FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1B99-1900 Xo 83
INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS DE L'INTERVENTION
uES FIBROMES UTÉRINS
Chez les sujets atteints d'affections cardiaques
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MEMO
présentée et soutenue publiquement le 6 Juin 1900
PAK
Mathieu-François-Charles CLAV
Né à Pontenx(Landes), le 16 novembre 1872,
Examinateurs de laThèse
( MAI. DEMONS, professeur... /'résident.
PIÉCHAUD, professeur...
DENUCÉ, agrégé } .luges.
VILLÀR, agrégé
Le Candidat répoudraaux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.
>*>•
BORDEAUX
IMPRIMERIE Y. CADORET
17 liUE POQUELIN-MOLIÈRE 17 (ancienne rue montmbjan)
1900
FACULTÉ
DEMÉDECINE ET DE PHARIAC1B DE BORDEAUX
M. dk NARIAS Doyen. | M. PITRES Doyen
honoraire.
PROFESSEURS
MM. MICÉ i
DUPUY i Professeurshonoraires.
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Clinique interne.
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Le Secrétaire delaL'acuité: LEMAIRE.
Pardélibération du 5 août1819, la Facultéaarrêtéqueles opinionsémisesdans les hèsesqui lui sont présentées doiventêtre considérées comme propres à leurs auteurs, et qu'elle 11enten
leur donner ni approbationni improbation.
A MON PÈRE — A MA MÈRE
Faiblehommagedereconnaissance.
A MON GRAND-PÈRE
A mon Oncle Le R. P. CLAVÉ
Compagniecle Jésus.
A MA SOEUR — A MON BEAU-FRÈRE
A MES NEVEUX
A mon Président de Thèse,
Monsieur le Docteur DEMONS
Professeur de Clinique chirurgicale à la Faculté de Médecine de Bordeaux, Officier de la Légion d'honneur, Officier de l'Instruction publique,
Membrecorrespondant del'Académie de Médecine,
Membrecorrespondant dela Société dechirurgie de Paris.
.
-
'
AVANT-PROPOS
Arrivé au terme de nos études médicales, c'est pour nous un devoir bien doux d'adresser publiquement à tous ceux qui se sontintéressés à nous, et spécialement à nos maîtres des Hôpi¬
taux et de la Faculté, pour la bienveillance dont ils nousont entouré, l'expression de notre profonde gratitude.
Nous remercions tout d'abord, et d'une façon toute particu¬
lière, M. le D1'Lefour pourl'intérêt qu'il a bien voulu nous por¬
ter vers la fin de nos études et dont il n'ajamais depuis cessé de
nous honorer. Puisse l'avenir nous permettre de prouver par des actes, que ces remerclmentsne sontpas de vains mots, mais l'expression bien sincère d'une respectueuse reconnaissance.
Merci àMM. les DrS Dudon et Boursier, nos premiers maîtres des hôpitaux pour l'intérêt qu'ils nous ont toujours porté, et les
bons conseils qu'ils n'ont cessé de nous prodiguer.
Merci à M. le professeur agrégé Mesnard, qui a bien voulu
nous initier, pendant les deux années que nous avons passées à
sa consultation, à la pathologie des maladies nerveuses; nous n'oublierons jamais ni ses leçons, ni les conseils qu'il nous a donnés.
Les D1S Dubourg et Badal, qui ont bien voulu nous honorer
d'une sollicitude toute particulière, ont droit à nos meilleurs remerciements. L'année que nous avons passée comme externe dans leur service laissera avec elle dans notre esprit un souve¬
nir bien vif, nous nous rappellerons toujours ces maîtres dont l'amabilité n'a d'égale que le talent.
Nous nesaurions oublier les médecins qui, outre lavive sym¬
pathie dont ils nous ont entouré, n'ont cessé de nous faire profi-
— 12 -
terauprès des
malades de leurs excellents conseils. Nous saisis¬
sons cette occasion pour les
remercier publiquement.
Faisantune thèsede clinique, nous avons
voulu nous entourer
de l'autorité des praticiens que
cette question intéressait.
MM. les professeurs
Démons et Boursier, dont 1a, connaissance
en matière de
gynécologie est hors de conteste, nous ont fait un
bienveillant accueil et ont mis avec
empressement à notre dis¬
position des
observations et des documents intéressants, nous
leur en témoignons une
vive gratitude.
M. le professeur
Démons
nous afait le très grand honneur
d'accepter la
présidence de notre thèse. Nous 11e saurions com¬
ment le remercier, si, à suivre ses
brillantes cliniques chirurgi¬
cales, nous n'avions
appris
àapprécier la bonté et la générosité
de soncaractère. Avant d'entrer dans
l'exposition de
cetravail
pour lequel
il
nous afourni,
par sonchef de clinique M. Verde¬
let et son interne M. Bouvier, la
collaboration de nombreuses
idées personnelles, nous
lui adressons l'expression de notre pro¬
fond dévouement.
DANS
LES FIBROMES UTÉRINS
CHEZ LES SUJETS ATTEINTS
D'AEEECTIONS CARDIAQUES
INTRODUCTION
\
« Sublata causatollilur effeclus ». Enlever
la
cause pour sup¬primer l'effet, telle élait, en
résumé, la conduite tenue
parla
majorité des praticiens,
lorsqu'ils
setrouvaient
enprésence d'un
fibrome utérin, quelles que fussent
les manifestations qui
pou¬vaient l'accompagner. Sans vouloir
dicter
uneconduite absolue,
il nous a paruintéressantde
rechercher les relations qui peuvent
exister entre les fibromes utérins et les affections cardiaques
d'une part, et lessuites que peutamener une
intervention, lors¬
qu'on se trouve en présence de ces deux
maladies réunies d'au¬
tre part.
Laissant absolument de côté dans notre travail les relations qui pourraient exister entre les
affections cardiaques et des
lésions rénales ou un utérus gravide, nous tenons dès
le début
à préciser nettement que nous n'avons
jamais
eu en vue queles
affections cardiaques ayant des relations
directes
avecles fibro¬
mesutérins.
— 14 —
Sans nous étendre longuement sur l'historique, nous avons surtout cherché àétablir aussi nettement que possible l'étiolo- gie et la symptomatologie de ces deux affections. L'anatomie pathologique, chose encore assez obscure, nous apermis, avec le pronostic et le diagnostic, d'indiquer dans un chapitre,le
traitement que nous avons cru être la conduiteà suivre pour le chirurgien.
Nous tenons à déclarer, avant d'entrer dans l'étude de notre
sujet, que nous n'avons pas eu l'intention de faire une œuvre
didactique. Débutantdans la carrière médicale, c'eût été sottise et prétention de notrepart. La plupart des idées que nous émet¬
trons ne nous sont personnelles que par la faveur qu'elles ont
rencontrée auprès de nous. C'est en effet dans la lecture de
Sébileau, en France; d'Hofmeier, de Strassmann et Lehmann en
Allemagne, que nous avons trouvé une partie des matériaux de
ce travail. Puisse-t-il dans sa concision donner l'éveil au chirur¬
gien et favoriser l'apparition d'études plus sérieuses et plus
autorisées que lanôtre.
HISTORIQUE
PopoIF Fabricius Hernès et d'autres auteurs n'admettaient
aucune relation étroite entre les affections cardiaques et les
grosses tumeurs du bassin. Depuis les travaux de ces auteurs, de nombreux mémoires ont été publiés tendant, au contraire, à prouver l'existence de liens intimes entre ces tumeurs, notam¬
mentles fibromes utérins, et le système vasculaire, particulière¬
ment le cœur.
Il nous a paru intéressant de rapporter ici vingt-neufobser¬
vations, dont un certain nombre sont publiées, d'autres iné¬
dites. Elles serviront, nous l'espérons, de documents aux chi¬
rurgiens qui se trouvent appelés à discuter cette question si
ardue « de l'intervention dans les fibromes utérins chez les
sujets atteints de troubles cardiaques ».
Déjà, des travaux analogues et très approfondis ont été faits
sur l'histoire des accidentsgravido-cardiaques ; comme nous le disons dans notre introduction, nous n'en parlerons pas ici, ce sujet nous entraînerait trop loin, et cependant nousne pouvons
nous empêcher de penser qu'il y a probablement des rapports étroits au point de vue de leuraction surlecœur,entreunutérus gravide et un utérus myomateux.
Tous les cliniciens, et particulièrement ceux qui se sont occu¬
pés de gynécologie, avaientconstaté la présence d'accidentscar¬
diaques chez les femmes porteurs de fibromes. Ilsenavaientfait des troubles « sympathiques ».
H y avait, disaient-ils, un lien (I) «au moyen duquel unemo-
(1) Adelon,Dictionn. en30vol., art.Sympathie.
— 16 —
» dification survient dans un ou plusieurs organes éloignés à la
» suite de l'impression reçue par un autre ».
C'est avec les progrès de la physiologieque
l'expérimentation,
devenue plus rigoureuse, a permis
de résoudre,
engrande
par¬tie du moins, ceproblème.
EnFrance,cefurentGangolpheetFabre qui firent lespremières
études à ce sujet. Plus tard, Potain et François Franck
donnè¬
rent des explications plus nettes. M. Tessier
(de Lyon)
rapportedes faitsd'asvstolieutérine etinspire une thèse sur ce sujetà un de ses élèves, M. Morel. D'autre part, Fabre (de Marseille) rap¬
pelle, dans ses leçons sur les dilatations du cœur
droit, quelle
est l'action de l'utérus sur la dilatation de cette même partie du
cœur. Déjà, il discerne les troubles cardiaquesconsistanten sim¬
ples palpitations, de ceux qui accompagnent la dilatation géné¬
rale du cœur. Il rapporte un cas dans lequel il eut des craintes d'endocardite, alors qu'il s'agissait de phénomènes cardiaques,
consécutifs à un fibrome.
Signalons en 1890 la thèse de M"8 Marie Roussel sur les trou¬
bles sympathiques du cœur dansles maladies de l'utérus, thèse inaugurale soutenue devant la Faculté de médecine de Paris.
En France, parmi les travaux parus à ce sujet, signalons
encore un travail des plus intéressants, dans lequel nous trou¬
vons une série d'observations, oùle cœur se trouve étudié d'une façon toute particulière. C'est l'articlede Sébileau paru dans la
Revue de chirurgie, 1888, sous le titre : « Le cœuret lesgrosses tumeurs de l'abdomen ».
En Allemagne, Fehling etHofmeier trouvaient une connexion
des plus intimes entre les affections cardiaques et les myomes;
ils en ont établi des statistiques des plus intéressantes.
Hofmeier nous rapporte deux cas dans lesquels les malades
sont morts, sans opération, atteints en même temps que d'un fibrome, de dégénérescence graisseuse des muscles ducœur, et cinq cas de morts après l'opération à des intervalles différents.
Cescinq derniersavaient leur fibromecompliqué d'une atrophie
brune du cœur.
Dovver (1884) signale une malade ayant présenté des phéno-
mènes cardiaques produits sous l'effet d'une
modification de la
mitrale et morte subitement sans avoir été opérée de son fibrome. A l'autopsie, on constata une atrophie du
muscle
car¬diaque sansmodification
des valvules.
Fehling (1887) signale de graves symptômes
cardiaques chez
desmyomateux et rapporte deux cas de mort avant
l'opération.
Il en conclut à l'intervention immédiate dès le premier symp¬
tôme cardiaque.
Rose à son tourincrimine les troublescardiaques dans les cas
d'insuccès opératoire à la suite d'une hystérectomie,
mais il
va plus loin.Ces troubles du cœuront,dit-il,
pourpoint de départ
l'affection utérine; c'estellequiles engendre.Voici d'ailleursses propres termes.
« Est-ce qu'une tumeur abdominale n'amèneraitpas
la
mort» par troubles respiratoires ou circulatoires, si on
n'en fait
pas» l'ablation? Est-ce par l'effet du hasard que
Mllc
lv... avait une» dilatation du cœur droit, que M"e F... avait une dilatation et
» une atrophie du ventricule droit, et que, dans ces
deux
cas,» la mort est survenue brusquement à la suite de l'opération,
» par asphyxie et sans œdème
pulmonaire? Pour
nous tousqui
» avons assisté à ces autopsies, il est impossible de trouver une
» autre cause que la tumeur utérine pour expliquer le dévelop-
» peinent de cette affection cardiaque ».
Landau (1889) rapporte deux cas de
décès de
myomateuxattribuables aux troubles cardiaques.
Léopold (1890) attribue à l'anémie les fâcheux résultats dans quelques interventions d'hystérectomie pour fibromes.
Meyer (1893) signale comme cause d'insuccès, dans l'opéra¬
tion des fibromes, l'atrophie brune et le shock occasionné par le chloroforme agissant sur des cœurs affaiblis.
Enfin, deux auteurs allemands, Strassmann et Lehmann, auxquels nous devons de précieux renseignements sur cet
his¬
torique de la question en Allemagne, nous ont donné, avec une
nouvelle théorie sur la formation de ces troubles cardiaques,
des notions assez précisessur leslésions ducœur qui les accom¬
pagnent,tant macroscopiques qu'histologiques. Enfin, euxaussi,
Clavé 2
— 18 —
ils ont dicté au chirurgien la conduite à suivre, nous y revien¬
drons [dus loin.
Signalons maintenant des observations plus récentes : Edelbolh (1893), American Journal ofobsletric.
Lanelongue et Faguet, Congrès de gynécologie de Bordeaux.
Nélalon, Semaine médicale, 1897.
Démons et Verdelet, Congrès de gynécologie de Marseille.
Cauchois, Semainegynécologique, 1900.
Chavannaz, Revue gynécologique, Bordeaux, mars 1900.
Nous avons encore trouvé de précieux renseignements dans
une leçon faite par M. le D' Verdelet, chef de clinique chirur¬
gicale à la Faculté de médecine de Bordeaux, août 1899, leçon inspirée par M. le professeur Dénions qui avait bien voulu lui
donner la parole en sa salle de clinique. Le sujet en était :
« De quelques contre-indications de I'hystérectomie dans les
fibromes de l'utérus ».
Nous avons encore tenu à rassembler quelques observations
inédites venant des services de MM. les professeurs Démons et Boursier et de M. le Dp Dubourg.
ÉTIOLOGIE — PATHOGÉNIE
Les troubles cardiaques survenant chez des malades
atteints
de fibromes sont extrêmement fréquents, à tel point que MM. Strassmann et Lehmann ont puconstaterdans le service de
M. Guserow, sur 71 malades atteints de fibromes, 40,8 p. 100
d'entre elles présentant une lésion anatomique
du
cœur,géné¬
ralement une myocardite.
Comment expliquer alors le silence à peu près
complet des
chirurgiens dans les traités classiques?Nous devons cependant reconnaître que si dans un
certain
nombre de cas ils se traduisent par des troubles apparents,
dans d'autres, au contraire, ils restent à l'état latent, et ce n'est qu'après une fatigue, après une
intervention,
queviennent
semontrer les phénomènes d'asystolie.
Dans d'autres
encore,l'au¬
topsie seule nous révèle des lésions
du
cœur ne setraduisant
par aucun phénomène, niavant, ni après
l'opération. C'est ainsi
que nous n'en voulons prendre pour exemple que
l'observation
que l'on va lire :
Observation I
Sébileau,Salpêlrière,serviceTerrillon.
Myomeutérin.
Marguerite C .., femme Y...,42 ans, malade depuisdeuxans, a eu
la variole il y a vingt ans.
Porte un myome volumineux dépassantl'ombilic de quelquescen¬
timètres enclavé dans le petit bassin, comprimant la vessie et les
branches du plexus lombaire. OEdème des membresinférieurs. Le
— 20 -
poulsfémoral est moins fort à
droite. Douleurs intenses revenant
chaquejour sous forme de crises et
empêchant tout travail. La
malade, amaigrie,n'est pointanémiée.
Opération de Battey. La malade va
bien pendant cinq jours, le
sixième elle est prise d'un délire que rien n'atténue avec
élévation
thermiquepeu considérable, sauf avant lamort et
succombe le hui¬
tièmejour.Congestionpulmonaire généralisée et
intense (râles
sous- crépitants),pouls rapide et régulier.Cliniquement l'auscultation du cœur avant et après
1 opération
n'avait indiqué aucun trouble fonctionnel. Al'autopsie noustrouvons
un cœurvolumineux, non hypertrophié, avec le ventricule gauche
large et dilaté. L'épreuve classique de l'eau démontre une
insuffi¬
sance manifeste de la valvule mitraie. Pas d'altération organique de
l'endocarde. Poumons très congestionnés àlabase, reins normaux en apparence, sauf une congestion, rien au cerveau.
Y a-t-il des fibromes qui prédisposent plus que
d'autres les
malades à avoir destroubles cardiaques? Levolume du myome
utérin joue-t-il un grand rôle dans
l'apparition
de cesphéno¬
mènes cardiaques?
Si nousconsultons nos observations, nous ue trouvons nulle partsignalé le volume excessif de la tumeur
fibreuse. Par
contre,tous les sujets nerveux porteurs de myomes nous paraissent
tout particulièrement disposés à avoir des troubles du côté
du
cœur. Nous laissons, bien entendu de côté ici, comme causes
prédisposantes de ces phénomènes cardiaques, les
affections de
l'endocarde ou du myocarde engendrées par une affection tout
autre que celle qui nous occupe dans ce travail.
Noustrouvons cependant dans nos observationset nous signa¬
lons un cas dans lequel la malade était atteinte d'une affection
de la mitrale consécutive à un accès de rhumatisme aigu. Ce
n'est pas, en effet, que le chirurgien ait à négliger de pareils phénomènes chez une malade qu'il a l'intention d'opérer; nous reviendrons du reste sur ce sujet au chapitre du traitement. A
ce moment, nous aurons à distinguer les myomes accompagnés
d une affection valvulairc, dueà unemaladie étrangère, deceux
— 21 -
qui
s'accompagnent de troubles cardiaques (palpitations simples,
troubles anémiques, lésions
de mvocardite dues à la tumeur
utérine).
Nous n'ignoronspas que
certains auteurs ont voulu voir, dans
le degréde
vascularisation du fibrome,
uneforme prédisposante
aux troubles cardiaques. D'autres,
tels
queStrassmann et Leh-
manïi, ont fait jouer un rôle à
l'artério-sclérose, d autres enfin à
la position du
fibrome qui,
par sesrapports, comprime plus ou
moins les gros vaisseaux de
l'abdomen. De cette discussion, il
semble résulter que, s'il y a des
fibromes qui prédisposent les
malades aux troubles cardiaques, le plus souvent ce
sont les
malades eux-mêmes qui s'y trouvent
prédisposés
parleur tem¬
pérament nerveux et par
l'artério-sclérose.
Quelles sont donc les causes que
l'on peut surtout invoquer
dans l'apparition de ces
troubles du cœur?
Les bémorrbagies qui accompagnent
le fibrome utérin,
hémorrliagics parfois très
abondantes, inénorrhègies d'abord,
puis
métrorrhagies, ont tout d'abord été mises en cause. Par leur
abondance, par leur longue
durée,
parleurs fréquentes répéti¬
tions, elles deviennent l'objet
d'un épuisement complet chez
notre malade. Le cœur lui-même n'est passans êtreinfluencé,
il
estmal nourri et dégénère. Certains auteurs ont
signalé
son hypertrophie, d'autres ontaccusé
sonatrophie
ou sadégéné¬
rescence graisseuse; pour nous,
c'est à l'anémie
queplus d'un
chirurgiendoit la cause de son
insuccès dans nombre d'hysté-
rectomies pour fibrome.
Ladouleur h son tour influe sur la régularité des
contractions
du cœur; elle a été invoquée par
Kranlzel, Curschmann qui lui
ont faitjouer un grand rôle dans
l'arythmie chez les sujets
por¬teurs defibromes.
La pression du myome sur
le plexus sympathique peut égale¬
ment déterminer une modification dans la régularité et la fré¬
quence descontractions cardiaques.
De même, la pression
surle
système vasculairejoue-t-elle un
rôle néfaste
surle
cœur? Si,
en effet, comme nous le fait remarquerSébileau,
l'augmentation
de la pression sur un
point quelconque de l'appareil vasculaire
exerce son action derrière elle sur le cœur. Pourquoi dans ces cas, qui sont comparables sinon identiques, observe-t-on ici l'hypertrophie, la dilatation? Pourquoiavons-nousici de l'aryth¬
mie, des palpitations, de la myocardite, là un rétrécissement ou
une insuffisance de la valvule mitrale ? Iln'y a pèut-être pas une distinction aussi tranchée que le veut Sébileau; un cœur hyper¬
trophié finità un moment donnépar se laisser dilater et sesori¬
fices devenir trop larges.
Une autre objection aété faite à cettethéoriepurement méca¬
nique de la compression exercée par une grosse tumeur de
l'abdomen. Le cœur nes'accommode-t-il pastrès rapidementà la
croissance de l'utérus dans la grossesse? Pourquoi dans l'utérus myomateux se laisserait-il vaincre, alors que dans le premier
cas les troubles de la circulation sont en réalité peu accentués?
A cela nous répondons tout d'abord que la compression pro¬
duite par un utérus gravide est en général de moindre durée et
beaucoup plus régulière, maisnous reconnaissonstout de môme
que cette dernière objection adressée à la théorie mécanique
n'est peutêtre pas sans valeur.
Sitous les fibromes se développaient au point de refouler le diaphragme etde diminuer la cavité thoracique, la théorie du
volume du myome serait indiscutable, mais comme souventl'on
se trouve en présence de fibromes peu volumineux amenant des
désastres graves tant dans le système circulatoire que dans l'état général, il nous faut recourir à d'autres explications.
Laissons-nous guider par Sébileau et distinguons avec lui la
dilatation etl'hypertrophie portant sur le cœur gauche, de celle qui frappe le cœur droit.
Si le cœur gauche s'hypertrophie, c'est qu'il fournit « un sur¬
croitde travail » et cesurcroitlui-mêmenesaurait provenir que d'une augmentation de la tension vasculaire. Gomment se pro¬
duit cette dernière ? Plusieurs hypothèses ont été données à ce
sujet :
10 Lacompression directe desvaisseaux abdominaux que nous
venons d'examiner et sur laquelle nous n'insisterons pas davan¬
tage;
— 23 -
2° D'autre part, un myome, par sa
présence,
parcelle des
vaisseaux volumineux qui parcourent sa surface,
augmente la
pression clansla circulation abdominale, élargit
parsuite
enmême temps le champ
circulatoire
;3° Le spasme des capillaires
généraux peut lui aussi jouer
unrôle important. A côté de toutes ces causes
qui retentissent
surlecœurgauche il en est deuxautresnon
moins importantes,
nousavons nommé l'altération du sang et les lésions de l'appareil rénal;
Ce n'est pas ici le lieu
d'étudier la question de l'albumine
dans les fibromes. Signalées par Hubert en 1873,par Hue
1875,
par Pozzi 1884, elle a été plus
récemment étudiée dans la thèse
d'un de nos camarades, M. Hubert (Bordeaux, 1899) sous la di¬
rection de M. le professeur
Boursier. On connaît aujourd'hui
exactement non seulement la fréquence de l'albumine,
mais
en¬core les fâcheux résultats que donneen
pareil
casl'intervention
chirurgicale. Signalons sans y
insister davantage les observa¬
tions de MM. Doyen (l), Segond, Routier,
les professeurs Lane-
longue et Boursier, M. le docteur
Fraikin, M. le professeur
Démons, etc., etc. Ce n'est pas ici le lieu de discuter
l'influence
de la néphritechronique surlecœur
gauche. Nous
nousconten¬
terons de la signaler,commeétantunedescauses
prédisposantes
aux altérations du cœur gauche. Que, d'ailleurs, on jette un coup d'œil sur nos observations, eton verra
la présence de l'al¬
bumine chez nos malades signalée dans quatre d'entre elles.
Le cœurdroit peut s'altérer
consécutivement
auxtroubles du
cœurgauche.Dansquelques cas, ces
altérations
sontprimitives
; qu'on nous permette de nenous arrêterque surcelles-là. Elles
peuvent reconnaître comme origine
soit la contraction réflexe
des artérioles pulmonaires, soit encore,
d'après la théorie méca¬
nique, la gêne de la circulation
pulmonaire
parcompression du
diaphragme. Nous nous sommes assez arrêté sur cettedernière
(i)Doyen,Sociétédechirurgie,1893; Segond, Semaine médicale, 1898; Routier,
Semainemédicale, 1898; Lanelongue, Congrès de Bordeaux, 1899; Fraikin, Société d'anatomie,Bordeaux, 1897,etc. etc.
•pour ne vouloiren
parler davantage. Quant à la première, qu'on
nous permette de rapporter
ici la théorie réflexe du professeur
Potain :
« Un réflexe parti de l'utérus vient
commander
parvoie
een-» tripète sur un point quelconque
des
centres nerveux,qui
se» transmettrait aux artérioles par voie centrifuge; de là une
» contraction deces artérioles,uneexagération de pression dans
» la petite circulation et un excès de
travail
pourle
cœurqui
» succombe ».
PourMorel(de Lyon),cette exagération de la tension artérielle
pour le cas qui nous occupe, se traduirait probablement au niveau du poumon.
D'après Bidon, cette dilatation du cœur droit se trouverait
dansles maladies utéro-ovariennes au moins aussi souvent que dans les maladies de foie,et si l'onne trouve pas dans la science
d'observations plus nombreuses, c'est uniquement dû à ce fait
que l'attention des auteurs n'a pas été attirée de ce côté. La
théorie réflexe nous sembledonc mériterune certaine attention,
car elle doitjouer un rôledans la production des affections car¬
diaques.
Enfin, signalons une théorie de Voskressensky (de Kiew) que
nous trouvons relatéedans YàSemciine médicale,1899,à laquelle
du reste nous n'attachons pas une importance démesurée. Pour lui, le fibrome de l'utérus doit être considéré cliniquement
comme une tumeur maligne, puisqu'il s'accompagne presque
toujours d'un développement exagéré du système veineux, d'un épaississement des parois artérielles et enfin de la production
d'une affection cardiaque.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE
Ecrire l'anatomie pathologique
des lésions cardiaques
aucours des fibromes utérins n'est pas chose
aisée. Partout, tant
dans nos observations que dans celles que nous
trouvons rela¬
tées dans les différentsjournaux
gynécologiques,
noustrouvons
toujours signalées les
lésions macroscopiques qui accompagnent
les myomes del'utérus.
Mais lorsqu'il s'agit de faire et d'écrire
l'étude histologique de ces mêmes
lésions,
noussommes dans
l'obligation d'appeler à
notre
secoursles auteurs allemands,
comme Hofmeier, Strassmann et
Lehmann, et de faire notre
étude d'après leurs travaux.
Partout, en effet, nous avons
rencontré signalés les troubles
cardiaques dus à
l'anémie, partout également l'hypertrophie et
surtout la dilatation du cœur droit et gauche avec ousans
insuf¬
fisance des orifices mitral et tricuspidien.
Laissons de côté les lésions macroscopiques
signalées
parles divers auteurs et jetons un coup
d'œil
sur nosobservations.
Nous y voyons constatées
des altérations portant sur le myo¬
carde dans dix de nos observations; dans sept autres, nous
trouvons des lésions orificielles,
l'hypertrophie
se trouvesigna¬
lée plusieursfois.
Quant
àla dilatation, mal étudiée au point de
vue clinique, elle se trouve
simplement signalée dans les autop¬
sies. A côté de ces diverses lésions, nous rencontrons
des trou¬
bles qui, à notre avis,
dépendraient plutôt de l'innervation ou
de l'anémie. Dans le premier cas, nous
voulons parler des palpi¬
tations, de l'arythmie que nous trouvons
signalée neuf fois,
sans lésionanatomique accusée;
dans le second
cas,nous avonsen vue les troubles anémiques quise
présentent sept fois et qui,
en réalité, doivent avoir une
fréquence bien plus importante,
étant données les héniorrhagies qui accompagnent les fibromes
de l'utérus.
Nous avons eu l'heureuse fortune de recueillir neuf observa¬
tions dans lesquelles l'autopsie a été faite, mais si nous voulons arriver à connaître la nature des lésions histologiques et princi¬
palement de celles du myocarde, nous sommes obligé de céder
la parole à Hofmeier, Strassmann et Lehmann et aux auteurs allemands qui ont étudié cette question, Fehling, Dower, etc.
Nous trouvons signalées la dégénérescence graisseuse et
l'atrophie brune. Dans plusieurs nécropsics du cœur, nous disent Strassmann et Lehmann, nous avons constaté, sur un certain nombre de préparations traitées par l'acide osmique et la liqueur de Flemming, différentes phases de dégénérescence
se produisant autour des pôles des cellules et des noyaux des
fibres. De petits corps pigmenlaires bruns occupaient la cellule
et la fibrejusqu'à provoquer un obscurcissement complet de la
cellule ou la disparition de la fibre.
Souvent, ils ont trouvé degrosses granulations dépeintes par
Erliclï, et dont la présenceaété affirméepar Ilomberg. Tous ces auteurs d'ailleurs les ont considérées comme des stigmates de dégénérescence.
Par contre, ils n'ont point vu ces granulations interstitielles étendues, ni les callosités décrites par l'école de Curschmann, aprèslesmaladiesinfectieuses(dolhiénentérie,scarlatine, variole, etc., etc.).
Ladégénérescence graisseuse et l'atrophie brune furent ren¬
contrées non seulement dans le myocarde, mais encore dans les éléments musculaires des grosvaisseaux de l'organisme,notam¬
ment dans les artères iliaques. Ajoutons enfin, que plus d'un
auteur allemand a signalé la présence de l'altération des vais¬
seauxcoronaires ducœur.Maisaveceux, nousreconnaissonsque cette altération, toujours primitive, coexistait avec une artério¬
sclérose généralisée.
Allant plus loin, Strassmann et Lehmann les premiers ont rangé dans ledomaine pur de l'artério-sclérosecesmodifications
cardiaques que nous venons de signaler.
SYMPTOMATOLOGIE
Quels sontdonc les symptômes qui pourront nous
faire
sup¬poser l'existence d'une
affection cardiaque chez
unemalade
atteinte de fibrome de l'utérus?
Dans quelquescas,le seul
interrogatoire éveillera notre atten¬
tion. L'histoire de la malade nous révélera chez elle l'existence
antérieure d'une crise rhumatismale poli-articulaire aiguë
sui¬
vie de manifestations cardiaques, et alors notre attention sera
fatalementportéedu côté ducœur.
Dans d'autres circonstances, nous apprendrons que le sujet porteur d'un fibrome s'essouffle
rapidement après
unemarche
rapide, après une ascension élevée, à
la suite d'un exercice
violent quel qu'il soit. Ce n'est point que
de pareils symptômes
puissent nous permettre de nous faire uneidée
exacte surla
nature des troubles que présente la malade.
Un sujet épuisé
parde longues hémorrhagies peutêtre
essoufflé,
peutavoir des
palpitations, mais une malade qui présente ces
troubles fonc¬
tionnels peut avoir une altération,
soit du myocarde, soit des
orifices valvulaires.
Et alors nous nous trouvons dans la nécessité de procéder à
un examen physique. Nous n'ignorons pas que
dans quelques
cas les résultats de cette observation seront plutôt négatifs.
Chez maintes malades, en effet, se plaignant de palpitations,
l'auscultation ne fournira aucun renseignement. Nous n'en vou¬
lons pour preuve que l'observation que nous avons
relatée plus
haut, dans laquelle nous trouvons que
l'auscultation du
cœur, soigneusement pratiquée parSébileau, n'avait révélé
aucuntrouble ni avant, ni après l'opération. Du reste, ce
fait
ne nousétonneraguère, si nous songeons aux
troubles
nerveuxmulti-
pies et variés qui se montrent chez les femmes atteintes d'affec¬
tions utéro-ovariennes, entre autres de fibromes utérins volu¬
mineux.
Les palpitations, phénomènes exclusivement subjectifs, peu¬
vent passer inaperçues, malgré un examen des plus approfondi
de la région précordiale. Reconnaissons cependant leur impor¬
tance, car elles rappellent au chirurgien qu'il doit, de la façon
la plus attentive, examiner le cœur dans les nombreuses altéra¬
tionsqu'il peut présenter.
Plus d'une fois, dans cet examen laborieux et attentif, nous pourrons trouver des lésions du côté du myocarde, des bruits
de souffles anémiques, même valvulaires.
Le myocarde nous paraît avoirsouventété accusé de faiblesse
ou d'arythmie. Les bruits du cœur sont manifestement affaiblis, phénomène qui n'a nullement lieu de nous étonner, vu la fré¬
quence et la longue durée des hémorrhagies. Le ralentissement
des bruits du cœur ou bradiccardie a bien été signalé par plu¬
sieurs auteurs, mais nous ne le trouvons nulle part dans nos observations relaté d'une manière toute spéciale.
Beaucoup plus fréquente est l'accélération des bruits du cœur, accélération qui figure bien dans le cadre du nervosisme où sont
plongées bon nombre de malades atteintes de fibrome. Un fait
plus importantpeut-êtreestle désordre dans les bruits du cœur, le rythme est modifié. Il se produit une véritable claudication
dans la perception des bruits normaux. En vain l'oreille attend la résonnance de bruits qui sont momentanément interrompus.
Ceux-ci se manifestent précipitamment, se répètent pour s'inter¬
rompre encore et reparaître de nouveauaccélérés comme tout à 1 heure. C'est une véritable arythmie.
On nous pardonnera d'avoir si longuement insisté sur ces
intermittences du cœur, car, à notreavis, ellesjouent un grand
rôle dans la pathologie cardiaquedes fibromes. Signaléesquatre
fois dansnos observations, ellesont été l'objet de deux véritables
succès chirurgicaux que nous rapporterons plus loin et qui font
1 objet des intéressantes observations de MM. Cauchois et Cha-
vannaz.
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À côté decestroubles tenant au
myocarde,
nousavons signalé
la présence
des souffles et là
nousdevons avouer que nous nous
sommes trouvé un peu
embarrassé
enprésence du récit des
auteurs à qui nous empruntons
la majorité de nos observations.
Dans un certain nombre de cas (6) nous avons
cependant cru
pouvoirestimer qu'il s'agissait de véritables lésions orilicielles ;
l'autopsie d'ailleurs est
alors
venueà notre aide tandis que dans
d'autres nous nous sommes demandé
s'il
nes'agissait pas de
souffles anémiques.
Sans vouloir ici élever aucune critique,
qu'on
nouspermette
d'exprimer le
désir de voir dans des observations ultérieures don¬
nerdes renseignementsplus
précis
surla production du souffle,
sur le siège de son
intensité maxima et enfin
surla propagation
et l'irradiation de ce souffle.
Les auteurs allemands ontlonguement
insisté
surla dilatation
des cavitésdroite etgaucheducœur ;
maintes fois, ils ont signalé
les insuffisances qui peuvent en
résulter et notamment l'insuffi¬
sance mitrale. Dans nosobservationsnous rencontrons
cette der¬
nière signalée trois fois,011 trouvera
également mentionnée dans
ces mêmes observations des souffles à la
pointe qui ont quelque
chance d'appartenirà des
lésions de l'orifice mitral. Le rétrécis¬
sement milral a été vérifié sur le cadavre par
Gripat chez
unedes malades dont nous rapportons
l'histoire, malade qui mourut
sans avoir subi d'opération.
Observation II
Gripat
U... Madeleine, 47ans, entrée àl'hôpital le 15
janvier.
Diagnostic : Corps fibreux
utérins dont quelques-uns interstitiels.
Rétrécissement mitral sans insuffisance. Traitement
médical.
Mortle 25 février.
Autopsie : Rétrécissementde
l'orifice mitral où l'on peut introduire
le petit doigt; la valvule mitrale est
partout indurée, elle présente
sur son étenduede nombreusesplaquesathéromateuses.