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R APPORT DE MISSION

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)
(2)

C.P. 6079, succ. Centre-ville

Montréal (Québec), Canada, H3C 3A7 Tél: 514.340.4735

Fax: 514.340.4173 info@polychine.org www.polychine.org

Conception graphique, typographie et montage:

Sebastian Bulzak Couverture:

Vincent Goineau Photographies:

Sebastian Bulzak, Adam Korzekwa et Jean-Philippe Leboeuf Révision linguistique:

Adam Korzekwa, Jean-Michel Laplante, Laura Lebel, Jean-Philippe Leboeuf, Loïc Reny, Jean-François Richard et Sebastian Bulzak

Rédaction des textes:

Le groupe Poly-Chine 2005

(3)

INDUSTRIELLE EN C HINE

P OLY -C HINE 2005

(4)
(5)

Table des matières

Commanditaires

...10

Participants

...12

Étudiants

...12

Accompagnateurs

...13

Première Partie À propos de Poly-Monde et de Poly-Chine

...17

Présentation de la Chine

...18

La transition au capitalisme

...18

Un marathon de changements

...18

Deux mondes en Chine

...19

La nouvelle génération

...20

La complexité chinoise

...20

Itinéraire

...22

Beijing

...23

Xi’an, Shaanxi

...24

Wuhan, Hubei

...25

Nanjing, Jiangsu

...26

Shanghai

...27

Le management de la transition en Chine

...28

Les grands projets chinois

...30

Le barrage des Trois Gorges sur le Yangtze

...30

Le programme spatial chinois

...32

Autres grands projets chinois

...33

Investissement Direct Étranger et marché chinois

...34

Bref historique politique

...34

D’un climat économique instable à une situation plus prospère pour les

investisseurs étrangers

...35

(6)

Impacts des IDE sur la Chine

...36

L’accession à l’OMC modifie le contexte

...37

Perspectives d’avenir

...37

La compétitivité chinoise

...38

Institutions

...38

Infrastructures physiques

...39

Système d’innovation

...39

Qualité du Gouvernement

...40

Capital humain et social

...40

Différences et Inégalités

...41

Différences entre les régions

...41

Les régions de l’Est

...42

Les régions de l’Ouest

...43

Différences sociales dans les régions

...43

Conséquences possibles

...44

Deuxième Partie Biotechnologies et pharmaceutique

...47

Secteur des tests et diagnostics

...47

Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) ...48

Mirador DNA Design (Montréal) ...48

CapitalBio Corporation (Beijing) ...48

Adaltis (Shanghai) ...49

Secteur industriel des diagnostics

...50

Comparaison entre la Chine et le Canada ...50

Secteur pharmaceutique

...51

Galderma (Montréal) ...51

Tong Ren Tang (Beijing) ...51

Libang Pharmaceuticals (Xi’an) ...52

Jiaotong University Pharmaceuticals Group (Xi’an) ...52

Jinling Corporation Limited (Nanjing) ...52

Secteur pharmaceutique et modèles d’affaires dominants ...52

Analyse et comparaison entre la Chine et le Québec ...53

Informations aux entreprises songeant à un partenariat en Chine ...56

Secteur de la pétrochimie

...58

(7)

Sinopec Corporation (Nanjing) ...58

Sinopec Jingling Company (Nanjing) ...58

Sinopec Yizheng Chemical Fiber (Nanjing) ...59

Technologies de l’information et des télécommunications

.61

Systèmes d’information et logiciels

...61

Description du secteur ...61

Compétences et avantages ...62

Prospective ...63

Télécommunications

...63

Description du secteur ...63

Compétences et avantages ...65

Perspectives d’avenir ...66

Électronique

...67

Panda Electronics Group (Nanjing) ...67

Nanjing Sharp Electronics ...68

Compétences et avantages ...69

Perspectives d’avenir ...70

Transport

...71

Industrie de l’aéronautique et de l’aérospatiale

...71

Pratt & Whitney Canada (Longueuil) ...71

Bombardier Aéronautique – Centre de formation (Ville St-Laurent) ...72

Ameco (Beijing) ...73

Centre national de l’aviation de Yanliang (Xi’an) ...75

Shanghai Eastern Airlines Flight Training Co. (Shanghai) ...76

Industrie de l’aéronautique et de l’aérospatiale au Canada ...77

Industrie de l’aéronautique et de l’aérospatiale en Chine ...78

Croissance et tendances futures du marché chinois...78

Opportunités d’affaires pour les entreprises du Québec et du Canada relative- ment à ce secteur ...79

Comparaisons et analyses entre la Chine et le Canada ...79

Industrie du transport terrestre

...79

Naveco ...79

Dongfeng-Citroen ...80

Novabus ...80

Industrie du transport terrestre

...81

Marché des infrastructures de transports terrestres ...81

Le marché automobile ...81

Le faible coût chinois ...82

L’importance de l’État ...82

Visites communes

...83

(8)

L’Ambassade du Canada et la délégation du Québec (Beijing)

...83

Wuhan Coca-Cola Co. Ltd

...83

L’industrie ...84

L’entreprise ...84

IRICO Color Display Devices (Xian)

...85

L’industrie ...85

L’entreprise ...86

Ministère de l’Éducation (Beijing)

...87

Coopération et échanges au niveau de l’éducation supérieure entre la Chine et le Canada ...87

Ministère des Sciences et de la Technologie (Beijing)

...88

Troisième Partie Une stratégie pour la Chine

...93

Contexte, forces et faiblesses

...94

L’importance stratégique de la Chine pour le Québec et le Canada

...94

Faire face à la Chine

...95

Plan d’actions face à la Chine

...95

La sous-traitance et l’implantation en Chine

...96

Remerciements

...98

English Part About Poly-Monde and Poly-China

...105

Companies visited in Canada

...106

Biotechnologies and pharmaceutical sector

...106

Information technologies and telecommunications

...106

Transports sector

...107

Mass Production (Common visit)

...108

Environment sector (Common visit)

...108

Companies visited in China

...109

Biotechnologies and pharmaceutical sector

...109

(9)

Information technologies and telecommunications sector

...111

Transports sector

...116

Mass Production (Common visits)

...117

(10)

Commanditaires

(11)

C o m p u t e r - A s s i s t e d O r t h o p e d i c S u r g e r y

(12)

Participants

Étudiants

(13)

En ordre, de gauche à droite, de haut en bas:

- Émélie Beauchamp, Sebastian Bulzak, Alexandre Caron-Raymond, Jean-Christophe Damé - Cindy Dostie, Sophie Fallaha, Vincent Goineau, Adam Korzekwa

- Jean-Michel Laplante, Laura Lebel, Jean-Philippe Leboeuf, Antoine Lemoine - Geneviève Plouffe, Philippe Razanakolona, Loïc Reny, Jean-François Richard - Julie Roch, Sabine Roussin, Mathieu Rondeau, Sue-Fun Jade Yee

Accompagnateurs

En ordre, de gauche à droite, de haut en bas:

- Roger Miller, Zheng Jia Liu, Line Dubé - Ke Wu, Daniel Laporte, Michel Brûlé

(14)
(15)

La mission

Le pays

(16)
(17)

À propos de Poly-Monde et de Poly-Chine

«Quand la Chine s’éveillera... le monde tremblera». Cette citation de Napoléon est plus que jamais d’actualité puisque la Chine est certainement en plein éveil depuis la fin des années 1970. Si l’em- pire chinois ne figure pas déjà au premier rang des pays les plus compétitifs et puissants à l’échelle mondiale, le poids démographique de sa population et le rythme de croissance élevé de son éco- nomie le positionne comme l’un des principaux acteurs de la nouvelle économie. La Chine étant destinée à un avenir prometteur, il importe donc de comprendre les enjeux reliés à l’arrivée de ce géant sur les marchés internationaux. C’est donc avec le désir d’approfondir leurs connaissances et leur compréhension du pays que le groupe d’étudiants de l’École Polytechnique de Montréal, s’est envolé vers la Chine en mai dernier dans le cadre de la mission industrielle Poly-Chine 2005.

Depuis plus de quinze ans, les missions industrielles Poly-Monde de l’École Polytechnique ont permis à des centaines de futurs ingénieurs de se conscientiser face aux impacts de la mondiali- sation, de la concurrence internationale et à l’importance de l’innovation et de l’entrepreneurship dans les entreprises québécoises et canadiennes. Après avoir visité le Japon, l’Allemagne, la Scan- dinavie, l’Italie, le Royaume-Uni, la France, la Côte Ouest américaine, le Benelux, la Corée du Sud, l’Espagne, le Brésil et la Suisse, c’est dans la même optique que la seizième mission Poly- Monde s’est intéressée à la Chine, une première.

Cette dernière mission comptait vingt étudiants répartis à travers six orientations de génie diffé- rentes. En plus d’une analyse générale du contexte économique chinois, de visites universitaires et d’organismes gouvernementaux, trois grands secteurs industriels ont été étudiés plus spécifique- ment lors du séjour en Chine. Les membres de la mission se sont concentrés sur les principaux sec- teurs jugés comme des piliers de l’économie chinoise: Transports, Technologies de l’information et des télécommunications ainsi que Biotechnologies et pharmaceutique. En Chine, les entreprises visitées ont été sélectionnées à travers cinq importants centres économiques du nord et du centre du pays, soient Beijing, Xi’an, Wuhan, Nanjing et Shanghai. Afin d’effectuer une analyse compa- rative entre la Chine et le Québec, onze entreprises québécoises oeuvrant dans les mêmes secteurs d’activités ont également été visitées avant le grand départ pour la Chine.

De plus, les étudiants participant aux missions Poly-Monde doivent suivre les cours de Technolo- gies et Concurrence Internationale I et II dans le but d’acquérir les notions préalables à la compré- hension et à l’analyse des enjeux de la mondialisation sur les économies chinoise et canadienne.

Ces cours sont donnés par M. Roger Miller, titulaire de la Chaire Jarislowsky en gestion de l’inno- vation à l’École Polytechnique de Montréal.

Ce rapport, résultat de plus d’une année de préparation et de travaux, a pour objectif principal de faire le constat de la situation industrielle canadienne, principalement au niveau du Québec, face au géant asiatique. De plus, le rapport de la mission Poly-Chine 2005 vise à mettre en relief les forces et les faiblesses de chacune de ces économies dans le but d’orienter et de stimuler les dis- cussions et les réflexions face à la Chine.

(18)

Présentation de la Chine

Les statistiques qui prouvent le gigantisme de la Chine sont désormais bien connues de tous et les superlatifs ne manquent pas. Inutile de répéter ce que tous connaissent déjà. Malgré tout, une fois sur place, on ne peut s’empêcher d’être surpris par l’ampleur de tous ces phénomènes de croissan- ce et de mutation. C’est avec un orgueil infroissable que la Chine met les bouchées doubles pour montrer au monde entier qu’elle est à la hauteur de tous les défis. Par exemple, à l’aube des Jeux Olympiques, la date de 2008 revêt pour Beijing, la capitale chinoise, une importance toute particu- lière alors que le monde entier aura les yeux rivés sur la Chine. En vérité, ce dragon économique est une locomotive lancée à grande vitesse et on sait qu’on ne peut pas l’arrêter. Même si énormé- ment de choses ont étés dites déjà, tout reste à découvrir par soi-même. Les surprises se succèdent continuellement, rendant ainsi l’expérience chinoise très complexe, mais combien fascinante.

La transition au capitalisme

Depuis quelques années, les pays occidentaux s’alarment de la compétition féroce avec la Chine qui se traduit par des fermetures d’usines, des pertes d’emplois, etc. Malgré la vitesse fulgurante à laquelle les changements s’opèrent, ce n’est que depuis la mort de Mao Zedong en 1976 que le virage a été entamé avec un programme de réformes économiques frôlant le capitalisme. Les marchés se sont libéralisés petit à petit pour passer d’un État agraire à la puissance économique mondiale que nous observons ébahis aujourd’hui. Mais ne se méprenons pas, l’empire du milieu reste une république socialiste à parti unique, celui-là même qui contrôle la presse. L’État s’impose dans tous les domaines. Les compagnies étrangères s’en rendent compte lorsque les multiples ni- veaux de gouvernement s’en prennent à elles. En 2002, 25% des entreprises appartenaient à l’État, au moins en majorité. Dans celles-ci, le dernier mot revient au secrétaire du parti. Partout dans les usines sur le plancher de production, une plaque dorée, symbolique du parti, encourage les travailleurs dans leurs efforts. Sur les campus universitaires, appartenant au Ministère de l’Éduca- tion, l’accès Internet est limité à des sites nationaux seulement. On sait que plusieurs sites Internet ne sont simplement pas accessibles depuis la Chine. Une simple observation de la Chine permet de réaliser que la démocratie n’évolue pas au même rythme que l’économie et que les réalités des Chinois sont bien différentes des nôtres. Par exemple, ce qui surprend les Chinois au sujet du scandale des commandites au Canada, c’est notre entêtement à vouloir chercher des responsables et retrouver l’argent. En Chine, la gestion des fonds publics n’est pas la même, mais elle n’est pas hors contrôle pour autant. La culture d’affaires et le comportement des Chinois proviennent d’un empire millénaire, alors évidemment tout est bien plus complexe et les choses ne peuvent pas tou- tes évoluer à la vitesse grand V.

Un marathon de changements

Le boom économique auquel on assiste permet des investissements massifs. La Chine se dote de plusieurs infrastructures pour se moderniser et répondre aux besoins grandissants. Toutes les villes

(19)

sont devenues des jardins de grues et on sait que cinquante villes chinoises sont plus populeuses que Montréal. Outre le nombre phénoménal de chantiers en cours (par exemple, 3000 à Beijing), les tours en construction exhibent des contreventements massifs, signe que l’on ne lésine pas sur les matériaux. Les constructions se font en un temps record vu qu’on y travaille 24h par jour, mais aussi parce qu’on se préoccupe moins des normes de sécurité. Les fils électriques pendent sur les trottoirs et on ne bloque pas la rue lorsqu’on refait l’asphalte ou fait tomber un poteau.

Les villes sont transfigurées à une vitesse folle et les paysages urbains sont étirés en hauteur. Les vieux quartiers qui vont être rasés et remplacés par des tours que les plus fortunés peuvent habi- ter, sont au préalable bien cachés derrière des affiches publicitaires de plusieurs étages de haut.

À Beijing, 80% des citoyens auront été relocalisés. Les habitants se font offrir une compensation avec l’obligation de s’installer ailleurs, là où ils peuvent se le permettre, parfois jusqu’à quarante kilomètres du centre-ville. Des travaux sont visibles partout, même au fond de la banlieue, même si tout semble délaissé de l’activité urbaine. À la campagne, en regardant par la fenêtre du train, on voit encore constamment des chantiers sortis de nulle part, ici c’est une nouvelle autoroute qui enjambe les rizières, là ce sont des voies ferrées que l’on ajoute. La croissance des villes appelle une croissance complète de toutes les infrastructures. Et à l’image des transports, le domaine de l’énergie compte aussi plusieurs chantiers pour répondre à un besoin qui dépasse les capacités de production actuelles. Cette pénurie d’énergie entraîne du délestage dans plusieurs zones indus- trielles de la côte Est. Plusieurs barrages hydroélectriques sont en chantier, dont le plus gros projet au monde: le barrage des Trois Gorges. En même temps, la Chine doit surmonter un autre grave problème: la pollution. Les centrales au charbon produisent la majorité de l’électricité et sont en partie responsables d’avoir rendu les villes si grises de saleté et empêchent de voir le soleil des jours durant. Voilà autant de morceaux du casse-tête qui occupe les dirigeants actuels. Tout change et tout reste à faire.

Deux mondes en Chine

Il suffit de faire une heure de train en dehors d’une grande ville pour apercevoir l’écart incroya- ble qui existe entre la Chine urbaine et rurale. Après avoir croisé des piétons qui possèdent des téléphones cellulaires plus avancés qu’en Amérique du Nord, on est frappé de voir des paysans travailler avec des outils de bois pour battre le blé ou labourer avec une charrue tirée par un buf- fle. En plus de ce retard terrible, la campagne compte 200 millions de chômeurs, soit 25% de sa population (contre 8% en ville). Les villes rassemblent 38% de la population nationale et sont principalement situées dans la partie Est du pays, là où est concentrée toute la richesse. Le phé- nomène d’exode rural est massif. On les appelle les «migrants», ces sans-papiers qui n’ont aucun droit mais qui viennent en ville en espérant se trouver du travail, généralement sur des chantiers de construction ou encore pour mendier. Ils sont 10 millions par an à faire ce pari. Les inégalités sociales sont bien visibles et sont criantes. Dans la rue, le riche en voiture a préséance sur le pauvre à pied, peu importe ce qu’en juge le feu de signalisation. Il n’y a pour ainsi dire pas de mesure de protection sociale et l’amélioration du niveau de vie va appeler des changements concrets dans ce domaine. Les tensions sociales se font déjà sentir et de rares manifestations commencent à appa- raître (mais elles disparaissent aussi vite avec la répression policière et le contrôle médiatique de l’État). L’écart de richesse est énorme en Chine. Il y a de grands risques d’instabilité sociale pour

(20)

complexifier les défis du Régime. La classe moyenne compte 250 millions de personnes mais ce nombre suit la tendance exponentielle des statistiques chinoises. Déjà la classe moyenne vit dans un monde extrêmement différent de celui des moins fortunés. Ce sont des nouveaux riches qui goûtent à la consommation que la génération précédente ne pouvait pas même imaginer. Ils ont été trop longtemps privés et actuellement, les consommateurs veulent rattraper le temps perdu.

Désormais, on pense aux loisirs, aux voyages, aux biens matériels. Même le marché des produits de luxe a connu une croissance incroyable avec des prix tout à fait occidentaux. Le marketing fait rêver «à l’occidentale» les consommateurs frénétiques de 16-26 ans. Et les shanghaiennes aussi rêvent d’occidentaux. Les chinois accordent beaucoup d’importance à l’image de marque. Ils ma- gasinent selon ce qu’ils voient et entendent mais ils prendront toujours le temps de magasiner soigneusement et de se renseigner longuement si nécessaire pour faire un bon choix. Les marques étant bien importantes, les villes regorgent d’affichages publicitaires aussi grands que possibles.

Le capitalisme est très bien implanté si l’on en juge les comportements de consommation. Le senti- ment de privation des décennies précédentes pousse les citadins à agir avec empressement, comme si ce métro, ce taxi ou cette transaction était la dernière occasion. Une fois compris, on s’explique mieux certains comportements agressifs.

La nouvelle génération

Les jeunes adultes chinois sont ceux issus de la politique d’un enfant unique. Ceux là même qui connaîtront le débalancement démographique entre hommes et femmes. Ces jeunes ont un point en commun avec leurs prédécesseurs: ils sont de vaillants travailleurs. En effet, pour se frayer une place dans cet univers surpeuplé, il faut être très performant. Les places dans les universités sont limitées, alors dès leur plus jeune age, les enfants chinois dont les parents nourrissaient beaucoup d’ambitions à leur égard, ont suivi une éducation avec plusieurs compléments pour faire d’eux des candidats idéaux d’admission. Les étudiants d’élite vivent ensuite quelques peu à l’écart du monde de consommation et de loisir que s’offrent les autres. La compétition est féroce et il faut faire ses choix selon ses ambitions. D’un point de vue académique, on peut facilement remarquer que les étudiants chinois doivent mettre l’accent sur les connaissances théoriques, alors que comparative- ment à des étudiants québécois ils ont bien moins d’expériences de travail en équipe. Dans son en- semble, la nouvelle génération en Chine se veut contestataire. En effet, alors que le gouvernement décourage de pratiquer une religion, plusieurs jeunes s’en choisissent une (même si leurs parents sont athées) en geste symbolique de refus des valeurs du Régime et pour renverser les effets de la Révolution culturelle, en 1966 sous Mao Zedong, qui a brisé leurs parents, alors étudiants, en les envoyant à la campagne dans des «camps de rééducation». Pendants des décennies on n’exerçait pas d’esprit critique ou de jugements sur le parti. Les jeunes d’aujourd’hui, eux, rêvent de pouvoir voyager un jour à l’étranger et de réaliser des défis nouveaux.

La complexité chinoise

Les comportements des chinois proviennent de leur culture millénaire et rien n’est simple. Lors de rencontres formelles, le protocole est très important. On échange des cadeaux, on sert le thé. Il faut

(21)

comprendre qu’un interlocuteur haut placé utilisera un traducteur même s’il maîtrise l’anglais et même si son collègue n’a que de piètres connaissances d’anglais. L’hospitalité est très impression- nante et très touchante, d’autant plus qu’elle contraste fort avec la loi de la jungle qui sévit dans la rue où on n’est qu’un anonyme. Les Chinois ont un très gros orgueil et ils sauront toujours appa- raître forts. Ils sont fiers de ce que leur nation est en train d’accomplir. Pour cela il leur tient à cœur d’apporter leur contribution afin de rendre la Chine encore plus forte. Ce qui déroute beaucoup un occidental qui arrive en Chine, c’est les contradictions avec lesquelles il faut savoir jouer, car c’est normal. On crée beaucoup de réglementations qui ne sont finalement pas respectées. De plus en Chine, on peut vous dire tout et son contraire sans gêne, c’est aussi normal.

La Cité Interdite à Beijing

(22)

Itinéraire

(23)

Beijing

Origine du nom: 北 (běi – nord) 京 (jīng – capitale): capital du nord Population: 14 560 000

Superficie: 16 808 km²

PIB (2003): CNY 366,3 milliards Per capita: CNY 25 200

Horaire Lundi 9 mai

Arrivée à Beijing Mardi 10 mai

Visites culturelles:

Place Tiananmen & la Cité Interdite Le Temple du Ciel

Le Marché des Antiquités Mercredi 11 mai

Commune:

Ministère de l’Éducation Biotechnologies:

Capital Biotech Corporation Jeudi 12 mai

Communes:

Ministère des Sciences et Technologies Ambassade du Canada à Beijing Bureau du Québec à Beijing Vendredi 13 mai

Technologies de l’information et des télécommunications:

Censoft

Datang Mobile Communication Equipment Biotechnologies:

Tong Ren Tang Transports:

Ameco Samedi 14 mai

Visites culturelles:

Grande Muraille Palais d’Été

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Xi’an, Shaanxi

Origine du nom: 西 (hsi - occidentale) 安 (an - paix): paix occidentale Population: 7 850 000

Superficie: 9983 km²

PIB (2003): CNY 219 milliards Per capita: CNY 27 893

Horaire

Dimanche 15 mai

Déplacement vers Xi’an Visites culturelles:

Armée en Terre Cuite Lundi 16 mai

Commune:

Xi’an Jiaotong University Biotechnologies:

Xi’an Li Bang Pharmaceuticals

Technologies de l’information et des télécommunications:

Datang Telecom company Transports:

Yan Liang Airplane company Mardi 17 mai

Communes:

IRICO Biotechnologies:

Jiaoda Pharmaceutical company

Technologies de l’information et des télécommunications:

Haitian Telecom Transports:

Xi’an High Technology Zone (XHTZ)

(25)

Wuhan, Hubei

Origine du nom: Provient du Wu de Wuchang et du Han de Hankou et Hanyang, trois villes qui sont devenues Wuhan

Population: 8 310 000 Superficie: 8500 km2

PIB (2003): CNY 195 milliards Per capita: CNY 23 500

Horaire

Mercredi 18 mai

Arrivée à Yichang par le train de nuit Commune:

Barrage des Trois Gorges Jeudi 19 mai

Commune:

Coca-Cola Biotechnologies:

Jian Min Medical Institute

Technologies de l’information et des télécommunications:

FiberHome Telecommunication Transports:

Dongfeng Peugeot Citroen Vendredi 20 mai

Commune:

Huazhong University of Science and Technology Biotechnologies:

Wuhan Nami Technology

Technologies de l’information et des télécommunications:

Chang Fei Optical

(26)

Nanjing, Jiangsu

Origine du nom: 南 (nán – south) 京 (jīng - capitale): capitale du sud Population: 6 400 000

Superficie: 6598 km²

PIB (2003): CNY 191,0 milliards Per capita: CNY 33 050

Horaire Samedi 21 mai

Déplacement vers Nanjing Dimanche 22 mai

Journée libre Lundi 23 mai

Commune:

Southeast University Biotechnologies:

Yizheng Chemical group Jing Ling Bio Medical

Technologies de l’information et des télécommunications:

Sharp

Panda Electronic Transports:

Iveco

Nanjing Iron group Mardi 24 mai

Biotechnologies:

Jing Ling Petrochemical (Sinopec) Déplacement vers Shanghai en après-midi

(27)

Shanghai

Origine du nom: 上 (shàng – au-dessus) 海 (hǎi – mer): au-dessus de la mer Population: 17 110 000

Superficie: 6340,5 km²

PIB (2003): CNY 625,1 milliards Per capita: CNY 36 500

Horaire

Mercredi 25 mai Commune:

Shanghai Jiotong University Transports:

Shanghai China Eastern Airline Flight Training Center Jeudi 26 mai

Technologies de l’information et des télécommunications:

Cadence Shanghai Pudong High-Speed Systems Design Center Biotechnologies:

CP Adaltis Vendredi 27 mai

Technologies de l’information et des télécommunications:

Shanghai Withub Joint-stock company Samedi 28 mai

Visite culturelle:

Ville de Suzhou (Venise de l’Orient) Dimanche 29 mai

Journée libre Lundi 30 mai

Fin de la mission

(28)

Le management de la transition en Chine

Il est bien connu que la Chine communiste possède un gouvernement très centralisateur. Toutefois, durant les dernières années, la Chine est tranquillement passé d’une économie communiste à une économie de marché planifiée.

Bien que les chefs du gouvernement chinois n’avaient probablement pas de modèle bien précis en tête pour accomplir la planification de cette transition, les réformes en Chine ont vraisemblable- ment suivi un chemin qui peut être expliqué par la théorie de l’innovation institutionnelle poussée par le gouvernement. Le système économique traditionnel était fait pour mobiliser les ressources afin de construire une stratégie déterminée pour répondre aux secteurs prioritaires. Cependant, son efficacité économique était relativement faible.

Par la suite, une fois que l’intégrité du système économique traditionnel chinois ait été brisé par l’introduction d’une certaine autonomie, les changements institutionnels se sont alors accéléré vers le remplacement du système traditionnel par un système économique de marché plus efficace.

Dans ce processus de transition, l’efficacité des entreprises d’État a été amélioré à travers une plus grande autonomie et parce qu’elles sont entrées en concurrence avec des entreprises privées dans leurs propres secteurs. Toutefois, malgré l’augmentation de l’efficacité des entreprises d’État, le dynamisme de l’économie est venu principalement de l’entrée rapide de nouvelles et plus petites entreprises privées. Les vieux mécanismes d’attribution du gouvernement sont alors devenus de plus en plus inutiles et ils ont graduellement été éliminé.

Cette transition a débuté il y a plusieurs années. Pendant le processus de réforme vers une écono- mie de marché planifiée, l’État, les entreprises et la population chinoise ont eu suffisamment de temps pour faire des ajustements au système économique. Malgré encore beaucoup d’inégalités, les réformes ont bénéficié à la majorité de la population car l’économie a maintenu une croissance soutenue durant tout le temps de la mise en place des nombreuses réformes.

Les transformations en Europe de l’Est et dans l’ancienne Union Soviétique ont mis des pressions sur le gouvernement chinois afin de remplacer un système économique inefficace par un système plus efficace. Les petites sociétés privées ont rapidement émergé suite à la levée de l’interdiction des entreprises privées. Cependant, la privatisation de certaines grandes entreprises d’État a été beaucoup plus longue. Aujourd’hui encore, l’État chinois possède une participation majoritaire dans les grandes entreprises. Cependant, l’approche de la Chine n’a pas perturbé la production dans les secteurs encore contrôlés par l’État. Par conséquent, l’approche progressive de la Chine à reformer son économie a eu de grands effets positifs tout en évitant des coûts astronomiques.

L’exécution globale de l’approche progressive de la Chine dans sa transition à une économie de marché est relativement remarquable, mais la Chine a, à certains égards, payé le prix. Suite à certaines réformes, les arrangements institutionnels dans le système économique sont quelques fois devenus contradictoires. Avec une certaine incompatibilité institutionnelle, l’arrivée massives

(29)

d’investisseurs et l’inflation sont devenus partie intégrante dans le processus de transition. Pour atténuer ces problèmes, le gouvernement recourt souvent à mesures administratives traditionnelles qui pourraient causer un ralentissement de sa croissance économique et retarder son développe- ment.

En outre, comme l’économie chinoise devient un marché plus mûr et davantage est intégré avec l’économie mondiale, il est essentiel pour la croissance de l’économie que la Chine établisse un système légal transparent afin de protéger les droits de propriété et encourager les innovations technologiques domestiques aussi bien que les investissements étrangers en Chine.

Pour être efficaces, les mesures de la réforme chinoise ont tenu des conditions initiales de l’éco- nomie et le gouvernement a exploité favorablement tous les facteurs internes et externes. La tran- sition en Chine qui s’est étirée sur de nombreuses années a été plutôt induite qu’imposée par les membres du gouvernement.

Pour cette transition majeure, en plus du maintien d’une certaine stabilité économique et politique, le gouvernement chinois a alloué plus d’autonomie à certaines unités de gestion afin d’améliorer la productivité. Le gouvernement chinois a également alloué de nouvelles ressources à des entre- prises privées et autonomes dans les secteurs d’État les moins productifs tout en maintenant des ressources pour les secteurs prioritaires qui sont encore sous le contrôle de l’État.

Une gare à Beijing

(30)

Les grands projets chinois

Les grands projets sont un mode de développement important en Chine et un moyen privilégié par le gouvernement pour assurer une visibilité de la Chine à l’étranger ainsi que développer un sentiment de fierté du peuple chinois. En effet, les grands projets tels que le barrage des Trois Gor- ges et le programme spatial chinois, pour ne nommer que ceux-ci, sont une vitrine de la Chine à l’étranger. Ils démontrent la capacité technique, politique et financière de l’Empire du Milieu aux yeux des étrangers tout en démontrant aux Chinois la capacité de leur gouvernement à guider le pays vers une modernisation profitable à tous.

La brève présentation des grands projets chinois qui suit a pour but de dresser une image générale de ceux-ci et de permettre au lecteur de mesurer l’ampleur et l’envergure de ces projets. Seront plus particulièrement présentés: le pharaonique barrage des Trois Gorges sur le Yangtze que le groupe Poly-Chine a eu l’immense opportunité de visiter, ainsi que le programme spatial chinois.

Suivra ensuite l’énumération d’une sélection de projets d’envergure, stratégiques, écologiques et d’infrastructures.

Le barrage des Trois Gorges sur le Yangtze

Déjà, au début du siècle, Sun Yat-sen, le père de la révolution chinoise, avait rêvé d’un ouvrage de génie sur le Yangtze. Depuis cette période, le projet de rendre navigable en amont le Long Fleuve et de fournir une source d’énergie indispensable au développement de la Chine a été évalué à quelques reprises mais tous ont reculé devant l’ampleur de la tâche. C’est seulement au lendemain du mouvement de 1989, alors que le régime était en pleine crise, que Li Peng et Jiang Zemin, res- pectivement premier ministre et secrétaire général du Parti communiste, ont fait adopter le projet du barrage des Trois Gorges.

Maîtriser les fleuves a toujours été en Chine un critère pour mesurer la qualité d’une dynastie.

La symbolique du contrôle du plus long fleuve chinois ainsi que la volonté de réduire les risques d’inondations et de fournir une importante source d’électricité ont primé dans le cas des Trois Gor- ges sur les coûts, le déplacement de plus d’un million d’habitants et l’inondation d’une des régions les plus pittoresques de la Chine.

La construction du barrage des Trois Gorges a débuté peu de temps après que la décision de la construction eût été prise. Lors de notre visite au barrage des Trois Gorges, la salle des turbines de la rive gauche était déjà en fonctionnement avec douze turbines de 700 MW chacune, les déver- soirs étaient complétés et la salle des turbines de la rive droite était en construction.

Le barrage des Trois Gorges devrait être complété en 2009 et il s’agira alors du plus important barrage au monde quant à la puissance de production. Les vingt-six turbines du barrage auront une capacité totale de génération de 18 200 MW pour une production annuelle estimée de 84,7 TWh.

Le barrage fournira la plus grande part de sa production à la Chine centrale et de l’Est, en rem-

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placement de 40 à 50 millions de tonnes de charbon par année. Pour fins de comparaison, Robert- Bourassa, le plus puissant barrage québécois, a une puissance installée de 5616 MW.

Le barrage des Trois Gorges est un ouvrage de type barrage poids en béton, la longueur totale de son axe est de 2310 mètres avec une hauteur maximale de 181 mètres. La capacité du réservoir sera de 39,3 milliards de m3.

Le projet permettra de faire passer la capacité de contrôle contre les inondations de la crue actuelle de dix ans à une crue de cent ans. Dans le cas d’une crue millénaire ou d’une crue comme celle de 1870, de nombreuses vies et dommages matériels pourront être épargnés. Le débit minimal en aval sera augmenté de 3000 m3/s à plus de 5000 m3/s, permettant ainsi d’améliorer la navigabilité du Yangtze et de permettre à des barges de 10 000 tonnes d’atteindre les ports de Chongqing. Les aménagements de navigation du barrage consistent en un ascenseur à navires de 120x18x3,5m3 pouvant accueillir des navires jusqu’à 3000 tonnes et d’écluses de cinq niveaux pour chaque direc- tion, dont les dimensions sont 280x34x5m3 pour une capacité de 10 000 tonnes.

La construction d’un barrage d’une telle taille a soulevé, en plus des problèmes classiques de sédi- mentation, le problème des tremblements de terre induits par le remplissage du réservoir. Des ana- lyses géologiques détaillées de la région ont permis de conclure que la croûte terrestre des environs est stable et qu’il n’y a pas d’historique géologique capable de produire de sérieux tremblements de terre induits par le réservoir. Néanmoins, on estime que l’intensité maximale d’un séisme induit serait de degré VI, sans danger pour la structure, conçue pour résister à des séismes de degré VII.

Les vingt-six turbine du barrage des Trois Gorges seront les plus grandes jamais construites. D’une capacité de 700 MW chacune, leur construction a été confiée à plusieurs entreprises, dont Alstom et ABB pour huit turbines et un joint venture de GE Canada, Voith et Siemens pour six autres. Plus

Le barrage des Trois Gorges

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de 30% du travail de manufacture des turbines sera sous-traité à des manufacturiers locaux avec transferts de technologies. La qualité de réalisation des turbines sera contrôlée par des spécialistes de EDF (Électricité de France).

La zone inondée par le barrage des Trois Gorges s’étendra sur 632 km2 et plus de 1,1 million de personnes devront être déplacées. Les coûts de relocalisation s’élèveront à 40 milliards de CNY, soit près de 45% du coût total du projet. Plus de 40% de la population de la région vivant de l’agri- culture, leur relocalisation sera plus difficile vue l’inondation de leurs terres arables. Un tiers de cette population sera relocalisée dans diverses provinces, plus de 60% des relocalisés continueront une production en agriculture tandis que le 40% restant devra profiter de nouvelles opportunités d’emploi. Un déficit en céréales est prévu dans la région, celui-ci sera comblé par différents arran- gements gouvernementaux.

Afin de satisfaire l’immense soif d’énergie de la Chine, dont la demande croît sensiblement au même rythme que l’économie du pays, même le plus grand barrage au monde ne suffira pas. Le gouvernement chinois a établi un plan selon lequel, afin de soutenir une croissance annuelle de 7% pour la première décade du 21e siècle, de nouvelles centrales d’une puissance totale de 250 millions de kW seront nécessaires. La capacité totale de génération électrique de la Chine passerait ainsi, en 2010, à 550 millions de kW. Le défi de satisfaire à un tel plan est immense.

Le programme spatial chinois

Malgré le fait que la Chine ait commencé à développer une fusée porteuse dès 1965, le programme spatial tel quel n’a été lancé qu’en 1992, avec une stratégie en trois étapes. Le premier pas a déjà été réalisé le 15 octobre 2003 avec l’envoi d’un premier homme dans l’espace, le deuxième con- siste à établir une station et un laboratoire spatial et le troisième sera l’alunissage.

Le gouvernement chinois a alloué un total de 18 milliards CNY dans son programme de vol habité jusqu’au moment du retour du vaisseau Shenzhou V.

Le succès du lancement de Shenzhou V démontre que le site de lancement des vaisseaux spatiaux de la Chine, construit en 1998, est devenu un des meilleurs du monde, avec une rampe capable de mettre en orbite une station spatiale de dix tonnes. Ce site permet l’assemblage vertical des com- posantes, le suivi automatique du lancement et le contrôle à distance avec les technologies les plus avancées, permettant ainsi à la Chine de lancer d’avantage de fusées avec plus de sécurité.

En premier lieu, selon Zhang Qingwei, directeur général du Groupe des sciences et des technolo- gies aérospatiales, la «Chine devra cependant développer des fusées porteuses plus économiques et fiables, développer et lancer une station spatiale, établir des infrastructures de service en orbite basse, coordonner les satellites appliqués et les stations spatiales de diverses orbites et les amener à jouer pleinement leur rôle pour poser une base technologique à l’exploration profonde de l’espace et fournir une plate-forme de fonctionnement».

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Autres grands projets chinois

Les deux projets majeurs présentés ci-dessus font partie des projets chinois de grande envergure les mieux connus. Néanmoins, le développement chinois se fait aussi par une multitude de projets dont l’échelle est imposante mais qui passent néanmoins plus inaperçus.

Parmi ces projets, il faut mentionner l’adduction d’eau du sud vers le nord qui sera un ouvrage stratégique destiné à résoudre les problèmes de pénuries d’eau dans le nord. Trois ouvrages d’ad- duction dévieront les eaux du Changjiang à partir de ses cours supérieur, moyen et inférieur princi- palement vers Beijing, Tianjin et la Chine du Nord où l’eau manque. La longueur d’adduction des ouvrages dépassera 2000 kilomètres de canaux et le volume d’adduction s’élèvera à 45 milliards de m3.

Les Chinois ont aussi un projet de reboisement et de protection des forêts. Sur les cinq dernières années, 82,4 milliards CNY ont été investis dans les régions de l’Ouest pour protéger des forêts naturelles, créer quatre-vingt-six réserves naturelles de l’État et faire passer le taux de couverture forestière de 9 à 12,5%.

Un autre projet d’ordre écologique est la réduction de la superficie des terres désertiques qui a per- mis ces cinq dernières années de faire perdre aux terres désertiques près de 38 000 km2.

Finalement, pour terminer une énumération qui pourrait s’allonger encore considérablement, du côté des grands projets en infrastructures de transport, les transports interrégionaux seront amé- liorés en construisant, notamment, une ligne à grande vitesse entre Beijing et Shanghai. La Chine planifie investir plus de vingt-quatre milliards de dollars dans la construction d’un total de 550 km de lignes de transport en commun dans les villes importantes d’ici 2025; l’objectif à long terme est fixé à 2000 kilomètres pour l’an 2050.

Pour la réalisation d’un grand nombre de ses projets d’envergure, la Chine ouvrira également son marché aux fournisseurs de services étrangers. Cependant, selon le Ministère des Affaires étran- gères et du Commerce international canadien, de nombreux obstacles se posent aux entreprises étrangères quand il vient à l’idée de participer à de tels projets. La Chine, comme d’autres pays en développement, ne dispose pas toujours des fonds nécessaires pour acheter des produits étrangers.

Souvent, il est exigé des fournisseurs d’équipement qu’ils assurent le financement des exporta- tions, prennent des dispositions pour financer les projets ou effectuent les investissements directs nécessaires pour conclure la transaction. L’octroi de prêts à condition de faveur par des prêteurs étrangers empêche souvent les entreprises canadiennes de bénéficier de conditions équitables lors- qu’elles cherchent à obtenir des contrats dans le cadre de projets d’infrastructure. Même si ce sont des pratiques qui tendent à disparaître, elles empêchent souvent les entreprises canadiennes d’être concurrentielles pour les projets d’infrastructures.

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Investissement Direct Étranger et marché chinois

La grande réforme que connaît la Chine depuis 1978 a eu des impacts énormes sur le pays et ses habitants que ce soit aux niveaux technologique, économique, sociologique ou politique. Un des facteurs primordiaux dans le développement exceptionnel et rapide de la Chine est sans aucun doute l’arrivée massive de capitaux et de technologies étrangères via les investissements directs étrangers (IDE). Effectivement, favoriser les IDE constitue une des méthodes privilégiées par les pays en voie de développement pour stimuler le développement de leur économie et la Chine en est le parfait exemple. Mais quels sont réellement les motivations et les bénéfices qui ont poussé la Chine communiste à ouvrir ses frontières aux capitaux étrangers?

Ayant été isolée du reste du monde pendant le règne de Mao Zedong et la Révolution Culturelle, la Chine accusait à la fin des années 1970 un retard technologique important et l’arrivée d’IDE pouvait favoriser les transferts technologiques et un meilleur accès aux technologies étrangères.

De plus, l’arrivée d’entreprises étrangères permettait la stimulation de la compétitivité du marché local, c’est-à-dire que pour survivre, les entreprises d’état chinoises se devaient d’améliorer leurs méthodes et leur productivité, en plus d’augmenter les standards de qualité de leurs produits. Tout ceci était envisageable par l’amélioration des établissements d’éducation et par l’acquisition et le développement de connaissances pratiques en gestion et au niveau technique. Finalement, un autre aspect important des IDE était l’entrée de devises étrangères dans le pays qui permettaient d’avoir un pouvoir réel dans l’économie mondiale.

Bref historique politique

Avec la réforme économique de 1978 menée par le nouveau dirigeant chinois Deng Xiaoping, on assiste au début de la libéralisation de la Chine, notamment par l’adoption de lois permettant l’ouverture des frontières chinoises aux entreprises et investisseurs étrangers. En 1979, le Parti communiste chinois adopte la Loi de la République Populaire de Chine sur les joint venture com- binant capitaux chinois et étrangers, ce qui donne donc aux investissements étrangers un statut légal. De plus, on assiste à l’ouverture des toutes premières Zones Économiques Spéciales à Shen- zhen, Zhuhai, Shantou et Xiamen, en plus de d’accorder une autonomie en matières d’échanges internationaux aux provinces de Guangdong et Fujian. De 1979 à 1986, cette ouverture se poursuit graduellement alors que de nouvelles Zones Économiques Spéciales sont créées un peu partout sur la côte est de la Chine afin de favoriser le développement économique des régions les plus impor- tantes des points de vue stratégique et politique.

En 1986, de nouveaux règlements plus favorables sont adoptés pour encourager les IDE entrants, spécialement les joint venture visant l’exportation de produits et les joint venture utilisant des tech- nologies avancées. Ainsi, les entreprises appartenant à des intérêts étrangers sont maintenant ac- ceptées et le Conseil d’État crée une provision d’argent qui permet d’offrir des réductions de taxes, une liberté accrue dans l’importation de matières premières et d’équipements, le droit d’échanger des capitaux étrangers entre entreprises, des procédures simplifiées pour l’obtention de licences,

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un accès privilégié aux services (eau potable, électricité, transports, etc.) et à des prêts bancaires de CNY sans intérêts, en plus de tentatives pour réduire l’interférence bureaucratique et les coûts non-justifiables. L’année 1986 marque donc une étape importante dans l’évolution de la politique chinoise en matière d’IDE puisqu’on met en place des mesures incitatives et proactives plutôt que simplement permissives. De plus, le Parti communiste chinois adopte la Loi de la République Populaire de Chine sur les entreprises opérées exclusivement par des capitaux étrangers qui lie ex- plicitement l’établissement d’entreprises étrangères au développement de l’économie nationale.

Au cours des années 1990, le gouvernement raffine graduellement sa politique et tente de lier la promotion des IDE à ses objectifs pour l’industrie domestique. En 1995, ces politiques et mesures incitatives se précisent alors que le Parti communiste chinois publie une série de directives visant à prioriser les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, des transports, des télécommunications, des matériaux bruts, des hautes technologies et des IDE qui tireraient profits des ressources naturelles riches et/ou du coût relativement faible de la main d’œuvre dans le centre et l’ouest du pays. De plus, on adopte également un système de classification des projets d’investissement qui vise à classifier ceux-ci en quatre catégories, soient les projets encouragés, les projets limités, les projets défendus et les projets permis. À cette époque, on assiste également au resserrement des procédu- res d’approbation de contrats et d’enregistrement d’entreprises étrangères, et à l’accentuation des pénalités pour non-respect de contrats. Toutes ces mesures caractérisent maintenant le contexte d’investissement en Chine.

D’un climat économique instable à une situation plus prospère pour les inves- tisseurs étrangers

Depuis plus de vingt ans, on remarque que le nombre de projets d’investissements étrangers a énormément augmenté et, à l’heure actuelle, la Chine est l’une des destinations les plus populaires pour les investisseurs. En 2004, ceux-ci ont contracté des investissements de plus de 150 milliards de dollars, soit une croissance de plus de 35% par rapport à l’année 2003. Que ce soit pour son marché en croissance phénoménale, ses innombrables opportunités d’affaires ou pour sa main d’œuvre abondante à bas prix, la Chine est souvent considérée à tort comme un paradis pour les investisseurs qui cherchent à faire fructifier leur argent. En effet, sur le total des contrats signés, on remarque à l’heure actuelle qu’environ la moitié de ces sommes sont réellement dépensées. Par contre, cette situation tend à s’améliorer depuis la fin des années 1980 alors que le climat écono- mique et politique du pays se stabilise graduellement, favorisant ainsi la réalisation des projets de plus grande envergure et présentant de plus grands risques.

Au niveau des sources de capitaux étrangers en Chine, on remarque également que les IDE pren- nent de plus en plus d’importance alors que l’environnement économique et politique se stabilise.

En effet, la distribution de la provenance des capitaux a grandement changée avec les années; en 1979 les IDE représentaient seulement 4% des capitaux entrants alors qu’en 2000 ceux-ci con- tribuaient pour près de 70% du total des capitaux entrants en Chine. Au moment où la Chine a commencé à s’ouvrir au monde extérieur en 1978, le gouvernement chinois avait beaucoup de difficultés à attirer les IDE pour différentes raisons telles que les problèmes pour rapatrier les

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profits, les incertitudes quant à la propriété intellectuelle et la stabilité des lois, et les processus longs et complexes dus à la bureaucratie. Comme mentionné dans la section précédente, le Parti communiste chinois a réussi graduellement à diminuer l’impact de ces contraintes afin de rassurer les investisseurs étrangers et la situation semble maintenant devenir de plus en plus stable, spécia- lement depuis l’accession de la Chine à l’Organisation Mondiale du Commerce en 2001. En 2003, les principaux investisseurs en Chine provenaient de Hong Kong, du Japon, de la Corée du Sud, de Taiwan, de Singapour, des États-Unis et d’Allemagne.

Impacts des IDE sur la Chine

Les entrées de capitaux étrangers en Chine ont été primordiales dans le développement du pays que ce soit au niveau des infrastructures, des transferts technologiques, de l’augmentation du niveau de vie, du développement des régions continentales ou de l’acquisition de connaissances. Ainsi, les impacts des IDE sont observables partout à travers le pays, qu’ils soient positifs ou négatifs.

Au niveau de l’économie, les IDE constituent une source de capitaux entrants de plus en plus importante qui permet la création d’emplois et l’augmentation des revenus des chinois, donc par le fait même la transformation des habitudes de consommation et l’amélioration de la qualité de vie d’un grand nombre de chinois. On constate qu’avec les années l’influence des capitaux étrangers sur le PIB de la Chine a fortement augmentée et qu’une partie du taux de croissance annuel phénoménal du pays est directement attribuable aux activités des entreprises étrangères en sol chinois. Au niveau industriel, les IDE permettent l’amélioration des connaissances techniques par un transfert technologique accru et l’accès à un niveau d’éducation supérieur. De plus, nous observons également une modification fondamentale de la structure industrielle alors que les en- treprises d’état peu productives cèdent le passage à des entreprises privées plus compétitives, tout ceci ayant pour effets d’augmenter la compétition sur les marchés domestiques et la performance industrielle des entreprises. À court et moyen termes, on pourrait même dire que la compétitivité des entreprises chinoises sur les marchés internationaux sera un impact direct des investissements étrangers massifs en Chine depuis la fin des années 1970 car, en plus d’avoir contribué aux impacts mentionnés précédemment, les entreprises étrangères sont à l’origine des activités commerciales chinoises au niveau international.

Par contre, il est également important de réaliser que l’arrivée des capitaux étrangers a eu et con- tinuera d’avoir des impacts négatifs sur la population et la société chinoise. En effet, l’arrivée des entreprises étrangères et le développement de l’économie du pays coïncident également avec l’apparition de classes sociales qui favorisent l’écart entre les pauvres et les riches et une disparité de plus en plus importante entre les régions de la côte est et les régions du centre et de l’ouest du pays, ce qui pourrait causer de graves problèmes politiques à court et moyen termes. De plus, ce développement engendre également de graves problèmes environnementaux qui devront être con- sidérés dans les prochaines années avant que la situation ne soit complètement hors de contrôle.

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L’accession à l’OMC modifie le contexte

Après 14 ans de négociations, la Chine a finalement fait son entrée parmi les pays membres de l’Organisation Mondiale du Commerce en décembre 2001 selon les principes de base voulant encourager la compétition, enrayer la discrimination et favoriser le commerce et les échanges.

L’accession à l’OMC aura certainement un impact majeur sur les IDE entrants au pays alors que la Chine pourra augmenter considérablement son marché des exportations, réduire ou éliminer ses quotas d’exportations et accéder aux mécanismes de règlement de conflits de l’OMC avec les autres pays membres.

Par contre, la Chine devrait mettre en œuvre un certain nombre de changements afin de respecter l’entente de l’OMC, ce qui pourrait s’avérer difficile à certains égards. Effectivement, la Chine devra modifier considérablement le rôle interventionniste du Parti communiste chinois et ses lois afin de libéraliser et faciliter les échanges commerciaux. De plus, un certain nombre d’entreprises d’état devront maintenant faire face à la compétition provenant des firmes étrangères, notamment dans les secteurs des télécommunications, des banques et des compagnies d’assurance. Au niveau des droits et des taxes, le gouvernement chinois s’est également engagé à diminuer ses tarifs indus- triels moyens d’ici la fin de l’année 2005. Au niveau des activités d’importation et d’exportation, les entreprises étrangères auront maintenant le droit d’importer et d’exporter des marchandises sans passer par l’entremise d’entreprises d’état, elles pourront également distribuer librement leurs produits sur tout le territoire chinois en plus d’avoir le plein contrôle sur leurs réseaux de distri- bution. Finalement, parmi toutes les autres règles que devra respecter la Chine, notons également que toutes les organisations et entreprises devront se soumettre aux règles de l’OMC en matière de protection de la propriété intellectuelle.

Perspectives d’avenir

Évidemment, l’accession à l’OMC a, et continuera d’avoir, des impacts très importants sur l’en- vironnement des affaires en Chine et favorisera l’arrivée des investisseurs étrangers. Effective- ment, nous assisterons à l’implémentation de nouvelles réformes économiques et à la formation de nouvelles institutions pour améliorer l’environnement des affaires et respecter les exigences de l’OMC dans le but d’assurer la présence des capitaux étrangers en Chine à long terme. À l’heure actuelle, et ce malgré toutes les incertitudes, la confiance des investisseurs par rapport à la Chine semble inébranlable alors que le pays se situe loin en avance des États-Unis selon les plus récents indices de confiance en matière d’IDE provenant de la firme de consultants A.T. Kearney. Avec la libéralisation accrue de l’économie chinoise, on prévoit donc que la présence des multinationa- les en Chine deviendra de plus en plus importante tant et aussi longtemps que le marché chinois et la structure industrielle du pays présenteront des avantages intéressants pour les investisseurs étrangers. Il sera également intéressant d’observer l’influence de pays émergents comme l’Inde sur l’entrée de capitaux étrangers en Chine.

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La compétitivité chinoise

Est-ce que la Chine est compétitive dans les marchés mondiaux? Par sa grosseur, sa population et son industrialisation, où se trouve la Chine dans l’ensemble de la compétitivité mondiale?

Selon Micheal Porter, chercheur à l’Institut des stratégies et de la compétitivité de Harvard, la compétitivité d’une nation dépends de la capacité de ses industries à innover et à s’améliorer. Prin- cipalement, la compétitivité d’un pays résulte en son aptitude à produire des biens et des services compétitifs sur des marchés internationaux, tout en maintenant le revenu réel de ses habitants.

Dans cette prochaine section, nous verrons pourquoi la Chine n’est pas compétitive. Selon le rap- port de 2005-2006 sur la compétitivité mondiale, la Chine se retrouve en 49e position . Une chute de 3 points par rapport aux années précédentes. Cette faible compétitivité se résume par le manque d’institution et d’infrastructure physique, par le faible système d’innovation, par la lenteur du sys- tème gouvernemental et par un manque de capital humain et social.

Institutions

Les institutions de l’État jouent un rôle important dans l’amélioration de la compétitivité d’un pays. Elles permettent le développement de cadres et de règles dans le but de favoriser un milieu sain pour les affaires.

Ce facteur de la compétitivité se trouve à être un premier boulet pour la Chine. En effet, le pays a un important problème au niveau des droits de la propriété intellectuelle et de l’accord contrac- tuel. Depuis plusieurs années, ce pays asiatique travaille fort afin de mettre en place des moyens législatifs et institutionnels pour favoriser la protection de l’innovation. En effet, depuis 1963, les Chinois élaborent leur législation pour la protection des marques de fabrique. De plus, leurs efforts ont permis d’inscrire la Chine comme membre de la Convention de Madrid et de Paris favorisant ainsi la protection intellectuelle à l’intérieur du pays. Malgré tout, la Chine souffre encore d’une corruption, d’un manque d’éthique et d’un laxisme judiciaire. Ce qui est un problème important au niveau de la compétitivité. Selon le World Economic Forum, la corruption à l’intérieur d’un pays est l’un des facteurs qui touche le plus la compétitivité.

Tous ces problèmes qui freinent la compétitivité du pays proviennent principalement des moeurs d’affaires chinoises. En effet, le fonctionnement des relations d’affaires est très particulier. Con- trairement aux rencontres occidentales typiques, les Chinois usent de réseaux importants, nommés guanxi. Ces réseaux sont utilisés afin d’avoir des avantages concurrentiels. Dans la plupart des cas, ces avantages doivent se payer de différentes façons. Les guanxi facilitent donc les négociations mais les moyens utilisés pour y arriver favorisent la corruption.

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Infrastructures physiques

Un autre point important permettant de rendre un pays compétitif est les infrastructures de ce dernier. Le réseau routier et de transport, les sources d’énergie, l’approvisionnement en eau et un réseau de télécommunication fiable sont les infrastructures principales jouant un rôle majeur sur la compétitivité d’un pays.

Depuis maintenant plusieurs années, la Chine se trouve à développer de plus en plus son réseau de transport. Selon les prédictions, ce n’est qu’en 2010 que le réseau national de transport sera terminé. Plusieurs besoins seront comblés par l’expansion de ce service. Par exemple, il y aura l’accès à de nouvelles ressources naturelles, le lien avec les petites parties du pays et la diminu- tion des délais de livraison. Puisque ces besoins attendent encore aujourd’hui d’être répondus, la compétitivité du pays ne s’améliore pas. En effet, l’inaccessibilité de plusieurs régions de la Chine et la difficulté de sortir des grands centres ne permettent pas la naissance d’autres mouvements économiques.

Un deuxième point important au niveau des infrastructures est la pénurie d’énergie pour l’ensem- ble du pays. Avec la migration des habitants ruraux vers les grandes villes, le besoin en énergie ne fait qu’augmenter, pendant que les sources de production énergétique sont lentes à construire.

Le pays a vu sa production nationale en énergie augmentée de 15 %. Avec cette augmentation, la Chine se trouve au 2e rang mondial des producteurs énergétiques. Ceci n’étant pourtant pas suffisant pour comblé les besoins. En effet, les statistiques de 2004 ont démontré qu’une pénurie énergétique a touché 24 provinces et régions, un record depuis 1978.

Les télécommunications ont réussi à bien pénétrer les centres urbains contrairement aux centres ruraux qui n’ont pas encore accès à ces moyens. Par exemple, le déploiement du réseau téléphoni- que à réussi à rejoindre 300 millions d’habitants en 2005. Malgré ce grand nombre d’abonnés, cela ne représente seulement que 23 % de la population totale. De plus, le gouvernement interdit tout investisseur étranger à devenir un opérateur du système, fermant ainsi la disponibilité au réseau.

Le réseau de télécommunication n’est donc pas accessible pour tous.

Système d’innovation

Sous le signe de la compétitivité, l’étude du système d’innovation chinois se construit principale- ment au niveau de la diffusion des nouvelles technologies au sein du pays.

Dans le marché asiatique, la diffusion de certaines technologies est très lente. L’exemple de l’Inter- net exprime bien cette lenteur. D’une part, ce réseau a été ralenti par le contrôle gouvernemental.

D’autre part, il a été atteint par les faibles ventes des équipements informatiques. Effectivement, le marché chinois n’a pas acquis les récents outils disponibles sur le marché. Présentement, il n’y a seulement que 27 % de la population qui possède l’accès Internet. Ce qui demeure très peu compa- rativement aux pays occidentaux. L’utilisation des mégas réseaux informatiques en Chine est très faible. Par contre, cette faiblesse démontre un potentiel de marché gigantesque.

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Qualité du Gouvernement

Le gouvernement chinois est en soi très complexe. Avec les différentes études qui ont été amenées sur le fonctionnement de la gouvernance chinoise, la plupart arrive à des conclusions nébuleuses.

L’État chinois a toujours été quasi inconnu. Malgré ce manque d’information, il est facile de voir comment la structure gouvernementale de ce pays peut affecter la compétitivité. La complexité de l’organisation, les coûts importants qui y sont attachés et le manque de crédibilité sont les points les plus importants à ce sujet.

Avec un pays aussi grand, ce gouvernement s’est alourdi de plusieurs structures et organisations au cours de son histoire. Cette complexité bureaucratique est malheureusement l’héritage d’une Chine impériale et dictatrice. Avec un nombre de participant tournant autour de 30 000, la capacité décisionnelle est énorme et rend tous mouvements d’affaires très lents et ce, malgré les mesures de rationalisation établies sept ans auparavant.

“[Le gouvernement a été] périodiquement réduit par des mesures d’économie, rationalisé par des réformes administratives et par une professionnalisation du recrutement comme des carrières, mais pourtant unanimement accusé de lourdeur et d’inefficacité; décrié, et cependant doté de responsa- bilités croissantes dans la politique économique et sociale, un domaine qui ne cesse de gagner en importance. ” (Où va la Chine ?, Jean-Luc Domennach, p. 58-59)

Ce gigantesque contrôle politique chinois n’aide en rien à l’augmentation de la compétitivité mon- diale. De plus, ce gouvernement étant très lent, il entraîne aussi des coûts énormes pour le pays.

Le système gouvernemental chinois est donc inefficace et agit directement sur le niveau de la compétitivité du pays.

Capital humain et social

Voici un dernier facteur important de la compétitivité, celui du capital humain et social. Un des facteurs qui affecte le plus la compétitivité est l’éducation moyenne du pays.

En effet, les Chinois souffrent d’un manque d’intérêt pour l’école. Présentement, il y a 5.6 % des Chinois venant de milieu urbain qui détiennent un diplôme de niveau collégial. Ce résultat est six fois plus faible pour les personnes en milieu ruraux. La Chine se doit donc d’agir rapidement sur son système d’éducation.

De plus, la capacité des universités chinoises étant limitée et la demande extrêmement élevée, l’accessibilité est très restreinte. En fait, les placements sont accordés seulement pour les plus doués, ceux dont les performances scolaires sont hors de l’ordinaire. La Chine a effectivement des étudiants extrêmement compétents, mais le nombre est restreint comparativement à la population nationale totale.

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