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celui d'un aufre viscère, tel que le rein,quele

chirurgien

pourra

tenter de se faire une opinion sur la

conduite

à

tenir.

TRAITEMENT

Nous citions tout à l'heure deux observations de MM. Cau¬

chois etChavannaz dans lesquelles l'arythmie avait totalement disparu après une intervention chirurgicale,

l'hystérectomie,

qu'on nous permette de les rapporter immédiatement.

Observation V

Cauchois

Femme 52 ans, opérée le 22 mars dernier avec le concours de

M.Jeanne.

Les antécédents personnels et les antécédents héréditairessontà

noter.

Comme antécédents personnels, elleaffirme avoireu des pertesde

sang par les voies génitales à l'âge de 2 et 7 ans? Elle aété réglée à

11 ans etdemi et a eu huit enfants etunefausse couche. Le premier enfant à 21 ans, le dernier à 37 ans. Dès cetteannée, avantd'être enceinte pour la neuvième fois, elleeut des métrorrhagies abondan¬

tespendant près de six mois. L'accouchement se fit à l'hospice etle

médecin qui la soignait lui dit qu'elle avait une petite tumeur de l'utérus. Cependant cette tumeur reste silencieuse, les règles étant toujours normales jusqu'en décembre 1897, époque à laquelle sur¬

vinrent des pertes abondantes, celles-ci continuèrenttoute l'année 1898, et un médecin consulté diagnostiqua le fibrome. Dès le mois d'avril delà même année,lesjambescommencèrent à enfler,puis des douleurs abdominales irradiantes dans lescuisses, jointes aux pertes

incessantes, empêchèrent tout travail.

Comme hérédité, lesantécédents méritent d'êtresignalés, La mère

de lamaladeserait morte àl'âge de 68 ans des suites, ou avecles symptômes d'une maladie de cœur etaprès

avoir été atteinte, dans

les dernières années de son existence,de métrorrhagies importantes accompagnéesde douleurs dans le bas-ventre,

lequel était, paraît-il,

assez volumineux pour qu'on puisse supposer 1 existence dune

tumeur, probablement un fibrome utérin.

Enoutre, des huitenfantsdelàmalade, deuxseulementontdépassé

l'enfance, un garçon et une fille. Cette dernière a eu quatre fausses

couches, et elle serait, audire de samère, presque continuellement

atteinte de douleurs abdominales. Peut-être se trouve-t-on, dansle

casactuel, en présence de ce que l'on appelle le fibrome familial.

Quoi qu'il en soit, l'état de la malade étant satisfaisant, sans cachexie, sans anémie vraie, saufune certaine arythmie cardiaque

sur laquelle on reviendra plus loin. L'opération fut faite le 22 mars

dernier. Les suites opératoires ontété des plus simples. Les pièces anatomo-pathologiques montrent un utérus complètement hyper¬

trophié, et une tumeur fibromateuse pure de la grosseur d'une

orange. Malgré les dimensions restreintes, en hauteur de la masse composée par l'utérus et latumeur,j'ai cru devoir recourirà lavoie

abdominale pour en pratiquer l'ablation, ce quirendait l'opération simple et facile.

Il y a dans l'histoire de cette malade une particularité queje

tenais à mettre en reliefen présentant cette observation.

J'ai dit qu'elle avait une arythmie du cœur. Ce symptôme a été noté et suivi tous les jours pendant près d'un mois avant l'opération. Le pouls s'est toujours montré avec des intermit¬

tences revenant toutes les quatre ou cinq pulsations et coïnci¬

dant avec un faux pas du cœur. Du reste, aucun souffle vascu-laire.

Divers médicaments essayés, même la digitaline et le sulfate

spaftéine, sont restés sans influence aucune sur ces intermit¬

tences. Aussi n'avons-nous pas hésité à les rattacher au fait

mêmede la présence de la tumeur utérine.

Il y a déjà quelque temps que les pathologistes, en

particu-— 39

lier Lasègue et le professeur Potain, ont signalé les intermit¬

tences du cœur dans les affections de l'appareil inteslinal.

Sansqu'il soit besoin d'y insister davantage,on

sait l'influence

de la grossesse sur l'innervation et la nutrition du cœur. Nom¬

bre de gynécologisles et de chirurgiens ont signalé des états cardiaques chez les femmes atteintes de tumeurs

ovariennes

ou utérines.

Pour nous, c'est par une relation du même ordre que s'ex¬

plique l'arythmie observée chez notre opérée.

Et elle y était sans doute d'autant plus prédisposée que sa mère avait succombé aux suites d'une maladie du cœur, com¬

pliquée de tumeur utérine assurément. De plus, elle-même avait

eu neuf grossesses, dont huit à terme. Voilà bien des raisons

pourque son cœur ait éprouvé des troubles réflexes.

Enfin, si la maxime « ncituram morhorum ostendit curâtio » a pujamais sejustifier, il serait difficile de lui trouver une appli¬

cation plus plausible, plus évidente que dans notre cas.

Nonseulement,eneffet, les médicamentscardiaques employés

avant l'opération étaient restés sans effet sur les intermittences

du pouls, mais ces dernières ont disparu tout à fait et comme par enchantement dès le jour mêmede l'opération et ne se sont plus reproduites.

Je crois donc pouvoir dire qu'il y a, dans notre observation,

unfait à noter d'arythmie cardiaque chez une femme atteinte

de fibrome utérin guérie par l'opération.

Observation VI

CHAYANNAZ

Femme de 37 ans, très vigoureuse, réglée à 14ans. Les règles ont toujours été très douloureuses. Depuis 1893, la malade souffre aussi pendant les périodes inter-menstruclles, si bien que la marche est devenue impossible.

M. Fieux voit la malade en janvier 1899; il constate l'existence d'un fibrome utérin, interstitiel,gros commeles deux poingset régu¬

lièrementarrondi.

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-Les douleurs pendantles périodes menstruelles sont telles quela

malade prendalors quotidiennement4 à 5 grammes de

morphine.

Devantl'échec du traitement médical et le refusde touteopération radicale, M. Fieux pratique la stomatoplastie par le procédé de

Courty etmet à demeure une tige intra-utérine, modèle du profes¬

seur Lefour.

Les douleurs disparurent et cinq moisaprès l'opération, la malade

avaitreprissa vie ordinaire.

Plus tard, les accidents douloureux revinrent avec une telle inten¬

sité quelamalade dut se soumettre à l'intervention chirurgicale.

C'est dans ces conditions qu'elle entra à l'hôpital Saint-André, ser¬

vice desdamespayantes.

Au moment de l'entrée,nous trouvons unutérusremontant àdeux

travers de doigt au-dessus de l'ombilic, régulièrement arrondi et

ass.ezmobile. Les annexes ne sont pas perceptibles par le toucher,

maisàlapalpation bi-manuelle, lesrégions ovariennes sont doulou¬

reuses. Pas demétrorrhagies ni de troubles hydrorrhéiques. Leseul

symptôme dontse plaigne la malade consiste en des douleurs très

vives, siégeantdans les reins, le bas-ventre et s'irradiant dansla

cuisse gauche.

Rien àl'auscultation de l'appareil pulmonaire. Par contre,l'examen

de l'appareil circulatoire décèle des intermittences vraies, se repro¬

duisantplusieurs fois par minute.

Le 11 septembre 1899, après avoir soumis la malade à la prépara¬

tion ordinaire, nousprocédons àl'hystérectomie abdominale.

En raison del'état du cœur, nous prions notre collègue Fieux de

vouloir bien se charger de la chloroformisation.

Le ventre ouvert,le fibrome se montre adhérent par sa face pos¬

térieureaucôlon descendant et au cul-de-sac de Douglas. Nous pro¬

cédons alors à l'hystérectomie abdominale totale en suivant à peu près le procédé de Delagenière.

Aumoment nouscommençonsla réfection du plancherpérinéal,

bien quela malade n'aitpour ainsi dire pasperdu de sang, le pouls

baisse tout àcoup, le chloroforme est très mal supporté etnoussom¬

mesobligésde terminer rapidement en laissantla brèchevaginaleet péritonéale inférieure absolument béante. Un drain aseptique est

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