Mission départementale Maternelle du Gard
A leur entrée à l’école mater- nelle, les enfants ont déjà des représentations qui leur per- mettent de prendre des re- pères dans leur vie quoti- dienne. Pour les aider à orga- niser et comprendre le monde d’aujourd’hui, l’école mater- nelle les amène, guidés par les enseignants, à explorer de multiples situations adaptées à leur âge.
A partir de familiarisations avec des objets ou des phéno- mènes, partagées dans le cadre de la classe, les enfants sont conduits vers un ques- tionnement qui s’ouvre et s’af- fine au fur et à mesure qu’ils agissent, essaient, constatent, formulent, représentent. Il s’agit ici pour l’enseignant d’aider les enfants à cons- truire des relations entre les phénomènes observés, décou-
vrir, comprendre des principes à travers les manipulations et les expériences. Sur la diversi- té des propositions et des in- terprétations des enfants, l’ap- port de ressources et d’infor- mations extérieures, on abou- tit à la construction de no- tions, portées à leur cons- cience par le langage.
Les champs d’investigation de ce domaine sont au nombre de trois. Les enfants commencent à comprendre ce qui distingue le vivant du non-vivant ; sur la base de manipulations et constructions, ils se familiari- sent avec les objets et la ma- tière.
L’objectif visé est double. Il s’agit, d’une part, de donner aux enfants l’habitude de re- garder différemment ce qui leur paraissait auparavant familier en devenant curieux,
en s’interrogeant, en faisant des hypothèses, en comparant et contrastant. Il s’agit aussi de leur donner des clés pour résoudre des problèmes, ap- porter des réponses à leurs questions, c’est-à-dire d’ouvrir pour eux des champs d’ap- prentissages dont la construc- tion se poursuivra tout au long de leur scolarité.
L’école maternelle vise la construction d’attitudes et de connaissances ; elle pose ainsi les jalons d’une démarche qui est déjà d’ordre scientifique et technique.
- Extrait concernant le do- maine « Explorer le monde » dans les nouveaux pro- grammes de l’école mater- nelle de 2015
Éditorial 1
La démarche d’investiga- 1
Les entrées 2
Le langage 2
Les représentations 3 Les programmations 3 Les coins spécialisés 3 Les coins spécialisés 4
À voir, à lire 4
Événements à venir 4 Dans ce numéro :
Éditorial Christian PATOZ, IA-DASEN Gard
Bulletin de l’école maternelle
Elle est basée sur le ques- tionnement des élèves sur le monde qui les entoure.
Et même si c’est l’ensei- gnant qui pose le problème, on retrouve les grandes étapes d’une démarche d’investigation : formula- tion du problème et recueil des conceptions initiales, élaboration d’hypothèses, investigation, structuration des acquis. L’investigation menée par les élèves avec le guidage de l’enseignant peut être conduite selon plusieurs démarches complémentaires, combi- nées ou non, choisies selon la nature du problème, les hypothèses et le protocole : démarche expérimentale, tâtonnement expérimental,
démarche de modélisation, démarche d'observation, démarche documentaire, dé- marche technologique.
Cependant, la démarche d’investigation doit surmon- ter à la maternelle des obs- tacles tels que l’égocen- trisme, l’animisme, la simul- tanéité de l’action et de la réflexion, le passage néces- saire du spontané au souhai- té … Une autre spécificité de la démarche chez les jeunes enfants consiste à privilégier une approche sensorielle.
Et il convient de permettre aux enfants de mettre le plus possible « la main à la pâte » car il s’agit de leur faire dé- couvrir un « vrai » monde : cette démarche doit s’appuyer sur des supports concrets et
le réel doit être privilégié.
L’un des enjeux principaux de cette démarche d’investi- gation porte sur l’authentici- té des phénomènes à décou- vrir et des activités.
Exemples de mises en œuvre :
- Séquence PS autour de l’eau - Séquence sur les états de l’eau en GS, Ecole Mater- nelle Vézénobres
- Séquence autour des engre- nages en GS, Ecole Mater- nelle Vézénobres
- Séance « Les grains de blé et les vers de terre » Eduscol (7min03)
La démarche d’investigation en maternelle
Magali CHIARABINI, Enseignante référente Sciences Gard
N°5 - EXPLORER LE MONDE À L’ÉCOLE MATERNELLE
Juin 2015
Par les dispositifs qu’il met en œuvre, l’enseignant amène l’enfant à s’étonner et à s’interroger, à iden- tifier et à nommer ce qu’il observe.
Il propose aussi souvent que pos- sible des situations qui visent à perturber et faire évoluer ce que les enfants pensent savoir du monde qui les entoure : il les amène à questionner les évidences premières, il met les enfants en situation de résoudre des pro- blèmes. C’est de cette manière que l’enfant pourra adopter une pos- ture de chercheur, caractéristique de la démarche scientifique, en lien avec son âge.
L’enseignant met en œuvre des dispositifs différents (travail indi- viduel, en petit groupe, en grand groupe) qui favorisent les interac- tions, le cheminement de la pensée de chacun de manière à leur per- mettre de dépasser les obstacles que sont leurs représentations ini- tiales.
Exemples de mise en œuvre : - Place du questionnement dans le projet scientifique de la classe en PS-MS à l’école maternelle de St Florent sur Auzonnet
- Place du questionnement dans la programmation des activités scien- tifiques en PS-MS à l’école mater- nelle de St Florent sur Auzonnet - Séquence « L’eau de nos maisons » en GS, École maternelle de Vézé- nobres
- Questionnement et observation - Des exemples d’ateliers techno en maternelle
- Relever des défis scientifiques à l’école maternelle (Académie de Créteil)
- Vidéo séance « la boite à neige »MS Eduscol (5min27)
qu’il met à la portée des élèves.
Afin d’engager tous les enfants dans les apprentissages visés, l’enseignant leur annonce ce qu’ils vont ap- prendre et échange avec eux sur ce qu’ils ont appris : c’est la condition pour que des connaissances se cons- truisent réellement.
- « Parler et raisonner en sciences » Vidéo d’une interview de Viviane Bouysse (4mn30) issue du DVD
« Apprendre la science et la technolo- gie à l’école » Scérén
Exemples de mise en œuvre : Enregistrement audio d’échanges autour de dessins d’observation à l’école maternelle Tabarly au Grau du Roi:
- la germination du glands et le mini- jardin de classe
Projets en PS-MS à l’école mater- nelle de St Florent sur Auzonnet : - Allumer-Éteindre
- Mélanger-Étaler - Mesurer le temps - Peser-Mesurer - Voir près-Voir loin La démarche d’enseignement qui
privilégie l’action, l’observation, la problématisation aboutit à la cons- truction et à l’organisation de pre- mières connaissances qui doivent permettre aux élèves de progresser dans leur compréhension du monde.
Tout au long du cycle, l’enseignant nomme avec précision les objets et leurs qualités, les actions et leurs caractéristiques. Il est attentif au vocabulaire, en réception chez les enfants (comprendre, réagir à une consigne, indiquer du geste, etc...) et en production (dénomination). Il in- cite les élèves à verbaliser, à prévoir des résultats, à raconter leurs expé- riences, à l’écouter et écouter leurs pairs lorsqu’ils les commentent et à dialoguer avec eux à leur propos. Il sollicite les enfants pour dessiner ce qu’ils ont observé, afin de développer leur attention aux détails mais aussi, en fin de cycle, pour commencer à rendre compte d’environnements connus (schémas, maquettes) ; Il ap- porte enfin des réponses à leurs questions en lisant ou en commen- tant la documentation nécessaire
Page 2 Bulletin de l’école maternelle
Les questions qui questionnent les évidences premières
Des connaissances qui s'organisent grâce au langage
« Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question,
il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien
n’est donné. Tout est construit. » Gaston Bachelard
« Faire des sciences, c’est en même temps apprendre la science mais aussi apprendre à
parler, penser, écrire » Viviane Bouysse IGEN
N°5 - Explorer le monde à l’école maternelle Juin 2015
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Des apprentissages pensés dans le temps du cycle
Les modalités de représentation
Dans ce domaine d’apprentissages comme dans tous les autres, l’école maternelle enrichit la palette des modalités de représentation du monde. Ces représentations du réel se construisent par le langage oral, le langage écrit, les codes analogiques et conventionnels.
Le dessin :
Les premières tentatives des jeunes enfants de représentation par le des- sin doivent être valorisées par l’ensei- gnant, en particulier les dessins- stéréotypes (bonhomme, maison, so- leil, etc.) qui leur permet un tout pre- mier partage des représentations du réel. Progressivement, l’enseignant met en regard les productions des enfants avec d’une part, d’autres re- présentations du réel (photos, vidéos, films documentaires), d’autre part des représentations fictionnelles (dans les albums de littérature de jeunesse, dans les films animés pour
enfants). C’est un premier pas pour distinguer le monde réel du monde fictif. Les plus grands sont incités à faire des dessins d’observation, avec des retours langagiers, des commen- taires et des reprises de brouillons.
C’est de cette manière qu’ils vont poursuivre leur conquête de la repré- sentation du monde et en particulier commencer à différencier un dessin de fiction et un dessin du réel.
Les comptes rendus d’expériences : L’enregistrement oral des observa- tions ou leur écriture avec dictée à l’adulte, le recours à des ouvrages documentaires, donnent les moyens de mémoriser des connaissances, de structurer les relations spatiales et temporelles, de rendre compte de liens de corrélation ou de causalité.
Toutes ces observations sont le sup- port de discussions, de tentatives de représentations par la photographie, le croquis, le schéma, représentations qui deviennent elles-mêmes de nou- veaux objets de discussion. C’est au cours de ces échanges entre les en- fants et avec l’adulte que se construit une mise en ordre des premières con- naissances du monde.
Exemples de mises en œuvre : - Vidéos sur l’évolution des repré- sentations dans le cadre d’une dé- marche scientifique : Séance d’ex- ploration du vivant. École mater- nelle Pasteur – Les Angles
- Diaporama illustrant différentes modalités de représentation
- Vidéo séance
« Les aimants » Eduscol (6min48)
- Exposition autour des oiseaux en GS de l’école maternelle de Vézé- nobres.
- Compte-rendu de travaux de groupes sur la dissolution en MS à l’école maternelle M. Pagnol à Re- dessan
L’enseignant donne aux enfants le temps des découvertes, de la ré- flexion, des confrontations avec les autres, des essais et re-essais. Il se donne lui-même le temps d’observer les élèves au cours de leurs explora- tions pour recueillir des observa- tions, des propositions, comprendre ce qui peut faire obstacle et valoriser les trouvailles sur lesquelles il s’ap- puie pour construire son enseigne- ment.
Dans l’école et son environnement, l’enseignant organise des moments spécifiques, investit des espaces dans ou hors la classe, dans le cadre d’un
parcours d’apprentissages pensé en équipe tout au long du cycle. Sur tout le cycle, les espaces de la classe sont aménagés pour favoriser l’observa- tion, la manipulation directe et les échanges entre pairs.
Exemples de mises en œuvre : - Progressions/programmations
« Découvrir le monde » utilisées par l’école maternelle de Vézénobres.
- Des repères de progressivité (Académie de Créteil)
- Un projet de cycle à l’école mater- nelle L. Rousson, Nîmes, « Osons les sciences »
- Vidéo séance « Les miroirs » PS-MS- G S, E d u s c o l
(8min50)
DSDEN Gard 58, rue Rouget de Lisle
30031 Nîmes Cedex 1 au sein de l'institut français de
l'éducation (extrait 11 min) Dans le cadre de l'opération " Faites de la Science 2012"
- Évolution d’un coin eau en PS - Évolution du coin manipulation sur le cycle
- Diaporama sur des exemples de coins sciences
Les coins, les espaces à lʼécole ma- ternelle contribuent à la décou- verte du monde. Ils permettent notamment une familiarisation pratique des objets, de la matière, du vivant.
Au-delà de l’activité spontanée que peuvent avoir les enfants dans ces espaces, le maître a pour devoir de faire évoluer les possibilités d’ac- tions des apprenants en introdui- sant, tout au long de l’année, des matériaux, outils et consignes. Les enfants seront ainsi amenés à dé- velopper de nouvelles stratégies.
Maryline Coquidé nous donne des éléments de progressivité dans ce domaine.
Exemples de mise en œuvre Video Conférence de Maryline Co- quidé, Professeure des universités
- Un espace spécialisé en PS (issu du diaporama sur l’aménagement des espaces en PS)
- Un espace spécialisé en GS (issue du diaporama sur l’aménagement des espaces en GS)
sylvie.fourcaud@ac-montpellier.fr 04 66 62 86 64
Des espaces spécialisés
Mission départementale Maternelle du Gard
À voir, à lire
Événements à venir
- BSD Ateliers sciences en maternelle : l’air en mouvement
- DVD « Apprendre la science et la technologie à l’école » , DGESCO, Académie des sciences, SCÉRÉN-CNDP, 2008
Ressources départementales (pôle départemental sciences : CANOPE)
- Ressources en sciences à l’école maternelle http://0301009j.esidoc.fr/rubrique/view/id/71 - Malles sciences http://0301009j.esidoc.fr/rubrique/view/id/98
- Ensemble des ressources disponibles en prêt à CANOPE à Nîmes http://0301009j.esidoc.fr/search.php
Semaine de l’école Maternelle du Gard du 23 au 27 novembre 2015
Prochain bulletin : N°6 Le TNI à l’école maternelle
N’hésitez pas à nous envoyer d’ores et déjà vos expérimentations et réalisations pour en faire profiter les collègues du départe- ment.
Comité éditorial : Corinne CROS, Magali CHIARABINI, Sylvie FOURCAUD-SOULIER, Stéphane VIOLIN, Gautier GOURMAUD, Retrouvez-nous sur le site de la DSDEN 30 - Mission Maternelle : http://www.ac-montpellier.fr/sections/
ia30/pilotage-ressources/maternelle
