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Article pp.249-254 du Vol.9 n°4 (2011)

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Texte intégral

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DOI 10.1007/s10298-011-0649-y

Communiqué de l’industrie

Point sur la qualité des extraits fluides glycérinés de plantes fraîches standardisés (EPS) et leur intérêt pharmacologique

A. Dessouroux1, C. Seyrig1, C. Leclerc2

1Groupe PiLeJe/Phytoprevent, 37, quai de Grenelle, F-75015 Paris cedex 15, France

2Larena, 7, rue des Deux-Provinces, F-49270 Saint-Laurent-des-Autels, France Correspondance : a.dessouroux@pileje.com

Résumé : Aujourd’hui, la phytothérapie devient un outil indispensable dans l’arsenal thérapeutique du médecin. Les extraits fluides glycérinés de plantes fraîches standardisés (EPS), matières premières à usage pharmaceutique, utilisés pour réaliser des préparations magistrales, sont des extraits fluides de plantes fraîches issus d’un procédé de fabrication breveté. La lixiviation, étape essentielle du procédé d’extrac- tion, permet d’avoir une richesse et une préservation des actifs dans les extraits, reflet du totum de la plante. Les EPS sont standardisés en traceur pour chaque production de lot, ce procédé permettant une grande homogénéité des lots et une constante efficacité thérapeutique.

Mots clés : Extraction – Qualité – Standardisation – Extrait fluide glycériné de plantes fraîches

Quality of fluid glycerined standardized extracts from fresh herbals (EPS)

and their pharmacological interest

Abstract: Nowadays, phytotherapy becomes an essential tool for physicians practice. EPS, pharmaceutical raw materi- als, used to make extemporaneous preparations, are fluid extracts from fresh plants, from a patented production process. Active substances wealth and their integrity’s preser vation in EPS, reflection of the plants totum, are obtained by lixiviation, the essential step of extraction process. EPS are standardized with a tracer molecule for each production, this process induce a big homogeneity for all productions and a constant therapeutic efficiency.

Keywords: Extraction – Quality – Standardization – Fluid glycerined extracts from fresh herbals

Introduction

La phytothérapie est une méthode thérapeutique marquée par deux pratiques : l’usage traditionnel et/ou l’usage fondé sur les preuves scientifiques. Actuellement, les effets phar- macologiques des plantes sont de plus en plus étudiés et

publiés. Ainsi, de nombreuses recherches scientifiques permettent de conforter l’usage traditionnel des plantes médicinales, et parfois de trouver de nouvelles indications thérapeutiques. Les études analytiques apportent aussi une meilleure connaissance sur la composition chimique et les mécanismes d’action de la plante et/ou ses composés.

En phytothérapie, il est important de bien identifier les extraits de plante utilisés (plante fraîche ou sèche, partie de plante utilisée, mode d’extraction et solvant associé, stan- dardisation) et de s’assurer de la qualité de fabrication et de production du produit.

L’extraction et son niveau de qualité associé sont des paramètres déterminants pour obtenir un extrait qualitati- vement et quantitativement bon. Vouloir déterminer ou comparer un extrait systématiquement à une quantité de plante sèche mis en œuvre n’apporte, in fine, aucune infor- mation sur la qualité du produit fini, d’autant que pour s’assurer de la conformité d’un extrait, les autorités utilise- ront en premier lieu le dosage du traceur reconnu (ex. : les curcuminoïdes pour le rhizome de curcuma).

Pour renforcer cette idée, il existe un exemple dans la Pharmacopée européenne où une monographie est rédigée pour le fruit sec de la myrtille et une pour le fruit frais. Des traceurs différents sont mentionnés (même si de la même famille chimique), ce qui suggère l’existence d’écarts de composition chimique entre du frais et du sec. En effet, les plantes fraîches et sèches peuvent avoir des profils chimi- ques différents dus à la dégradation d’actifs ou de leur transformation en métabolites secondaires.

Ajoutons que la composition chimique de la plante fraîche utilisée est aussi variable (en fonction du climat, du sol, du moment de la récolte), il faut donc se baser sur la méthode de conservation de la plante, sur le procédé d’extraction et le niveau de qualité associé à cette extrac- tion. Par exemple, une plante extraite deux heures dans un environnement à température constante et à l’abri de la lumière permettra d’obtenir un extrait de meilleure qualité qu’une plante extraite une heure avec le même procédé, mais sans tenir compte des conditions d’extraction.

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Il est donc utile et nécessaire de connaître chaque étape de la naissance d’un extrait végétal (de la récolte de la plante jusqu’à son conditionnement) pour raisonner sur des critères pragmatiques et conclure sur sa qualité.

Présentation des extraits fluides de plantes fraîches standardisés (EPS) et du procédé d’extraction Qu’est-ce qu’un EPS ?

Les EPS en solution glycérinée sont des matières premières à usage pharmaceutique répondant à la définition de la monographie des extraits fluides de la Pharmacopée euro- péenne 6.0. Issus du procédé d’extraction phytostandard breveté (EP 1253927), ils ont la particularité d’être produits à partir de plantes fraîches, de façon à conserver et extraire le plus possible les composés de la plante d’origine. De plus, les EPS sont qualitativement similaires d’un lot à l’autre et standardisés en un traceur sélectionné.

Selon la monographie des extraits fluides, il est écrit

« les extraits fluides sont des préparations liquides dont, en général, une partie en masse ou en volume correspond à une partie en masse de la drogue végétale ou de matière animale séchée. Ces préparations sont ajustées, si néces- saire, de façon à répondre aux exigences de la teneur en solvants, et, dans les cas appropriés, en constituants ». Les EPS répondent bien à cette définition telle que :

– les EPS sont bien des préparations liquides ;

– le terme en général indique qu’il existe un degré d’acceptabilité qui laisse la possibilité d’ajuster les quan- tités de plantes mises en œuvre pour l’extraction. La Phar- macopée prévoit aussi d’ajuster ces préparations de façon à répondre aux exigences de la teneur en constituants (dans notre cas utilisation du traceur). Ainsi, la glycérine permet de standardiser en constituant notre extrait végétal. En effet, comme les plantes rencontrent de nombreux aléas (climat, sol, environnement) cela entraîne des modifica- tions de leur composition chimique d’une culture à l’autre.

La quantité de traceurs choisie est donc variable d’un lot à l’autre d’une même plante. Pour limiter cette variabilité, il est obligatoire d’ajuster cette teneur en constituant dans l’EPS d’une production à l’autre. La glycérine est donc sélectionnée pour ajuster cette teneur, d’où l’appellation d’extrait fluide glycériné. C’est bien la préparation finale incluant la glycérine qui répond à la définition d’extrait fluide de la pharmacopée.

Ainsi, pour chacune des références EPS, la quantité de plantes mise en œuvre varie d’un lot à l’autre afin d’assurer une teneur standardisée de nos produits en constituant sélectionné ;

– dans le cadre des inspections régulièrement effec- tuées par les autorités, le statut d’extrait fluide glycériné de plantes fraîches a été confirmé par l’obtention des certifi- cats de bonnes pratiques de fabrication (BPF) obtenus et régulièrement revalidés.

Procédé d’extraction phytostandard

Les EPS sont obtenus à partir d’une lixiviation à teneur en alcool graduelle (Fig. 1), processus permettant d’extraire le maximum de composés de la plante. Ainsi, dans un premier temps, l’étape de trempage de la plante fraîche, initialement congelée puis broyée, permet la décongélation du broyat et dans un second temps, l’extraction des molécules les plus hydrophiles. Puis, une fois le broyat immergé, débute la phase de percolation via un système de circulation en boucle d’une solution alcoolique. Cette étape consiste à augmenter progres- sivement la teneur en alcool afin de réaliser une élution des substances de plus en plus hydrophobes. Simultanément et continuellement, de l’extrait est soutiré à un débit équivalent à celui de l’alimentation en alcool, de manière à maintenir un volume constant dans la cuve d’extraction. La durée de cette opération doit être suffisamment longue afin de permettre la diffusion des molécules de la matrice végétale vers la solution extractive. Les différents extraits soutirés sont stockés dans d’autres cuves et tous mélangés à la fin de l’extraction. La frac- tion hydroalcoolique ainsi obtenue par lixiviation est ensuite évaporée sous pression réduite à 40 °C, puis reprise dans l’alcool pour obtenir un concentré correspondant à environ 15 % (± 5 %) du volume total initial. À ce stade, la teneur en

Fig. 1. Différentes étapes du procédé d’extraction phytostandard

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traceur (différent d’un EPS à l’autre) est définie, et le concentré peut être de nouveau évaporé pour diluer l’extrait végétal dans la glycérine, agent de conservation préféré à l’alcool.

Cette technique originale a l’avantage de permettre une extraction au plus proche du « totum » d’actifs de la plante.

Caractéristiques des EPS

Une fois l’extraction terminée, et la qualité micro biologique validée, le produit est conditionné dans de la glycérine.

Cette dernière, d’origine végétale, provient principalement de l’huile de coprah, de coco et de palme (pas d’huile d’arachide). La glycérine a pour avantage d’être un très bon conservateur notamment pour ses propriétés bactéri- cides, et elle améliore le gout des plantes par son pouvoir édul corant. Les EPS présentent un avantage certain par rapport à d’autres formes galéniques liquides, car ils sont sans alcool, sans sucre et sans conservateur.

Pour s’assurer de l’efficacité d’extraction du procédé phytostandard, un dosage des actifs présents dans les EPS est nécessaire. L’Échinacée et ses principes actifs sont largement étudiés prouvant l’efficacité notamment des alkylamides dans la stimulation de l’immunité [3]. Ainsi, la teneur en alkylamides de l’extrait EPS d’Échinacée (Echi- nacea purpurea, racines) avec d’autres extraits d’Échinacée commercialisés a été comparée : teinture mère et suspen- sion alcoolique de poudre de plantes. Ce dosage comparatif a pour but de montrer la présence d’alkylamides dans diffé- rents extraits d’Échinacée et d’en déceler les différences de composition en fonction du procédé d’extraction utilisé.

Le dosage de l’alkylamide 8,9 (isobutylamide de l’acide dodeca 2E,4E,8Z,10E/Z-tétraénoïque), en Figure 2, révèle une concentration dans l’EPS glycériné de 200 pg/ml, de 90 pg/ml pour la TM et de 4 pg/ml dans la suspension alcoolique. L’EPS est donc plus concentré que les deux autres extraits liquides d’Échinacée.

Une autre étude comparative a été menée sur l’EPS de sommités fleuries d’aubépine (Crataegus monogyna et Crataegus oxyacantha) versus une poudre de sommités fleuries d’aubépine (Crataegus monogyna) pour évaluer la

« disponibilité » des flavonoïdes (Fig. 3). Il s’agit d’une étude in vitro réalisée sur un modèle gastroduodénal permettant

de simuler le passage d’un produit dans l’estomac (pH : 3) et le duodénum (pH : 6,5). L’EPS aubépine contient une fourchette de 1,5 à 2,5 mg/ml de flavonoïdes totaux (FT) exprimés en équivalent hypéroside. Pour faciliter la compa- raison, les concentrations des lots testés seront exprimées en pourcentage de traceurs (poids de traceur/poids de produit fini). Le lot d’EPS aubépine contenait initialement 0,24 % (p/p) de FT, et après passage dans le modèle gastroduodénal, la solution obtenue en contient 0,22 %. Par conséquent, 90 % des flavonoïdes sont disponibles après passage (Fig. 3). Pour le lot de poudre de plantes sèches testé, la concentration était de 1,53 % de FT et après passage dans le modèle gastro- duodénal, la solution obtenue en contient 0,88 %. Il y a donc 57,5 % des FT qui sont disponibles après passage. L’expé- rience suggère que les composés de l’EPS exempt de cellu- lose (composant de la paroi pectocellulosique des cellules végétales) sont plus disponibles que ceux d’un extrait avec cellulose (poudre de plantes sèches).

Ces études indiquent que le procédé d’extraction et la forme galénique utilisés sont des renseignements impor- tants sur la qualité et l’efficacité du produit.

Qualité des EPS

Les EPS sont fabriqués dans le plus grand respect des

« bonnes pratiques de fabrication » exposées dans la norme ICH Q7A et analysés par un laboratoire pharmaceutique indépendant, en conformité avec la réglementation en vigueur. Ils répondent aux dispositions mises en place afin d’en maîtriser leur qualité et leur sécurité.

Démarche écologique

Un soin particulier est accordé à la sélection des plantes, avec une traçabilité maîtrisée depuis l’origine de la culture de la plante jusqu’au produit fini. Les cultures de plantes issues de l’agriculture biologique sont privilégiées avec la volonté de respecter la politique mondiale de déve- loppement durable. Le procédé phytostandard est avant tout déterminé par la qualité du traitement de la plante.

Au moment de la récolte, les plantes qui le nécessitent sont congelées dans les 24 heures qui suivent. Les plantes sont ensuite transportées en camion frigorifique si besoin pour respecter la chaîne du froid et donc éviter la dégrada- tion et la prolifération bactérienne des plantes fraîches.

Fig. 2. Dosage de l’alkylamide 8,9 dans différents extraits de racine d’Échinacée commercialisés

57,5 % 91,6 %

Poudre de plante sèche de

sommités fleuries d’aubépine EPS de sommités fleuries d’aubépine

Fig. 3. Mesure de disponibilité des flavonoïdes totaux de deux extraits de sommités fleuries d’aubépine

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Validation de la matière première dès réception : analyse macro- et microscopique

(chromatographie sur couche mince [CCM])

Dans le respect des BPF, le centre de production réalise des analyses microbiologiques et une reconnaissance macro- et microscopique sur la plante reçue. La reconnaissance macro- scopique de la plante permet de valider l’espèce et la partie de plante réceptionnée, sur des critères visuels décrits dans les monographies. Tandis que la reconnaissance microscopique se fonde sur une CCM de la plante fraîche versus concentré EPS avec la vérification de présence/absence de molécules témoins — molécules présentes dans la plante d’après la monographie de la ou des pharmacopée(s) (Fig. 4). En plus de l’aspect reconnaissance botanique, les CCM mettent en évidence une similarité de profil chimique entre la plante d’origine et l’EPS qui en est extrait. On observe dans l’exemple de l’EPS scrofulaire (Scrofularia nodosa, parties aériennes) (Fig. 4), la CCM mettant en évidence la présence d’aucubine et d’harpagoside.

Choix des traceurs et étude de stabilité des EPS

Définition de traceur

Un traceur est une molécule ou une famille de molécules dosées dans l’extrait, qui permet de standardiser chaque lot fabriqué. Cela est établi en ayant suivi au préalable la vitesse de dégradation du traceur des lots fabriqués.

Intérêt d’un traceur pour étude de stabilité

Pour chaque EPS, une étude de stabilité est réalisée d’abord sur un lot pilote d’EPS pour valider le passage en lot indus- triel. Les études de stabilité permettent d’attribuer une date

de péremption ou de retest du produit. Une fourchette du traceur est ainsi déterminée, puis définitivement validée par le dosage de trois lots industriels indépendants.

Le traceur permet d’étudier la stabilité des EPS dans des conditions de température et d’hygrométrie normales et aussi des conditions accélérées où la température et l’hygrométrie sont plus importantes que la normale. Pour chacune des deux, des critères organoleptiques (couleur, déphasage, odeur), physicochimiques (pH, Aw), micro- biologiques et chimiques (CCM, dosage traceurs) sont étudiés à différents temps (T0, T0 + 6 mois, T0 + 12 mois, T0 + 24 mois, T0 + 36 mois). Ces mesures permettent de contrôler l’évolution de la qualité de l’EPS.

Innocuité du produit

Analyse bibliographique

Pour décider de développer ou pas une plante en EPS, une recherche et une synthèse bibliographique sont réalisées. Il s’agit de définir la bonne partie de plante à utiliser et de s’assurer qu’elle ne fait pas partie d’une liste de plantes non autorisées et qu’elle ne contient pas de substances poten- tiellement toxiques ou iatrogènes pour l’homme.

Étude de toxicité aiguë

Dans un second temps, une fois la plante choisie, un lot pilote d’EPS est réalisé. Après analyse de sa stabilité, une étude de toxicité en aigu est réalisée sur des rats afin de vérifier l’innocuité de notre futur EPS. L’étude consiste à administrer par voie orale (gavage) l’EPS à une dose prédéterminée. L’essai est réalisé à la dose de 5 000 mg/kg (dose importante), car ce sont des produits destinés à l’alimentation humaine, et les résultats sont des éléments importants pour la protection de la santé des hommes.

Après administration du produit sur trois animaux du même sexe, les animaux sont observés dans les minutes et heures qui suivent, puis quotidiennement pendant 14 jours pour déceler les éventuels signes de toxicité. Au 15e jour, les animaux sont euthanasiés et autopsiés en fin d’étude. Le rat est l’espèce de rongeur communément utilisée et recom- mandée par les autorités officielles pour l’évaluation de la sécurité des éléments d’essai par ce type de méthode.

Tous les EPS mis sur le marché ont ainsi une DL50 supé- rieure à 5 000 mg/kg, ce qui signifie que le produit testé ne présente pas de toxicité aiguë.

Étude contenant/contenu

Pour évaluer l’absence d’interaction entre le flacon (conte- nance 500 ml) et les EPS, une étude contenu/contenant a été réalisée. L’évaluation de la dégradation du PET (poly- éthylène téréphtalate) des flacons de 500 ml a été effec- tuée par analyse Fourier Transform InfraRed/Attenuated Total Reflectance (FTIR/ATR). Pour cela, il a été néces- saire d’effectuer des spectres IR (analyse de surface) sur du PET neuf et du PET ayant subi un vieillissement dans

Fig. 4. Chromatographie sur couche mince (CCM) pour la reconnaissance microscopique des parties aériennes de scrofulaire. 1 : broyat de plantes fraîches de scrofulaire ; 2 : concentré d’EPS scrofulaire ; 3 : harpagoside ; 4 : aucubine

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les conditions climatiques (36 mois à 25 °C/60 % HR ou 12 mois à 40 °C/75 % HR). Sachant que le principal mode de dégradation du PET relève d’une hydrolyse acido- basique, il a été décidé d’analyser les flacons 500 ml PET contenant l’EPS ortie PA et l’EPS vigne rouge dont les pH sont respectivement basique (pH : 8) et acide (pH : 4). En parallèle le flacon neuf a été analysé de façon à constituer le témoin. Dans chaque cas, l’analyse a été réalisée sur la partie supérieure et la partie inférieure de la bouteille.

D’après la Figure 5, l’ensemble des spectres d’absorp- tion des différents échantillons analysés présente le même profil ; seule l’intensité des bandes varie de façon propor- tionnelle d’un échantillon à l’autre, en raison de la variation d’épaisseur entre les différents échantillons par rapport à la technique de mesure utilisée (ATR horizontale). L’analyse du PET des flacons de 500 ml, servant à conditionner les EPS, ne révèle aucune dégradation significative du maté- riau, même après 12 mois à 40 °C à pH acide ou basique.

Études pharmacologiques sur les EPS

Les travaux de pharmacologie moderne contribuent chaque jour à améliorer la connaissance sur les plantes médicinales et leur mode d’action. Dans cette démarche de compréhen- sion, certains EPS ont également été testés pour démontrer leur efficacité.

Étude de l’effet antidépresseur de l’EPS millepertuis (sommités fleuries d’Hypericum perforatum)

Afin de vérifier l’effet antidépresseur de l’EPS millepertuis, une étude in vivo sur des souris [2] a été réalisée par le laboratoire. Le but de l’étude est également de montrer et

comparer l’impact pharmacologique de différentes spécia- lités thérapeutiques (commercialisées) issues de sommités fleuries d’Hypericum perforatum versus un antidépresseur de référence, la fluoxétine (F) à action inhibition de la recapture de la sérotonine (IRS).

Les doses journalières recommandées chez l’homme pour chaque spécialité sont les suivantes : l’extrait fluide de plantes fraîches standardisé (EPS) : 10 ml ; la fluoxétine (F) : 4 mg ; l’extrait sec (ES) : 555 mg ; l’extrait alcoolique (EA) : 10 ml. L’étude s’est déroulée avec cinq groupes d’une trentaine de souris qui, après une semaine d’adaptation, sont nourries par gavage pendant 14 jours et sont traitées par l’une des spécialités thérapeutiques selon le même ratio, aux doses suivantes :

– groupe témoin, non traité et recevant de l’eau (T) : 2 500 mg/kg ;

– groupe traité EPS millepertuis (EPS) : 2 500 mg/kg ; – groupe traité avec une solution buvable la fluoxétine contenant 4 mg/ml (F) : 1 000 mg/kg ;

– groupe traité avec de la poudre de plantes sèches de millepertuis (ES) : 2 500 mg/kg ;

– groupe traité avec un EA de millepertuis : 2 500 mg/kg.

Au bout de ces 14 jours, les souris sont soumises à un test classiquement utilisé pour valider l’efficacité des anti- dépresseurs appelé test de Porsolt ou test de la nage forcée.

Il consiste à mettre les souris dans un cylindre trans- parent de 15 cm de diamètre rempli d’eau. Si la molécule testée a des propriétés antidépressives, l’animal placé dans la cuve passera plus de temps à tenter de s’échapper. Au contraire, en l’absence de ce comportement, le produit testé est considéré sans effet.

D’après les observations, l’EPS millepertuis a un pouvoir antidépresseur (Fig. 6) équivalent à l’antidépresseur de

Fig. 5. Superposition des différents spectres d’absorption des différents échantillons pour l’étude contenant/contenu (flacons PET/EPS)

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référence. En effet, les souris traitées avec l’EPS sont significativement (p = 0,039) plus actives (comporte- ment d’échappement) par rapport au groupe témoin. De plus, l’effet de l’EPS millepertuis est supérieur aux autres formes galéniques qui ne présentent que peu d’efficacité (EPS > EA et ES).

Ces résultats indiquent que le procédé d’extraction est un facteur clé de l’efficacité du produit.

Étude de l’inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ACE) par l’EPS olivier (feuille d’Olea europaea)

L’ACE convertit l’angiotensine I en angiotensine II, puis- sant hypertenseur. La publication d’Hansen et al., en 1996, mentionne une famille de composés, les sécoïridoïdes, dont fait partie l’oleuropéoside, présentes dans les feuilles d’oli- vier et qui, une fois déglycosylées, possèdent une activité inhibitrice de l’ACE [1]. Cet oleuropéoside serait en partie responsable de l’activité antihypertensive de l’olivier.

Une comparaison des effets inhibiteurs sur l’ACE par l’oleuropéoside déglycosylé versus l’EPS olivier hydrolysé a donc été réalisée. Pour cela, l’oleuropéoside et le concentré EPS olivier ont été préalablement hydrolysés par une prépa- ration enzymatique contenant une activité β-glucosidase (le concentré EPS est utilisé pour faciliter l’hydrolyse). Une fois hydrolysée, la teneur en oleuropéoside aglycone a été dosée dans les deux produits afin de réaliser le test d’inhi- bition à la même concentration.

Nos travaux in vitro montrent que l’extrait d’olivier est plus efficace sur l’inhibition de l’ACE que la molécule oleu- ropéoside purifié, traduisant une probable synergie entre les actifs de l’extrait (Fig. 7). Ainsi, 40 % d’oleuropéoside purifié sont nécessaires pour obtenir le même pouvoir inhibiteur que l’extrait d’olivier (CI50 du concentré d’EPS olivier de 0,12 contre 0,17 mM pour l’oleuropéoside).

La démonstration de l’efficacité de l’extrait d’olivier par rapport à un actif seul renforce la nécessité d’utiliser un

« totum d’actifs » reflet de la synergie d’action des substances chimiques entrant dans la composition de ce dernier.

À noter que les feuilles d’olivier contiennent d’autres sécoïridoïdes qui pourraient expliquer l’inhibition plus importante de l’ACE : morroniside, ligstroside, excelsioside, oléoside (et dérivés) et ligustaloside.

Conclusion

Phytoprevent a pour vocation d’élaborer et diffuser des solutions individualisées tout en s’assurant de délivrer un produit de qualité optimale. Dans ce cadre, les EPS sont des produits fabriqués en respectant le cadre des BPF.

Cela signifie que tous les produits respectent un cahier des charges précis et subissent des contrôles rigoureux à chaque étape de fabrication. Ce gage de qualité assure au médecin prescripteur et au pharmacien, un produit stable qualitativement, standardisé en traceur d’un lot à l’autre parfaitement traçable. Le développement d’une plante en EPS passe systématiquement par une synthèse bibliogra- phique et une étude de toxicité en aigu sur un lot pilote.

Les EPS ont pour autre avantage d’être sans sucre et sans alcool permettant leur prescription aussi bien chez l’enfant, que chez l’adulte. De plus, la diversité des plantes de la gamme permet de délivrer à chaque patient la préparation magistrale la plus adaptée à ses besoins.

Enfin, le procédé d’extraction d’une plante est un critère de choix décisif pour le médecin afin de prescrire un produit efficace. Le procédé d’extraction breveté phytostandard permet de restituer, dans un EPS, un totum d’actifs au plus proche de celui de la plante fraîche, reflet de son activité thérapeutique. Cette dernière est validée par les études phar- macologiques réalisées sur les EPS confirmant l’efficacité des EPS et nos engagements sur la qualité des produits.

Références

1. Hansen K, Adsersen A, Brogger Christensen S, et al. (1996) Isolation of an angiotensin converting enzyme (ACE) inhibitor from Olea euro- paea and Olea lancea. Phytomedicine l2(4): 319–25

2. Jean D, Pouligon M, Henriot AC (2006) Pharmacological activity of three commercial Hypericum perforatum preparations in mice.

Phytotherapy Research 20(8): 653–4

3. Matthias A, Banbury L, Bone KM, et al. (2008) Echinacea alkylamides modulate induced immune responses in T-cells. Fitoterapia 79(1): 53–8 Fig. 6. Mesure du temps de mobilité sur des souris traitées soit avec l’EPS de sommités fleuries de

millepertuis (EPS), soit de la poudre de plantes sèches (PS), soit un extrait alcoolique (EA), soit un antidépresseur de référence (F) ou non traité (T) dans le test de la nage forcée. Les moyennes et erreurs standards sont figurées, *p < 0,05 versus témoin, test de Student non apparié

Inhibition ACE

0 10 20 30 40 50 60 70 80

0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3

Concentration en oleuropéoside (mM)

Pourcentage d’ inhibition

Concentré d'olivier Oleuropéoside

Fig. 7. Effet d’inhibition de l’ACE par l’oleuropéoside seul et par le concentré d’EPS de feuilles d’olivier

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