A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M IREILLE C AR
Sommes de carrés et d’irréductibles dans IF
q[X ]
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 3, n
o2 (1981), p. 129-166
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1981_5_3_2_129_0>
© Université Paul Sabatier, 1981, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
SOMMES DE CARRES ET D’IRREDUCTIBLES DANS IFq[X]
Mireille Car (1)
Annales Faculté des
Sciences
Toulouse VolI I I,1981,
P.129 à 166(1)
Laboratoire deMathématiques,
Faculté des Sciences etTechniques
de SaintJérôme,
rue HenriPoincaré,
13397 Marseille Cédex 4 - France.Résumé : Soit
IFq
le corps fini à qéléments,
q étant un entierimpair.
Par une méthodeanalogue
à la «méthode du cercle» on démontre que pour tout
polynôme
M deIF q[X]
dedegré
suffisam-ment
grand, l’équation
admet une solution où
Pi
etP2
sont despolynômes
irréductibles deIF q[X] ,
A unpoly-
nôme de
IF q[X] ,
, cespolynômes
vérifiant les conditions dedegré
lesplus
restrictivespossibles.
Cette méthode donne une évaluation
asymptotique
du nombre de ces solutions. Ces résultats restent valables si l’onexige
enplus
que lepolynôme
A soit irréductible.Summary :
LetIFq
be a finite field with qelements,
qbeing
odd.By
a method similar to the «cir- cle method» one can prove that for everypolynomial
M inIF q[X] ,
, if thedegree
of M islarge
enough,
théequation
has solutions
(Pl ,P 2,A)
wherePi
andP2
are irreduciblespolynomials
in and A is apolyno-
mial in the
degrees
of thesepolynomials satisfying
the most restrictive conditions whichare
possible.
This methodgives
anasymptotic
estimate for the number of these solutions. These results remain true even if one asks thepolynomial
A to be irreducible.130
I. - INTRODUCTION
Soit
IF q
le corps fini à qéléments,
q étant un entierimpair.
Certainesanalogies
entreles
propriétés arithmétiques
de l’anneauIF q[X]
despolynômes
à une variables sur le corpsIF q
etl’anneau
Z
des entiers relatifs ont été mises enévidence,
notamment en cequi
concerne l’arithmé-tique additive,
lesproblèmes
de Goldbach([11])
et deWaring ([2], [15])
ont étéétudiés, et plus particulièrement
leproblème
deWaring
pour les carrés([3], [4], [5], [6], [7], [8], [9]).
Il est ac-tuellement connu que tout
polynôme
deIF q[X]
estreprésentable
comme somme de trois carrés([7]),
sans que l’on ait une limitation dudegré
despolynômes
intervenant dans lareprésentation,
et que tout
polynôme
M deIF q[X]
dedegré
«assez élevé» estreprésentable
comme somme detrois
polynômes
irréductibles deIF q[X]
dedegré
auplus égal
audegré
dupolynôme
M([11 ]).
Nous étudions ici la
représentation
d’unpolynôme
deIF q[X]
comme somme d’un carré et de deuxpolynômes
irréductibles. Unpremier
résultat a été établi dans[16]
ou l’on dé-montre le théorème suivant.
THEOREME. Si k est un entier strictement inférieur à la
caractéristique du
corpsIFq,
si n estun entier suffisamment
grand,
toutpolynôme
K deIFq[X]
dedegré
nk estreprésentable
commesomme
P1, P2
étant despolynômes
irréductibles unitaires dedegré nk,
A unpolynôme
unitaire dedegré
n,
a~, a2, a3
des éléments deIFq
dont la somme estégale
au coefficient du terme dedegré
nk dupolynôme
K.Il I est
possible
d’obtenir de tellesreprésentations
pour despolynômes
dedegré
nonmultiple
dek,
et même d’avoir desreprésentations
de la formeles
polynômes PZ
et A n’étantplus unitaires,
mais satisfaisanttoujours
aux conditions dedegré
lesplus
restrictivespossibles ;
on peut aussiexiger
que lepolynôme
A intervenant dansune telle
représentation
soit irréductible. C’est ce que nous faisons ici dans le cas où k =2,
oùnous établissons essentiellement le théorème suivant :
THEOREME. Il existe un entier
no,
nedépendant
que de q, tel que, pour tout entier n >no,
pour tout
polynôme
M deIF q[X]
dedegré
2n ou2n-1, l’équation
admette une solution où
P~
etPZ
sont despolynômes
irréductibles deIF q[X]
dedegré
égal
audegré
deM,
où A est(i)
soit unpolynôme
deIF
dedegré
strictement inférieur à n, ,(ii)
soit unpolynôme
deIFq[X]
tel queA
soit dedegré
auplus égal
audegré
deM,
,soit un
polynôme
irréductible de dedegré
strictement inférieur à n,(iv)
soit unpolynôme
irréductible deIFq[X]
tel queAZ
soit dedegré
auplus égal
au
degré
de M. .On
peut
remarquer que les conditions(i)
et(ii)
sontéquivalentes lorsque
lepolynôme
M est dedegré impair,
ainsi que les conditions(iii)
et(iv).
On remarque aussi que l’existence d’une solution satisfaisant à la condition(iii)
entraîne l’existence de solutions satisfaisant aux autres conditions.Toutefois nous démontrerons de
façon indépendante
lesquatre parties
du théorème car la démons-tration fournit une évaluation
asymptotique
du nombre de solutions del’équation (E),
et ce nom-bre varie suivant les conditions
exigées.
Il. NOTATIONS
Nous reprenons les notations introduites dans
[11 ]
et nous en introduisons de nou-velles
qui
nouspermettront d’alléger
les calculs.Soit H un
polynôme
deIF q [X],
sondegré
sera notéd°H,
le coefficient de son terme deplus
hautdegré sgn(H) ;
l’ensemble despolynômes
dedegré
strictement inférieur audegré
deH,
identifié à l’ensemble des classes de congruence modulo
H,
sera notéCH,
et le groupemultiplicatif
des classes inversibles modulo H sera noté l’ordre de ce groupe sera noté ~
(H).
La fonction~ ainsi définie a les mêmes
propriétés
que la fonction d’Eulerclassique.
On
désigne
par U l’ensemble despolynômes
unitaires. Sur U on définit la fonction de Môbius ~u par :L’ensemble des
polynômes
irréductibles sera notél,
l’ensemble despolynômes
dedegré
m sera notéDm,
l’ensemble despolynômes
dedegré
strictement inférieur à m sera notéFm,
l’ensemble des
polynômes
irréductibles dedegré
m seranoté 1 m.
Si
A,
B et H sont despolynômes,
la relation A diviseB, (respectivement
A ne divise pasB)
sera notéeA IB, (respectivement
la relation A est congrue à B modulo H sera notée A = B(mod H),
leplus grand
commun diviseur unitaire despolynômes
A et B sera noté(A,B).
Sur le corps
IFq(X)
des fractions rationnelles on définit une valuation v parsi A et B sont des
polynômes
non nuls. ° Lecomplété
deIF
pour cettevaluation s’identifie
au corps
K
des séries de Laurent formelles en1/X
à coefficients dans le corpsIF q’
la valuationv se
prolongeant
àK
parA cette valuation v est associée la valeur absolue
1 Iv
définie parNous noterons
simplement 1 1
cette valeurabsolue,
bien que ce derniersymbole
soit aussi utilisé pourdésigner
la valeur absolueclassique
sur le corpsIR des
réels ou le corpsCdes complexes,
maisil y a peu de
risques
de confusion.On
désigne
par~
l’idéal devaluation, et,
pour tout entier relatifj,
par;~j
l’idéalLes ensembles
9.
sont
des sous-groupescompacts
du groupe additif localementcompact K
Dési- gnons par dt la mesure de Haar surKnormalisée
à 1 sur~.
Soit e un caractère non
principal
du groupe additif deIFq.
On définit un caractère nonprincipal
E du groupe additif deKen posant
L’ensemble des éléments non nuls de
respectivement
derespectivement
de
K
sera notéIF*q, respectivement IFq[X]*, respectivement K*.
Si y est nom bre
réel,
on notera[y]
lapartie
entière de y.III. - SOMMES DE
CARACTERES
Les
cinq propositions
suivantes ont £t£ établies dans[1 1 ]
ou se démontrent par des méthodesanalogues.
PROPOSITION 1 1 1 - 1 . Pour tout entier relatif
j
,,#.
i a pour
mesure
q-j
.PROPOSITION I I I-2.
(i)
Pour toutpolynôme A, E(A)
=1. .(ii)
Pour toutpolynôme
H nonnul,
si A et B sont despolynômes
congrus moduloH, E(A/H)
=E(B/H~.
(iïl)SiUE ~2,E(u)=1.
.PROPOSITION I I I-3. Soient un entier
j
>0,
u EKet
b E~.
AlorsPROPOSITION I I I-4. Soient u E la
partie
fractionnaire de u etj
un entier naturel.Alors,
De cette
proposition
on déduit un corollaire très souvent utilisé par la suite :COROLLAI RE. Si G et H sont des
polynômes premiers
entre eux,ainsi que la
première
«formule dechangement
de variable» :PROPOSITION I I I-5. Soient un entier
j
>0,
u E;~
et a EK
tels quej > v(a)
> -v(u). Alors,
Les deux
propositions
suivantes sont à la base de la deuxième «formule dechangement
de varia-ble». ,
PROPOSITION I I I-6. Soient
j E 71
et a EK~.
Si f est uneapplication
localement sommable deK
dansCI: , , alors,
Démonstration. C’est une
conséquence
del’unicité,
à constantemultiplicative près,
de la mesurede Haar sur
K.
PROPOSITION 111-7. Soient un entier
j
> 0 et a EK
tels quev(a) > j . Alors,
Démonstration.
L’égalité (III-6)
est trivialesi j
= 0.Supposons j ~
0. Soitm ~ { 0,...,j-1}. Alors,
Si B~Dm et si t ~ ,
Donc,
Donnons maintenant la deuxième «formule de
changement
de variable».PROPOSITION I I I-7. Soient un entier
j
>0,
H unpolynôme
tel queet
u un élément de~
tel quev(u) > j
+dOH. Alors,
Démonstration. On a
v(uH2) > j--d°H, d’où,
avec(I I i-6),
puis,
avec(I I I-5)
et à nouveau(I I I-6),
Terminons ce
paragraphe
par la dernière «formule dechangement
de variable» et son corollaire.PROPOSITION I I I-8. Soient un entier m > 0 et u tels que
v(u)
> m.Alors,
Démonstration. Si B E
Dm,
il existe b EIF*q et
V EF2m
tels quedonc tels que,
et il existe exactement
qm polynômes
W deF2m
tels queet,
pour de telspolynômes,
D’autre
part,
soient b EtF et
V GF 2m Alors,
il existe un et un seulpolynôme
B tel queEn
effet,
une telle relation détermine ledegré
de Bégal
à 2m et le coefficient du terme deplus
haut
degré
de Bqui
doit êtreégal
àb ;
elleexige
deplus,
que les coefficientspolynôme
B et les coefficients~...,v~ i
dupolynôme
V soient liés par les relationset,
pourm-2,...,1,0 ~ ,
ce
qui
détermine defaçon unique.
COROLLAI RE. Sous les mêmes
hypothèses,
Démonstration. La
première
assertion est immédiate avec(III-2).
Les deux autres assertions sont desconséquences
de(1 I I-2)
et de(1 I I-8).
IV. - LA METHODE DU CERCLE
Soit n un entier tel que
Soit M un
polynôme
dedegré
2n ou 2n-1. Soientn,n+1 ~ , fp f. et
g lesapplications de 9
dans C définies par
Alors, d’après (I I I-1 ), fi (M), respectivement R~(M)
estégal
au nombre de solutions del’équation
où
Pi
etP2
sont despolynômes
irréductibles dedegré d°M,
où A est unpolynôme
dedegré
stric-tement inférieur à
i, respectivement
unpolynôme
irréductible dedegré
strictement inférieur à i.Les
intégrales Rn(M)
et nous donneront le nombre de solutions del’équation (E)
satisfai-sant aux conditions
(i)
et(iii),
et lesintégrales Rn+ 1 (M)
et(M)
nousdonneront,
pour despolynômes
M dedegré pair,
le nombre de solutions del’équation (E)
satisfaisant aux conditions(ii)
et(iv).
Posons
On
appelle
fraction deFarey
à l’ordre N toute fraction rationnelleG/H
telle que(i)
H est unpolynôme
unitaire dedegré
auplus N, (ii)
G ECH.
Si
G/H
est une fraction deFarey
à l’ordreN,
la bouleest
appelée
arc deFarey
de centreG/H.
Lorsque G/H parcourt
l’ensemble des fractions deFarey
à l’ordreN,
les arcs deFarey UG/H
forment une
partition
de:~.
C’est le théorème 4-3 de[11 ] .
Sur les arcs de
Farey UG/H
tels qued°H ~
2s on saura calculerfi(t)
et on aura une bonne appro- ximation deg(t)
et def*i(t) ;
ces arcs seront ditsmajeurs.
SoitQ leur
réunion et la réuniondes arcs restants.
Si
G/H
est une fraction deFarey
à l’ordreN,
soientLes sommes
donneront de bonnes
approximations
deRi(M)
etR. (M) ;
leurs calculs nous donneront les pre- miers termes des sénéssingulières G~(M)
etG~(M)* qui
seront étudiées auparagraphe
suivant.Lorsque
t décrit on a unemajoration
de et de si lamajoration
de est assezsimple,
il n’en est pas de même de cette defi*(t) qui
nécessitera l’utilisation d’uncrible,
cequi
sera fait au
paragraphe
et lamajoration
de sommesdoubles,
cequi
sera fait auparagraphe
VLV. - LES SERIES
SINGULIERES N~ (M)
ETN~ (M)*
Dans ce
paragraphe
M est unpolynôme
deIFq[X]
fixé.Si G et H sont des
polynômes premiers
entre eux, soientSi H est un
polynôme
nonnul,
soientLes deux
propositions
suivantes se démontrent comme les théorèmes 8-4 et 8-8 de[1 ] ,
avecquel-
ques
simplifications
pour la dernièreproposition permettant d’avoir
uneégalité
au lieu d’unemajoration.
PROPOSITION
V-1. Les fonctions H -C(M,H)
et H -C~(M,H)
sontmultiplicatives.
PROPOSITION
V-2. Si G et H sont despolynômes premiers
entre eux,M Si P est un
polynôme
irréductible ne divisant pasM,
on définit lesymbole
deLegendre (- )
parP
PROPOSITION
V-3. Soit P unpolynôme
irréductible.Alors,
Démonstration. Soit
u (M)
le nombre de solutions de la congruenceAlors,
La somme
C*(M,P)
se traite de la mêmefaçon.
COROLLAIRE 1. Si P est un
polynôme irréductible,
COROLLAI RE 2. Si H est un
polynôme
sans facteurcarré,
Démonstration.
(V-9)
est immédiate. Si H est sans facteurcarré,
PROPOSITION V-4. Il existe une constante
C~
nedépendant
que de q, telle que, pour toutpoly-
nôme H de
degré
au moinségal
à2,
Démonstration. Comme pour le théorème
5-1, chapitre
1 de[12] .
.PROPOSITION V-5. La série
est absolument convergente ; de
plus
il existe uneconstante C2
>0,
nedépendant
que de q, telle que, pour tout entier T >2,
D’autre
part,
et il existe une constante
C3
>0,
nedépendant
que de q telle queDémonstration. Si le
polynôme
H est sans facteurcarré,
et dedegré supérieur
àT, d’après (V-9) et (V-11 ),
C2
nedépendant
que de q.La série
G~(M)
est absolumentconvergente
et s’écrit commeproduit
eulérienet
(V-14)
se déduit de laproposition
V-3.Enfin,
ce dernier
produit
est strictementpositif ;
notons leC3 .
PROPOSITION
V-6. La sérieest absolument
convergente ;
deplus,
il existe une constanteC4
>0,
nedépendant
que de q,telle que, pour tout entier T >
2,
D’autre
part,
Démonstration. Si le
polynôme
H est sans facteur carré et dedegré
au moinségal
àT, d’après (V-10)
et~V-11 ),
et
(V-17)
se démontre comme(V-13).
En écrivantQ~(M)*
commeproduit
eulérien et en utilisantla
proposition
V-3 on obtient(V-18).
EnfinVI..
MAJORATION
DE SOMMES DE CARACTERESDans ce
paragraphe
G et H sont despolynômes premiers
entre eux.PROPOSITION VI-1. Soit r un entier naturel.
Alors,
Démonstration. On
majore
cette par la méthode deWeyl déjà
utilisée dans[15] . Désignons
par S cette somme.Alors,
d’où,
avec~I i l-3),
Si
d°H ~
r,v(A)
= 1 si et seulement si A est congru à 0 modulo H.Si
d°H ~
r,Si d°H
> r,Dans les deux cas,
PROPOS ITI ON V l -2. Soient a et b des entiers strictement
positifs,
A unepartie
deF~ , B
une par-tie de
F ~
et-
Alors,
Démonstration.
L’inégalité
de Schwarz donneoù,
pourB~
EB2
E ,Alors,
comme pour lamajoration précédente,
~~ ~ ~-1 )
permetd’écrire
- "
puis,
enprocédant
comme pour
la Proposition (Vl- 1 ),
Soit,
pour toutpolynôme
Ret
ô(R)
lenombre
desolutions (A,T,B)
EFax Fa
xFb
del’équation
Alors, d’après ~I
Posons
Si
Dans tous les cas,
D’autre
part,
De la même
façon
onaurait,
PROPOSITION VI-3. Soient m, a et b des entiers strictement
positifs,
A un ensemble depoly-
nômes A tels que a
dO A a+m,
B un ensemble depolynômes
B tels que bd°B
b+m.Soit
Alors,
Démonstration.
Désignons
par T l’ensemble descouples
d’entiers(a,~i)
tels quePartageons
l’ensemble T en ensembles élémentaires définis de lafaçon
suivante :Si i est un entier
compris
entre 2 et h =[log
m/ log 2]
+1, j
varie de 1 àet,
siles coefficients
dj,r
etej,r
étant liés par la relationDe ce
fait, lorsque j
varie de 1 à2~ 1,
on aLe
plus grand
des nombresa’ ;
+m2 ~
est a + m -m2 h,
leplus grand
des nombresbi,j
+m2
est b + m -
m2
et il n’existe pas d’entier dans les intervalles[a
+ m -m2 h ,
a + m[
etLes ensembles
~ (1
i ~h,
1~ j ~ I* ) )
forment donc unepartition
deT, et,
si pouri~)l,..,h(,pour)~)l,...,2’~(,
,La
proposition précédente
permet demajorer
chacune des sommesSi,j. Compte
tenu del’égalité (*),
on obtientetilya
sommes °
PROPOSITION VI-4. Soient m, a, b et c des entiers strictement
positifs
tels que b c, A un en-semble de
polynômes
A tels que a ~dO A
a+m et B un ensemble depolynômes
B tels que bd°B
c+m. SoitAlors,
Démonstration. On partage la somme
U(A,B)
en deux sommesU~
etU2
oùAvec
(Vl-1
et(VI-3)
il vientd’où
la majoration (VI-4).
VII. -
MAJORATION
DE LA SOMME E(G H P2)
Dans ce
paragraphe
m et r sont des entiers strictementpositifs
tels que1
H est un
polynôme
tel qued°H
E[4r,2m-4r]
et G est unpolynôme premier
à H. SoitPour
majorer
la somme S nous utilisons un crible semblable à celui utilisé pourmajorer
des som-mes
analogues portant
sur des nombrespremiers. (Voir [10]
parexemple).
SoitSoient D l’ensemble des diviseurs unitaires de
B,
D’ l’ensemble despolynômes
D de D dont tousles diviseurs irréductibles sont de
degré
strictement inférieur à 2r et soit D" lecomplémentaire
deD’ dans D.
Si j
est un entiernaturel, Fj~ désignera
l’ensemble despolynômes
non nuls deFj.
PROPOSITION VII-1.
Démonstration. Si u E
Fm
estpremier
àB,
les facteurs irréductibles de U sont dedegré
au moinségal
àm/2
et U est irréductible.Donc,
et,
avec l’identité deMôbius,
d’autre part,
d’où la
majoration (V))-3).
Si D est un
polynôme
de D dedegré
strictement inférieur à m, soitDésignons
parrespectivement D~ l’ensemble
despolynômes
D de D tels que~u(D) =1,
res-pectivement jn(D)
= -1.PROPOSITION VI I-2.
Pour j E ~ 0,1 } ,
Démonstration. Soit D E
Fr .
PosonsLes
polynômes
H’ et G’ sontpremiers
entre eux etAvec
(Vl-1
on aD’autre
part,
donc,
PROPOSITION VII-3. Pour j ~ {0,1},
Démonstration, La
proposition
VI-4s’applique
ici et donneLes
inégalités
vérifiées par m, r etd°H
donnent alors~VI I-6).
.PROPOSITION VII-4.
Soit,
pour tout entier k >0, h(k)
le nombre depolynômes
de D’dedegré
strictement inférieur à k.
Alors,
Démonstration, Si D E
D’,
D est sans facteur carré et tous ses facteurs irréductibles sont dedegré
strictement inférieur à 2r. Soit
Alors,
La
majoration
deh(k)
s’en déduit.PROPOSITION VI I-5. Pour
j E ~ 0,1 ~ ,
Démonstration.
Désignons
cette somme parAlors,
la
majoration précédente
nous donned’où
PROPOSITION VII-6. Pour
j E ~ 0,1 ~ ,
D
Démonstration. Soit cette somme. Comme
précédemment,
Si D E
D",
D aw(D)
facteurs irréductibles unitaires P tels qued°P
>2r,
avecw(D) m/2r.
Soit K =
[m/2r] ,
et, pour k= 1,2,...,K,
soitPosons pour A E
Fr ,
Alors,
La somme
0. ~,k ~A)
s’écrit comme différence0 ~~ ~ - 0~2~
des deux sommesLa
proposition
VI-4 donne unemajoration
de ces sommes ; sid’où,
PROPOSITION VII-7. Il existe une constante
C5
>0,
nedépendant
que de q telle que, pour toutentier r >
0,
pour tout entier m >2r2(2q(log q) 2
+1/4),
si H est unpolynôme
telque
d°H
E(4r,2m-4r] , si
G est unpolynôme premier
àH,
Démonstration. Avec
(VII-3), (YII-4), (VII-5), (VII-6), (VII-8)
et(VII-9),
on ad’où (VII-13).
VIII. - EVALUATION DE
PROPOSITION VIII-1. Soit u ~
de valuationv(u) >
i. AlorsDémonstration,
(i)
est immédiat. Pour avoir(ii)
et on écritet on
applique
le corollaire de laproposition
I I I-8. Siv(u)
=2k,
si
p(u)
=2k+1,
et si a E est tel que >2k+l,
On remarque que, pour a E
!F*
pour tout entier k >i,
pour vf(v+aX )
nedépend
que de a et de k. Posons
PROPOSITION VH!-2. Soit t =
2014
+ uappartenant à l’arc
deFarey UG/H
oùd°H
!.Démonstration. On a
d’où,
avec(III-7)
et(V-1),
PROPOSITION VIII-3. Soit
G/H
une fraction deFarey
telle que 2sdOH
N.Alors,
siDémonstration.
Lorsque i,
les deuxpropositions précédentes
donnentet,
(VIII-3)
se déduit de(V-5).
(VI I I-3)
se déduit alors de(V!-1).
IX. - APPROXIMATION DE
g(t)
SUR LES ARCSMAJEURS
Les théorèmes de
répartition
des nombrespremiers
dans lesprogressions
arithméti-ques se
généralisent
auxpolynômes
irréductibles deIF q[X] .
On a les théorèmes suivants consé- quences de résultats établis dans[13]
et[14].
THEOREME A.
Soit,
pour tout entier m >0,
le nombre depolynômes
irréductibles uni- taires dedegré
m deiFa[X] , Alors,
THEOREME B.
Soit,
pour tout entier m >0,
pour toutpolynôme
unitaireH,
pour toutpolynô-
me K
premier
àH,
le nombre depolynômes
irréductibles dedegré
m congrus à K mo-dulo H.
Alors,
THEOREME C.
Soit,
pour tout entier m >0,
pour tout entier k >0,
pour toutpolynôme
uni-taire
H,
pour toutpolynôme
Kpremier
àH, II(m,H,k,K)
le nombre depolynômes
irréductibles P dedegré
m, congrus à K modulo H et tels queAlors,
Ce dernier théorème
correspond
à unepartition
despolynômes
irréductibles suivant les différents restes moduloH,
et les différentssystèmes (am
,...,am_k+1 ) possibles pour
les coefficients des k termes deplus
hautdegré.
Définissons d’une autrefaçon
une tellepartition.
DE F I N ITION. Soit H un
polynôme
non nul. Lespolynômes
A et B sont ditséquivalents
moduloRH si
1 )
A et B sont congrus moduloH,
La
proposition
suivante nous donne unsystème
dereprésentants
des classes moduloRH.
PROPOSITION IX-1. Soit H un
polynôme
non nul dedegré 2s,
soit w = N -d°H,
et, pour tout entier m >N,
soit A m l’ensemble despolynômes
où B décrit R parcourt l’ensemble des restes modulo H.
Alors,
la réunion des classes modulo H et des différents ensembles Am où m ~ N constitue un
système
dereprésentants
desclasses
d’équivalence
modulo .Démonstration.
Remarquons
que despolynômes
A et B dedegré
différentssupérieurs
ouégaux
à N sont distincts modulo
RH
et que despolynômes
A et B dedegrés
strictement inférieur à N congrus modulo H sont congrus moduloRH.
Soit un entier m > N. Les
polynômes de A m
sont dedegré
m. Soientdes
polynômes
de A m. S’ils sontéquivalents
moduloRH ,
alors R = R’ etd°(A-A’) N,
les po-lynômes XWHB
etXWHB’
ont mêmes m - N+1premiers coefficients,
il en est de même despoly-
nômes HB et HB’
qui
sont dedegré
m - w, et parsuite, d°(HB - HB’)
m - w -(m-N)
=d°H,
d’où B = B’.
Chaque
ensembleA m
contient auplus
unreprésentant
dechaque
classe moduloRH ,
de
plus,
Or,
lespolynômes
deD m
serépartissent
en exactement1
H1
classesd’équivalence
modulo
RH
.A m
est donc unsystème complet
dereprésentants
moduloRH
despolynômes
dedegré
m.PROPOSITION IX-2. Soit t
appartenant
à l’arc deFarey
. Alors si A et A’sont despolynô-
mes
équivalents
moduloRH
,Démonstration, I m méd iate.
G
PROPOSITION IX-3. Soit t =-+ u
appartenant
à l’arcmajeur . Alors,
Démonstration. Posons
d°M
= m. Utilisons lesystème
dereprésentants
des classes moduloRH
donné par la
proposition
IX-1. Si A notonsprovisoirement P(m;H,A)
le nombre depoly-
nômes irréductibles de
degré
méquivalents
à A moduloRH. Alors,
Si A et H ne sont pas
premiers
entre eux, et si P est unpolynôme
irréductible congru à A moduloH,
P diviseH ;
ceci nepouvant
seproduire
pour despolynômes
P dedegré
m > 2n-1 >d°H,
Si les
polynômes
A et P dedegré
m sontéquivalents
moduloRH its
sont congrus moduloH, et,
le nombre
P(m ;H,A)
est donc le nombre intervenant au théorèmeC ; d’où,
Utilisons la définition
de A m
et le fait qued°H 2s,
Si R ~
v(uR)
> 1 etE(uR) = 1 ;
deplus,
comme pour le théorème3-1, chapitre
VI de[12],
on a
On a
La
«première
formule dechangement
de variable» donneLa valeur de cette somme ne
dépend
que de la valuation de u. On poseCOROLLAI RE. Sous les mêmes
hypothèses,
Démonstration. Le théorème A nous donne la
majoration
trivialeon conclut avec
(IX-1 )
et(IX-2).
’X. - EVALUATION DE
f~(t)
L’étude de
f~
i sur les arcsmajeurs
est semblable à celle de la fonction g. Nous avons besoin d’uneéquivalence Ri,H
donnant unepartition
de l’ensemble despolynômes
irréductiblesplus
fine que celle donnée par la relationRH .
DE FI N ITION. Soit H un
polynôme
non nul. Lespolynômes
A et B seront ditséquivalents
modu-lo
Ri H
si1 )
A et B sont congrus moduloH,
La
proposition
suivantedonne,
pour unpolynôme
Happartenant
àF2s+1 ,
unsystème
derepré-
sentants des classes modulo
R~~H .
.PROPOSITION X-1. Soit H un
polynôme
dedegré
auplus
2s.Soient,
pour tout entieret A
~ (r)
l’ensemble despolynômes
où R décrit CH , où B décrit D2(r+s-i).
Alors,
la réunion deCH
et des ensembles Ai(R)
( 1-s
r1 ) constitue
unsystème
dereprésentants
des classes moduloR
i,H , despolynômes
deFi
.Démonstration. Comme pour la
proposition
IX-1. .PROPOSITION X-2. Soit t
appartenant
à l’arcmajeur
. Si A et B sont despolynômes équi-
valents modulo
, alors,
Démonstration, Immédiate.
DE F 1 N I TI ON S. Pour tout entier k >
2,
soitet soit
~~ l’application
de dans ~ définies parOn remarque que si u = + v avec a E
tF
etv(v)
>v(u), ’I1i(u)
nedépend
que de a et dev(u).
PosonsPROPOSITION X-3. Il existe une constante
C~
>0,
nedépendant
que de q, telle que, si t =G/H
+ uappartient
à l’arcmajeur
, -Démonstration. On a
Utilisons le
système
dereprésentants
des classes moduloRi
u donné par laproposition
X-~1. Sir
E ~ i~s,...,i-1 ~ ,
si A E notonsP.(r,H,A)
le nombre depolynômes
irréductibles dedegré
réquivalents
à A modulo R. si rE ~ 1,...,i --s-1 ~ ,
si R ECu ,
notonsp.(r,H,R)
le nombre depolynômes
irréductibles dedegré
réquivalents
à R moduloRi,
,H.Alors,
pour r G( 1-s,...,i-1 ) ,
pour r
E ~ d°H+1,...,i-~+1 ~ ,
et, pour r
E ~ 1,...,d°H ~ ,
Si A et H sont
premiers
entre eux,Pi(r;H,A)
estégal
au nombren(r;H,2r-2i+2s,A)
du théorèmeC,
si R et H sontpremiers
entre eux,pi(r;H,R)
estégal
au nombreII(r;H,R)
du théorème B. Doncen
procédant
comme pour la fonction g, on obtient pour rE ~ i-s,...,i-1 ~ ,
la deuxième «formule de
changement
de variable» donnealors,
De la même
façon,
et, pour r
E ~ 1,...,d°H ~,
où
dr(H) désigne
le nombre de diviseurs irréductibles de H dedegré
r. On remarque que sir E
f 1,..., i-s-1 ~ ,
donc,
avec(X-5), (X-6), (X-7), (X-8),
le corollaire de laproposition !H-8,
les définitions(X-1
et(X-2),
enmajorant
la somme desA (H)
pard°H ,
on obtientC6
étant une constantequi
nedépend
que de q.Sur
C~’
on asimplement
unemajoration
dePROPOSITION X-4. Il existe une constante
C~
>0,
nedépendant
que de q, telle que, si t ~C~,’,
Démonstration. Si t E
C~,’,
il existe un arc deFarey UG/H
tel que t E et 2sd°H
.2n-2s
2(n+1 )-2s. Alors,
si A EF~ ,
Donc,
comme i E
{ n,n+1 ~ ,
et que n vérifie la condition(!V-1),
onpeut appliquer
laproposition
VI I-7avec r =
[s/2],
cequi
nous donne le résultat annoncé.XI. - APPROXIMATION DE
R.(M)
ET DER~(M)
Posons
PROPOSITION XI-1. On a les
majorations :
Démonstration. Si t~
’, f.(t) t d’où,
(X 1-1 )
se déduit alors du théorème A.De
même,
si t EC~.’,
et une
majoration analogue
conduit à(XI-2).
PROPOSITION XI-2. Soient
et, si M est de
degré pair,
soientAlors,
si~ ~ n~n+1 ~ ~
,pour tout arcmajeur
,C ~
etC~
étant des constantesqui
nedépendent
que de q .Démonstration. Soit t *
G H
+ uappartenant
à l’arcmajeur UG/H. Alors,
avec(Vl l l-2), (lX-4), (lX-2), (X-1 )
et(X-2),
Posons
Alors,
Cs
etCg
étant des constantesqui
nedépendent
que de q. Pour avoir laproposition
il suffit demontrer que
K.(M)
etKi * (M)
définis par les relations(XI-9)
et(XI-10)
vérifient leségalités (XI-3), (XI-4), (X)-5)
et(XI-6).
On a vue que
G(v(u))
est nul sid°M ~ v(u).
D’autrepart,
siv(u)
>d°M, v(u)
>2n-1,
et,d’après
la
proposition
VII (-1 et la définition(X-2),
En
remplaçant G(v(u))
par sa valeur on obtientet,
de la mêmefaçon,
Le cas i = n+1 ne nous intéresse que si
d°M
=2n ;
on aalors,
avec laproposition VI I I-1,
en
remplaçant cp(b,2n+1 )
etG(2n+1 )
par les valeurs on obtientSoit
p(M)
le nombre d’éléments c GIFq
tels quesgn(M)
=c2. Alors,
Avec la définition
(X-4)
il vientOn a les minorations :
PROPOSITION XI-3. Il existe des constantes et
C11
, nedépendant
que de q, telles que, pour toutpolynôme
M dedegré
2n ou2n-1,
et, pour tout
polynôme
M dedegré 2n,
Démonstration. Avec la
proposition précédente, (XI-1 )
et(V-13~
on aet
(XI-14)
et(XI-16)
se déduisent du choix de s.De la même
façon,
avec(XI-2)
et(V-17),
et, avec
(XI-12)
et(XI-13),
ici encore
(XI-1S)
et(XI-17)
se déduisent de(lV-7).
Cette dernière
proposition
achève la démonstration du théorème et montre que les nombresR,(M)
etR. (M)
sontasymptotiquement équivalents
aux nombres strictementpositifs ~(M) )
et
Ki (M)~(M)*.
NOTE DE LA REDACTION
«En raison d’une erreur matérielle du secrétariat de
rédaction,
la démonstrationimpri-
mée de la