• Aucun résultat trouvé

Des nouvelles des parasomnies d'Anaëlle…

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Des nouvelles des parasomnies d'Anaëlle…"

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

Médecine

& enfance

septembre 2016 page 172

« raccrocher » aurait été plus adéquat que celui de

« repêcher ». Il ajoute que, dans un tel cas, la dépression mater- nelle ne pouvant tout expli- quer, il faut être sûr que le bé- bé n’est pas sourd ou qu’il n’a pas une cataracte congénitale.

C’est la mère qui « organise le chaos du vécu du bébé en l’or- donnant et en lui donnant un sens ». Dans le cas présent, ce travail immédiat n’ayant pu être effectué avec la mère ou un substitut efficace, ce sont les soignants qui l’ont assumé.

M. Boublil précise : « Quand tout va bien on ne pense pas à ces questions, mais, dans le cas extrême rapporté ici, on a peur que le bébé ne décroche et ne revienne pas, le risque étant de se retrouver quelques années plus tard devant des tableaux compliqués à soigner. Toute- fois, des enfants placés très tôt dans des familles d’accueil re- marquables ont pu récupérer, alors qu’ils semblaient perdus sur le plan psychique, psycho- moteur et affectif ». Plusieurs intervenants (dont F. Lainé) après M. Boublil soulignent l’intérêt de la méthode d’Esther Bick (1977) où « le psychana- lyste d’enfant, dès la naissance et pendant deux ans, passe une heure par semaine dans la fa- mille sans prendre de notes sur le moment ni intervenir, ce qui permet de voir sans préjuger et d’analyser ensuite avec un su- perviseur ce qui a été vu ».

C. Salinier indique que l’Afpa (Association française de pé- diatrie ambulatoire) met en place avec le service de pédo- psychiatrie et le CIC (Centre d’investigations cliniques) de Lille une étude clinique avec PHRC (projet hospitalier de re- cherche clinique) ayant pour objectif l’observation des bébés (3 500 dyades mère-bébé) donné à heures fixes par l’équi-

pe. La puéricultrice mettra tout le week-end à le rencontrer : ce n’était pas facile, mais j’ai réus- si à le repêcher, dit-elle. Plus tard, alors que Pierre a deux mois, on verra que c’est un bé- bé interactif ».

Constat de M. Lellouche : une puéricultrice a eu le sentiment d’avoir repêché un enfant, met- tant tout un week-end à le ren- contrer. Questions : est-ce que ce bébé était à risque d’évoluer vers une pathologie relation- nelle, que veulent dire rencon- trer et repêcher, est-ce que cela aurait pu être grave et jusqu’à quel degré ?

Pour M. Boublil, le terme de

Le regard de l’enfant

Notre confrère M. Lellouche amorce une discussion autour du regard de l’enfant à l’occa- sion de la lecture d’un livre d’Elisabeth Darchis (1). A pro- pos du regard et de la fuite du regard, E. Darchis raconte :

« La maman du bébé Pierre est gravement déprimée. Elle n’a pas fait suivre sa grossesse et les équipes de la maternité cherchent rapidement une orientation vers une hospitali- sation mère/bébé. […] A trois jours de vie, la puéricultrice fait part de la fuite du regard du bébé, qui évite tout contact yeux à yeux. Il est très et trop sage ; il ne pleure plus et at- tend passivement le biberon,

AUCOINDUWEB

Rédaction : G. Dutau Dessin : B. Heitz

Le regard de l’enfant

Morsure de tique et prévention de la borréliose

Arthrite chronique et exclusion du lait de vache

Mal des transports

Des nouvelles des parasomnies d’Anaëlle…

03 sept16 m&e web 25/09/16 13:34 Page172

(2)

vache » et une ACJ ! En 1997, Schrander et al.(2)rapportent un cas associant une allergie alimentaire (AA) aux protéines du lait de vache et une ACJ sé- ronégative sans envisager de relation causale entre l’AA et les symptômes rhumatolo- giques ; ils déconseillent d’éli- miner le lait de vache chez les patients atteints d’ACJ.

En 2001, les deux cas de Pacor et al.(3)avaient une allergie ou une intolérance au lait docu- mentée par un régime d’évic- tion de deux semaines et un test de provocation par voie orale. Toutefois, là encore, les auteurs indiquaient qu’une éviction du lait de vache chez les patients atteints d’ACJ n’avait pas de sens, car cette as- sociation est rare et fortuite. En 2009, pour les analystes d’une revue de la Cochrane portant sur 15 articles incluant 837 pa- tients, les effets des manipula- tions diététiques (régime végé- tarien, régime méditerranéen, régime élémentaire, exclusion Une patiente de M. Maiden-

berg, âgée de trois ans, quatriè- me enfant d’un couple sans an- técédents particuliers, a déve- loppé une arthrite chronique ju- vénile (ACJ). Après quinze jours d’ibuprofène, le protocole de traitement prévoit de passer au méthotrexate, médicament que redoute la mère. Dans l’attente de l’avis d’un deuxième rhuma- tologue (un rendez-vous n’a été obtenu que dans six mois), la mère a arrêté le lait de vache sur les recommandations d’un naturopathe ! Notre confrère à promis de fournir à la mère des arguments contre cette déci- sion, mais il n’en trouve pas, même sur la Cochrane Libra- ry… Existe-t-il des revues systé- matiques sur ce sujet ?

E. Pino fournit les références de deux faits cliniques discu- tables. Celui de Ratner et al.(1), vieux de plus de trente ans pro- pose, au vu d’un seul cas, d’es- sayer un régime sans lait de vache chez les enfants ayant une « intolérance au lait de Médecine

& enfance

O. Fresco a examiné une petite fille de dix semaines qui, moins de quarante-huit heures plus tôt, avait été mordue au cou par une tique. La tique semble avoir été correctement enlevée en pharmacie. Notre confrère pose la question suivante aux membres du forum : « Me confirmez-vous que la conduite à tenir en fonction de l’âge (moins de six mois) et de la morsure (au niveau du cou) jus- tifie un traitement systématique par amoxicilline (50 mg/kg/j pendant 10 jours) ? ».

Pour S. El Yafi, cette conduite à tenir est recommandée à Nancy. En effet, dans cette ré- gion, les tiques seraient fré- quemment infestées par Borre- lia burgdoferi… C.A. Mesbah, qui a exercé dans la région nancéenne, est étonné par cet- te « recommandation ». Notre collègue F. Vié Le Sage ne confirme pas du tout cette « in- formation » et renvoie à un ex- cellent Repères pour votre pra- tiquede l’Inpes qui traite de la prévention de la borréliose de Lyme(1). En même temps, C.A. Mesbah indique que l’an- tibiothérapie n’est pas systé- matique et qu’il n’existe pas de

« recette en fonction des ré- gions » (2). D. Lemaitre donne

un autre lien qui reprend les recommandations officielles

(3). E. Osika fournit le texte in extenso : « 3.2. Les cas particu- liers. Les jeunes enfants avant l’âge de huit ans pour lesquels la doxycycline est contre-indi- quée. Les études randomisées qui ont évalué les antibiopro- phylaxies de type traitement curatif ont aussi inclus des en- fants. Comme pour l’adulte, ces études n’ont pas démontré de bénéfice de ce type de stra- tégie quand elle est appliquée systématiquement (grades A, B). Cette antibioprophylaxie n’est donc pas recommandée en cas de piqûre isolée, c’est-à- dire sans signe ou symptôme, mais il faut surveiller attenti- vement la zone de piqûre pour s’assurer de l’absence d’appari- tion d’érythème migratoire (grade B). En zone d’endémie, le cas particulier de l’enfant avec de multiples piqûres, quand le temps d’attachement des tiques est supérieur à soixante-douze heures peut faire discuter une antibiopro- phylaxie par amoxicilline (50 mg/kg/j pendant 10 jours), surtout dans les zones où le taux d’infestation des tiques est connu pour être important ».

septembre 2016 page 173

Notre confrère O. Fresco va donc surveiller cette enfant, qui « est en pleine forme, bien plus que la toute petite tique qui l’a piquée (sic), probable- ment portée par son père qui a passé la journée en forêt avec ses élèves ». Il n’en reste pas moins que E. Shaeffer et S. El Yafi ont récemment assis- té à une réunion où un univer- sitaire a émis la « recomman- dation nancéenne » objet du débat !

F. Vié Le Sage promet l’avis du GPIP (Groupe de pathologie in- fectieuse pédiatrique), qui arri-

ve rapidement. Le GPIP (constitué majoritairement de pédiatres infectiologues et ur- gentistes de France) indique :

« en cas de morsure initiale, il n’y a pas lieu d’effectuer un bi- lan, ni de traitement, ni de sur- veillance, quel que soit le contexte ».

(1) « Prévention de la borréliose de Lyme », Re- pères pour votre pratique,avril 2016, http://inpes.santepubliquefrance.fr/CFES Bases/catalogue/pdf/1735.pdf.

(2) http://social-sante.gouv.fr/soins-et-mala dies/maladies/maladies-infectieuses/article/

maladie-de-lyme.

(3) www.infectiologie.com/UserFiles/File/

medias/_documents/consensus/2006-lyme- long.pdf.

Arthrite chronique et exclusion du lait de vache

pendant deux ans par des pé- diatres formés spécifiquement : signes de retrait relationnel du bébé à un, quatre, neuf, douze et vingt-quatre mois ; évalua- tion par l’échelle ADBB (échel- le d’alarme détresse bébé) ; lien avec le dépistage, etc. M.

Boublil trouve cette initiative très intéressante et formatrice,

même s’il regrette que les temps d’observation ne soient pas plus rapprochés. Cepen- dant, pour lui, « il y a un fossé entre de très bonnes idées et des moyens qui ne suivent pas »…

(1) DARCHIS E. : Clinique familiale de la péri- natalité. Du temps de la grossesse aux pre- miers liens,Dunod, 2016.

Morsure de tique et prévention de la borréliose

03 sept16 m&e web 25/09/16 13:34 Page173

(3)

de certains aliments) sur l’ar- thrite rhumatoïde étaient plus qu’incertains (4). En effet, les études sont peu nombreuses, les effectifs insuffisants, les sor- ties d’étude fréquentes, etc. Par contre, les effets adverses po- tentiels des régimes d’éviction sont importants, se traduisant surtout par une perte de poids, ce qui explique la fréquence des sorties d’essais (4).

Normalement, notre confrère M. Maidenberg devrait avoir des arguments suffisants pour faire réfléchir la mère de cette enfant. Cependant, rien n’est moins sûr au vu de l’engoue- ment du public pour les « mé- decines dites alternatives ou douces », qui ne le sont pas toujours.

C. Copin indique qu’il est im- portant de connaître la forme

clinique de l’arthrite juvénile de cette enfant et la posologie d’ibuprofène… Il souligne l’im- portance des recommandations de la Société française de pé- diatrie, qui n’envisage pas la moindre « approche naturopa- thique » (5). On s’en doutait ! (1) RATNER D., ESHEL E., VIGDER K. : « Juveni- le rheumatoid arthritis and milk allergy », J. R.

Soc. Med.,1985 ; 78 :410-3.

(2) SCHRANDER J.J., MARCELIS C., DE VRIES M.P., VAN SANTEN-HOEUFFT H.M. : « Does food intolerance play a role in juvenile chronic arthritis ? », Br. J. Rheumatol.,1997 ; 36 :905-8.

(3) PACOR M.L., LUNARDI C., DI LORENZO G.

et al. : « Food allergy and seronegative arthritis : report of two cases », Clin. Rheuma- tol.,2001 ; 20 :279-81.

(4) HAGEN K.B., BYFUGLIEN M.G., FALZON L.

et al. : « Dietary interventions for rheumatoid arthritis », Cochrane Database Syst. Rev.,2009 ; 1 :CD006400.

(5) BADER-MEUNIER B., WOUTERS C., JOB- DESLANDRE C. : « Arthrite juvénile idiopa- thique (maladie de Still) : recommandations pour la prise en charge de la forme systémique », www.sfpediatrie.com/recomman dation/arthrite-juvénile-idiopathique-maladie- de-still-recommandations-pour-la-prise-en.

C. Duhault nous donne des nouvelles d’Annaëlle, cette en- fant qui présentait des para- somnies (1)très gênantes.

L’électro-encéphalogramme n’a pas été contributif. Devant la détresse de la maman et la fa- tigue de l’enfant, notre consœur a prescrit de la méla- tonine (2)(2 mg le soir), et ce traitement apparaît efficace :

« les rythmies ont disparu et l’enfant est reposée le matin ».

Quelle serait la durée de ce traitement ? Pour J. Ducelier, il faudrait doser la mélatonine et

effectuer un enregistrement du sommeil. De plus, il serait bon de préciser l’organisation fami- liale, les conditions de som- meil, etc. (3).

(1) Les parasomnies sont un ensemble de troubles du sommeil qui impliquent des mou- vements, des émotions, des perceptions anor- maux et inconscients survenant lors d’une pé- riode de sommeil, traduisant un état de conscience intermédiaire entre le sommeil et l’éveil (voir : http://www.sommeil-mg.net/spip/

parasomnies-et-genetique).

(2) La mélatonine ou N-acétyl-5-méthoxytryp- tamine, souvent dénommée hormone du som- meil, est avant tout l’hormone centrale de ré- gulation des rythmes chronobiologiques.

(3) Voir dans ce numéro l’article du Dr Hélène De Leersnyder : « Chronobiologie des rythmes veille-sommeil chez l’enfant ».

Médecine

& enfance

septembre 2016 page 174

De lecteur, devenez acteur en participant au groupe de discussion de Médecine et enfance

Toutes les adresses ci-dessous sont à recopier exactement, avec notam- ment pas d’accent à « medecine » et tiret simple entre « medecine » et « en- fance », et « subscribe » et « unsubscribe ».

Pour demander votre inscriptionau groupe de discussion de Médeci- ne et enfance :envoyez un courrier électronique sans sujet ni message à l’adresse : medecine-enfance-subscribe@yahoogroupes.fr. Suivez ensuite les instructions figurant dans le message (en français) qui vous sera adres- sé en réponse.

Pour envoyer un message au groupeaprès votre inscription, utilisez l’adresse : medecine-enfance@yahoogroupes.fr.

Pour vous désinscriredu groupe, envoyez un courrier électronique sans sujet ni message à l’adresse :

medecine-enfance-unsubscribe@yahoogroupes.fr (cette désinscription est automatique ; aucune explication ne vous sera demandée).

Pour envoyer un message au gestionnaire du groupepour toute question technique ou pratique concernant votre inscription : medecine-enfance-owner@yahoogroupes.fr (ces messages ne sont pas diffusés aux membres du groupe).

Médecine et enfances’engage à ce que l’adresse de courrier électronique des membres du groupe de discussion ne soit pas utilisée en dehors du cadre du groupe de discussion. Méde- cine et enfances’engage à ne communiquer cette liste à aucun tiers sous aucune forme que soit. Conformément à la loi informatique et libertés, vous disposerez, sur simple demande, d’un droit complet de modification ou de suppression des informations vous concernant stoc- kées dans la base de données des membres du groupe de discussion.

Des nouvelles des parasomnies d’Anaëlle…

des résultats satisfaisants. Il ap- paraît donc que le pédiatre est assez désarmé devant le mal des transports. Le lecteur trou- vera également sur la toile un

grand nombre de « remèdes de grands-mères » pour ce symptô- me très gênant pour l’enfant et ses parents. Quant à leur effica- cité, c’est une autre histoire…

Mal des transports

mois, nés à terme, sans fragili- té particulière, qui vomissent quasiment à chaque voyage en voiture dépassant une heure.

Les articles sur le sujet indi- quent plusieurs antihistami- niques de première génération (antiémétiques sédatifs), mais ils ne sont pas conseillés avant l’âge de deux ans… Il en est évidemment de même pour la diphénhydramine !

G. Niedergang utilise un médi- cament homéopathique, la coc- culine, à écraser dans un peu d’eau (la posologie proposée est 1 dose la veille et 1 dose avant le départ, comprimés orodisper- sibles). Pour M. Bayle, les effets de la cocculine sont

inconstants : elle propose un demi-suppositoire de métopi- mazine (Vogalène®), qui, dans son expérience, donne parfois Le mal des transports ou ciné-

tose se caractérise surtout par des vomissements dus à une in- coordination entre le mouve- ment enregistré par les yeux et l’immobilité du corps (conflit entre perception visuelle et perception vestibulaire) lors de voyages en voiture, en bateau ou en avion. En voiture, les symptômes sont d’autant plus importants que la vitesse du véhicule est élevée et que les virages sont nombreux. Des troubles prémonitoires (pâleur, nausées, pleurs, etc.) précè- dent des sueurs, des vertiges et des vomissements, dans un contexte général d’inconfort.

Notre confrère J.F. Pujol de- mande si quelqu’un aurait l’ex- périence de la diphénhydrami- ne (Nautamine®) chez les nourrissons âgés de douze 03 sept16 m&e web 25/09/16 13:34 Page174

Références

Documents relatifs

Les relations de l'orthographe et d'internet ont déjà fait couler beaucoup d'encre. La langue utilisée dans le courrier électronique est plus proche de la langue parlée que de

L’inscription d’un enfant à l’école Sainte Jeanne d’Arc implique l’entière adhésion des responsables légaux aux différents règlements et chartes de l’école qui

Certains types de demandes semblent associés à un thème (cf. Cela nous amène à identifier trois catégories de demande d’informations dans le forum Ados.fr : la demande

La partie est ouverte par l'un des joueurs qui relie par un trait le point central du quadrillage à l'un des points voisins de son camp (un trait est donc le côté ou

Editeur responsable : Amis des Aveugles et Malvoyants, rue de la Barrière, 37 - B 7011 Mons (Ghlin) - Ne pas jeter sur la voie publique. * Symposium transdisciplinaire

Etape 2.d: Option 2: insérer un newsgroup PHP dans votre page (voir l’exercice suivant). Etape 2.e: Sauver cette page dans

Notre propos ici ne consiste pas à nous situer dans le champ de l'analyse économique et de la sous- discipline de l'économie de la connaissance, qui nourrit de nombreux travaux

Si vous hésitez sur une couleur, que c’est la première fois que vous achetez de la lingerie sexy, optez pour du noir pour être sûre de votre coup.. La couleur rouge :