
grande absorption
du rayon- nement incident.2. Le laser utilisé. Mesure de ses
performances.
-Le laser
L4 (2) comportait
dans saconception originale
un oscillateur et
quatre étages d’amplification.
Ildélivrait au maximum 30
joules
en 30 ns. Dans sadeuxième
version,
il a étépoussé
à 70joules
avecseulement trois
amplificateurs.
Le faisceau de cet
appareil
esttoujours
utiliséaprès
avoir été concentré par un
objectif. L’emploi
d’un telsystème optique
va établir auvoisinage
dupoint
deconcentration une distribution d’éclairement. Nous
verrons
l’importance
de cette distribution et de sonévolution,
en fonction dutemps,
pour la formationet le
comportement
duplasma.
La
métrologie
laser va donc mettre en oeuvre les moyens propres à déterminer cette distribution.Cette distribution d’éclairement
dépend
desqualités optiques
du faisceau laser et de celles del’objectif
deconcentration. Ces
qualités optiques peuvent
être caractérisées par la forme et les dimensionsangulaires
de la
figure
de diffraction à l’infini de l’ondelaser, après
la traversée de lapupille
d’entrée del’objectif.
Le facteur
important
sera le rayon de corrélation de l’ondeélectromagnétique
sur cettepupille.
Dans le cas du laser
L4,
ce sont les défautsd’optique géométriques qui
limitent lesperformances.
Ces défautssont dus d’abord au
laser,
ensuite auxobjectifs
utilisés.Ceux du laser sont liés à
l’emploi
de barreaux deverre de grosse section dans les
étages amplificateurs.
L’action du flash de pompage provoque des échauf- fements suffisants du verre pour se traduire sous forme d’un
gradient
d’indice de réfraction. Enconséquence,
les surfaces d’onde soumises à
l’amplification
vont êtredéformées. En outre,
l’emploi
de la taille Brewster vasupprimer
lasymétrie cylindrique
initiale.(2)
Construit par le Centre de Recherches de laCompa-
gnie
Générale d’FIectricité.La surface d’onde émise par
l’appareil
a été étudiéeen détail
par J.
deMetz,
A.Terneaud,
P.Veyrié [12~.
Nous nous contenterons ici d’énoncer le résultat
pratique
suivant :L’ensemble laser
objectif
se comporte comme unsystème optique
constitué d’unobjet
lumineux à 5 men arrière de la
pupille
desortie,
dont la surface émettrice serait celle d’uneellipse
et dont les axesont
respectivement
8 mm et 5 mm delargeur.
La tache de concentration est la
conjuguée
de cetobjet
au moyen desobjectifs sphéro-elliptiques
utilisés.Tous calculs
faits,
les surfaces des cercles de moindre diffusion sontrespectivement
de 3 X 10-4 cm2 et de 10-3 cm2 pour lesobjectifs
de 40 mm et de 80 mmutilisés dans les conditions de
l’expérience.
Remarques.
-1)
Le résultat est obtenu en déter-minant les dimensions de la tache focale de deux
façons
différentes :a)
Par le calcul àpartir
des résultatsexpérimentaux
de la
référence;
b)
Par la mesure directe de la tache focale.2)
Les valeurs citées pour les dimensions du cercle de moindre diffusion sont liées à la nature desobjectifs sphéro-elliptiques, rigoureusement stigmatiques
seule-ment pour un
point
à l’infini. Unobjectif
multilentille fournirait un résultat nettement différent. D’autre part, il estpossible théoriquement
de réaliser undispositif optique
transformant l’onde réelle du laseren une onde
sphérique
convergente. Seuls les pro- blèmespratiques
de réalisations’y
opposent. Un tel dis-positif permettrait
d’atteindre la limite de diffraction.3) Enfin,
notons que ces résultats ne permettent d’obtenir la valeur maximum de l’intensité que dans le vide. Dèsqu’il
y ainteraction,
l’évolution duplasma
va les modifier.3. Transmission de la
puissance. - a)
PRINCIPE DEL’EXPÉRIENCE. - Il
s’agissait
deperfectionner
lesexpériences
que nous avons décrites dans la réfé-rence
[10].
Ces dernières concernaient la transmission del’énergie
laser au cours de l’interaction avec ungaz. Cette
fois-ci,
nous avons choisi d’étudier chrono-logiquement
cetteatténuation,
defaçon
à permettre l’étudecinétique
del’absorption
de la lumière laser.La cible sera constituée de différents gaz à
pressions
variables.
Des
expériences analogues
dans leurprincipe
ontété décrites par R. G. Tomlinson
[13].
Dans sestravaux, l’influence de la nature du gaz fut traitée
plus systématiquement
que celle de lapression, qui,
comme on le verra,
joue
un rôle considérable dansnotre
développement.
D’autre part, Tomlinson s’est attaché à la détermination du flux lumineux àpartir duquel apparaît
une zone ionisée. La détermination de ce seuil consiste à faire varier lapuissance
crêtedu laser
jusqu’à
faireapparaître
leplasma
et enre-gistrer
uneabsorption.
Le seuil de
claquage correspondant dépend
dutemps de montée de
l’impulsion
laser et les valeurs obtenuesdépendent
du laser utilisé.C’est
pourquoi
nous avonspréféré opérer
àpuis-
sance crête constante et
dégager
lachronologie
desévénements au fur et à mesure de l’évolution du flux laser.
b)
MONTAGE EXPÉRIMENTAL. - Lafigure
1repré-
sente le schéma du montage utilisé.
Le faisceau du laser
(1) pénètre
dans la chambred’expérience (2)
à travers le hublotHl (3),
il est alorsconcentré au moyen de
l’objectif
de concentration(3).
FIG. 1. - Schéma de
montage
de
l’expérience
de transmission.Une lentille
(4)
permet derécupérer
le faisceauaprès
interaction. Il sort par le hublot
H2.
Deux lames de verre
11
et13 permettent
deprélever
des informations sur la lumière
incidente, 12 joue
lemême rôle pour la lumière transmise.
Vis-à-vis des lames
Il, 12, 13
sontdisposées
descellules
photoélectriques Cl, C2, C3,
ellesreçoivent
les informations lumineuses filtrées en intensité par les filtres neutres
W1, W2, W3
et enfréquence
par les filtres interférentielsF.I.1, F.I.2, F.1.3*
Les informations
électriques
sont recueillies sur lesoscillographes 01
et02
déclenchés par lesignal
deC3.
C) CARACTÉRISTIQUES
DES ÉLÉMENTS DU MONTAGE. -L’objectif (3)
estsphéro-elliptique.
Deux types ontété utilisés :
f =
40 mm p = 32 mmf
= 80 mm cp = 64 mm leurs faces ne sont pas traitées.(3)
Ce hublot est incliné de 6° pour que les réflexionsparasites
sur ses faces non traitées ne retournent pas sur lapupille
de sortie du laser et ne soient pasamplifiées
en sens inverse.
36
Les filtres W ont été étalonnés à
1,06
Les filtres interférentiels ont une transmission de 30%
et unelargeur spectrale
de80 A
à comparer aux 25À
de l’émission laserL4.
Les cellules C.S.F. F 9096 ont un temps de montée de 3 ns dans le cas du
câblage
utilisé.Les
oscillographes
Tektronix 517 ont une bandepassante de 60
MHz,
soit un temps de montée de 7 ns.L’ensemble de la détection et des câbles coaxiaux
adaptés présente
ainsi un temps de montée de 8 ns.d)
RÉGLAGE DES BRAS DE MESURE. - Les cellulesC,
et
C2
sont d’abordplacées
sur les faisceaux incidents par l’intermédiaire deIl
et1,.
Ellesreçoivent
des fluxidentiques
à 8% près (ces
8% correspondent
àl’atténuation de la
première lame).
Enfin,
elles sontplacées
dans les conditions del’expérience.
On réalise dans l’enceinte un vide de 5 X 10-2 mm. Dans cesconditions,
iln’y
a pasclaquage
et très peud’absorption
comme nous verronsplus
loin.Les
signaux
de01
et02
sonthomothétiques
dansun
rapport qui dépend
de la transmission despièces d’optique
utilisées et du rendementquantique
desdeux cellules. Ce coefficient de transmission est ainsi
déterminé
(4) .
Il serarégulièrement
vérifié car il seproduit
unelégère
métallisation despièces optiques
et sa valeur évoluera
légèrement.
Cette métallisationprovient
del’attaque
des montures desobjectifs.
e)
MÉTHODE DE DÉPOUILLEMENT. - Lors dechaque
tir
laser,
onenregistre l’impulsion
incidente et l’im-pulsion
transmise. On éliminesystématiquement
lesessais
correspondant
à des fluctuations depuissance supérieures
à 10%, chaque
tir étantrépété
trois fois.On effectue une homothétie sur les résultats de
02,
dans le rapport inverse de celui déterminé au para-
graphe précédent,
pour tenir compte de la trans- mission del’optique
et des différences de sensibilités des deux bras.Enfin,
on tient compte des fluctuations inférieures à 10%
en se rapportant ausignal
moyen fourni par01
par une dernière homothétie surl’ensemble des résultats.
f~
RÉSULTATS. - La méthode que nous venons de décrire permet de tracer les réseaux de courbes de lafigure
2. L’étudemétrologique
duparagraphe
2 a(4)
fait, ce n’est pas le coefficient de transmission que nous déterminons ici, mais la correction àapporter
aux
signaux
deC2
pour les comparer àCl compte
tenude la transmission
optique
et des sensibilités différentes deCl
etC,.
FIG. 2. - Puissance laser transmise par le
plasma.
permis
de déterminer lespuissances
incidente ettransmise en valeur absolue.
Une attention toute
particulière
a étéapportée
à lachronométrie des
impulsions
déduites de0,
et0,.
g)
PRÉCISION DES MESURES. -1 )
Incertitude sur les temps de montée et laforme
desimpulsions.
- Nousvoulons montrer que la bande passante du
système électronique
utilisé est suffisante pour obtenir unepré-
cision raisonnable sur la forme des
impulsions (5) .
Le temps de montée 0 de l’ensemble câblé cellule-
oscilloscope
peut être déterminé parl’expression
ap-prochée
utilisée enélectronique .
O = O21 + O22
quand 0,
et02
sont les temps de montée des constituants.Dans le cas de notre
expérience,
on obtient :6 N 8 ns.
Si 0’ est le temps de montée de
l’impulsion réelle, l’impulsion enregistrée
admet un temps de montée 0"que l’on trouve
égal
à 20 ns :Ù" = 20 =
y64
+ e’2.Donc 0" ~ 18 ns, ce
qui correspond
à une incertitude maximum de 2 ns sur lachronologie.
2)
Incertitude sur lesamplitudes.
- Les mesures d’am-plitude
étantrelatives,
seulesimportent
lesimpréci-
sions dues aux
pointés (0,25 mm).
On en déduit une incertitude relative maximum de
2,5 %,
compte tenu, d’une part, de ce que l’onamplifie plus
fortement lessignaux
transmis et, d’autre part, de ce que l’on peut assimiler avec une trèsgrande précision
lepied
desimpulsions
à une expo- nentielle.A~) REMARQUES
SUR LA VALIDITÉ DES RÉSULTATS DESEXPÉRIENCES. -
1 ) Réf lexions
sur leplasma.
- Lesrésultats
précédents
seraient erronés si unepartie importante
du flux laser était réfléchie sur la boule deplasma.
A
priori,
dans un modèleclassique,
leplasma
quenous avons créé est transparent aux ondes électro-
magnétiques.
Ce résultat est valable pour despressions
inférieures à 40 kb
(dans
le cas dudeutérium).
Acette
pression,
eneffet,
si l’ionisation esttotale,
lafréquence
duplasma
estégale
à lafréquence
laser.Cependant,
comme la théorie des ondes dans lesplasmas
ne saurait suffire àexpliquer
lephénomène
du
claquage
des gaz, nous avonsprocédé
à la mesurede ce flux réfléchi.
Dans nos conditions
expérimentales,
lesignal
réfléchiobtenu ne
pouvait
pas êtredistingué
de celui norma-(5) Notons que des
expériences préliminaires
au moy en d’unoscillographe
àgrande
bande passante (FerrisolOZ 100) avaient
permis
de s’assurer quel’impulsion
n’était pas affectée de modulations de
grande fréquence.
he faible gain de cet appareil excluait malheureusement
son
emploi
lors de nos mesuressystématiques.
lement
acquis
par réflexion surH,
etl’objectif (3).
Sans que l’on
puisse
écarterl’hypothèse
d’un rayon- nement réfléchi sur leplasma,
celui-ci doit être considéré comme inférieur aux incertitudes dont nous avonsparlé.
2) Diffusion
par le milieu. - Celle-cipourrait
êtredue soit à la diffusion
Thomson,
soit à une émissionRaman non linéaire dans la direction du faisceau incident.
On peut effectuer l’étude au moyen d’une cellule
photoélectrique équipée
d’un filtre interférentiel à1,06
~L. Dans cesconditions,
on constate quel’ampli-
tude du
signal
recueilli par ce détecteur a la mêmeamplitude
que celui que l’on observe en l’absence declaquage
etqui
est dû à la diffusion parl’atmosphère
de la chambre et les
pièces d’optique
traversées.Il est
possible
enfin que, dans certaines conditions de lasersmonomodes,
unequantité importante
durayonnement incident soit convertie par émission Raman stimulée sur d’autres
fréquences,
mais cecisuppose une cohérence
temporelle
ou si l’on veutune finesse
spectrale
que nousn’atteignons
pas.4.
Évolution
du front lumineux.- a)
GÉNÉRALITÉS.- L’intense
absorption
de lumière que nous venonsd’étudier conduit à la création d’un
plasma.
Il estévident
qu’on
ne peut effectuer d’étude sur le méca- nisme de cetteabsorption
si l’on neprocède
pas à l’étude de l’évolutionhydrodynamique
de ceplasma.
La difficulté de ce
problème
réside dans deuxpoints particuliers :
- La brièveté de l’émission laser nous
impose
deprocéder
à unecinématographie
de la boule deplasma
avec des temps de posequi atteignent
lalimite
technologique
despossibilités
des camérasultrarapides
lesplus perfectionnées;
- La nécessité de cette
prise
de vue à des instantsbien
précis
au cours de l’évolution del’impulsion
laser nous a
imposé
l’utilisation dedispositifs
desynchronisation spéciaux.
Ramsden et Davies
[14], puis
Ramsden et Savic[15~
furent les
premiers
às’attaquer
à cesproblèmes
et àmontrer que le
plasma
sepropageait
en direction dela lentille de focalisation. Leur méthode ne leur per- mettait pas d’obtenir la forme du
plasma.
Dans la référence
[15],
Ramsden et Savic expo- saient laconception théorique
de l’évolution duplasma
sous l’action d’une onde de détonation pro-voquée
parl’absorption
du flux laser.Notre
première
tentative dans ce sens a été décrite dans la référence[16] .
Nous avions pu retrouver les résultats des références[14]
et[15]
et montrer que le volume de la bouleaugmentait
considérablementpendant
la durée del’impulsion
du laser.b)
DISPOSITIF EXPÉRIMENTAL. - Lesexpériences
ont été
reprises
dans la même gamme depression
et
d’énergie
que celle utilisée pour les mesures de38
FIG. 3. - Schéma de montage de
l’expérience
decinématographie ultrarapide.
transmission,
mais sur un seul gaz : ledeutérium,
etseulement
l’objectif
de 32 mm.Le
principe
dumontage
estreprésenté figure
3.Une
partie
del’impulsion
lumineuse émise par l’oscillateurpilote
estprélevée
par la lame14
et trans-mise à la
photodiode
D.L’impulsion électrique
ob-tenue en sortie de
l’amplificateur
A associée à Dtraverse une
ligne
à retardréglable
R avant dedéclencher le
générateur d’impulsion
haute tension Gqui attaque
la caméraélectronique
C.I.Simultanément, l’image
duplasma
estprojetée
surla
photocathode
P.K. par lesystème optique Ml, M2,
M3, M4, M5*
, ,Nous avons utilisé une caméra à convertisseur
d’image [17].
Ellepermet
un temps de pose minimum de 5 ns, ungain
en brillance de 25 et atteint unerésolution de douze
lignes
par millimètre.Le retard
intrinsèque
de la caméra est d’environ 25 ns.L’ensemble de déclenchement D.A.R.G.
( fig. 3) permet
d’obtenir uneimpulsion
de niveau suffisant pour ouvrir C.1. avant quel’impulsion
lumineusen’atteigne
sa valeur maximum.Le retard total introduit est d’environ 55 ns. Il n’est pas
reproductible
d’un tir sur l’autre. Cettefluctuation j provient
essentiellement de G et C.I.L’impulsion
laser parcourt untrajet
de6,4
mpour atteindre le
foyer après
son passage au niveau de14.
Elle met pour cela 21 ns. Lesystème optique
aune
longueur
de 11 m. Il retarde de 37 ns la lumière émise par leplasma.
Legrandissement
est de3,45.
En outre, les aberrations
géométriques
ont étécorrigées.
Les incertitudes sur les différents retards ne per- mettant pas de
calage précis,
nous utilisons unsystème
chronométrique
auxiliaire. Pourcela,
onenregistre
simultanément sur un
oscillographe
T 551(03)
d’unepart une
impulsion synchrone
de l’ouverture de la caméra que l’onpeut
recueillir àpartir
d’une sortie« moniteur », et d’autre
part l’impulsion électrique
fournie par
C3.
C)
RÉSULTATS. ALLURE DES CLICHÉS OBTENUS. -Les
prises
de vue ont été effectuées auxpressions
de
300, 600, 760,
1 140 et 2 280 mm deHg.
Dans
chaque
cas, le fluxatteignant
laphotocathode
était atténué par des filtres neutres dont la valeur était choisie de
façon
à rester dans unepartie
linéaire de la courbesensitométrique
de la caméra.Très
rapidement,
la boule se divise en deux zoneslumineuses
séparées
par une zone obscure. Lafigure
4représente
l’allure d’un castypique.
L’importance
de la zone avant(dirigée
vers lelaser) augmente
avec lapression.
A lapression
laplus
élevée(3 kg),
la zone arrière a presquedisparu.
Le
point
de concentration initial du faisceau laser est situépratiquement
au centre de la zone obscure.Ceci est
précisé
sur lafigure
4 où l’on areprésenté
la
géométrie comparée
del’enveloppe
des rayons lumineux et du contour extérieur des boules.d)
DÉPOUILLEMENT DES CLICHÉS. CHRONOMÉTRIE. - Pous associer les résultats desparagraphes
3 et4,
ilest
indispensable
deplacer
les instants deprise
devue par rapport à
l’impulsion
laser.Pour ce
faire,
nousdisposons
de deux méthodesindépendantes :
-
Analyse
des retardsélectroniques
etoptiques;
- Utilisation du
système chronométrique
auxiliaire.Nous avons montré que leurs résultats se recoupent.
En
effet,
si l’on déterminesoigneusement
par les deux méthodes citées l’instantd’apparition
dupremier cliché,
on constate que ces instants ne diffèrent que d’une valeur inférieure à laprécision
des mesureschronométriques.
Cetteprécision
nedépasse
pas 5 ns.On peut diminuer cette incertitude en
remarquant
que, dans la limite de la
précision
obtenueci-dessous,
ce
premier
cliché coïncide avec le décrochement des courbes de lafigure
2. Nous admettrons ensuite quecette démonstration est
rigoureuse
au moins dans la limite des erreurs des courbes 2. Soit une incertitude de 2 ns.e)
VARIATIONS DES DIMENSIONSGÉOMÉTRIQUES
DUPLASMA. - Les courbes de la
figure
5 nous fournissent5. - Dimensions
géométriques
du plasma.les
longueurs
r1, r2, r 3’ r4 commeindiquées
sur lafigure
4.On peut en déduire les surfaces
S1
etS4
que nous utiliserons auparagraphe
5.5.
Exploitation
des résultatsexpérimentaux.
-a)
LES FLUX INCIDENTS ET TRANSMIS. - Les flux lumineux arrivant sur leplasma
sont maintenantcalculables à
partir
del’ expression :
puisque
nous venons de déterminer etSI (t)
et defaire coïncider leur échelle de temps.
Nous
opérons
de même pour les flux transmis :On obtient ainsi les courbes de la
figure
6.Aux instants où il
n’y
a pas encoreclaquage, S(t)
estégal
à la valeur déterminée auparagraphe
2 par le moyen de lamétrologie
laser.FIG. 6. - Flux incidents et transmis dans le deutérium.
Ceci nous permet d’améliorer l’incertitude sur les
petites
valeurs de S. On peut vérifier en effet que la variationde S1
estexponentielle
dans lespremières nanosecondes,
cequi
permetd’extrapoler S(t) jusqu’à
la
valeur So
à l’instantorigine.
Imprécision.
- L’incertitudeprincipale
réside dans les chronométries relatives deP(t)
et deS(t ) .
Nousavons vu au
paragraphe
4 quel’imprécision
corres-40
pondante
peut être évaluée à + 2 ns. Les valeurs deI(t) correspondant respectivement
aux incertitudes chrono-métriques
+ 2 et - 2 ns ont été tracées en tirets surla
figure
6.On constate que, dans les zones voisines de l’instant de
décrochement, l’imprécision
est considérable etpeut atteindre 30 à 40
%
dans lesplus
mauvaiscas.
Il faut noter que le flux transmis est entaché des mêmes erreurs. Par contre, les valeurs relatives des intensités incidente et transmise sont connues avec la
précision
bien meilleure que nous avons notée auparagraphe
3.L’analyse
de ces courbes montre un certain nombrede
points importants.
En
premier lieu,
on notera quel’expansion rapide
du
plasma
limite considérablement les fluxagissants.
Cette
expansion
a pour effet de modifierbeaucoup
l’évolution en fonction du temps du flux incident. Il devient très
dissymétrique.
Alors que dans sapartie
croissante il est
proportionnel
à lapuissance,
il passepratiquement
par un maximum auvoisinage
dupoint
de décrochement pour décroître d’autant
plus
lente-ment que la
pression
estplus
basse.Enfin,
notons que le maximum de flux incidentcorrespond
au minimum de flux transmis. D’autrepart,
lephénomène
du rebondissement desénergies
transmises est nettement
plus
visible sur les valeurscorrespondantes
du flux.b)
SEUILS DE PRÉIONISATION. - 11 est facile de voirqu’il
nepréexiste
pas d’électrons libres dans le volumed’espace-temps
constitué par le volume focal et unintervalle de
quelques
dizaines de nanosecondes. Nousavons vu en
première partie
que ces électrons nepouvaient
avoir uneorigine
conventionnelle.Les théories
qui
permettentd’expliquer
cettephoto-
ionisation font intervenir des
phénomènes
non linéaires.Nous en discuterons dans un
prochain
article. Laplupart
s’accordent pour proposer unphénomène
àseuil,
ouplus précisément
pour estimerqu’au
voisi-nage d’une certaine valeur du flux lumineux la pro- babilité d’ionisation augmente
rapidement.
C’est à la détermination de ce seuil
Is
que nous allons nous attacher.Il n’est pas
possible
d’effectuer une mesure directe de ce seuil dans les conditions depression qui
ont faitl’objet
de nos étudesexpérimentales précédentes.
En
effet,
dès la création d’un certain nombred’électrons,
ceux-ci vont se trouver accélérés sousl’action du rayonnement et se
multiplieront
par collision sur les atomes neutres. Cettemultiplication
va se
poursuivre jusqu’à
l’ionisationcomplète
du gazet sera
marquée
par uneabsorption importante
del’énergie
lumineuse dès que le nombre d’électrons libres sera suffisant. Nousappellerons le
le fluxcorrespondant. le
est déterminénumériquement
comme la valeur du flux incident pour
laquelle l’absorption
devient mesurable(6).
Pour un gaz donné et un flux laser au
point
deconcentration constant et
reproductible
en fonctiondu
temps,
la durée de cephénomène
de cascade nedépendra
que de lapression (7).
Soit la duréede cette cascade.
Cherchons à déterminer la valeur de T pour une
pression
donnéep,.
Pour
chaque objectif
etchaque
gaz, on peut déduire du réseau des courbes 2 la suite des nombresT(po)
-T(p)
et tracer leur évolution en fonction de lapression p.
Cette évolution est
représentée ( fig. 7).
Elle concernel’hélium, l’argon
et le deutérium. On aenvisagé
le casdes deux
objectifs
utilisésf
= 40 mmet f
= 80 mm.On constate que,
lorsque p augmente indéfiniment, z(po) - i ( p)
tend vers une limite finie.FIG. 7. - Durées de
claquage.
Physiquement,
il est évident que« p)
tend vers zérolorsque p
tend vers l’infini. Celaexprime qu’à
hautepression
lesfréquences
de collision électrons-atomessont très élevées.
La limite que nous venons de mettre en évidence a donc pour valeur
i(po).
C’est la durée de la cascade à lapression po.
On en déduit très facilement l’instant depréionisation,
c’est-à-dire l’instant où l’intensité laser atteint la valeur du seuil depréionisation.
D’oùles valeurs
I,
du tableauexprimées
enW/CM2.
La
précision
surIs dépend
essentiellement de laprécision
que l’on a pu obtenir sur Des incer- titudes sur lachronologie (§ 3),
on déduit l’incertitudesur
IS :
(6)
Il est trèsimportant
dedistinguer
IS et 1 c. L’inter-action commence en effet dès que le flux atteint I s,
bien que
I,
soit la seule valeur considérée par laplupart
des auteurs. Une étude récente de Chalmeton et
Papou-
lar [18] a d’ailleurs montré
qu’il
y avait une émission lumineuse due au gaz nettement en dessous deI,.
e) Tant
qu’il
n’y a pas formation d’unplasma,
leflux au