Atelier n° 10 : Un plan de travail pour différencier Retour d'expérience
Christine BIDEUX
Lycée Murat à Issoire (63) christine.bideux@ac-clermont.fr INTRODUCTION
Le plan de travail n’est pas une nouveauté. Cet outil pédagogique proposé en France vers 1936 par Célestin Freinet séduit actuellement dans les écoles et progressivement dans les collèges et lycées. Un plan de travail consiste à donner aux élèves une charge de travail qu’ils auront à effectuer sur une période définie : il s’agit à priori d’activités d’entraînement et de réinvestissement. Le plan de travail permet d’adapter le travail à chaque élève selon son rythme d’apprentissage et il est fondé sur un principe d’autonomie des élèves, d’autogestion et d’autocorrection.
J’enseigne la physique-chimie au lycée. En classe de terminale S, mes objectifs sont de maintenir la motivation de 35 élèves tout au long de l’année, de redonner confiance aux élèves en difficulté, d’organiser des travaux de groupe efficaces pour venir à bout de taches complexes, et de développer l’entraide parmi les élèves. Au fil de mes recherches pour gérer l’hétérogénéité des élèves, j’ai progressivement adopté depuis 2012 un fonctionnement en classe inversée et j’ai décidé à la rentrée 2015 de créer des plans de travail pour une différenciation pédagogique permettant de faire réussir tous les élèves.
Lors de mon intervention au CLICx, je décris tout d’abord le fonctionnement de la classe en classe inversée ainsi que la structure de mes plans de travail. Dans un deuxième temps, je présente les intérêts du plan de travail et comment mon dispositif d’évaluation a évolué en classe inversée. Pour finir, quelques exemples de travaux collaboratifs sont présentés ainsi qu’un bilan des retours de mes élèves de terminale S.
MISE EN OEUVRE
Chaque plan de travail contient la liste de toutes les activités et ressources d’un ou deux chapitre(s) et est associé à un Padlet regroupant les liens vers les ressources numériques utiles.
Les ressources (vidéo ou texte) à consulter par les élèves principalement hors classe sont soit des « mises en bouche » pour aborder un nouveau sujet, soit un « cours » pour faire le point après des recherches en classe, soit un « défi » pour initier un travail d’équipe. En classe, la
durée du cours magistral est réduite (environ 30 minutes par semaine pour 3 heures en classe entière dans l’emploi du temps) afin de donner la priorité au travail des élèves.
Les seules dates précisées sur le plan de travail sont celles des séances de travaux pratiques (TP) et celles des évaluations. Toutes les autres activités peuvent donc être abordées assez librement par les élèves : ils peuvent suivre une progression conseillée dans l’ENT ou prendre de l’avance, réviser des notions de première S si besoin ou choisir des activités facultatives pour approfondir. Cette liberté d’organisation permet à chaque élève de consacrer plus ou moins de temps à chaque activité selon son rythme d’apprentissage. Les corrections des activités ne sont pas synchrones mais disponibles dans le Padlet associé au plan de travail. Les élèves les consultent quand ils le souhaitent. Les élèves peuvent utiliser leur smartphone en classe et ils disposent tous d’un ordinateur chez eux.
En classe, les élèves travaillent le plus souvent en ilots et s’entraident. Le travail de préparation des activités pour l’enseignant est important mais cela lui permet ensuite d’optimiser ses interventions en classe. Ses échanges avec les élèves motivés et autonomes sont efficaces (questions précises et réponses courtes). Il peut alors consacrer plus de temps aux élèves en difficulté ou peu motivés pour travailler avec des ilots d’accompagnement personnalisé. L’ambiance en classe est agréable.
Le fonctionnement en classe inversée avec des plans de travail m’a conduit à faire évoluer les évaluations en classe. Des évaluations diagnostiques sont réalisées pour mettre à jour les conceptions initiales ou vérifier les prérequis. Des évaluations formatives permettent aux élèves de se situer dans leurs apprentissages grâce au feed-back. Les évaluations sommatives sont préparées avec des indications précises dans le plan de travail pour accompagner les élèves dans leurs révisions et aussi retravaillées ensuite pour analyser les erreurs et progresser grâce à celles-ci.
La collaboration est très importante en classe inversée, entre élèves mais aussi entre enseignants. Entre élèves, elle est régulière au sein des ilots et lors des séances de TP et elle devient cruciale lors des « défis » : il s’agit de taches complexes à réaliser en groupe. Ces
« défis » relancent généralement la motivation des élèves à chaque fin de chapitre. C’est grâce à la collaboration entre enseignants via Twitter que ces défis ont été imaginés et partagés. De même les échanges entre enseignants m’ont permis de découvrir les utilisations pédagogiques d’outils numériques comme Padlet, Framapad, Book Creator, Adobe Spark ou QR-code.
CONCLUSION
Le bilan des retours de mes élèves révèle un réel intérêt pour le plan de travail, les vidéos expliquant le cours et les travaux en groupe lors des « défis ». Les points négatifs selon les élèves sont le niveau sonore parfois trop élevé, un travail de groupe pas toujours efficace, et un travail personnel trop lourd à effectuer hors classe. Des fiches de cours plus détaillées sont aussi demandées par certains élèves stressés pour le baccalauréat.
Le fonctionnement en classe inversée déstabilise vraiment les élèves en début d’année scolaire et il est important de leur expliquer la démarche surtout en classe de terminale, année d’examen. Beaucoup d’élèves s’adaptent assez bien et je pense qu’ils retirent tous beaucoup de cette expérience car ils travaillent globalement de façon plus approfondie.
Malheureusement, beaucoup d’élèves restent réservés dans le bilan en raison du surcroit de travail personnel ressenti. Être dans la seule classe inversée de l’établissement est aussi peut-
être une source d’inquiétude. Je cherche chaque année des pistes pour améliorer mon dispositif (consignes pour réduire le bruit et améliorer le travail d’équipe) et participe au CLICx à Ludovia dans ce but.
BIBLIOGRAPHIE / SITOGRAPHIE : Lien vers la présentation :
https://www.genial.ly/597f430bcd5f0485349b300f/presentation-clicx-ludovia-2017 Christine BIDEUX
Certifiée / physique-chimie, lycée Murat à Issoire (63), Académie de Clermont Enseignante depuis 25 ans, 5 années de pratique de la classe inversée
Membre de l’association Inversons la Classe
Atelier n° 10 : Un plan de travail pour différencier Retour d'expérience
Christine BIDEUX
Lycée Murat à Issoire (63) christine.bideux@ac-clermont.fr INTRODUCTION
Le plan de travail n’est pas une nouveauté. Cet outil pédagogique proposé en France vers 1936 par Célestin Freinet séduit actuellement dans les écoles et progressivement dans les collèges et lycées. Un plan de travail consiste à donner aux élèves une charge de travail qu’ils auront à effectuer sur une période définie : il s’agit à priori d’activités d’entraînement et de réinvestissement. Le plan de travail permet d’adapter le travail à chaque élève selon son rythme d’apprentissage et il est fondé sur un principe d’autonomie des élèves, d’autogestion et d’autocorrection.
J’enseigne la physique-chimie au lycée. En classe de terminale S, mes objectifs sont de maintenir la motivation de 35 élèves tout au long de l’année, de redonner confiance aux élèves en difficulté, d’organiser des travaux de groupe efficaces pour venir à bout de taches complexes, et de développer l’entraide parmi les élèves. Au fil de mes recherches pour gérer l’hétérogénéité des élèves, j’ai progressivement adopté depuis 2012 un fonctionnement en classe inversée et j’ai décidé à la rentrée 2015 de créer des plans de travail pour une différenciation pédagogique permettant de faire réussir tous les élèves.
Lors de mon intervention au CLICx, je décris tout d’abord le fonctionnement de la classe en classe inversée ainsi que la structure de mes plans de travail. Dans un deuxième temps, je présente les intérêts du plan de travail et comment mon dispositif d’évaluation a évolué en classe inversée. Pour finir, quelques exemples de travaux collaboratifs sont présentés ainsi qu’un bilan des retours de mes élèves de terminale S.
MISE EN OEUVRE
Chaque plan de travail contient la liste de toutes les activités et ressources d’un ou deux chapitre(s) et est associé à un Padlet regroupant les liens vers les ressources numériques utiles.
Les ressources (vidéo ou texte) à consulter par les élèves principalement hors classe sont soit des « mises en bouche » pour aborder un nouveau sujet, soit un « cours » pour faire le point après des recherches en classe, soit un « défi » pour initier un travail d’équipe. En classe, la durée du cours magistral est réduite (environ 30 minutes par semaine pour 3 heures en classe entière dans l’emploi du temps) afin de donner la priorité au travail des élèves.
Les seules dates précisées sur le plan de travail sont celles des séances de travaux pratiques (TP) et celles des évaluations. Toutes les autres activités peuvent donc être abordées assez librement par les élèves : ils peuvent suivre une progression conseillée dans l’ENT ou prendre de l’avance, réviser des notions de première S si besoin ou choisir des activités facultatives pour approfondir. Cette liberté d’organisation permet à chaque élève de consacrer plus ou moins de temps à chaque activité selon son rythme d’apprentissage. Les corrections des activités ne sont pas synchrones mais disponibles dans le Padlet associé au plan de travail. Les élèves les consultent quand ils le souhaitent. Les élèves peuvent utiliser leur smartphone en classe et ils disposent tous d’un ordinateur chez eux.
En classe, les élèves travaillent le plus souvent en ilots et s’entraident. Le travail de préparation des activités pour l’enseignant est important mais cela lui permet ensuite d’optimiser ses interventions en classe. Ses échanges avec les élèves motivés et autonomes sont efficaces (questions précises et réponses courtes). Il peut alors consacrer plus de temps aux élèves en difficulté ou peu motivés pour travailler avec des ilots d’accompagnement personnalisé. L’ambiance en classe est agréable.
Le fonctionnement en classe inversée avec des plans de travail m’a conduit à faire évoluer les évaluations en classe. Des évaluations diagnostiques sont réalisées pour mettre à jour les conceptions initiales ou vérifier les prérequis. Des évaluations formatives permettent aux élèves de se situer dans leurs apprentissages grâce au feed-back. Les évaluations sommatives sont préparées avec des indications précises dans le plan de travail pour accompagner les élèves dans leurs révisions et aussi retravaillées ensuite pour analyser les erreurs et progresser grâce à celles-ci.
La collaboration est très importante en classe inversée, entre élèves mais aussi entre enseignants. Entre élèves, elle est régulière au sein des ilots et lors des séances de TP et elle devient cruciale lors des « défis » : il s’agit de taches complexes à réaliser en groupe. Ces
« défis » relancent généralement la motivation des élèves à chaque fin de chapitre. C’est grâce à la collaboration entre enseignants via Twitter que ces défis ont été imaginés et partagés. De même les échanges entre enseignants m’ont permis de découvrir les utilisations pédagogiques d’outils numériques comme Padlet, Framapad, Book Creator, Adobe Spark ou QR-code.
CONCLUSION
Le bilan des retours de mes élèves révèle un réel intérêt pour le plan de travail, les vidéos expliquant le cours et les travaux en groupe lors des « défis ». Les points négatifs selon les élèves sont le niveau sonore parfois trop élevé, un travail de groupe pas toujours efficace, et un travail personnel trop lourd à effectuer hors classe. Des fiches de cours plus détaillées sont aussi demandées par certains élèves stressés pour le baccalauréat.
Le fonctionnement en classe inversée déstabilise vraiment les élèves en début d’année scolaire et il est important de leur expliquer la démarche surtout en classe de terminale, année d’examen. Beaucoup d’élèves s’adaptent assez bien et je pense qu’ils retirent tous beaucoup de cette expérience car ils travaillent globalement de façon plus approfondie.
Malheureusement, beaucoup d’élèves restent réservés dans le bilan en raison du surcroit de travail personnel ressenti. Être dans la seule classe inversée de l’établissement est aussi peut- être une source d’inquiétude. Je cherche chaque année des pistes pour améliorer mon dispositif (consignes pour réduire le bruit et améliorer le travail d’équipe) et participe au CLICx à Ludovia dans ce but.
BIBLIOGRAPHIE / SITOGRAPHIE : Lien vers la présentation :
https://www.genial.ly/597f430bcd5f0485349b300f/presentation-clicx-ludovia-2017 Christine BIDEUX
Certifiée / physique-chimie, lycée Murat à Issoire (63), Académie de Clermont Enseignante depuis 25 ans, 5 années de pratique de la classe inversée
Membre de l’association Inversons la Classe
