HAL Id: jpa-00233192
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Submitted on 1 Jan 1933
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Étude théorique de la diffusion des électrons de hauts
voltages
J. Winter
To cite this version:
J. Winter. Étude théorique de la diffusion des électrons de hauts voltages. J. Phys. Radium, 1933, 4
(12), pp.732-740. �10.1051/jphysrad:01933004012073200�. �jpa-00233192�
ÉTUDE
THÉORIQUE
DE LA DIFFUSION DESÉLECTRONS
DE HAUTSVOLTAGES
Par J. WINTER.
Sommaire. 2014 Il s’agit d’étudier la diffusion de jets électroniques de très hauts voltages,
par des atomes neutres. Comme dans notre précédent article (1), nous nous plaçons à un
point de vue purement mathématique et avons cherché à appliquer aux électrons de très courtes longueurs d’onde, la méthode rigoureuse, appliquée généralement aux élec-trons lents et qui revient à suivre la propagation des ondes de de Broglie.
Pour cela nous sommes amenés à employer des expressions asymptotiques de l’argument
Kr, K quantité de mouvement des électrons incidents, r rayon de l’atome diffuseur, expres-sions qui représenteront, soit les éléments de décomposition de l’onde plane par la for-mule de Rayleigh, soit l’onde à l’intérieur de l’atome. Nous étudions les déphasages subis par les éléments de décomposition de l’onde plane, et cherchons ensuite quelles déduc-tions on peut en tirer concernant la diffusion totale, et sa répartition angulaire.
Critique
de la Méthode de Born. - Pour étudier la diffusion des électrons de hautsvoltages,
onemploie généralement
la méthode de Born : Elle consiste àappliquer,
dans les conditions que nous allonsdéfinir,
le processus desapproximations
successives.On cherche une solution de
l’équation
où A"
représente
laquantité
de mouvement des électrons incidents et F lepotentiel
per-turbateur,
et l’onpart
commepremière approximation
de l’onde incidente e - 1"x(unités
deHartree).
Résumons les conclusions
auxquelles
sont parvenus les auteursqui
ont étudié ceproblème :
Pour que la méthode de Born donne une suite
d’approximations
W 2,".
desomme
convergente,
il faut : 11 que lepotentiel
Fdécroisse,
auxgrandes
distances au. f
.
moins comme ;:2 r2
2°
Que
leparamètre K
soit assf zgrand.
On voit mêmequelquefois
écrire que la conver-rgence de la méthode de Born est mesurée par le nombre
(Z
nombreatomique,
e, Eiv
charges
élémentaires, v
vitesse des électronsincidents).
Eneffet,
on a calculé lesapproximations
successivesIl’,,,
et on a montré que’Fn
contenait en facteur cenombre,
élevé à lapuissance
n.(Pour
cecalcul,
on «interrompt
»F,
ensupposant
lescharges
négatives périphériques
de l’atome concentrée sur unesphère).
En
réalité,
ces auteurs(Môller, Distel)
n’ont pu donner aucune mélhode utilisable pourdéfinir la limite de validité de la
première approximation
de la méthode de Born. Lesprincipales propriétés
de cedéveloppement
(convergence,
parrapport
auxparamètres
et,
suivant les diverses valeurs del’angle
d’observation0)
sont encore inconnues.Ainsi,
pour des valeurs données desparamètres,
on ne sait pas l’ordre degrandeur
de l’erreurcommise,
ni la manière dont elle varie avec la direction 6 où l’on observe la diffusion. Dans leurlivre
(2),
Massey
et Mott donnent bien uneréponse
à lapremière question,
mais elle n’a (1) Journal de Physique, juin 1933, p. 316-323. Nous ne répétons ici ni les hypothèses, ni les résultats de cet article, dont la connaissance est nécessaire pour pouvoir comprendre celui-ci.(2) Theory collisioîzs. Oxfoid, 1933.
733
aucune
rigueur mathématique
et sembled’application
difficile. Deplus,
elle nepermet
pasde donner la variation de l’erreur commise avec 0. Notre but a donc été de former des
expressions asymptotiques,
permettant
de retrouver la formule de Born àpartir
des formulesrigoureuses,
établies à l’aide de ladécomposition
de l’ondeplane.
Les conditions de validité de cesexpressions asymptotiques
sont connues, et l’on pourratrouver,
enfonction de
6,
une limitesupérieure
de l’erreur commise. La marchegénérale
consiste à :1° Calculer les
déphasages on; 2° Simplifier l’expression
du flux diffusé(ce qui
donnera la formule deBorn);
3° Discuter l’erreur commise en fonction desparamètres
et de 0. Dans leprésent
article nous donnons le calcul desdéphasages, qui
permet
de suivre l’alluregénérale
duphénomène.
A lafin,
nous ne faisonsqu’indiquer
très sommairement la manière dontl’expression
du flux diffusé se ramène à celle de Born : On obtient une suite determes qui
tendent vers les
premiers
termes d’une sérieconvergente
de somme201320132013.
Cette dernière, sin - y .
.
2
série converge d’ailleurs d’autant
plus
lentement que 0 estplus
voisin de 0 ou 1t.Nous ne faisons
qu’indiquer
ces derniersrésultats,
afin de ne pas entraîner le lecteur danstrop
de discussionsmathématiques.
Demême,
nous ne donnons que les résultats descalculs par la méthode de
col,
dont nous nereprendrons
pas la définition.Les travaux de
Debye
(1).
- Afin d’éviter la méthode deBorn,
nous allons doncsuivre la méthode usuelle dans le cas où Kr
C
1. Encela,
nous allons suivre ’les idéesgénérales indiquées
en 1909 par P.Debye.
Cet auteur étudiait alors la diffusion des ondes lumineuses par depetites sphères
conductrices,
problème analogue
aunôtre,
et a cherché à voir cequi
sepassait
lorsque
lalongueur
d’onde de la lumière incidente étaitbeaucoup
plus petite
que lasphère
diffusante. Il a montréqu’il
fallaitemployer
deux sortes defor-mules
asymptotiques,
les unesvalables
pour desindices n
Kr,
les autres pour des indicesquelconques.
Nous lesappellerons
formules 1 et Il. Les formules 1 sont les formules usuelles. "Enfin,
les formules lI s’écrivent différemment selon que n est, >
ou = à Pourn flr
(mais
il fautmalgré
tout que soitgrana,
1).
On
aavec
Debye
a montré que les ondes diffusées d’indices > Kr étaient d’intensiténégligeable,
et a fait une étude de la
pression
de radiation. Nos calculs suerontplus simples
que ceux dueDebye,
car en utilisant les résultats de notreprécédent
article,
nons nous bornerons à calculer lesdéphasages
des ondes extérieures.Etude des
déphasages. -
Nous commencerons par faire une remarquegénérale :
REMAROUIZ
I. - Nous voulonsprolonger
une onde’1
à travers une discontinuité duchamp.
Nous savons : ~° que l’ondeprolongée
à la formec’F2; 2°
queTl
et transpor-tent le même fluxsi
1 1Ft
1 ==
1
cW2
1
Alors il suffira que
CT2
sur la surface de discontinuité : iln’y
aura pas d’onderéfléchie. ,
Appliquons
cette remarque au casqui
nous occoupe : l’ondeplane
sedécompose
enondes
convergentes (’)
7z
1 etdivergentes
H
1 telles que :-n+@
"+2
et de
même,
l’onde intérieure à lasphère
perturbatrice
(où
nous supposonsrégner
unpotentiel
de la formeZe
r
en fonctionsanalogues R(1)
n etR(’),
n
ima ina,ires
conjuguées,
gtransportant
les mêmes flux que les Il1.
L’onde incidenteH(1)
1 sera réfractéesuivant
+
n+
(qui
correspond
au mêmepolynôme
deLegendre
àlaquelle
on superposera1 iî(2)
qui
à son tour donnera
H .
Ledéphasage 20n
subi parH’
(voir
étudeprécédente)
sera len+2
n+2
double de la différence de
phase
de 1 et de+
nFig. 1.
En
effet,
siân
est cette différence dephase,
~~
sera leprolongement
deH n (1) + _~ 1,
si onla
multiplie
par(c
constanteréelle).
Lafigure (1)
montrequ’il
en résultera pourH
t,
un
déphasage 28,,,
car la différence dephase
entre etR)/1
est déterminée et doit rester constante.735
Déphasages
I. - Leparamètre
Iir = p étantsupposé
trèsgrand,
nouspartagerons
lesdéphasages
en 2 classes : lesdéphasages
I,
d’indicesVPt
et lesdéphasages
II d’indicescompris
en et p; nous montrerons que lesdéphasages
d’indice > p sont nuls.La coupure
VF
est un peu arbitraire. Les formules 1exigent,
pour êtrevalables,
qu’on
ait n2 p, le deuxième terme dudéveloppement asymptotique
différent dupremier
d’unfacteur n2
est trèspetit .
F
u
B
Les f,ormules II seront encore valables pour n _-_
Vp
puisque
ï
estgrand,
et ellescoïncident pour cette valeur avec les formules I. Dans le
voisinage
de n =~p,
les formules 1 et II sontéquivalentes.
Ne voulant pas insister sur cesconsidérations,
nousadmettrons que les formules II seront valables à
partir
deVP
etqu’elles
se raccorderontparfaitement
avec les formules I aupoin t n
=B/p.
Sommerfeld et Schur
(1)
ont calculé}-/.~;)
etR)/1
et trouvé2
rayon ° de la
première
orbite deBohr;
Z nombreatomique.
‘Avec lesunités de
Hartree,
on aurait a 1-Comparons
I et 1’. Si nous dérivons cesexpressions
parrapport
à r, nous avons(2)
Mais nous devons limiter l’étendue du
champ perturbateur,
pour cela nous suppose-rons toutes lescharges
négatives périphériques
de l’atome diffuseur concentrées sur lasphère
de rayon a; ceci estarbitraire,
mais suffit pour le but que nous nous proposons :nous verrons en effet
qu’en
posant
r ==Ca,
on viechangerait
rien aux résultats concernant la distribution des flux diffusés(3).
Donc(1) Annalen der Physik, t. 4 (1930), p. 409.
(g) Les expressions asymptotiques employées sont dérivables.
(3) Ceci nous conduit à un potentiel perturbateur égal à
Ze (1 -
;}
limité à r = a. Dans cet article,r a
nous ne parlons pas de l’influence du facteur
i 2013 - ;
ceci revient à introduire une discontinuité de apotentiel, sans signification physique, dans le but de simplifier les calculs. Les résultats essentiels obtenus ici subsistent, lorsqu’on revient à la véritable expression du potentiel, mais on obtiendra des conditions
l’égalité
des dérivées normales enrésultera,
au 2’ ordreprès
(1). L’emploi
des formulesasymptotiques
limitées aupremier
terme nousoblige
ànégliger
de tellesquantités.
Donc envertu de la remarque
1,
on
seraégal
à la différence dephase
entreH~’)
1 etR(l)
Pour assez
grand
Déphasages
II. - Nous avons à l’aide de la méthode deCol,
établi les formulesII’,
analogues
à II.avec
l’angle b’
étant défini par la relationLorsque 1
tend vers0,
on retrouve les formulesI’,
enremplaçant
partout p 1
par 71,qu’on
laissera constant.Il faut
cependant
que n soitgrand,
Comparons
II etIl’ ;
pourcela,
on poserale facteur
imaginaire
de deviendra(en
laissant de côtél’exponentielle
Dans II
remplaçons n
P ar n+ -,
nous poserons d n= 1
cequi
est licite comme n est2
2 2
grand;
il faudra par suitemultiplier
IIprécisément
pare
z.(1) L’égalité au 2e ordre est nécessaire puisque les déphasages sont eux-mêmes du premier ordre. Le
premier terme négligé du développement asymptotique ne modifiera pas ce résultat.
737
Donc la différence de
phase
entre Il’ et II estavec
Il nous reste à montrer sur les formules II et Il’ que
l’égalité
de etentrainei
n+i
nà des termes
négligeables
près,
l’égalité
des dérivées normales. Cette vérification se faitsans difficulté. Elle montre
qu’il
faut exclure unpetit
intervalle auvoisinage
de
= 1.Cet intervalle sera d’autant
plus petit
que p seraplus grand.
Indices voisins ou
supérieurs
2t p. - La méthode de col nous conduit àadopter
pouret R(2) des
expressions prises
auvoisinage
d’une même valeur de la variablecomplexe
d’intégration
et en cepoint,
un calculsimple
montre que lesdéphasages
sont nuls. Leson
s’annulenttous,
ce que laissaitprévoir
le résultat obtenu parDebye.
Conclusion. - Si fi est
grand
etz
estpetit
l’expression
dudéphasage
en
fonction. Conclusion.2013 Si p est
grand
etP
est petit
l’expression
dudéphasage
en fonctionde l’indice n sera donnée
asymptotiquement
parFig. 2.
La dérivée de
log
La fonction It décroît de+
oo à 0La fonction I décroît
depuis
lavaleur -
Iog 2
p jusqu’à
la valeurZ
log
p (pour n
=La
p
p
a PJ
2 P dérivée à
l’origine
est infinie.On a donc l’allure
indiquée figure
2.Lorsque p
croît. 10 La fonction IIreprésentera
les p dans un interyallequi
serappro-chera de
plus
enplus
desextrémités
= 0 i.~° Le
déphasage
maximum,
qui
est voisinde 1
log p
tend vers 0. Flux total diffusé. - Il est donné parl’expression
(1)
si les 1 sont assez
petits
pour êtreremplacés
par les sinus ou bienen
écrivant ai:
pour on
etet en
posant
avec
L’intervalle
correspondant
à 1 tendra vers 0 si p -~ 00 et on pourra écrireasymptoti-quement
avec
e est donc un facteur
numérique
déterminé.Distribution
angulaire
du flux diffusé. - Nous avonsmontré que le flux
diffusé,
compris
entre les cônes d’ouverture01
et02
(6
~ 0 est la direction depropagation
desélectrons)
est donné par739
Z2
assimilons les sinus aux arcs et mettons en
facteur 2
II vientaprès
simplifications.
p
p
ayant
la mêmesignification qu’au
dernierparagraphe.
On
peut
évaluer 2(2 n
+
1) q
Pn
à l’aide de la transformation d’Abel(~);
il viendraComme
Plrz
(cos 0)
pour degrandes n, p
étant unangle
consy-tant.
Adoptons
pour les cpn lesexpressions (I)
et sommons de n = 0à n == 00;
commeon a une série
convergente
partout,
sauf auxvoisinages
de 0 == 0 et~ _ ~. Nous avons démontré que la somme de cette
série,
estégale
àdémonstration fait intervenir à nouveau la transformation
d’Abel,
et deplus
la formule deHeine,
pour ledéveloppement
enpolynômes
deLegendre
des fonctions de la forme..
Nous passerons cette démonstration
ici.)
Ainsi la formule enexige:
-.1° que p soit Cette deuxième
hypothèse
est nécessaire pourqu’on puisse
remplacer
les sin(In
-On’)
par(ôn
-On’)
et pourqu’on
puisse développer
rLa formule de Born est bien valable
asymptotiquement
et il n’est pas nécessaire de calculerl’approximation
suivante pour connaitre sa limite de validité : Il suffit de savoirjusqu’à
quel
terme onpeut
appliquer
les formules 1 etquel
sera le restecorrespondant
de la série(’)
pour les diverses valeurs del’angle
6(1).
On voit deplus qu’en
posant
r = ca,rien ne serait
changé
àl’expression
du flux diffusé latéralement.La presque totalité du flux diffusé est
comprise
dans unpetit
cône entourant l’axe 6 =0,
cequi correspond
au fait intuitifqu’un
pinceau
d’électrons deplus
enplus
rapides
est de moins en moins déformé.
REMARQUE.
- Il ne fautpas confondre ce
problème (r
= a,champ perturbateur
limité)
avec celui traité parGordon,
Sommerfeld et où lechamp
est illimité. Alors r est(1) Voir Lebesgue, Leçons sur les séries
trigonométriques,
Gauthier-Villars 1906, p. 38 et suiv.(2) Il faut étudier le reste de la série et le reste de S. Lorsqu’on porte dans S les valeurs (II)
pour les çn, il apparait une difficulté au voisinage de n =
p. On ne peut pas donner de limite supérieure
du reste. Cette difficulté tient à la discontinuité de potentiel artificiellement introduit, et disparaît
.00 ,
K étantquelconque.
Lesdéphasages peuvent
devenir infinis et leproblème
estcomplè-tement différent.
En
terminant,
nous remercions infiniment M. L. deBroglie qui,
par son aideconstante,
nous apermis
de pousser ce travailjusqu’au
bout.Manuscrit reçu le 3 octobre 1933.
Erratum au dernier article.