G ERGONNE
Analise. Détermination du nombre des termes d’une équation complète d’un degré quelconque, entre un nombre quelconque d’inconnues.
Recherche des principales formules de la théorie des nombres figurés.
Démonstration du principe qui sert de fondement à la méthode publiée par M. Budan, pour la résolution des équations numériques
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 4 (1813-1814), p. 115-122
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II5
ANALISE.
Détermination du nombre des
termesd’une équation complète d’un degré quelconque ,
entre unnombre quelconque d’inconnues.
Recherche des principales formules de la théorie des
nombres figurés.
Démonstration du principe qui
sertde fondement à
la méthode publiée par M. BUDAN , pour la résolu- tion des équations numériques ;
Par M. G E R G O N N E.
N OMBRES FIGURÉS
J E
réunisici ,
dans un mêmearticle ,
diverses théoriesqui, à
raison de la liaison étroite
qui
existe entreelles ,
nepeuvent
quese
simplifier beaucoup
par leurrapprochement.
§. I.
Détermination
du nombre des termes d’uneéquation complète
d’undegré quelconque,
entre un nombrequelconque d’inconnues.
Soit m le
degré
d’uneéquation complète
entre ninconnues ;
lenombre des termes de cette
équation
sera une fonction de m etde Il
qu’il s’agit
dedéterminer ,
et que nousreprésenterons
parAm,n.
Pour
plus
desimplicité ,
concevonsque
les coefficiens de tousles termes de cette
équation
soientpositifs
etégaux à
l’unité ; ceII6
NOMBRES
qui
nechangera
rien à la nature duproblème. L’équation proposée
devant
renfermer tous les termes del’équation complète
du(m-I)mo.
degré,
entre ninconnues , plus
la totalité des termes du m.meordre ,
entre les mêmes
inconnues ;
endésignant
par 03B3 lenombre
de cesderniers ,
ondevra
avoirl’équation
Il
s’agit présentement
de déterminer P.Pour
cela ,
concevons que l’onmultiplie chacun
des termes d’ordresinférieurs à m par une somme de
puissances semblables
des n in- connues, dont les cxposans soient tels que cesmultiplications
donnenttoutes des
produits
de l’ordre m : cequi exigera
que l’onmultiplie
le terme tout connu i par
xm+ym+zm+...,
l’ensemble destermes du
premier
ordre parxm-I+ym-I+zm-I+...,
et ainside
suite ;
il est clair que le nombre total des termes de ces pro-duits,
abstraction faite de touteréduction,
seranAm-
I,n.Or, je
dis que ces mêmes termes ne seront autre chose que les termes du m.me ordre de laproposée,
écrits chacun m fois. Eneffet,
enreprésentant généralement
l’un de ces derniers parx03B1y03B2z03B3...,
avec la condition
03B1+03B2+03B3+...=m,
onvoit qu’il
aura été forméautant de fois
qu’il
y a de manières de diminuer successivement chacun de ses exposans de toutes les unitésqu’il renfermer c’est a-dire ,
de m manières différentes.On a
donc , d’après
celaet par
conséquent (i)
ou enfin
En
changeant successivement,
dans cetteéquation,
m enm=I,
m-2,
FIGURÉS.
II7m-2,
m-3, ...2, I,
etremarquant
queAI,n=n+I,
ilviendra
ce
qui donnera,
enmultipliant , supprimant
les facteurs communeaux deux
membres
del’équation produit,
et tirant la valeur deAm,n (*),
formule qui
résout leproblème.
Cette
solution ,
laplus simple
queje connaisse ,
m’a été commu-niquée
par M. G.Fornier ,
élèvetrès-distingué
dulycée
de NismeswSi l’on
multiplie,
haut etbas ,
la valeur deAm,n
parI.2.3...n
elle
devient
ou , en
adoptant
les notations de M.Kramp (**),
On voit alors que
Am,n
est une fonctionsymétrique
de m et n, etqu’ainsi
on doit avoirce
qui
revient à direqu’il
y a autant de termes dans uneéquation complète
du n.medegré
entre m inconnuesqu’il
y en a dans uneéquation complète
du m.medegré
entre n inconnues.,(*)
Voyez
la note de la page 20o du second volume de ce recueil.(**)
Voyez la note de la page i,re du 3.e volume de ce recueil.Tom. IV. I6
II8 NOMBRES
§.
Il.Recherche
des’principales formules de la théorie des nombres figurés.
Parce que
Am,n
est une fonctionsymétrique
des nombres m et n ,nous
cmploîrons, à l’avenir , pour représenter
cettefonction,
la no-tation
plus simple
En conséquence ,
nous auronset, quels
que soient pet q
Cette notation
admise , l’équation (3) ,
danslaquelle
onpeut permuter
entre eux les nombres m et n, donnerala
somme de ces deuxéquations ,
divisée parm+n ,
seraor , en se
rappelant
leséquations (7),
on voit que cette dernièreexprime
la construction dutriangle arithmétique;
etqu’ainsi (m, n)
est la formule
générale
des nornbresfigurés.
L’équation (6) exprime
donc que le(n+I)me
nombrefiguré
dum.me ordre est
égal
au(m+I)me
nombrefiguré
du n.meordre
et
l’équation (8) exprime
quele
nombrefiguré
du n.meordre ,
ou le(n+I)me
nouibrefiguré
du m.meordre,
est la sommedu m me nombre
figuré
du n.me ordre et du n.me nombrefiguré
du m.me ordre.
De cette dernière on tire
substituant
successivement pour m , danscelle-ci,
lesnombres i
2,
3,...m,
ilviendra
FIGURÉS.
II9ajoutant
ces dernières etréduisant ,
on auraet l’on aurait
pareillement
c’est-à-dire,
que le(n+I)me
nombrefiguré
du m.meordre,
ou le(m+I )me
nombrefiguré
du n.meordre ,
estégal
à la somme desn.me nombres
figurés
de tous les ordresjusgurau
m.me ordre inclu-sivernent ;
ou encore à la somme des m+Ipremiers
nombresfigurés
du(n-I)me
ordre.Je terminerai par
donner , d’après
M. Lhuilier(+),
la sommation des inverses desnombres figurés.
Il est aisé de seconvaincre,
par ledéveloppement
et lesréductions ,
quel’équation
suivante estidentique
Si l’on y substitue successivement pour Yl les nombres o, I, 2, ...m, il
viendra
(*)
Voyez
sesÉlémens
raisonnésd’algèbre.
I20
NOMBRES
d’où,
enajoutant
etréduisant
ou encore
Si,
dans cette dernièreformule,
on suppose m = oo , elledeviendra
simplement ,
c’est-â-dire ,
§.IIL
Démonstration
duprincipe qui
sert defondement
à la méthodedonnée par M.
BUDAN,
pour la résolution deséquations
nu-mériques.
Soient
Po,o , Po,I , Po,I , Po,3 ,...Po,n-I , Po,n,... les
termes de la
première ligne
horizontale d’une table à double entrée, dont la loi soit tellequ’un
termequelconque
de cette table soitégal
a celui
qui
leprécède
immédiatement àgauche, augmenté
de celuiqui
est immédiatement au - dessus de lui. Endésignant
parPk,n
ceterme
quelconque ,
on auraPour connaître ce terme
Pk,n,
il est clairqu’il
sera nécessaire etsuffisant de connaître les termes de la
première ligne horizontale ,
jusqu’au
termePo,n mdusiyement ;
d’où onpeut
conclure que siFIGURÉS.
I2Il’on trouve une
expression
dePk,n qui ,
renfermant la totalité deces termes , satisfasse à
l’équation (I3) ,
elle en sera lavaleur complète.
Or , l’expression
satisfait d’abord à la
première
de ces deuxconditions ;
elle satisfaiten outre à la seconde. On en tire en effet
d’où on
conclut,
enajoutant ,
etayant égard
àl’équation (8) ,
ce
qui
estprécisément l’équation (I3).
Si ,
dansl’équation (I4),
onchange k
enm-n+I,
elle deviendraéquation qui va
nous servir tout à l’heure.Dans la table à double entrée dont il
s’agit ici ,
les termes dela seconde
ligne
sont dits les sommespremières
de ceux de lapremière ;
ceux de la troisième en sont dits les sommessecondes;
et ainsi de suite.
Soit
présentement l’équation quelconque
Soit
posé
x-I = y’ , d’oùx=y+I,
Ensubstituant ,
et conservanttoujours
les mêmesnotations,
il viendra122
NOMBRES FIGURÉS.
équation qui,
en vertu des formules(7, J 4.
eti5) ,
devientsimplement
Ainsi,
lescoefficiens successifs,
degauche
àdroite,
des termesde
l’équation
dont lesFacines sont
celles d’uneéquation proposée
diminuée d’une
unité, sont , à partir
dupremier
terme, la pre- mière somme(m+I)me ,
la seconde sommem.me ,
lu troisièmesomme
(m-I)me, et
ainside suite , des coefficiens de
laproposée.
C’est sur ce
principe
que repose la méthodepubliée
par M.Budan,
pour la résolution deséquations numériques ;
méthodequi n’exige uniquement
quel’usage
de l’addition et de la soustraction.Rien n’est
plus facile, d’après cela ,
que de diminuer les racines d’uneéquation
d’une unité.Que l’équation proposée
soitpar le
procédé indiqué ci-dessus.,
on formera la tablesuivante :
et
l’équation
transformée seraidentique
avec laproposée.
Nous renvoyons , pour lesapplications
a