A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
C HARLES R IQUIER
Sur quelques principes généraux relatifs à la théorie des fonctions d’un nombre quelconque de variables
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 8 (1906), p. 393-426
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1906_2_8__393_0>
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SUR QUELQUES PRINCIPES GÉNÉRAUX
RELATIFS A
LA THÉORIE DES FONCTIONS
D’UN NOMBRE
QUELCONQUE
DEVARIABLES,
PAR
M.
CHARLESRIQUIER.
INTRODUCTION.
Le titre du
présent
Mémoire enindique
assez clairement le butprincipal :
nous nous proposons
d’y
traiter certainspoints
deméthode,
que l’étude d’unequestion particulière
nous aconduit, récemment,
à examiner de trèsprès.
Bienqu’un pareil sujet puisse paraître
fortmodeste,
il nous a sembléqu’un exposé
consciencieux des réflexions
qu’il
nous asuggérées
ne serait pas entièrement dénué d’intérêt :beaucoup
dequestions
d’uneimportance capitale
comportenten effet la considération d’un nombre
quelconque
devariables,
et ce seul faitentraîne,
dans bien des cas, unecomplication
trèsgrande,
àlaquelle
ilimporte
de remédier le
plus possible
par laprécision,
larigueur analytique
et, en mêmetemps, la
généralité
desprincipes.
Telle est l’idéequi
nous aguidé
dans larédaction de ce travail : le même
sujet
nous avaitdéjà préoccupé
il y aquelques
années,
comme entémoignent
deux Mémoirespubliés
enI890
et en1 891
I dansles Annales de
l’École
Normale(’ ~;
mais la forme souslaquelle
nous letraitons ici nous
paraît incomparablement plus générale, parfois
même nota-blement
plus simple,
et,pour
cette doubleraison, plus
avantageuse.Le Mémoire actuel est divisé en trois Parties : la
première
serapporte
à lacontinuité,
la deuxième à la définition des fonctionsanalytiques,
la troisième aucalcul de ces fonctions par cheminement. Nous terminons par une
application
(1) ) Sur les fonctions continues d’un nombre quelconque de variables (Annales de l’École Normale, i8gu). - Sur les principes de la théorie générale des fonctions (Annales de l’École Normale, 1891)..
’
394
des
principes exposés,
relative auprolongement analytique
desintégrales
decertains
systèmes
différentiels.CHAPITRE 1.
PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES RELATIVES A LA CONTINUITÉ.
ESPACE A UN NOMBRE QUELCONQUE DE DIMENSIONS ; ) RÉGIONS LIMITÉES,
RÉGIONS COMPLÈTES.
1. Nous nommerons
point
à n coordonnées toutsystème
de valeursparticu-
lières attribuées aux n variables r~éelles x, y, ..., et espace à n dimensions l’ensemble de tous les
points
à ncoordonnées;
cet espace sera souventdésigné
dans ce
qui
suit par la notation[~x, y, ...~] ~ i ~.
La distance des deux
points
est, par
définition,
la racine carréearithmétique (c’est-à-dire
nonnégative)
de laquantité
si,
notamment, iln’y
aqu’une
seule variable réelle x, la distance des deux .points
x,, X2 estégale
au module de la différence x,( 2 ).
Pour que deux
points
soientidentiques,
c’est-à-dire pour que leurs coor- données semblables soientrespectivement égales,
il faut et il suffit que leur distance soit nulle.Pour
simplifier l’ écri ture,
nousdésignerons
souvent par a, a2, ... lespoints (x,
y,...),
y,,...), (x?,
~’~,...), ...
et par aa,, y aa2, a, a2, ... les distances mutuelles de cespoints.
2. Dans
l’espace
à ndimensions,
on a souvent àconsidérer,
à l’exclusion de(’ ) Nous généraliserons
plus
loin (n° 17) le sens de la notationJ[~
y,...]1
pour l’étendreau cas où les variables x, y, ... sont imaginaires.
(2) Nous appelons module d’une ’quantité réelle ce
qu’on
nomme habituellement valeur absolue de cettequantité.
’tous les autres
points,
ceux dont les coordonnées satisfont à telles ou tellesconditions,
d’me nature absolumentquelconque d’ailleurs;
leur ensemble constitue cequ’on appelle
unerégion
del’espace
à n dimensions.Nous établirons tout d’abord la
proposition
suivante : .Dans
l’espace
à n dimensions(n° 1),
si la distance dequelque point fixe
à un
point
variable d’unerégion
donnée restetoujours inférieure
à ,quelque
constantepositive,
toutpoint fixe jouit
parrapport
èc de la mêmepropriété :
larégion,
enpareil
cas, est dite limitée.I. La distance de deux
points quelconques
estcomprise
entre la somme et’
la
différence
de leurs distances à un même troisième(et peut parfois
atteindrel’une ou l’autre de ces valeurs
extrêmes).
Si l’on considère les
points
a2, a3~~,
et que l’on pose, pourabréger,
on a
d’où résulte que le carré de la distance a2a3 ne
peut
excéder l’intervalle desdeux
quantités
--De la relation
où la sommation
indiquée
dans le second membre doit s’étendre à toutes les combinaisons deux à deux deslettres
r~, ..., on tire d’ailleursdonc,
àplus
forteraison le
carré de la distance ne pourra excéder l’inter- valle des deuxquantités
on en
déduit,
par l’extraction des racines carréesarithmétiques,
,11. Revenons à notre énoncé et
désignons
par a unpoint
variable de larégion ’~,
par a, et a2 deuxpoints
fixes del’espace [[ce,
y,...~_~ (n° ~~. Si,
enchoisissant convenablement la constante
positive M,
on a, pour touteposition
du
point a
dans ]arégion ~i, l’inégalité
on aura aussi
et, à
plus
forte raison(1 ),
ce
qui
démontre laproposition.
3. Un
point
fixe sera ditcomplètement
extérieur à unerégion
donnée del’espace
à ndimensions,
si sa distance à unpoint
variable de cette dernière restesupérieure
àquelque
constantepositive.
Une
région
sera ditecomplète,
si toutpoint
n’en faisant paspartie
lui estcomplètement
extérieur.4. La remarque suivante est souvent utile :
Supposons
que les n variablesindépendantes (réelles)
aient étépartagées
enun nombre
quelconque
de groupes,trois,
parexemple,
trois
régions respectivement
extraites des espacescorrespondants
l’association de ces trois
régions
en fournit évidemment uneextraite de
l’espace
Cela
étant,
il est extrêmement faciled’apercevoir:
i° que, si lesrégions (i) [considérées
chacune dans celui des espaces(2 ) qui
luiconvient]
sontsupposées limitées,
larégion (3) [considérée
dansl’espace (£)]
ne peut manquer de l’êtreaussi;
ce° que, si lesrégions (i)
sontsupposées complètes,
larég.ion (3 ) jouit
de la mêmepropriété.
Effectivement : i° Soient
un
point
variable de larégion (3 ),
etun
point
fixe del’espace (4).
Chacune des troisrégions (1)
étantsupposée limitée,
on arespectivement,
dans toute l’étendue de cesrégions,
où
M, N,
Pdésignent
trois constantespositives
convenablement choisies(no 2);
on en
déduit,
par addition membre àmembre,
que, dans toute l’étendue de larégion (3),
le carré de la distance aao(nO 1)
reste inférieur àN’’ -~--
P~ etcette distance elle-même à + P2.
2° Soient
uu
point
variable de larégion (3),
etun
point
fixe n’en faisant paspartie, tel,
parconséquent,
que si l’onconsidère,
d’une
part,
les troispoints
.d’autre part, les trois
régions (i),
l’un au moins de ces troispoints
ne fasse paspartie
de larégion correspondante ;
nous supposerons, pour fixer lesidées,
que lepoint (X, ...)
ne fait paspartie
de larégion
",. Chacune desrégions ( 1 ~
et,en
particulier,
larégion
",, étantsupposée complète,
lepoint (X, ...)
estcomplètement
extérieur à ",, et, endésignant
par ~, une constantepositive
convenablement
choisie,
on anécessairement,
dans toute l’étendue de ...?à
plus
forte raison aura-t-on, dans toute l’étendue de larégion (3),
ou
Le
point (X,
...,Y,
...,Z, ...)
est donccomplètement
extérieur à larégion (3),
cequ’il s’agissait
d’établir.5. La
région
définie par la relahon ’où
(xo,
yo,...) désigne
unpoint
fixe donné et R une constantepositive donnée,
nous offre un
exemple
trèssimple
d’unerégion
à la fois limitée etcomplète.
Elle est évidemment
limitée, puisque
1a distance dupoint
fixe(xo, ya, ...),
ou cc~,à un
point
variable de larégion,
reste moindrequ’une
constantepositive supé-
rieure à R.
D’un autre
côté,
si l’ondésigne
par(X, Y, ...)
ou A unpoint
fixe ne faisantpas
partie
de larégion,
etpar À
une constantepositive ~ > o~
convenablementchoisie,
on aOr, quelle
que soit dansl’espace
laposition
dupoint (x,
y,...),
ou a, on a, en vertu d’uneproposition
antérieure(n° 2, 1),
ou
et comme on a, dans toute l’étendue de la
région,
on aura, à
plus
forteraison,
dans les mêmeslimites,
la distance du
point (X, Y, ...)
à unpoint
variable de larégion
reste donctoujours supérieure
à une constantepositive
moindre que ),.VARIANTES.
6. Nous nommerons variante
~ ~ ) (simple)
un nombre(réel)
variabledépen-
dant de certains entiers
positifs indéterminés,
m, r, ... dont chacunpeut
varier arbitrairement àpartir
de telle ou telle valeur fixequ’on
luiassigne
pour valeurminima;
ces entiers indéterminés se nomment les indices de la variante.Une variante est t dite
infiniment petite, si,
unequantité positive ~
étantdonnée,
il existequelque système
de valeurs entières ~., p, ... telles que les relations simultanéesentraînent comme
conséquence
nécessaireOn dit
qu’une
variante a pour limite ou tend vers la constanteV,
si lavariante V- est infiniment
petite;
unepareille limite, lorsqu’elle existe,
est nécessairement
unique.
Une variante est dite
convergente
oudivergente
suivantqu’elle
est ou nonpourvue d’une limite. ,
Observons,
commeconséquence
immédiate de cesdéfinitions, qu’une
varianteinfiniment
petite
tend verszéro,
etréciproquement.
7. Dans
l’espace [~x,
y,...~],
défini par la considération des variables réelles x, y, ...(n° 1~,
nous nommerons variante(complexe )
unpoint
variableayant pour coordonnées diverses variantes
simples,
que l’onpeut
évidemment supposerdépendre
toutes des mêmes indices.Une variante de
l’espace [~x,
y,...~~
est diteconver~gente
si ses diverses coordonnées le sont toutes, et lepoint
obtenu enremplaçant
ces dernières par leurs lirnitesrespectives
se nomme alors la limite de lavariante ;
unepareille limile, lorsqu’elle existe,
est nécessairementunique.
Une variante non
convergente
est ditedivergente.
( ~ ) Cette dénomination est due à M.
Méray, qui
l’a introduite, en 186g, dans uneexposi-
tion nouvelle de la théorie des nombres incommensurables. Voir, au sujet de cette théorie,
les indications
bibliographiques
que j’ai données dans un Mémoire ayant pour titre De la distinction entre les sciences déductives et les sciences expérimentales ( Revue de Méta-physique
et de novembre 1900).Pour
qu’une
variantetende vers la limite
il
faut
et ilsuffit
que la distance des deuxpoints
a"t,r, ..., A soitinfiniment ,petite.
8.
Lorsque,
dansl’espace ~~x,
y,...~, (n° ~ ~,
on considère simultanément deuxvariantes,
onpeut toujours,
enopérant,
s’il y alieu,
unchangement
denotations
convenable,
faire en sortequ’elles
n’aient aucun indice commun(on
peut
toujours
supposer, parexemple,
que les indices de l’une sontdésignés
par des lettres accentuées une seulefois,
et les indices de l’antre par des lettres accentuées deuxfois).
Celaposé :
: ’Pour que deux variantes tendent vers une même
limite,
ilfaut
et ilsuffit qu’en
les écrivant sous uneforme
tellequ’elles
n’aient aucun indice communleur distance soit
infiniment petite.
Cette
proposition,
qae nous supposerons établie pour les variantessimples,
c’est-à-dire pour le cas
particulier
d’un espace à ùne seule dimension( n° ~ ~,
s’étend immédiatement au cas
général.
On en tire la
conséquence
suivante :Pour que la variante
soit
convergente,
ilfaut
et ilsuffit
que la distance des deux variantessoit
infiniment petite.
Car,
pour que lepoint
am~r~ ", tende versquelque limite,
il faut et il suffit queles deux
points
am-~ r-~ ",, ", tendent vers une même limite.9. Dans le cas où la variante
proposée
nedépend
que d’un seul indice m, la condition de convergencepeut,
comme nous allons levoir,
être formulée dela
façon
suivante :Pour que la variante
(xm,
ym,...)
soitconvergente,
ilfaut
et ilsuffit qu’un
nombre
positif
~, depetitesse arbitrairc,
étantdonné,
onpuisse assigner
pour l’entier m une valeur à
partir
delaquelle
la distance des deuxpoints
ne cesse d’être
inférieure
à ~,quelque
valeur( positive)
que l’on attribue à l’entier p.Désignons,
pourabréger,
par ~."t la variantecomplexe (x"l, ...).
Si cette variante est convergente, la distance des deux
points
tend vers zéro
(n° 8),
et, unequantité positive ~
étantdonnée,
onpeut ~n° 6)
trouver des entiers
~’, ~"
tels que les relations simultanéesentraînent comme
conséquence
nécessairecela
étant,
et endésignant
par jjL un entier au moinségal
àp-’
etp.",
la relationentraînera, quel
que soit p, laconséquence
nécessaireRéciproquement,
supposons que, unequantité positive e
étantdonnée,
onpuisse
trouver unentier y
tel que la relation(5) entraîne, quel
que soit’ ~~, la relation(6) :
pour toutes valeurs dem’,
m" satisfaisant aux relationson aura
ou
pour toutes valeurs de
n’l’,
m" satisfaisant aux relationson aura, de
même,
ou
En
résumé, donc,
pour toutes valeurs dem’,
satisfaisant aux relationson aura
La distance v"~-v"t» est donc infiniment
petite
et la variante vmconvergente.
10.
Lorsqu’une
variante convergente tombe constamment dansquelque région complète (n° 3)
del’espace [[x,
y,...]] (n° 1),
sa limite est elle-même nécessairement située dans cette
région.
Car,
autrement,, la limite de la variante seraitcomplètement
extérieure à larégion
dont ils’agit,
cequi
estimpossible, puisque
la distance d’une variante convergente à sa limite est infinimentpetite (n° 7).
11. En
désignant
par(x"t,
ym,...)
ou Vnt une variantequelconque
à unseul
indice,
et pardes valeurs
particulières ( distinctes )
de son indice se succédantindéfiniment
suivant
quelque
loidéterminée, l’expression
est évidemment une variante
dépendant
de l’indice k. Celaposé,
si la va-riante
(xm,
ym,...)
reste constammentcomprise
dansquelque région limitée,
les valeurs
( ~ ~
et leur loi de successionpeuvent
être choisies de telle sorte que la variante(8)
soitconvergente.
I.
Désignons
par a,j3,
... des entiers indéterminés en nombre n, que nous conviendrons de considérer dans un ordretoujours
lemême,
l’ordre a,fi,
... parexemple,
et soientdeux
quelconques
des combinaisons obtenues en attribuant aux entiers dont ils’agit
tous lessystèmes possibles
de valeurspositives;
ces deux combinaisonsétant,
bienentendu, supposées distinctes,
les différencesne
peuvent
s’annuler à la fois. Celaposé,
nous dirons que lapremière
des combi-naisons
(g)
est de taxeinférieure
ousupérieure
à laseconde,
suivant que lapremière
des différences(10) qui
ne s’évanouit pas estnégative
oupositive.
Il
importe
de faire à cetégard
l’observation suivante. Si l’ondésigne
partrois combinaisons de valeurs attribuées aux entiers a,
p, ...,
si l’on suppose enoutre que la
première
soit de taxe inférieure à la seconde et la seconde de taxeinférieure à la
troisième,
lapremière
est nécessairement de taxe inférieure à latroisième;
c’est là uneconséquence
immédiate des relations évidentes’
II.
Désignant
par xo, yo, ... certaines valeursparticulières
des n variablesréelles x, y, ..., et par
X, Y,
... d’autres valeursparticulières
des mêmesvariables, respectivement supérieures
auxpremières,
nous nommerons intel’-valle
complexe
larégion
del’espace [[x,
y,...]]
définie par les relations simul- tanéesdont
chacune,
considéréeisolément,
définit un intervallesimple.
Les différences(positives)
X - xo,Y-yo,
... seront lesamplitudes
de l’intervallecomplexe ;
le
point
qui
fait évidemmentpartie
de larégion,
en sera le centre.Nous nommerons subdivision d’un intervalle
complexe l’opération
consistantà subdiviser
(de façons quelconques)
les n intervallessimples
dont l’association leconstitue, puis
à former de toutes les manièrespossibles
un intervalle com-plexe
avec n intervallespartiels pris respectivement
dans chacun d’eux.Nous aurons besoin
ci-après
de considérer dans un ordre déterminé les divers intervallescomplexes
provenant de la subdivision d’un intervalledonné;
Ja loi de leur successionpeut
être choisie de bien desmanières,
et l’on peut, parexemple,
la fixer comme il suit. En
premier lieu,
onadoptera
pour les indéterminées x, y, ... un ordretoujours
lemême,
soit l’ordre x, y, .... Considérant ensuite les intervallessimples partiels
obtenuspar la
subdivision de l’intervallesimple
totalrelatif à une indéterminée
quelconque,
on commencera par les ranger dansl’ordre naturel que leur
assignent
les valeurs croissantes de cette variable. Si l’ondésigne
alors parles diverses suites d’intervalles
simples
ainsiobtenues,
et que l’on associe ces derniers de toutes les manièrespossibles
en prenant un terme et un seul danschaque ligne
horizontale du Tableauprécédent,
deuxquelconques
des intervallescomplexes qui
en résultent pourront êtredésignés
par les notationsoù les deux combinaisons d’entiers
positifs
sont nécessairement distinctes. Cela
posé,
nousdirons,
pourabréger,
que l’inter- vallepartiel (I2)
est de taxein férieure
ousupérieure
à l’intervallepartiel (I3),
suivant que la
première
des deux combinaisons dont ils’agit
sera elle-même detaxe inférieure ou
supérieure
à la seconde(I),
et nous conviendrons de consi- dérer nos intervallescomplexes partiels
dans un ordre tel que leur taxe ailletoujours
encroissant;
nousdirons,
enpareil
cas,qu’ils
sont ordonnés.Observons,
en passant,qu’un
intervallecomplexe
constitue unerégion
limitée et
complète
del’espace [[x,
y,...]]. Effectivement,
la relationéquivaut
entièrement àc,’est-à-dire à
ou enfin à
de
même,
la relationéquivaut
àetc. L’ensemble des relations
(i i)
définitdonc,
en vertu des nOS 4 et5,
unerégion
limitée et
complète
del’espace [~x,
y,...~,.
III. Revenons à notre énoncé
général.
Si l’on considère la
région
limitée où la variante(xm, ...)
se trouve, parhypothèse,
constammentcomprise,
la distance~/x’=+ y=’-~-..,
dupoint (x,
y,...),
arbitrairement variable dans toute l’étendue de cette
région,
aupoint
fixe(o,
o,...)
de
l’espace [~x,y, ...]],
reste inférieure à une constantepositive
convena-blement choisie
(n° 2) ;
àplus
forte raison a-t-on, entre les mêmeslimites,
Il existe donc
qnehjue
intervallecomplexe,
dans
lequel
la variante(xm, ...)
se trouve constammentcomprise,
et quenous
représenterons,
pourabréger,
Si l’on divise en deuxparties égales
chacun des intervalles
simples
dont se compose3, ,
etqu’on
ordonne(Il)
lesdivers intervalles
complexes
résultant de cettesubdivision,
il existe certainementquelqu’un
de ces derniers où la variante vm tombe un nombre infini de fois.Appelons ,~I~
lepremier
d’entre eux pourlequel
cette circonstance seréalise;
opérons
sur lui comme nous l’avons fait sur3t,
et ainsi de suite indéfiniment.Nous formerons de cette manière une suite illimitée d’intervalles
complexes,
jouissant
de latriple propriété
que nous allons énoncer : i° chacun d’eux fait entièrementpartie
duprécédent
et, parsuite,
de tous ceuxqui
viennent avantlui;
2" celui de rang k a pouramplitudes (II)
3° la variante vm tombe une infinité de fois dans chacun des intervalles
(14).
Cela
posé,
considérons la suite illimitéeet soient w, le
premier
terme de cettesuite,
n)2 lepremier
des termes restantssitué dans l’intervalle
,~2,
W3 lepremier
des termes restants situé dans l’inter-valle
,~3,
et ainsi de suiteindéfiniment.
La distance des deuxpoints
wk, auplus égale
àreste, à
partir
d’une vaJeur de k suffisammentgrande,
moindre que touteconstante
positive donnée,
et, parsuite,
la variante twk est convergente(n° 9).
.PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES.
,
12.
Désignant
par x, y, ... desvariables
réelles ennombre quelconque
~t,considérons une
région 11
extraite del’espace [~x,
y,...~~,
et supposonsqu’â
chaque point (x,
y,...)
de larégion
onfasse,
dequelque manière, correspondre
un ensemble de constantes réelles ou
imaginaires (soit
une, soitplusieurs,
soitune
infinité)
dont chacunes’appellera,
pourabréger,
unecaractéristique
dupoint.
Sur ces
données,
faisons en outrel’hypothèse
suivante : :Si un point (xo,
yo,..)
de larégion admet parmi
sescaractéristiques
laconstante tout
point
de larégion suffisamment
voisin duprécédent
admet
parmi
les siennesquelque
constante dont ladifférence
à03BB0 présente
unmodule
inférieur
à unequantité positive assignée
cl’avance.En d’autres termes, si l’on considère un
point
déterminé(xo,
yo,...)
de larégion ~,
unecaractéristique
déterminéeÀo
de cepoint,
et une constantepositive
arbitrairement donnée x, on peut
assigner
une constantepositive
telle que la relationsupposée
vérifiée pour unpoint (x,
y,...)
de larégion ~~,
entraine pour ce dernierpoint
l’existence dequelque caractéristique 03BB
satisfaisant à la relationCela
étant,
nous allons établir successivement les diversespropositions qui
suivent.
13. Les mêmes choses étant
posées qu’au
n°12,
et larégion étant,
fieplus,
limitée etcomplète,
on peutassigner
une constantepositive, L,
telle quetout
point
de larégion admette, indépendamment
de saposition, quelque
caractéristique
de moduleinférieur
à L.1. Soient
x, ~~, . ~.. des variables
réelles ;
~
unerégion complète
del’espace ~~x,
y,...~];
une suite d’intervalles
complexes
se succédant indéfiniment suivantquelque
loidéterminée,
arbitrairement choisie sous les seules conditions : 1° que chacun d’eux soit entièrement contenu dans leprécédent;
2° que lesamplitudes (n° 11, II)
de3q
tendent vers zéro pour qinfini;
3° que chacun des inter- valles(15~
contiennequelque point
de larégion complète ~.
Cela
étant,
si l’ondésigne
paruq le
centre(n° 11, II)
de l’intervaiiecomplexe Jq,
la variante icq tend vers une limite u située: 1° dans l’un
quelconque
desintervalles
( 15 ) ;
; a° dans larégion C.
Effectivement,
si l’ondésigne
par xq, yq, ... les valeurs extrêmes minima etpar
Xq, Yq,
... les valeurs extrêmes maximaprises
par les variables x, y, ... dans l’intervalle3q,
ce dernier a pouramplitudes
les différencesqui,
dèslors,
sont infinimentpetites; d’ailleurs,
les deuxpoints
uq, uq+r étantcompris
l’un et l’autre dans l’intervalle leur distance est inférieure àet, par
suite,
infinimentpetite
pour qinfini ;
il en résulte(n° 9)
que lepoint
Uqtend vers une limite u.
Cela
étant,
si l’on donneà q
une valeurparticulière quelconque
en laissantr
variable,
lepoint
uq+rtendra,
pour rinfini,
vers cette même limite u, et, comme il restecompris, quel
que soit r, dans larégion complète (n° 11, II)
sa limites’y
trouvera elle-mêmecomprise (n" 10).
Enfin,
lepoint
uappartient
nécessairement à larégion C:
car, s’il en étaitautrement, l’intervalle
Jq contiendrait,
en mêmetemps
que u,quelque point
dela
région i~,
et la distance de u à unpareil point pourrait
devenir inférieure à laquantité (16),
par suite à toutequantité
donnée.Or,
c’est là une conclusionabsurde, puisque
larégion ~
estcomplète
et que lepoint
v, s’iln’y
est pascompris,
ne peut lui être quecomplètement
extérieur(n° 3).
Il. Les mêmes choses étant
posées qu’au
n°~~,
et larégion ~i. étant,
deplus,
limitée et
complète,
s’ilexiste,
dans cetterégion, quelque point
dont toutecaractéristique
ait un modulesupérieur
à la constante~positive
w, on peut,suivant une loi
déterminée, assigner
dans lccrégion
ccnpoint
dont toictecaractéristique
ait un modulesupérieur
ouégal
à w. .La
région ,
étantlimitée,
se trouve entièrement contenue dansquelque
inter-valle
complexe J1 (n°11, III). Divisons en
deuxparties égales
chacun des n inter- vallessimples,
de l’association
desquels
cedernier résulte,
ordonnons les intervallescomplexes partiels
fournis par cette subdivision(n° ~~,
etappelons JJ2
lepremier
d’entreeux contenant
quelque point de tt
dont toutecaractéristique
ait un modulesupé-
rieur à w. En
opérant
sur l’intervalleJJ2,
comme nous l’avons faitsur,~I,,
et ainside suite
indéfiniment,
nous obtiendrons une succession illimitée d’intervallescomplexes,
jouissant
de latriple propriété
que nous allons énoncer :10 Chacun d’eux fait. entièrement
partie
duprécédent;
2° Celui de rang q a pour
amplitudes
lesquantités
qui
sont infinimentpetites
pour qinfini ;
3° Chacun des intervalles
y ~ ) contient quelque point de U
dont toute carac-téristique présente
un modulesupérieur
à w. ,Cela
étant,
il résulte tout d’abord de l’alinéa 1 que, sil’on‘désigne
par icq lecentre de cette variante uq tend vers une
limite,
v, située dans l’unquel-
conque des intervalles
~y),
et aussi dans larégion ~.
Jedis,
deplus,
que toutecaractéristique
dupoint
v est forcément de modulesupérieur
ouégal
à c~.Supposons
en effet quequelque caractéristique, Àv,
de cepoint
ait un moduleinférieur à w, et
désignons
par x, y, ... les coordonnées d’unpoint quelconque commun à
et par03BE, ~,
... celles dupoint
v. Apartir
d’une valeurde q
suffisamment
grande,
la distance des deux.points (x,
y,...), (03BE, ~, ...)
tombeau-dessous de toute
quantité donnée, puisqu’eUe
est inférieure àdonc,
àpartir
d’une valeurde q
suffisammentgrande,
lepoint (x,
y,...)
admettra
quelque caractéristique, À,
telle que le module de ), -À.j
tombe lui-même au-dessous de toute
quantité donnée,
et, àplus
forteraison,
la valeurnumérique
dele module de
7,y
étant inférieur à w, toutpoint
commun à~~.
et à3q
admettradonc,
àpartir
d’une valeurde q
suffisammentgrande, quelque caractéristique
demodule inférieur à w, ce
qui
estimpossible, puisque, d’après
la troisième pro-priété
des intervallesy 7~,
unpareil point peut toujours
être choisi de manière àce que toute
caractéristique
y ait un modulesupérieur
à (d.Toute
caractéristique
dupoint
u est doncbien,
comme ils’agissait
del’établir,
de module
supérieur
ouégal
à c~.Le raisonnement
qui précède
doit êtrecomplété par
une observation essentielle.Pour déterminer le
point
v comme nous venons de lefaire,
on commence par considérer un intervallecomplexe,
où larégion 11.
se trouve entièrement com-prise :
ilexiste, naturellement,
une infinité d’intervallescomplexes jouissant
decette
propriété,
et, suivant que l’onprend
tel ou tel d’entre eux pourpoint
dedépart
des divisions successives en deuxparties égales,
lepoint
v peut n’être pas lemême ; mais,
l’intervalle t unefois fixé,
lepoint
u,auquel
elles conduisentfinalement,
est entièrement déterminé.If I. Les mêmes choses étant
posées
n°12,
et larégion étant,
deplus,
limitée et
complète,
considérons une suiteindéfinie donnée,
de constantes
positives,
et supposonsquel
que soit m, larégion ~
con-tienne
quelque point
dont toutecaractéristique
ait un modulesupérieur
à (~m.
Cela
étant,
on peutassigner quelque
variante(x"t,
y"t,...),
tombantstamment dans la
région ,
et telle que toutecaractéristique
dupoint (x"l,
ym, ,...)
ait un modulesupérieur
ouégal
àEn se donnant une fois pour toutes un intervalle
complexe
où se trouve com-prise
larégion B1,
et en recommençant pourchaque
terme de la suite(18)
un rai-sonnement
identique
à celui de l’alinéaprécédent,
on définira une variante(x"t,
ym,...)
satisfaisant à toutes les conditionsrequises.
IV. Les mêmes choses
étant posées qu’au
n°9~,
et larégion ’~ étant,
deplus,
limitée et
complète,
on peutassigner
une constantepositive, L’,
telle que toutpoint
de larégion admette, indépendamment
de saposition, quelque
carac-téristique
de moduleinférieur
ouégal
à L’.Supposons
en effetqu’il
en soit autrement c’est-à-dire que une constantepositive
w, degrandeur arbitraire,
étantdonnée,
il existe dans larégion 1B quelque point
dont toutecaractéristique présente
un modulesupérieur
à G~. Celaétant,
sil’on
prend
successivement pour w tous les nombres entierspositifs,
il
existe,
en vertu de l’alinéaIII, quelque
variante(xm,
yn,,...),
tombant con-stamment dans la
région’~,
et tellequ’au point
y"t,...)
toutecaractéristique
ait un module
supérieur
ouégal
à m; cette variante ne sortantjamais
de larégion ~, qui
est limitée etcomplète,
unevariante,
.convenablement extraite de
(x"t,
ym,...),
sera convergente~n° 11~,
et sa limite(E, H, ...)
sera située danstt (n° 10).
Celaétant, désignons
par A une caracté-ristique
dupoint (E, H, ...) :
àpartir
d’une valeur de k suffisammentgrande,
lepoint ~ x~k~, y~k~, ...)
admettraquelque caractéristique
dont la différence à Apré-
sente un module moindre que toute
quantité donnée;
àplus
forteraison,
la diffé-rence,
prise
en valeurabsolue,
des modules de ces deuxcaractéristiques
sera-t-elle moindre que toutequantité
donnée : or, c’est là une conclusionabsurde, puisque
toute
caractéristique
dupoint ~x~h~~, y~k~, ...) possède
un modulesupérieur
ouégal
à la variante infinieV. Toute constante
positive, L, supérieure
à la constante L’ dont il estquestion
à l’alinéa
IV, remplira
évidemment les conditionsrequises
par notre énoncégénéral.
.14. Les mêmes choses étant
posées
n°12,
et larégion étant,
deplus,
limitée et
complète, si, quelle
que soit la constantepositive
03C9, larégion
contient
quelque point
dont toutecaractéristique présente
un moduleinfé-
rieur à w, elle contient nécessairement aussi
quelque point
dont toute carac-téristique
est nulle. .I. Les mêmes choses étant
posées qu’au
n°12,
et lccrégion étant,
deplus,
limitée et
complète,
considérons une suiteindéfinie donnée,
de constantes
positives,
et supposons que,quel
que soit ni , larégion
limitée etcomplète
contiennequelque point
dont toutecaractéristique
ait un moduleinférieur
à 03C9m.Cela