les fonctions d’un nombre quelconque de variables indépendantes, avec la détermination de l’erreur que l’on commet lorsqu’on arrête la série donnée par ce théorème à l’un quelconque de ses termes
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 17 (1826-1827), p. 317-329
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3I7
ANALYSE TRANSCENDANTE.
Démonstration du théorème de Taylor, pour
les fonctions d’un nombre quelconque de
va-riables indépendantes ,
avecla détermination de l’erreur que l’on
commetlorsqu’on arrête
la série donnée par
cethéorème à l’un quel-
conque de
sestermes ;
Par M. AMPÈRE , de l’Académie royale
dessciences de
Paris y
de cellesd’Edimbourg,
deCambridge,
deGe- nève, etc., Professeur
auCollège
deFrance
età l’Ecole polytechnique.
POUR développer
en
partant
deil faut
prendre
une valeur intermédiaireou 03B1 est
compris
entre o et I. En faisait varier 03B1 entre ces limi-tes, on voit
qu’à
lapremière,
ou 03B1=o, ou a u’=u etqu’à
laseconde,
où 03B1=I, on a u’=U.Cela
pose,
si l’on considère Laquantité
Tom.
XVII,
n.°XI,
I.er maiI827. 43
qui
seprésente
sous laforme % quand
03B1=I, on verra aisémentque cette
quantité
ne peut, engénéral,
devenir nulle ni infinie pourcette valeur
de 03B1 ;
car,d’après
le théorème sur lerapport
des accroissemens d’une variableindépendante
et d’une de ses fonc-tions ,
on aet
par conséquent,
enajoutant
etréduisant ,
Quand 03B1=I, les quantités ~1,
~2, ~3, .... deviennentnulles,
avec lesaccroissemens g201303B1g,
h201303B1h, k201303B1k,
.... et l’on aqui, d’après
le théorèmecité,
ne peutêtre,
engénéral,
ni nulleni infinie. Ainsi la
quantité
est unp fonction de ex
qui
ne devient ni o ni coquand
elle seprésente
sous la forme%.
En ladésignant
parP,
nous auronsU conservant la même valeur
quelle
que soit cellequ’on
donne à03B1 et u’, et P variant avec a.
En
différentiant successivement parrapport
à oc, on obtient cette suited’équations
d’où
et par
conséquent
e t , en
général
formule
qui
secontinue indéfiniment,
suivant la mêmeloi ;
car,en la
supposant
vérifiée pour tous les termesqui précèdent
le reste(I-03B1)n I.2....(n-I)-dn-IP d03B1n-I, il
suffirad’y
substituer au lieu dedn-YP dnn-I la
valeur
(A)
pour obtenirqui
est la même formule pour un terme deplus ;
en sortequ’é-
tant vraie pour n termes, elle l’est aussi pour n+I,
puis ,
par la mêmeraison,
pourn+2
termes et ainsi de suite.Comme nous n’avons fait varier que a, dans
pour en déduire
et que cette fonction est
composée
enx+03B1g, y+03B1h, z+03B1k,
...comme la fonction
donnée
zt l’est en x, y, z, ....; il sera aisé decalculer ces dérivées successives par les
règles
ordinaires du calcul différentiel Eneffet,
en différentiaitu=f(x, y, z, ... )
relativntent à toutes les variables x , y, z, ....qui
y sont contenues, en regar- dant àchaque
différentiationsuccessive, dx , dy , dz, ...
commedes constantes ; on aura, pour ses différentielles des divers
ordres,
des fonctions de x, y, z, ...
dx, dy, dz, ... qu’on
pourrarepré-
senter par
en se
rappelant
quedx, dy, dz, ...
se trouvent à une seule di- mension dans tous les termesde fI,
à deux dans tous les termesde
f2, à
trois dans tous les termes defi
et ainsi desuite ;
lesfonctions de x,y,z, ...
qui
entrent dans les mêmes termes étant les dérivéespartieltes de u , qui
ne sontsusceptibles ,
engénéral,
de devenir ni nulles ni infinies.
Cela
posé ,
si l’on faiton aura
Pour avoir les valeurs de ces différentielles
de u’, quand
onn’y
faitvarier que 03B1, il suffira de
substituer,
dans leséquations précédentes,
les valeurs de
dx’, dy’, dz’,
... relatives à cettehypothèse, qui
sont
ce
qui donne
Le
nombre
des dimensions deda,
dans les seconds membresétant le même que celui des dimensions de
dx, dy, dz,
... dansles différentielles successives de u ;
c’est-à-dire,
i pour lapremière,
2 pour la
seconde,
3 pour la troisième et ainsi desuite ;
d’où il résulte que ditdisparaîtra
de ces seconds membres en divisant lapremière
pard03B1,
la seconde par.d03B12,
la troisième par d03B13 et ainsi desuite,
cequi
donneraet
conséquemment
Faisant alors 03B1=1, il viendra
en
désignant
pardn-IP d03B1n-1 (o)
ce que devientdn-1P d03B1n-1, quand
on yfait
03B1=o.
On formera immédiatement les
quantités
en calculant les
différentielles
successivesde u,
et en yremplaçant
les différentielles
dx, dy, dz, ...
des variablestes
par les accroissemens finisg, h, k, ...
des mêmes variables.Ou
sait, qu’on
peutconsidérer,
engénéral,
la différentielle d’unefonction,
non comme unequantité
infinimentpetite ,
mais commela
portion
de l’accroissement de cette fonction dont les différenstermes croissent
proportionnellement
aux accroissemens des variablesindépendantes,
et dont le rapport à l’accroissement total de la fonc- tion ne diffère de l’unité que d’unequantité qui
devientplus
pe- tite que toutegrandeur
donnéequand
les accroissemens le devieu-ueut eux-mêmes.
D’après
cettedéfinition,
il est évident que la distinction à faireentre les différentielles et les accroissemens entiers n’a lieu
qu’à
l’é-gard
desfonctions,
et que , pour les variablesindépendantes
cesont ces accroissemens entiers
qui
satisfont aux conditionsprescrites
dans la définition et
qui
doivent être considérées comme les diffé- rentielles des variablesindépendantes ;
en sortequ’alors g=dx, h = dy, k=dz,
...; d’où il suit queau moyen de
quoi
laprécédente
formule peut être écrite ainsi:Tom. XVII 44
C’est sons cette forme
qu’elle
se trouve dans divers ouvrages, eten
particulier
dans ceux de M.Lacroix (
Traité élémentaire de calculdifférentiel et de
calculintégral,
3.meédition,
page 56).
Le calcul différentiel fait donc connaître immédiatement la va-
leur de tons les termes
qui,
dans la formuleprécèdent
le dernierI I.2...(n-I) -
dn-1 P d03B1n-I(o) ;
mais celui-ci nepeut
être calculé de la même
manière, puisque
P==-
contientU,
qui
estprécisément
laquantité
inconnue dont on cherche la va-leur. Il faut donc
négliger
ce dernier terme et se contenter de cal-culer les
précédens qui donnent,
eugénéral,
une valeur d’autantplus approchée
de [1 que le nombre de ces termes estplus grand.
Mais,
si l’on nepeut
pas déterminer la valeur dedn-IP d03B1n-I (o) ,
onpeut du
moins ,
par le calcnldifférentiel, assigner
immédiatement deux limites entrelesquelles
cettequautité, c’est-à-dire,
l’erreurque l’on commet en
négligeant
ce terme est nécessairement com-prise.
Il faut
partir ,
pourcela ,
d’un théorème connu, savoir : que, siv=F(03B1)
est une fonction de a et quedv dx
soittoujours
demême
signe, depuis
03B1=ajusque 03B1=b,
la fonction327
aura aussi le même
signe.
PosantC sera une constante
qu’on
déterminera de manière à donner les limites cherchées. Prenantensuite,
pour les deux limites aet b
03B1=o, 03B1=I, en sorte que
b2013a=I,
on auraF(b)=o, puisque
lepremier
termeC(I-03B1)n
deF(b)
s’évanouitquand
03B1=I, etqu’en
Tertu de
l’équation (B)
on a pour le secondqui
s’évanouitaussi,
pour la même valeur de x, parcequ’elle
donneu’=U et que les
quantités
dut d2u’ d03B12,... dn-xa d03B1n-1, nepeuvent,
eagénéral,
devenir infinies pour 03B1=I. On aensuite,
pour 03B1=o,donc
d’ailleurs 1 d’après les équations (A)
et(C) ,
Si donc on
prend
alternativement pour nC laplus grande
et laplus petite
valeur queprend
calculée immédiatement par n
différentiations,
c’est-à-dire, depuis
03B1=ojusqu’à
03B1=I, etqu’on désigne
ces deuxvaleurs par M et m, dv d03B1 sera constalnment
négatif,
dans cet in-tervalle, quand
onprendra
C=M n, ettoujours positif,
dans lemême
intervalle, quand
on feraC=m n;
on auradonc ,
en vertudu théorème que alous venons de
citer ,
d’où il suit que
dn-I P d03B1n-I
estcompris
entre laplus grande
et laplus
petite valeur
quepeut prendre
dans le même inter-valle ,
et que l’erreur que l’on commet ennégligeant
dans la formule trouvée
plus haut ,
estcomprise
entre laplus grande
et laplus petite
valeur delorsqu’on
y donne à x, y, z, ... toutes les valeurscomprises
en-tre x et
x+g,
y ety+h, z
etz+k,
...En
admettant,
comme cela a nécessairement lieu pour toute fonc- tioncontinue,
quefn(x,y,z,...)
croisse pardegrés insensibles,
avec x, y, z, ..., il est évident que, pour de certaines valeurs de x, y, z, ...,
comprises
entre ceslimites,
elleprendra
une va-leur
égale
àdn-IP d03B1n-I(o) ;
et, comme endésignant par
...des nombres
indéterminés, compris entre
o et I, onpeut toujours représenter
cette valeur paren aura exactement
dont le dernier terme est
précisément
ce que devient lepremier
de ceux
qu’on supprime, quand
on arrête la série au termeprécé-
dent , lorsqu’on
y substituex+03BEg, y+nh, z+03B6k|,
... au lieu dex, y, z,...