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ÉTUDES, REPORTAGES, RÉFLEXIONS CÔTE D IVOIRE, LA VICTOIRE DU PERDANT

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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L

a reine Simone est toujours là. Un mois et demi après la défaite électorale de son mari face à Alassane Ouattara, Simone Gbagbo trône toujours en Côte d’Ivoire. Ce samedi 15 janvier 2011, en fi n de matinée, vêtue d’une longue robe africaine brodée couleur crème, assise à l’avant d’une estrade sur un fauteuil de velours rouge, la « première dame » préside un grand « meeting de soutien aux Institutions et au président de la République, Son Excellence Laurent Gbagbo ». Face à elle, sous la voûte aérée du nouveau palais de la Culture d’Abidjan, cinq mille militants et militantes de la LMP (majorité présidentielle) lui font un triomphe. Pas un siège de libre.

Derrière elle, au premier plan, se tiennent les offi ciels (ministres, préfets, etc.) assis en rang d’oignons sur de simples chaises. Au deuxième plan, ce sont les eaux grises de la lagune, où patrouille – on ne saurait être trop prudent – une vedette de la marine ivoi- rienne. Les allées de ce vaste amphithéâtre à l’air libre, faisant face, de l’autre côté de la lagune, aux gratte-ciel du quartier du Plateau, sont sécurisées par les bérets rouges de la garde présidentielle, aux treillis impeccables. Devant tant d’organisation et d’enthousiasme populaire bien canalisé, on se dit que Gbagbo, ce n’est pas Ben Ali et que, n’en déplaise aux présidents Obama et Sarkozy, la fi n de son règne n’est pas pour demain.

RENAUD GIRARD

CÔTE D’IVOIRE,

LA VICTOIRE DU PERDANT

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Pour que la foule ne sombre pas dans l’ennui, les discours (des représentants des régions, des associations, des chefs traditionnels, etc.), prononcés dans un excellent français – un peu ampoulé, style IVe République –, ne durent jamais trop longtemps. Ils sont entre- coupés de musique zaïroise à paroles ivoiriennes. Tout le monde se lève alors et se met à swinguer en chœur, dans une atmosphère de fête. « Gbagbo, faut pas quitter ton peuple ! Gbagbo, c’est Dieu qui t’a envoyé ! » chante la foule à tue-tête, agitant des petits drapeaux vert-blanc-orange, portant le slogan « Côte d’Ivoire, garde ta foi en Dieu ! ». Ici, la religion compte en politique. Simone et Laurent Gbagbo affi chent ouvertement leurs convictions évangéliques.

Comme en Amérique, tous les discours des offi ciels se terminent par des « Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire ! », « que Dieu bénisse le pré- sident Laurent Gbagbo ! ». Ouattara, en revanche, ne jouit pas de la facilité de s’adresser à Dieu alors que, assiégé depuis cinq semaines à l’Hôtel du Golf, il en aurait sans doute beaucoup plus besoin que Gbagbo. Car le succès électoral de Ouattara – musulman marié à une Française pied-noir – a reposé sur l’alliance inédite des Dioulas, musulmans du Nord, et des Baoulés, chrétiens du centre du pays.

Sous nos yeux, un militant agite d’une main une canette de Coca et de l’autre un chapeau de brousse frappé des deux slo- gans de campagne les plus populaires de Gbagbo : « On gagne ou on gagne ! » ; « Y a rien en face ! ». Entre deux poutres de béton, une immense banderole proclame : « Pour l’indépendance réelle de mon pays, je me bats avec Gbagbo. » Des militants sont fi ers de nous montrer des « spécimens » de billets de 200 MIR (monnaie ivoirienne de la résistance), émis par une hypothétique « Banque centrale ivoirienne ». En substance, le message est le suivant : « Si la France essaie de faire pression sur nous fi nancièrement, nous abandonnerons le franc CFA et créerons notre propre monnaie. » Quant à Simone, toujours nourrie du lait de sa vision messianique et évangélique du monde, elle n’hésite pas à qualifi er Sarkozy de

« diable »…

Qu’ils habitent Abidjan ou Paris, nombreux sont les intellec- tuels ivoiriens à se moquer de la prétention du président sortant Laurent Gbagbo à incarner un souverainisme plus pur que celui de ses homologues chefs d’État du continent noir. Mais la vérité est que sa rhétorique fonctionne à merveille auprès des masses popu-

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laires africaines, d’abord chez les Bétés, les Ebriés ou les Guérés du littoral ivoirien, mais même au-delà, dans tous les États fran- cophones de l’Afrique de l’Ouest. Manipulateur politique de pre- mière envergure, Gbagbo était déjà parvenu à se donner une image de libérateur du joug de la « Françafrique » (expression forgée par le président Houphouët-Boigny, avec une connotation à l’époque positive). En prononçant, le 17 décembre, de Bruxelles, un discours ressemblant à un ultimatum (vous avez quarante-huit heures pour quitter le pouvoir, sinon…), le président Sarkozy a donné à Gbagbo le beau rôle de « victime de l’arrogance coloniale » qu’il recherchait désespérément. Du statut peu enviable de président battu, manipu- lateur de résultats s’accrochant à son palais, Gbagbo passa soudai- nement à celui de David courageux, rebelle aux diktats du méchant Goliath colonial. En osant s’opposer ouvertement à la France, en revêtant les habits de lumière du dirigeant « ayant redonné sa fi erté à l’homme africain », le président sortant a parfaitement su galvani- ser ses troupes politiques. Tout dans ses discours aux masses ivoi- riennes vise à le présenter désormais comme un vrai Africain, alors que Ouattara serait le chouchou des Américains et des Français, qui se « réjouissent qu’il leur ressemble tant ! ». Politiquement, Gbagbo dispose chez lui d’une base solide, d’un bloc de 45 % de la popula- tion ivoirienne, pour qui il n’est pas question que le pays soit donné

« à cet étranger, à ce Burkinabé, à ce musulman », fût-il diplômé d’économie d’une grande université américaine. L’armée ? Elle est très largement du côté de Gbagbo, parce qu’elle est farouchement hostile à Ouattara (et plus encore à son allié « premier ministre » Guillaume Soro) : elle n’a toujours pas pardonné le massacre de soixante gendarmes et de leurs familles par la rébellion nordiste en septembre 2002. Présenter les armes au « rebelle » Soro est quelque chose d’inenvisageable pour les soldats de métier de l’armée natio- nale ivoirienne.

Économiquement, la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) va tenter d’asphyxier la Côte d’Ivoire.

Le 27 janvier, réunis à Bamako, les ministres des Finances de l’Uemao (Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest) ont démis le gouverneur (un Ivoirien pro-Gbagbo) de la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), institut d’émis- sion des francs CFA. Le fait que le gouvernement Gbagbo ne puisse

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plus se refi nancer auprès de la BCEAO est un problème sérieux pour l’économie de la Côte d’Ivoire. Le 31 janvier à Abidjan, on pouvait voir de longues fi les d’attente devant les établissements ban- caires, de citoyens venus vider leurs comptes et récupérer autant de francs CFA que possible. Faute de chambre de compensation entre banques, le pays va devoir renoncer à l’usage des chèques et des cartes de crédit, et se contenter de paiements en cash. Mais cela n’empêchera pas les autorités pro-Gbagbo de percevoir les impôts – et notamment les fameux DUS (droits uniques de sortie) de la fi lière du cacao. Personne ne pourra ensuite empêcher les Ivoiriens d’utiliser les banques ghanéennes ou béninoises comme leurs nou- veaux établissements de dépôt… L’économie ivoirienne va à coup sûr se délabrer d’elle-même, à petit feu. Mais la pente douce de la décadence n’a jamais fait peur à Laurent Gbagbo. En outre, per- sonne n’a intérêt à ce que les institutions ivoiriennes – administra- tions publiques comme banques privées – se délitent au-delà d’un point de non-retour. Les grands donateurs internationaux moins que personne.

En redoutable rhéteur formé à Saint-Germain-des-Prés, le pré- sident sortant a un argumentaire prêt pour tous les types de public.

Aux juristes internationaux qui lui reprocheraient l’illégalité de son coup de force, Gbagbo répond qu’au contraire, c’est le droit qui est de son côté. « Chez vous, c’est bien le Conseil constitutionnel qui décide du résultat des élections présidentielles et qui proclame les résultats ? », répète Gbagbo à tous ses visiteurs français. « Eh, bien, chez nous, c’est exactement la même chose. Au nord, où les forces rebelles n’avaient pas désarmé, le scrutin n’était pas libre ; il a été entaché de fraudes massives. Dans certains bureaux, je n’avais même pas une voix ! Même pas celle du délégué de mon parti ! Le Conseil a donc fait son travail ; il a annulé les bureaux qu’il devait annuler, il a fait ses comptes, il a constaté que 51 % des bulletins valides s’étaient prononcés pour moi, et il m’a donc proclamé réélu ! » Et pour mieux faire passer son message, le Grand Communicateur de la lagune a la bonne idée d’appeler à l’aide un ancien président de Conseil constitutionnel français, son vieil ami Roland Dumas.

Habilement, ce dernier saura désamorcer médiatiquement la bombe judiciaire en disant calmement, lors d’une conférence de presse à Abidjan : « Il y a là une simple controverse électorale, comme on

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en a eu dans tous les pays, y compris aux États-Unis. On n’a qu’à recompter ! N’est-il pas suspect que Ouattara refuse tout recomptage supervisé par une commission internationale ? »

Diplomatiquement, Gbagbo ne cesse de reconquérir du ter- rain. En Afrique, il a le soutien total de la grande puissance régionale qu’est devenue l’Angola. Le président Dos Santos a ouvertement critiqué le rôle de l’envoyé spécial coréen du secrétaire général des Nations unies, en disant que le Dr Choi avait outrepassé son rôle et s’était montré partisan contre Gbagbo. Deux voisins lui sont de sur- croît favorables : le Ghana et la Guinée. Le Nigeria et le Burkina Faso lui sont hostiles ? Gbagbo n’a pas grand mal à railler les prétentions de ces deux États à donner des leçons de démocratie… Certains États de la Cédéao ont envisagé publiquement l’hypothèse de déloger Gbagbo par la force, c’est-à-dire par l’intervention de la seule armée sérieuse de la région, l’armée nigériane. Le problème est que cette armée est techniquement incapable de réaliser une opération d’en- lèvement, une opération chirurgicale à la Entebbe (raid israélien de libération d’otages dans l’Ouganda du temps du dictateur Idi Amin Dada). Sur le continent noir, seuls les commandos israéliens, fran- çais, anglais ou américains seraient capables d’une opération aussi complexe (qui suppose le repérage continuel de la cible et l’exécu- tion très rapide de l’enlèvement). Or les Israéliens n’ont rien contre Gbagbo (qui dispose de plusieurs anciens du Mossad à ses côtés) et les Occidentaux de l’Otan ont déjà prévenu qu’ils excluaient toute ingérence militaire (discours de Saint-Dizier de vœux aux armées du président Sarkozy). Une invasion de l’armée nigériane, à partir du nord ? Même Ouattara ne la souhaite pas. Dans les années quatre- vingt-dix, l’armée nigériane avait occupé le Liberia, dans le cadre d’une opération onusienne de rétablissement de l’État. Là, les soldats nigérians ont laissé dans la population avant tout le souvenir de leurs rackets, de leurs viols, de leurs pillages…

Et l’ONU ? Créée en 2004 par la résolution 1528 du Conseil de sécurité, la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) devient de plus en plus la cible des forces militaires ou politiques loyales au président sortant. Le 13 janvier 2011, un 4 x 4 tout blanc de l’ONU qui stationnait dans le quartier de Riviera 2, non loin du Lycée classique, fut pris à partie par ce qu’on appelle à Abidjan des « fecistes », militants plus ou moins étudiants, adhérents de la

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Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire (inféodée à Gbagbo). Le chauffeur put prendre la fuite, mais la foule mit le feu à ce véhicule de transport civil.

Dans la nuit du 12 au 13 janvier, un convoi de blindés de l’Onuci se rendait en direction du quartier d’Abobo (faubourg nord d’Abidjan, peuplé de déshérités appartenant aux ethnies Dioula et Baoulé, et très largement acquis à Alassane Ouattara). Appelés par la population inquiète, les casques bleus souhaitaient se rendre compte par eux-mêmes du blocus militaire du quartier, soumis à couvre-feu de 19 heures à 6 heures depuis deux jours. Arrivée à proximité d’un carrefour tenu par des Fanci (forces armées natio- nales de Côte d’Ivoire), la colonne de l’ONU ralentit puis s’arrêta, pour sonder l’état d’esprit des soldats ivoiriens. « Si vous poursui- vez votre chemin, on vous tire dessus. » Message sans ambiguïté.

Bien que nettement supérieure en puissance de feu, la colonne des casques bleus fi t aussitôt demi-tour. Composée d’éléments venus du Niger, d’Argentine, du Pakistan et de Jordanie, les soldats de l’ONU peinaient à se comprendre entre eux…

La veille, une autre colonne de l’ONU avait fait demi-tour face à de très légères barricades édifi ées par les « patriotes » (jeu- nesse désœuvrée à la solde du gouvernement Gbagbo), sur une avenue à quatre voies menant à ce même quartier d’Abobo. Dans un autre incident, accompagnant un camion de ravitaillement à l’Hôtel du Golf – où se tient assiégé le « gouvernement » du pré- sident élu Ouattara –, des casques bleus n’avaient pas réagi alors qu’une foule de patriotes se mettait à piller la cargaison… Dans ces conditions, on ne voit pas très bien comment l’Onuci pourrait continuer à remplir sa mission première, la « protection des popu- lations civiles ». Et ce n’est pas la décision de principe d’augmenter le contingent de casques bleus de l’Onuci de deux mille hommes (soit une augmentation de 20 % des effectifs), prise par le Conseil de sécurité à la fi n du mois de janvier 2011, qui changera quoi que ce soit sur le terrain.

Comme l’ONU a certifi é la victoire électorale d’Alassane Ouattara aux élections présidentielles du 28 novembre dernier (avec 54,10 % des voix), Laurent Gbagbo considère que ses troupes ne sont plus « impartiales ». Il ne cesse de réclamer publiquement leur départ et organise donc leur harcèlement psychologique.

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Bien que placées sous chapitre VII de la charte (qui prévoit le recours à la force), les troupes de l’Onuci ne semblent pas dispo- sées à en faire usage pour se faire respecter ou pour accomplir leur mission, confi rmant une vieille tradition de coûteuse inutilité, qu’on a vu à l’œuvre aussi bien en Bosnie qu’au Rwanda ou au Zaïre. Les seuls soldats étrangers qui pourraient se faire ici respecter sont les marsouins français du 43e bataillon d’infanterie de marine, station- nés à Port-Bouët. Ils sont eux aussi théoriquement sous mandat de l’ONU. Mais Paris n’a nullement l’intention de les mêler davantage à l’imbroglio politique ivoirien…

À l’intérieur du pays, l’opposition à Gbagbo ne parvient pas à s’organiser. Dans le Nord, les anciens soldats rebelles, reconvertis dans le racket et les trafi cs en tous genres sous l’ordre de mafi eux se quali- fi ant de « com zone » (commandants de zone), sont devenus bien gras pour être aptes à reprendre les armes. À Abidjan, les militants ouatta- ristes ont fait du quartier populaire d’Abobo un bastion où ne pénè- trent plus les forces de l’ordre. Mais, situé à vingt kilomètres du port et du centre politique de la capitale, le quartier est politiquement mar- ginalisé. Quant aux élites intellectuelles, elles n’osent plus s’exprimer publiquement, de peur des « escadrons de la mort ». Le 15 janvier, à Abidjan, je cherchais à inviter à dîner l’écrivain Venance Konan. Joint sur son cellulaire, il se cachait « quelque part en province », d’où il souhai- tait passer en zone nord puis se réfugier en France. « Ils sont venus me chercher chez moi le soir. Heureusement, ils sont allés à mon ancienne adresse, où des voisins m’ont prévenu. J’ai juste eu le temps de fuir. » Fort heureusement, l’écrivain est parvenu à gagner Paris sain et sauf.

En concoctant un nouveau cocktail tropical, mélangeant les bonnes doses de démagogie nationaliste, de diplomatie africaine, de rouerie médiatique et de terreur policière, Gbagbo a préservé son fauteuil rouge de président pour très longtemps encore…

Ancien élève de l’École normale supérieure et de l’ENA, grand reporter au Figaro depuis 1984, Renaud Girard a couvert la quasi-totalité des confl its internationaux des vingt-cinq dernières années. En 1999, il a obtenu le prix Mumm (le Pulitzer français) pour une enquête sur les réseaux de Ben Laden en Albanie, et a été lau- réat du prix Thucydide de relations internationales en 2001. Il est l’auteur de Pour- quoi ils se battent. Voyages à travers les guerres du Moyen-Orient (Flammarion, février 2005) ; de la Guerre ratée d’Israël contre le Hezbollah (Librairie académique Perrin, 2006) et de Retour à Peshawar (Grasset, 2009).

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