0 A ajouter `` a la fin du paragraphe 3.6, page 37 :
Exercice. On pose P(X) =X11−X+ 1∈C[X] et on note (xi)1≤i≤11 une liste des racines deP, compt´ees avec multiplicit´e. CalculerS =
11
X
i=1
xi xi+ 2. Seconde solution : S =
11
X
i=1
xi+ 2−2
xi+ 2 = 11−2
11
X
i=1
1
yi, o`u y1, . . . , y11 sont les racines de Q(X) = P(X−2) = (X−2)11−(X−2) + 1 =
11
X
i=0
qiXi. Ainsi,S= 11−2σn−1
σn
, o`uσj repr´esente laj-i`eme fonction sym´etrique ´el´ementaire des racines deQ. On en d´eduit queS = 11 + 2q1
q0, avecq0 =Q(0) = −211+ 3 et q1 = 210
11 1
−1 = 11×210−1.
Ainsi, S = 11 +11×211−2
3−211 = 31 3−211. La suite est hors programme.
D´efinition. Soit n∈N∗ etA ∈K[X1, . . . , Xn] un polynˆome `an ind´etermin´ees.
On dit que A est sym´etrique si et seulement si, pour toutσ ∈ Sn, A(Xσ(1), . . . , Xσ(n)) =A(X1, . . . , Xn).
Exemples.
— Les polynˆomes de Newton : X1p+· · ·+Xnp, o`u n, p∈N∗. Ils sont sym´etriques.
— Les polynˆomes sym´etriques ´el´ementaires : pour toutp∈ {1, . . . , n}, Σp(X1, . . . , Xn) = X
1≤i1<i2<···<ip≤n
Xi1×· · ·×Xip est bien un polynˆome sym´etrique.
En effet, on peut ´ecrire Σp(X1, . . . , Xn) = X
A⊂{1,...,n}
|A|=p
Y
a∈A
Xa. Soitσ ∈ Sn. Alors Σp(Xσ(1), . . . , Xσ(n)) = X
A⊂{1,...,n}
|A|=p
Y
a∈A
Xσ(a)= X
A⊂{1,...,n}
|A|=p
Y
b∈σ(A)
Xb, car σ est une bijection de A dans σ(A).
Notons Pp ={A ⊂ {1, . . . , n} / |A| =p} et ϕσ : Pp −→ Pp
A 7−→ σ(A). ϕσ est une bijection dont la bijection r´eciproque estϕσ−1, donc par changement de variables, Σp(Xσ(1), . . . , Xσ(n)) = X
A∈Pp
Y
b∈ϕσ(A)
Xb = X
B∈Pp
Y
b∈B
Xb = Σp(X1, . . . , Xn).
cEric Merle´ 1 MPSI2, LLG
0 Propri´et´e. (Admise) Soit n ∈ N∗. On suppose que L est un sous-corps de K et que A est un polynˆome sym´etrique deL[X1, . . . , Xn].
Alors il existeB ∈L[X1, . . . , Xn] tel que A=B(Σ1, . . . ,Σn).
Corollaire. On reprend les notations de la propri´et´e pr´ec´edente. On suppose de plus que P ∈ L[X] est un polynˆome scind´e dans K[X], dont les racines dans K, compt´ees avec multiplicit´e, sont not´eesβ1, . . . , βn. Alors A(β1, . . . , βn)∈L.
D´emonstration.
D’apr`es la propri´et´e,A(β1, . . . , βn) =B(Σ1(β1, . . . , βn), . . . ,Σn(β1, . . . , βn)), donc d’apr`es les relations de Vi`ete,A(β1, . . . , βn) = B
(−1)pan−p
an
1≤p≤n, o`uai d´esigne le coefficient deP de degr´ei. Or P etB sont `a coefficients dans L, doncA(β1, . . . , βn)∈L.
Exemple. Avec L = Q et K = C : Soit P ∈ Q[X] un polynˆome de degr´e n. Il est scind´e sur C[X] (cf plus loin), donc en notant β1, . . . , βn ses racines complexes, compt´ees avec multiplicit´e, pour tout p∈N∗, β1p+· · ·+βnp ∈Q.
cEric Merle´ 2 MPSI2, LLG