A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
P. P AINLEVÉ
Mémoire sur les équations différentielles du premier ordre dont l’intégrale est de la forme h (x) [y − g
1(x)]
λ1[y − g
2(x)]
λ2. . . [y − g
n(x)]
λn= C
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1re série, tome 10, no3-4 (1896), p. G1-G37
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G.I
MÉMOIRE
SUR LES
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DU PREMIER ORDRE
DONT L’INTÉGRALE EST DE LA FORME
h(x)[y - g1(x)]03BB1[y - g2(x)]03BB2...[y - gn(x)]03BBn = C,
PAR M. P.
PAINLEVÉ,
Professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Paris.
1. Dans mes recherches sur les
équations
dupremier
ordre dont l’inté-grale
neprend qu’un
nombre fini de valeurs autour despoints critiques
mo-biles, j’ai
été amené àm’occuper
deséquations
différentielles(où
les a, b sont des fonctionsanalytiques quelconques
dex),
dont l’inté-grale
se laisse mettre sous la formeles g
et h sont certaines fonctionsde x,
les À des constantesnumériques
et C la constante
d’intégration, [les g(x)
sont, bienentendu, supposés
dis-tincts].
Une Note récente de M. Korkine(voir
lesComptes
nendus dcl’Académie des Sciences de
Paris,
26 mai1 896)
me donne l’occasion de rassembler les résultats un peuépars
quej’ai
obtenus sur cette classed’équations (’ ).
Je
rappelle
d’abordquelques
définitions et résultats biensimples,
maisqui jouent
dans la suite un rôle fondamental.( i ) Voir mon Mémoire sur les équations du premier ordre, Chap. V ; les Comptes ren-
dus du I8 janvier I892 et de juin, juillet I8g6; enfin mes Leçons de Stockholm (octobre
10 et 1 le Leçons.
2. Je nomme valeur
remarquable
de la constante C toute valeur numé-rique Ci de
C finie et différente dezéro,
pourlaquelle Inéquation ( 2 )
en y a,quel
que soit x, au moins une racinemultiple (d’ordre l, l > 1),
soity =
~r(~) ;
ou encore toute valeurCi qui
satisfait à la même condition pourl’équation
transforméec’est- à-dire
pourlaquelle l’équation (2),
où l’on
change
y enI z,
admet z = o comme racinemultiple
d’ordrel, quel
que soit . Dans l’un et l’autre cas,
j’appelle
demultiplicité
dela solution
remarquable
y :--- ou y’
Ces définitions
adrnises,
soitS(y, x)
leproduit
étenduà toutes les solutions
remarquables (finies),
et soit s la somme03A3(l
-I)
étendue à toutes les solutions
remarquables (y compris,
s’il y alieu,
la so-lution y =
Représentons
enfin parla différentielle
totale
de Si lafraction
rationnelle en yest Irréductible
(comme
on lepeut toujours supposer),
on aidentiquement
Si r
désigne
leplus grand
des deux nombres q et p - 2, r et n sont re- liés parInégalité
En
effet,
si l’on effectue sury une transformationhomographique
à coef-ficients
numériques quelconques, l’intégrale ( 2) prend
une forme(2)’
oùle nombre n’ des facteurs
(y - ~ )
estégal
à Il si Eh estnul,
et à(/~
+i)
si~,~ n’est pas nul. D’autre part, on a, dans tous les cas,
Pour la démonstration de ces
résultats, je
renvoie à mon Mémoire surlcs
équations
dupremier
ordre(p.
La formule(6 ) n’est,
d’ail-leurs, qu’une généralisation
d’une formule bien connue de NI. Darboux.J’appellerai,
dans cequi suit,
r ledegré
du coefficientdifférentiel
Observons que,
quand
on a effectuépréalablement
sur y une transfor- mationhomographique
à coefficientsnumériques quelconques,
E~ estnul,
p est
égal
à q + 2, qégal
à n - 2 - s; enfin y n’est pas solution de( I )
du moment que( I )
ne se réduit pasà y’ =
o.3.
Quand l’intégrale
de( 1 )
est de la forme( 2 ),
le binome ad-met,
d’après cela,
le multiplicateur03B1S(y,x) (y-g1),...,(y-gn)~M(y,x),
oùle
degré
du numérateur a S est auplus égal
à n - i - r, et où S n’est di-visible par aucun des
facteurs y -
gi. Si le binome P dx -Q dy
admet deuxmultiplicateurs
distincts(1)
M etNI, qui
soient des fractions rationnelles en y, lequotient M M1
est uneintégrale première
et en mêmetemps
une fraction rationnelle en y, soitR ( y, x).
On a doncet cette
égalité
montre quey(x)
neprend qu’un
nombre fini de valeursautour des
points critiques
mobiles.Quand
il en estainsi,
onpeut toujours
supposer la forme(7 )
irréduc-tible;
autrementdit,
si vdésigne
le nombre de valeurs dey(x) qui
se per-mutent effectivement autour des
points critiques mobiles,
il est loisible dedonner à
l’intégrale
la formeoù p est une fonction rationnelle en y de
degré
v. Toutes les formes(7 )
s’obtiennent alors en
prenant
pour R une fonction rationnellequelconque
de p, soit
R = 03C6(03C1).
Toutes les formes irréductibles del’intégrale
s’ob-tiennent en effectuant sur p une transformation
homographique
à coeffi-cients
numériques
mon Mémoire sur leséquations
dupremier ordre, Chap. I).
Toutes les formes(2)
del’intégrale
s’obtiennent en pre-nant pour F
..., ..., ~,~, Y étant des constantes
numériques
arbitrairementchoisies ( 2 ).
( 1 ) J’entends : qui ne diffèrent pas seulement par un facteur constant. ,
(2) Soit, en effet, ~’o une valeur de x pour laquelle les déterminations considérées des coefficients de p et de F sont holomorphes; soit y1 une valeur d’une intégrale y1 (x) pour
Dans le cas où le binome P dx -
Q dy n’admet,
aucontraire, qu’un a~~~ ~ r~:~
multiplicateur qui
soit rationnel en y(’ ),
F ne saurait êtrealgébrique
en y. Toutes les formes
(2 ) qu’on peut
donner àl’intégrale
sedéduisent Ei
d’une d’entre elles en
remplaçant
F et C par03B3C (y
etdésignant Il :/.
deux constantes
numériques quelconques).
Car soient F ==C , Ft = C,
deux.j:_
formes
( 2 )
données àl’intégrale
de( 1 ) ;
à F et àF, correspondent respecti- .../_
vement deux
multiplicateurs M, M,
rationnels en y, et l’on a’
..
Par
hypothèse, ~~-‘
est uneconstante Il-;
d’où la relationCes remarques
préliminaires
vont nouspermettre
de traitercomplète- :
ment
plusieurs questions importantes. /
PREMIER PROBLÈME.
°
’
/
4. Le
problème
que nous traiterons enpremier
lieu s’énonce ainsi :..) Étant
donnée uneéquation (I),
r ° reconnaître si. sonintégrale peut . ,
se mettre sous la
forme (2)
où l’entier n estdonné,
et où les 03BB sont des_./
,7; = ao, et soient co, Co les valeurs de p et de F pour x = Xo, y = y1. Partons du point ~q
:
dans le plan des x et revenons-y (sans tourner autour d’aucun point critique fixe), de ma-
nière à obtenir successivement en Xo les v valeurs y°, ...,
y~
de y1(x) qui se permutentautour des points critiques mobiles. On a B
’
, "
en choisissant convenablement la détermination des (y° - gi )~1 .... Par suite,
les ~ étant rationnels en co, ou enfin, comme Xo doit disparaître,
les 03B2 étant rationnels en c et les , désignant des constantes numériques. c. Q. F. D. -’ ..
~ ~ ) Abstraction faite de ceux qui s’en déduisent en multipliant 141 par un facteur constant. ,
constantes
numériques inconnues,
les h desfonctions
inconnues cle x; ;2°
quand
il en estainsi,
calculer les gi, h enf onction
descoefficients
dc
(I).
Quand l’intégrale
de( 1 ) peut
se mettre sous la forme( 2 ),
le binômeP dx -
Q dy
admet unmultiplicateur
NI de la formeoù S est un
polynôme
en y dedegré ( n -
1 -r )
au.plus,
dont aucune ra-cine ne coïncide avec y = b , ou y = g.,, ..., w = gn.
Inversement,
s’ilexiste un tel
multiplicateur
NI(où
les n fonctions gi sontdistinctes),
l’inté-grale
de(i)
se laisse mettre sous la forme(2).
Eneffet,
considérons la dif- férentielle totale exactePour x constant, " peut s’écrire
Je dis que les
Ài
sont des constantesnumériques;
eneffet,
si~"
parexemple, dépendait de x,
on aurait’f désignant
une fonction de y rationnelle pour y =égalité
absurde si~
n’est pas nul. Il suit de là que J est de la formeet
l’égalité eJ
= const.donne,
enposant
h =e03C6,
les À étant des constantes.
Pour que
l’intégrale
del’équation ( r )
se laisse mettre sous la forme( 2 ~,
il faut donc et il suffit
que.l’équation
auxmultiplicateurs M,
à savoiradmette une solution de la
forme K (~y’ ~
> où Kdésigne
unpolynome
en y dedegré
n - t~ -1 auplus,
etles g
des fonctions distinctesde x. Si l’on
remplace
M par une telleexpression
dansl’équation (10),
onobtient un certain
système
de relationsalgébriques (m)
entre les fonctions gi, les coefficients deK,
les dérivéespremières g~, l~~
et les coeffi-cients
a(x), h(x)
del’équation (1)
et leurs dérivéespremières.
On sait re-connaître
algébriquement
si ces relations différentielles(ni )
entre les gi,kj
sont
compatibles (les gi
i étantsupposés distincts). Quand
il en estainsi, l’intégrale
de(1) peut
se mettre sous la forme(2) ;
mais deux cas sont à dis-tinguer
suivant que les relations(m)
définissent ou nonplusieurs multipli-
cateurs M distincts.
Dans le second cas, la fraction (y’ ...
’x)
) étantsupposée
pp irré-ductible,
les fonctions ..., gn sont donnéesalgébriquement
en fonctiondes coefficients
a, b
de(1) (et
de leursdérivées),
ainsi que lesrapports
desconstantes
)~,
...,Àn.
D’autrepart,
une fois lesgi’ Ài déterminés,
h estdonné par une
quadrature logarithmique;
car soit%2 (x) 1~’~ ... ( y- hl (x’) l,Î~
~’i)~‘’
... ( y -deux formes de
l’intégrale ;
toute solutiony(x)
de( 1 )
vérifie la relationh(x) h1(x) =
const. ce
qui
est absurde sij2
n’est pas une constanteabsolue ;
lafonction h vérifie donc une relation
où v
désigne
une fonctionalgébrique
des coefficients del’équation (t) (et
, de leurs
dérivées).
Dans le
premier
cas, les relations(m)
définissentplusieurs multiplica-
teurs
distincts, l’intégrale générale y(x)
de(t)
neprend qu’un
nombre finiv de valeurs autour des
points critiques
mobiles(v ~ 2n -
r- 1).
On saitreconnaître, à
l’aide d’un nombrefini d’opérations algébriques,
si l’in-tégrale générale y(x)
d’uneéquation (i)
donnée neprend qu’un
nombredonné v de valeurs autour des
points critiques mobiles,
et dansce cas,
l’équation
à uneéquation
de Riccatipar une
transformation
les
A, B,
a,03B2,
ys’exprimant
rationnellement en fonction des coefficients de(r) (et
de leursdérivées) (’).
En
définitive,
on sait reconnaîtrealgébriquement
sil’intégrale
d’uneéquation (1)
donnéepeut
se mettre sous laforme ( 2)
où l’entier ra estdonné,
et la détermination desfonctions
gi, hdépend
soit d’une qua.-soit d’une
équation
de Riccati.Observons que les g i s’obtiennent
algébriquement
et fi par une qua-drat une,
à moins quel’intégrale
nepuisse
se mettre sous une forme( 2 ),
oùtous les
exposants
03BB soient des entiers( positi fs
ounég ati fs).
-
Complétons
ce théorème parquelques
remarques :tout
d’abord, quand l’intégrale
de(i) peut
se mettre sous uneforme (2)
où tous les 03BB sorat
distincts,
les gi se calculentalgébriquement
enf onc-
tion des
coefficients
dey) (et
de lcunsdérivées),
à moins que tion(z)
ne soit maeéquation
de Riccati.La chose résulte de ce
qui précède
si la forme(2)
est irréductible à uneforme
(2)’
où les À soient des entiers.Supposons,
aucontraire,
que l’inté-grale
de(1) puisse
se mettre sous la formeoù p
est rationnel toutes les formes(2)
se déduisent d’une forme irré-cluctible, soit p
= c, par une transformationles a, étant des constantes. Soit v le
degré de p
en y; il est loisible de(i) Voir mon Mémoire sur les équations du premier ordre (Chap. V).
supposer que le numérateur et le dénominateur de
p ont
leurs v racines finies etdistinctes ;
si Cf est une valeurremarquable
de la constante, une solution de(i),
soit ,(x),
vérifieInégalité dL
= od’après
la relation~y~ et la fonction u
correspondante ~ u (x)
=L(Yi’ , x)~
sont donc connuesalgébriquement
en fonction descoefficients ;
il suit de là que, s’il existeremarquable, l’équation (1) s’intègre
par deuxquadratures;
s’it existe deux valeurs
remarquables,
par unequadrature;
s’il cn existetrois, l’équation (i) s’intègre algébriquement. (Voir
le Mémoirecité,
p.
1 go-1 g3.)
Ceci
posé, v
estsupérieur
à I sil’équation (1)
n’est pas uneéquation
deRiccati. Considérons toutes les valeurs c’ de c pour
lesquelles
les racinesy(x)
del’égalité
p = c sont toutes demultiplicité différente;
ces valeurssont toutes des valeurs
remarquables
de la constante, saufpeut-être
uneseule pour
laquelle
une racine au moins devientinfinie; mais,
dans ce cas,u est une solution de
l’équation
de Riccati(I I) qui
se réduit à uneéquation linéaire.
On connaît donc autant de solutions del’équation (I r) qu’il
y a de valeurs c’ distinctes. S’il y en atrois, l’équation ( I) s’intègre algébriquement.
S’il y en adeux,
onpeut
faire en sorte que ce soient c = o,c = La fonction
aura des
exposants égaux,
à moins que les constantes a~, ..., C( j ne se réduisent à la seule valeur zéro. La fonction F se réduit donc y dési-gnant une constante. D’autre
part,
si l’onécrit p
sous la formeles , ... , ,
l~,
n1f, , ... ,(qui
ne sont pas tousdistincts )
sont connusalgé- briquement,
car lesvaleurs y == li ( ou
y =mi )
vérifientl’équation ( 1 2 )
oùl’on
remplace
u par la solution connue u, de(11) correspondant
à c== o(ou
par la solution u2correspondant
à c = La fonctionk(x)
est donnéemoyennant
laquadrature logarithmique qui
achèvel’intégration
del’équa-
tion de Riccati
( I I )
dont on connaît deux solutions.Enfin,
s’il existe moins de deux valeurs c’ de c, il estimpossible (v
étantplus grand
quei)
de donner àl’intégrale
la forme(2)
où tous les À soientdistincts. Nous avons donc bien démontré ce théorème : :
Quand l’intégrale
d’uneéquation
donnée(1) peut
se mettre sous uncforme ( 2)
oic tous lesexposants
..sontdistincts,
lesfonctions
se calcu-lent
algébriquement
eth(x)
par unequadrature logarithmique.
Laseule
éq~uation
de Riccatifait exception
à ceUne autre
conséquence
despropriétés
des valeursremarquables
de laconstante est la suivante :
quand l’intégrale
d’uneéquation ( ~ )
se laissemettre sous la forme
~( 2),
n est au moinségal
à r + I siE’~ ~
o(’ )
et àr + 2 si 03A303BB = o. Les
fonctions g,
h s’obtiennent par deuxquadratures
au
plus, sauf
dans le cas où n estprécisément égal
à sa limiteinfé- (n
+ 1 pour 03A303BB~
o, r + 2 pour 03A303BB =o).
Eneffet,
dès que n dé- passe sa limiteinférieure,
il existe au moins une valeurremarquable.
6.
Quand l’intégrale
de(1)
se laisse mettre sous la forme(2),
où F n’estni rationnel en y ni réductible à la forme
rationnelle,
les gi se calculentalgébriquement.
S’il existe une valeurremarquable
c~, uneintégrale
y,(x)
vérifie la relation
et, par
suite,
se calculealgébriquement.
La fonction h vérifiel’égalité
Convenons
d’appeler
fonctionquasi algébrique
des variables x, y, ..., vtoute fonction $
qui s’exprime algébriquement
enP;1, ..., ~ ln,
les p" ..., F,tdésignant
des fonctionsalgébriques de x, y,
..., v, les ’~ des constantes.Appelons
de mêmeéquation quasi algébrique
toute relation obtenue enannulant une telle fonction ~.
Quand l’intégrale
d’uneéquation (t)
selaisse mettre sous la forme
P ( x, y)
== const., où P est une fonctionquasi algébrique
de y et des coefficients de(1) (et
de leursdérivées),
nousdirons que
l’équation (i) s’intègre quasi algébriquement.
Ces définitions
adoptées,
y proposons-nous de reconnaître si uneéqua-
tion
(J)
donnée admet unei’ntégrale première
de laforme (2)
où( 1 ) r désigne toujours le degré du coefficient différentiel de (1); voir p. 2.
L’ENTIER Il EST INDÉTERMINÉ, sans
s’intégrer algébriquement
nLquasi algébriquement.
Deux
hypothèses
sontpossibles,
suivant que la forme(2)
est irréductibleou réductible à la forme rationnelle en y. Dans le
premier
cas, il ne sauraitexister de valeur
remarquable
de la constante, autrementl’équation (t) s’intégrerait quasi algébriquement;
par suite l’entier n estégal
à r~ + J ouà r~-I- 2 suivant que ~~ est ou non différent de
zéro ;
il est donc limité. Dansle second cas,
l’intégrale
étant mise sous forme irréductible p(x, y)
= c,il ne saurait exister
plus
de deux valeursremarquables
de c ; il est doncloisible d’admettre
qu’en
dehors des valeurs c = o, c == 00 iln’y
a pas de valeursremarquables,
et si l’on écritn est encore
égal
à r + 1 ou r + 2. Nous savons donc résoudrealgébri-
quement
laquestion précédente.
En
particulier,
étant donnée uneéquation (y
dont lescoefficients
sontalgébriques
en x, on saitreconnaître,
à l’aide d’un nombrefini d’opé-
rations
algébriques,
si sonintégrale y(x, C),
est unefonction
trans-cendanle
qui
neprend
autour despoints critiques
mobilesqu’un
nombre
fini,
NON DONNÉ, de valeurs.7 .
Proposons-nous,
en dernierlieu,
de déterminer sil’intégrale
d’uneéquation (r)
donnéepeut
se mettre sous uneforme (2) (où
n est zra-connu)
irréductible à laforme
rationnelle en y.Considérons d’abord une
équation ( r )
où P etQ
soient despolynomes
en x, y, tels que les deux courbes P = o,
Q
= o duplan
des x, y aienttoutes leurs intersections
(à
distance ouinfinie)
distinctes. Achaque
in-tersection M de ces deux
courbes, M.
Poincaré faitcorrespondre
un expo-sant s facile à
calculer ;
par un telpoint
M il ne passe que deux courbesintégrales d’aspect algébrique,
à moins quel’exposant 03C3
ne soit un nombre.réel,
commensurable etpositif, auquel
cas NI est un n0153udalgébrique.
Moyennant
la seulehypothèse qu’aucun
desexposants
03C3 ne soitréel,
com-mensurable et
positif,
onpeut
résoudrealgébriquement
leproblème
précédent.
Eneffet,
il est loisible de mettre F sous la formeles ~l
désignent
despolynomes
en y, dont les coefficientsdépendent algé- briquement de x,
lepremier
de ces coefficients étantl’unité,
et les sontdes constantes entre
lesquelles
n’existe aucune relation linéaire et homo-gène
à coefficients entiers. Lenombre j
est au moinségal
à 2;sinon,
F serait réductible à la forme rationnelle. Ceci
posé, je
dis d’abord que les pi sont rationnels en x; eneffet,
dansl’hypothèse
où nous nousplaçons,
il n’existe
(à
un facteur constantprès) qu’un
seulmultiplicateur M (y, x)
rationnel en y, soit
les
fonctions k,
l sont connues rationnellement à l’aide des coefficients de(i)
et de leursdérivées,
donc sont rationnelles en x. Les racines y = du dénominateur de Mqui
donnent lieu au même résidu ’~de la fraction
MQ
en y, sont déterminées par une relationalgébrique
~(x, y)
= o, où w est unpolynome
en y dont les coefficientsdépendent
rationnellement des coefficients de
(1),
de leurs dérivées et de la con- stante ~.Chaque polynôme
est unproduit
de telspolynômes
c?. Doncles pi sont rationnels en x.
Les deux courbes
algébriques p
= o, j~2 = o parexemple ( mises
sousforme
entière)
nepeuvent
se couperqu’en
un despoints
11M communs auxcourbes P == o,
Q
= o.Or,
par chacun de cespoints
M(à
distance finie ounon)
nepassent
que deux courbesintégrales d’aspect algébrique,
et l’oncalcule immédiatement le nombre ~c d’intersections confondues en NI de ces
deux branches. En faisant la somme de ces nombres ~c pour tous les
points
on a une limitesupérieure
du nombre despoints
communs auxdiverses courbes
algébriques
o, donc une limitesupérieure
dudegré
en x, y de ces courbes. D’où ce théorème : :
Quand
aucun desexposants
despoints singuliers
n’est un nombrecommensurable et
positif,
on sait reconnaîtrealgébriquement
sil’intégrale
de(I)
se laisse mettre sous uneforme (2)
irréductible à la,forme rationnelle,
sans que l’entier n soit donné.Le même raisonnement et le même résultat subsistent évidemment
si,
dans
l’équation (1) donnée,
P etQ
sont des fonctionsalgébriques quelcon-
ques de x, telles seulement que
l’équation (i)
nepossède
aucun n0153udalgébrique (à
distancefinie
ouinfinie )..
8. Cas où h est
égal à
1. - Insistons sur le casparticulier où,
dansl’équation (2),
la fonction h estégale
à ï; autrementdit,
étudions leséquations (1)
dontl’intégrale
se laisse mettre sous la formeDans ce cas y = ~o est
toujours (’ )
uneintégrale
de( ~ ).
Si la forme( 2 )’
est irréductible à une forme p = c où p est rationnel en y, les gi s’obtien-
nent
algébriquement. Sinon, l’équation (r)
se ramènealgébriquement
àune
équation
de Riccati( 1 I ) qui
admetl’intégrale
u = ~o, c’est-à-dire seréduit à une
équation
linéaire.Donc, quand l’intégrale
d’uneéqua-
tion
( I)
donnée se laisse mettre .sous laforme ( z )’,
cetteintégrale
s’obtient
algébriquement,
ou par deuxquadratures
auplus.
Si 03A303BB n’est pas
nul,
ces deuxquadratures
se réduisent à une seule.En
effet, soit,
dansl’égalité (12), Bv_i
lepremier
des coefficients, ...,
qui
ne soit pasnul ; Bv_i
est connu rationnellement en fonction des coeflicients de( ~ ).
Enremplaçant
u par v =uBv_i,
on aou bien
D’autre
part,
on sait que C est lié à c par une relation de la formed’où il suit aussitôt que
et
l’égalité (2)’
doit s’écrire(1) En effet, si l’on change y en z
I ,
z entre en facteur dans FI ,
zx
à la puissance E), ;donc z = o est une intégrale si ~~ n’est pas nul ; si ~~ est nul, on a
et z = o est une intégrale correspondant à C = i.
ce
qui exige
que ~ soit une constante, c’est-à-dire quel’équation
linéairequi
donne v se réduise àY étant connu rationnellement en fonction des coefficients de
(i) (et
deleurs
dérivées).
9. Observons que
quand h
estégal
à i, ledegré
despolynômes
en yest au
plus égal (et
estégal
engénéral)
à n - i .Quand
~~ estnul,
ledegré
de A est au
plus égal
à n - 2 ; pour que ledegré
de B s’abaisse d’uneunité,
il faut que soit nul
quel
que soit x. Cette remarquefaite,
établissonsce théorème : :
Étant
donnée uneéquation (z)
où ledegré
en y de P est auplus égal
au
degré
en y deQ,
si cetteéquation
admet uneintégrale première
dela
forme (2)’,
elles’intègre algébriquement
ou par une seulequadra-
ture.
D’après
cequi précède,
nous n’avonsplus
à démontrer ce théorème que dans le casoù,
laquantité
~~ étantnulle,
la forme(2)’
est réductible à la formep(y, x)
= c, où p est rationnel en y. Nous pouvonsremplacer,
dansce cas, les
égalités ( I I )
et(1 2)
par les suivantesSi,
dansl’équation linéaire,
onremplace
v en x, y, on voit aussitôt que, dansl’équation ‘~y
dx-.-- B ( y’
x ) ainsiobtenue,
le dénominateur est dedegré
A( y, x) >
? v - i - 1 , le numérateur renferme un terme de la
forme )
pour que ledegré
de P nedépasse
pas celui deQ,
il faut doncque 03B2
soitnul,
c’est-à-dire que v soit donné par
l’unique quadrature
v =f Y
dx. c. Q. F. D.10.
Démontrons,
pourterminer,
que sil’intégrale
d’uneéquation (r) quelconque
se laisse mett~e sous laforme ( 2 )’
où tous les À sontdistincts,
les gi s’obtiennent
algébriquement,
à moins quel’équation ( i )
ne soitune
équation
linéaire.La chose est démontrée si
l’intégrale
ne se laisse pas mettre sous la formep(y, x)
= c, où p est rationnel en y.Quand
on se trouve au contrairedans ce cas, deux
hypothèses
sontpossibles
suivant que, dans la forme ir- réductible del’intégrale
p( y, x)
= c, ledegré v de p
en y estégal
ousupérieur
à i .Dans le
premier
cas,l’intégrale peut
s’écrireet comme
pour que F soit de la forme II
( y - gi)Ài,
il faut que(h
- x~)(11... (h
-soit une constante, c’est~-à-dire
que h
soit une constante; y vérifie alorsune
équation
linéaire.Quand v
estplus grand
que i(voir
p.8), l’intégrale
ne se laisse mettresous une forme
(2)
où tous les À sont distincts que s’il existe au moins deux valeurs de c pourlesquelles
on connaît une solution de(1);
s’il enexiste
trois, l’équation (z) s’intègre algébriquement ;
s’il en existedeux, soit
..c == o, c == 00, on a
et
puisque p
est de la formeh( x)
doit être une constante; comme lest(x), m(x)
sont connusalgé- briquement
p.8), l’équation (I ) s’intègre algébriquement.
Nousavons donc bien établi que, si les
Ài
dans(2)’
sont tousles gi
s’obtiennent
algébriquement,
sauf dans le cas où(I)
est uneéquation
linéaire.
DEUXIÈME PROBLÈME.
1 i.
Quand
on effectue sur y(x)
une transformationhomographique
dontles coefficients sont des fonctions arbitrairement choisies de x,
l’équation ( 1 )
prend
la forme _ _ .d’autre
part,
la relationgarde
la même forme si EX estnul;
elle se transforme en une relation ana-logue
où n estaugmenté
d’une unité et où = -(~,
+ ... +~n),
si-~- ... +
Àn)
est différent de zéro.D’après cela,
posons-nous leproblème
suivant :’
PROBLÈME
(A). -
Former toutes leséquations
(de degré
rdonné)
dontl’intégrale générale
se laisse mettre sous laforme
où l’entier n est
donné,
ainsi que lesexposants ~,
dont la somme estnulle.
Tout
d’abord, n
est au moinségal
à r + 2. Plusgénéralement (voir
p.
2),
soit s laSomme £(1; - 1),
oùLi, ..., lk désignent
l’ordre de multi-plicité
desintégrales remarquables y, (x),
...,( y, pouvant
êtreon a
Pour
qu’il
existe uneintégrale remarquable d’ordre l,
l -1 conditionssont nécessaires entre h et
les g;
il faut :1 °
Que
lepolynôme
en ya
ait une racine
multiple
d’ordre l -- I, , soit y = y" , d’où L - 2 conditionsalgébriques
obtenues en éliminant y~ entre leséquations
2°
Que
cette racinemultiple
soit uneintégrale remarquable,
c’est-à-direqu’on
aitCd’oiz
une relationquasi algébrique
entre h et les g, obtenue en tirant y, de A(y, )
= o pourporter
dans(3)].
D’après cela,
considérons unsystème quelconque
d’entierspositifs
dontla somme soit
égale
à n - r - 2. A chacun de cessystèmes, soit 1,
2014 i, ...,ou
Lh, correspond
untype d’équations (1) répondant
à laquestion :
ce
type
s’obtient enprenant
pour h etles g
des fonctions de xqui
satisfont :r - 2 - k relations
algébriques ( S ) qui expriment
que A(y)
pos- sède k racines distinctes demultiplicité 1,
- 1 , ...,lk
-1; 2° à I~ relationsquasi algébriques ( S’ ) qui expriment
que ces k racines sont desintégrales remarquables;
ces dernières renferment chacune une constante arbitraireCI,
...,Ck.
Ces( n
- r -2)
relations( S ), ( S’)
définissent les( n
+I )
fonctions indéterminées
h,
g" ..., gk à l’aide de(r
+3)
d’entre elles arbi- trairement choisies et des k constantesC, ,
...,Ch (dont
onpeut toujours
supposer la
première égale
àl’unité).
Comme les coefficientsa, b
de(1) s’ex p riment
rationnellement en fonctiondes A,
gi, on voit que les coefficients deséquations (I)
cherchées se calculent en fonctions de(r
-+-3)
fonctions
arbitraires,
de leurs dérivéespremières
et de k - i constantes.En
définitive,
àchaque système
d’entierspositifs (soit l,
- I , ... ,lk
-I )
dont la somme estégale
à n - r - 2,correspond
untype d’équa-
tiorts
(i)
cherchéesqui dépend (sous forme connue)
de r + 3fonctions
arbitraires de x, de leurs dérivées
premières
et de(k
-i)
constantesarbitraires. On obtient toutes les
équations (1)
cherchées enépuisant
tous les
systèmes
d’entierspositifs
dont la somme estégale
à n - r - 2.Nous discuterons tout à l’heure la
compatibilité
des relations entre les b, h. Je feraiauparavant quelques
remarques.Si l’on
exprime
queA (y)
est divisiblepar le
dénominateurQ ( y, x)
ducoefficient différentiel de
( 1 ),
on obtient r nouvelles relationsalgébriques
entre
fi, les g (et
lesb),
relations où les dérivées desh, g
nefigurent
pas.Ces
relations, jointes
ausystème (S), (S’) (ce qui
donne en tout n - 2relations
algébriques
ouquasi algébriques ),
définissent les(n + I )
fonctionsfi,,
..., gn à l’aide de trois d’entre elles et debr_"
, ..., ,bo
. Onpeut
doncsc donner arbitrairement le dénominateur
Q
dansl’équation (I)
chen-chce,
et les coefficients du numérateurdépendent
encore de troistions
(et
deconstantes)
arbitraires.12. Observons que
quand
laquantité ~ ~
n’est pas nulle dansl’éga-
lité
( 2 ), y ~
03 esttoujours
une solution de( i ) ;
autrementdit,
ledegré
du numérateur P est au