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ÉDITORIAL : Résultats rapportés par les patients : un appel à l’action

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Academic year: 2022

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Canadian OnCOlOgy nursing JOurnal • VOlume 27, issue 4, Fall 2017 reVue Canadienne de sOins inFirmiers en OnCOlOgie

A

u cours des derniers mois, les résultats rapportés par les patients (RRP) ont plus que jamais alimenté les discus- sions. À mon sens, il s’agit d’un sujet important auquel les infirmières en oncologie doivent porter attention – et c’est un domaine où nous pourrions aussi nous positionner en chefs de file.

Les  RRP désignent les propos rapportés directement par les patients au sujet de leurs problèmes de santé et des trait- ements qu’ils reçoivent (FDA,  2006). Comme infirmières, nous recueillons constamment de l’information auprès des patients, alors peut-être vous demandez-vous ce que ce con- cept apporte de nouveau. L’intérêt des  RRP, c’est que l’infor- mation provient d’outils de mesure standardisés et validés.

Ces outils standardisés et validés ont subi ce qu’on appelle une mise à l’essai psychométrique. Cela signifie que leur fiabilité, leur validité, leur sensibilité et leur spécificité ont été évaluées. Essentiellement, cette mise à l’essai nous permet d’avoir confiance dans les résultats et les conclusions que nous obtenons grâce à l’information obtenue par ces outils.

Avec les outils standardisés et validés, nous sommes en meilleure position pour suivre l’évolution de l’état du patient et comparer les résultats obtenus à différents moments. En outre, nous disposons, grâce à ces outils, d’un langage com- mun et cohérent pour communiquer avec les autres membres de l’équipe de soins. De par leur nature, ces instruments per- mettent à tout le monde d’avoir la même interprétation des résultats.

Au Canada, de grands efforts sont actuellement déployés à l’échelle nationale pour créer des procédures et des sys- tèmes permettant de mesurer et de rapporter les RRP. Dans de nombreux centres de traitement du cancer, ce travail porte le nom de « dépistage de la détresse ». Les outils utilisés sont l’Échelle d’évaluation des symptômes d‘Edmonton  – version révisée  (EESE-r) et la Liste canadienne de vérification des problèmes. Le premier examine les perceptions des patients par rapport à des symptômes courants, tandis que le sec- ond s’intéresse davantage aux préoccupations et aux prob- lèmes de nature psychosociale. Dès le premier rendez-vous du patient au centre de traitement, une première mesure de base est prise à l’aide des outils, puis une évaluation est refaite à chaque visite avec les mêmes outils. Avec le temps, il est donc possible de déterminer ce qui évolue et ce qui demeure inchangé.

En demandant au patient de répondre aux deux question- naires à chaque visite, vous saurez ce qui est le plus important pour lui à ce moment précis, et vous aurez un moyen de suivre

l’évolution de son état selon son propre point de vue. Vous pourrez également vérifier si vos interventions fonctionnent.

Si l’on en croit les normes de la pratique infirmière en oncologie de l’ACIO, nous jouons un rôle crucial dans la ges- tion des symptômes, dans l’enseignement et l’encadrement, ainsi que dans le soutien dont les patients et leur famille ont besoin pour vivre avec les conséquences du cancer et du trait- ement de la maladie. Pour nous acquitter de ces responsabil- ités, il nous faut évaluer intelligemment la situation à l’aide d’outils validés et mettre au centre de nos interventions les points importants ou préoccupants aux yeux de chaque patient. En intégrant les instruments de mesure des  RRP à vos évaluations de routine, vous aurez en main un mécanisme pour départager les inquiétudes des patients et établir les pri- orités de vos interventions dans votre horaire clinique sur- chargé. Les résultats obtenus pourront servir de tremplin pour une conversation avec le patient, et même de point de départ pour l’élaboration des plans de soins. Les RRP nous aident à comprendre les répercussions de la maladie et du traitement, ainsi que l’efficacité des soins du point de vue du patient. Ils peuvent vous aider à reconnaître rapidement les inquiétudes des patients, ce qui vous permettra de mettre en place les mesures nécessaires pour surmonter les difficultés.

Il y a une idée très répandue dans le domaine des soins de santé qui dit que « si on ne peut pas le mesurer, on ne peut pas l’améliorer » (Sir William Thomson). Grâce aux RRP, vous pourrez cerner les éléments problématiques, surveiller l’état des patients, communiquer avec eux et avec les autres mem- bres de l’équipe soignante, et déterminer les lacunes dans les soins. Par-dessus tout, les RRP permettent aux patients d’ex- primer leur point de vue et peuvent servir à orienter la planifi- cation des soins.

L’intégration du point de vue des patients à la démarche de soins est considérée comme une marque distinctive des soins oncologiques de qualité. En incorporant les  RRP à leur pra- tique quotidienne, les infirmières peuvent devenir des chefs de file dans ce domaine. Nous pouvons, en prenant régulière- ment des mesures à l’aide des outils de RRP, aller au-delà des seuls paramètres liés à la tumeur (c.-à-d. l’incidence et le taux de mortalité, le fractionnement de la radiothérapie, les doses de chimiothérapie) pour mieux comprendre l’expérience des soins du cancer vécue par les patients. Nous serons aussi plus à même d’offrir des soins axés sur la personne.

Margaret Fitch, inf. aut., Ph.D.

Rédactrice en chef, RCSIO

ÉDitOriAl

Résultats rapportés par les patients :

un appel à l’action

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