HAL Id: jpa-00234048
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00234048
Submitted on 1 Jan 1947
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Réfractométrie de précision. Réfraction et dispersion de
l’eau
J. Duclaux, V. Bricout
To cite this version:
RÉFRACTOMÉTRIE
DEPRÉCISION.
RÉFRACTION
ET DISPERSION DE L’EAUPar J. DUCLAUX et V. BRICOUT.
Collège
de France.Sommaire. 2014 On a cherché, en vue d’applications à la Chimie biologique, à augmenter la précision
des mesures d’indice de réfraction par la méthode du prisme, de manière à obtenir la sixième
déci-male sur la dispersion ou sur les différences entre l’indice d’une solution et celui du solvant. La
discus-sion des résultats montre un écart moyen de 1 à 1,2 unité du sixième ordre du jaune au bleu, double
pour le violet. La variation thermique de l’indice de l’eau entre 8 et 25° a été déterminée, ainsi que sa
dispersion. La méthode du prisme donne la même précision que l’interféromètre, ou même une
préci-sion plus grande pour de petites différences.
1. La mesure des indices de
réfraction,
et surtout desdispersions, pourrait
trouver desapplications
nouvelles,
notamment enBiochimie,
si laprécision
habituelle des mesures
pouvait
êtremultipliée
par 10.Certains
phénomènes
échappent
si l’ons’arrête,
comme on le fait engénéral,
à laquatrième
décimale;
ils
apparaissent
si l’on poussejusqu’à
lacinquième,
mais ils ne deviennent réellement mesurablesqu’avec
la sixième. Nous nous sommes, en
conséquence,
proposé
d’obtenir la sixièmedécimale,
non pas pourla mesure absolue de
l’indice,
mais pour lesâiffé-rences entre les indices de deux solutions et pour les
dispersions.
Dans cequi
suit,
il serauniquement
question
de cette réfractométrie différentielle. 2. ’111léihode. - La méthodeemployée
est celle duprisme
àliquide, appliquée
dans des conditionsparticulières
avecquelques
précautions
évidentes.Pour arriver à la sixième
décimale,
il suffit desoigner
les détails.L’appareil
est ungoniomètre
de construc-tionrobuste;
le collimateur a une distance focale de 5o cm et la lunette une distance focale de73
cm avec une ouverture de 55 mm. Leprisme,
en bronzedoré,
est à 6oo et il est fermé par desglaces
à faces exactementparallèles.
Ceprisme
n’est pas propor-tionné au reste del’appareil
et en limite laprécision,
car il a seulement 3 o mm d’ouverture utile et les
images
sontélargies
par la diffraction.Pendant la mesure, le
collimateur,
leprisme
et lalunette restent
fixes,
dans laposition
du minimum de déviation pour la raie verte du mercurequi
est la raie de référence. Les différences d’indice sont mesurées par un oculairemicrométrique porté
parla lunette. Une
table,
établie une fois pour toutes -par lecalcul,
faitcorrespondre
chaque position
du micromètre avec un indice. Pour établir cettetable,
il suffit de connaître
l’angle
duprisme
et l’indice absolu de l’eau pour une raiespectrale
connue, avecla
position
correspondante
du micromètre. Nousavons admis le chiffre 1 333 ooo pour la raie D à 20~ ; l’erreur
possible
sur ce chiffre ou surl’angle
duprisme
n’affecte en rien les résultats.La
principale
différence avec la méthode couranteest la
suppression
de la fente ducollimateur,
qui
estremplacée
par une division aui/ioe
de millimètreempruntée
à un oculaire demicroscope.
Nousappellerons
cette division le micromëtreobjectif.
Elle forme sonimage
dans leplan
focalde là lunette,
et
l’opérateur
pointe
le trait central etcinq
traits à droite et àgauche.
Lepointé
estrépété
deuxfois,
de + 5 à - 5 et ensuite en sens inverse. De cette
manière,
onobtient,
en moins de 1 o minutes 2 2 mesuresindépendantes.
Le micromètre oculaire est un bifilaire à écar-tement de 50 ~..
L’image
dechaque
trait du micro mètreobjectif
est encadrée entre les deux films. Bien que cetteimage
soitélargie
par ladiffraction,
l’encadrement se fait très bien pour tous les rayons du rouge au bleu. Pour la raie violette du mercure, la visibilité est moins
bonne,
l’encadrement demandeune
grande
attention et laprécision
est diminuée. Enplus,
des erreursd’appréciation
peuvent
sepro-duire.
L’oculaire
micrométrique
a, suivant les cas, unedistance focale de 30, 20 et T mm, assurant à la lunette les
grossissements
2~,
37
et 66. C’est leplus
fortgrossissement qui
donne les résultats lesmeil-leurs,
le manque de lumière étantplus que
compensé
parl’augmentation
des diamètresapparents.
Pour mettre le
prisme
au minimum dedéviation,
il serait illusoire de vouloir
employer
la méthode ordinaire consistant à suivre lesimages
dans la lunette en faisant en mêmetemps
tourner leprisme.
Onpourrait
faire de cette manière une erreur deI ominutes,
qui
entraînerait une erreur deo,18
pour I o0 sur lesdispersions.
Pour avoir laposition
exacte186
on amène le
prisme
dans une série depositions
repérées
sur un cercledivisé,
en suivant lesimages
au micromètre. Les lecturesmicrométriques
portées
endiagramme
contre lesangles
deposition
duprisme
dessinent uneparabole
dont le sommet est défini à I minuteprès.
La distance focale de la lunette doit être
exac-tement connue en fonction du pas de la vis
micro-métrique
de l’oculaire. La mesure se fait en faisanttourner le collimateur d’un
angle
connu et suivant au micromètre ledéplacement
de sonimage.
Cetteopération
demandebeaucoup
de soin à cause de lapetitesse
desgrandeurs
à mesurer. Nous l’avonsrépétée
deuxfois,
par deuxprocédés
différents,
et enfaisant intervenir diverses
régions
du cercle diviséqui
donne lesangles
de rotation. Les résultats sons,
Première série... ~3z, 2 mm
Deuxième série... ~3?, 4
L’accord entre les nombres est
fortuit,
car nousne pensons pas avoir obtenu une
précision beaucoup
plus grande
quei/ioooe.
Les autres mesures étantplus précises,
les valeurs relatives desdispersions
sontplus
exactes que les valeurs absolues.Quand
l’appareil
est monté etréglé,
on ne doit ytoucher que pour tourner la vis du micromètre oculaire. Une unité de la sixième décimale
corres-pond
à undéplacement
latéral de i ~. dans leplan
focal de la
lunette,
à 80 cm de l’axegénéral
del’appareil.
Celui-ci estgaranti
par des écrans contre toutrayonnement
extérieur.L’emploi
d’une salle àtempérature
constante faciliteraitbeaucoup
lesmesures.
Cependant,
même dans des conditionsmédiocres,
leréglage
à i ~.près
se maintient assezlongtemps.
3.
Achromatismes
La méthode admetimpli-citement que le
système optique
estachromatique,
car les
images
des différentes couleurs doivent seformer dans le
plan
focal de lalunette,
la condition d’indéformabilité del’appareil
interdisant demodi-fier,
dans le cours des mesures, laposition
de ceplan
focal(par exemple
enchangeant
letirage
del’oculaire).
Nous avons pudisposer
d’un excellentobjectif
construit par la Société «Optique
etPréci-sion » de Levallois. Aucune modification du
tirage
n’est nécessaire du
jaune
au violet. Mais il doit êtrechangé
pour le rouge, et nous n’avons pas fait de mesures enrouge.
Lasuppression
de cette couleura moins d’inconvénient que celle de
n’importe
quelle
autre, ladispersion
y étantplus
faible et moinscaractéristique.
Il y auraitcependant
avantage
àremplacer
lesobjectifs
par des miroirs concaves.4.
Texnpérature. -
Pour l’eau et les solutions aqueusesdiluées,
une variation detempérature
de 0°,01 amène une variation d’indice de o, ooo ooo 7
à
15°;
il faut donc connaître latempérature
aucentième de
degré.
Bien que
l’emploi
d’une circulationthermosta-tique puisse présenter
desavantages,
elle intro-duirait unecomplication
telle que nous y avonsrenoncé. Nous n’avons fait aucun effort pour
main-tenir
l’appareil à
unetempérature
déterminée. Les mesures se font dans une salledépourvue
detout
aménagement
spécial
et àtempérature
constam-ment variable.Le
prisme
est creusé d’un trouborgne
danslequel
plonge
un thermomètre au mercure divisé enI/lOe
et lu à
oc),oo5
près.
Au cours d’une série de 22 lectures dont la durée est 8-1 ominutes,
latempérature
varie dequelques
centièmes dedegré.
Une variation deoo,o4
n’est pasgênante;
onpeut
prendre
la moyenne commetempérature
réelle. Des variations de oo, i ouplus
sont àéviter;
cependant,
nous n’avons pas constatéqu’elles
introduisent des erreurs évidenteset même les mesures faites par une
température
fixe ne sont pas meilleures que les autres. La pru-dence commande
cependant
de ne pasopérer
auxheures où la
température
varie leplus.
La
pièce
essentielle del’appareil
est l’oculairemicrométrique
qui
ne doit pascomporter
d’erreurs de i Celui dont nousdisposions
était,
à cetégard,
imparfait
et a donné detemps
à autre desnombres aberrants dont nous n’avons pu
recon-naître
l’origine
que tout à la fin.5. Corrections. - L’indice de l’eau étant
exprimé,
suivantl’usage,
parrapport
à l’air à la mêmetempérature,
sous lapression
normale,
lapression
de l’air et satempérature
doivent êtreconnus. La
pression
est lue ào,5 mm
près,
cequi
correspond
à2,5
unités duseptième
ordre décimal. Latempérature
est lue à 00, lprès (1,3
unité duseptième
ordre).
Nous ne faisons pas de correction pour la vapeur d’eau et l’acide
carbonique
atmosphérique.
Le calcul montre que les variationsjournalières peuvent
difficilement affecter la sixièmedécimale;
cependant,
d’une saison àl’autre,
il serait nécessaire d’en tenircompte.
Lacompressibilité
de l’eau estégalement
négligeable,
si les variations depression
ne.dépassent
pas 3 o mm de mercure.
6. Précision atteinte. --- La discussion d’un
grand
nombre de séries montre que l’erreur moyenne d’une lecture est 2-3 unités du sixième ordre du rouge au bleu et à peuprès
double pour la raieviolette du mercure. On
peut
donc s’attendreavec 22
lectures,
toutes correctionsfaites,
à uneprécision
de o, ooo 002 pour le violet et o, ooo 0017. Indice de réfraction de l’eau
(1).
-Ayant
en vue l’étude des solutions aqueuses, nous
devions,
avant tout, nous
préoccuper
d’obtenir des valeurs exactes de l’indice de réfraction de l’eau et de sadispersion
aux diversestempératures
intervenanten
pratique.
Nous avonsprofité
pour cela desvaria-tions de
température
diurnes et saisonnièresqui
nous ont
permis d’opérer
en été entre 15 etz 5~;
en hiver entre 8 etz ~~.
Du commencement à la findes mesures,
l’appareil
n’est pastouché;
oncompte
sur sastabilité,
et l’on fait une ouplusieurs
sériesde mesures
chaque
fois que latempérature
a atteintun
degré
convenable.Entre 170 et
z 5~,
les mesures sont très bienrepré-sentées,
pour la raiejaune
del’hélium,
par la for-mulequi
donne comme écart moyen, avec Ig chiffresexpérimentaux
o,ooo ool 2. Cette formule donne unmaximum de l’indice à -
0~,8.
Si l’onadmet,
pour
20~, la valeur1,333
oooqui
est trèsapprochée,
on obtient par cette
formule,
pour les autrestempé=
ratures,Les
températures
sont celles du thermomètre àmercure en verre dur ramené à l’échelle normale à o°
et au
point
de transformation du sulfate desoude
(320,383).
Entre 8 et
170,
pour la raie verte du mercure,les nombres sont bien
représentés,
dans la même échelle detempératures,
par la formulequi
donne avec 21 chiffresexpérimentaux
un écart moyen o,ooo 001 i. La stabilité del’appareil
estremarquable,
car cette série de mesures a duré1 4
jours. D’après
cetteformule,
le maximum d’indice serait à -pour le vert. La différence avec le
maximum trouvé pour le
jaune (- oo,8)
n’est passignificative.
8.
Comparaison
avec les valeurs antérieures.- Ces valeurs sont
discordantes,
bienqu’elles
nesoient données
qu’avec cinq
décimales. Lesplus
précises
paraissent
être celles de Jasse(2)
qui
sont données commecomportant
une erreurpossible
de o,ooo 002. Pour
représenter
le mieuxpossible
les nombres de
Jasse,
il faut admettre pour valeur(1) Les chiffres donnés ici corrigent ceux d’un premier travail (C. R. Acad. Sc., 1944, 219, p. igg).
(1) C. R. Acad. Sc., g 3 G., 198, p. ~ 163.
de l’indice de réfraction à oo
(raie
546o
dumercure)
le chiffre 1,335445
8. - Onpeut
alors former le table au suivant :La concordance est très bonne. Il ne semble pas
que l’interféromètr 2 donne un meilleur résultat que le
prisme.
9.
Dispersion
~.e l’eau. - Pouressayer notre méthode nous avons mesuré la
dispersion
de l’eau dans lespectre
visible. Deux séries de mesures ont étéfaites,
indépendantes
l’une del’autre,
avec un nouveauréglage
avant la seconde. Les résultats sont :La seconde série étant meilleure que la
première,
les chiffres lesplus probables
sont :Pour l’intervalle
~4vo-43~8,
on déduit des nombres deJasse,
à la mêmetempérature,
la moyenne 0,005762
qui
ne diffère de la nôtre quede l’accord est très bon
puisque
notre chiffre fait intervenir la distance focale de la lunettequi
n’est pas connue àbeaucoup
mieux queI/IOOOe.
D’autre
part,
des mesuresinterférométriques
ont été faites par Kruis(3).
Ramenées aux mêmescondi-tions que les
nôtres,
elles donnent pour unetempé-rature de 25~ :
La différence moyenne avec nos chiffres est
188
sur un
indice,
donc o,ooooo4
sur unedispersion.
Nos chiffres sont sans doute
plus
exacts,
puisque
ladispersion
est mesurée directement.Nous n’avons pas trouvé de différence dans la
dispersion
entre 8° et170.
Une variation estcertaine,
mais nous n’avons pu la
dégager.
Enfin,
nous avonsdéterminé,
avec un soinparti-culier,
pour atteindre la limite de laprécision
possible,
ladispersion
de l’eau entre les deux raiesjaunes
du mercure5770
et579o.
Trois séries demesures
indépendantes
ont donnéo, o00 o68j o, o00 o6g3 0, o00
o6g3
Moy.
o, ooo o6g iLa moyenne est sans doute exacte à 3 unités du
septième
ordre;
c’est ce chiffrequi exprime
le mieuxles
possibilités
de laméthode,
les écartsplus
grands
étant attribuables à des causes d’erreur évitables. Cen’est que si l’on voulait aller
plus
loin et atteindre l’unité de laseptième
décimale que de nouvelles difficultésapparaîtraient.
Manuscrit reçu le 3 juillet 194?’
SUR LA
THERMODYNAMIQUE
DEQUELQUES
PROCESSUSIRRÉVERSIBLES
I. CORPS SIMPLES
Par S. R. DE GROOT.
Laboratoire de Chimie nucléaire du
Collège
de France.Sommaire. 2014 La
thermodynamique des processus irréversibles, basée sur les relations réciproques d’Onsager, est développée pour un corps simple, dans lequel il y a des transferts d’énergie et de matière et des actions réciproques entre ces transferts.
1. Introduction. - On
sait que la
thermodyna-mique
dans sa forme usuelle ne traite que des pro-cessus réversibles. Le seulrenseignement qu’elle
puisse
pratiquement
fournir sur lesphénomènes
irréversibles est l’indication du sens danslequel
s’opère
le processus. Laplus grande
partie
de lathermodynamique
existante est doncplutôt
de la«
thermostatique
».Les lois
régissant
lesphénomènes
irréversibles,
telles que la loi de Fourier sur la conduction de la
chaleur,
la loi de Fick sur la diffusion et la loi d’Ohmsur la conduction
électrique,
sont ordinairement déduites de considérationscinétiques
ad hoc et nefont donc pas
partie
d’une théorieunique.
Toutefois,
onpeut
construire une théorieplus
systématique,
appelée
àjuste
titre «thermodynamique
o, àpartir
de certaines relations trèsgénérales,
dues àOnsager
[i]
etprécisées
enquelques points
par Casimir[2].
On trouve alors des lois
macroscopiques régissant
lesphénomènes
irréversibles et les effetsqui
résultent de leur interaction[3], [4].
D’autre
part,
on connaissaitdéjà
bienauparavant,
des théories sur des processus irréversiblesparticu-liers. Elles cherchent à
appliquer
lesprincipes
de lathermostatique
à unepartie
duphénomène
censéeêtre
réversible,
tandisqu’une
autrepartie
dupro-cessus n’est pas
prise
en considération.Quoiqu’une
telle méthode ne soit pas du toutjustifiable,
ontrouve
parfois
desrésultats,
qui
sont en accordavec
l’expérience.
L’exemple classique
d’unepareille
théorie,
queje désignerai
sous le nom de «quasi-thermostatique
», est celle de la théorie de lathermo-électricité de Thomson.
Or,
la théorie «thermodynamique
»(utilisant
doncles relations
d’Onsager)
aboutittoujours
au mêmerésultat que les
quasi-thermostatiques
dans les casoù celui-ci est confirmé par
l’expérience.
La théorie«
thermodynamique
»,permet
donc dejustifier
ouinvalider les formules déduites dans les
quasi-thermostatiques.
Je veux
développer
ici la «thermodynamique
»de
quelques
processus irréversiblesqui s’opèrent
dans un corpssimple
et dans un mémoire suivant le cas d’unmélange
de corpschimiques.
Onretrouve,
d’une manière
simple,
desrésultats,
connusexpéri-mentalement et trouvés par certaines théories