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Une nouvelle géographie de la Suisse : pour qui, pour quoi ?

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Une nouvelle géographie de la Suisse : pour qui, pour quoi ?

RAFFESTIN, Claude

RAFFESTIN, Claude. Une nouvelle géographie de la Suisse : pour qui, pour quoi ? In:

Jean-Bernard Racine et Claude Raffestin. Nouvelle Géographie de la Suisse et des Suisses . Lausanne : Payot, 1990. p. 9-22

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:4436

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I Claude Raffestin

Une nouvelle géographie de la Suisse :

pour qui, pour quoi?

A. La géographie de la Suisse ou une géographie de la Suisse?

D'entrée de jeu, il convient d'attirer l'attention sur l'ambiguïté que recèle, à notre insu, le mot géographie. Ainsi, lorsque nous écrivons l'expression «géographie de la Suisse», nous pouvons vouloir dire deux choses fort différentes même si, entre elles, existent des relations de dépendance. En effet, dans un cas, lorsque nous écrivons «la» géogra- phie de la Suisse, avec un article défini, nous évoquons d'une manière très générale l'ensemble des caractères physiques et humains d'une région du globe que l'histoire a fini par enregistrer sous l'appellation de Suisse.

Autrement dit, nous faisons allusion à une réalité matérielle que nous connaissons bien ou mal selon le degré d'attention que nous lui avons porté. Cette réalité, connue ou à connaître, nous pouvons la dénommer, par commodité, la géostructure de la Suisse. Un touriste déclarant que la géographie de la Suisse est propice au ski, un ingénieur affirmant que la géographie de la Suisse rend difficile la construction des chemins de fer ou des routes ou encore un militaire jugeant la géographie de la Suisse peu favorable au déploiement d'opérations aéroportées font tous référence, chacun de son point de vue, à la réalité matérielle, c'est-à-dire à la géo- structure de la Suisse.

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NÉCESSITÉ DE LA GÉOGRAPHIE

Dans l'autre cas, lorsque nous écrivons «une» géographie de la Suisse, avec un article indéfini, nous évoquons, d'une manière particu- lière, une représentation possible de cette réalité matérielle. Cette repré- sentation pour la distinguer de l'autre, nous l'appellerons un «géo- gramme». Pour être représentée, une réalité matérielle doit être soumise à l'épreuve de l'analyse à travers un ou plusieurs langages: langue natu- relle, le français, l'allemand ou l'italien, par exemple; langage gra- phique, la géométrie euclidienne qui est à la base des cartes, par exemple ; langage iconique, dessins ou photos par exemple; langage mathématique ou formel, modèles ou théories par exemple. Pour produire une représen- tation, un géogramme en somme, on peut recourir à l'un ou l'autre de ces langages ou les combiner tous simultanément comme c'est le cas dans la géographie moderne.

Le mot «géographie» a non seulement ces deux significations, qui viennent d'être explicitées, mais encore une troisième. En effet, parler de

«la géographie», c'est encore évoquer la discipline, la science elle-même, qui permet de passer de la géostructure observée au géogramme produit ou construit. Faut-il dire que la représentation vaut ce que valent les moyens mobilisés pour l'élaborer?

Dans cette nouvelle géographie de la Suisse que nous avons élaborée, nous avons combiné tous les langages à disposition et nous avons utilisé tous les moyens actuels à notre disposition. Sans doute, ceux qui n'ont plus fait de «géographie» depuis qu'ils ont quitté l'école risquent d'être quelque peu étonnés, voire déroutés, par la représentation que nous don- nons de la Suisse. Nous souhaitons que cet étonnement, parfaitement légitime, fasse place progressivement, au fil de la lecture ou de la consul- tation de cet ouvrage, à une curiosité, qui les conduise à abandonner l'idée, encore trop répandue, que la géographie n'est que description, repérage et localisation. Elle est bien autre chose, d'où le recours à l'expression «nouvelle géographie de la Suisse».

Nous sommes à la fin du XXe siècle et notre pays, dans son ensemble, est en train de vivre des transformations et même des mutations qui affec- tent non seulement nos existences mais encore les espaces «naturels» que nous aimons et surtout les territoires dans lesquels nous vivons quotidien- nement. L'une de nos ambitions, dans ce livre, est de fournir quelques moyens pour appréhender ces transformations et ces mutations dont la Suisse est le cadre: Quel est l'avenir de nos paysages, comment évolue- ront les activités qui, aujourd'hui, nous font vivre, quel rôle la Suisse jouera ou pourra jouer dans le monde? Ce sont là quelques-unes des questions qui se posent et auxquelles nous avons voulu faire écho pour amorcer un débat. Pourquoi? Parce que nous croyons avoir de bonnes raisons de penser, après deux siècles d'industrialisation porteurs de crois- sance, mais aussi destructeurs de l'environnement, que les problèmes à affronter résideront, prioritairement, dans les écosystèmes naturels et dans les écosystèmes humains.

Les problèmes qui affectent les espaces et les territoires polarisent de

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plus en plus le débat politique. Les clivages traditionnels font place à des clivages induits par des préoccupations liées aux supports mêmes de notre existence: la vie organique, le sol, l'air et l'eau. Nos vies sont, sans que nous en soyons toujours très conscients, modelées par ces éléments essen- tiels et nous devons les connaître mieux afin de les préserver.

Nous sommes là en présence de l'un des plus curieux paradoxes qui puisse être proposé à la réflexion: ce qui va de soi, ce qui est évident n'est ni vu ni observé et par conséquent est complètement oublié. C'est sans doute pourquoi la géographie, dont l'objet est pourtant au centre des problèmes environnementaux, est la discipline la plus absente des débats actuels intéressant les bases de notre existence. La géographie, victime de l'évidence de l'objet, est la discipline la plus méconnue parmi les sciences de l'homme. Pratiquement absente des débats intellectuels et culturels, la géographie ne contribue guère à proposer des idées propres à renouveler les interrogations contemporaines.

A cette situation, nous voyons deux explications principales. L'une est imputable aux géographes eux-mêmes, qui se sont laissé écarteler entre les sciences de la nature et les sciences de l'homme au point d'hésiter constamment sur leur appartenance. L'autre est consécutive à la tardive prise de conscience de la crise de l'environnement par la société elle- même. Dans cet ouvrage, disons-le très clairement, nous n'avons aucune hésitation épistémologique sur l'appartenance de la géographie aux sciences de l'homme. Pour nous, la géographie a pour objet la pratique et la connaissance que les hommes ont de la réalité matérielle, à savoir la géostructure. Quelle pratique et quelle connaissance les hommes ont-ils de la géostructure de la Suisse? Telle est la question fondamentale à laquelle nous essayons de répondre pour fournir des clés d'interprétation et des moyens de décision pour le futur. L'actuelle prise de conscience de la crise de l'environnement en Suisse renforce notre détermination, car la crise ce n'est pas seulement la mort des forêts, l'instabilité croissante des sols, la pollution des lacs ou de l'atmosphère, c'est aussi et encore les pro- blèmes démographiques liés au vieillissement, les problèmes urbains et les changements de comportements dans la sphère politique et dans la sphère économique.

Pourtant, qu'on ne s'y trompe pas, cela ne veut nullement dire que la géographie est une science globale dont la synthèse serait la forme d'expression privilégiée. Certes, elle a souvent été définie comme une science de synthèse et sa manière d'embrasser les choses a pu le faire croire. En effet, la géographie a longtemps, trop longtemps, été caracté- risée par une accumulation de faits appartenant soit à l'ordre physique soit à l'ordre humain. Si elle a une vocation synthétique, c'est à travers une série de concepts, de modèles et de théories qui prennent en compte les relations que les groupes, et par conséquent aussi les hommes à titre individuel, entretiennent avec l'environnement physique et l'environne- ment social. Quels que soient les efforts des sociétés pour s'affranchir des contraintes que toute réalité fait peser sur elles, ces sociétés n'en demeu- rent pas moins liées à ce qui leur est «donné» et à ce qu'elles produisent elles-mêmes. Elles sont en interaction avec un interface complexe qui n'est pas constitué par des choses mais par des relations entre des états de

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UNE GÉOGRAPHIE DE LA TERRITORIALITÉ

LE REGARD «GÉOGRAPHIQUE»

choses ou de faits. Pour tenter de restituer cette complexité relationnelle, nous pouvons recourir à un paradigme, celui de la territorialité, qui s'est développé ces deux dernières décennies dans les sciences humaines.

La territorialité est constituée par l'ensemble des relations que nous entretenons avec l'extériorité et l'altérité, à l'aide de médiateurs (instru- ments, techniques, idées, etc.), en vue d'assurer notre autonomie, compte tenu des ressources à disposition dans le milieu où nous vivons.

Par définition, toute territorialité évolue, se modifie, se détruit et se recrée à travers le temps. Même si Elisée Reclus ne connaissait pas ce con- cept de territorialité, il en avait pourtant entrevu le phénomène lorsqu'il écrivait en 1876: «Tel fleuve qui, pour une peuplade ignorante de la civili- sation, était une barrière infranchissable, se transforme en chemin de commerce pour une tribu plus policée et, plus tard, sera peut-être changé en un simple canal d'irrigation dont l'homme réglera la marche à son gré.» Et plus loin: «Ces innombrables changements, que l'industrie humaine opère sur tous les points du globe, constituent une révolution des plus importantes dans les rapports de l'homme avec les continents eux-mêmes.»

Par le concept de territorialité, la géographie s'efforce de prendre conscience et de faire prendre conscience des processus de territorialisa- tion, de déterritorialisation et de reterritorialisation.

Territorialisation comme, par exemple, celui de la constitution poli- tique du territoire de la Confédération qui s'est réalisée sur près de six siè- cles. Déterritorialisation telle que celle vécue par la Suisse du XIXe siècle avec l'industrialisation qui a partiellement vidé les montagnes au profit des centres urbains. Reterritorialisation enfin comme celle que nous vivons actuellement en matière d'activités économiques avec la tertiairi- sation. Dans chacune de ces phases du processus, les relations ont changé et d'autres se sont mises en place.

Notre quotidienneté est tissée de relations en mouvement. C'est, en somme, un tissu constamment soumis à des tensions et à des déchire- ments comme à des remaniements et à des reconstitutions. Mais alors, pourquoi la géographie, si elle engage à ce point notre existence, n'a-t-elle pas davantage attiré l'attention? La réponse n'est pas aisée à donner.

D'ailleurs, il n'y en a pas une mais plusieurs dont certaines relèvent de la sociologie de la connaissance et d'autres des origines de la géographie.

Quelle est la place, aujourd'hui, de la connaissance perceptive du monde extérieur dans notre système scientifique? Elle est à la fois signifi- cative en tant qu'il s'agit de fournir des «images» de la terre à travers des techniques très évoluées comme celles de la télédétection, mais peu signi- ficative en tant qu'interaction avec les comportements humains. Autre- ment dit, la connaissance du monde extérieur du point de vue des sciences de la nature prime celle du point de vue des sciences de l'homme.

Quant aux origines de la géographie, elles ont été très marquées par le sens de la vue. L'ontologie géographique d'Hérodote procède de l'affir- mation «j'ai vu». Le «j'ai vu» hérodotien constitue un des fondements

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de la géographie et s'enracine dans l'observation c'est-à-dire dans l'édu- cation du regard. Regard porté sur les choses, sur «l'objet évident» bien plus qu'analyse des relations entre les états de choses. Ce n'est qu'à partir du XIXe siècle, avec les Humboldt et les Ritter que le «j'ai vu» sera com- plété par le «j'ai comparé» qui introduira une nouvelle dimension.

Actuellement, avec la territorialité se développe le «j'ai relié» qui permet d'espérer une participation plus active de la géographie aux problèmes contemporains. Que la géographie parvienne ou non à s'imposer dans le débat, les problèmes qui la préoccupent risquent d'occuper notre horizon intellectuel d'ici à vingt ans. La fin du XIXe siècle a découvert l'impor- tance de la notion de temps avec l'économie politique, le milieu du XXe a exploré la notion de signe avec la linguistique, la fin du XXe sera confrontée avec l'espace et avec le territoire dans, par, et à travers lesquels il faudra vivre.

Comment est-on passé de la «géographie vécue» à la «géographie représentée»? Quelle est en somme l'histoire de la géographie de la Suisse? Comment, au cours du temps, la Suisse, en tant que géostructure, est-elle devenue un objet d'étude et quelles représentations en a-t-on données?

B. L'évolution de la connaissance géographique en Suisse

II serait relativement aisé mais fastidieux, et sans grand intérêt sur- tout, de recueillir les notations, les remarques ou les fragments des auteurs grecs et romains qui ont parlé des Alpes et de divers lieux intéres- sant la Suisse. Outre qu'il s'agirait de connaissances très lacunaires voire erronées, celles-ci ne présenteraient aucun caractère systématique les apparentant, avant la lettre, à une «géographie régionale».

Le Moyen Age ne nous a pas, non plus, laissé grand-chose quant à la connaissance géographique de la Suisse. Notons, cependant, pour mémoire, le rôle du couvent de Saint-Gall en matière culturelle. Rien d'étonnant, d'ailleurs, à ce que le Moyen Age, peu fasciné par la connais- sance du monde extérieur, nous ait légué peu de choses significatives en matière de géographie.

Le renouveau de la connaissance géographique, en Europe, se mani- festera à partir du XVe siècle. C'est la Renaissance qui déclenchera l'enthousiasme pour la connaissance de la Terre et pour la représentation cartographique. Dans ce renouveau, les grandes universités de l'époque, Bologne et Paris, mais aussi Vienne, Prague, Heidelberg, Cologne et Strasbourg, fréquentées par des Suisses, jouèrent un rôle important.

Une des premières descriptions de la Suisse, si l'on excepte quelques descriptions très locales comme celle d'Aeneas Silvius Piccolomini (1405-1464), est celle de Albrecht von Bonstetten (1442-1504), qui date de 1479, écrite en latin mais traduite plus tard en allemand. Il considère le Rigi (montis regina) comme le cœur non seulement de la Confédération

Une nouvelle géographie de la Suisse pour qui, pour quoi?

LES ORIGINES

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LES PREMIÈRES SYNTHÈSES

mais encore de l'Europe. Il fait aussi une brève description des VIII can- tons (Uri, Schwyz, Unterwald, Lucerne, Berne, Zoug, Glaris et Zurich) qu'il complète par celle du Gothard.

Citons l'humaniste saint-gallois Joachim von Watt ou Vadianus (1484-1551), qui étudia à Vienne et qui, dans une édition commentée de Pomponius Mela, introduisit un poème sur sa terre natale et sur une ascension du Pilate.

La fondation de l'Université de Bâle en 1460 a certainement donné une impulsion à l'étude des sciences. Heinrich Loriti ou Glareanus (1488-1563) qui y fut professeur, nous a laissé un poème, «Descriptio Helvetiae», dont la substance géographique est puisée chez les César, Ptolémée, Strabon et Pomponius Mela. Un élève du Glareanus, Aegidius Tschudi (1505-1572) composa une représentation non seulement de l'his- toire, mais aussi des conditions topographiques de sa patrie. Il se familia- risa avec la connaissance de la Suisse et fit une traversée des Alpes en 1523. La plupart de ses travaux, non publiés, sont conservés dans les bibliothèques de Saint-Gall. Fut publié, pourtant, Die Urallt warhafftig Alpisch Rhetia, à Bâle, en 1538. Une carte de la Rhétie et de la Suisse publiée en quatre grandes feuilles, en 1560, accompagnait ce travail.

Au sens actuel du terme, ces auteurs ne sont pas géographes. Huma- nistes et poètes, ils se rattachent à une tradition pré-scientifique dépourvue de sens critique, mais révélatrice, néanmoins, d'un courant qui s'intéresse à l'environnement à travers la description et la représenta- tion cartographique. C'est pourquoi, on peut adhérer à l'opinion selon laquelle Vadianus, Glareanus et Tschudi seraient les «pères» de la con- naissance géographique en Suisse (Studer). Ils annoncent une longue lignée de savants qui se consacreront à la connaissance de la Suisse.

Parler de précurseurs serait cependant abusif car, plus compilateurs qu'observateurs des phénomènes naturels, il leur manque une pratique du terrain.

Sebastian Münster qui, dans sa Cosmographia Universalis, consa- crera une part non négligeable à la Suisse et particulièrement au Valais, recourra beaucoup à Vadianus, à Glareanus et à Tschudi. Munster décrivit le voyage qu'il fit à travers la Furka comme fatigant et dange- reux, et l'ascension de la Gemmi le fit «trembler jusque dans les os et dans le cœur» (Studer). Cette remarque est typique d'un homme de la Renaissance. En effet, à cette époque, la montagne fait peur. Il suffit de lire d'autres relations de voyage pour s'en persuader. L'image de la mon- tagne changera progressivement dans la conscience européenne, et ce n'est qu'au XVIIIe siècle qu'elle deviendra un lieu bénéfique.

Au XVIe siècle, Conrad Gessner fut l'un des premiers à se dédier principalement à l'histoire naturelle et particulièrement à la botanique.

On lui doit une Historia plantarum qui est le fruit de l'observation du monde des plantes dans leur environnement naturel. Naturaliste brillant, il a fait de nombreux émules. Moins avisé que Léonard de Vinci, il n'a pas su, pourtant, interpréter les fossiles qu'il a rencontrés au cours de ses excursions.

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Carte du Valais tirée de la Cosmo- graphie de Sebastian Munster. On notera que l'est occupe la partie supérieure de la carte contrairement aux cartes modernes dont la partie supérieure indique le nord.

Son contemporain Josias Simler (1530-1576) a beaucoup contribué à la connaissance des Alpes et de la Suisse en général et il s'est approché d'une géographie régionale par la combinaison des facteurs physiques et humains. On lui doit une «Descriptio Vallesiae» dédiée à l'évêque de Sion et une «De republica Helvetiorum» qui est de nature historique.

A la même époque, Jost Murer et son fils Christoph enrichirent la connaissance de la topographie de la Suisse par leurs cartes. Le père est

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l'auteur de la première grande carte de Zurich en six feuilles à l'échelle de 1:50000 environ. Une carte de la Suisse fut dressée par son fils.

Le XVIe est effectivement très actif dans le domaine de la cartogra- phie et diverses régions sont l'objet de levés topographiques. Cartes encore assez médiocres mais qui fournissent néanmoins des instruments de repérage. On manquera encore longtemps de bonnes cartes qui ne commenceront à se multiplier qu'à partir du XVIIe siècle. Il a fallu attendre le développement des méthodes et des instruments pour confec- tionner des cartes utiles et surtout utilisables. La Renaissance a peut-être davantage développé la carte-image que la carte-instrument encore que toute bonne carte est tout à la fois l'une et l'autre chose. Mais au XVIe le caractère ornemental de la carte l'a parfois emporté sur le caractère ins- trumental. Il ne faut pas exagérer cette distinction mais elle a existé.

Lorsqu'une «bonne carte» devenait disponible, le pouvoir politique ne manquait pas de s'y intéresser et souvent récompensait son auteur comme ce fut le cas pour Hans Konrad Gyger (1599-1674) qui mit à dis- position en 1667 une «Karte des Cantons Zürich und angrenzender Gegenden». Assortie de commentaires sur les caractéristiques des fron- tières et sur les données statistiques qui l'accompagnaient, cette carte fut un instrument précieux pour le gouvernement zurichois qui conféra à Gyger, à vie, l'office de Amtmann im Cappellerhof (Studer). Les rap- ports du pouvoir et de la carte constituent un chapitre important de l'his- toire de la représentation géographique. La carte, pour l'Etat, est un modèle graphique d'une extrême importance car il est à la base des straté- gies politiques et ultérieurement militaires. Dès lors, disposer d'une bonne carte, c'était avoir un avantage sur les adversaires potentiels ou sur les ennemis déclarés.

Fragment de la carte du canton de Zurich de Hans Conrad Gyger.

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Entre la carte de la Rhétie et de la Valteline, de 1618, due au célèbre Cluverius (1580-1623) et celle de David-François de Merveilleux (1652-1712) sur la souveraineté de Neufchâtel et Vallengin de 1694 (deux feuilles) beaucoup de cartes spéciales ou si l'on préfère régionales seront publiées. Parallèlement au travail des cartographes, mathématiciens et astronomes procédaient à des mesures d'altitudes et à des déterminations astronomiques qui améliorèrent les bases de la confection des cartes.

Pour disposer d'une connaissance renouvelée et sérieuse des phéno- mènes naturels en Suisse, il faudra attendre Johan Jacob Scheuchzer (1672-1733) qui, de 1706 à 1708, publiera une Beschreibung der Natur- geschichte des Schweizerlandes en trois volumes. Homme de terrain, il accomplira en Suisse neuf voyages, entre 1702 et 1711, à l'occasion des- quels il collectera une énorme documentation de première main qui lui permettra de publier une des meilleures cartes de la Suisse, en 1712. Par les instruments (baromètre et thermomètre par exemple) qu'il emportait avec lui, il faisait d'utiles mesures dans ses voyages. Scheuchzer a certai- nement été l'un des plus grands naturalistes de son époque. Ses observa- tions sur les températures annoncent celles d'Albrecht von Haller sur les zones botaniques: «Ich habe oben angezeigt, wie im Schweizerland zu einer Zeit Können Orter, Städte, Flecken, Dörfer, Häuser, Berge gezeigt werden, welche von der grössten Kälte der nordischen Länder strefen- weise zu der grössten Wärme der heissen Zone absteigen.»

En effet, Albrecht von Haller (1708-1777), qui a été une figure excep- tionnelle, parmi les naturalistes, lui fait écho au XVIIIe siècle: c'est une espèce de génie qui préfigure ce que sera Humboldt au siècle suivant. Pro- fesseur d'anatomie, botaniste à l'Université de Göttingen, ce Bernois de l'aristocratie a montré dans tous les domaines une précocité remar- quable. Non seulement, il illustra la plupart des sciences de la nature mais encore la philosophie et on lui doit le fameux poème Die Alpen, qui n'a pas peu contribué au XVIIIe, et même au-delà, à réhabiliter la mon- tagne. Toute une iconographie montagnarde, qui s'est développée par la suite, a puisé dans les quarante-neuf strophes de Haller des médiateurs moraux et esthétiques dont l'efficacité ne s'est guère démentie jusqu'à nos jours à travers les auteurs romantiques entre autres.

Haller a cristallisé, en quelque sorte, l'opposition entre nature et cul- ture: seul l'exemple de la nature est bon et il faut s'y soumettre dans la simplicité. Il a contribué, avec d'autres bien sûr, à faire naître le mythe de la montagne «... loin de la fumée des villes, la tranquillité de l'âme habite ces lieux». Haller exprime une sorte de déterminisme naturel des sociétés montagnardes: «La fortune inconstante ne distingue point chez nous les temps ; les larmes n'y succèdent point à une joie passagère; la vie y coule dans une paix inaltérable; le présent ressemble au passé, et l'avenir sera comme le présent.» Haller, pourtant homme de science, va même jusqu'à mettre en cause la science, la philosophie et donc l'étude au profit du cœur, de l'expérience et de la spontanéité. On est là aux sources d'un mythe fondateur qui n'a pas manqué d'influencer profondément la conscience helvétique. A cet égard, Haller est un repère incontournable

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VERS LA GÉOGRAPHIE SCIENTIFIQUE

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Albrecht von Haller, l'un des grands naturalistes suisses du XVIII' siècle.

LA MARQUE DE LA GÉOGRAPHIE ALLEMANDE

bien évidemment de la science helvétique, mais sans doute bien plus encore des traditions dans lesquelles baigne toujours une partie de la pensée populaire dans notre pays. Et même si ces traditions sont souvent des «inventions littéraires», l'idéologie hallérienne a imprégné beaucoup de nos comportements, ne serait-ce que dans notre manière d'appré- hender, de juger et de valoriser la «montagne».

L'œuvre scientifique de Haller, si diverse et abondante, a joui d'une postérité et d'une influence extraordinaires et d'autant plus remarqua- bles qu'elle s'inscrit dans un siècle riche en œuvres géographiques.

Œuvres dont certaines sont le fruit de l'observation alors que d'autres sont de pures compilations. L'observation est sans doute l'un des maîtres mots des naturalistes du XVIIIe siècle. On doit d'ailleurs un ouvrage sur l'art d'observer à Jean Sénebier qui l'a publié à Genève en 1775 et qui a emprunté certaines de ses idées à Charles Bonnet (1720-1793), auteur de Considérations sur les corps organisés (1742) et d'une Contemplation de la nature (1764).

Parallèlement, le XVIIIe, maintenant en possession de méthodes scientifiques éprouvées, développe une cartographie toujours meilleure, car les mesures, celles d'altitude en particulier, deviennent plus précises.

L'intérêt pour la montagne, au XVIIIe, doit également beaucoup à Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799) qui n'est pas seulement le pre- mier ascensionniste scientifique du Mont-Blanc mais encore un observa- teur aigu des phénomènes géologiques et en particulier glaciaires.

L'influence de la géographie allemande a été très forte sur tout le XIXe siècle et on se doit de mettre en évidence le rôle considérable joué par A. von Humboldt et C. Ritter. Leur influence en matière de géogra- phie physique et de géographie humaine fut considérable dans le monde.

Les Suisses n'échappèrent pas à l'emprise de leurs idées et de leurs tra- vaux. Frédéric de Rougemont, dans la préface d'un ouvrage, par ailleurs médiocre (Précis d'ethnographie, de statistique et de géographie histo- rique ou essai d'une géographie de l'homme, 1835-1837), revendiquera très explicitement l'influence de. Ritter pour « faire connaître... les princi- paux résultats de la science géographique à laquelle Ritter a donné une forme toute nouvelle, et d'introduire dans les écoles... la méthode inventée par l'illustre professeur de Berlin».

Deux hommes, surtout, vont se réclamer, dans leur propre enseigne- ment des principes de Carl Ritter: Louis Agassiz (1807-1873) et Arnold Guyot (1807-1884). Ce dernier fut, en quelque sorte, un disciple de Ritter dont il suivit les cours à Berlin avant d'enseigner à l'Académie de Neu- châtel de 1839 à 1848, date à laquelle il émigra aux Etats-Unis où il s'illustra comme professeur à Princeton. Dans son œuvre majeure, Géo- graphie physique, considérée dans ses rapports avec l'histoire de l'huma- nité, d'abord publiée en anglais et tardivement livrée au public franco- phone en 1888, on retrouve les principes de comparabilité et d'interaction chers à Ritter.

Mais le XIXe siècle est aussi celui de la cartographie «officielle» qui avait été précédée entre 1796 et 1802 par une carte de la Suisse levée par Introduction

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J. H. Weiss, de Strasbourg, et J. E. Müller, d'Engelberg, et fondée sur des triangulations graphiques. A partir de 1810, on multiplie les efforts en vue d'établir une carte fédérale uniforme mais c'est au Genevois Guil- laume-Henri Dufour que l'on doit la «Carte topographique de la Suisse»

au 100000e. La première carte topographique officielle, appelée par la suite «Carte Dufour», parut de 1844 à 1864. Le successeur de Dufour à la tête du Bureau topographique fédéral, le colonel Hermann Siegfried développa «L'Atlas topographique de la Suisse» avec des cartes au 50000e dans les régions alpines et au 25000e dans les régions de plaine.

La carte Dufour et la carte Siegfried ont constitué la base des cartes aujourd'hui produites par le Service topographique fédéral dépendant du Département militaire. Ces cartes ont été des instruments extraordinaires au service de la collectivité et en particulier des géographes qui se sont efforcés de restituer des images régionales de la Suisse.

Guillaume-Henri Dufour, gui conçut et dirigea la réalisation de la première carte topographique officielle de la Suisse.

Fragment de la carte Dufour centré sur Berne (1860).

Fragment de la carte du Service topographique fédéral centré sur Berne (situation actuelle). On notera l'évolution de l'emprise territoriale par l'habitat en un peu plus d'un siècle.

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LA GÉOGRAPHIE CONTEMPORAINE

Au XIXe, le grand géographe français exilé après la Commune, Elisée Reclus, a consacré, dans le volume 3, dédié à l'Europe centrale, environ 13 % des pages à la Suisse. A côté des descriptions physiques, on y trouve des esquisses de monographie urbaine sur Genève, Berne et Bâle entre autres qui révèlent pour l'époque, 1878, une sûreté de jugement et une capacité d'analyse tout à fait étonnante: ...«elle (Genève) n'a pas même un réseau de banlieue vers Annecy, le Mont-Blanc, le pied du Jura, et semble devoir en être privée pendant plusieurs années encore».

Fort connu à Genève, grâce à la Société de Géographie où il a été con- férencier, Reclus a influencé des hommes comme William Rosier, con- seiller d'Etat radical et professeur à l'Université, auquel on est redevable de multiples travaux pour faire connaître la science géographique. On lui doit une Géographie illustrée de la Suisse. Les Chaix, Paul et Emile, ont également marqué la géographie helvétique par leurs travaux. A la fin du XIXe, l'influence de F. Ratzel, autre éminent géographe allemand, s'est fait sentir en Suisse.

Pourtant, à la fin du XIXe, malgré de nombreuses publications, la Suisse manquait d'une synthèse moderne en matière géographique. Elle devait voir le jour grâce à J. Früh, chargé en 1898 par la Fédération des sociétés suisses de géographie de rédiger un manuel de géographie sur la Suisse. Früh, ancien professeur de l'EPFZ, fut l'élève d'un autre grand géographe allemand, von Richthofen. Rédigée en allemand, puis traduite en français par le professeur Charles Burki, la grande synthèse de Früh demeure fondamentale, même si son information, inévitablement, a vieilli. Nourrie par une documentation abondante, la Géographie de la Suisse, de Früh, illustre un moment important de la géographie régio- nale. Elle se déroule très classiquement selon le modèle du «plan à tiroirs», qu'on a eu tendance à condamner mais qui revient à la mode. La Géographie de la Suisse, de Früh, donne une représentation riche en détails. Elle est très fouillée, tant sur le plan de la géographie physique que sur celui de la géographie humaine. On notera, au passage, l'impor- tance considérable accordée à l'agriculture comparativement à l'indus- trie et aux services. On peut s'en étonner car l'industrie et les services, au moment où l'œuvre a été écrite, étaient plus importants que le secteur pri- maire. Dans cette disproportion, il faut voir une conséquence de l'état de la pensée géographique qui maîtrisait mieux, à l'époque, la géographie agraire que la géographie économique. De même, dans le grand nombre de pages consacrées à l'Etat, il s'agit également de l'influence exercée, alors, par la géographie politique. Cela dit, la solidité de l'ensemble fait de l'ouvrage de Früh une œuvre marquante qui n'a été dépassée que sur le plan de l'information et sur celui de la méthodologie.

Dans les grandes synthèses, notons encore la Suisse d'E. de Martonne dans la Géographie universelle (1931). Elle s'inscrit dans la tradition des études régionales prônée par Vidal de la Blache et illustrée par ses élèves.

Il faut bien évidemment dans les grandes synthèses régionales réserver une place de choix à Die Schweiz, du professeur H. Gutersohn. C'est un ouvrage fondamental qui a commencé à paraître en 1958 et qui passe en

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revue les trois grandes régions de la Suisse. Précis, détaillé et systéma- tique, il donne une représentation remarquable de la Suisse. Malheureu- sement non traduit, sauf quelques fragments, il n'a pu toucher, comme cela aurait été souhaitable, un large public francophone. On peut regretter, cependant, que la finesse des découpages fasse perdre de sa force à l'ensemble.

Notons encore Die Schweiz- eine Landeskunde, deE. Egli (1966). On doit au même une Erlebte Landeschaft qui est Eine landeskundliche Anthologie et qui, à travers des textes du XVe au XXe, donne une mosaïque de représentations géographiques dont certaines comme celles d'Albrecht von Bonstetten ou de Gonzague de Reynold font découvrir une «Suisse vécue» par des auteurs très différents.

Des synthèses plus rapides mais aussi plus orientées sur les problèmes économiques ou le rôle de la Suisse dans le monde sont dues à Jean Tri- cart, Henri Onde, Pierre Gabert et Paul Guichonnet, Ernst Winkler, Jean Barbier, Jean-Luc Piveteau et Michel Roten et René Lebeau.

Nous n'insisterons pas sur les études thématiques, utiles pour cons- truire une géographie régionale, mais finalement trop spécialisées pour trouver leur place ici. Qu'il s'agisse de géographie physique ou de géogra- phie humaine, la Suisse a été largement illustrée par un grand nombre d'études. Finalement, tous les aspects ont retenu l'attention des géo- graphes.

Signalons pour terminer cette brève esquisse, l'Atlas national dirigé par le professeur Eduard Imhof qui a réalisé la première édition et dont le seconde a été confiée au professeur Ernst Spiess. L'Atlas national est une œuvre remarquable sur la Suisse.

Au terme de cette évocation rapide des moments de le géographie de la Suisse, il faut se demander ce que recouvre plus précisément la notion de région dans l'expression «géographie régionale». Il ne s'agit nulle- ment de refaire l'histoire du mot région, mais au contraire de tenter de comprendre ce qui est à sa racine.

Le mot regio signifie étymologiquement «le point atteint en ligne droite»; ultérieurement le sens devient «l'espace compris entre de telles droites tracées dans différents sens». Ainsi regere fines signifie «tracer en ligne droite des frontières». Ce «traçage», cette démarcation est l'opéra- tion par laquelle l'acteur souverain prend possession de l'espace et le transforme en territoire. Le souverain c'est le rex qui procède de la même racine indo-européenne.

La région est une construction politique et, en poussant les choses un peu plus loin, on peut se demander si la notion de région naturelle a un sens dans la mesure où les limites d'une région dite naturelle sont tou- jours décidées et tracées par un acteur en l'occurrence le géographe. Elle n'est éventuellement «naturelle» que par son contenu, mais certainement pas par le système de limites qui la fonde. Le système de limites est un pur quadrillage culturel, qui n'est pas dans la nature, mais qui est projeté sur elle par un homme, une collectivité, un pouvoir politique...

Une région, dans cette perspective, est toujours la production d'un appareil politique ou d'un... appareil conceptuel. Qu'il s'agisse de straté- gies territoriales ou intellectuelles, la région est toujours construite.

Une nouvelle géographie de la Suisse pour qui, pour quoi?

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Lorsque Bonstetten, au XVe, décrivait la Suisse, il décrivait entre autres les VIII cantons; lorsqu'on la décrivait à la veille de l'invasion française en 1798, on décrivait celle des XIII cantons. Dans ces conditions, la région «Suisse» apparaît comme un moment de la projection d'un système de limites. La représentation régionale est, en somme, moulée sur un système de limites. Lorsque les limites disparaissent, les régions disparaissent aussi: beaucoup de régions au cours de l'histoire ont dis- paru et ne sont plus qu'une vague dénomination dans un texte, une trace incertaine dans la mémoire.

Du point de vue de la pensée géographique, les divisions régionales de la Suisse ont varié, elles aussi, avec le temps au gré des géographes. Les divisions sont pertinentes par rapport à une problématique mais elles n'ont pas de valeur absolue et définitive. Cela ne veut pas dire que l'on peut diviser arbitrairement les espaces. Tout système de limites est conventionnel car il procède de critères choisis en fonction d'une ou plu- sieurs intentions. Contrairement à l'idée reçue, trop largement répandue, les limites politiques ne sont pas non plus arbitraires. Elles sont des pro- duits d'acteurs engagés dans l'action et se réfèrent à une historicité parti- culière. Que les peuples ne soient pas satisfaits des systèmes de limites hérités est une autre chose, que certains de ces systèmes soient jugés aber- rants à l'aune du présent est encore une autre chose. Ce que nous voulons dire, c'est que le hasard et l'arbitraire sont absents, car à l'origine de tout système de limites il y a toujours une intention et une décision. En d'autres termes, les régions sont toujours cohérentes à l'échelle histo- rique, dans la longue durée, même si à l'échelle du présent et des perspec- tives contemporaines, elles apparaissent défectueuses par rapport à telle ou telle volonté.

Aucune représentation géographique ne peut se passer d'un système de limites mais aucun de ces systèmes de limites n'a de valeur définitive justement parce qu'ils sont des produits de l'histoire. Il est faux, donc, de penser que des limites soient prescrites par les ensembles naturels eux- mêmes. La nature ne connaît que des discontinuités auxquelles nous attri- buons, à tort ou à raison, le rôle de limites. Une montagne, un fleuve ou un lac n'ont pas, dès l'origine, valeur de limites, ils ne sont que des dis- continuités auxquelles une collectivité peut accorder un rôle de limites.

C'est la pratique et la connaissance que les hommes ont d'un fleuve, par exemple, qui fondent ou non une limite.

C'est pourquoi, il nous apparaît nécessaire avant d'entreprendre ce

«voyage» en Suisse de montrer comment s'est construit le territoire suisse, comment se sont agrégées en un peu moins de six siècles les diffé- rentes parties de la Confédération.

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